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4 février 2024 7 04 /02 /février /2024 17:51

12 JANVIER

III.

Ste Tatiana, martyre romaine.

IV.

S Merce (Meortius), soldat chrétien africain, décédé des suites de ses tortures.

S Arcade, martyr à Césarée de Maurétanie.                              

S Probe, évêque à Vérone.

?

S Satyre, martyr qui fit tomber une statue d’idole par un signe de croix.

Ss Zotique, Rogat, Modeste, Castule, martyrs en Afrique.

V.

Ss Tigrios, prêtre, et Eutropios, lecteur, longuement et durement torturés à Constantinople pour leur fidélité à s.Jean Chrysostome, martyrs.

VI.

Ste Cæsaria, abbesse à Arles, sœur de s. Césaire d’Arles, qui lui rédigea une Règle.

S Victorien, italien, abbé à Asane.

S Nazaire, espagnol, abbé bénédictin à Asane, successeur de s.Victorien.

VII.

S Ferréol, évêque à Grenoble, martyr.

S Benoît Biscop, anglais, fondateur d’une abbaye à Wearmouth, à Girwy ; il voulut des églises en pierre, à la française, et favorisa les cérémonies et le chant romains.

XI.

S Etienne, abbé à Liège.

XII.

S Aelred, abbé anglais cistercien à Revesby, puis Rievaux, d’une immense douceur.

S Martín de León (de la Sainte Croix), chanoine de Saint-Augustin, très expert de la Sainte Ecriture.

XVII.

Bx martyrs japonais, laïcs, béatifiés en 2008 ; ce sont :

Ludovicus Amagasu Iemon, son fils Vincentius Kurogane Ichibiyoe et sa femme Thecla avec leur fille Lucia de 1 an, 

Michaël Amagasu Tayemon et sa femme Dominica avec leur fille Iusta de 3 ans, 

Maria Itō et ses trois enfants Marina, Petrus et Matthias, 

Timotheus Ōbasama et sa femme Lucia, 

Ioannes Gorōbyōe, Ioachim Saburōbyōe, 

Ioannes Banzai Kazue et sa femme Aurea avec leur fils Antonius de 12 ans ; leur fille Rufinaus et son mari Paulus Sanjūrō avec leurs enfants Paulus et Martha de 5 et 1 an, 

Simon Takahashi Seizaemon et sa fille Thecla de 13 ans, 

Paulus Nishihori Shikibu, 

Ludovicus Jin’emon et sa femme Anna, 

Mancius Yoshino Han’emon et sa femme Iulia, 

Antonius Anazawa Han’emon et sa femme Crescentia avec leurs fils Paulus, Romanus et Michaël, 

Andreas Yamamoto Schichiemon et sa femme Maria avec leur fille Ursula, 

Ignatius Iida Soemon et sa femme Lucia, 

Ioannes Arie Kiemon et sa femme Magdalena avec leur fils Petrus, 

Alexius Satō Seisuke et sa femme Lucia avec leur fille Elisabeth, 

Paulus Satō Matagorō (frère du précédent Alexius Satō), et toute la famille Shichizaemon, dont on ne connaît ni le prénom du père ni celui des deux filles de 5 et 3 ans, la mère s’appelant Magdalena.

En outre : Alexis Choemon, avec son beau-frère Candidus et le neveu de celui-ci Ignatius, de 1 an.

S Filippo Latini de Corleone (Bernardo), capucin à Caltanissetta et mystique, canonisé en 2001.

XVIII.

Ste Marguerite Bourgeoys, née à Troyes, apôtre au Canada où elle fonda la Congrégation de Notre-Dame, pour la formation des femmes et des jeunes filles, considérée comme la co-fondatrice de Montréal et de l’Eglise au Canada, première sainte de ce pays, canonisée en 1982.

B Antoine Fournier, artisan, martyr à Avrillé, béatifié en 1984.

XIX.

B Pierre-François Jamet, prêtre assistant des Filles du Bon Sauveur, béatifié en 1987.

S Eustachio (Antonio Maria) Pucci, des Servites de Marie, curé à Viareggio, mystique.

XX.

 

B Francisco Salamanca Bujalance (1875-1939), prêtre espagnol martyr, béatifié en 2021.

 

B Nicolas Bunkerd Kitbamrung (1895-1944), prêtre thaïlandais, apôtre ardent, martyr prisonnier des Japonais, après avoir baptisé soixante-huit autres prisonniers, béatifié en 2000.

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4 février 2024 7 04 /02 /février /2024 00:00

04 FEVRIER

 

I.

Ste Véronique, qui essuya le visage du Christ durant sa passion (vera icona) ; elle s’appelait Serapia.

?

S Gemmulus, germain martyr à Ganna.

S Jasime, thaumaturge grec.

III.

Ss Papias, Diodorus, Conon et Claudianus, martyrs à Pergé de Pamphilie. 

IV.

S Eutychius, martyr romain.

S Philéas, évêque à Thmuis et martyr, avec le tribun s.Philorome.

S Jean, évêque à Irénopolis.

?

Ss Aquilin, Gémine, Gélase, Magne, Donat, martyrs.

V.

S Isidore, moine à Lychnos, théologien, dont on a conservé plus de deux mille lettres.

VI.

S Aventin, évêque à Chartres : élu à la place de Solemne qui se cachait, il se retira quand on eut retrouvé Solemne.

S Aventin, solitaire sur une île près de Troyes.

S Théophile le Pénitent, économe éconduit ; il fit un pacte avec le diable pour se venger, mais obtint son pardon de la Vierge Marie, qu’il invoqua.

S Vincent, évêque à Troyes.

VII.

S Liéfard, évêque à Canterbury et martyr à Cambrai, de retour de Rome.

VIII.

S Modan, abbé à Dryburgh, patron de Rosneith.

IX.

S Raban Maurus, abbé à Fulda, évêque à Mayence, une des gloires intellectuelles de son siècle.

S Nikolaos Studite, moine à Constantinople, sans cesse tourmenté par l’iconoclasme.

XII.

B Simon, abbé à Auchy, retiré à Gand.

S Gilbert, seigneur de Sempringham, prêtre et fondateur de monastères qu’il dut diriger contre son gré, mort aveugle et plus que centenaire.

XVI.

Ste Jeanne de Valois, mariée à douze ans à Louis XII, qui n’en voulait pas et la répudia, fondatrice à Bourges de l’ordre des Annonciades.

B John Speed, martyr anglais ; il avait aidé des prêtres.

XVII.

S Eufranio Desideri (Giuseppe de Leonessa), capucin torturé à Constantinople, mort à Amatrice.

S Joaõ de Brito, jésuite portugais, martyr en Inde.

Véronique

1er siècle

 

Une très ancienne tradition, constante, présente Véronique comme cette pieuse femme qui vint à la rencontre de Jésus pendant sa montée au Calvaire, et qui lui essuya le visage avec un linge.

Ce linge porta depuis imprimée l’image du Christ souffrant et a inspiré à cette femme courageuse son nom habituel de Véronique, du latin vera icon, vrai visage. Grécisé, le nom de Véronique devint Bereniki , qui porte la victoire, d’où en français Bérénice.

La scène de la rencontre entre Jésus et «Véronique», mais sans nommer celle-ci, est la sixième station de la traditionnelle dévotion du Chemin de Croix.

A Rome, on a très longtemps retenu que Véronique fut bientôt mandée à Rome par l’empereur Tibère, malade ; celui-ci guérit en contemplant le Voile, que Véronique confia ensuite au pape Clément. Mais comme malheureusement toute l’Antiquité ne parle plus de ce Voile, certains en ont déduit que l’épisode était sans aucun fondement historique. 

Il reste que l’on conserve dans la basilique Saint-Pierre de Rome un «Voile de Véronique», que l’on a exposé en certaines occasions solennelles.

Voyons maintenant, mais discrètement et avec la réserve que recommande toujours l’Eglise, ce qu’écrit à propos de Véronique une Religieuse inculte et ignorante du 19e siècle, la bienheureuse Anna Katharina Emmerick (v. 9 février).

 

*       *       *

 

Séraphia était parente de Jean-Baptiste, car son père et Zacharie étaient cousins germains. Elle était aussi parente du vieillard Siméon.

Elle avait épousé Sirach, membre du Sanhédrin, qui d’abord la fit beaucoup souffrir pour son attachement au Christ, puis se rapprocha de Joseph d’Arimathie et de Nicodème, et quitta finalement le Sanhédrin. 

Lors de l’entrée triomphante du Seigneur à Jérusalem, Seraphia avait détaché son voile pour l’étendre sous les pas de Jésus. C’est ce même voile qu’elle présenta à Jésus et que l’Eglise a conservé, et qui est encore aujourd’hui l’objet de la vénération des fidèles.

 

*       *       *

 

Sainte Véronique est vénérée traditionnellement le 4 février en Occident, quoiqu’elle ne soit pas mentionnée au Martyrologe.

 

 

Martyrs de Pergé

† 250

 

Trois martyrs moururent à Pergé (Pamphilie, act. Antalaya, Turquie SW) durant la persécution de Dèce (250).

Leurs noms sont : Papias, Diodorus, Claudianus. On y ajoutait aussi Conon, qui n’est plus mentionné actuellement. 

On ne nous dit pas s’ils étaient de cette région, s’ils étaient Grecs ou Latins et envoyés là en exil : leurs noms devraient peut-être s’écrire différemment. On a pris ici les formes latines du Martyrologe.

Ils auraient souffert le martyre peu avant s.Nestor (v. 25 février).

Saints Papias, Diodorus, Claudianus sont commémorés le 4 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Eutychius de Rome

† 304

 

D’Eutychius, on sait seulement qu’il acheva sa vie à Rome par le martyre, assez probablement durant la persécution de Dioclétien.

Le Martyrologe précise qu’on lui fit souffrir pendant longtemps les insomnies et la faim, et qu’enfin on le précipita en mer (ou au fond d’un gouffre, barathrum).

Le pape Damase 1er († 384) rédigea une inscription pour le tombeau d’Eutychius, dans la catacombe de Saint-Sébastien.

Saint Eutychius de Rome est commémoré le 4 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Isidore de Péluse

† 449

 

Isidore naquit en Alexandrie d’Egypte dans la seconde moitié du quatrième siècle, de famille illustre.

De par le style de ses lettres, on déduit qu’il dut recevoir une excellente formation dans cette ville, si célèbre par son phare mais surtout par sa bibliothèque d’environ sept cent mille volumes.

Mais Isidore fut attiré par la Science de Dieu et la vie cénobitique organisée par s.Pacôme (v. 9 mai) ; il fut admis au monastère de Lychnos (région de Péluse). 

En principe, les moines suivent une Règle ; Isidore, d’emblée, fut une Règle vivante, un nouveau Jean-Baptiste.

On hésite à dire qu’il reçut le sacerdoce ou qu’il fut abbé. Lui-même rappelait qu’il n’était appelé qu’à défendre l’Eglise contre ses ennemis.

Sa parole et ses écrits étaient francs, directs ; quelquefois ses «ennemis» le lui firent bien comprendre, mais Isidore ne redoutait pas les persécutions. Il écrira plutôt : Je ne suis pas encore arrivé à prier avec une charité pure et ardente pour ceux qui ne cessent point de me faire tort. Pour lui, toute «persécution» était comme un moyen de rendre l’Eglise plus éclatante.

Il s’efforça de modérer la sévérité de Cyrille d’Alexandrie (v. 27 juin), qui était allé jusqu’à retirer le nom de s.Jean Chrysostome des dyptiques d’Alexandrie. Il l’appela aussi à mettre moins d’âpreté dans la discussion avec Jean d’Antioche : Je te conjure de mettre un terme à cette dissension pour ne pas créer une éternelle division à propos de religion. A un autre : Demeure ferme dans la doctrine de l’Eglise : elle nous enseigne que Dieu, en prenant l’humanité, n’a souffert ni changement, ni confusion, ni partage.

Et voici un avertissement qui est valable pour chacun, à propos des livres que parfois on entasse sans les utiliser, comme du blé trop abondant dévoré par les mites : Les livres qu’on ne lit pas deviennent aussi la pâture de ces insectes.

Vers la fin de sa vie, ses «ennemis» réussirent à lui faire quitter son monastère ; sans aigreur, Isidore regarda l’exil comme un moyen de sanctification.

On a retrouvé plus de deux mille lettres d’Isidore. C’est dire combien, dans sa solitude, ses vertus l’avaient rendu vénérable et célèbre dans tout l’Orient.

On ne nous dit pas si Isidore rentra d’exil ; il s’éteignit dans une grande vieillesse, un 4 février d’une année qui peut être 449.

Saint Isidore de Péluse est commémoré le 4 février dans le Martyrologe Romain.

Adventinus de Chartres

† 528

 

Cet archidiacre de l’Eglise de Chartres avait un frère, Solemnis (Solenne, Solen), qui fut choisi pour être évêque, mais qui, se sentant indigne d’une telle mission, se cacha si bien que l’assemblée élut Adventinus à sa place.

Une fois sacré et installé, Adventinus (ou Aventin) fut donc le quinzième évêque du siège de Chartres (ou le dix-huitième, car la chronologie n’est pas établie de façon certaine). 

Solenne alors reparut, se croyant «hors de danger», mais fut acclamé comme le vrai évêque : Adventinus lui céda la place et se retira à Châteaudun, qui se trouve à une petite cinquantaine de kilomètres au sud de Chartres.

Quand mourut Solemnis (507), Adventinus fut rappelé pour lui succéder. 

On sait qu’il participa au concile d’Orléans en 511.

Il mourut vers 528.

Saint Adventinus, différent de saint Adventinus de Troyes, est également nommé le 4 février dans le Martyrologe.

 

 

Adventinus de Troyes

† 537

 

Adventinus (Aventin) naquit à Bourges sur la fin du 5e siècle.

Ayant entendu parler de l’évêque de Troyes, s. Loup (v. 29 juillet), il vint se mettre à son école. Le successeur de s.Loup, s.Camélien (v. 28 juillet), remarqua les excellentes qualités d’Aventin et le nomma parmi ses clercs, faisant de lui l’économe de ses revenus. Aventin s’acquitta très activement de sa mission, pensant au clergé, mais aussi aux pauvres, aux veuves et aux orphelins. On rapporte que, plus il donnait, plus les biens se multipliaient.

La prudence fit comprendre à Aventin de se retirer du commerce des hommes, pour fuir la tentation d’orgueil qui pouvait le tourmenter devant ses prodiges. Avec la permission de l’évêque, il se retira sous les murs de la ville et se fit une petite chaumière adossée à une chapelle peu fréquentée. Il y vécut en anachorète. Mais les gens ne l’oublièrent pas et, alors qu’Aventin avait cherché l’isolement, il fut assailli de visiteurs, de toutes sortes de gens qui lui demandaient des conseils, des prières, un soutien.

Il se retira un peu plus loin, sur une petite île de la Seine ou d’un des nombreux ruisseaux qui s’y jettent ; mais l’évêque l’appela aux Ordres sacrés et lui conféra le sacerdoce.

Aventin occupa son temps, outre qu’à la prière, à l’étude de l’Ecriture et à la lecture de la vie des Saints. Sévère avec lui-même, il ne portait qu’une simple haire, ne mangeait qu’un peu de pain d’orge avec des racines et de l’eau, jeûnait trois jours par semaine et couchait sur une planche garnie de peaux.

Un ours vint le déranger ; il souffrait d’une épine sous la patte ; Aventin le soigna amoureusement. Une biche vint se réfugier, fuyant les chasseurs : Aventin la prit sous sa protection. Un religieux lui apporta de petits poissons qu’il avait pêchés : Aventin les rejeta dans l’eau pour les laisser en vie.

Ce saint prêtre, anachorète et thaumaturge, mourut le 4 février 537 et fut presque immédiatement considéré comme saint, devant les nombreux miracles qui se produisirent sur sa tombe.

Son corps fut retrouvé «en bon état» au 13e siècle ; diverses reliques furent extraites au long des siècles et on enchâssa ce qui en restait. La châsse, les tissus d’or et de soie, furent profanés et jetés au vent en 1794. Le peu qu’on put récupérer fut précieusement conservé.

Le dernier curé de Saint-Aventin fut décapité en 1792. L’église de Saint-Aventin, la plus ancienne de Troyes et qui remontait au 6e siècle, fut vendue comme bien national à la Révolution, servit de magasin de bois et de charbon, et fut démolie en 1833. Il y a une autre église dédiée à Saint Aventin à Creney-près-Troyes.

Il y a deux saints Aventin le même jour au Martyrologe, le 4 février.

 

 

Raban Maurus

784-856

 

Raban naquit vers 784 à Mayence. On a latinisé son prénom en Rabanus, mais aussi Hrabanus.

A l’âge de dix ans, il fut confié à l’abbaye de Fulda, où il reçut l’habit bénédictin et manifesta une très vive intelligence, une profonde avidité pour l’étude.

En 801, il fut ordonné diacre, et envoyé à Tours pour y achever ses études avec le célèbre Alcuin, sous la direction duquel il pratiqua les arts libéraux et approfondit l’Ecriture sainte. C’est Alcuin qui le surnomma Maurus, non pas parce qu’il était «maurus, noir», mais parce qu’il était son élève préféré, comme s.Maurus l’était de s.Benoît (v. 15 janvier et 21 mars).

De retour à Fulda, Raban fut chargé de l’école du monastère ; il donna à ce foyer de science toute sa célébrité par ses élèves, par le choix des professeurs et par la riche bibliothèque qu’il y organisa.

En 814, Raban fut ordonné prêtre. Ce fut alors une période difficile, durant laquelle l’abbé, sans doute jaloux de l’importance que prenait Raban, alla jusqu’à lui confisquer ses instruments de travail. Raban fit un pèlerinage aux Lieux saints ; pendant ce temps, l’abbé en question fut expulsé et remplacé.

En 822, le choix d’un nouvel abbé tomba cette fois-ci sur Raban. Il continua de développer les activités de l’abbaye sur tous les plans : liturgie, sciences, et surtout vie monastique, dont il cherchait à donner l’exemple le premier. Il fit construire jusqu’à trente églises ou chapelles pour développer le culte divin.

Raban eut aussi un rôle pacificateur entre les membres de la famille impériale, ce qui n’alla pas sans difficulté. On établit parfois un lien entre ce rôle et un «exil» auquel il aurait été forcé.

C’est ainsi qu’842, il abdiqua, pour se retirer dans le silence et la prière, non loin du monastère ; réhabilité en 845,  il fut en 847 appelé à gouverner le diocèse de Mayence.

Il convoqua deux conciles et prit d’excellentes mesures pour la vie du clergé ; lors de la famine de 850, il resta dans le village de Winkel im Rheingau pour y servir lui-même des repas chauds à plus de trois cents personnes.

C’est aussi pendant qu’il était à Winkel qu’il contracta une violente maladie. Après avoir légué à l’abbaye ses livres et reçu les derniers Sacrements, il s’éteignit le 4 février 856, son dies natalis au Martyrologe.

De tous ses ouvrages, on signalera un de ses poèmes sacrés, le Veni, Creátor Spíritus, invocation à l’Esprit-Saint traditionnellement chantée aux moments importants de la vie de l’Eglise (ordination sacerdotale ou épiscopale, élection du pape, synodes et conciles). L’impulsion que Raban Maurus donna à la langue allemande, lui a valu le titre de Præceptor Germaniæ.

 

 

Nikolaos Studite

793-868

 

La famille de Nikolaos habitait la Crète, où il naquit vers 793. Il avait un frère, Titos.

A cette époque vivait à Constantinople, dans le monastère de Stude, son oncle Theophanos ; le supérieur (archimandrite) était Theodoros (v. 11 novembre). Les bons parents préférèrent se séparer de leur petit Nikolaos pour le confier à ce monastère et lui assurer une éducation soignée. Nikolaos arriva donc à Constantinople à dix ans.

Après quelques années, ayant fait d’importants progrès dans l’exercice des vertus, Nikolaos reçut l’habit monastique. On voulut aussi l’ordonner prêtre, et il fallut «lutter» énergiquement contre son humilité pour lui faire accepter le sacerdoce. 

Sur ces entrefaîtes, son frère Titos vint l’informer des ravages perpétrés par les Sarrasins en Crète : leurs parents avaient été emmenés captifs. Titos fut alors si édifié par son frère, qu’il renonça à son tour au monde.

Nikolaos était un fidèle de Theodoros et le suivait partout. Mais il travaillait beaucoup aussi, rédigeait des ouvrages ou recopiait des manuscrits.

En 815, l’empereur Léon l’Isaurien déclencha une nouvelle lutte iconoclaste. Il exila Thedoros et Nikolaos en Mysie, de l’autre côté de la Propontide (act. Mer de Marmara, Turquie).

Après de longues années, Theodoros et Nikolaos purent reprendre leur vie monastique ; Theodoros mourut en 826, et Nikolaos choisit de vivre dans une cabane non loin du sépulcre de son cher maître, mais une nouvelle persécution l’obligea encore à s’exiler pendant quelques années dans le désert.

En 848, il fut élu archimandrite du monastère de Stude et ne put se dérober à un tel choix. Mais il réussit au bout de trois ans à faire élire un autre supérieur, Sophronios, qui mourut quatre ans plus tard ; Nikolaos fut alors de nouveau appelé à reprendre sa charge en 855. 

Quand Photius s’empara du siège de Constantinople, Nikolaos et son frère quittèrent le monastère de Stude, mais on chercha ensuite à les rappeler, même par la force, et l’on finit par reconduire Nikolaos à Stude, manu militari. Quand le patriarche de Constantinople légitime fut rétabli, Nikolaos fut à nouveau investi de la charge abbatiale, malgré son âge et ses infirmités ; l’empereur se plaisait à le recevoir et à l’écouter.

On connaît beaucoup de miracles accomplis par Nikolaos, notamment la guérison de l’impératrice Eudoxia.

Saint Nikolaos Studite mourut paisiblement le 4 février 868.

 

 

Gilbert de Sempringham

1083-1190

 

Gilbert naquit vers la fin du 11e siècle, fils de Jocelin, seigneur de Sempringham.

On l’envoya étudier à Paris, où il reçut le diplôme de maître ès arts.

De retour chez lui en 1120, Gilbert ouvrit une petite école pour les enfants, auxquels il enseignait les premiers éléments de la culture, mais aussi de la foi.

Son père lui confia l’administration de deux paroisses à Sempringham et Tirington, où il s’occupa généreusement des pauvres, leur donnant tout ce qu’il avait de trop.

L’évêque de Lincoln apprit cette générosité et s’attacha Gilbert, qui reçut les ordres mineurs ; puis le nouvel évêque l’ordonna prêtre et le nomma pénitencier du diocèse ; il lui proposa aussi de le nommer archidiacre, mais Gilbert répondit qu’il ne connaissait pas de meilleure voie de perdition !

En 1130 cependant, après la mort de ses parents, Gilbert retrouva les terres paternelles. Il y fit construire un monastère de femmes, qui prirent la règle bénédictine, puis un autre d’hommes avec la règle augustinienne, qu’il chercha cependant à rattacher aux Cisterciens : ce lui fut l’occasion d’une profonde amitié avec saint Bernard (v. 20 août). Les moines prirent bientôt le nom de gilbertins. C’est Gilbert en effet qui les dirigeait, et fort bien, mais contre son gré et ne s’en jugeait absolument pas capable.

D’ailleurs, quelques-uns osèrent murmurer contre leur règle et s’en rapportèrent au pape… qui combla Gilbert de louanges.

Gilbert fut aussi calomnié d’avoir fait passer des secours à s.Thomas Becket, qui était exilé (v. 29 décembre).

Il mangeait peu : quelques racines et légumes. Le meilleur, il le déposait dans un plat près de lui, et le faisait donner aux pauvres.

Les dernières années de sa vie, Gilbert put enfin se décharger du gouvernement de son monastère ; un de ses disciples fut élu, auquel il montra la plus humble obéissance. Il devint aveugle.

A Noël 1189, il reçut le sacrement des malades en l’abbaye de Kaadeneia, mais se fit transporter à Sempringham, pour éviter des problèmes entre abbayes au sujet de ses reliques.

Le 3 février, il eut une syncope ; se réveillant, il répéta le verset du psaume : Distríbuit, dedit paupéribus (Ps 112:9) et dit à celui qui allait lui succéder : Voilà ce qu’il vous reste à faire. Il s’éteignit le 4 février 1190.

A la suite des miracles qui eurent lieu à son tombeau, Gilbert fut canonisé en 1202.

Quand Henri VIII supprima l’Ordre des Gilbertins, il comptait vingt-deux maisons. C’était le seul Ordre anglais fondé par un Anglais.

Jeanne de Valois

1464-1505

 

Jeanne était la fille de Louis XI de France et de Charlotte de Savoie ; son frère fut Charles VIII. Louis XI descendait du lointain Charles, comte de Valois, dont la maison succéda aux Capétiens et donna une douzaine de rois à la France.

Née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi, elle fut dès son deuxième mois de vie, promise par son père au duc d’Orléans.

Vers l’âge de cinq ans, on l’envoya chez un cousin du roi, François de Bourbon-Beaujeu au château de Lignières, pour la détourner des habitudes de piété qu’elle prenait avec sa mère à Amboise.

Jeanne n’en priait que plus la très Sainte Vierge, qui lui parla au cœur quand elle n’avait que sept ans : Avant ta mort, tu fonderas une religion en mon honneur et, ce faisant, tu me feras un grand plaisir et me rendras service.

En attendant, elle devait passer par une singulière épreuve : Louis XI décréta quel jour aurait lieu le mariage entre sa fille et le duc d’Orléans, futur Louis XII. On obtint des dispenses d’âge de Rome (1476) et l’on procéda en toute discrétion au sacrement chrétien du mariage, auquel Louis XI n’assista même pas. Le marié avait quatorze ans, Jeanne, douze. Elle devenait Jeanne de France.

Il est difficile de trouver mariage plus contestable. L’époux protesta inutilement contre la violence qu’on lui faisait, et s’empressa de démontrer la plus parfaite indifférence envers sa chaste épouse. Pour comble, la pauvre jeune reine souffrait d’une forte déviation de la colonne vertébrale. Rien n’attachait le duc à son épouse légitime, et il ne se gênait pas pour le dire. Pour sa peine, il fut trois années enfermé.

Malgré l’indifférence de son mari, Jeanne lui démontrera la plus grande bonté lorsqu’il sera fait prisonnier des troupes de Charles VIII.

A la mort de Charles VIII, Louis devint Louis XII (1498). Il demanda promptement la reconnaissance en nullité de ce mariage inexistant, assura une pension «royale» de douze mille écus à Jeanne, ainsi que la ville de Bourges, où les habitants l’accueillirent avec joie.

Jeanne y travailla en faveur des malades, des pauvres, des femmes tombées, de la formation intellectuelle des jeunes et des écoliers pauvres, des religieux et de la réforme des couvents.

Jeanne de France, redevenue de Valois, écrivait à saint Francesco de Paola (v. 2 avril), qui avait été à la cour du roi Louis XI ; il l’approuva dans son désir de fonder un ordre de Religieuses en l’honneur de l’annonciation de Notre-Dame, et son confesseur finit lui aussi par lui accorder son consentement, au bout de deux ans, convaincu que cet Ordre était voulu de Dieu.

Elle fonda ainsi l’Ordre des Annonciades, dont le supérieur fut son confesseur, le père Gabriel-Marie, tandis qu’elle, la supérieure, conservait le titre d’ancelle (ancilla : servante).

On dira ici que ce père Gabriel-Maria (1462-1532) était un franciscain immensément apprécié et qui recouvra beaucoup de charges, avant d’être nommé supérieur de l’Ordre des Annonciades (1526), qui le fêtent en son dies natalis, le 27 août.

Rome n’approuva la fondation qu’en 1501 et la maison fut bâtie à Bourges. Jeanne y fit les vœux en 1503.

Elle tomba malade peu après, et au début de 1504 comprit qu’elle n’aurait plus la force de rejoindre ses Sœurs : elle fit murer le passage entre son palais et le couvent, et expira le 4 février 1505.

On trouva sur son corps un rude cilice et sur ses reins une chaîne de fer dont les anneaux avaient provoqué des ulcères en différents endroits.

Cinquante-six ans après, le corps fut retrouvé sans corruption, mais les Huguenots eurent l’audace de le profaner, de le brûler et de disperser les cendres au vent (1562).

De nombreux miracles dus à l’intercession de Jeanne de Valois la firent officieusement proclamer sainte dès le 17e siècle ; en 1775, le culte fut approuvé ; en 1950, Jeanne de France (de Valois) fut solennellement canonisée.

Elle est mentionnée le 4 février au Martyrologe.

Que reste-t-il actuellement de cet Ordre dont on parle si peu ?

Du monastère de Bourges se fonda ensuite celui d’Albi (1506), d’Agen (1533), puis de Villeneuve-sur-Lot (1624). A celui-ci, complètement détruit à la Révolution mais heureusement reconstruit, s’ajoutent ceux de Thiais, Brucourt, Saint-Doulchard, et Menton. Celui de Peyruis s’est transféré à Alajuela (Costa-Rica). En Belgique, trois anciens monastères ont récemment fusionné en un nouveau, situé à Westmalle.

 

 

John Speed

?-1594

 

John Speed (ou Spence) naquit à Durham (Angleterre).

Il fut accusé d’avoir prêté assistance à John Boste (v. 24 juillet) : en effet, il l’accompagnait d’une maison à l’autre durant ses déplacements parmi les Catholiques.

Il fut arrêté avec John Boste chez Madame Grace Claxton qui, elle, échappa à la mort parce qu’elle avait un petit enfant.

John Speed mourut en martyr à Durham, le 4 février 1594.

Il fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles, et canonisé en 1970 parmi les Quarante Martyrs anglais et gallois.

 

 

Eufranio Desideri

1556-1612

 

Eufranio Desideri était né le 8 janvier 1556 à Leonessa (Spolète, Italie).

(Le prénom de l’enfant fut peut-être un dérivé d’Eufrasio, qui est le nom d’un des apôtres de l’Espagne, mais on n’a pas trouvé de Saint Eufranio).

A seize ans, il tomba malade. A peine guéri, contrairement au projet matrimonial que son oncle nourrissait pour lui, et sans même prévenir ses parents, il rejoignit les Frères Mineurs Capucins d’Assise, aux Carceri, prenant le nom de Giuseppe, et fut ordonné prêtre en 1580 à Amelia.

Il observa une constante et jalouse abstinence dans sa nourriture, parlant à soi-même comme à un âne : Frère âne, tu n’as pas besoin de te nourrir comme on le fait pour un cheval de course ; contente-toi d’être un pauvre âne et d’être traité comme tel.

En 1587, il eut la permission de se rendre à Constantinople pour y assister les Chrétiens prisonniers. Non content de son «travail», il se mit aussi à prêcher dans la ville, tous les jours, jusqu’à ce que, n’en pouvant plus de résister à la «tentation», il osa pénétrer dans le palais du sultan. Immédiatement saisi par les gardes, il fut dûment torturé et condamné à mort (car l’Islam traite ainsi ceux qui ne sont pas de sa religion) : pendant trois jours il resta pendu à une croix par un pied et par un bras ; mais un être lumineux s’approcha, le détacha, guérit ses plaies et lui offrit une bonne nourriture substantielle. Puis l’ange disparut. Ebahi, le sultan commua la sentence en exil perpétuel.

Quelques-uns de ceux qui voulaient lui donner la mort demandèrent ensuite le baptême.

Déçu d’avoir échappé à la grâce du martyre, Giuseppe revint en Italie et prêcha dans toute la région des Abruzzes et de l’Ombrie, suscitant diverses œuvres de bienfaisance et sans oublier de faire des miracles à tour de bras. De retour à Rome, il était accompagné par un évêque grec qui rejoignit l’Eglise romaine à Rome.

Au bout de vingt années de ce labeur efficace, il apprit par révélation sa mort prochaine et se rendit au couvent d’Amatrice. La réalité était qu’il allait ressentir les douleurs d’un cancer, qu’on voulut opérer. Les chirurgiens pensaient le lier pendant l’opération, mais Giuseppe prit son crucifix et leur dit : Ce lien sera le plus fort de tous, il me tiendra immobile. L’opération cependant n’apporta pas le bienfait escompté et Joseph mourut le 4 février 1612.

Eufranio-Giuseppe fut béatifié en 1737 et canonisé en 1746.

Le miracle retenu pour la canonisation se produisit deux ans après la béatification. Une maman avait mis au monde un petit garçon dont on s’aperçut bientôt que les jambes n’avaient pas d’os : deux chirurgiens le constatèrent formellement, après avoir tordu, enroulé, plié les jambes comme un mouchoir. Ils n’avaient évidemment aucun remède pour cette malformation congénitale. La maman priait le bienheureux Giuseppe, mais apparemment sans réponse ; désespérée, le jour de Pâques 1739, elle déposa son enfant sur l’autel de Leonessa où se trouvait le corps du Bienheureux, et pensait le laisser là. Elle s’éloignait quand les larmes du petit garçon l’émurent : revenue sur ses pas, elle s’aperçut que le petit malade, qui avait alors deux ans, posait les pieds sur les degrés de l’autel et tenait debout tout seul. Cette fois-ci, le même médecin qui avait constaté l’infirmité, fut bien obligé de reconnaître la parfaite constitution de l’enfant. D’autres témoins apportèrent aussi confirmation de l’événement.

Ce grand missionnaire a été choisi par les Capucins comme le saint patron de leurs missions en Turquie.

 

 

João de Brito

1647-1693

 

Né le 1er mars 1647 à Lisbonne (Portugal), João était de famille aristocratique ; son père mourut comme vice-roi au Brésil. On trouve l’orthographe Brito et Britto. João avait un frère, Fernando Pereira, à qui l’on doit d’avoir écrit la vie de son frère religieux.

Il fit le vœu, lors d’une grave maladie, s’il guérissait, d’entrer chez les Jésuites, ce qu’il réussit enfin à faire, vainquant les difficultés de son entourage, et entrant au noviciat de Lisbonne en 1662. Il étudia à l’université de Coimbra.

Il partit en 1673 aux Indes et compléta sa formation théologique à Goa, avant de rejoindre les missions de Madura, au sud-est de l’Inde, dans l’actuelle région du Tamil Nadu. Il adopta lui-même un nom tamil : Arul Anandar. 

Mais les autorités l’ayant mis en prison (1684), il fut d’abord expulsé et revint au Portugal (1687), où il fut procureur pour les missions. Le roi Pedro II voulait le garder près de lui, mais il repartit en 1690 avec d’autres missionnaires pour cette même région de Marava où il avait été arrêté dix ans plus tôt.

La mission de Madura représentait une audacieuse tentative d’établir une Eglise catholique indienne suffisamment indépendante de toute domination européenne. João apprit les dialectes locaux, s’exerça à la culture du coton et vécut comme un hindou kshatriya : les membres de cette caste, une élite militaire, s’abstiennent de toute nourriture animale et de toute boisson alcoolisée, jusqu’à la fin de la vie : pas de viande, pas de poisson, pas d’œuf, pas d’alcool, et seulement des légumes, des fruits et des herbes.

João imagina une méthode imagée pour enseigner la foi catholique selon des catégories et des concepts qui convenaient à la pensée de ces peuples. Cette méthode remporta un grand succès.

Une des grandes conquêtes de João - et qui le conduisit au martyre, fut la conversion d’un prince polygame, Thadiyathevan. Quand celui-ci voulut ne garder qu’une femme, l’une des «renvoyées», nièce du roi voisin, fit un tabac qui dégénéra en persécution contre les Chrétiens. João fut arrêté avec d’autres catéchistes et conduit à la capitale, Ramnad (ou Ramanathapuram, sur la côte), où les Brahmanes demandaient sa mort.

Il fut conduit à Oriyur, à une cinquantaine de kilomètres de la côte, où il fut décapité, le 4 (11?) février 1693. 

João de Brito fut béatifié en 1853 et canonisé en 1947.

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3 février 2024 6 03 /02 /février /2024 00:00

03 FEVRIER

 

-X.

S Azarias (Azaryahu), prophète (cf. 2 Ch 15:1-7).

I.

Ss Syméon et Anne, qui accueillirent Jésus au Temple lors de sa présentation (cf. Lc 2:22-38).

III.

S Celerinus, romain, diacre  à Carthage, martyr après ses oncles ss. Laurentinus et Ignatius et son aïeule Celerina.

?

Ss Félix, Symphrone et Hippolyte, martyrs en Afrique.

S Blaise, berger martyr à Césarée de Cappadoce.

IV.

S Blaise, évêque à Sébaste, martyr, un des quatorze Saints Auxiliaires, invoqué contre les maux de gorges (de dents), patron des cardeurs de laine et des tailleurs de pierre, par allusion aux épisodes de son martyre (guérison d’un enfant étouffé par une arête de poisson, supplice des ongles de fer) ; le souvenir s’en est maintenu dans la bénédiction de la gorge, avec deux cierges bénis en ce jour.

S Leonius, prêtre à Poitiers, très fidèle disciple de s.Hilaire.

S Anatole (Anatoile), pèlerin irlandais décédé près de Salins, dont il est le patron ; ou évêque à Adana exilé.

IV.-V.

Ss Teridius et Remedius, deux évêques à Gap. 

V.

S Lupicinus, évêque à Lyon.

VI.

S Laurent l’Illuminateur, syrien élu évêque à Spolète, dont les portes s’ouvrirent d’elles-mêmes devant lui, fondateur d’un monastère à Farfa.

S Evance, évêque à Vienne.

VII.

S Adelin, disciple de s. Landelin, fondateur et abbé à Celles.

Ste Wereburge, fille de ste Ermenilde, moniale à Ely, supérieure des monastères de son pays, retrouvée sans corruption neuf ans après sa mort.

VIII.

Ste Berlinde, vierge à Moorsel, solitaire à Meerbeke, près du tombeau de son père.

IX.

S Oscar, apôtre en Danemark et en Suède, évêque à Hamburg et à Brême.

S Nithard, compagnon de s. Oscar, premier martyr en Suède.

X.

S Liafdag, évêque à Ripen et martyr.

XII.

Ste Marguerite d’Angleterre, vierge écossaise, pèlerine, cistercienne à Seauve-Benoîte.

XIII.

B Hélinand, ancien trouvère, cistercien à Froidmont.

XVI.

B John Nelson, prêtre jésuite anglais, martyr à Tyburn.

XVII.

B Justus Takayama Ukon, samouraï japonais, exilé pour sa foi à Manille, considéré comme martyr, béatifié en 2017.

XVIII.

S Giovanni Battista Saggio (Nicola de Longobardi), calabrais, portier dans l'Ordre des Minimes, canonisé en 2014 ; le 2 février au Martyrologe.

XIX.

Ste Claudine Thévenet (Marie de Saint-Ignace), fondatrice à Lyon de la congrégation de Jésus-Marie, pour les orphelines, canonisée en 1993.

Ste Marie Anne Rivier, fondatrice des Sœurs de la Présentation de Marie, pour les enfants abandonnés ; elle ouvrit quarante-six écoles dans le seul diocèse de Viviers, béatifiée en 1982, canonisée en 2022.

Bse Maria Helena Stollenwerk, hollandaise, co-fondatrice de la congrégation des Missionnaires Servantes du Saint-Esprit avec le b. Arnold Janssen ; à la fin elle se consacra à l’adoration perpétuelle, béatifiée en 1995.

XX.

B Alojs Andricki (1914-1943), prêtre allemand, martyr à Dachau, béatifié en 2011.

Azarias prophète

10e siècle avant Jésus-Christ

 

Ce saint prophète n'est pas un des quatre “grands” prophètes, ni un des douze “petits” prophètes de l'Ecriture.

C'est un saint homme qui eut son activité prophétique au nom du Seigneur vers l'an 95O avant l'avènement du Sauveur.

Il ne faut pas le confondre avec Azarias, un des trois jeunes gens jetés dans la fournaise, avec Daniel, par le roi Nabuchodonosor (cf. Dn 3).

On peut lire au livre des Chroniques (Chr 15:1-7) les quelques paroles qu'on lui attribue et qui sont fondamentales dans la vie de tout Croyant : 

Le Seigneur est avec vous quand vous êtes avec Lui. Quand vous le recherchez, il se laisse trouver. Quand vous l'abandonnez, il vous abandonne.

Ces trois petites phrases renferment toute une doctrine de la Providence divine envers nous, en même temps que la réponse à cette question si fréquente dans notre société : Est-ce que le Bon Dieu s'occupe parfois un peu de nous ?

Dieu n'est jamais absent, c'est vraiment L'offenser de le croire. La réalité est que l'homme a oublié Dieu ; c'est l'homme qui a prié Dieu de bien vouloir se retirer de notre vie sociale quotidienne ; délicatement, sans s'imposer, Dieu a accepté de rester à la porte, sur le trottoir, dehors, pendant que les hommes, à l'intérieur, cherchent désormais désespérément des solutions à leurs problèmes.

Malheur à nous ! Que saint Azarias veuille bien revenir et nous rappeler que c'est à nous à nous tourner vers Dieu et à Le rechercher de toutes nos forces.

Saint Azarias, prophète, qui n’est pas au Martyrologe, est commémoré le 3 février chez les Grecs.

 

 

Syméon et Anne

1er siècle

 

L'Eglise a célébré le 2 février, quarante jour après Noël, la présentation au Temple de Jésus, jour où, humblement, la Sainte Vierge s'est soumise au rite de la purification, dont sa virginité perpétuelle pouvait l'exempter.

L'évangile de cette fête nous a fait entendre l'émotion intense du vieillard Syméon ainsi que les propos de cette pieuse femme très âgée, Anna (cf. Lc 2:22-38).

L'Eglise nous propose de commémorer aujourd'hui, 3 février, ces deux personnages qui ne manqueront pas de nous inspirer respect et vénération.

Anna, tout d'abord, est une femme très âgée, qui pourrait avoir au moins quatre-vingts ans. Elle est dans le Temple, et on imaginera facilement que ceux qui l'entendent parler, peuvent éprouver un peu de condescendance envers cette brave grand-mère qui leur dit des choses assez mystérieuses.

Anna était inspirée de Dieu ; elle vivait uniquement avec Dieu, dans la prière et la louange, dans l'attente de la venue du Messie. Son inspiration, elle désirait la communiquer simplement, sans artifice, sans publicité, sans bruit, uniquement parce qu'elle savait qu'elle lui venait de Dieu. 

Syméon, lui, était aussi très âgé, et avait eu une révélation, il y a longtemps : il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Messie. Il attendait donc en silence, priant, jeûnant, participant simplement aux assemblées dans le Temple, comme le ferait un bon fidèle assidu aux offices de sa paroisse.

Une tradition peu vérifiable scientifiquement nous dit qu’il était un prêtre du Temple, non pas un grand-prêtre, mais un prêtre d’une classe inférieure. Un pieux religieux, humble, discret, fidèle à la Loi sans ostentation, sans orgueil.

Mais voilà qu'on lui dit intérieurement que le Messie est là ! Sans attendre, sans hésiter, sans douter, il vient au Temple, il va droit vers la sainte Famille, et de ses mains décharnées et pures il soulève ce petit Bébé de quarante jours.

On pourra imaginer l'émotion et la joie immenses de cet homme devant la réalisation de la promesse de Dieu, mais on ne pourra peut-être pas exprimer l'intensité de cette émotion qui aura envahi tout son être. Il devait en avoir des larmes de joie, et ceux qui ne le connaissaient pas pouvaient bien se demander ce qui lui arrivait. 

Toujours est-il que c'est à lui que revient la paternité du Nunc dimittis, ce chant que Syméon improvisa juste après avoir vu l'Enfant-Jésus, et dont voici une traduction : 

 

Maintenant, tu vas laisser partir en paix ton serviteur, Seigneur,

Car mes yeux ont vu ton Salut, 

Ce que tu as préparé à la face de tous les peuples : 

Lumière à révéler aux nations, et gloire de ton peuple Israël.

 

Ce chant tout bref termine l'office des Complies chaque soir, pour ceux qui prient le bréviaire ou chantent l'office divin dans les maisons religieuses.

Avec Syméon, nous pouvons chanter en fin de journée notre action de grâce pour ce que Dieu nous a donné de voir durant la journée écoulée.

Avec les Grecs, fêtons dans la joie ces deux saints personnages qui eurent la joie d’accueillir l’Enfant-Jésus.

Note. On trouve l’orthographe Syméon et celle, commune, Siméon. Cela permet de distinguer notre Syméon des autres Siméon du Martyrologe.

Celerinus de Carthage

† 280

 

Celerinus était Romain, de famille chrétienne. Il avait une sœur, Numeria. On va parler de leurs oncles Laurentius et Ignatius, et de leur aïeule Celerina.

Durant la persécution de Dèce (250), Celerinus fut déjà traduit devant cet empereur en personne : il subit alors des tortures qui lui laissèrent des marques visibles sur le corps, mais ne fit «que» dix-neuf jours de prison.

Il se rendit à Carthage pour donner à s.Cyprien (v. 14 septembre) des nouvelles des persécutions à Rome. 

Au retour, il constata avec tristesse la défection de sa sœur Numeria.

Il repartit à Carthage, peut-être avec ses deux oncles et l’aïeule, fuyant la persécution de Rome, mais on va voir qu’ils seront à leur tour martyrisés, à Carthage. 

Cyprien ordonna Celerinus lecteur. D’après les lettres de Cyprien, il semble que l’évêque aurait volontiers ordonné prêtre Celerinus, sans pouvoir réaliser son vœu ; peut-être Celerinus fut-il diacre. Cyprien en fait de grands éloges.

La persécution se déchaîna aussi à Carthage. Cyprien fut martyrisé en 258. Peut-être furent aussi martyrisés vers cette époque Laurentius, l’oncle paternel, et Ignatius, l’oncle maternel, et l’aïeule Celerina, dont le Martyrologe affirme qu’ils moururent bien avant Celerinus.

Celerinus fut à son tour martyrisé, en 280.

Saint Celerinus de Carthage, avec ses saints parents, est commémoré le 3 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Blaise de Sébaste

† 316

 

Saint Blaise est, un peu comme saint Nicolas, un de ces illustres évêques d’Orient, dont on ne sait rien de très sûr, mais dont on raconte de très nombreux prodiges.

Saint Blaise est la forme en français ; en grec : agios Vlasios ; en arménien : sourp Vlas ; en russe : sankt Vlasij ; en italien : san Biaggio ; en croate : sveti Vlaho ; en espagnol : san Blas ; en anglais : saint Blazey. Ces multiples traductions montrent un peu combien le Saint fut très populaire.

Il aurait vécu en Arménie, se serait imposé par sa conduite intègre et, de médecin, aurait été désigné unanimement pour occuper le siège épiscopal de Sébaste.

Il préféra résider dans une caverne proche, où affluaient autant les fidèles, avides de bons conseils, que les bêtes. Les uns et les autres attendaient la sainte bénédiction de leur évêque, et les malades repartaient guéris, qu’ils fussent humains ou animaux.

Quand arriva le gouverneur romain Agricola, il voulut appliquer le décret impérial de mettre à mort les chrétiens et les fit arrêter pour les exposer aux bêtes du cirque. Mais les hommes envoyés pour capturer ces bêtes dans le voisinage, découvrirent toutes sortes de lions, tigres, ours, loups, qui attendaient devant la caverne du Saint, et n’en purent capturer aucun.

Agricola fit alors arrêter Blaise lui-même. En chemin comme en prison, il guérit les malades qu’il croisait. Une femme lui présenta son enfant étouffé par une arête de poisson dans la gorge : il le guérit en lui imposant les mains.

Interrogé, sommé, torturé, Blaise restait ferme dans la Foi. Il finit par être décapité, le 3 février 316.

Il y a tant de reliques de saint Blaise en Occident, qu’on pourrait légitimement se demander si elles appartiennent toutes à ce Saint, ou si l’on n’a pas parfois confondu plusieurs Saints du même nom.

Traditionnellement, saint Blaise fut invoqué pour la guérison des maux de gorge. Le 3 février, en certains lieux, les fidèles présentent leur cou au prêtre, qui y impose deux cierges en croix, en souvenir du conseil donné par saint Blaise à une personne qui lui avait apporté de la nourriture en prison : Brûlez chaque année un cierge en mémoire de moi, vous vous en trouverez bien.

Saint Blaise fait partie des Quatorze Saints Auxiliateurs (v. 8 août).

 

 

Leonius de Poitiers

fin 4e siècle

 

Leonius (en français Lienne) fut un fidèle disciple de s.Hilaire (v. 13 janvier).

Hilaire devint évêque vers 350. Il ordonna prêtre Leonius, et en fit son confident.

Quand Hilaire fut envoyé en exil en Phrygie (act.Turquie), Leonius voulut l’y accompagner. Il partagea ses souffrances, et revint avec lui en Gaule, l’aidant et le soutenant dans sa lutte contre l’arianisme.

Il se trouvait aux côtés d’Hilaire à son lit de mort (368). Hilaire lui prédit alors le jour de sa mort.

Leonius mourut effectivement le 3 février, très âgé.

Sur son tombeau se produisirent beaucoup de miracles.

Saint Leonius de Poitiers est commémoré le 3 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Teridius de Gap

† 394

 

Teridius - que l’on a traduit Tigride en français - fut évêque de Gap au quatrième siècle, deuxième évêque (connu) de ce siège, après Demetrius, qui en fut le premier titulaire dès le premier siècle (? 26 octobre).

Le culte de s.Teridius est très ancien, mais aucun document ancien ne nous est parvenu.

On le mentionne d’ailleurs avec son successeur, s.Remedius, dont on ne sait rien de plus.

Saint Teridius de Gap est commémoré le 3 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Remedius de Gap

394-419

 

Remedius fut évêque de Gap au quatrième siècle, troisième évêque (connu) de ce siège, après Teredius, qui est fêté avec lui.

Le culte de s.Remedius est très ancien, mais aucun document ancien ne nous est parvenu.

On constate seulement que son épiscopat dura vingt-cinq ans : un quart de siècle dont on a malheureusement perdu tout témoignage le concernant.

Saint Remedius de Gap est commémoré le 3 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Lupicinus de Lyon

† 494

 

Le vingt-et-unième évêque de Lyon fut ce Lupicinus.

Son épiscopat ne dura que quelques années, vers 490, précédé par s.Patient et suivi par s.Rusticus (v. 11 septembre et ? 25 avril).

Le Martyrologe dit seulement qu’il fut évêque au temps de la persécution des Vandales, ce qui n’apporte pas une grande précision historique, puisque les Vandales envahirent la Gaule au début du cinquième siècle, quand Lupicinus n’était peut-être pas encore né.

On aura compris qu’on ne sait absolument rien de lui.

Il est cependant Saint, ce qui est beaucoup.

La date de sa mort est très conjecturale.

Saint Lupicinus de Lyon est commémoré le 3 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Adelinus de Celles

† 696

 

Adelinus - qui est devenu Adelin ou Hadelin en français - était d’une noble famille d’Aquitaine et voulut assez tôt se consacrer à Dieu.

Il rejoignit Remacle (v. 3 septembre) à Solignac, puis à Metz et à Cougnon. Là, Remacle l’ordonna prêtre.

En 661, quand Remacle voulut s’établir à Stavelot, Adelinus l’y suivit encore.

Remacle invita alors Adelinus à fonder un autre monastère, qui devint l’abbaye de Celles (Dinant). Pépin d’Héristal et son épouse Plectrude l’aidèrent beaucoup.

Après avoir édifié ses disciples par ses exemples et ses instructions, Adelinus s’éteignit dans le Seigneur, un 3 février de 696 environ, son dies natalis au Martyrologe.

L’abbaye fut supprimée en 1797.

Saint Adelin est invoqué contre les maladies des enfants.

 

 

Wereburge d’Ely

† 700

 

Wereburga naquit au 7e siècle en Angleterre, de Wulfère et Ermenilde (v. 13 février ?), aînée des trois autres frères qui s’appelaient Wulfade, Rufin et Kenred ; on va le voir, les deux premiers furent martyrs, le troisième mourut à Rome en odeur de sainteté.

Le père de ces enfants était un homme non baptisé, et même d’une cruauté presque légendaire : il aurait lui-même massacré ses deux fils Wulfade et Rufin (autrefois au Martyrologe le 24 juillet) ; la mère au contraire était chrétienne.

Wereburge grandit en cultivant les vertus, particulièrement l’humilité, l’obéissance, la douceur ; aux dévotions qu’elle partageait avec sa mère, elle ajoutait déjà de longues heures de prière et de méditation.

Elle refusa opiniâtrement les offres de mariage qui se présentèrent, en particulier celle d’un seigneur très ami de son père ; celui-ci fut vivement affecté non seulement du refus de sa fille, mais aussi de l’opposition exprimée par ses deux fils à une telle union : il les massacra sur place ; c’est à la suite de ce martyre que, confondu par sa conscience, le malheureux roi fit construire un prieuré à Stone pour abriter les corps de ses deux fils.

Wereburge alla se réfugier dans l’abbaye d’Ely, que sa grand-tante Ethelrede avait fondée (v. 23 juin). Cette fois-ci, son père accompagna sa fille jusqu’à l’abbaye. Il mourut peu après.

De son côté, la maman, Ermenilde, prit le voile dans cette même abbaye. Wereburge fut bientôt chargée de diriger tous les monastères de la région, pour y établir une règle plus unifiée ; elle devenait ainsi Supérieure générale. Quand elle eut opéré sa mission, elle obtint du roi de l’aider à fonder encore  d’autres monastères.

Wereburga vivait déjà en moniale avant d’entrer à Ely ; maintenant, elle cherchait à donner l’exemple pour exhorter toutes les âmes à acquérir la sainteté et gagner le Ciel. Chaque jour, elle priait le psautier à genoux, passait de longs moments prosternée à l’église, souvent le visage baigné de larmes ; elle lisait les vies des Pères du désert et s’en inspirait à sa mesure ; elle ne prit jamais qu’un seul repas par jour.

Signes de cette grande sainteté, les miracles se produisirent. Un jour qu’une nuée d’oies sauvages s’était abattue sur les champs, le paysan qui y cultivait fut inquiet pour la récolte et vint avertir Wereburge ; tout simplement, elle rétorqua : Amène-moi tout ce monde ; le paysan obéit, convoqua les oies, qui vinrent aux pieds de Wereburge ; elle leur dit : Repartez en paix, mais ne revenez jamais plus sur nos champs, et les champs poussèrent désormais en toute tranquillité.

Comme elle se trouvait à Trentham, elle eut le pressentiment de sa fin prochaine ; elle s’éteignit en effet là, sur la fin du 7e siècle, vers 700.

Des miracles ayant eu lieu sur son tombeau, on rouvrit le cercueil en 709 et on trouva le corps de Wereburge incorrompu.

En 875, devant l’invasion des Danois, on transféra ces restes précieux à Chester, qui prit Wereburge pour patronne.

Au moment du schisme anglais et des persécutions, les reliques furent jetées au vent.

Sainte Wereburge est mentionnée dans le Martyrologe au 3 février.

 

 

Berlinde de Meerbeke

† 702

 

Berlende ou Berlinde était la fille d’un riche seigneur, nommé Odelard.

Ce dernier, malade de la lèpre, se retira dans son château de Meerbeke (Brabant flamand, act. Belgique), où sa fille se dévouait à son service. Odelard cependant se sentit avili par tant d’attentions et se fâcha jusqu’à déshériter sa brave fille.

Il faut raconter ici un épisode précédent de cet Odelard. Il avait décidé de léguer tous ses biens à la communauté de Nivelles. Après avoir préparé une motte de terre, une branche et un couteau, symboles du don, il s’était rendu à Nivelles. Arrivé devant le tombeau de sainte Gertrude (v. 17 mars), patronne de la communauté, Odélard avait tendu en sa direction la branche et le couteau, demandant à la Sainte d’accepter son présent. Le couvercle du sarcophage s’était alors soulevé : la main de Gertrude, surgissant hors de la tombe, avait saisi les deux objets symboliques en signe d’acquiescement. Aussitôt, le sarcophage s’était refermé. Très concrètement dans ce cas, le corps saint avait non seulement accepté, mais aussi cautionné le don.

On a donc dit que cet Odelard avait déshérité sa fille ; on ne sait pas au juste comment les événements s’enchaînèrent à ce moment précis.

Berlinde, qui s’occupait aussi de propager la foi dans Meerbeke, entra alors au monastère de Moorsel (Alost). 

Après la mort de son père, elle demanda à rester dans une petite cellule auprès de la tombe de celui-ci, dans une sévère et constante réclusion.

Berlinde mourut, croit-on, vers 702, un 3 février, son dies natalis dans le Martyrologe.

La ville de Meerbeke a pris Berlinde pour patronne céleste. Son église est dédiée à saint Pierre et sainte Berlinde.

Oscar

801-865

 

Oscar (Anschaire, Ansgar en allemand) naquit le 8 septembre 801 à Fouilloy (Somme).

Orphelin de mère à cinq ans, il fut confié à l’abbaye de Corbie, où il fut moine.

En 821, on l’envoya comme écolâtre (professeur) à la nouvelle abbaye de Nouvelle Corbie, aujourd’hui Corvey.

Sur la demande du roi Harald Klak de Danemark, nouvellement converti, Oscar fut choisi en 826 pour aller évangéliser cette contrée.

En 829, après une révélation céleste, Oscar accepta alors de partir pour la Suède, où il fut bien reçu par le roi Björn. La première communauté chrétienne fut fondée à Birka en 831.

Le bon résultat de ces missions aboutit à la création de l’archevêché de Hamburg, qui fut confié à Oscar. Il reçut l’ordination épiscopale des mains de l’évêque Drogon de Reims et fut confirmé par le pape Grégoire IV, qui en fit son légat pour toute la Scandinavie.

Il y eut bientôt des revers ; Oscar fut réduit à errer, sans ressources. Mais en 847, les deux évêchés de Brême et Hamburg furent réunis, et mis sous l’autorité d’Oscar.

De 848 à 854, Oscar fit une nouvelle mission, très heureuse, au Danemark, qui se solda par la conversion du nouveau roi Horich. Oscar poussa même de nouveau jusqu’en Suède, puis revint au Danemark où il réussit à ramener la paix troublée par le nouveau roi Horich le Jeune.

La cathédrale de Hamburg remonte à la période d’Oscar.

La conversion totale de la Scandinavie fut toutefois assez lente ; le Christianisme s’y implanta de façon stable seulement deux siècles plus tard.

Cet archevêque vivait continuellement en moine, portant un rude cilice et jeûnant fréquemment au pain et à l’eau. Il savait prêcher simplement et de façon convaincante, il donnait tous ses revenus aux pauvres, il fonda des hôpitaux et racheta des captifs, ce qui lui procurait sa plus grande joie. Pendant le carême, il servait chaque jour plusieurs pauvres à sa table.

Sa vie apostolique fut soutenue par plusieurs visions célestes.

Oscar mourut à Brême le 3 février 865.

Il fut presque immédiatement canonisé par son propre successeur à Brême, mesure confirmée par le pape en 867.

Saint Oscar est le patron du Danemark.

 

 

Hélinand de Froidmont

1160-1230

 

Hélinand (ou Elinand, en latin Helinandus, Elinandus, Elynandus) naquit vers 1160 près de St Just-en-Chaussée (Oise), d’une famille noble ; il avait (au moins) un frère, Guillaume (peut-être Ghislain).

Après ses études à Beauvais, profitant de ses origines aristocratiques, il fréquenta la haute société. Devenu trouvère, il se produisit en parfait intermittent du spectacle sur les places publiques et jusqu’à la cour royale.

La grâce de Dieu ayant travaillé dans son cœur, il laissa cette vie mondaine et entra à l’abbaye cistercienne de Froidmont.

Pendant quelques années, il observera un silence quasi total puis reprendra la plume, pour écrire sous une autre inspiration.

Modèle de piété, de mortification, il reçut le sacerdoce et se montra très zélé pour le salut des âmes, qu’il gagna à Dieu par ses prédications. Il attira aussi son propre frère au monastère. Il avait une dévotion spéciale à la passion de Notre-Seigneur et à la très Sainte Vierge. Toujours joyeux au dernier rang, il se consuma dans les travaux de la vie monastique.

De son travail scripturaire, on a retenu le Chronicon, en latin, contenant une foule de détails, de petits traités, des sermons pour les fêtes, des lettres ; il n’y s’agit donc pas d’une chronique à proprement parler. On a aussi d’Hélinand les Vers de la Mort, en français avec des expressions bien picardes, en cinquante strophes typiquement «hélinandiennes», où l’auteur s’adresse à la Mort et l’invite à persuader ses amis de quitter le monde pour la vie religieuse. Dans le Martyrium, il exalte les martyrs Gereon et Compagnons (v. 10 octobre).

Hélinand mourut un 3 février d’une année variant de 1223 à 1237. Le Martyrologe lui assigne comme dies natalis le 3 février.

L’Eglise ne s’est pas prononcée sur le bienheureux Hélinand. L’Ordre cistercien l’a retenu dans son calendrier.

 

 

John Nelson

1535-1578

 

John était né vers 1535 à Skelton (York) et avait quatre frères.

En 1573, il passa à Douai pour se préparer au sacerdoce et reçut l’ordination à Binche (Hainaut) de l’archevêque de Cambrai, en 1576.

On croit qu’il entra dans l’ordre des Jésuites peu après.

Deux de ses frères allèrent aussi se préparer au sacerdoce à Douai.

John partit en mission en Angleterre en novembre 1576, à Londres. Vers la fin du mois, après avoir pratiqué un exorcisme, le démon chassé «prophétisa» qu’il allait être arrêté et condamné.

Dès le 1er décembre, il fut arrêté le soir, tandis qu’il priait le bréviaire (il en était au Nocturne de Matines, qu’on appelle maintenant la Lecture, et qui se lisait habituellement la veille au soir du jour concerné).

On l’enferma à Newgate, suspecté d’être papiste.

Après une semaine, il fut interrogé et refusa de reconnaître l’autorité de la Reine sur l’Eglise. Considérant ainsi la Reine comme schismatique, il était passible de mort : il y fut condamné le 1er février 1578.

On le relégua au fond d’un profond souterrain de la Tour de Londres où, nourri au pain et à l’eau, il put célébrer la Messe.

Le jour de son exécution, il put revoir quelques membres de sa famille, mais refusa de rencontrer des ministres protestants. Au moment de son exécution, il refusa de demander pardon à la Reine qu’il n’avait jamais offensée. Puis il pria en latin, avec quelques catholiques présents. Au moment d’être pendu, à Tyburn, il déclara : Je pardonne à la Reine et aux auteurs de ma mort.

C’était le 3 février 1578.

Le culte rendu à John Nelson fut reconnu en 1886, ce qui équivalait à la béatification.

 

 

Justus Takayama Ukon

1552-1615

 

Iustus était né vers 1552 à Haibara-cho, Nara (Japon). En réalité il s’appelait Hikogorō. Il était l’aîné des six enfants de Takayama Tomoteru, un riche seigneur.

En 1564, son père se convertit au catholicisme. Hikogorō recevra alors au baptême le nom de Justus ; lors de la cérémonie marquant son passage à l’âge adulte (la seijin shiki), il s’appellera Shigetomo. Et comme il prétendait à un poste d’officier, il prit aussi le nom de Ukon. Couramment, il s’appellera Takayama Ukon.

Lors de la seijin shiki, la conclusion de ce «rite» était un duel avec un compatriote, et Justus tua son adversaire. Blessé tout de même, il réfléchit durant sa convalescence et comprit qu’il devait mieux accorder sa vie à sa foi.

En 1574, il se maria ; il eut trois enfants, deux garçons qui moururent petits, et une fille.

Iustus et son père acquirent le château de Takatsuki ; ils étaient daimyo kirishitan, des daimyo chrétiens. Ils profitèrent de leur position pour parler du Christ et firent beaucoup de conversions.

En 1587, lors de la première interdiction du catholicisme, Justus demeura fidèle à son baptême et renonça à sa propriété. Il vécut dans la clandestinité, protégé par des amis.

Lors de la nouvelle interdiction en 1614, il fut expulsé et rejoignit Manille avec trois cents Chrétiens japonais. Voir à ce sujet la notice Japonais Martyrs 1603-1639.

Le gouvernement des Philippines projeta alors une action militaire au Japon, en vue d’y obtenir la protection des Chrétiens, mais Justus s’y opposa.

Malade, il mourut peu après ; il y a un flottement  sur le jour précis de sa mort : 3 ou 5 février 1615.

Justus n’a pas versé son sang, mais il a donné sa vie pour le Christ et son martyre a été reconnu en 2016 ; il a été béatifié en 2017.

Le nom du bienheureux Justus Takayama Ukon sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 3 février.

 

 

Giovanni Battista Saggio

1650-1709

 

Giovanni Battista ou Giovanbattista (Jean-Baptiste) naquit le 6 janvier, jour de l’Epiphanie, à Longobardi (Cosenza, Calabre, Italie), aîné des trois enfants de Fulvio et Aurelia Pizzini, des parents trop pauvres pour lui permettre d’aller à l’école. Ils lui firent donner au baptême les noms de Giovanni Battista Clemente.

Sa foi profonde le conduisait à l’église de l’Ordre des Minimes, où il priait parfois des journées entières. Il fut confirmé à dix-huit ans. Les vendredis et samedis, il jeûnait au pain et à l’eau, distribuant aux pauvres son repas.

En 1670, bravant l’opposition des parents, qui avaient besoin de lui pour les travaux des champs, il demanda au couvent des Minimes un habit et alla se présenter dans cette tenue à sa mère, pensant la convaincre. Mais elle lui demanda au contraire de retirer ça sur place et de ne plus mettre les pieds dans ce couvent. Giovanni Battista commença à obéir, mais perdit alors la vue : il ne la recouvrit qu’en remettant l’habit religieux, convainquant ainsi les parents de cesser leur opposition.

Sans tarder, le jeune homme alla demander son admission. On l’envoya au couvent de Paola, où il prit l’habit (officiellement), comme Frère convers, avec le nom de Nicola (sans s en italien).

Après le noviciat, il fut envoyé comme portier, jardinier, cuisinier ou sacristain, au couvent de Longobardi, puis changea plusieurs fois : San Marco Argentano, Montalto, Uffugo Cosenza, Spezzano della Sila, Paterno Calabro. Il fut appelé à Rome pour la paroisse de Saint-François-de-Paola ai Monti.

Il y fut encore et toujours portier, recevant tous ceux qui venaient demander de l’aide. Il arrivait qu’il n’eût rien à donner, et il se faisait alors insulter vertement, supportant les humilitations sans rien dire. Ses vertus lui attirèrent cependant bientôt des foules de personnes.

Il eut ses épreuves, la plus marquante étant celle du Provincial lui-même, qui le considérait un bon-à-rien, tout juste bon à nettoyer les sabots des chevaux ; le Frère écouta cela sans rien dire, s’en jugeant tout-à-fait digne pour avoir offensé Dieu.

Transféré en 1695 à Fiumefreddo Bruzio puis Cosenza, il fut rappelé en 1696 à Longobardi, où il quêta pour obtenir des subsides en vue de l’achèvement des travaux à l’église : deux ans plus tard, tout était achevé.

En 1697, il fut de nouveau envoyé à Rome comme portier : il y passa les dernières années de sa vie. Tous accouraient pour lui demander quelque chose, un conseil, une prière, une aumône, un habit… Dès le matin il leur préparait la soupe de midi, qu’il leur servait après une prière. Il ne manquait jamais ce rendez-vous, une fois en renonçant même à l’audience papale, une autre fois faisant répondre au prince Colonna : Les pauvres de Jésus-Christ m’attendent à cette heure-ci, mais je pourrai me rendre chez leurs Excellences à un autre moment.

La famille Colonna-Pamphili le choisit comme parrain de leur héritier.

Le Frère pratiquait des pénitences dures : il couchait sur deux tables de bois, s’imposait des flagellations, des cilices, des chaînes : il conserva ainsi son innocence baptismale, mais aussi il stupéfia, malgré son ignorance native, par sa connaissance profonde des Vérités chrétiennes. On lui demanda comment il faisait pour rester sans dormir ni manger ni boire des journées entières et il répondit tout simplement : J’ai un tel amour pour Dieu, que je ne pense qu’à lui. Je ne désire rien d’autre que lui plaire. Le fervent amour que j’ai pour lui est tel que, pour l’éteindre, je devrais me jeter dans un fleuve. On le trouva souvent en extase ; à entendre seulement parler des Vérités, à voir les trois doigts de la main d’un confrère, il était transporté en ravissement. L’unique moyen de le «rappeler» était de lui commander : Par obéissance… ! et il ramenait ses bras contre lui, baissait la tête, répondant : Deo gratias !

Si on lui demandait comment aimer Dieu, il répondait : Il faut être humble !

Le pape fit exposer la sainte Image Achéropite du Saint-Sauveur, conservée au Latran, demandant des prières pour faire cesser la guerre de Succession. Le Frère Nicola s’y rendit deux fois par jour, s’offrant personnellement pour l’Eglise et la paix : peu de jours après, il dut s’aliter avec la fièvre.

Il fit sa confession générale, demanda les derniers sacrements et annonça, contre l’avis bienveillant des médecins, qu’il mourrait après la fête de la Purification de Marie.

Au matin du 3 février 1709, il fit sur les présents trois fois le signe de la croix avec les trois doigts de la main droite, répétant Le Paradis ! Le Paradis ! Puis il s’éteignit.

Il y eut tant de monde à ses funérailles, qu’on dut laisser exposée sa dépouille pendant trois jours.

Il fut béatifié en 1786 et devait être canonisé en 2014. Il est inscrit au 2 février dans le Martyrologe.

Claudine Thévenet

1774-1837

 

Seconde de sept enfants, Claudine naquit près de Lyon le 30 mars 1774, de Philibert Thévenet, qui tenait un négoce. 

Ses proches l’appelèrent Glady. On l’appelait aussi la petite violette, à cause de tous les petits travaux qu’elle faisait à la maison.

Sa bonté et sa douceur exercèrent très tôt une heureuse influence sur ses frères et sœurs. A neuf ans elle sera formée chez les Bénédictines de l’abbaye Saint-Pierre, place des Terreaux.

Quand éclata la Révolution, Claudine avait quinze ans. Les malheurs qui suivirent la frappèrent profondément. Lors des heures tragiques qui agitèrent la ville de Lyon en 1793, Claudine se retrouva un jour seule avec sa mère et ses quatre petits frères. On ne savait où était le papa ; les deux frères aînés étaient engagés au combat ; et l’oncle maternel se trouvait du côté où étaient les révolutionnaires. Claudine priait, confiante.

Le père revint à la maison ; les deux frères aussi, dans un premier temps, mais ils furent dénoncés, arrêtés et mis en prison, en attendant leur exécution. Les autorités arrêtèrent et exécutèrent des centaines d’habitants, par mesure de représailles. Chaque jour, Claudine cherchait à apercevoir ses frères dans le convoi des condamnés. Elle les vit le 5 janvier. Courageusement, elle réussit à s’approcher. L’un des deux lui souffla : Prends dans ma chaussure une lettre pour notre mère. On imagine son émotion. Mais en plus, l’un des deux frères eut encore le temps de lui lancer cette phrase sublime : Glady, pardonne, comme nous pardonnons.

Il y eut un coup de feu, puis le coup de grâce avec une épée. C’en était trop pour elle, qui en conserva toute sa vie une prédisposition aux migraines. Louis-Antoine et François-Marie avaient respectivement vingt et dix-huit ans, tandis que Claudine en avait presque vingt.

Elle revint à la maison avec la précieuse lettre : en fait, deux petits mots, écrits par chacun des deux frères, qui les signèrent tous les deux. Ils avaient écrit : Nous allons être plus heureux que toi ; dans quatre ou cinq heures, nous serons devant Dieu. Nous allons vers le Cœur de Dieu, ce bon Père que nous avons offensé, mais nous nous remettons entièrement à sa miséricorde. Ils eurent la possibilité tous les deux de se confesser à un prêtre malade et assez âgé, arrêté et condamné avec eux.

Quand le calme revint à Lyon, la famille se refusa chrétiennement à toute accusation du délateur devant la justice. 

Puis Claudine se décida à soulager toutes les misères qu’elle côtoierait dans cette paroisse Saint-Bruno, avec cette foi et cette charité profondes, qu’elle cherchait à transmettre à chaque instant. Convaincue qu’une grande partie des malheurs qui sévissaient, étaient le résultat de l’ignorance de Dieu,  Claudine brûlait du désir de Le faire connaître, surtout aux enfants et aux jeunes.

Elle commença par intensifier sa prière, s’inscrivant dans les rangs de la Confraternité du Sacré-Cœur, où l’adoration eucharistique était à l’honneur. Puis elle gagna à ses idées quelques autres dames.

Durant l’hiver 1815, un jeune prêtre trouva sous le porche d’une église deux fillettes abandonnées, qu’il amena au curé de la paroisse ; ce dernier lui dit : Allez frapper chez Mademoiselle Claudine Thévenet. Elle a un cœur de mère et organise toutes les bonnes œuvres de la paroisse. Claudine s’en occupa maternellement, et ce fut là pour elle le stimulant de son profond amour pour les enfants abandonnés. La maison de son amie, Marie Chirat, où furent élevées les petites filles, devint ainsi la Providence du Sacré-Cœur.

Peu de temps après, un saint prêtre, l’abbé Coindre, qui avait fondé de son côté la congrégation des Frères du Sacré-Cœur, suggéra à Claudine l’idée d’une société vraiment organisée et adaptée aux œuvres qu’elle voulait assumer. Il lui proposait la règle de saint Augustin et les constitutions de saint Ignace de Loyola. Ainsi prit naissance le 31 juillet 1816 la Pieuse Union du Sacré-Cœur de Jésus, dans la Providence de la paroisse Saint-Bruno (concernant saint Bruno, v. 6 octobre). Cette Providence deviendra le 6 octobre 1818 la congrégation des Religieuses de Jésus-Marie, au lieu-dit Les Pierres-Plantées, dans le quartier de la Croix-Rousse. Très vite, une deuxième «Providence» fut ouverte, pour la fabrication de la soie. Claudine était à la fois «effrayée» de son entreprise et confiante en la providence divine. 

Deux années plus tard, mourut sa mère, qu’elle aimait beaucoup. Une grosse épreuve pour Claudine, mais aussi l’occasion pour elle d’agir désormais en toute liberté. 

L’œuvre se développait ; on s’installa à Fourvière en 1820, sur un terrain acheté à la famille Jaricot (Pauline Jaricot fut à l’origine de l’œuvre de la Propagation de la Foi) ; mais les critiques aussi allaient bon train : on traitait de ridicule cette Supérieure, on se moquait de ces gamines et de leurs maîtresses… Claudine enseignait le pardon et la patience.

 Quand l’abbé Coindre fut transféré au diocèse du Puy, il y appela la nouvelle famille religieuse, qui sera approuvée dans le diocèse du Puy dès 1823, et dans celui de Lyon en 1825.

Le but principal de la congrégation est de recueillir les enfants pauvres et de les garder jusqu’à leur vingtième année, leur enseignant à lire, écrire, compter, et un métier avec une bonne formation chrétienne. Mais Claudine voyait plus loin : elle ouvrit aussi un pensionnat pour les jeunes filles bourgeoises, qui avaient, elles aussi, besoin de recevoir une base solide avant de fonder une famille. Ainsi, la congrégation de Jésus-Marie allait s’ouvrir aux besoins des toutes les classes sociales, mais avec une préférence pour les enfants et les jeunes les plus pauvres.

Pour obtenir les titres exigés par l’Etat, elle s’inscrivit aux examens pour le diplôme officiel, en 1822, à quarante-huit ans !

Les épreuves s’accumulèrent : les milieux ecclésiastiques proposeront à Claudine de fusionner sa Famille avec l’autre déjà existante des Dames du Sacré-Cœur, de sainte Madeleine-Sophie Barat (v. 25 mai) ; l’abbé Coindre allait décéder en 1826, ainsi que quelques-unes des premières sœurs ; en 1831 et 1834, des mouvements sociaux divisèrent Lyon et Claudine se trouvera entre les deux clans, cherchant à faire la paix ; en plus de tout cela, l’aumônier des Religieuses n’aimait pas l’idéal de saint Ignace et prétendait modifier profondément l’esprit de la congrégation : Claudine dut résister, avec douceur mais très fermement, et ce avec parfois des scènes épiques… Tout cela secouera fortement le courage de la Fondatrice, qui saura résister à toutes les pressions, mais aussi y perdra la santé.

Avec courage et hardiesse même, elle entreprit des constructions, une chapelle ; elle rédigea les Constitutions. C’était une organisatrice-née.

Elle chercha à faire tout pour plaire à Dieu, à voir Dieu en toutes choses et toutes choses en Dieu. A ses Sœurs, elle inculqua son amour maternel : Il faut être les mères de ces enfants, oui, de vraies mères, tant de l’âme que du corps. Les seules (partialité et préférence) que je vous permets, sont pour les plus pauvres, les plus misérables, celles qui ont le plus de défauts ; celles-là, oui, aimez-les beaucoup ! 

Ses dernières paroles seront : Que le bon Dieu est bon !

Claudine Thévenet, qui avait pris le nom religieux de Mère Marie Saint-Ignace, s’éteignit à cette vie terrestre le 3 février 1837, un vendredi à 15 heures.

Cinq ans après, dès 1842 des Religieuses essaimaient en Inde, en Espagne en 1850, au Canada en 1855. Actuellement elles sont près de deux-mille, dans près de deux-cents maisons sur les cinq continents.

Claudine Thévenet - Marie Saint-Ignace a été béatifiée en 1981 et canonisée en 1993.

 

 

Anne-Marie Rivier

1768-1838

 

Anne-Marie naquit le 19 décembre 1768 à Montpezat-sous-Bauzon (Ardèche), troisième des quatre enfants d’un aubergiste, Jean-Baptiste Rivier et de son épouse Anne-Marie Combe. Une des sœurs de Anne-Marie s’appelait Cécile.

A un an et demi, elle tomba de son berceau, de sorte qu’Anne-Marie (Marinette, comme l’appelaient ses parents) ne put marcher ni grandir normalement.

Sa mère, cependant, était une femme pleine de foi et passa avec sa petite fille des heures entières de prière devant une Piéta vénérée dans les environs. 

Le 7 septembre 1774, mourut le papa de Marinette. Le lendemain, 8 septembre 1774, en la fête de la Nativité de Marie, la petite fille se sentit la force de marcher, quoiqu’encore avec les béquilles. Elle n’avait pas pu se mettre sur ses jambes depuis près de cinq années.

Marinette reprit des forces, mais ne jouit jamais vraiment d’une vraie bonne santé. Elle avait promis à la Sainte Vierge que, si elle guérissait, elle s’occuperait de faire l’école aux enfants.

En 1777, nouvel accident : Marinette se casse une jambe dans l’escalier. Sa mère lui frictionne la jambe avec de l’huile de la lampe du sanctuaire de Notre-Dame de Pradelles : Marinette est guérie au bout de quinze jours, en la fête de l’Assomption.

A dix-sept ans, elle demanda son admission chez les Sœurs de Notre-Dame de Pradelles (Haute-Loire), où cependant sa santé trop délicate ne lui permit pas de rester. Cette petite jeune fille d’1 mètre 32 ne se vexe pas : Puisqu’on ne veut pas me laisser entrer au couvent, j’en ferai un moi-même.

Sans perdre courage, elle ouvrit à Montpezat une petite école, s’entoura de compagnes et alla visiter les malades, recevant aussi les jeunes qui ne savaient où aller pour s’occuper.

Survint la Révolution. Entre 1790 et 1792, Anne-Marie alla faire l’instruction et le catéchisme à Saint-Martin-de-Valamas puis revint à Montpezat. Quand le prêtre manquait, Anne-Marie ne se gênait pas pour organiser des moments de prière, pour parler de la Bible et pour raconter les vies des Saints. Si l’église est fermée, elle fait de sa maison un petit couvent.

Elle aurait pu être arrêtée et passer en jugement : à la mort de sa mère (1793), on se «contenta» de lui confisquer sa maison, de sorte qu’elle dut se transférer à Thueyts, à cinq kilomètres de là, chez un prêtre de Saint-Sulpice. Anne-Marie et ses quatre compagnes purent reprendre leur activité et, en 1796, se consacrèrent.

La nouvelle famille religieuse était née : les Sœurs de la Présentation de Marie s’occuperaient désormais de l’enseignement, du soin des orphelins, des malades, mais aussi de l’éducation religieuse pour les adultes. Dès l’année suivante, elles étaient douze.

Pendant le Directoire, de 1797 à 1799, les Sœurs subirent encore des persécutions, en provenance de Privas, mais elles purent résister et tenir. En 1799, le Grand Vicaire de Viviers les prendra sous sa protection. Jusqu’en 1802, l’Oeuvre va rayonner et prospérer : les fidèles veulent réapprendre ce qu’ils ont oublié durant ces dix années de perturbation.

La reconnaissance pontificale tardera, en raison des relations très tendues entre l’empereur et le pape, mais Anne-Marie continuera sur sa lancée. En 1803 fut ouvert un noviciat proprement dit, en 1810 étaient déjà ouvertes quarante-six maisons. Un orphelinat fut ouvert en 1814.

En 1815, la maison-mère se déplaça à Bourg-Saint-Andéol. 

En 1820, la congrégation comptait quatre-vingt huit maisons dans huit diocèses.

En 1830, le roi reconnaîtra légalement la Congrégation.

En 1838, l’année où mourut la Fondatrice, il y avait cent quarante-et-une maison, abritant plus de trois-cents Religieuses dans quinze diocèses. Cette progression est une rareté dans l’histoire de l’Eglise.

Anne-Marie Rivier mourut le 3 février 1838. 

Elle prédit que ses Sœurs auraient traversé les mers : actuellement, elles se trouvent sur tous les continents ; elles sont plus de trois mille.

Anne-Marie Rivier a été béatifiée en 1982 et canonisée en 2022.

Le miracle attribué à l’intercession de Marie Rivier a eu lieu en 2015 aux Philippines. Il concerne la guérison d’une nouveau-née souffrant d’un «hydrops embryo-fœtal généralisé précoce non immunologique».

 

 

Maria Helena Stollenwerk

1852-1900

 

Maria Helena naquit à Rollesbroich (Simmerath, Aachen, Allemagne) le 28 novembre 1852, de Johann Peter Stollenwerk et de Anna Maria Bongard, qui consacra sa fille à la Sainte Vierge avant même sa naissance.

Dès qu'elle fréquenta l'école primaire de son petit village, elle s'enthousiasma pour la lecture des bulletins de l'Association de la Sainte Enfance, qui devint par la suite une Œuvre Pontificale. C'est ainsi que grandit en elle le désir de venir en aide aux enfants de Chine.

A vingt ans, elle ne trouvait toujours pas d'Institut en Allemagne qui pût lui permettre de partir pour la Chine. Mais en visite à Steyl (Pays Bas), elle rencontra le fondateur des Verbites, Arnold Janssen (v. 15 janvier), qui avait le désir de fonder une famille religieuse de Sœurs missionnaires, tout en attendant un signe de Dieu.

Maria Helena avait désormais trente ans et commença par servir comme auxiliaire de cuisine dans une des maisons ouvertes par le père Janssen. Elle fut rejointe par Hendrina Stenmanns et toutes deux vécurent dans une toute petite maison pendant quelques années, avant d'intégrer un couvent vide.

Le 8 décembre 1889, avec le nom de Mère Maria, elle fonda, avec le père Arnold Janssen, les Sœurs Missionnaires sous la dénomination de Servantes du Saint Esprit. Maria Helena se retrouvait tout d'un coup co-fondatrice et supérieure. L'institut se développa tout de suite et des sœurs partirent pour l'Argentine dès 1895, puis au Togo.

Pour ne pas sombrer dans le pur activisme, Arnold Janssens voulut appuyer le nouvel Institut sur la prière et l'adoration. Aussi ouvrit-il une autre branche de Contemplatives, dont Mère Marie voulut faire partie, cette fois-ci sous le nom de Sœur Maria Virgo (Marie Vierge).

Le vrai rêve de Maria Helena ne se réalisa jamais : elle ne put jamais partir pour la Chine, qui resta son vœu le plus cher et le plus intime. Mais ce rêve se réalisa en tant qu'elle y travailla de toute son ardeur dans la prière et l'offrande d'elle-même.

Cette offrande se concrétisa encore plus par la maladie qui la frappa et elle prononça ses vœux comme sœur adoratrice du Saint Esprit sur son lit de mort, le 3 février 1900.

Elle a été béatifiée en 1995.

 

 

Alojs Andricki

1914-1943

 

La famille Andricki habitait à Radibor (Bautzen, Saxe). Le père, Jan, était professeur et directeur d'école, organiste et cantor ; la mère s'appelait Madlena, née Cyžec. Ils eurent six enfants, quatre garçons (Alojs, Jan, Gerat, Alfons) et deux filles (Marja, Marta).

Dans cette région limitrophe d’Allemagne, une grande majorité des habitants parle le sorabe, cette langue slave proche du tchèque avec des influences polonaises.

Les quatre garçons étudièrent la théologie, et le plus jeune (Alfons, jésuite) tomba lors de la Deuxième guerre mondiale.

Alojs fréquenta l'école élémentaire de son pays, le collège de Bautzen et passa son baccalauréat avec mention Très bien. Il fut membre de l'association Włada et même son président pendant deux ans. Un peu plus tard il collabora au périodique Serbski Student.

De 1934 à 1938 il étudia la philosophie et la théologie à Paderborn, tout en résidant au séminaire de Schmochtitz (diocèse de Meißen). 

Prêtre en 1939, il fut chapelain à la cathédrale de Dresde, préfet des Petits Chanteurs de Dresde et président de la grande famille Kolping, une association catholique fondée au 19e siècle par Adolf Kolping pour promouvoir l'idéal de la famille catholique (v. 4 décembre).

Ses prises de position contre le régime nazi et son origine ne le faisaient pas voir d'un œil favorable par les autorités. Après l'avoir recherché et menacé, on l'arrêta le 21 janvier 1941 et il fut enfermé dans la prison de Dresde.

Accusé formellement d'atteintes secrètes contre l'Etat et le Parti, il fut condamné à une peine de six mois de prison. Refusant toute collaboration avec le nazisme, il fut, dès octobre 1941, transféré au camp de concentration de Dachau, où il fut enfermé dans le block des Religieux (ou block des Curés), sous le numéro 27829.

Là, il réussit, avec d'autres détenus, à étudier la Sainte Ecriture et à célébrer. Il rencontra des prêtres du Cercle de Schönstatt, et connut Josef Kentenich, qui y arriva en mars 1942.

En décembre éclata une épidémie de typhus, que contracta Alojs. Le 19 janvier 1943 il fut admis dans le block des malades, en compagnie d'un autre prêtre, Hermann Scheipers. Ce dernier raconta que, mourant, Alojs demandait à un infirmier de lui appeler un prêtre pour lui apporter la sainte Communion, et qu'il s'entendit répondre : Il veut le Christ ? Il va recevoir une piqûre ! On lui fit alors une injection mortelle.

Alojs mourut le 3 février 1943.

Deux ans après, la direction du camp de Dachau fit parvenir à la famille l'urne des cendres de Alojs.

Reconnu martyr, l'abbé Alojs Andricki fut béatifié en 2011.

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2 février 2024 5 02 /02 /février /2024 00:00

02 FEVRIER

 

I.

La Présentation du Christ au Temple de Jérusalem, occasion du Nunc dimittis et de la prophétie du vieillard Syméon, et de celle de la prophétesse Anne (cf. Lc 2:22-38).

IV.

S Apronien, geôlier romain, martyr.

S Rhodippe, évêque à Lentini.

?

S Agathodore, jeune martyr à Tyane.

Ss Fortunat, Félicien, Firme et Candide, martyrs à Rome.

Ss Laurent et Hippolyte, martyrs à Fossombrone.

V.

S Flosculus, évêque à Orléans ; il aurait été cet enfant qui proclama évêque s.Aignan.

VII.

S Laurentius, compagnon de s.Augustinus en Angleterre et son successeur à Cantorbury.

S Adalbald (Adalbaud), fils de ste Gertrude de Hamage, père des ss.Mauront, Eusébie, Clotsinde et Adalsinde, “martyrisé” près de Périgueux.

Ste Hadéloge, fille de Charles Martel ou de Pépin le Bref, fondatrice de l'abbaye de Fitzingen.

VIII.

S Burchard, bénédictin anglo-saxon, premier évêque à Würzburg, sacré par s.Boniface.

XIV.

B Simone Fidati de Cascia, augustin, auteur et prédicateur, thaumaturge.

B Pietro Cambiani de Ruffia, dominicain piémontais, inquisiteur, poignardé à Susa.

XVI.

Ste Alessandra (Caterina) de’ Ricci, prieure dominicaine à Prato, mystique.

XVII.

Ste Jeanne de Lestonnac, nièce de Michel de Montaigne, veuve bordelaise et fondatrice des Filles de Notre-Dame, ordre féminin calqué sur celui des Jésuites.

XIX.

B Stefano Bellesini, augustin à Trente puis à Gennazzano.

S Jean-Théophane Vénard, martyr au Tonkin, canonisé en 1988 et fêté avec ses compagnons le 24 novembre.

Ste Maria-Katharina Kasper, allemande, fondatrice des Pauvres Servantes de Jésus-Christ destinées au service des pauvres et à l’enseignement des enfants, béatifiée en 1978, canonisée en 2018.

XX.

B Louis Brisson (1817-1908), fondateur à Troyes des Oblats et des Oblates de Saint-François-de-Sales, béatifié en 2012.

B Andrea Carlo Ferrari (1850-1921), évêque à Guastalla, puis Côme, enfin Milan, où il soutint le projet de l’Université du Sacré-Cœur ; béatifié en 1987.

Ste Maria Domenica Mantovani (1862-1934), cofondatrice à Castelletto avec le b.Giuseppe Nascimbeni des Petites Sœurs de la Sainte Famille, pour la vie de paroisse et le secours des nécessiteux ; béatifiée en 2003, canonisée en 2022.

Bses Rosalia Angrick (Maria Sabinella, *1880), Clara Anna Skibowska (Maria Aniceta, *1882) et Maria Schröter (Maria Gebharda, *1886), polonaises des Soeurs de Ste-Catherine, martyres en 1945 et béatifiées en 2024.

Tshimangadzo Samuel Benedict Daswa (1946-1990), catéchiste en Afrique du Sud, martyr, béatifié en 2015.

Flosculus d’Orléans

† fin 5e siècle

 

Flosculus (ou Flou) fut le onzième évêque d’Orléans.

Comme les Actes de Flosculus ont été perdus, on ne sait pratiquement rien de lui.

Une tradition assure que, petit enfant, ce fut lui qui désigna s.Aignan pour succéder à s.Euverte (v. 17 novembre et 7 septembre). 

Si la chronologie parvient à être vérifiée, Aignan fut évêque en 388 jusqu’en 453 ; quatre évêques lui succédèrent avant s.Prosper (460, v. 29 juillet) et notre Flosculus.

En supposant que Flosculus eût une dizaine d’années (ou moins) en 388, on pourra avancer qu’il mourut fort âgé, peut-être même centenaire. Son successeur, Dago, mourut vers 500.

Saint Flosculus d’Orléans est commémoré le 2 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Laurentius de Cantorbury

† 619

 

La première mention qu’on ait de Laurentius, est qu’il fit partie de ceux que le pape Grégoire le Grand (v. 12 mars) envoya de Rome en 595 pour aller évangéliser l’Angleterre. A leur tête se trouvait Augustinus (v. 26 mai). 

On présume de là que Laurentius était lui aussi un moine bénédictin du monastère romain Saint-André. On sait qu’il était prêtre.

Le voyage s’arrêta à Aix-en-Provence, traversa toute la Gaule et Laurentius prit part aux premiers travaux d’Augustinus. C’est lui que ce dernier envoya à Rome porter au pape la bonne nouvelle de la conversion du roi Ethelbert (598). Pour son retour, le pape lui adjoignit d’autres Compagnons encore (601).

Il fut sacré évêque, peut-être par Augustinus, et lui succéda sur le siège de Cantorbury (604).

En 613, il fit la consécration de l’église Saints-Pierre-et-Paul, commencée par Augustinus, et qui prit ensuite son nom.

Un des grands travaux de Laurentius fut de mettre d’accord les évêques d’Ecosse et de Bretagne, par exemple au sujet de la date de Pâques, perpétuel sujet de controverse : même un évêque local ne voulait pas manger avec Laurentius, pour ce seul motif que Laurentius célébrait selon le calendrier romain et non selon celui de la tradition locale.

A partir de 616, Laurentius subit une pénible épreuve, due au fait que le nouveau roi, Eadbald, retourna au paganisme, obligeant les missionnaires à quitter l’Angleterre ; il alla jusqu’à épouser sa belle-mère, selon une «coutume».

Déjà étaient partis les deux évêques, de Londres et de Rochester, Mellitus et Justus. Laurentius allait céder à son tour, lorsque s.Pierre lui serait apparu une nuit, lui passant une sévère correction de verges, dont Laurentius se réveilla passablement meurtri. S’étant montré en cet état au roi, ce dernier se serait converti sur place, devenant désormais un fidèle soutien des travaux de Laurentius. 

Si Justus put revenir à Rochester, il n’en fut pas de même pour Mellitus, car le sud-est de l’Angleterre restait encore sous l’administration du païen Rædwald ; il succéda cependant à Laurentius sur le siège de Canterbury.

Laurentius mourut, semble-t-il, le 2 février 619 et fut vite considéré comme un Saint.

 

 

Burchard de Würzburg

683-755

 

Il semble que Burchard était de souche noble anglo-saxonne, et se serait appelé Burkheard ; on écrit aussi son nom Burkard (en latin : Burckardus). On l’a fait naître vers 683 ou même seulement en 700.

Sans doute moine bénédictin, il accompagna saint Boniface (v. 5 juin) dans son expédition apostolique en Germanie vers 730. Il semble qu’il ait été le premier abbé du monastère de Rorfach (act. Neustadt am Main), d’où il partait prêcher dans les régions voisines, en Thüringe par exemple.

En 741, Boniface lui confia le nouveau diocèse de Würzburg, et le consacra évêque. Peu après, il fut un des trois co-consécrateurs de Willibald (v. 7 juillet).

L’évêché de Würzburg fut l’objet des attentions généreuses de Carloman, fils de Charles Martel.

Burchard participa aux conciles de Ratisbonne (742), d’Estinnes en Hainaut (743) ; puis au concile pan-germanique de 747, dont il fut chargé de porter les actes au pape.

En 749, il accompagnait l’abbé de Saint-Denis, Fulrad, pour traiter avec le pape du changement de dynastie chez les Francs.

En 750, il fonda l’abbaye de Saint-André à Würzburg, qui s’appela plus tard Saint-Burchard.

Burchard cessa son apostolat actif en 754, se retira et mourut dans le petit prieuré de Homburg am Main,  le 2 février 755.

On lui a fait l’honneur de l’invoquer contre les douleurs articulaires et rhumatismales.

Ses reliques, qui se réduisaient déjà au seul chef, disparurent durant la Guerre de Trente ans.

Simone Fidati de Cascia

1280-1348

 

Né vers 1280 à Cascia (Ombrie, Italie C), Simone s’intéressa d’abord à la littérature profane puis, suivant les conseils d’un Franciscain de l’Observance, il entra chez les Ermites de Saint-Augustin.

Ordonné prêtre, il eut deux occupations principales : de jour la prédication, de nuit la rédaction d’ouvrages.

Il prêcha surtout en Toscane. Il s’en prenait aux pécheurs, leur rappelant le salut de leur âme, mais aussi à ses amis, auxquels il n’épargnait pas à l’occasion de vifs reproches. 

Parmi ses ouvrages, on cite L’Ordre de la vie chrétienne et le De Gestis Domini Salvatoris. A propos de ce dernier, on dit qu’en le rédigeant, Simone eut l’apparition de l’Enfant-Jésus qui lui présenta une boisson ; l’ayant bue, Simone conserva toute sa vie une grande douceur dans la bouche, au point que tous les aliments lui semblèrent insipides.

Il fut le témoin du miracle eucharistique de Sienne (1330) ; un prêtre avait glissé dans les pages de son bréviaire la sainte Hostie qu’il voulait porter à un malade (au lieu de la déposer proprement dans une pyxide) ; chez le malade, il s’aperçut que l’Hostie était toute en sang ; il comprit sa légèreté et vint s’en accuser en confession auprès de Simone, lui montrant les pages du bréviaire tachées.

Bien que préférant s’isoler, Simone eut par ses écrits et ses prédications une grande influence sur la vie de son époque. Il refusa toujours la moindre responsabilité de supérieur.

En 1348, il fut une des victimes d’une grande épidémie de peste. Il mourut apparemment le 2 février, son dies natalis au Martyrologe Romain.

Son culte fut approuvé en 1833.

 

 

Pietro Cambiani

1320-1365

 

Pietro naquit vers 1320 à Ruffia (Cuneo, Piémont, Italie NO), de famille noble.

A seize ans, il entra chez les Dominicains de Savigliano et fit de brillantes études d’Ecriture Sainte, de Théologie et de Droit canonique.

Excellent prédicateur, rempli de doctrine sûre, conseiller avisé, il faisait parler de lui sans le vouloir, et le pape le nomma Premier inquisiteur pour le nord de l’Italie. Pietro s’établit à Turin.

Son principal ennemi fut l’hérésie vaudoise : d’abord partisans d’une stricte pauvreté évangélique, les vaudois en étaient arrivés à se heurter frontalement à l’autorité ecclésiastique, à mépriser les prêtres et les sacrements, à refuser le culte des Saints et l’existence du Purgatoire…

Pendant quatorze années, Pietro se déplaça par monts et par vaux, prêchant patiemment, ignorant la fatigue de ses voyages, n’épargnant pas sa peine et ramenant à l’Eglise beaucoup de gens tombés dans l’erreur. Il n’avait d’autres armes que la prière, le jeûne et les pénitences qu’il s’imposait.

Le succès des conversions ainsi opérées excita la jalousie et la colère de ses ennemis.

Au début de 1365, il s’était arrêté dans le couvent franciscain de Susa. Le 2 février au matin, il célébra la sainte Messe, au terme de laquelle deux individus lui demandèrent la faveur d’un colloque privé. On passa dans le cloître voisin et c’est alors que les deux hommes poignardèrent à mort le Religieux.

L’assassinat suscita grande émotion ; l’évêque dut «purifier» le saint endroit qui avait été ainsi profané. On parla de l’événement au loin et longtemps : le pape y fit allusion en 1375, s.Vicente Ferrer (v. 5 avril) en 1403.

Le culte du bienheureux Pietro fut confirmé en 1865 ; le Martyrologe le mentionne au 2 février.

 

 

Alessandra de’ Ricci

1522-1589

 

Alessandra vit le jour le 23 avril 1522 à Florence (Italie), et reçut au Baptême les noms de Alessandra Lucrezia Romula.

Orpheline de mère en 1528, elle fut confiée par son père aux Religieuses de Florence, où se trouvait sa tante, Luisa de’ Ricci.

Plus tard, le papa la rappela pour lui faire connaître la société mondaine et la pousser au mariage, mais Alessandra, à force d’insistance, obtint d’embrasser la vie religieuse : elle entra chez les Dominicaines de Prato, dont l’aumônier était un oncle paternel, le père Timoteo de’ Ricci.

A sa profession, elle prit le nom de Caterina.

En 1541, elle fut maîtresse des novices, puis sous-prieure ; c’est à partir de cette date qu’elle fut favorisée d’une extase particulière chaque jeudi à midi jusqu’au vendredi soir, contemplant comme dans la réalité la Passion du Sauveur. Catherine pria, et fit prier tout le couvent, pour obtenir de Dieu la cessation de cette faveur inhabituelle, et ces prières furent exaucées.

Elle n’en était pas quitte pour autant : Dieu lui fit faire des miracles, des prophéties ; elle pénétra les cœurs.

En 1547, elle fut élue prieure, une charge qu’elle recouvra pendant quarante-deux ans.

Caterina fut en relation épistolaire avec s.Filippo Neri, romain (v. 26 mai). Désirant tous deux pouvoir se rencontrer pour parler de Dieu, ils eurent simultanément une vision durant laquelle ils se parlèrent réellement pendant un long moment ; Filippo Neri attesta lui-même l’événement. La même chose se produisit entre Caterina et Maria Maddalena de’ Pazzi (v. 25 mai)

Caterina eut un dernier privilège au moment de mourir : les assistants entendirent les chœurs célestes accueillir son âme au Paradis.

Ceci advint le 2 février 1589.

Alessandra-Caterina de’ Ricci fut béatifiée en 1732 et canonisée en 1746.

 

 

Jeanne de Lestonnac

1556-1640

 

Jeanne fut la fille de Richard de Lestonnac, un catholique convaincu, et de Jeanne Eyquem de Montaigne, une fervente protestante qui était la sœur de Michel de Montaigne. Jeanne était donc la nièce du célèbre philosophe sceptique, auteur du fameux Que sais-je ?

Michel de Montaigne la décrivit ainsi : Très pieuse, d’humeur joyeuse, intelligente et belle, la nature en avait fait un chef d’œuvre, alliant une si belle âme à un si beau corps et logeant une princesse en un magnifique palais.

L’Esprit-Saint lui parla intérieurement : Ne laisse pas s’éteindre l’appel que j’ai allumé dans ton cœur.

En 1572, Jeanne épousa la baron Gaston de Montferrand-Landiras, dont elle eut sept enfants, quatre seulement parvenant à l’âge adulte.

Veuve en 1576, Jeanne essaya la vie religieuse, à laquelle elle avait déjà songé dans sa jeunesse ; elle fit un essai de six mois chez les Cisterciennes Feuillantines de Toulouse, avec le nom de Jeanne de Saint-Bernard ; mais la règle était trop austère et elle dut renoncer.

Priant et cherchant, elle eut une vision : une multitude de jeunes filles en danger l’appelaient au secours, avec la Vierge Marie qui attendait sa réponse. Jeanne comprit : elle fondera avec quatre compagnes la Compagnie de Marie-Notre-Dame, une congrégation qui devait allier action et contemplation, sous le modèle et la protection de la Mère du Christ, Marie, et se vouer surtout à l’éducation des jeunes filles. Ce serait la première œuvre d’éducation féminine approuvée par l’Eglise.

Avant la reconnaissance officielle, Jeanne vint courageusement au secours des victimes de la peste à Bordeaux (1605), où elle se rendit compte de la misère des pauvres, et sentit là la présence de Jésus-Christ. Son cœur s’ouvrit encore plus à la jeunesse ; elle donnera à sa nouvelle famille des constitutions très apparentées à celles de l’ordre des Jésuites.

Fondée en 1607 sous l’appellation de Ordre de Notre-Dame, cette congrégation compta jusqu’à trente maisons, seulement en France, au moment de la mort de Jeanne (1640). Puis il y eut une implantation en Espagne, d’où les Religieuses irradièrent dans toute l’Amérique Latine.

Jeanne mourut le 2 février 1640, à quatre-vingt-quatre ans.

Elle fut béatifiée en 1900 et canonisée en 1949.

Le premier immeuble de la congrégation, rue du Hâ à Bordeaux, subsiste encore ; l’intérieur a été modifié en appartements. La chapelle, en revanche, fut affectée au culte protestant en 1805. 

L’Ordre de Notre-Dame s’est implanté dans le monde entier et, depuis 1956, s’appelle désormais Compagnie de Marie Notre-Dame, comptant un peu plus de quinze cents Religieuses.

 

 

Luigi Giuseppe Bellesini

1774-1840

 

Il vit le jour le 25 novembre 1774 à Trento (Italie), dans une famille de l’aristocratie.

Entré dans l’Ordre des Augustins, il prit le nom de Stefano et étudia à Rome et à Bologne, d'où il fut chassé par les troupes d’occupation françaises. Il compléta donc ses années de théologie à Trento, et fut ordonné prêtre en 1797

En 1809, son couvent de Trento fut fermé ; il vint habiter chez son frère et ouvrit une petite école gratuite pour des enfants pauvres ; il développa une intense activité pastorale auprès des jeunes, leur procurant aussi de la nourriture et des vêtements, ce qui lui valut d’être nommé inspecteur des écoles primaires de Trento et des alentours.

En 1817, les ordres religieux furent réhabilités et Stefano retourna à Bologne ; son Supérieur l’appela ensuite à Rome comme maître des novices.

En 1826, il fut envoyé au couvent de Genazzano, non loin de Rome, où l’on vénère la célèbre image miraculeuse de Notre-Dame du Bon Conseil.

Lors d’une épidémie de choléra qui frappa la paroisse, il assista des malades ; il fit une chute et sa plaie s’infecta : il mourut après deux jours, le 2 février 1840.

Stefano Bellesini fut béatifié en 1904.

 

 

Jean-Théophane Vénard

1829-1861

 

Jean-Théophane naît le 21 novembre 1829 à Saint-Loup-sur-Thouet (actuelle commune de Saint-Loup-Lamairé, Deux-Sèvres). Il a une sœur aînée (Mélanie) et deux frères, Eusèbe et Henri.

Jeune, il est enthousiasmé par les récits que l’on fait des missionnaires en Extrême-Orient, particulièrement par le récit du martyre de Jean-Charles Cornay (v. 20 septembre). 

Durant ses études au collège de Doué-la-Fontaine il est encore instable, irascible. Il est pieux cependant : il prie le chapelet, il fait sa Première communion en 1843, l’année où meurt sa maman. Son jeune frère Henri le rejoint au collège.

Bien qu’il se sente appelé au sacerdoce, Jean-Théophane hésite encore sur sa vocation,  car il ne se sent pas encore à la hauteur ; mais il entre au petit séminaire de Montmorillon, et enfin au grand séminaire de Poitiers (1848), où enfin il se sent vraiment heureux.

Là, il porte la soutane, il a désormais appris à dominer ses mouvements d’impatience ;  il est devenu un élève excellent, passionné par l’étude, le grec et l’hébreu. En 1850 sa décision est prise : il rejoindra les Missions Etrangères de Paris.

Il prend le train pour la première fois et arrive à Paris, où va avoir lieu le coup d’état du 2 décembre 1851. Il vote pour la première et peut-être pour la dernière fois.

Au séminaire il se lie d’amitié avec Joseph Theurel, avec lequel il partira bientôt en Asie et qui mourra là-bas évêque, en 1868.

Outre ses études, il est organiste, sacristain, et balayeur en chef ; il étudie avec avidité la physique, l’histoire naturelle et la géographie. Diacre en 1851, il est ordonné prêtre en 1852.

Arrivé à Hong-Kong, il cherche à apprendre le chinois : Je serais tenté de croire que cette langue et ces caractères ont été inventés par le diable pour en rendre l’étude plus difficile pour les missionnaires ! 

Enfin arrive son ordre de mission pour le Tonkin ; au moment de s’embarquer, il apprend que le père Jean-Louis Bonnard vient d’étre martyrisé, un an après Augustin Schoeffler (v. 1er mai). Il pénètre au Tonkin clandestinement, apprend assez de vietnamien pour commencer à évangéliser. A cette époque, il y a de très fortes persécutions et il doit se réfugier dans des grottes ou des cachettes. L’édit de l’empereur ordonne de jeter à la mer les prêtres européens ; de couper par le milieu du corps les prêtres annamites ; de décapiter ou étrangler tout fidèle chrétien. Jean-Théophane rejoint le Tonkin occidental en juillet 1854.

Dans cette région, l’édit de persécution n’est pas appliqué, car le vice-roi a été guéri d’une maladie des yeux par le prêtre Paul Bao-Tinh, qui lui a demandé en retour de ne pas persécuter les chrétiens. 

Jean-Théophane arrive donc dans une région relativement tranquille, du moins protégée, pour le moment. Il apporte avec lui un harmonium et l’évêque le nomme maître de chapelle. Puis, contrairement à l’étude du chinois, Jean-Théophane se perfectionne très vite en vietnamien. Dans ses moments «libres», il traduit en vietnamien la Concordance des Evangiles de l’abbé Migne, les Actes des Apôtres, les Epîtres et l’Apocalypse.

Il est nommé directeur du séminaire local. 

En 1860, un villageois le dénonce sous la pression des menaces. Il est arrêté à Ke-Beo le 30 novembre, enfermé dans une cage et conduit à Hanoï.

Jean-Théophane est condamné à mort et exécuté le 2 février 1861.

Né en la fête de la Présentation de Marie au Temple, il fut exécuté en la fête de la Présentation de Jésus au Temple, dans sa trente-deuxième année.

Dans les nombreuses lettres que son frère Eusèbe recueillit après sa mort, on y découvre une grande parenté de spiritualité entre lui et sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ; elle l’appréciait beaucoup et le fit largement connaître à son époque.

Jean-Théophane fut béatifié en 1909, et canonisé en 1988.

Il est au Martyrologe du 2 février, mais fêté localement au 3 février, et avec tous les Martyrs du Vietnam le 24 novembre.

 

 

Katharina Kasper

1820-1898

 

Catherine naquit le 26 mai 1820 à Dernbach (Westerwald, Rhénanie, Allemagne), un des huit enfants de Heinrich, un humble paysan, qui mourut en 1842.

Toute sa vie, Katharina eut une mauvaise santé, et dut traverser maintes difficultés, mais elle fut réconfortée par des visions qui l’encouragèrent.

En 1845, elle fonda une première association pour venir en aide aux malades, aux vieillards, aux orphelins et aux enfants. Ce fut le point de départ de la congrégation des Pauvres Servantes de Jésus-Christ, qui furent aussi appelées les Sœurs de Dernbach.

Les premières Religieuses firent leurs vœux en 1851 ; Katharina, prenant le nom maternel de Maria, dirigea la première communauté, jusqu’à ce qu’un prêtre fut nommé directeur spirituel (1853).

En 1868, l’évêque leur fit ouvrir des maisons à Fort Wayne (Indiana, USA).

L’approbation vaticane eut lieu en 1870 et Maria Katharina fut nommée Supérieure. Lors du Kulturkampf, elle contourna l’interdiction de recevoir d’autres novices en les recevant dans une autre maison religieuse hors du territoire prussien.

L’approbation définitive se fit en 1898, alors que la fondation comptait déjà près de deux mille membres dans près de deux cents maisons.

Actuellement, la congrégation est aussi présente en Inde et en Amérique Latine.

Cette heureuse Fondatrice mourut le 2 février 1898, fut béatifiée en 1978 et canonisée en 2018.

Louis Brisson

1817-1908

 

Louis Brisson naît à Plancy-l’Abbaye (Aube), dans le diocèse de Troyes, le 23 juin 1817. Ses parents, fervents pratiquants, l’élèvent chrétiennement. Nourrissant un grand amour pour Dieu, il entre en 1831 au petit Séminaire de Troyes. Il est ordonné prêtre en 1840.

En 1841, il est nommé confesseur et professeur au pensionnat de la Visitation de Troyes et en 1843 il devient aumônier de la Communauté. Pendant quarante-quatre ans, jusqu’en 1884, il approfondit la pensée et la spiritualité de s.François de Sales.

La supérieure, Mère Marie de Sales Chappuis, le presse de fonder des prêtres destinés à répandre la doctrine de s.François de Sales. C’était d’ailleurs le souhait de François de Sales de fonder une congrégation de prêtres continuant, selon son esprit, l'œuvre commencée, à côté de la Visitation. Le P. Brisson se montre d’abord réticent.

Mais en 1857, Mgr Cœur, évêque de Troyes, érige dans son diocèse l’Association catholique de Saint-François-de-Sales pour la lutte contre la déchristianisation par la revitalisation de la foi et le retour à la pratique religieuse. Il nomme l’abbé Brisson directeur de l’Association pour le diocèse.

Le P. Brisson se propose aussi de soutenir la vie morale et chrétienne des jeunes ouvrières, très nombreuses dans cette ville de bonneterie, créant pour elles divers ateliers et foyers. 

En 1858 il ouvre pour elles un premier foyer, le Hangar des Hirondelles ou Œuvre Saint-Jean. Suivent d’autres foyers dans d’autres paroisses : Saint-Nicolas (1860), Tauxelles (1861), Saint-Nizier (1862). Cette première Œuvre de Saint-François-de-Sales groupera jusqu’à six cents jeunes filles.

En 1867, l’abbé Brisson achète des terrains aux Tauxelles et y construit une école pour les petites filles pauvres du quartier, et y accueillir le dimanche les jeunes ouvrières de la région.

Tauxelles est aussi le lieu de l’entreprise des frères Hoppenot, qui appuient l’abbé Brisson. En 1869, ils construisent un foyer avec dortoirs, réfectoire et buanderie, pour accueillir les jeunes ouvrières. Elles peuvent y apprendre le métier textile avant d’intégrer l’usine proche.

En 1869, Mgr Ravinet demande au P. Brisson de reprendre en main l’unique collège catholique de la ville, Saint-Etienne, contraint de fermer en raison de difficultés d’ordre économique. L’abbé Brisson n’a ni hommes, ni argent… mais sur l’ordre de son évêque, et aidé de quelques collaborateurs prêtres, il commence la congrégation des Oblats de Saint-François-de-Sales. Le collège devient le collège secondaire Saint-Bernard. L’abbé Brisson y enseigne la cosmographie. En dix ans, les élèves passent de douze à soixante-douze, le collège est dédoublé en Petit-collège (externat) et en Grand Saint-Bernard (internat). Puis le collège essaime à Mâcon, Saint-Ouen, Sainte-Savine, Auxerre, Morangis.

Les Oblats seront approuvés en 1887, et définitivement en 1897.

Collaboratrices de cette immense tâche seront deux anciennes élèves de la Visitation, Léonie Aviat – canonisée en 2001, v. 10 janvier – et Lucie Canuet. Ainsi prend naissance la Congrégation des Sœurs Oblates de Saint-François-de-Sales, qui seront approuvées dès 1890, et définitivement en 1911.

Les œuvres de ces deux congrégations se développent rapidement et elles se diffusent dans d’autres pays, notamment par des écoles, des pensionnats, des patronages. Le P. Brisson gouverne ses deux familles religieuses avec une connaissance approfondie des choses pratiques et une vie intérieure intense.

Le P. Brisson est essentiellement une âme d’oraison, il a faim et soif de Dieu, il passe de longues heures en adoration devant l’Eucharistie et va se ressourcer régulièrement à la Chartreuse de Bosserville ou à la Grande Chartreuse.

Sa vie est aussi marquée par l’épreuve, d’abord à cause de relations un peu difficiles avec l’autorité diocésaine, car l’évêque aurait préféré une congrégation diocésaine, tandis qu’elle dépend directement de Rome. Puis lors de la persécution religieuse, dont souffre la France dès la fin du 19e siècle, les Oblats et les Oblates du pays sont expulsés, leurs maisons, confisquées. 

Lui-même, empêché par son grand âge de les suivre en exil, se voit contraint, en 1904, à chercher refuge à Plancy-l’Abbaye, dans la maison de son enfance. Il est nommé Chanoine honoraire de la cathédrale de Troyes.

Mais ferme dans la foi, le P. Brisson est sûr de l’avenir de ses deux Instituts et n’est pas ébranlé dans son invincible confiance en Dieu. Il meurt le 2 février 1908, à quatre-vingt dix ans.

 

C’est la reconnaissance de la guérison miraculeuse d'un jeune Equatorien de la province du Chimborazo, due à l'intercession du P. Brisson, qui a permis sa béatification.

Un petit garçon de huit ans avait été victime en 1953 d'un accident survenu dans l'atelier de son père, mécanicien : la roue de fer d'un tracteur en réparation lui avait écrasé le gros orteil du pied droit et fracturé deux autres doigts. Il fut soigné d'urgence mais sommairement car l'hôpital de son village n'était pas équipé ni les médecins spécialisés pour ce genre d'intervention. Son cas demeurait critique.

Les Sœurs Oblates, les enseignantes du petit garçon, firent, avec la famille, une neuvaine au P. Brisson et elles appliquèrent une relique sur le pied malade. L'enfant guérit, récupérant très vite toute sa mobilité et sa joie de vivre, sans séquelles, en un laps de temps que les médecins de la Commission d'enquête ont jugé inexplicable scientifiquement.

 

Aujourd'hui, la Congrégation des Oblats compte quelques centaines de religieux, prêtres et frères, et elle est présente en Europe, en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie.

En France, les Oblats animent plusieurs paroisses, deux établissements scolaires – Saint-Bernard à Troyes et Saint-Michel à Annecy – diverses aumôneries, une revue, des rencontres salésiennes.

Ils ont pour mission de réaliser l'imitation du Christ et le service de l'Église dans le monde moderne, en vivant et en répandant la doctrine salésienne.

Les sœurs Oblates de Saint-François-de-Sales sont quelques centaines et poursuivent l'œuvre du P. Brisson au service de la jeunesse en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud.

 

Le Père Louis Brisson a été béatifié en 2012. Son dies natalis est le 2 février. Sa fête est toutefois célébrée localement le 12 octobre.

 

 

Andrea Carlo Ferrari

1850-1921

 

Andrea naquit le 13 août 1850 à Lalatta (Palanzano, Parma, Italie), de Giuseppe Ferrari et de Maddalena Longarini, de modestes personnes.

Ordonné prêtre en 1873, il fut successivement vicaire à Mariano, Fornovo di Taro, Saint Léonard de Parme ; puis co-directeur du séminaire de Parme en même temps que professeur de physique et de mathématiques. Une fois nommé directeur du séminaire en 1877, il enseigna la théologie dogmatique, l'histoire de l'Eglise et la théologie morale.

En 1879, il est nommé chanoine de la cathédrale de Parme.

En 1885 il publie sa Petite Somme de dogmatique générale, qui restera un des titres les plus courants à l'époque.

En 1890, il est évêque de Guastalla (Reggio Emilia), l'année suivante il est transféré à Come, et en 1894 le voilà cardinal et archevêque de Milan.

Il décide alors d'ajouter à son nom celui de Carlo, voulant prendre pour exemple saint Carlo Borromeo (v. 4 novembre), archevêque de Milan après le concile de Trente. 

Sous sa direction, on publia dès 1896 un catéchisme unique pour toute la Lombardie et le Piémont, un ouvrage qui servira de base à la publication du catéchisme de Pie X.

Il voulut faire établir dans chaque paroisse un patronage pour les garçons et pour les filles et affronta le problème de l'enseignement de la religion dans les écoles primaires.

Il organisa la visite pastorale systématique des huit-cents paroisses de son grand diocèse et organisa jusqu'à trois synodes diocésains et un concile provincial, ce qui ne se faisait plus depuis un demi-siècle.

A cela s'ajoutèrent un congrès eucharistique en 1895, un de Musique Sacrée, un autre pour le quinzième centenaire de saint Ambroise (1897), le cinquantième anniversaire du dogme de l'Immaculée Conception (1904), et des apparitions de Lourdes (1908), le troisième centenaire de la mort de saint Charles Borromée (1910), avec un nouveau synode et un nouveau congrès eucharistique.

En 1912 il soutint la publication d'un nouveau quotidien, L'Italia, et fêta en 1913 le seizième centenaire de l'édit de Constantin, publié en 313 à Milan, pour donner la liberté de culte aux Chrétiens après les persécutions romaines.

Au milieu d'une telle activité, on pourrait croire que le cardinal Ferrari était une colonne en vue dans l'Eglise. Il eut cependant ses adversaires, et non des moindres, jusques et surtout au Vatican. En effet, dès cette fin de 19e siècle, il préconisait l'attribution d'une place importante aux laïcs dans l'Eglise ; ce qui pour nous est maintenant évident, était une idée tellement “chocante” pour l'époque, qu'on n'hésita pas à dénigrer le cardinal auprès du pape saint Pie X : on l'accusa de modernisme et le pape ne le reçut plus pendant cinq années. Ce n'est que le pape suivant, Benoît XV, qui détendit le climat et sortit le cardinal Ferrari de l'isolement.

Le cardinal Ferrari reçut la distinction de Chevalier Grand-Croix de l'Ordre du Saint-Sépulcre.

Les dernières années de sa vie, il souffrit beaucoup d'une tumeur à la gorge et s'éteignit en 1921, le 2 février.

Lentement le climat hostile à ce saint évêque s'ouvrit à la reconnaissance de ce qu'il avait préconisé pour la réforme interne de l'Eglise et qui déboucha sur le concile de Vatican II.

Finalement, le cardinal Andrea Carlo Ferrari fut proclamé bienheureux en 1987.

 

 

Maria Domenica Mantovani

1862-1934

 

Elle naquit le 12 novembre 1862 à Castelletto di Brenzone (Verona, Italie), aînée des quatre enfants de Giovanni Battista et Prudenza Zamperini. Elle ne fréquenta que les trois premières années de l'école primaire et ses qualités d'intelligence, de forte volonté et de bon sens complétèrent ce qui manquait à sa formation. De ses parents elle reçut l'exemple d'une piété saine et équilibrée, et fut habituée très tôt à prier et à aider les autres.

Elle reçut la Confirmation en 1870 et la Première communion en 1874. Tout son travail était d'aider les parents dans les travaux des champs.

En 1877 arriva un jeune prêtre à Castelletto : Giuseppe Nascimbeni, qui devait aider, puis remplacer l'ancien curé. Il encouragea vivement Maria Domenica à visiter les malades et à enseigner le catéchisme. Maria Domenica collabora vraiment avec son curé, un saint prêtre qui mourra en odeur de sainteté et sera béatifié en 1988 (v. 22 janvier).

En 1886, Maria Domenica fit privément le vœu de virginité, le 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception. Elle se sentait de plus en plus attirée par Dieu et par Marie.

L'abbé Nascimbeni voudrait subvenir aux besoins spirituels de sa paroisse, et s'occuper plus profondément des enfants des rues, des jeunes filles désœuvrées, mais, ne trouvant pas de religieuses pour le seconder, avec l'approbation de l'évêque de Vérone, il se décide à fonder une congrégation nouvelle.

Quand en 1892 le père Nascimbeni fonde les Petites Sœurs de la Sainte Famille, Maria Domenica est évidemment une des quatre premières sœurs, en même temps co-fondatrice de la congrégation et supérieure ; elle prend le nom de Mère Marie de l'Immaculée.

Maria Domenica fit tout son possible pour aider ses sœurs à suivre le chemin qu'elle avait déjà parcouru avec les conseils du père Nascimbeni. Plus elle avançait, plus elle se sentait petite devant ce que Dieu lui demandait : les gens venaient nombreux lui demander conseil et réconfort. Elle laissait faire la Providence.

L'œuvre était destinée à un intense travail de collaboration paroissiale avec le curé, en visitant les malades, enseignant le catéchisme, secourant les pauvres et les vieillards chez eux, et aidant les jeunes filles à se préparer à leur mission de mères de familles chrétiennes. La congrégation fut une première fois approuvée par l'évêque en 1903.

A la mort du père Nascimbeni (1922), Maria Domenica continua de guider la congrégation naissante et mourut elle-même à Castelletto le 2 février 1934.

A cette date, les constitutions avaient été approuvées définitivement ; les sœurs étaient déjà plus de mille.

Actuellement, les Petites Sœurs de la Sainte Famille sont en Italie, en Suisse, en Albanie, en Afrique, en Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay). Elles se dévouent aux enfants et aux jeunes, aux familles, aux prêtres, aux vieillards et aux malades dans les paroisses.

Maria Domenica a été béatifiée en 2003.

En 2020, la reconnaissance pontificale d’un miracle ouvrit la voie à la canonisation, qui eut lieu en 2022.

 

 

Rozalia Angrick

1880-1945

Note préliminaire. On sait que l’invasion de la Pologne par les forces nazies et soviétiques a engendré la Deuxième Guerre mondiale. Les noms des régions annexées et des personnes ont subi des altérations. On a généralement adopté ici l’orthographe polonaise, tout en mentionnant aussi les formes allemandes.

Rozalia naquit le 29 septembre 1880 à Dąbrowa Chełmińska (=Damerau, Bydgoszcz, Pologne).

En 1899, elle entra dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine (CSC).

Après le postulat et le noviciat, elle émit les vœux et prit le nom de Maria Sabinella.

Vers 1924 elle fut envoyée à Braniewo, puis Sątopy, comme assistante pour les activités paroissiales et comme éducatrice auprès des jeunes.

De 1926 à 1945, elle est supérieure à Lidzbark Warmiński (=Heilsberg), assistante à la paroisse et éducatrice dans une école pour jeunes filles.

Au moment de l’invasion des troupes soviétiques, la sœur Maria Sabinella reçut dans la gorge une balle de révolver, au moment où elle s’agenouilla auprès de sa consœur, Aniceta Skibowska, qui venait d’être abattue par un soldat. Puis ce dernier tira violemment par les pieds la pauvre Sœur, qui mourut ainsi le 2 février 1945.

Son martyre a été reconnu en 2024, avec celui de quatorze Compagnes de la même congrégation. Elles seront prochainement béatifiées, et mentionnées au Martyrologe aux dates respectives de leur martyre.

 

 

Clara Anna Skibowska

1882-1945

Note préliminaire. On sait que l’invasion de la Pologne par les forces nazies et soviétiques a engendré la Deuxième Guerre mondiale. Les noms des régions annexées et des personnes ont subi des altérations. On a généralement adopté ici l’orthographe polonaise, tout en mentionnant aussi les formes allemandes.

Clara Anna naquit le 12 août 1882 à Bartag (=Bertung, Stawiguda, Pologne).

En 1902, elle entra dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine (CSC).

Après le postulat et le noviciat, elle émit les vœux et prit le nom de Maria Aniceta.

Elle fut au service de l’Église toute sa vie, successivement à Elbląg, Olsztyn, Berlin, Pienężno, Orneta, Mrągowo et Lidzbark Warmiński. Dans cette dernière localité, Maria Aniceta fut une fidèle et efficace auxiliaire dans les obligations de la paroisse.

Au moment de l’invasion des troupes soviétiques, la sœur Maria Aniceta fut attaquée dans le réfectoire où elle tentait de se réfugier ; des soldats russes, acharnés comme des voyous, la frappèrent mortellement au ventre.

Maria Aniceta mourut ainsi le 2 février 1945.

Son martyre a été reconnu en 2024, avec celui de quatorze Compagnes de la même congrégation. Elles seront prochainement béatifiées, et mentionnées au Martyrologe aux dates respectives de leur martyre.

 

Maria Schröter

1886-1945

Note préliminaire. On sait que l’invasion de la Pologne par les forces nazies et soviétiques a engendré la Deuxième Guerre mondiale. Les noms des régions annexées et des personnes ont subi des altérations. On a généralement adopté ici l’orthographe polonaise, tout en mentionnant aussi les formes allemandes.

Maria naquit le 1er décembre 1886 à Błudowo (=Bludau, Młynary, Elblag, Pologne).

En 1914, elle entra dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine (CSC).

Après le postulat et le noviciat, elle émit les vœux et prit le nom de Maria Gebharda.

Elle fut bientôt envoyée à Lidzbark Warmiński (=Heilsberg), assistante dans une maison pour vieillards et éducatrice dans une école pour jeunes filles.

Lors de l’invasion des troupes soviétiques, la sœur Maria Gebharda reçut dans le cœur une balle de révolver, au moment où elle s’agenouilla auprès de sa consœur, Aniceta Skibowska, qui venait d’être abattue par des soldats russes.

Maria Gebharda mourut ainsi le 2 février 1945.

Son martyre a été reconnu en 2024, avec celui de quatorze Compagnes de la même congrégation. Elles seront prochainement béatifiées, et mentionnées au Martyrologe aux dates respectives de leur martyre.

 

 

Tshimangadzo Samuel Benedict Daswa (Bakali)

1946-1990

 

Né le 16 juin 1946, dans le village de Mbahe (Thohoyandou, Afrique du Sud), il était l'aîné de cinq enfants. 

Il a été élevé dans la religion traditionnelle, au sein de son clan de la tribu Bakali Lemba, une tribu qui se considère comme issue du peuple juif.

Au lycée, il rencontra le père Benoît Risimati, qui lui enseigna la foi catholique : il fut baptisé le 21 avril 1963, avec les noms de Samuel Benedict, par référence particulière et reconnaissante envers son catéchiste, et reçut l’Eucharistie.

Trois mois plus tard, il reçut la Confirmation, des mains de l’évêque bénédictin de Pietersburg, Mgr Van Hoeck.

Il adopta désormais comme devise celle de saint Benoît : Ora et Labora (Prie et Travaille).

Il devint ensuite instituteur et directeur de l’école primaire de Nweli. Il invitait les élèves pauvres à travailler dans son jardin. Il rendait visite aux familles des absents pour offrir son aide.

Le premier dans son village, il construisit une maison en briques avec ses propres économies, grâce à la vente des fruits et des légumes de son jardin. Prudent et bon administrateur, il s’acheta une voiture, un poste de télévision, un téléphone, ce qui ne manqua pas de susciter des jalousies, malgré tout le bien qu’il faisait ; on alla jusqu’à l’accuser d’utiliser des zombies (pratique sorcière consistant à ramener à la vie des êtres présumés morts).

En 1980,  il épousa une Luthérienne, Shadi Eveline Monyai, qui embrassa la foi catholique, et ils eurent huit enfants. Le dernier naquit quatre mois après la mort de Samuel Benedict.

Bon père, il «innova» dans la vie familiale, en aidant son épouse dans les tâches matérielles, dans l’éducation des enfants ; quand ceux-ci furent en âge de le faire, il les encouragea aussi à participer aux tâches quotidiennes, en-dehors des heures de l’école. Avec eux, il travaillait au potager, il plantait des arbres. Il invitait les autres pères de famille à en faire autant, particulièrement à aider leurs épouses.

On priait en famille ; chaque soir, on lisait l’Ecriture ; chaque dimanche, on participait à la Messe, ou à l’Assemblée dominicale si le prêtre était absent : dans ces derniers cas, c’est Samuel Benedict qui dirigeait l’office. A Noël, il institua le jour des Daswa : il invitait toute la famille et les proches parents à passer ensemble cette journée ; à l’occasion, les enfants recevaient du matériel scolaire, si précieux pour eux.

Lors d’une sécheresse survenue dans les années quatre-vingt, il intervint auprès des autorités et obtint des fournitures et des vivres pour les enfants de l’école.

Catéchiste, membre actif de la paroisse, il favorisa la création d’une réelle communauté ecclésiale, préparant au baptême les catéchumènes. Ami des jeunes, il cherchait à les occuper sainement : il créa des clubs de football. Il aida beaucoup à la construction de la première église catholique de la région, à Nweli.

En un mot, Samuel Benedict était un homme très respecté de tous pour son honnêteté, son intégrité, sa sincérité, son humilité. On l’aimait aussi pour sa compassion et sa générosité envers les malades, les pauvres, les prisonniers. Le chef du village l’avait choisi comme secrétaire et conseiller.

Mais les vieilles croyances païennes n’étaient pas pour autant effacées. Lors d’un violent orage en janvier 1990, la foudre tomba plusieurs fois sur les cases, et le chef estima que c’était là une manifestation de sorcellerie. Les membres de son conseil, réunis, décidèrent de consulter un «guérisseur» traditionnel, en se cotisant. Ce jour-là, Samuel Benedict arriva en retard à la réunion, de sorte que la décision avait été prise sans lui, et c’est en vain qu’il essaya de convaincre ses collègues de l’inutilité de cette pratique contre un phénomène purement naturel. Tout ce qu’il put faire, fut de refuser de payer sa quote-part, au nom de sa foi en Jésus-Christ.

La jalousie se ralluma, doublée de suspicion contre lui. On murmura, on l’accusa d’influencer les gens, de se prendre pour le chef. On résolut de le tuer.

L’occasion s’en présenta le 2 février suivant, lorsque la belle-sœur de Samuel Benedict l’appela pour conduire d’urgence son enfant très malade chez le médecin à Makwarela (Sibasa).

Sa première réaction fut : Avant de partir, prions. Sur la route du retour à Mbahe, il s’arrêta pour emmener un habitant d’un village voisin, chargé d’un lourd sac de farine de maïs. Plus loin, la route se trouva bloquée par des troncs d’arbre. Il descendit de voiture pour dégager la route, et fut alors assailli par toute une troupe d’hommes qui s’étaient embusqués derrière les buissons. 

On lui jeta des pierres ; saignant abondamment, il chercha à gagner un petit bar voisin, puis une cabane, dont on l’expulsa. Il criait : Epargnez ma vie ! Mais on l’encercla ; il s’agenouilla. Un homme armé d’un knobkerrie lui fracassa la tête ; puis il reçut d’autres coups et on l’arrosa d’eau bouillante.

C’était le 2 février 1990.

Reconnu martyr, Samuel Benedict sera béatifié en 2015.

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1 février 2024 4 01 /02 /février /2024 00:00

01 FEVRIER

 

III.    

S Eubert, évêque à Lille, dont il est le patron.

S Tryphon, martyr en Phrygie. 

IV.    

S Severus, évêque à Ravenne ; il était simple tisserand, c’est une colombe qui le désigna pour l’épiscopat ; son épouse et sa fille se consacrèrent.

V.    

S Pierre le Galate, ermite près d'Antioche ; il guérit deux fois sa mère.

Ste Cinnie (Kinnie), vierge irlandaise de famille royale.

VI.    

Ste Dallugdach, vierge à Kildare et abbesse à Abernethy.

S Torquat, évêque à Trois-Châteaux, juste avant s.Paulus.

S Paulus, évêque à Trois-Châteaux, dont il est le patron ; son épouse se retira au monastère.

Ste Brigit, vierge à Kildare, une de ses fondations, thaumaturge ; pour prouver son innocence, parce qu’on la calomniait, elle fit reverdir l’autel en le touchant. 

S Précord, écossais, solitaire à Vailly-sur-Aisne, ami de s.Remi.

S Sour (Sorus), ermite en Périgord, à l’origine d’un monastère à Terrasson.

S Ursus, irlandais, archidiacre à Aoste.    

VII.    

S Agrippanus (Agrève), espagnol consacré évêque à Rome pour le Velay, adversaire des ariens, et martyrisé en Vivarais lors d’un voyage. 

S Sigisbert III, roi d’Austrasie, à Metz, qu’il débarrassa du luxe et du libertinage, mort assassiné, patron de Nancy.

S Sever, évêque à Avranches, d’où il retourna à son monastère.

IX.    

Ste Brigide (Brigitte), vierge irlandaise, qui se trouva miraculeusement près du lit de mort de son frère à Fiesole. 

X.    

S Basile, moine à Peristera, évêque à Thessalonique.

XII.    

B Raimundo, abbé cistercien à Fitero, fondateur de l’ordre de Calatrava, moitié militaire, moitié monastique.

S Jean de la Grille, évêque à Aleth et Tréguier, siège qu’il transféra à Saint-Malo ; son surnom lui vint de la grille qu’on dut mettre pour protéger son tombeau de la dévotion excessive des fidèles.

XIII.    

B Réginald, un des premiers compagnons français de s.Dominique et à qui la Vierge Marie montra l’habit de l’Ordre, actif à Bologne et à Paris.

Bse Verdiana (Viridiana), recluse à Castel-Fiorentino, mystique.                    

Bse Ela (Ella), veuve, fondatrice et abbesse augustine à Laycock. 

XIV.    

B Andrea de Segni, franciscain et solitaire près de Anagni, mystique.

XVII.    

Bx Conor O’Devany, évêque en Irlande, et Patrick O’Lougham, prêtre, franciscains, martyrs par la pendaison.

S Henry Morse, jésuite anglais, martyr à Tyburn.

XVIII.    

Bses Marie-Anne Vaillot et Odile Baumgarten, des Sœurs de la Miséricorde de Saint-Vincent-de-Paul et quarante cinq autres saintes femmes, martyres à Avrillé et béatifiées en 1984 : 

des veuves : Jeanne Gruget, Louise Rallier de la Tertinière, Madeleine Perrotin, Marie Anne Pichery et Simone Chauvigné ;

des mères de famille : Françoise Pagis, Jeanne Fouchard, Marguerite Rivière, Marie Cassin, Marie Fausseuse, Marie Galard, Marie Gasnier, Marie Jeanne Chauvigné, Marie Lenée, Marie Leroy Brevet, Marie Rouault, Pierrette Phélippeaux, Renée Cailleau, Renée Martin et Victoire Bauduceau ; 

trois sœurs : Jeanne, Madeleine et Pierrette Sailland d’Espinatz ; trois autres : Gabrielle, Pierrette et Suzanne Androuin ; deux autres encore : Marie et Renée Grillard ;

en outre : Anne Françoise de Villeneuve, Anne Hamard, Charlotte Davy, Catherine Cottanceau, Françoise Bellanger, Françoise Bonneau, Françoise Michau, Joséphine Monnier, Jeanne Bourigault, Louise Aimée Déan de Luigné, Madeleine Blond, Marie Leroy, Pierrette Besson, Pierrette Ledoyen, Pierrette Grille, Renée Valin et Rose Quenion.

XIX.    

Ss Baolo Hong Yŏng-ju, Yohan Yi Mun-u et Bareubara Ch’oe Yŏng-i, martyrs en Corée, canonisés en 1984 et fêtés le 20 septembre.

Bse Anna (Giovanna Francesca de la Visitation) Michelotti, fondatrice à Turin des Petites Sœurs du Sacré Cœur, au service des malades pauvres.

XX.    

B Luigi Variara (1875-1923), salésien, élève de don Bosco, fondateur en Colombie de l’Institut des Filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie, dont les membres seraient de jeunes lépreuses ; il avait organisé une fanfare de lépreux ; il fut pendant dix-huit années éloigné de sa fondation… , et béatifié en 2002.

Tryphon de Lampsaque

227-250

 

Tryphon, né vers 227, était d’une humble et pieuse famille de Lampsaque (Phrygie, act. Lapseki, Turquie W).

Son métier fut de garder les oies.

Son grand amour de Dieu lui valut très vite le don des miracles ; il guérissait les hommes comme les animaux de leurs maladies. 

Il chassait les esprits impurs. Aussi fut-il appelé par l’empereur Gordien pour guérir sa fille possédée. A cette époque-là, Tryphon pouvait avoir dix-sept ans.

Notre gardien d’oies reprit son travail (et ses miracles) jusqu’au temps de la persécution de Dèce (250).

Il fut alors dénoncé par les païens comme un dangereux malfaiteur, qui combattait le culte romain et répandait cette nouvelle doctrine d’un Crucifié de Palestine.

Les soldats vinrent le trouver, il se présenta à eux spontanément et se réjouit de partir avec eux à Nicée, où l’attendait le préfet Akylin.

Après les habituelles flatteries et menaces d’Akylin, qui n’émurent pas beaucoup Tryphon, celui-ci fut attaché à un poteau et frappé pendant plusieurs heures à coups d’épées de bois, qui servaient à l’exercice des soldats. Puis le tyran l’attacha derrière son cheval, qu’il fit trotter en obligeant Tryphon à courir pieds nus par des sentiers rocailleux et glacés.

Ensuite, comme Tryphon refusait d’adorer l’image de l’empereur, on lui planta des clous dans les pieds et on le traîna ainsi au milieu de la ville. Les habitants finissaient par admirer cet homme qui montrait tant de joie à souffrir pour son Maître ; les bourreaux, eux, s’épuisaient à lui déboîter les membres, à le flageller encore, à brûler son corps avec des torches… Tryphon, impassible et heureux, priait pour eux.

On vit alors venir du ciel une belle couronne de fleurs et de pierres précieuses, qui se posa sur sa tête. Akylin, furieux et impuissant, ordonna à ses hommes d’aller décapiter Tryphon en-dehors de la ville, mais Tryphon expira avant de recevoir le coup fatal.

Ce fut, d’après la Tradition, un 1er février, vers 250.

Depuis, saint Tryphon est toujours invoqué contre les sauterelles, les reptiles et autres animaux nuisibles aux cultures.

Saint Tryphon est commémoré le 1er février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Severus de Ravenne

† 344

 

Le douzième évêque de Ravenne fut Severus, mais c’est le premier de ces douze, dont on connaisse bien quelque chose de sa vie.

Né à Ravenne, il était simple tisserand.

Son épouse s’appelait Vincentia, sa fille Innocentia.

Vers 308 (ou plus tard vers 320), à la mort de l’évêque Marcellinus, le peuple se trouvait assemblé dans l’église pour nommer un successeur. Severus s’y était rendu tout simplement, en habit de travail. Et voici qu’une colombe vint se poser sur sa tête, comme cela s’était produit déjà pour l’élection des évêques précédents. Severus fut alors acclamé évêque.

Mais il était marié, et n’était donc pas même membre du clergé, ni préparé pour cette charge. Son cœur appartenait à Dieu, et c’est cela que Dieu avait manifesté pour cette élection. Il étudia, il reçut les saints Ordres, tandis que son épouse et sa fille se consacraient à Dieu.

En 343, Severus participa au concile de Sardique, dans le cadre de la lutte contre l’arianisme.

Il mourut vers 344, après une vingtaine d’années d’épiscopat.

Saint Severus de Ravenne est commémoré le 1er février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Paulus de Trois-Châteaux

5e siècle

 

Cet évêque fut suffisamment important pour donner par la suite son nom à la ville de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme).

Il semble que cette ville ait été déjà siège épiscopal au 2e siècle. 

Paulus aurait été d’origine romaine. Son épouse se serait retirée dans un monastère d’Arles au moment où Paulus fut choisi pour être évêque.

On place saint Paulus au sixième rang dans la liste des évêques ; il aurait siégé entre 372 et 412. On relève en effet un Paulus parmi les signataires du concile de Valence en 374. Toutefois, on aurait tendance à considérer les cinq premiers évêques comme «légendaires».

Saint Paul est mentionné au 1er février dans le Martyrologe Romain.

Le diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux fut supprimé en 1790, puis rattaché à celui de Valence depuis 1911.

 

 

Brigit de Kildare

453-525

 

Le nom de cette abbesse irlandaise comporte bien des variantes : Brigid, Bridget, Bridgit, Brid, Bride ; en irlandais : Naomh Bríd ; en breton : Brec’hed ou Berhet. Différents récits permettent, malgré des différences, d’avoir quelques certitudes.

Le père de Brigit, Dubhthach, devait être un roi de Leinster, et sa mère, Brocca, une chrétienne picte baptisée par saint Patrick. Certains avancent que Dubhthach était originaire du Portugal et avait été kidnappé comme esclave par des pirates irlandais ; d’autres, que Brocca était d’abord elle-même esclave à la cour de Dubhthach.

Née vers 451, Brigit serait née au lieu-dit Faughart, près de Dundalk (County Louth, Irlande). En grandissant elle faisait déjà des miracles, venant en aide aux pauvres et aux malades, qu’elle nourrissait et guérissait. Un jour qu’elle donna toute la réserve de beurre de sa mère, l’entière réserve fut renouvelée sur la prière de Brigit.

Elle forma avec quelques compagnes la première communauté féminine en Irlande, près de Dublin.

Un des évêques de l’époque (Mel ou Mac-Caille) lui donna le voile, puis des terres pour fonder son abbaye, probablement Mág Tulach (actuelle Fartullagh, Westmeath). Comme abbesse, elle eut le même rang qu’un évêque, ainsi que les abbesses qui lui succédèrent.

La petite cellule de Brigit à Cill-Dara (Kildare) devint un foyer de vie religieuse et culturelle. Brigit fonda un monastère pour les hommes et un pour les femmes, une école d’arts, comprenant le travail des métaux et les enluminures. Le scriptorium de Kildare est à l’origine du Livre de Kildare, qui fut conservé longtemps, mais disparut lors de la Réforme : on n’avait jamais vu de livre aussi finement décoré, et l’on disait que seuls des anges avaient pu faire ce travail magnifique.

Une sainte amitié lia Brigit et saint Patrice.

Beaucoup de miracles furent attribués à sainte Brigit, dont l’un est que, accusée calomnieusement, Brigit prouva sa virginité en faisant reverdir l’autel qu’elle toucha de sa main ; ou aussi que, demandée si souvent en mariage par des prétendants, elle obtint par la prière de perdre sa beauté juvénile, qu’elle ne retrouva qu’une fois revêtue du voile des moniales.

Une autre fois, elle vint avec trois compagnes demander au roi un terrain assez vaste pour y construire une abbaye. Sur le refus du roi, elle l’assura qu’elle ne demandait pas plus de terrain que la largeur de son manteau. Là, le roi consentit en souriant. Alors les quatre religieuses tirèrent chacune une partie du manteau dans les quatre directions, jusqu’à couvrir une large superficie de terrain, que le roi alors concéda, plein d’admiration pour la Sainte, en y ajoutant aussi de l’argent, de la nourriture et d’autres fournitures. Puis il se convertit au christianisme. Une légende ajoute gentiment que ce terrain produisit suffisamment de myrtilles pour toute l’Irlande, et qu’encore aujourd’hui, les amis de sainte Brigit mangent de la confiture de myrtilles le 1er février, en souvenir de ce miracle.

Brigit mourut le 1er février 523 «à soixante-douze ans». Enterrée d’abord dans la cathédrale de Kildare, elle en fut retirée en 878 devant la menace des envahisseurs danois, et son corps fut transporté à Downpatrick, dans la tombe des deux grands Saints irlandais, Patrice et Columba (pour ces deux Saints, v. 17 mars et 9 juin).

En 1185, les reliques furent retrouvées et reportées dans la cathédrale de Down, mais disparurent sous Henri VIII.

Sainte Brigit de Kildare est céleste patronne de l’Irlande, avec saint Patrice et saint Columba, mais beaucoup la vénèrent particulièrement à plus d’un titre : les religieuses, les enfants, les enfants de parents non mariés, les enfants naturels, les sages-femmes, les crémières, les fugitifs, les marins, les pauvres, les poètes, les éleveurs de volailles, les imprimeurs…

La fête de sainte Brigit est au 1er février.

 

 

Ursus d’Aoste

6e siècle

 

Suivant le mouvement de maints Irlandais vers le continent, Ursus vint dans le midi de la Gaule et y prêcha la Vérité dans la région de Digne, contre les idées ariennes qui s’y répandaient.

Puis il poursuivit sa route vers Aoste, où l’évêque le garda comme archidiacre. Cet évêque semble avoir été Gallus, seul évêque connu du 6e siècle. Mais son successeur appuya l’hérésie arienne, aussi Ursus se retira-t-il dans l’église Saint-Pierre, en-dehors de la ville.

Avec le clergé resté fidèle à la Doctrine, Ursus développa cette église en collégiale, plus tard dédiée à Saint Ursus.

Le Martyrologe mentionne son dies natalis au 1er février.

 

 

Sigisbert III, roi

630-656

 

Sigisbert (ou Sigebert) naquit en décembre 630, premier fils de Dabobert Ier (et de Ragnetrude, concubine) ; son frère, Clovis II, naîtra de Nanthilde (femme légitime de Dagobert).

Le baptême de Sigisbert eut lieu en 631 à Orléans, par l’évêque s.Amand (v. 6 février), en présence de s.Eloi et de s.Ouen (v. 1er décembre et 24 août), et de la reine Nanthilde. Le parrain fut Caribert II, roi d’Aquitaine. On raconte qu’à la prière du Pater, le bébé royal - qui avait neuf jours -, répondit lui-même Amen.

L’enfant grandit à Metz, auprès de Ragnetrude, dans leur domaine royal de Montigny.

Avant de devenir roi unique des Francs, Dagobert fut roi d’Austrasie jusqu’en 632, et Sigebert fut nommé roi d’Austrasie en 633.

En 640, l’armée de Sigebert, après un premier échec, dut mater la révolte du duc de Thuringe, au cours de laquelle Grimoald sauva le jeune Sigebert de la mort.

En 647, à dix-sept ans, il épousa Imnechilde. Persuadé par son maire du palais, Grimoald, qu’il n’aurait pas d’enfants, il en adopta le fils comme successeur, Childebert (651). Si le fait était prouvé - car des historiens le mettent en doute - ce serait là une décision grave et qui s’avéra dangereuse, comme on le verra. En effet, son épouse Imnechilde mit au monde Bichilde, puis Dagobert, véritable héritier. Cependant Sigebert n’osa casser son premier serment concernant l’adoption. 

En marge de ces problèmes de succession, Sigebert chercha à régner avec justice et piété. Il mit tous ses soins à bannir de sa cour le luxe et le libertinage, distribua aux pauvres d’abondantes aumônes, dota douze monastères, parmi lesquels Stavelo et Malmédy.

Sigebert mourut, assassiné, dit-on, le 1er février 656, son dies natalis dans le Martyrologe.

Grimoald fit alors tondre en secret le petit Dagobert, qui avait trois ans, et le fit emporter à York, sous la protection de l’évêque s.Wilfrid (v. 24 avril). Il fit couronner Childebert ; celui-ci, Childebert III, fut déposé en 662 au profit de Childéric II. Dagobert revint et fut roi d’Austrasie de 676 à 679, et canonisé en 872 (v. 23 décembre ?).

La dépouille de Sigebert fut placée à Metz, et de nombreux miracles advinrent. Profanés sous la Révolution, les restes du roi furent transférés à la cathédrale de Nancy.

Saint Sigisbert est patron de la ville de Nancy.

 

 

Agrippanus de Velay

7e siècle

 

D’après la tradition, Agrippanus (Agrève) était d’une noble famille espagnole.

Chrétien, et voulant fuir ses parents qui voulaient l’engager dans un mariage qu’il ne désirait pas, il vint à Rome où il rencontra le pape.

Le pape trouva en lui un homme plein de vertus et de sagesse et lui conféra l’ordination épiscopale, pour l’envoyer dans le Velay, une région encore marquée par les idées ariennes. Agrippanus travailla beaucoup à la conversion de son peuple.

Un jour qu’il était de retour d’un autre voyage à Rome, il s’arrêta à Chinac pour y prêcher. Là, il fut accusé par une païenne qui le fit mettre en prison. On le tortura pendant trois jours avant de le décapiter.

La Tradition rapporte qu’à l’endroit du martyre, jaillit une fontaine miraculeuse.

L’histoire de ce Martyre semble contestée par certains, ou simplement passée sous silence. Dans le Martyrologe, on raconte que l’évêque fut abattu par des idolâtres.

Ce martyre aurait eu lieu un 1er février, vers la fin du siècle.

Le village de Chinac a reçu ensuite le nom de Saint-Agrève.

Les reliques de saint Agrève furent transférées au Puy, jusqu’à la Révolution, et se trouveraient actuellement au séminaire.

Jean de la Grille (de Châtillon)

1098-1163

 

Jean naquit en 1098 à Châtillon-sur-Seiche ou Châtillon-en-Vendelais (Ille-et-Vilaine).

Un doute subsiste sur la voie qu’il choisit à vingt-trois ans. Pour certains, il émit sa profession religieuse dans les mains de saint Bernard (v. 20 août) ; pour d’autres, il fut plutôt Chanoine de Saint-Augustin. On l’a fait premier abbé de Sainte-Croix de Guingamp en 1134.

En 1143, il fut élu évêque des diocèses d’Aleth et Tréguier, dont il transféra le siège à Saint-Malo, au grand dam des moines de Marmoutier, auxquels l’évêque précédent avait concédé l’île Saint-Malo ; discussions, appel, finalement le pape cistercien Eugène III trancha en faveur de Jean.

Dès lors, Jean entreprit la réforme de ses monastères, favorisant la règle cistercienne à Boquen et Buzay ; il installa dans sa cathédrale des Chanoines de Saint-Victor, venus de Paris.

Il fut co-consécrateur de la cathédrale du Mans (1158) et participa au concile de Montpellier (1162).

Sa vie fut toute de vertu, de science et de zèle apostolique, au service de la justice.

A sa mort, au 1er février 1163, la population unanime le «canonisa», et l’on dut protéger sa tombe d’une grille sévère pour empêcher une vénération excessive et déplacée. C’est pourquoi on appela l’évêque Jean de la Grille.

Le bienheureux Jean, dont le culte fut autorisé en 1517, est commémoré au 1er février.

 

 

Raimundo de Fitero

† 1163

 

Raimundo naquit au début du 12e siècle à Saint-Gaudens (Haute-Garrone), à moins que ce fût à Tarazona (Aragon, Espagne) ou bien Tarragona ou Barcelone (Catalogne, Espagne).

De sa jeunesse, on ne sait rien ou presque. On le décrit comme un homme discret, à la parole sobre et grave, respectueux des anciens, serviable envers ses proches, paisible avec les plus jeunes. 

Il fut chanoine à Tarazona, cette ville récemment reprise aux Maures (1120). 

Il entra chez les Cisterciens de L’Escale-Dieu (Tarbes).

On l’envoya comme prieur dans le nouveau monastère de Nienzabas (Alfaro), où il succéda à l’abbé Durando (1146). Déjà se répandait sa réputation de thaumaturge.

En 1148, il participa au chapitre général cistercien, où était présent le pape Eugène III, lui-même cistercien.

Puis on l’envoya à Castejón (Fitero), où se construisit le monastère de Santa-María ; il en fut le premier abbé.

En 1158, à la demande du roi, il s’offrit avec Diego de Velázquez pour défendre la place de Calatrava contre les Maures, qui n’osèrent pas même l’attaquer, devant la détermination de l’armée espagnole. Puis Raimundo fonda une sorte d’Ordre militaire, précisément l’Ordre de Calatrava, qui recruterait des nobles chevaliers, sous la règle cistercienne. Le roi l’approuva en 1164 et l’Ordre se perpétua pendant plusieurs siècles.

Raimundo transféra alors ses moines de Fitero à Calatrava.

Les dernières années, Raimundo se retira à Ciruelos (Ocaña) et c’est là qu’il mourut en 1163, probablement un 1er février, jour où le commémore le Martyrologe Romain.

Il fut canonisé en 1719.

 

 

Réginald d’Orléans

1180-1220

 

Réginald était né en 1180 près d’Orléans et y fut chanoine.

Il fut professeur de Droit canonique plusieurs années à la Sorbonne.

En 1218, il accompagna à Rome son évêque et songeait à accomplir le pèlerinage de Jérusalem, mais à Rome il connut s. Domingo de Guzmán (v. 6 août), dont l’idéal le conquit.

Tombé malade, il guérit miraculeusement après avoir reçu une apparition de la Vierge Marie qui lui remit l’habit (ou lui montra l’habit qu’il devait porter).

A quarante ans, il émit la profession dans les mains de s.Domingo.

Il fut très actif à Bologne, en tant que prieur et professeur, et à Paris.

A Bologne, il eut la joie de connaître Diana d’Andaló (v. 10 juin), qui fut abbesse du premier couvent de Dominicaines de Bologne.

Après une année d’enseignement à Bologne, il fut envoyé par Domingo à Paris, où il fut aussi prieur ; ses prédications attirèrent des professeurs de la Sorbonne et des jeunes, parmi lesquels Jourdain de Saxe (v. 13 février).

C’est ce dernier qui témoigna : Il avait une éloquence de feu ; sa parole était une torche vivante qui enflammait tellement le cœur des auditeurs, que bien peu avaient le cœur assez endurci pour résister à la chaleur de ce feu.

Humble, Réginald confia n’avoir aucun mérite à vivre dans cet Ordre, car (il y a) trouvé trop de joie.

Réginald mourut à Paris en février 1220. Il n’y a pas l’unanimité sur le jour exact de son dies natalis : le Martyrologe Romain a opté pour le 1er février.

Son culte a été confirmé en 1875.

 

Nota. Il existe un Reginaldo, dominicain italien, un peu plus tardif que Réginald, commémoré au 9 avril, mais absent du Martyrologe Romain.

 

 

Verdiana Attavanti

1182-1242

 

Verdiana (ou Viridiana) vit le jour en 1182 à Castelfiorentino (Toscane, Italie C) dans la noble famille des Attavanti. Cette même année naissait saint Francesco (v. 4 octobre).

Dès l’enfance, on remarqua son attrait pour la solitude et la pénitence. Quand elle eut douze ans, un proche parent lui confia l’administration de la maison.

Ce parent était fort riche. Il avait à la maison une importante quantité de fèves qu’il avait vendues et devait livrer tel jour ; mais à cette époque, la région traversait une grave disette, et la bonne Verdiana, pleine de compassion, avait tout distribué aux pauvres, ignorant le marché qu’avait conclu son parent. Comme on l’imagine bien, ce dernier, quoique d’habitude bon chrétien, entra en grande fureur. Que fit Verdiana ? Elle pria toute la nuit : au matin, les caisses étaient pleines ! 

Mais Verdiana voulut échapper à l’admiration des gens et partir au loin : elle se joignit à des pèlerins qui partaient pour Compostelle. Au retour, elle demanda qu’on lui construisît une cellule voisine de l’église, pour y vivre en recluse. 

Pendant la construction, elle fit le pèlerinage à Rome, où des florentins la reconnurent et parlèrent d’elles ; elle eut du mal à échapper aux regards et aux marques de vénération.

De retour dans son pays, elle prit l’habit pauvre des recluses, se fit enfermer dans la petite cellule, qui n’avait qu’une fenêtre pour apercevoir l’église, recevoir un peu de nourriture et parler à son confesseur. Cette vie dura trente-quatre ans.

Elle se confessait chaque semaine.

Ayant entendu parler du combat des Pères du désert contre le Démon qui leur apparaissait sous forme de bêtes hideuses pour les tourmenter, elle pensa qu’il lui fallait cela aussi pour se sanctifier et en demanda la grâce à Dieu : deux serpents énormes pénétrèrent alors par la fenêtre et vinrent la tourmenter, tentant de l’expulser par la fenêtre. On imagine les heurts, les coups, les chutes qu’elle dut subir. L’évêque le sut et vint la visiter : elle le supplia de n’en pas parler, pour conserver tout le mérite de cette épreuve et mieux gagner la Récompense céleste.

Saint Francesco d’Assise aussi vint la visiter et la consoler dans l’épreuve. Cette apparition permet de supposer que Verdiana était plutôt affiliée au Tiers-Ordre franciscain qu’à celui camaldule. D’ailleurs on trouve aussi que saint Francesco lui-même la reçut en 1221 dans ce Tiers-Ordre.

Quand les serpents disparurent, Verdiana comprit que sa fin était proche et l’annonça à son confesseur.

Le 1er février 1242, les cloches se mirent spontanément à sonner pour annoncer sa mort, son dies natalis retenu par le Martyrologe.

De nombreux miracles suivirent cette mort et le culte de la Bienheureuse fut approuvé en 1533.

 

 

Andrea de Segni

1235-1302

 

Andrea naquit vers 1235 à Anagni (Segni, Latium, Italie C) de Stefano, des Comtes de Segni, et se trouvait ainsi proche parent du pape Alexandre IV. Il avait (au moins) une sœur, Emilia.

Il entra au couvent franciscain de Piglio, fondé par saint Francesco d’Assise lui-même, et après sa profession obtint de se retirer dans une grotte voisine, où il mena une vie de prière et de pénitence. Le Démon, qui déteste la sainteté, le détecta et ne manqua pas de s’inviter aussi dans cette grotte. Andrea lui livra une lutte acharnée, dont la postérité se souviendra.

Andrea travailla aussi : il s’adonna à l’étude et devint un théologien renommé. On a malheureusement perdu le traité marial qu’il écrivit.

Son oncle, le pape Alexandre IV, vint le visiter et lui mit sur la tête un beau chapeau de cardinal, qu’Andrea retira immédiatement. Plus tard (1295), un autre pape, Boniface VIII, son neveu cette fois, voulut à son tour le distinguer en le créant cardinal ; nouveau refus, qui suggéra à l’illustre Expéditeur de ne désirer qu’une chose : vivre assez longtemps pour pouvoir canoniser Andrea après sa mort.

Andrea acheva ses dernières années dans une vie plus angélique qu’humaine ; il eut le don de la prophétie, des miracles ; il eut révélation du sort de certaines âmes du Purgatoire, nouvelle preuve de l’existence de cet état de purification après la mort : c’est ainsi que lui apparut l’âme de Charles d’Anjou, frère de Louis IX roi de France, qui lui demanda des suffrages pour sa délivrance.

La mort d’Andrea de Segni advint le 1er février 1302, près du même couvent où il avait commencé son chemin vers la sainteté. Il est célèbre pour le pouvoir qu’il exerce sur les démons.

Le culte immémorial du bienheureux Andrea fut confirmé en 1724.

Conor O’Devany

1532-1612

 

Conor naquit vers 1532 à Raphoe (County Donegal, Irlande).

Son nom peut aussi se trouver sous les formes (latine) de Cornelius O’Devany et (gaélique) Conchubhar Ó Duibheannaigh.

Il entra au couvent franciscain de Donegal Town, et fut sacré à Rome évêque de Down and Connor en 1583.

En 1588, il fut livré au Dublin Castle. Comme on ne trouvait rien à lui reprocher pour le condamner à mort, son accusateur chercha à «se débarrasser d’un obstiné ennemi de Dieu et d’un si infect traître de Sa Majesté, comme il l’est très certainement».

Il resta en prison jusqu’en novembre 1590. Soi-disant sur sa demande, mais sans doute grâce à quelque tactique, il fut relâché et protégé jusqu’en 1607, échappant aux recherches jusqu’en 1611. 

Cette année-là il fut repris, tandis qu’il administrait la Confirmation. 

De nouveau enfermé à Dublin Castle, il fut accusé en janvier 1612 de haute trahison, trouvé coupable à la majorité des jurés déjà pré-disposés, et condamné à mort le 1er février, le jour de son quatre-vingtième anniversaire (du moins dans l’ancien calendrier julien).

On le traîna en charrette de l’autre côté de la rivière, où se trouvait la potence. La rue était pleine de catholiques, tandis que des pasteurs protestants l’assommaient de reproches et le pressaient de reconnaître qu’il mourait pour trahison.

Il embrassa le bois de la potence avant d’y monter, adressa encore une exhortation aux Catholiques pour qu’ils demeurassent fermes et fidèles dans leur foi. Puis il fut, selon l’habitude, «pendu,  remis sur ses pieds encore vivant {probablement aussi éviscéré}, et écartelé».

Avec lui fut aussi exécuté un prêtre, Patrick O’Loughran.

Après l’exécution, les gens s’emparèrent de la corde, des vêtements, de reliques du corps. Ils restèrent toute la nuit à prier - et un malade fut guéri - tandis qu’on y célébrait messe sur messe, de minuit au lever du jour.

Il y avait tellement de monde que l’ordre fut donné de brûler les corps sur place, mais la nuit suivante les Catholiques les exhumèrent et les enterrèrent dans le cimetière de Saint-Jacques.

Connor O’Devany fut béatifié avec soixante autres en 1992. Son dies natalis est au 1er février (probablement le 11 février du calendrier grégorien), tandis que localement la fête de tous ces Martyrs est au 20 juin.

 

 

Patrick O’Loughran

1577-1612

 

Patrick O’Loughran (en gaélique : Pádraig Ó Lochráin) était né à County Tyrone, vers 1577.

En Belgique il administrait les sacrements pour les nobles irlandais qui avaient fui leur pays.

Il revint en Irlande en juin 1611 et fut bientôt arrêté. Il reconnut avoir administré les sacrements aux nobles irlandais exilés, et d’avoir assisté l’évêque Conor O’Devany. Là-dessus, on l’enferma dans un cachot et, en janvier, fut condamné à mort avec l’évêque O’Devany.

Au moment de l’exécution, l’évêque (qui avait quatre-vingts ans) demanda à mourir après Patrick, pour l’assister au moment de sa mort, mais ce lui fut refusé.

Patrick O’Loughran répliqua, citant saint Paul : Aide-moi de tes prières auprès de Dieu, par la grâce de qui je suis sûr que ni la mort, ni la vie, ni les principautés, ni les puissants, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni rien d’autre, ne pourra me séparer de l’amour du Christ ou de notre amitié à tous les deux (cf. Ro 8:38-39).

L’évêque s’agenouilla pour prier près de O’Loughran, puis tous deux furent «pendus et écartelés».

Comme cet évêque, Patrick O’Loughran fut béatifié en 1992.

Son dies natalis est au 1er février (de l’ancien calendrier julien), mais pourrait être déplacé au 11 février de notre calendrier grégorien.

 

 

Henry Morse

1595-1645

 

Henry naquit dans le protestantisme en 1595 à Brome (Suffolk, Angleterre) et se convertit au catholicisme à Douai en 1614, à dix-neuf ans.

Pour être prêtre, il voyagea en différents endroits et arriva finalement à Rome où il fut ordonné, et d’où il fut envoyé en mission, en 1624.

A Heaton, il fut admis chez les Jésuites ; arrêté peu de temps après, il fit trois années de prison à York Castle, durant lesquelles il fit son noviciat avec son compagnon de cellule, le père John Robinson et fit sa première profession en prison. Ce père Robinson n’est pas le Martyr commémoré le 1er octobre mort en 1588.

Fut-il relâché, ou délivré par quelque complicité ? Il fut alors missionnaire dans les régiments anglais, aux Pays Bas.

De retour en Angleterre en 1633, il aurait ramené au catholicisme, en 1636, une centaine de familles protestantes, mais atteint de la peste, il fut hospitalisé.

Arrêté en février 1636, il fut mis en prison à Newgate. Le 22 avril, il fut conduit au tribunal et accusé d’être prêtre, d’avoir détourné des sujets du roi, de leur foi et de leur allégeance. Dans un premier temps, il fut jugé coupable, dans un second temps non-coupable, et la sentence fut remise à plus tard.

Dès le 23 avril, il fit sa profession solennelle dans les mains du père Edward Lusher. Sur intervention de la reine Henriette Maria, une caution de 10.000 florins fut versée et il fut libéré le 20 juin 1637.

Pour n’avoir pas à payer cette caution, il repartit volontairement en exil quand un arrêt royal ordonna à tous les prêtres catholiques de quitter le pays avant le 7 avril 1641. C’est ainsi qu’il devint chapelain du régiment anglais de Gage, en Espagne.

Cette vie intrépide ne s’arrêta pas encore : le courageux prêtre repartit en Angleterre en 1643. Arrêté un an et demi après, il fut mis en prison à Durham puis Newcastle, et envoyé par mer à Londres.

Le 30 janvier, il passa à nouveau en jugement et cette fois-ci fut condamné. Le jour de son exécution, la corde fut tirée par quatre chevaux. Assistaient à l’exécution l’ambassadeur de France avec sa suite, le comte d’Egmont ainsi que l’ambassadeur de Portugal.

On «permit» à Henry de rester pendu et de mourir ainsi, car d’ordinaire, les Martyrs étaient remis sur pied avant leur mort, et on les éviscérait encore conscients avant de les écarteler.

Quand Henry fut écartelé, les hommes de l’ambassadeur imbibèrent des mouchoirs dans le sang du Martyr.

Béatifié en 1929, Henry Morse fut canonisé en 1970 parmi les Quarante Martyrs d’Angleterre.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

Le dies natalis de Henry est au 1er février.

Les 84 Martyrs d’Avrillé

† 1794

 

Il y eut un Martyr le 12 janvier, quatre le 18 janvier, quarante-sept le 1er février (ci-après), six le 10 février, vingt-six le 16 avril. Le décret de béatification embrasse quinze autres Martyrs de la même époque, mais pas de la même localité.

 

On lira avec quelque utilité la notice générale Avrillé (Martyrs d’)

 

 

 

Jacquine Monnier

1726-1794

 

Jacquine (ou Jacqueline) était née le 16 janvier 1726 à Saint-Melaine (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Simone Chauvigné

1728-1794

 

Simone était née le 12 mars 1728 à Chaudefonds (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse et veuve Charbonneau, et probablement sœur ou cousine de Marie-Jeanne Chauvigné, épouse Rorteau, martyrisée le même jour.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie Lenée

1729-1794

 

Marie était née le 14 juillet 1729 à Saint-Nicolas-de-Saumur (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Lepage de Varancé.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Louise-Olympe Rallier de la Tertinière

1732-1794

 

Louise-Olympe était née le 24 avril 1732 à Châteaugontier (Mayenne). 

Elle était épouse et veuve Déan de Luigné, et probablement belle-sœur de Louise Déan de Luigné, martyrisée le même jour.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Françoise Pagis

1732-1794

 

Françoise était née le 14 octobre 1732 à Gouis (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Railleau.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Catherine Cottanceau

1733-1794

 

Catherine était née vers 1733 à Bressuire (Deux-Sèvres). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Françoise Boulanger

1735-1794

 

Françoise (Bellanger ?) était née le 24 juin 1735 à La Trinité-d’Angers (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie-Anne Vaillot

1736-1794

 

Marie-Anne était née le 13 mai 1736 à Fontainebleau dans le Maine-et-Loire. 

Elle était entrée chez les Filles de la Charité.

C’est l’une des deux Religieuses d’Avrillé qui furent martyrisées.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie Gallard

1739-1794

 

Marie était née vers 1739 à Saint-Laurent-de-la-Plaine (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Quesson.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Perrine-Charlotte Phelippeaux

1740-1794

 

Perrine-Charlotte était née le 13 mai 1740 à Saint-Nicolas-de-Saumur (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Sailland d’Epinatz, et probablement belle-sœur de Jeanne et Madeleine Sailland d’Epinatz, martyrisées le même jour.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie Fausseuse

1740-1794

 

Marie était née vers 1740 à Boësse (Deux-Sèvres). 

Elle était épouse Blanchereau.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Anne-Françoise de Villeneuve

1741-1794

 

Anne-Françoise était née le 11 septembre 1741 à Seiches-sur-le-Loir (Maine-et-Loir). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Perrine Grille

1742-1794

 

Perrine était née le 6 février 1742 à Rochefort-sur-Loire (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Anne Hamard

1742-1794

 

Anne était née vers 1742 à Saint-Clément (Maine-et-Loire).

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Perrine Besson

1742-1794

 

Perrine était née vers 1742 aux Essarts (Vendée). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

Madeleine Perrotin

1744-1794

 

Madeleine était née le 30 mars 1744 à Saint-Germain-des-Prés dans le Maine-et-Loire. 

Elle était épouse et veuve Rousseau.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie Rouault

1744-1794

 

Marie était née le 26 octobre 1744 à Vezins (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Bouju.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Victoire Bauduceau

1745-1794

 

Victoire était née le 20 septembre 1745 à Thouars (Deux-Sèvres). 

Elle était épouse Révélière.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Jeanne Gruget

1745-1794

 

Jeanne était née vers 1745 à Châtillon-sur-Sèvre (actuelle Mauléon, Deux-Sèvres). 

Elle était épouse et veuve Doly.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Jeanne Fouchard

1747-1794

 

Jeanne était née le 10 septembre 1747 à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Chalonneau.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie Cassin

1750-1794

 

Marie était née le 21 janvier 1750 à Chanteloup (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Moreau.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Odile Baumgarten

1750-1794

 

Odile était née le 15 novembre 1750 à Gondrexange (Moselle). 

Elle était entrée chez les Filles de la Charité.

C’est l’une des deux Religieuses d’Avrillé qui furent martyrisées.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Renée Cailleau

1752-1794

 

Renée était née le 6 juillet 1752 à Saint-Aubin-de-Luigné (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Girault.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Renée Martin

1752-1794

 

Renée était née vers 1752 dans une localité non précisée. 

Elle était épouse Martin (sic).

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie Grillard

1753-1794

 

Marie était née le 5 octobre 1753 à Saint-Pierre-de-Cholet (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire, comme sa sœur ou cousine Renée, martyrisée le même jour.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie-Anne Pichery

1754-1794

 

Marie-Anne était née le 30 juillet 1754 à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Delahaye.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie-Jeanne Chauvigné

1755-1794

 

Marie-Jeanne était née le 21 février 1755 à La Jumellière (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Rorteau, et probablement sœur ou cousine de Simone Chauvigné, veuve Charbonneau, martyrisée le même jour.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Gabrielle Androuin

1755-1794

 

Gabrielle était née le 6 septembre 1755 à Saint-Lambert-du-Lattay (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire, comme ses deux sœurs ou cousines, Perrine et Suzanne, martyrisées le même jour.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie Leroy 1

1755-1794

 

Marie était née vers 1755, dans une localité non précisée. 

Elle était épouse Brevet.

Le même jour fut martyrisée une autre personne portant les mêmes nom et prénom, mais née en 1771 (voir notice Marie Leroy 2).

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marguerite Rivière

1756-1794

 

Marguerite était née le 20 août 1756 à La Ferrière-de-Flée (Maine-et-Loire). 

Elle était épouse Huau.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie Gasnier

1756-1794

 

Marie était née le 8 novembre 1756 à Ménil (Mayenne). 

Elle était épouse Mercier.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

Suzanne Androuin

1757-1794

 

Suzanne était née le 16 mars 1757 à Saint-Lambert-du-Lattay (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire, comme ses deux sœurs ou cousines, Gabrielle et Perrine, martyrisées le même jour.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Jeanne Bourigault

1757-1794

 

Jeanne était née le 24 octobre 1757 à Chaudefonds (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Louise Déan de Luigné

1757-1794

 

Louise était née le 17 novembre 1757 à Argenton-Notre-Dame (Mayenne). 

Elle était célibataire et probablement belle-sœur de Louise-Olympe Rallier de la Tertinière, veuve Déan de Luigné, martyrisée le même jour.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Renée Valin

1760-1794

 

Renée était née le 8 mars 1760 à Chaudefonds (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Perrine Androuin

1760-1794

 

Perrine était née le 31 août 1760 à Saint-Lambert-du-Lattay (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire, comme ses deux sœurs ou cousines, Gabrielle et Suzanne, martyrisées le même jour.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Charlotte Davy

1760-1794

 

Charlotte était née le 19 octobre 1760 à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Françoise Bonneau

1763-1794

 

Françoise était née vers 1763 à Saint-Léger-en-Anjou (act. St-Léger-sous-Cholet, Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Madeleine Blond

1763-1794

 

Madeleine était née vers 1763 à Angers (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Rose Quenion

1764-1794

 

Rose était née le 20 janvier 1764, à Mozé-sur-Louet (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Perrine Ledoyen

1764-1794

 

Perrine était née le 16 septembre 1764 à Saint-Aubin-de-Luigné (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Françoise Michau

1765-1794

 

Françoise était née vers 1765, mais on n’a pas retrouvé la localité de sa naissance. 

Elle était célibataire.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Renée Grillard

1766-1794

 

Renée était née le 10 février 1766 à Saint-Pierre-de-Cholet (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire, comme sa sœur ou cousine Marie, martyrisée le même jour.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Perrine Sailland d’Epinatz

1768-1794

 

Perrine était née le 24 mars 1768 à Saint-Nicolas-de-Saumur (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire, comme ses deux sœurs ou cousines, Jeanne et Madeleine, martyrisées le même jour. Une autre Martyre du même jour était probablement leur belle-sœur, Perrine-Charlotte Phelippeaux, épouse Sailland d’Epinatz.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Jeanne Sailland d’Epinatz

1769-1794

 

Jeanne était née le 3 juillet 1769 à Saint-Nicolas-de-Saumur (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire, comme ses deux sœurs ou cousines, Perrine et Madeleine, martyrisées le même jour. Une autre Martyre du même jour était probablement leur belle-sœur, Perrine-Charlotte Phelippeaux, épouse Sailland d’Epinatz.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Madeleine Sailland d’Epinatz

1770-1794

 

Madeleine était née le 9 août 1770 à Saint-Nicolas-de-Saumur (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire, comme ses deux sœurs ou cousines, Perrine et Jeanne, martyrisées le même jour. Une autre Martyre du même jour était probablement leur belle-sœur, Perrine-Charlotte Phelippeaux, épouse Sailland d’Epinatz.

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

 

 

Marie Leroy 2

1771-1794

 

Marie était née le 19 mai 1771 à Montilliers (Maine-et-Loire). 

Elle était célibataire.

Le même jour fut martyrisée une autre Marie Leroy, épouse Brevet (voir notice Marie Leroy 1).

 

Se reporter à la notice : Avrillé (Martyrs d’)-1er février.

Hong Yŏng-ju Paulus
(Hong Yeong-ju Baolo)

1802-1840

 

Paulus était né en 1802 à Sŏsan (Chungchŏng, Corée S), dans un foyer déjà chrétien.

Il était petit-fils d’un martyr de 1801, Hong Nang-min, et neveu d’un autre martyr Hong Protasius (cf. 20 mai ?) ; lui et son frère, Hong Pyŏng-Ju Petrus, étaient donc d’une famille très chrétienne, et contribuèrent beaucoup à aider l’Eglise coréenne.

Tous deux, catéchistes, accomplirent leur mission avec beaucoup d’enthousiasme, communiquant leur foi aux catéchumènes, assistant les malades et participant à toutes les autres activités charitables de la communauté, ce qui amena les missionnaires à leur confier d’importantes responsabilités.

Lors de la persécution de 1839, ils cachèrent les missionnaires chez eux, au risque de leur vie. Un traître les dénonça en les faisant inscrire sur la liste des recherchés.

On les retrouva. On voulut les forcer à révéler des indications sur les autres Chrétiens ou de renier leur foi, en vain. Il se trouva que le chef des bourreaux était un parent, qui ne voulut pas les torturer lui-même, mais les fit torturer pour les faire apostasier. Même les autres prisonniers, voleurs ou assassins, participèrent aux tortures avec les bourreaux, mais les deux frères ne cédèrent pas.

Condamnés à mort, Petrus et Paulus furent conduits à Tangkogae (Seoul), et décapités : Petrus, le 31 janvier 1840, avec six (ou même sept) autres compagnons ; Paulus, le 1er février 1840, avec deux autres compagnons.

Petrus et Paulus ont été martyrisés à deux jours différents, parce qu’une loi prohibait, à l’époque, de condamner à mort deux parents le même jour…

Ces martyrs ont été béatifiés en 1925 et canonisés en 1984.

Leur fête liturgique commune est au 21 septembre.

 

 

Yi Mun-u Ioannes Baptista

(Yi Mun-u Yohan)

1809-1840

 

Ioannes Baptista était né en 1809 à Ich'ŏn (Kyŏnggi, Corée S), d'une famille noble et catholique. 

Il fut orphelin à cinq ans et recueilli par une pieuse femme à Seoul. Elle voulut le marier, et il finit par se laisser convaincre, mais sa femme et ses deux enfants moururent bientôt.

Désormais grand et libre, il se donna de tout son cœur au service des missionnaires, les accompagnant dans leurs missions, les aidant à se cacher dans la montagne lors de la persécution de 1839, les informant des nouvelles et des dangers, et il risqua beaucoup quand il voulut ensevelir les corps des saints martyrs, l'évêque Imbert et les pères Maubant et Chastan.

Puis il songea à s'enfuir.

Mais il fut arrêté, chez un ami, le 10 novembre 1839. On lui demanda pourquoi il voulait abandonner sa noble condition et mourir en catholique, on tenta de le faire apostasier en lui servant un bon repas avec du vin. Yohan répondit qu'il ne renierait jamais Dieu, le Créateur et le Roi des rois.

On le tortura, on le jeta en prison avec les droits-communs. Ioannes Baptista rencontra des apostats, qu'il réprimanda et chercha à reconduire à la foi.

De la prison, il écrivit une lettre magnifique, dont voici des extraits : 

Regardez un corps, dix jours après que l'âme l'ait quitté : comme il est misérable, comme il sent mauvais ! Les gens se préoccupent plus de leur corps que de leur âme. Les gens vivent comme des bêtes. Les bêtes n'ont pas d'âmes à sauver. Quelle déchéance pour des hommes qui ont à sauver leurs âmes, de vivre comme des bêtes ! … N'ayez pas peur de la mort. Une fois que vous aurez traversé toutes les souffrances, vous pourrez entrer dans le bonheur éternel... Telle est la dernière lettre que j'écris dans ma vie.

Finalement, on le conduisit au lieu-dit Tangkogae, près de Seoul, où il fut décapité, le 1er février 1840.

Il fut béatifié en 1925 et canonisé en 1984.

 

 

Ch'oe Yŏng-i Barbara

(Choe Yeong-i Bareubara)

1818-1840

 

Barbara était née en 1818 et sa mère était Son So-byŏk Magdalena (v. 31 janvier). 

Très pieuse dès son enfance, elle n'accepta de se marier qu'avec un homme très croyant, qu'il fût noble ou pas, riche ou pauvre. C'est ainsi qu'elle épousa Cho Carolus et eut un fils.

Arrêtée, Barbara prit avec elle son petit garçon en prison, mais l'endroit n'était pas du tout approprié pour un enfant, à cause de l'humidité et du manque de nourriture. Et surtout, Barbara craignait de perdre sa force intérieure, à cause de son fils. Aussi confia-t-elle le petit garçon à des parents.

On lui demanda d'indiquer où se trouvaient les autres Chrétiens, et à qui appartenaient les objets religieux qu'on avait trouvés chez elle. Elle répondit adroitement qu'elle ne voulait pas renier Dieu et qu'elle était trop jeune pour connaître ses Compagnons de la foi, de sorte qu'on la tortura très durement ; elle dut recevoir quelque deux cent-cinquante coups de « club » ; son corps était tout meurtri.

Dans une lettre qu'elle écrivit de la prison, elle dit : Comme ça me fait de la peine de perdre mes parents dans le martyre ! Mais quand je pense au Ciel, je me console et je remercie Dieu pour ce privilège spécial du martyre.

Finalement, on la conduisit au lieu-dit Tangkogae, près de Seoul, où elle fut décapitée, le 1er février 1840.

Elle fut béatifiée en 1925 et canonisée en 1984.

 

 

Anna Michelotti
1843-1888

Anna était le deuxième enfant de Gian Michele Telesforo Michelotti, un piémontais d’Almese (Turin, Italie) émigré en Savoie, et de Pierina Mugnier-Serand. Elle naquit le 29 août 1843 à Annecy, qui se trouvait alors dans les Etats de Savoie (Royaume de Sardaigne), plus tard réunis à la France.
Le jour de sa première communion, sa mère l’emmena visiter un malade pauvre. Ce fut là la première étincelle qui allait mettre le feu dans le cœur d’Anna.
Après la mort de Gian Michele (1857), la famille, ruinée, revint à Almese, où Anna essaya la vie religieuse chez les Visitandines.
Dépourvue de dot, elle dut les quitter et s’en vint en 1862 chez les Sœurs de Saint-Charles à Lyon, qui étaient enseignantes ; mais elle n’y trouva pas sa voie : elle voulait soigner les malades. Sur ces entrefaites, moururent sa mère et son frère Antonio, alors novice chez les Frères des Ecoles Chrétiennes. Elle se retrouvait seule au monde.
Pour vivre, elle se fit institutrice des filles d'un architecte, mais elle était déjà en réalité "la demoiselle des malades pauvres", car dès qu'elle le pouvait, elle allait les dénicher et se mettait à leur service. A Annecy, elle rencontra une certaine Sœur Catherine, qui avait été novice dans l'Institut de Saint-Joseph, et qui nourrissait les mêmes sentiments : c'est ainsi qu'elles jetèrent les bases, à Lyon, d'une œuvre privée tournée vers l'assistance à domicile auprès des malades pauvres. Avec la permission de l'archevêque, elles se mirent un habit religieux et firent des vœux temporaires. Mais la congrégation naissante ne vécut pas très longtemps, à cause de la guerre entre la France et la Prusse ; en 1870, la Bienheureuse, en habit de religieuse, retourna à Annecy, puis à Almese, et enfin à Turin. Passée cette tornade, Sœur Catherine lui demanda de revenir à Lyon, l'obligeant à reprendre sa formation comme postulante. Anna accepta humblement, mais dut quitter l'Institut pour raisons de santé. Sur ces entrefaîtes, tandis qu'elle priait près de la tombe de saint François de Sales et de sainte Jeanne Françoise de Chantal, elle sentit que son œuvre devrait naître de l'autre côté des Alpes.
En 1871, elle s’installa à Moncalieri (Turin) et se rendait chaque jour à Turin pour visiter des malades.
Revenue à Almese à dos de mulet, elle continua vers Turin (septembre 1871). Logée à Moncalieri, chez les Demoiselles Lupis, pendant un an, armée de son balai elle parcourut à pied la ville à la recherche de malades en difficulté, pour les servir. Puis elle loua une petite chambre, où elle confectionnait des gants, pour avoir de quoi vivre, tandis que quelques jeunes filles commençaient à l'aider dans son apostolat.
Début 1874, l'archevêque, Mgr Gastaldi, leur permit de prendre l'habit religieux en l'église de Sainte Marie-sur-la-Place : c'était la naissance de l'Institut des Petites Servantes du Sacré-Cœur de Jésus, où l'on prévoyait, outre les trois vœux habituels, l'assistance gratuite à domicile auprès des malades pauvres. La fondatrice prenait le nom de Mère Jeanne-Françoise, en référence à la fondatrice de l'Ordre de la Visitation, Jeanne-Françoise Fremiot de Chantal (v. 12 août).
Les débuts furent marqués par de grandes difficultés financières, des décès en série. Plus d'une fois, dans l'appartement qu'elle louait place de la Fête-Dieu, à deux pas de l'endroit où naquit l'œuvre de Cottolengo, on entendit celle-ci hurler avec des larmes : Mon doux Seigneur, je suis toute disposée à recommencer ton œuvre jusqu'à cinquante fois, si c'est nécessaire, mais aide-moi ! Le Seigneur l'écouta. Une pieuse dame de Turin leur donna une maison (1879), et elles purent en acheter une pour leur propre compte en 1882.
La Mère Fondatrice vivait dans une grande mortification, dormant par-terre, assaisonnant ses repas avec de la cendre. Avant de prendre une décision importante, elle demandait conseil aux confesseurs, parmi lesquels s.Jean Bosco (v. 31 janvier). Quand elle demandait une grâce particulière, elle priait les bras en croix, à genoux, puis tendait les mains vers le tabernacle. Elle ne se refusa pas à aller demander l'aumône, en se rendant aux manifestations publiques, où parfois on l’insulta. Elle disait aux Sœurs : Si vous vous trompez, vous ne descendez que d’une marche ; si vous vous humiliez, vous en montez trois !
La Mère Jeanne-Françoise aurait voulu désigner quelques-unes des sœurs pour l’adoration perpétuelle, mais ce ne lui fut pas accordé ; aussi préconisa-t-elle que chacune fît une intense adoration quotidienne. Elle conseillait la dévotion du chapelet, la méditation de la Passion (elle mangeait debout ou à genoux le Vendredi Saint, et baisait les pieds des Consœurs ; «manger» signifiait, en l’occurence, prendre uniquement un morceau de pain).
Elle fut frappée les dernières années d’asthme chronique et, en 1887, dut remettre sa charge à une autre Religieuse, qu’elle désigna elle-même.
Quelques heures avant de mourir, cédant aux instances répétées des sœurs, elle accepta de se faire photographier.
Elle mourut précisément un jour après s.Giovanni Bosco, à Turin, le 1er février 1888, et fut béatifiée en 1975.
L’Institut fut approuvé en 1940.

 

 

Luigi Variara

1875-1923

 

Luigi naquit le 15 janvier 1875 à Viarigi (Asti, Piémont, Italie), de parents très chrétiens Pietro Variara et Livia Bussa.

Il fréquenta l’oratorio salésien, et en connut le fondateur lui-même, Giovanni Bosco (v. 31 janvier), qu’il rencontra personnellement un mois avant la mort de ce dernier.

Il commença le noviciat en 1891, fit sa profession dans les mains du successeur de Giovanni Bosco, Michele Rua (v. 6 avril).

Ses études de philosophie se passèrent à Valsalice, où il rencontra Michele Unia, un Salésien qui était déjà apôtre des lépreux en Colombie. Luigi fut conquis par ce prêtre.

Sans attendre la fin de ses études, Luigi partit avec Michele en Colombie (1894). Il se donna passionnément à l’apostolat parmi les lépreux de Agua de Dios, partageant avec eux son amour de la musique et du théâtre.

A la mort de Michele Unia, Luigi se retrouvait avec trois autres prêtres dans cette colonie de lépreux. Pendant trois ans, jusqu’à son ordination sacerdotale (1898), Luigi mûrit en son cœur le don total de soi, côtoyant la contagion toujours possible de la lèpre au contact des malades.

Après son ordination, il demeura sur place. Il passait parfois cinq à six heures chaque jour au confessionnal, tout en continuant à former les lépreux à la musique et au théâtre, et enseignant aussi aux jeunes la sainte morale chrétienne. Pour eux il fit construire un léprosarium, où, à part les soins médicaux, ils auraient reçu un enseignement scolaire et même, si possible, une formation technique, pour les sortir de l’oisiveté et du vice. Le léprosarium, «Maison Michele Unia» ouvrit en 1905.

Luigi fonda alors la congrégation des Filles des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie, pour s’occuper de ces jeunes. Il écrivit cette année-là qu’il ne s’était jamais senti aussi heureux d’être Salésien et qu’il remerciait le Seigneur de l’avoir envoyé dans cette colonie de lépreux pour apprendre à gagner le ciel.

L’esprit de la congrégation était en même temps de permettre à des lépreuses de se consacrer à Dieu, une initiative qui fut très critiquée par d’autres instituts religieux. Même les Salésiens ne comprenaient pas tous comment cette «branche» correspondait vraiment à l’idéal salésien. 

Luigi persévéra cependant et gravit peu à peu son calvaire personnel, au milieu de ceux-là mêmes qui auraient dû être ses plus proches collaborateurs. Il eut au moins la consolation d’être soutenu par Michele Rua.

Mais la congrégation continua à jeter le discrédit sur cette fondation. Luigi en fut éloigné pendant les dix-huit dernières années de sa vie : on l’envoya au Vénézuéla, on le transféra de ville en ville, jusqu’à Táriba (Vénézuéla) pour finalement l'envoyer finir ses jours à Cucuta (Colombie).

Il conserva cependant un contact avec la supérieure des Religieuses d’Agua de Dios, à laquelle il recommandait de ne pas avoir peur, que l’œuvre continuerait, si elle était voulue par Dieu.

Or cette congrégation est maintenant largement présente dans toute l’Amérique du Sud, au Mexique, en Guinée, en Espagne, en Italie.

Luigi Variara mourut le 1er février 1923 et fut béatifié en 2002. Son dies natalis est ainsi le lendemain de celui du fondateur salésien, Giovanni Bosco.

La devise de Luigi : "Faire tout avec Jésus, pour Jésus et en Jésus."

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31 janvier 2024 3 31 /01 /janvier /2024 00:00

31 JANVIER

 

III.    

S Metran, vieillard martyrisé en Alexandrie.

Ss Victorinus, Victor, Nikephoros, Claudius, Diodorus, Serapion et Papias, torturés à Corinthe puis martyrisés en Egypte.

?    

Ss Saturnin, Thyrse, Victor, Tharsice, Zotique, martyrs en Alexandrie. 

Ste Tryphène, martyre à Cyzique, déchiquetée par un taureau.

IV.    

Ss Cyrus, ex-médecin, et Ioannis, ex-militaire, moines, martyrs en Alexandrie ; ils y étaient venus pour soutenir dans leur foi trois jeunes filles (Théodosie, l’aînée, de quinze ans, Théoctiste et Eudoxie) avec leur mère Athanasie.

S Abraham, évêque et martyr à Arbèle.

S Geminianus, évêque à Modène.

Ss Ioulios et Ioulianos, frères grecs, actifs dans le Milanais, morts à Novare. 

V.    

Ste Marcella, veuve romaine, excellente disciple de s.Jérôme au point de savoir réfuter les origénistes.

VI.    

S Pouange (Potamius), seigneur à Troyes, pénitent et reclus.

VII.    

S Aidan, irlandais, fondateur d’un monastère et évêque à Ferns, dont il est le patron.

S Waldus, évêque à Evreux. 

S Adamnan, écossais, moine pénitent à Coldingham, dont il annonça la ruine parce que les religieux et religieuses de ce monastère double fréquentaient la même église.

VIII.    

Ste Ulphe (Ulphia), solitaire près d'Amiens ; elle fit taire les grenouilles un jour qu’elles coassaient trop fort.

S Bobin (Bovin), abbé à Moutier-la-Celle, évêque à Troyes.

IX.    

S Athanase, sicilien, évêque à Méthone.

S Eusebius, irlandais, reclus près de Saint-Gall, peut-être tué par un habitant à qui il reprochait sa mauvaise conduite.

XII.    

S Martin, prêtre captif des Maures, martyr à Cordoue. 

XVI.    

Bse Luigia Albertoni, jeune veuve romaine, tertiaire franciscaine, mystique.

XIX.    

Bx Yi Sun-i Lutgarda, Yu Jong-seong Matthæus, laïcs coréens martyrs, par décapitation, béatifiés en 2014.

S Francesco Saverio Maria Bianchi, barnabite italien entré dans la cléricature à treize ans, mort à Naples.

Bse Maria Cristina de Savoie, épouse et reine, béatifiée en 2014.

Ss Pak Chong-wŏn Augustinus, Hong Pyŏng-ju Petrus, catéchistes ; Yi In-dŏk Maria, vierge ; Son So-byŏk Magdallena, Yi Kyŏng-i Agatha, Kwŏn Chin-i Agatha, saintes femmes ; et Hŏ Hyŏb Paulus , soldat un moment chancelant dans sa foi (ce dernier au 30 janvier dans le Martyrologe), tous martyrs en Corée, canonisés en 1984 et fêtés le 20 septembre.

Bse Yi Seong-rye Maria, laïque coréenne, martyre par décapitation, béatifiée en 2014.

S Giovanni Bosco, prêtre à Turin, fondateur des Salésiens, éducateur des jeunes et des orphelins, thaumaturge.

XX.    

B Luigi Talamoni (1848-1926), prêtre italien, professeur du futur Pie XI, confesseur quotidien à la cathédrale de Monza pendant cinquante ans, fondateur de la Congrégation des Sœurs Miséricordines de Saint-Gérard, béatifié en 2004. 

Bx José Acosta Alemán, prêtre vincentien (*1880), Juan José Martínez Romero et Pedro José Rodríguez Cabrera, prêtres diocésains (*1889 et 1903), martyrs espagnols en 1937, béatifiés en 2017. 

Bse Susana Paz Castillo Ramírez (Candelaria de s.Joseph, 1863-1940), carmélite vénézuélienne, fondatrice du tiers-ordre régulier féminin du Vénézuéla, béatifiée en 2008.

Métran d’Alexandrie

† 249

 

Metranus habitait Alexandrie (Egypte).

C’était un homme déjà fort âgé, chrétien fidèle, que des païens torturèrent à mort, avant même la persécution «officielle» de l’empereur Dèce.

Ces gens voulurent le contraindre à proférer des paroles impies, contre le Christ, contre Dieu. Le vieillard s’y refusa énergiquement et on l’accabla de tourments divers : coups de bâtons, roseaux aigus enfoncés dans le visage, jusque dans les yeux. On l’emmena hors de la ville pour le lapider.

Ceci advint en 249.

Saint Métran d’Alexandrie est commémoré le 31 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Martyrs de Corinthe

† 284

 

Sept Chrétiens de Corinthe souffrirent le martyre en deux occasions, en 249 puis en 284. Voici leurs noms :

  • Victorinus
  • Victor
  • Nikephoros
  • Claudius
  • Diodorus (ou Dioscorus)
  • Serapion
  • Papias

En 249, ils furent traduits devant le proconsul Tertius.

Après divers tourments, ils passèrent (ou on les exila) en Egypte, et se retrouvèrent à Diospolis, la capitale de la Thébaïde.

Là, vingt-cinq ans plus tard en 284, on voulut à nouveau les contraindre à offrir l’encens aux divinités romaines, en présence du préfet Sabinus. Nouveau refus des sept Soldats. Voici quelques réparties qui furent consignées : 

« Quelle est ta fonction ?

- Je suis chrétien, il n’est pas de plus grand honneur.»

«Sacrifie, si tu veux vivre.

- Je ne sacrifierai pas, parce que je veux vivre. Si je sacrifiais, ma vie serait une mort.»

Concernant Victorinus, le préfet le fit enfermer dans un tronc de chêne creux, percé de trous, par lesquels le bourreau enfonçait des pointes. Puis il le fit décapiter.

Victor eut d’abord les mains et les pieds coupés, puis subit le même supplice que Victorinus. Il fut à son tour décapité.

Nikephoros fut étendu sur un gril, d’un côté puis de l’autre ; on le coupa en morceaux et il expira.

Les quatre autres furent d’abord frappés de quinze coups de bâton. Claudius et Diodorus furent brûlés vifs, Serapion et Papias furent décapités.

Les sept Saints Martyrs de Corinthe sont commémorés le 31 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Cyrus et Ioannes d’Alexandrie

† 303

 

Cyrus exerçait la médecine dans la grande ville d’Alexandrie (Egypte), mais aussi la médecine spirituelle, cherchant à convertir ses patients et les païens qu’il rencontrait.

Dénoncé, il s’enfuit vers l’Arabie, se mit une tunique de moine et devint ainsi anachorète.

Il fut bientôt rejoint par un ancien soldat qui, ayant quitté l’armée, avait déjà fait le pèlerinage de Jérusalem avant de se retirer en Egypte.

Les deux Compagnons s’entraînaient ainsi à pratiquer les vertus chrétiennes.

Il vint à leurs oreilles qu’une mère avec ses trois filles avaient été arrêtées à Canope pour leur foi et devaient être présentées au gouverneur. Cette femme s’appelait Anastasia, ses trois filles Theodosia (de quinze ans, l’aînée), Theoctista et Eudoxia. Les deux anachorètes craignaient qu’elles ne cédassent à quelque tentation de faiblesse, et voulurent les encourager dans la persévérance.

Ils purent les retrouver dans leur prison, mais ils furent arrêtés à leur tour. Aucun discours, aucun argument, aucune menace ne put ébranler ces femmes et ces hommes. 

Les premières, les femmes furent décapitées, puis les deux hommes.

Ceci advint vers 303.

Saints Cyrus et Ioannes d’Alexandrie sont commémorés le 31 janvier dans le Martyrologe Romain, qui ne nomme pas Anastasia et ses trois filles.

 

 

Abraham d’Arbèle

† 344

 

Abraham était évêque d’Arbèle (Perse, auj. Erbil en Iraq, sud-est de Mossoul).

Lors de la persécution dirigée par le roi Shapur II, Abraham fut fait comparaître devant le chef des mages de la province d’Adiabène et, comme il refusait d’adorer le soleil et de renier la foi de Jésus-Christ, il eut la tête tranchée.

C’était sur le site de Telman, vers 344.

Saint Abraham le Perse est commémoré le 31 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Geminianus de Modène

312-397

 

Geminianus naquit en 312 à Cognento (Modène, Italie NC), de famille romaine.

Diacre, il fut appelé à succéder à l’évêque de Modène, Antoninus, et devint le quatrième titulaire de ce siège.

Célèbre pour sa foi, il le fut aussi pour le pouvoir qu’il eut de chasser les démons. Sa célébrité le fit appeler à la cour de Constantinople, pour guérir la fille de l’empereur Jovien (363).

En 390, se tint en Italie un concile, présidé par s.Ambroise (v. 7 décembre), pour condamner un hérétique, Iovinianus.

Geminianus fut aussi de ces illustres et courageux évêques qui luttèrent contre l’arianisme, avec s.Mercurialis de Forlì, s.Rufillus de Forlimpopoli, s.Leo de Montefeltro, s.Gaudentius de Rimini, s.Pierre Chrysologue de Ravenne (v. 30 avril, 18 juillet, 1er août ?, 14 octobre, 30 juillet).

Il mourut en 397.

Deux célèbres interventions miraculeuses se produisirent par la suite. La première en 452, quand Attila menaça Modène avec ses troupes : s.Geminianus fit tomber sur la ville un épais nuage de brouillard, qui empêcha les Huns de voir la ville. La seconde eut lieu en 1511, où cette fois Modène était menacée par les Français : s.Geminianus leur apparut sous des traits si terrifiants qu’ils rebroussèrent chemin, beaucoup se noyèrent dans le fleuve Secchia, et le chef des troupes se suicida. 

Saint Geminianus de Modène est commémoré le 31 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ioulios de Novare

† 399

 

Ioulios était natif de Grèce, ainsi que son frère Ioulianos.

Le premier était prêtre, l’autre diacre.

Voulant prêcher la foi chrétienne, ils passèrent en Occident et vinrent à la cour de l’empereur Théodose, qui les accueillit favorablement. Après un pèlerinage à Rome, ils montèrent dans le Milanais et inaugurèrent leur mission.

Ioulios fit des miracles qui donnèrent plus de force à sa parole. Ainsi, il ressuscita un mort ; il traversa de façon miraculeuse un lac pour pénétrer dans une île, où il construisit une église en l’honneur des Douze Apôtres.

Les deux frères se retrouvèrent ensuite à Novare, où mourut Ioulianos, suivi de peu par Ioulios.

Ce devait être en 399.

Seul, saint Ioulios de Novare est commémoré le 31 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marcella de Rome

325-410

 

Marcella appartenait à une très illustre famille romaine, qui eut ses gouverneurs et proconsuls. On connaît le nom de sa mère, Albina.

Son époux, dont on ignore le nom, mourut après sept mois de mariage (350). Avec foi et ferme détermination, Marcella organisa son temps au service de Dieu et du prochain. 

Sa vie devint celle des grands anachorètes d’Egypte : elle vivait retirée dans sa maison, où elle ne recevait que de saintes personnes. C’est ainsi que sa maison devint, avant la lettre, une sorte d’institut séculier, une communauté de pieuses femmes, un monachisme féminin. Elle reçut ainsi sainte Paula (v. 26 janvier) avant son départ pour la Terre Sainte.

Sans excès, elle s’imposa un régime simple, mangeant peu et s’habillant avec discrétion. En revanche, elle nourrit et vêtit les pauvres, grâce aux ressources dont elle avait hérité.

Aux prières, elle ajouta un zèle peu commun pour l’étude de l’Ecriture, aidée en cela par s.Jérôme (v. 30 septembre), quand il fut présent à Rome (382). Elle étudia avec lui l’hébreu. Sa culture lui permit de défendre ouvertement la Vérité contre les erreurs des origénistes, qui furent confondus par ses arguments solides.

Quand Jérôme et Paula partirent pour Bethléem, Marcella préféra rester à Rome. Cela lui permettra d’intervenir en faveur de Jérôme auprès des autorités ecclésiastiques.

Elle adopta une jeune fille, Principia, qui va être témoin des dernières années de Marcella.

En 410, les Goths d’Alaric firent le siège de Rome, qui dut se rendre. Une fois maîtres de la place, ils repérèrent tout de suite les maisons importantes, soupçonnant des richesses ; Marcella fut rouée de coups pour «avouer» où étaient ses trésors. Marcella, qui n’avait plus rien chez elle, supporta stoïquement cette torture, implorant seulement de ces barbares d’épargner la jeune Principia : ils se «contentèrent» d’enfermer les deux femmes dans la basilique Saint-Paul. 

Marcella rendit grâce à Dieu pour cet asile de paix. Elle s’y éteignit quelques jours après.

On croit, d’après quelques recoupements, que cette sainte mort advint le 30 août 410, huit jours après le sac de Rome. Cinq mois plus tard (janvier 411) eut probablement lieu un transfert du corps de la Sainte.

Sainte Marcella de Rome est, pour ce motif, commémorée le 31 janvier dans le Martyrologe Romain.

Aidan de Ferns

558-632

 

Il existe de très nombreuses variantes au nom de Aidan, suivant les habitudes celtiques, irlandaises, galloises ou anglaises :

en vieil irlandais : Oed

en vieux gallois : Udd

en vieil anglais : Hugh

en celtique : Aodh, Aedh, Aed, d’où le diminutif Aidan. Máedóc et Mogue sont des formes hypocoristiques de Aodh, transcrit dans l’irlandais Mou!io Aodh Óg. Certaines sources celtiques parlent de Aeddan Foeddog, dérivation de Aeddan Máedóc.

Aidan a donné ensuite en irlandais Áedan, en gallois Aeddan, en latin enfin Aidanus et Edanus. 

En ce qui concerne notre Aidan, il est très difficile de se retrouver dans les faits transmis par les traditions, les légendes. On a parfois l’impression de se trouver devant des personnages différents, ou dans des situations invraisemblables.

Aidan, donc, serait né vers 558, en l’ile de Inisbrefny (Tempelport, County Cavan), de Gildas ou Aneurin, fils du roi de Strathclyde ; ou bien, selon d’autres sources irlandaises, de Sedna et Eithne ; et présumé cousin d’un mystérieux s.Dallan (v. 29 janvier ?).

Dès sa naissance, il fut l’objet de grâces divines particulières. Comme on ne trouvait pas de barque pour traverser le lac qui le séparait de l’endroit où attendait s. Kilian (v. 8 juillet) pour le baptiser, on posa l’enfant sur une dalle de pierre, qui fit la traversée.

Jeune encore, Aidan fut gardé en otage par le souverain roi d’Irlande, Ainmire. Celui-ci fut tellement impressionné par Aidan, qu’il le laissa libre de rester ou de partir. Aidan voulait partir, mais seulement à condition que tous les prisonniers fussent libérés avec lui ; le roi le lui accorda.

Aidan étudia à l’école de l’abbaye de Clonard.

Déjà sa sainte vie attirait d’autres vocations, on voulut se mettre sous sa direction. Mais Aidan s’enfuit au Pays de Galles, pour étudier encore avec s.David (v. 1er mars).

On dit qu’en compagnie de s.Cadoc (v. 21 septembre), il mit en fuite toute une armée de Saxons ou d’Irlandais, en faisant pleuvoir sur eux une pluie de pierres (peut-être de gros grêlons, cf. Ex 9:22-26).

Aidan revint en Irlande en 570, portant avec lui des ruches d’abeilles, qu’on ne connaissait pas encore. Il obtint un terrain et s’établit à Brentrocht (Leinster). Là, il aurait aidé le roi à remporter la victoire de Dún Bolg (598), en suggérant de cacher les soldats dans les paniers de nourriture destinés au camp de l’assaillant. Reconnaissant, le roi lui donna le territoire de Ferns (Wexford), où Aidan construisit un monastère.

C’est là que Aidan devint le premier évêque de Ferns. Sa bonté devint proverbiale. Un jour de carême où il reçut d’autres évêques et qu’il n’y avait rien d’autre à manger que de la viande bovine, il affirma que cette viande n’était qu’un concentré de lait et d’herbes, et la servit aux confrères. Une autre fois où quelqu’un le poussa dans l’eau pour voir s’il garderait son calme, Aidan effectivement se remit sur pied sans aucune plainte, de sorte que l’autre demanda pardon.

Aidan semble avoir fondé beaucoup de monastères dans cette région.

Il serait mort sur la rive du Lough Melvin (Leitrim) le 31 janvier 632, son dies natalis dans le Martyrologe Romain.

 

 

Waldus d’Evreux

7e siècle

 

La liste des évêques d’Evreux comporte, semble-t-il, deux évêques du même nom, Waldus, Gaud.

Le premier a peut-être été évêque entre 440 et 480.

Le second a été évêque entre 640 et 650, entre Deodatus et Ragnericus.

On ne sait pas bien duquel il s’agit quand on dit qu’il fit disparaître les dernières superstitions païennes de son diocèse.

L’un des deux se serait démis de sa charge, en raison de ses infirmités et de son âge, et se serait retiré à Saint-Pair-sur-Mer. On y retrouva en effet un sarcophage portant l’inscription Hic requiescit beatus Gaudus, qui accréditerait la tradition locale selon laquelle un ermite vécut et mourut à cet endroit après avoir abandonné spontanément le siège épiscopal d’Evreux.

A la suite du Martyrologe Romain, on a opté pour le deuxième Waldus, mentionné au 31 janvier.

 

 

Eusebius de Saint-Gall

† 884

 

On a signalé dans la notice de saint Patrice (v. 17 mars) comment cet apôtre avait contribué à l’évangélisation de toute l’île d'Irlande. La Germanie ensuite, bénéficia de l’apostolat de grands Saints irlandais ; la Gaule reçut, entre autres, s.Colombanus (v. 23 novembre).

C’est en 613 qu’un Irlandais, Gallus, compagnon de s.Colombanus, fonda une abbaye dans cette région de Suisse proche du lac de Constance. Au début, la Règle était celle de s.Colombanus, mais on adopta au siècle suivant la Règle bénédictine.

Notre Eusebius venait aussi d’Irlande. Il pouvait s’appeler Eochaidh en gaélique, Euchadius ou Euchodius en irlandais ancien.

En 841, après avoir traversé la Gaule, Eusebius rejoignit l’abbaye de Saint-Gall et y fit profession.

Vers 854, il demanda (et obtint) la permission de vivre en reclus. Il alla vivre dans une cellule isolée, sur le proche mont Saint-Victor (Rankweil, Vorarlberg, Autriche), où d’abord seuls Dieu et les Anges furent témoins de ses austères mortifications - et l’objet de sa contemplation. Il eut des visions, le don de la prophétie.

Eusebius fut sans doute rejoint par des curieux et surtout par des candidats à ce genre de vie ; ils purent nous livrer quelques «secrets» du quotidien de l’Ermite. 

C’est ainsi qu’Eusebius aurait eu l’occasion, dit-on parfois, de reprocher à un paysan sa mauvaise conduite. Ce dernier, vexé, assassina Eusebius de sa faucille, en 884.

Victime de son zèle à défendre la Vérité, Eusebius fut considéré comme Martyr, mais le Martyrologe du 31 janvier mentionne seulement le moine, sans évoquer sa mort brutale.

Luigia Albertoni

1474-1533

 

Luigia naquit en 1474 au sein d’une des familles les plus en vue à Rome et alliée aux premières maisons d’Italie. Son père était Stefano Albertoni et sa mère, nièce d’un cardinal, était Lucrezia Tebaldi.

La petite fille grandit dans la foi chrétienne et montra surtout une tendre charité envers les pauvres, avec un grand attrait pour l’oraison.

Sans trop lui demander son avis ni s’interroger sur ses aspirations profondes, on la maria à un riche gentilhomme, Giacomo de Cithara, un grand chrétien et cet heureux couple donna naissance à trois filles.

On imaginera quelle fut la douleur de Luigia d’être veuve déjà à trente-trois ans, mais la foi de cette généreuse mère fut plus forte et Luigia se donna toute à Dieu, dans une vie de prière, de pénitence et de charité envers le prochain.

Elle reçut l’habit du Tiers-Ordre franciscain et, dans le secret de sa demeure, s’imposa de dures mortifications, dormant peu et sur la dure, priant et méditant longuement sur la Passion du Christ, pratiquant des jeûnes rigoureux. Si on lui conseillait la modération, elle répondait : Comment peut-on vivre sans souffrir, quand on voit son Dieu suspendu à une croix ? Elle communiait chaque matin.

Tout ce qu’elle pouvait mettre de côté, allait aux pauvres ; elle les visitait, les consolait, leur donnait aussi de bons conseils de vie chrétienne ; elle aimait aider les jeunes filles sans ressources, leur apportant une petite instruction élémentaire, les occupant et les aidant à éviter les écueils du monde.

Lors d’une famine qui frappa durement Rome, elle distribua avec largesse tout ce qu’elle pouvait, jusqu’à se trouver dans l’indigence. En contrepartie, elle reçut du Ciel des faveurs insignes : extases, ravissements, visions.

La mort de cette sainte femme, le 31 janvier 1533, provoqua dans toute la Ville éternelle un deuil unanime.

Les nombreux miracles qui ont illustré son tombeau ont conduit le pape à reconnaître son culte, en 1671.

 

 

Yi Sun-i Lutgarda

1782-1802

 

Yi Sun-i Lutgarda est une laïque coréenne née en 1782 à Seoul (Corée S).

Elle fut décapitée à Jeonju (Jeolla-do) le 31 janvier 1802 et béatifiée en 2014.

 

 

Yu Jong-seong Matthæus

1784-1802

 

Yu Jong-seong Matthæus est un laïc coréen né vers 1784 à Jeonju (Jeolla-do, Corée S).

Il fut décapité à Jeonju le 31 janvier 1802 et béatifié en 2014.

 

 

Francesco Saverio Bianchi

1743-1815

 

Né le 2 décembre 1743 à Arpino (Frosinone, Latium, Italie), il fit ses études chez les pères Barnabites, puis commença le droit à Naples.

Il entra chez les Barnabites à dix-neuf ans, malgré l’opposition de la famille ; après le noviciat à Zagarolo, il fit la profession en 1763, fit d’autres études à Macerata, Rome et Naples, et fut ordonné prêtre en 1767.

Il fut professeur à Arpino puis à Naples, où il enseigna la philosophie et les mathématiques. Il avait une très grande culture et on l’appela pour enseigner à l’université de Naples ; il devint membre de l’Académie Royale des Sciences et des Lettres de Naples.

Rempli de zèle pour le salut des âmes, il se soucia des pauvres, des malades, des jeunes filles en danger.

Il commit quelques graves erreurs : cherchant à se «mortifier» par ascèse, et travaillant avec trop d’acharnement, au détriment du repos nécessaire, il ruina complètement sa santé au point de perdre tout usage de ses jambes, qui enflèrent et se couvrirent de plaies.

Mais il admit son erreur et s’en reprit. Son amour de Dieu, son esprit d’obéissance aux supérieurs, restèrent ses mots d’ordre, et Dieu l’en récompensa par des dons mystiques extraordinaires, comme celui des miracles et celui de prophétie. On le vit en extase devant le Saint Sacrement exposé. Il aurait arrêté une éruption de lave du Vésuve d’un geste de bénédiction.

Il fut le confesseur de personnalités royales, de cardinaux et évêques. De son vivant, on l’appelait le Saint ou l’Apôtre de Naples.

Il mourut le 31 janvier 1815, fut béatifié le 22 janvier 1893 et canonisé en 1951.

 

 

Maria Cristina de Savoie

1812-1836

 

Princesse de sang royal, Maria Cristina naquit le 14 novembre 1812, quatrième et dernière fille du roi Vittorio Emanuele 1er et de Maria Teresa de Habsburg-Este.

Elle naquit à Cagliari (Sardaigne), alors que cette famille avait dû quitter le Piémont, récemment annexé par la France puis restitué par le Congrès de Vienne.

De retour à Turin, Maria Cristina reçut une formation correspondant à son rang.

Après l’abdication et la mort du roi, après la mort de son oncle et celle de sa mère, Maria Cristina épousa à Gênes Ferdinand II des Deux-Siciles. 

Très pieuse et fort étrangère aux habitudes de la cour, elle influença son mari par sa douceur et obtint, tant qu’elle vécut, la grâce pour tous les condamnés à mort.

Elle s’occupa activement de nombreuses œuvres sociales.

Le roi était beaucoup plus rude, mais priait avec elle le chapelet chaque soir. Leur unique fils, François II, roi des Deux-Siciles, mourra en 1894.

Maria Cristina cependant mourut des suites de ses couches, le 31 janvier 1836.

De grande piété, cette reine montra une grande noblesse d’âme dans toutes les difficultés qu’elle traversa pendant sa brève existence.

A la suite de la reconnaissance d’un miracle attribué à son intercession, elle a été béatifiée en 2014.

Pak Chong-wŏn Augustinus

(Bak Jong-Weon Auguseutino)

1793-1840

 

Auguseutino était né en 1793 à Seoul (Corée S), dans un foyer déjà chrétien.

Il fut très jeune orphelin de père, et resta très attaché à sa mère, une femme pauvre qu’il aida fidèlement, sans jamais se plaindre.

Il épousa une chrétienne, Ko Barbara, et rendit beaucoup de services aux Chrétiens.

Ainsi il enseignait les éléments de la foi aux catéchumènes, il les rappelait aux baptisés qui les oubliaient, il baptisait beaucoup d’enfants en danger de mort.

Il répétait : Puisque Jésus m’a aimé, je dois L’aimer. Puisqu’Il a souffert pour moi, je dois souffrir pour Lui.

Il avait du chagrin de voir quelque pécheur, et s’efforçait de le reconduire à la Vérité, sans jamais blesser personne. Au contraire, on disait : Nous n’avons jamais vu Auguseutino se fâcher.

Il fit tous ses efforts pour introduire des missionnaires dans le pays, et Mgr Imbert le nomma catéchiste, une mission qu’il remplit avec beaucoup de talent.

Lors de la persécution, Augustinus alla aider les Catholiques en difficulté, les prisonniers, pendant huit mois. Puis il fut arrêté, en octobre 1839.

Interrogé et torturé plusieurs fois, il ne pouvait plus remuer bras et jambes et ses chairs partaient en lambeaux. Il restait heureux de souffrir pour Dieu.

Lors des interrogatoires, il exposa la doctrine du Ciel et de l’Enfer et refusa d’offrir des sacrifices aux Ancêtres, même s’il les honorait fidèlement comme font tous les Chrétiens.

Condamné à mort, Augustinus fut conduit à Tangkogae (Seoul), et décapité, le 31 janvier 1840. Ce même jour, il y eut six (ou même sept) martyrs.

Ces martyrs ont été béatifiés en 1925 et canonisés en 1984.

Leur fête liturgique commune est au 21 septembre.

 

 

Hŏ Hyŏb Paulus

(Heo Hyeob Baolo)

1796-1840

 

Hŏ Hyŏb Paulus était né en 1796 à Seoul (Corée S).

Parmi les cent-trois Martyrs coréens canonisés, il est un des moins connus.

On sait seulement qu’il était soldat, dans un camp d’entraînement, et qu’il était un fervent Catholique.

On l’arrêta pour lui faire renier sa foi. Il eut les jambes brisées, on lui enfonça partout des objets pointus (sans doute en particulier sous les ongles), il eut soixante-dix séances de flagellation, mais il affirma qu’il ne voulait pas renier sa foi.

Malgré tout, au bout de quelques semaines de ces pénibles mauvais traitements, il apostasia et fut libéré. Mais immédiatement, il revint voir le juge pour déclarer qu’il avait renié sa religion uniquement du bout des lèvres, mais pas dans son cœur, et qu’il était toujours catholique.

Les gardiens lui demandèrent alors de prouver ce qu’il disait en avalant des excréments humains, ce qu’il fit. Puis on lui demanda de s’incliner devant un crucifix, et il se prosterna jusqu’à terre, louant le Seigneur qu’il avait renié précédemment.

Il fut battu à mort ; il reçut cent-trente coups.

Le jour de son martyre n’est pas précis ; on avance le 30 ou le 31 janvier ou le 1er février ; le Martyrologe a retenu le 30 janvier 1840.

Paulus fait partie des Martyrs coréens béatifiés en 1925 et canonisés en 1984, dont la fête se célèbre le 20 septembre.

 

 

Hong Pyŏng-ju Petrus

(Hong Byeong-ju Peteuro)

1799-1840

 

Peteuro était né à Sŏsan (Chungchŏng, Corée S), dans un foyer déjà chrétien.

Il était petit-fils d’un martyr de 1801, Hong Nang-min, et neveu d’un autre martyr Hong Protasius (cf. 20 mai ?) ; lui et son frère, Hong Yŏng-Ju Paulus, étaient donc d’une famille très chrétienne, et contribuèrent beaucoup à aider l’Eglise coréenne.

Tous deux, catéchistes, accomplirent leur mission avec beaucoup d’enthousiasme, communiquant leur foi aux catéchumènes, assistant les malades et participant à toutes les autres activités charitables de la communauté, ce qui amena les missionnaires à leur confier d’importantes responsabilités.

Lors de la persécution de 1839, ils cachèrent les missionnaires chez eux, au risque de leur vie. Un traître les dénonça en les faisant inscrire sur la liste des recherchés.

On les retrouva. On voulut les forcer à révéler des indications sur les autres Chrétiens ou à renier leur foi, en vain. Il se trouva que le chef des bourreaux était un parent, qui ne voulut pas les torturer lui-même, mais les fit torturer pour les faire apostasier. Même les autres prisonniers, voleurs ou assassins, participèrent aux tortures avec les bourreaux, mais les deux frères ne cédèrent pas.

Condamnés à mort, Petrus et Paulus furent conduits à Tangkogae (Seoul), et décapités : Petrus, le 31 janvier 1840, avec six (ou même sept) autres compagnons ; Paulus, le 1er février 1840, avec deux autres compagnons.

Petrus et Paulus ont été martyrisés à deux jours différents, parce qu’une loi prohibait, à l’époque, de condamner à mort deux parents le même jour…

Ces martyrs ont été béatifiés en 1925 et canonisés en 1984.

Leur fête liturgique commune est au 21 septembre.

 

 

Yi Seong-rye Maria

1801-1840

 

Yi Seong-rye Maria est une laïque coréenne née en 1801 à Hongju (Chungcheong-do, Corée S).

Elle fut décapitée à Danggogae (Seoul) le 31 janvier 1840 et béatifiée en 2014.

 

 

Son So-Byŏk Magdalena

(Son So-byeok Magdallena)

1802-1840

 

Magdalena était née en 1802 à Seoul (Corée S), dans un foyer déjà chrétien.

Son père fut exilé pour sa foi, et sa mère mourut trop vite, de sorte que la petite fille vécut chez sa grand-mère. Cette situation la rendit un peu farouche, et elle ne fréquenta pas beaucoup les autres Chrétiens.

Plus tard, elle apprit cependant les éléments de la religion et épousa à dix-sept ans Ch’oe Ch’ang-hŭb Peteuro, futur martyr (v. 29 décembre).

Ils eurent onze enfants, dont neuf moururent en bas-âge.

C’était une femme douce, et une excellente artiste en matière de couture et de broderie.

Lors de la persécution, elle se cacha avec des parents. Son mari fut martyrisé le 29 décembre 1839, et elle fut arrêtée à son tour.

On lui intima l’ordre d’indiquer où étaient les autres Catholiques, et de renier Dieu. Réponse :

Je ne peux pas faire le moindre mal contre mes Compagnons catholiques en révélant où ils sont. Je ne pourrai jamais renier mon Dieu.

On lui promettait, sur un seul mot, de la laisser en liberté, avec son mari et ses enfants. Réponse :

Ma vie ne m’appartient pas. Je ne puis renier mon Dieu pour sauver ma vie.

Magdalena subit sept interrogatoires ; son corps fut trois fois soumis à des torsions ; elle reçut deux-cent soixante coups de «club». Sa chair partait en lambeaux, son sang coulait de toutes parts, tandis qu’elle remerciait Dieu de lui donner la force de supporter ces souffrances.

Elle prit avec elle sa petite fille de deux ans, mais la prison était sombre, malsaine, on mangeait mal, aussi la remit-elle à des parents, non seulement pour sauver l’enfant, mais aussi pour éviter de faiblir devant le martyre.

Condamnée à mort, Magdalena fut finalement conduite à Tangkogae (Seoul), et décapitée, le 31 janvier 1840. Ce même jour, il y eut six (ou même sept) martyrs.

Ces martyrs ont été béatifiés en 1925 et canonisés en 1984.

Leur fête liturgique commune est au 21 septembre.

 

 

Yi Kyŏng-i Agatha

(Yi Gyeong-i Agata)

1813-1840

 

Agatha était de famille coréenne catholique.

Elle eu la malchance d’épouser un homme concerné par ce passage de l’Evangile : Mt 19:12. Le mariage ne pouvait donc être consommé et devenait nul, de facto.

Mgr Imbert fut consulté par la jeune femme, et lui conseilla de se séparer de cet homme, ce qu’elle fit.

Elle s’en alla vivre chez une autre Chrétienne, Kwŏn Chin-i Agatha, parce que sa mère était trop pauvre pour la garder chez elle.

Agatha fut arrêtée une première fois avec sa compagne, le 17 juillet 1839, mais certains policiers eurent pitié d’elles et les laissèrent partir de prison.

Agatha profita de cette liberté pour amener à la foi toute sa famille, visiter d’autres Catholiques et les aider autant qu’elle pouvait. Désormais, son unique désir était de mourir pour sa foi.

Elle fut arrêtée une deuxième fois, aussi avec sa compagne, dans une pauvre petite bicoque de Seoul, et elles furent remises en prison. On les tortura, on les frappa, mais elles ne renièrent pas leur foi.

Finalement, on les conduisit toutes deux au lieu-dit Tangkogae, près de Seoul, où elles furent décapitées, le 31 janvier 1840.

Elles furent béatifiées en 1925 et canonisées en 1984.

 

 

Yi In-dŏk Maria

(Yi in-deok Maria)

1818-1840

 

Maria, coréenne, avait une sœur, Yi Yŏng-dŏk Magdalena, qui devait mourir martyre le 29 décembre 1839.

Maria était si calme, si discrète, qu'on ne la remarquait presque pas.

Elle fut arrêtée avec sa sœur aînée, et toutes deux montrèrent un grand courage devant leurs interrogateurs et en prison, malgré les tortures qu'on leur infligea.

On disait que Maria était si convaincue de sa foi, qu'elle dépassait les autres en ferveur, qu'elle était plus respectueuse envers les missionnaires que les autres, et qu'elle voulait mourir pour sa foi.

Finalement, on la conduisit au lieu-dit Tangkogae, près de Seoul, où elle fut décapitée, le 31 janvier 1840.

Elle fut béatifiée en 1925 et canonisée en 1984.

 

 

Kwŏn Chin-i Agatha

(Gweon Jin-i Agata)

1819-1840

 

Agatha était la fille d'un employé du gouvernement ; sa mère, catholique, était Han Magdalena, future martyre.

Elle se maria (ou on la maria) lorsqu'elle n'avait que douze ou treize ans, avec un homme beaucoup trop pauvre pour s'acheter une maison à lui, de sorte qu'après la cérémonie du mariage, Agatha resta chez un parent.

Elle trouva un petit travail en faisant le ménage chez un prêtre chinois. Ce dernier se prit d'affection pour cette petite femme. Agatha lui dit qu'elle désirait rester vierge et le prêtre fit déclarer nul son mariage. Par la suite, le prêtre et Agatha partagèrent une amitié dangereuse, qui finit par scandaliser la communauté chrétienne. Après plusieurs mois de cette conduite, l'évêque admonesta Agatha et l'engagea à mettre fin à ce comportement. Obéissante, et fortement attachée au Christ, Agatha prit une sage décision.

Elle revint chez sa mère et mena désormais une vie édifiante de prière et de repentir. Elle pensait que seul le martyre pouvait la remettre pleinement dans l'amitité de Dieu.

Elle reçut cette autre Agatha (Yi Kyŏng-i), qui avait dû quitter son « mari » sur le conseil de l'évêque.

Agata fut arrêtée une première fois avec sa compagne, le 17 juillet 1839, avec une autre jeune fille. Celui qui les avait dénoncées arriva et prétendit séduire notre Agatha, qui ne répondit pas à ses avances.

Touchés par la jeunesse et la beauté des jeunes femmes, les policiers les laissèrent partir, de sorte qu'elles furent un temps hors de portée de leur dénonciateur et tentateur. Mais les policiers furent punis pour leur « lâcheté ».

Les trois jeunes femmes se cachèrent dans une maison de Catholiques à Seoul, mais la jeune fille, arrêtée, révéla leur cachette.

Les deux Agatha furent arrêtées une deuxième fois, et remises en prison. On les tortura, on les frappa, mais elles ne renièrent pas leur foi.

Agatha revit sa mère, en prison, où elles eurent leur dernière conversation avant d'être immolées, la mère le 29 décembre 1839, Agatha un mois plus tard.

Les témoins affirmèrent qu'Agatha versa davantage de larmes et répandit davantage de parfum odorant, que Marie Magdeleine à l'époque de Jésus.

Finalement, on conduisit les deux Agatha au lieu-dit Tangkogae, près de Seoul, où elles furent décapitées, le 31 janvier 1840.

Elles furent béatifiées en 1925 et canonisées en 1984.

Giovanni Bosco

1815-1888

 

Giovanni Melchior Bosco naquit dans le petit hameau des Becchi, près de Castelnuovo d’Asti (Piémont, Italie), le 16 août 1815. Cette commune s’appelle aujourd’hui Castelnuovo Don Bosco

Les parents, Francesco et Margherita Occhiena, étaient très pauvres. Le papa était veuf d’un premier mariage (avec Margherita Cagliero) dont il avait eu deux enfants, Antonio et une petite fille morte deux jours après la naissance. Du second mariage naquirent Giuseppe et notre Giovanni. Giovanni avait donc deux frères.

Avec le demi-frère, aîné, les relations ne furent pas bonnes, car Antonio était jaloux. 

Quand le papa mourut, Giovanni n’avait que deux ans. Sa maman prit vaillamment en charge, outre ses trois garçons, sa belle-mère (Margherita elle aussi), âgée et infirme.

Très intelligent, très adroit et bon camarade, Giovanni eut très vite un réel ascendant sur ses camarades. 

A neuf ans, il fit un rêve, que lui-même racontera à ses jeunes et définira «prophétique» : 

A neuf ans, j’ai fait un rêve. Je me trouvais au milieu d’un tas de garçons, les uns riaient, les autres jouaient, beaucoup blasphémaient ; ce qu’entendant, je me précipitai au milieu d’eux à coups de poings et d’invectives, pour les faire taire. Alors apparut un homme majestueux, tout blanc, qui me dit : Giovanni, tu devras être le chef de ces garçons, pas avec les coups, mais par la douceur. Explique-leur ce qu’est le péché. Je répondis que je ne savais rien, que je ne pouvais pas leur parler. Alors, les garçons se calmèrent et entourèrent ce Monsieur… Je lui demandai : Mais qui êtes-vous donc ? Il me répondit : 

- Je suis le fils de celle dont ta mère t’a appris à la saluer trois fois par jour (C’est la prière de l’Angelus, ndr).

- Mais Maman m’a toujours dit de ne pas rester avec des gens que je ne connais pas, sans sa permission.

- Mon nom, demande-le à ma mère.

Alors j’ai vu une grande Dame, qui me fit signe d’approcher… Alors tous ces garçons avaient disparu, à leur place il y avait des tas de bêtes, moutons, chats, chiens, ours, etc. Alors toutes les bêtes méchantes devinrent de doux agneaux, qui entouraient ce Monsieur et cette Dame. 

En se réveillant, il avait mal aux mains d’avoir cogné contre les garçons, et aux joues pour les baffes qu’il avait reçues à son tour ! Bien sûr, il alla raconter ce rêve aux siens. Giuseppe lui dit qu’il deviendrait sans doute berger ; Antonio, qu’il serait chef de brigands ; la maman, qu’il serait peut-être prêtre, et la grand-mère, qu’il ne faut pas croire aux rêves, ce que pensait aussi le petit Giovanni, qui toutefois ne put jamais oublier ce rêve.

Ce ne sera pas l’unique rêve que fera Giovanni dans sa vie ; il en eut beaucoup, dont lui-même restera parfois stupéfait. Par exemple, lorsqu’il vit toute la Patagonie de l’Amérique du Sud, où il devait envoyer plus tard des prêtres.

Giovanni voulut aller dans la petite école du pays voisin, gérée par le curé. Mais celui-ci ne voulait pas recevoir un garçon d’un autre village ; il finit toutefois par le prendre, sur les instances de sa bonne de cure, la propre tante de Giovanni. Les premiers contacts avec les copains ne furent pas faciles, justement parce qu’entre garçons de villages différents, il y a toujours des frictions, des moqueries. Mais le curé prit la défense de Giovanni.

C’est Giovanni qui eut le premier geste de pacification : il s’amusa à distraire ses camarades avec des tours de prestidigitation, des acrobaties de saltimbanque, de petites compétitions, et quand il les avait autour de lui, il les invitait à prier le chapelet, à écouter un texte de l’Evangile, jusqu’à les inviter à l’accompagner à la messe.

En 1826, mourut la grand-mère. Cette année-là, Giovanni put recevoir la Première communion (un an avant les douze ans habituels requis à l’époque). La même année, maman Margherita se vit contrainte d’éloigner Giovanni du village, car son demi-frère ne cessait pas de l’invectiver et même de le frapper. Giovanni fut donc à Moncucco Torinese, comme garçon dans une ferme, jusqu’en 1829.

Giovanni fit connaissance du chapelain de Morialdo, qui l’aida à commencer l’étude du latin, une des premières «conditions» nécessaires pour la préparation au sacerdoce. Mais le prêtre mourut l’année suivante : en mourant, il donnait à Giovanni ses économies (6000 lires de l’époque), que Giovanni cependant laissa à la famille du prêtre. Geste généreux, que Dieu récompensera non moins généreusement. 

Bientôt après, le demi-frère Antonio se maria (1831) et maman Margherita partagea le patrimoine : parti Antonio, Giovanni pouvait revenir à la maison. Il étudia à Castelnuovo, en demi-pension chez un tailleur musicien qui lui enseigna son métier. On sait que Giovanni savait jouer du violon. Puis il alla étudier à Chieri, et passa l’été chez son frère Giuseppe à Castelnuovo.

Giovanni étudia très vite, mais le brave curé fut muté à Mondonio et son successeur ne sut continuer l’enseignement. Giovanni en profita alors pour apprendre aussi le métier de forgeron. Finalement, Dieu préparait Giovanni à connaître beaucoup de choses, pour pouvoir un jour les enseigner à son tour aux jeunes qu’il rencontrerait.

Pour payer ses études à Chieri, il se fit domestique, garçon d’écurie, etc. Déjà il fonda une «Société de la Joie» (Società dell’Allegria), pour regrouper des compagnons et leur parler de Dieu. Il prit énergiquement la défense d’un très gentil garçon, Luigi Comollo, la tête de turc de plusieurs copains. Luigi et Giovanni devinrent de grands amis, et Giovanni put écrire qu’il apprit de Luigi à être un vrai chrétien, par la prière, le pardon des offenses, la patience et la douceur. On retrouvera bientôt ce Luigi.

De 1832 à 1835, Giovanni put achever les études secondaires, laissant aux professeurs une réputation d’élève particulièrement studieux, aimant passionnément lire et surtout doté d’une mémoire exceptionnelle.

Giovanni pensait entrer chez les Franciscains, mais un saint prêtre, Giuseppe Cafasso (v. 23 juin) eut l’inspiration de l’orienter vers le séminaire diocésain, où il entra en 1835. 

Il faut signaler ici ce que lui dit sa mère au moment où il fut admis au Grand séminaire : Souviens-toi que ce qui honore un clerc, ce n’est pas l’habit, mais la vertu. Quand tu es venu au monde je t’ai consacré à la Madonne ; au début de tes études je t’ai recommandé d’être Son enfant ; sois à Elle plus que jamais, et fais-La aimer autour de toi.

Giovanni fut fidèle et obéissant.

En 1837 il commença la théologie, et reçut l’ordination sacerdotale en 1841.

Au séminaire, il retrouva son très cher ami, Luigi Comollo, qui cependant mourut peu après, à vingt-deux ans. La nuit qui suivait sa mort, Giovanni et tous les autres séminaristes l’entendirent appeler : Bosco, Bosco, Bosco ! Je suis sauvé ! C’est Giovanni qui raconta lui-même l’événement, dont furent témoins les autres confrères. On pourra voir là une preuve de plus de l’existence de l’Au-delà.

Il est bon de rappeler ici que, une fois prêtre, don Bosco refusa catégoriquement certaines «places» qu’on lui offrait, avantageuses socialement et économiquement ; outre que son humilité s’y opposait, sa chère maman aussi l’avait bien prévenu : Si jamais tu deviens riche, je ne remettrai jamais plus les pieds chez toi !

Au contraire, avant de se lancer dans l’activité, il prit le temps de mûrir son sacerdoce, et entra, pour trois années, dans un «cercle» que don Cafasso avait ouvert à Turin, pour aider de jeunes prêtres à approfondir leur vie spirituelle et surtout à se préparer à rencontrer la société de cette époque.

Puis don Bosco commença à aller à la rencontre des gamins et des jeunes, dans les rues, dans les prisons infectes ; il s’attira l’amitié de ces malheureux, les réunit autour de lui. En peu de temps, ils étaient des centaines. Il leur montrait une réelle amitié, les aidait à s’instruire, et les rapprochait de l’Eglise.

En 1846 notre jeune prêtre fut gravement malade, d’une fluxion de poitrine qu’on désespéra de guérir ; il s’en sortit «miraculeusement» et reprit toute son activité. 

En 1854, don Bosco institua la Société salésienne, avec des prêtres qui partageaient son idéal, pour former toute cette jeunesse, y compris pour préparer au sacerdoce ceux qui en auraient la vocation. Le nom de salésienne s’inspirait de saint François de Sales, dont la douceur conquit et ramena à l’Eglise beaucoup d’hérétiques, mais aussi dont l’activité inlassable fit publier beaucoup d’ouvrages (v. 28 décembre).

Dans cette petite notice, il n’est pas possible de reprendre tous les épisodes de la longue et épuisante vie de don Bosco. Un fait est resté mémorable : sa confiance absolue en la Providence et en la Sainte Vierge pour obtenir l’argent nécessaire à son œuvre grandissante. Un jour qu’il s’ouvrait d’un nouveau projet à sa pieuse mère, celle-ci s’exclama : Quoi ! Mais tu n’as pas même un sou en poche ! et Giovanni de répondre gentiment à sa mère : Voyons  ! Si vous aviez de l’argent, m’en donneriez-vous ? Eh bien, Maman, croyez-vous que la Providence, qui est infiniment riche, soit moins bonne que vous ?

En 1856, mourut Mamma Margherita, sa pieuse mère qui l’aida de tout son cœur. 

En 1864, il posa la première pierre de l’église de Marie Auxiliatrice, et en 1872 fonda la branche féminine des Filles de Marie Auxiliatrice, avec sainte Maria Domenica Mazzarello (v. 14 mai).

Le pape Pie IX approuva les constitutions de l’œuvre dès 1874. Déjà plusieurs maisons existaient en Italie. Ce même pape dit un jour : Si vous désirez un miracle, adressez-vous à don Bosco, prêtre de Turin ; il accomplit des miracles de charité, et je ne m’étonnerais point qu’il en fît d’autres encore. Ce pape consultait volontiers don Bosco pour le choix des évêques en Italie.

En 1875, l’œuvre salésienne était déjà connue en Argentine, où l’évêque demandait des missionnaires : don Bosco y envoya des prêtres et des religieuses ; à Buenos Aires, ils s’occupèrent d’une paroisse où vivaient de nombreux émigrés italiens, ils ouvrirent une Ecole de métiers. Peu à peu leurs activités gagnèrent toute la Patagonie, dont Giovanni avait rêvé autrefois. La présence des Salésiens fut providentielle pour protéger les Indios de la Pampa.

En Italie, don Bosco était d’une activité incroyable. On a du mal à expliquer comment il trouvait le temps de rédiger et de publier à peu près chaque année tel ou tel opuscule ou ouvrage. Pendant plus de quarante ans, don Bosco écrivit des manuels de piété, des livres d’histoire, des monographies hagiographiques, des pièces de théâtre, des études apologétiques, et plus de deux milles courriers qu’on a reliés en quatre volumes.

Les miracles et les intuitions de don Bosco sont célèbres : avertissements, prophéties, guérisons, lecture dans les âmes…

En 1884, don Bosco fut sérieusement malade, mais se remit encore. Fin 1887, il confessa encore vers Noël. En janvier 1888 le mal augmenta : don Giovanni s’éteignit à ce monde le 31 janvier 1888. Le pape Léon XIII dit alors : Don Bosco est un saint, un saint, un saint !

Saint Giovanni Bosco a été béatifié en 1929, et canonisé en 1934.

 

 

Luigi Talamoni

1848-1926

 

Giuseppe Talamoni et Maria Sala eurent six enfants, dont le deuxième naquit le 3 octobre 1848 à Monza (Italie N) et reçut le jour-même au baptême les prénoms de Luigi (Louis) Domenico Filippo.

La famille était pauvre, mais riche de foi : on priait le chapelet chaque jour, et Monsieur Talamoni se rendait à la Messe chaque jour autant que possible, prenant par la main son petit Luigi, qui apprit à servir la messe comme son papa. 

Ce papa, chapelier, n’avait pas de grandes ressources : Luigi fut accueilli dans l’Oratoire barnabite du Carrobiolo à Monza même pour l’école primaire, devenu plus tard le “Séminaire des pauvres” ; Luigi le fréquenta puis passa au Séminaire diocésain de Milan.

A cette époque, le gouvernement italien n’entretenait pas les meilleures relations avec l’archevêque, qui fut même plusieurs fois arrêté et interrogé à Turin.

Luigi se prépara donc dans ces difficiles circonstances à son doctorat en Lettres et Philosophie à l’Académie scientifico-littéraire, où même ses professeurs anti-cléricaux furent conquis par leur élève.

Il fut ordonné prêtre en 1871 : ce même jour (4 mars), son père fut frappé d’une hémorragie célébrale qui le laissera paralysé pendant quinze ans.

Don Luigi fut envoyé au Collège Saint-Charles de Milan, où un de ses élèves fut un certain Achille Ratti, le futur pape Pie XI.

En 1875 il fut nommé professeur au Séminaire de Monza. Il prêchait et confessait à la cathédrale.

Dans le clergé aussi se manifestaient des tendances opposées, parfois contentieuses ; même les élèves séminaristes de Don Luigi lui réservaient des plaisanteries de très mauvais goût, qu’il supportait toutefois avec une patience remarquable, sans broncher, sans intervenir et demeurant toujours d’une politesse exquise envers tous.

Un important mouvement social catholique se faisait jour à cette époque ; Luigi adhéra au Comité catholique de Monza et se trouva même dans la liste communale élue en 1893.

Il en profita pour se préoccuper activement des écoles et des jardins d’enfants, de la sécurité des rues, de la moralité. Il suggéra l’ouverture de maisons pour les plus pauvres, l’appui aux petits commerçants, les remèdes gratuits pour les malades pauvres, l’amélioration des conditions carcérales. Même ses adversaires politiques l’avaient en grande estime.

En 1923, il fut reconduit aux élections, mais le conseil municipal fut contraint de se démettre devant la montée violente du Fascisme.

Don Luigi soutint aussi une œuvre d’assistance, les Sœurs Miséricordieuses de Saint-Gérard, fondées par Maria Biffi Levati (1835-1905) et dont il écrivit les premières Règles.

Il mourut à Milan le 31 janvier 1926 : c’est la mairie de Monza qui paya ses obsèques solennelles.

Le procès de béatification fut mis en route par l’archevêque de Milan, le Bienheureux cardinal Ildefonso Schuster (v. 30 août) et achevé par le cardinal Giovanni Battista Montini, futur pape s.Paul VI (v. 6 août).

Don Luigi Talamoni fut béatifié en 2004. 

En 2009 le Bienheureux Luigi Talamoni fut proclamé céleste patron de la région de Monza.

Le Martyrologe Romain reporte le nom de ce Bienheureux au 20 mai, alors que son dies natalis est bien, comme on l’a vu, le 31 janvier.

José Acosta Alemán

1880-1937

 

Né le 27 mai 1880 à Cartagena (Murcia), José fit d’excellentes études et, à vingt-deux ans, était déjà ingénieur aux Mines.

C’est alors qu’il annonça à son père son désir d’entrer chez les Pères de la Congrégation de S.Vincent de Paul (Vincentiens). Il fit le noviciat à Paris et fut ordonné prêtre.

Il avait un très fort attrait pour suivre les pas des missionnaires comme Jean-Gabriel Perboyre ou François-Régis Clet, martyrisés en Chine (v. 11 septembre et 18 février) : aussi fut-il envoyé pendant dix-huit ans dans cette Chine mystérieuse, où il put exercer un ministère très fécond au Tché-Ly et Chengtingfu.

En 1926, épuisé par ce labeur incessant, il revint en Espagne.

Il appartenait à la communauté de Madrid et son ultime poste fut à Totana (Murcia) ; il était professeur et aumônier du collège et de l’hôpital tenu par les Filles de la Charité.

Le 25 juillet 1936, il fut expulsé par les révolutionnaires, mais ne pouvant retourner à Madrid, il trouva refuge chez un ami fidèle, un certain Evaristo, qui le défendit jusqu’au bout.

Début août, le Père fut expulsé de cette maison à coups de poings et de pieds, mis en prison quelque temps. En septembre, on le fit sortir de là pour continuer de le battre et de l’insulter dans la rue ; on lui cassa les lunettes, pour l’empêcher d’y voir, il tomba dans l’escalier de la prison, on lui donna des coups de crosse de fusils, on le fit rouler par-terre à coups de pieds.

Remis en prison, il se retrouva avec deux autres prêtres de ses amis, Juan José Martínez Romero et Pedro José Rodríguez Cabrera. Tous trois se préparèrent à leur martyre. 

Les trois prêtres furent fusillés le 31 janvier 1937 dans cette prison de Totana.

Ils furent béatifiés en 2017.

Le nom du bienheureux José Acosta Alemán sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 31 janvier.

 

 

 

Juan José Martínez Romero

1889-1937

 

Juan José naquit le 21 août 1889 à Totana (Murcia), de Jerónimo et Victoriana, qui le firent baptiser le jour même.

Il fréquenta le séminaire diocésain Saint-Fulgence et fut ordonné prêtre en 1914.

Les sept localités de son apostolat furent : Caravaca, Las Torres de Cotillas, La Unión, Lorca, Roldán Águilas, finalement Totana, le pays natal.

Don Juan José était aussi généreux et charitable qu’il soignait avec amour les célébrations liturgiques.

Lors de la révolution de 1936, l’église fut fermée d’office. Don Juan José se réfugia dans la maison familiale et continuait ainsi comme il pouvait, son ministère sacerdotal. Avec deux jeunes fidèles, il s’efforça de retirer de l’église paroissiale les objets sacrés, les ornements, d’autant plus qu’on avait déjà mis le feu au sanctuaire.

Il fut surpris «en flagrant délit» le 23 août à cinq heures du matin, violemment frappé au point qu’il ne pouvait plus tenir sur ses jambes, et jeté en prison, où il eut pour compagnons José Acosta Alemán et Pedro José Rodríguez Cabrera.

Un jour qu’on l’avait obligé à rester longtemps à genoux les bras en croix, pendant qu’on l’insultait et qu’on le frappait, il confia ensuite à ses compagnons : Je n’en pouvais plus, mais je t’assure que je n’ai jamais éprouvé tant de joie, parce que je souffrais pour le Christ. Une autre fois où une milicienne vint le maltraiter, il raconta ensuite qu’il ne s’était jamais autant amusé dans sa vie. Dans son dernier billet, écrit à un autre prêtre, il déclarait encore : Tu ne sais pas quelles douceurs nous apporte cette prison.

Il fut martyrisé le 31 janvier 1937, comme on l’a raconté dans la notice de José Acosta Alemán et fut aussi béatifié en 2017.

Le nom du bienheureux Juan José Martínez Romero sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 31 janvier.

 

 

Pedro José Rodríguez Cabrera

1903-1937

 

Il était né le 15 juillet 1903 à Totana (Murcia).

Prêtre diocésain, il fut vicaire puis curé à Puerto Lumbreras, Alhama, La Cortija de El Moral et La Gineta ; un des meilleurs espoirs du diocèse.

On connaissait Don Pedro José pour sa bonté envers chacun, pour sa prudence dans les décisions ; à La Gineta, il s’employa particulièrement au service des pauvres.

En juillet 1936, le Curé vint se réfugier chez son père à Totana.

Fin octobre, on vint l’arrêter pour le jeter en prison : là il retrouva deux amis, qui allaient être ses compagnons jusqu’au martyre, Juan José Martínez Romero et José Acosta Alemán.

Il faut dire ici que le chef de la prison était un homme juste, qui connaissait les prêtres. Il savait pourquoi ceux-ci avaient été incarcérés et les protégeait comme il pouvait ; il leur permit d’avoir leur bréviaire, et n’eut aucun geste violent envers eux. Mais des miliciens intervinrent avec férocité. 

Le dimanche 31 janvier 1937, ils entrèrent de force dans la prison. Dans l’antichambre, se trouvait le père de don Pedro, auquel ils dirent : Attendez là, vous allez entendre les coups qui vont tuer votre fils. Ils enfermèrent le chef - qui refusa de leur livrer les prêtres -, se dirigèrent vers les lavabos au fond du couloir où se trouvaient les prisonniers, et les exécutèrent. Ils commençaient à maltraiter encore les cadavres, mais des personnes présentes purent ramasser les corps et aller les enterrer dignement.

Don Pedro José fut ainsi martyrisé le 31 janvier 1937, à trente-trois ans, à l’image du Christ.

Avec ses deux amis, il fut béatifié en 2017.

Le nom du bienheureux Pedro José Rodríguez Cabrera sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 31 janvier.

 

 

Susana Paz Castillo Ramírez

1863-1940

 

Susana naquit le 11 août 1863 à Altagracia de Orituco (Guárico, Venezuela), fille de Francisco de Paula Paz Castillo et de María Rosario Ramírez.

La mère de Francisco était Doña Candelaria Pérez y Bolivar, la première sœur du célèbre «Libérateur».

Francisco, lui, était un fin herboriste qui, sans être médecin, savait soulager les gens par de bons conseils et s’attirait ainsi leur reconnaissance. Il mourut prématurément en 1870. La maman mourra la veille de Noël, le 24 décembre 1887. Susana alors assumera le travail ménager, et s’occupera, outre de quelques cousins et de filleuls de sa mère, de malades et de blessés, qu’elle recevait dans une maison semi-abandonnée près de l’église paroissiale.

Il faut rappeler que le pays du Vénézuéla était agité par des luttes, la guerre, l’agitation civile, à quoi s’ajoutèrent en 1900 et 1926 deux tremblements de terre. A la suite de celui de 1900, le village de Altagracia reçut les conséquences de la «révolution de libération» : destructions, misère, innombrables gens blessés, abandonnés.

En 1903, deux médecins d’Altagracia décidèrent la création d’un véritable hôpital, dont ils confièrent la direction à Susana. Encouragée par le curé de la paroisse, elle s’installa alors dans l’hôpital Saint-Antoine, avec quelques compagnes qui avaient comme elle le désir de se consacrer. Elles avaient une devise commune : Dieu est Amour (1Jn 4:8 et 16).

Chaque jour, deux d’entre elles partaient mendier pour ce qui manquait. Quand l’une d’elle disait à Susana qu’il n’y avait ni pain ni médicaments, elle prenait simplement un panier et allait mendier, revenant un peu plus tard avec ce qui manquait.

En 1906, avec l’autorisation de l’évêque, elle prit l’habit des Petites Sœurs des Pauvres et changea son nom en Candelaria de Saint-Joseph (Candelaria était le prénom de sa grand-mère ; ce nom est donné en rapport avec la Chandeleur, la fête du 2 février).

En 1910 naquit officiellement l’Institut des Sœurs des Pauvres de Altagracia de Orituco.

En 1914, le curé d’Altagracia fut nommé Administrateur Apostolique, puis évêque du diocèse de Guyane, l’actuel diocèse de Bolivar City.

Mère Candelaria commença en 1916 une tournée de dix-huit mois pour recueillir des dons en faveur de son œuvre. Durant la même période, elle fonda un hôpital à Porlamar sur l’île de Margarita - qui s’appela Hospice des Abandonnés, et un autre à Upata.

En 1922 arrivèrent à Porlamar des pères Carmes, et la Mère Candelaria souhaitait beaucoup agréger son institut à l’ordre carmélite. Sa demande fut agréée et les Sœurs s’appelèrent alors Congrégation des Carmélites du Tiers-Ordre Régulier. Mère Candelaria émit les vœux en 1927 et reçut ensuite ceux des autres Sœurs.

Le tremblement de terre de 1929 portera la Mère Candelaria avec deux Sœurs à Cumaná, frappée par le séisme, où elles prirent en charge l’hôpital ; et quand se déclara l’épidémie de variole, elles s’occupèrent personnellement des malades dans la zone d’isolement.

Mère Candelaria dirigera cette famille religieuse jusqu’en 1937, quand fut élue la nouvelle supérieure lors du premier Chapitre général. Elle montra alors la plus grande humilité en s’inclinant devant la nouvelle supérieure et en baisant son scapulaire. Elle continuera ensuite à travailler pour l’œuvre en tant que maîtresse des novices, jusqu’à sa mort, après avoir supporté patiemment une très pénible infirmité.

Elle désirait prononcer encore une fois le nom de Jésus au moment de mourir, or elle mourut à Cumaná le 31 janvier 1940, après avoir prononcé par trois fois le nom de Jésus.

Madre Candelaria de Saint-Joseph fut béatifiée en 2008.

Localement, la fête de la Bienheureuse Candelaria est établie au 1er février, car on fête saint Giovanni Bosco le 31 janvier. Mais le dies natalis est le 31 janvier au Martyrologe.

Actuellement, ces Religieuses sont une centaine au Vénézuela et à Porto Rico. Elles portent désormais le nom de Carmélites de Mère Candelaria.

 

Le miracle retenu pour cette béatification fut la délivrance heureuse d’une maman enceinte de presque huit mois, avec insuffisance cardiaque, anémie et pré-éclampsie. Un écho-sonogramme révéla une activité cardiaque absolument nulle du fœtus. Les médecins s’apprêtaient à purifier l’uterus de la maman, qui de son côté priait intensément Mère Candelaria. Vint alors au monde une petite fille bien vivante, qui fut baptisée avec le nom de Milagros Candelaria, Miracle (de) Candelaria.

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30 janvier 2024 2 30 /01 /janvier /2024 00:00

30 JANVIER

I.

S Barsimée, évêque à Edesse.

S Mathias, évêque à Jérusalem.

II.

S Agrippin, évêque en Alexandrie.

III.

Ste Martine, martyre romaine.

S Hippolyte, martyr à Antioche, qu’on a confondu avec celui de Rome.

?

Ss Félicien et Philappien, martyrs en Afrique avec d’autres. 

S Alexandre, martyr en Afrique.

IV.

Ste Savine, veuve à Lodi, morte en priant à Milan au tombeau des ss.Nabor et Félix.

S Barsès, évêque à Edesse, exilé par l’empereur à Oxyrynchius, puis aux confins.

VI.

S Ailbe, prêtre irlandais disciple de s.Patrick, donc mort au moins centenaire.

VII.

Ste Bathilde, esclave anglaise rachetée en France, épouse de Clovis II, retirée à Chelles ; on retrouva son corps intact deux siècles après sa mort.

Ste Aldegonde, du Hainaut, sœur de ste Waudru, fondatrice et abbesse près de Maubeuge ; morte d’un cancer au sein, elle est invoquée pour la guérison de cette maladie.

Bse Haberilla, supérieure d’une communauté à Bregentz.

VIII.

S Armentarius, évêque à Pavie.

S Théophile le Jeune, administrateur d'une région d'Asie Mineure, fait prisonnier en Chypre, martyrisé par les musulmans.

IX.

Ste Thiadilde, première abbesse à Freckenhorst ; petite, elle était demeurée miraculeusement indemne après une chute dans une bassine d’eau bouillante.

XI.

B Amnichad (Annuchardus, Annuchadus), écossais, renvoyé de Iniskeltra, mais modèle de régularité à Fulda. 

S Aleaume, militaire poitevin, moine à La Chaise-Dieu (ou même abbé), fondateur d’un monastère à Burgos, dont il est un des patrons.

S Pellegrino, peut-être grec, envoyé évangéliser en Sicile.

XVI.

B François Taylor, père de famille anglais, martyr.

XVII.

Bx martyrs japonais, béatifiés en 2008, membres de la même famille Ogasawara à savoir : le père Yosaburō Gen’ya, la mère Miya Luisa ; leurs six garçons (Genpachi, Sasaemon, Sayuemon, Shiro, Goro, Gonnosuke) et leurs trois filles (Mari, Kuri, Tsuchi), dont on ignore les âges ; en outre leurs quatre domestiques, dont on ignore le nom et l’âge.

Ste Clarice (Giacinta) de’ Mariscotti, tertiaire franciscaine à Viterbe, de comportement d’abord très mondain et scandaleux, exemplaire ensuite, mystique et thaumaturge ; elle est à l’origine des “Quarante heures” (adoration continue) pendant les trois derniers jours du carnaval ; son corps est resté sans corruption.

XVIII.

B Sebastiano Valfrè, prêtre piémontais de l’Oratoire.

XIX.

Bx Jeong Gwang-su Barnabas, Hong Ik-man Antonius, Han Deok-un Thomas, Hwang Il-gwang Simon, Hong In Leo et Kwon Sang-mun Sebastianus, laïcs coréens martyrs, par décapitation, béatifiés en 2014.

S Min Kŭk-ka Stephanus, catéchiste, martyr coréen, canonisé en 1984 et fêté le 20 septembre (le 20 janvier au Martyrologe.

S Tôma Khuông, prêtre et martyr du Tonkin, canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.

XX.

S David Galván Bermúdez (1881-1915), prêtre mexicain martyr : il s’opposa à ce qu’un officier, déjà marié, épousât une jeune fille, ce qui lui valut d'être fusillé ; béatifié en 1992, canonisé en 2000, fêté avec ses compagnons le 21 mai.

S Louis-Joseph Wiaux (Mutien-Marie, 1841-1917), frère des Ecoles Chrétiennes en Belgique, exemplaire dans sa conformité à la règle et très marial, canonisé en 1989.

B Dom Joseph (Columba) Marmion (1858-1923), bénédictin irlandais à Maredsous, puis abbé, béatifié en 2000.

Bse Carmen Marie-Anne García Moyon (1888-1937), laïque espagnole d’origine française, coopératrice des Tertiaires Capucins, arrosée d’essence et brûlée vive près de Valencia, martyre béatifiée en 2001.

B Zygmunt Pisarski (1902-1943), prêtre polonais martyr à Dachau, béatifié en 1999.

Bse Maria Bolognesi (1924-1980), vierge laïque italienne, mystique, béatifiée en 2013.

Barsimée d’Edesse

2e siècle

 

Des raisons assez justifiées ont voulu faire vivre cet évêque au troisième siècle. Mais d’autres non moins fondées le maintiendront ici au deuxième siècle.

On a vu, au 29 janvier, comment Barsimée fut l’artisan de la conversion et du baptême de s.Sarbel et de sa sœur ste Bebaia, en 113.

La première question à poser est celle-ci : Barsimée était-il déjà évêque d’Edesse à ce moment-là ou pas ? D’après la notice de s.Sarbel, il semble que oui.

Mais selon certaines versions, Barsimée aurait été arrêté, flagellé, jeté en prison, et ensuite nommé évêque, troisième sur ce siège.

Un édit de tolérance de Trajan aurait valu à Barsimée la libération ; mais on affirme aussi qu’il aurait été martyrisé en 114.

Les spécialistes qui préfèrent le situer au troisième siècle, avancent que Barsimée, déjà évêque, aurait beaucoup souffert durant la persécution de Dèce (250), mais qu’ensuite il aurait gouverné son diocèse sans être inquiété - et ne serait pas mort martyr.

Le Martyrologe actuel incline plus pour la deuxième hypothèse.

On va peut-être plaider pour l’existence de deux Barsimée…

Saint Barsimée d’Edesse est commémoré le 30 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Matthias de Jérusalem

2e siècle

 

Cet évêque, à distinguer de l’Apôtre Matthias qui est fêté le 14 mai, occupa le siège de Jérusalem après Siméon, qui mourut en 107 (v. 27 avril).

A cette époque, les Chrétiens souffrirent de la persécution romaine, mais aussi du soulèvement des Juifs.

Matthias de Jérusalem mourut vers l’an 120.

Il est commémoré le 30 janvier.

 

Martina de Rome

† 226

 

Voici ce que nous disent les Actes de sainte Martine. Ils ressemblent beaucoup à ceux d'autres Martyres, à moins que ce soient les autres récits qui ressemblent fort à celui-ci. Il s'y trouve maint détail merveilleux qui étonnera les uns et édifiera les autres. Ormis les textes inspirés de l'Ecriture, nul n’est obligé de croire à ces récits que nous a légués une certaine tradition.

Sainte Martine naquit à Rome de parents illustres. Son père avait été trois fois consul et s'était distingué par une foi vive et une charité ardente. Après sa mort, Martine vendit ses biens et consacra l'argent à des œuvres de miséricorde.

L'empereur Alexandre régnait et persécutait les chrétiens. Des gens occupés à rechercher les serviteurs de Jésus-Christ trouvèrent sainte Martine en prières dans une église et l'arrêtèrent. Comme elle ne fit aucune difficulté de les suivre, ils crurent avoir fait une conquête ; mais, conduite à l'empereur, elle refusa de sacrifier aux idoles ; celui-ci ne l'en fit pas moins conduire au temple d’Apollon. En y entrant, Martine, s'armant du signe de la Croix, pria Jésus-Christ, et à l'instant il se fit un effroyable tremblement de terre qui renversa une partie du temple et brisa l'idole. L’empereur, irrité, commanda qu’on frappât la vierge à coups de poings et qu'on l'écorchât avec des ongles de fer ; Martine souffrit avec une telle patience, que les bourreaux, lassés, furent remplacés par d’autres qu'une lumière divine renversa et convertit.

Conduite de nouveau devant l´empereur, Martine refusa pour la seconde fois de sacrifier aux idoles ; Alexandre la fit attacher à quatre pieux et fouetter si cruellement et si longtemps que les bourreaux s'arrêtèrent de fatigue. Martine fut reconduite en prison, et on versa dans ses plaies de l'huile bouillante ; mais des Anges vinrent la fortifier et la consoler. Le lendemain, la vierge fut conduite au temple de Diane que le démon quitta aussitôt avec des hurlements horribles, en même temps que la foudre renversait et brûlait une partie du temple avec ses prêtres.

L’empereur, effrayé, laissa Martine aux mains du président Justin qui la fit si cruellement déchirer avec des peignes de fer, qu'il la crut morte ; mais s'apercevant qu'il se trompait, il lui demanda : Martine, ne veux-tu pas sacrifier aux dieux et te préserver des supplices qui te sont préparés ?J’ai mon Seigneur Jésus-Christ qui me fortifie, et je ne sacrifierai pas à vos démons. Le président, furieux, commanda de la reconduire en prison.

L'empereur, informé de ce qui s'était passé, ordonna que Martine fût menée dans l'amphithéâtre afin d'y être exposée aux bêtes ; mais un lion, qu'on lâcha pour la dévorer, vint se coucher à ses pieds et lécha ses plaies ; en revanche, comme on le ramenait à son antre, le lion se jeta sur un conseiller d’Alexandre et le dévora. Ramenée en sa prison, Martine fut encore une fois conduite au temple de Diane, et comme elle refusait toujours de sacrifier, on déchira de nouveau son pauvre corps.

Martine, lui dit un des bourreaux, reconnais Diane pour déesse, et tu seras délivrée. – Je suis chrétienne et je confesse Jésus-Christ. Sur ces paroles, on la jeta dans un grand feu préparé à l’avance, mais le vent et la pluie, qui survinrent à l’instant, dispersèrent le bûcher et brûlèrent les spectateurs. On retint la Sainte trois jours durant dans le temple, après toutefois qu'on lui eût fait couper les cheveux. L’empereur la croyait magicienne et s'imaginait que sa force résidait dans sa chevelure.

Elle fut tout ce temps sans rien prendre, chantant continuellement les louanges de Dieu. Ne sachant plus que faire, Alexandre lui fit couper la tête. Le corps de Martine demeura plusieurs jours exposé sur la place publique, défendu par deux aigles qui restèrent jusqu’au moment où un nommé Ritorius put lui donner une honorable sépulture.

La fête de sainte Martine est au 30 janvier.

Bathilde, reine

630-680

 

Celle dont il va être question s’appelait, suivant les versions, Bauthieult, Bauteuch, Baudour, Baltelt, et finalement Bathilde. 

Elle était née vers 630 dans l’Angleterre anglo-saxonne, de très humble extraction, et fut vendue en Gaule comme esclave (ou bien elle fut achetée en Angleterre). Il semble qu’elle fût déjà baptisée.

L’acheteur fut le maire du palais Erchinoald, qui lui assigna comme charge de lui apporter à boire dans son lit, et la soumettait aussi aux tâches les plus viles. Bathilde obéissait humblement, sans révolte, grâce à son heureux caractère doux, prudent, réservé, déjà formé à la vertu.

Lorsque son maître devint veuf, il voulut l’épouser, mais Bathilde répondit qu’elle préférait conserver sa virginité.

La Providence fit qu’elle fut demandée en mariage par Clovis II, vers 649, peut-être présentée par Erchinoald lui-même. De cette union naquirent cinq enfants, dont Clotaire III, Childéric II, Thierry III.

Quand Clotaire III reçut le royaume (657), il avait cinq ans, de sorte que Bathilde exerça la régence jusqu’à sa majorité ; il mourut cependant en 673, et c’est son frère Thierry III qui lui succéda sur le trône de Neustrie et Bourgogne, tandis que Childéric II régnait en Austrasie.

Bathilde était entourée de saints conseillers : l’abbé Genès, futur évêque de Lyon, Chrodobert, évêque de Paris, s.Ouen, évêque de Rouen, s. Eloi, évêque de Noyon (v. 24 août et 1er décembre). Elle soutint l’Eglise de toutes ses forces et de ses deniers, fondant les abbayes de Corbie et Chelles, soutenant celles de Saint-Denis, Jumièges, Saint-Wandrille de Fontenelle, Luxeuil, Jouarre, Saint-Martin de Tours, Corbion, Faremoutiers, favorisant les basiliques d’Auxerre, Soissons, Orléans…

Cette ancienne esclave fit interdire la vente d’esclaves chrétiens et racheta beaucoup de captifs : peu à peu l’esclavage disparut du royaume franc et le concile de Chalon-sur-Saône se prononça dans le même sens ;  elle abrogea l’impôt payé d’après le nombre de personnes au foyer (pour l’éviter, on laissait mourir des nouveaux-nés), mais surtout elle combattit la simonie du clergé.

Un mystère plane sur un autre aspect de la personnalité de cette sainte reine : d’après un récit anglo-saxon, Bathilde aurait sévi très sévèrement contre neuf évêques, jusqu’à les faire assassiner ; il semble beaucoup plus vraisemblable que ces crimes aient été le fait du nouveau maire du palais, Ebroïn, tristement célèbre pour ses violences inouïes ; et peut-être qu’il n’y eut qu’un seul évêque victime.

Des jours sombres attristèrent la pieuse reine ; l’impopulaire évêque de Paris, Sigobrandus, fut assassiné. Bathilde se sentit poussée à se retirer : elle fut admise à l’abbaye de Chelles, qu’elle avait fondée, et se mêla aux religieuses dans la plus parfaite obéissance à l’abbesse Bertile (v. 5 novembre). Elle continua de visiter les pauvres et les infirmes.

Les dernières années de Bathilde furent attristées par les luttes entre ses enfants, après la mort prématurée de Clotaire III en 673. Cette perspective fut une cause d’épreuves auxquelles vint se joindre une grave maladie.

Dieu vint la consoler au moment de sa dernière heure. Elle vit une échelle dont le sommet atteignait le ciel : elle en gravissait les degrés, accompagnée des anges, récompensée pour ses mérites, sa patience, son humilité. Aux quelques religieuses témoins de cette vision, elle défendit absolument d’en parler avant sa mort.

Bathilde mourut alors, le 30 janvier 680.

Des miracles, des délivrances de possédés, se produisirent sur son tombeau. Cent cinquante ans plus tard, en 833, le corps fut retrouvé intact et de nouveaux miracles eurent lieu.

Canonisée dès le 11e siècle, sainte Bathilde est mentionnée au 30 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Aldegonde de Maubeuge

630-684

 

Elle naquit à Cousolre (Nord) vers 630 et était ce qu’on appelle aujourd’hui une Cousolrezienne. Ses parents s’appellaient Waldebertus (Walbert) et Bertilla (Bertille) ; Walbert était le régent de Clotaire II pour les régions de la Sambre et de la Meuse. Aldegonde avait une sœur aînée, Waudru (v. 9 avril).

Toute cette famille était très chrétienne. Walbert lui-même, qui était de sang royal, préférait grandir dans l’amour de Dieu que recevoir les honneurs de son rang.

Aldegonde manifesta dès l’enfance son désir d’appartenir à Dieu. Quand on la demanda en mariage, elle alla se cacher chez sa sœur, jusqu’à ce que le prétendant l’oubliât et qu’elle pût revenir chez les parents. Quand ceux-ci moururent, elle gagna Haumont, où se trouvaient l’évêque de Maastricht, Amand, et celui de Cambrai, Aubert (v. 6 février et 13 décembre), qui lui «imposèrent» le voile des vierges, comme on le dit traditionnellement, sans que cette imposition comporte la moindre contrainte.

Suivant le conseil de ces saints évêques, Aldegonde se retira dans la forêt de Maubeuge, où sa petite cabane devint très vite un grand monastère (659). Les vocations affluèrent, et notamment les deux filles de sa sœur, Aldetrude et Madelberte. 

La première abbesse fut Aldegonde elle-même, en 661. Elle se montra à la hauteur de sa mission, donnant la première l’exemple de la sainteté. Sa charité était inépuisable.

Elle fut favorisée de visions surnaturelles ; c’est ainsi que, la nuit de la mort de s. Amand, elle aperçut un vénérable vieillard en habits pontificaux, environné de gloire et montant au ciel suivi d’un grand nombre d’esprits bienheureux. Un ange lui expliqua que c’était Amand, dont elle avait imité les vertus. Elle s’ouvrit humblement de cette vision à un saint abbé, Ghislain (v. 9 octobre), qui eut l’inspiration de lui dire que cette vision était le présage de sa prochaine mort.

Aldegonde en fut très heureuse ; mais pour se purifier davantage avant de quitter ce monde, elle demanda à Dieu une épreuve. Elle reçut alors au sein droit un douloureux cancer, qu’elle supporta avec une patience héroïque.

C’est à ce moment qu’elle opéra plusieurs miracles, comme celui de guérir un enfant malade, en le portant au coin de l’autel.

Sa sœur Waudru vint lui rendre visite avec des amies ; elles eurent la surprise de voir monter au ciel une grande lumière au moment où Aldegonde rendait son âme, le 30 janvier 684.

Ce furent ses nièces, Aldetrude puis Madelberte, qui lui succédèrent comme abbesses (v. 25 février et 7 septembre). Jusqu’à la Révolution française, c’est l’abbesse de Maubeuge qui nommait le Mayeur (administrateur) de Cousolre.

La maladie d’Aldegonde l’a fait invoquer pour les personnes atteintes de cancer. 

Des miracles se produisirent sur le tombeau d’Aldegonde. Elle est mentionnée au 30 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Armentarius de Pavie

† 731

 

Armentarius fut évêque de Pavie, succédant à Gregorius, de 710 à 722.

Il travailla à l’indépendance de son diocèse de celui de Milan, pour ne relever directement que de Rome : effectivement, alors qu’il devait être consacré par l’évêque de Milan, selon la tradition, il soumit le problème au pape, qui le consacra lui-même à Rome.

On met aussi à son actif d’avoir reçu la dépouille de saint Augustin (v. 28 août), en provenance de Sardaigne : il lui consacra un autel dans la basilique Saint-Pierre-au-Ciel-d’Or.

Il semble qu’il ait abdiqué de son siège vers 722, puisque son successeur, Petrus, gouverna le diocèse de Pavie à partir de 723. Armentarius, lui, mourut en 731, un 30 janvier.

Les miracles qu’on lui attribua ont suscité un important pèlerinage sur sa tombe.

Saint Armentarius est mentionné au 30 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Théophile le Jeune

† 792

 

Parmi les neuf Théophile dont parle le Martyrologe, un Théophile l’Ancien est commémoré le 1er juin, du 3e siècle. Le Théophile d’aujourd’hui est surnommé le Jeune parce qu’il vécut et mourut à une époque beaucoup plus tardive que la plupart des précédents, non moins célèbres.

Théophile était chef du thème maritime des Cibyrrhéotes (Asie Mineure S, act. Antalya), ce qui exclut d’emblée qu’il fût «jeune».

Profitant de troubles de l’empire bizantin, les Arabes se déchaînèrent sur mer et, dans une de ces campagnes de piraterie, Théophile fut fait prisonnier dans l’île de Chypre. 

Conduit au khalife Hâroun-ar-Rachîd (763-809), il fut invité par celui-ci à apostasier, mais Théophile résista à toutes les propositions d’honneur et d’argent, préférant rester fidèle à la religion chrétienne. Il resta quatre années en prison.

Finalement, il fut tué lors du dernier jour du ramadan, le 30 janvier 792.

Saint Théophile le Jeune, martyr, a été inscrit au Martyrologe du 30 janvier.

 

 

Aleaume de Burgos

† 1097

 

Aleaume était de Loudun (Vienne) et suivit d’abord la carrière des armes.

La grâce de Dieu le toucha et il voulut quitter le monde. Il commença par projeter un pèlerinage à la Ville éternelle.

La réputation de l’abbé de La Chaise-Dieu, Robert (v. 17 avril), lui suggéra de devenir bénédictin. Le saint abbé eut la prudence de lui conseiller d’accomplir d’abord son vœu, et de profiter de ce temps pour réfléchir encore.

De retour de Rome, Aleaume se présenta à l’abbé, qui lui remit l’habit. Plus tard, il aurait même été à son tour abbé, quelques mois.

Là-dessus, l’épouse du roi Alphonse VI de Castille, Constance de Bourgogne, eut vent de la sainteté et des miracles d’Aleaume, et le fit appeler.

Ici, des informations diffèrent. Selon certains, Aleaume aurait fondé, sur mandat de cette reine, l’abbaye San-Juan de Burgos ; selon d’autres, il se serait agi de l’hospice Saint-Jean-Evangéliste de Burgos, fondé par des Bénédictins pour accueillir les pèlerins, et largement soutenu par le couple royal : Aleaume serait d’abord allé à Compostelle et, au retour, se serait arrêté à Burgos pour s’occuper des pèlerins, leur laver les pieds et les servir à table. Selon le Martyrologe Romain, il aurait transformé la chapelle et l’hospice en abbaye.

Le 30 janvier 1097, quand Aleaume mourut, l’hospice sembla être tout en flammes, tandis que les cloches sonnaient d’elles-mêmes ; on s’aperçut qu’il n’y avait pas de flammes et que personne ne sonnait les cloches :  on cria au miracle. 

La réputation de sainteté d’Aleaume le fit rebaptiser là-bas Adelhem ou Adelelme ou Lesmes, et les habitants de Burgos l’ont adopté comme Patron céleste.

Saint Aleaume est mentionné au 30 janvier dans le Martyrologe Romain.

Francis Taylor

1550-1621

 

Le nom gaélique de Francis Taylor est Proinsias Táilliúir.

Ce laïc naquit vers 1550 à Dublin. Il était le petit-fils de l’autre Bienheureuse martyre, Margaret Ball. Marié, il avait six enfants.

Engagé dans la politique, il avait été deux fois élu Lord Mayor à Dublin, mais avait refusé de siéger à la Chambre des Communes, pour n’avoir pas à prêter le serment de Suprématie, qui mettait le pouvoir royal au-dessus de celui du Pape.

Il fut arrêté vers 1614 et resta sept années en prison. Chaque fois qu’on lui proposait de renoncer à la foi catholique, on lui promettait la liberté et une vie heureuse. Mais Francis préféra la Vérité : il refusa de reconnaître l’autorité du roi sur l’Eglise, il refusa le livre de prière imposé à l’exclusion de tout autre livre.

Ce pieux chrétien souffrit le martyre à Dublin le 30 janvier 1621 et fut béatifié en 1992.

 

 

Ogasawara Yosaburō Gen’ya

et sa famille

† 1636

 

Tandis qu’en France s’allumait la querelle de Port-Royal et du jansénisme, une grande révolte se déclenchait au Japon, où déjà quelque six-cent mille chrétiens constituaient une vaste communauté.

Confondus avec les paysans révoltés, les chrétiens furent persécutés et plusieurs milliers furent martyrisés pour le nom du Christ.

Ogasawara Yosaburō Gen’ya était un père de famille chrétien, né à Buzen (Fukuoka), ainsi que son épouse, Ogasawara Miya Luisa. 

D’habitude, les chrétiens japonais avaient un nom latin ajouté au leur au moment du baptême. Dans le cas présent, le nom chrétien n’a pas été rapporté pour Ogasawara Yosaburō Gen’ya.

On ignore leurs dates de naissance, comme aussi on ignore celle de leurs neuf enfants : 

Genpachi, Mari, Kuri, Sasaemon, Sayuemon, Shiro, Goro, Tsuchi, Gonnosuke, tous garçons sauf Mari, Kuri et Tsuchi. Tous ces enfants naquirent dans le bourg de Kokura, près de Buzen, le dernier particulièrement naquit dans la prison où avaient été séquestrés les saints parents, qui le baptisèrent aussi dans cette prison.

Outre toute cette belle famille, il y avait dans cette maison quatre servantes, dont on ignore et le nom et leur âge et leur origine, sinon qu’elles étaient aussi japonaises.

Ces quinze chrétiens furent martyrisés pour leur foi au Christ, la 30 janvier 1636 à Kumamoto.

Ils font partie des cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais, béatifiés ensemble en 2008, s’ajoutant aux quelque deux-cents autres déjà béatifiés en 1867.

Le Martyrologe commémore ces Martyrs à leurs dies natalis respectifs : les membres de cette famille Ogasawara, avec leurs servantes, au 30 janvier.

 

 

Clarice Giacinta de’ Marescotti

1585-1640

 

Fille de Marcantonio de’ Mariscotti et de Ottavia Orsini, Clarice naquit à Vignanello (Viterbe, Italie C) le 16 mars 1585.

Sa sœur aînée, Ginevra, était déjà religieuse au couvent des Clarisses de Saint-Bernardin de Viterbe, tandis qu’elle même, après une enfance très ordonnée, ne montrait pas une grande inclinaison pour la religion. C’était la vie mondaine, les fêtes, les vanités, l’élégance.

Elle espéra épouser le marquis Cassizucchi, lequel cependant lui préféra sa sœur cadette Ortensia.

Son père alors lui proposa d’entrer dans le couvent de sa grande sœur. Elle accepta à contre-cœur. Elle y prit (ou on lui fit prendre) le nom de Giacinta (Jacinthe), mais ne changea pas pour autant ses exigences : elle resta tertiaire, pour ne pas être soumise à la clôture ; il fallut lui installer des meubles de style et lui porter ses repas, elle recevait les visites de ses amies, mais conservait en même temps un grand respect pour la religion, et une dévotion particulière pour la Mère de Dieu. Cela dura une bonne dizaine d’années.

Jusqu’au jour où, ayant eu une légère indisposition, elle voulut recevoir le confesseur du monastère, lequel refusa net de l’entendre : Le Paradis n’est pas fait pour les orgueilleuses et les vaniteuses. D’abord indignée, Giacinta comprit où elle en était, le danger qu’elle courait. Sans tarder elle se combattit pour devenir une humble religieuse, patiente, fervente, prévenante envers les Consœurs et jusqu’à la population de Viterbe. Une longue maladie l’aida encore à aller jusqu’au bout de cette conversion difficile.

Tout le mobilier de sa chambre disparaît, elle ne conserve qu’un grand crucifix. Elle médite sur la passion du Christ, invoque l’Esprit Saint pour être imprégnée de vrai Amour. Elle marche pieds-nus, se nourrit au pain et à l’eau, s’impose de dures mortifications, parfois même exagérées.

Voulant réparer ses folies, elle eut l’idée de faire instituer les Quarante heures, triduum de prières et d’adoration du Saint-Sacrement exposé, à la fin du carnaval, pour invoquer la grâce divine sur toutes les créatures déviées par les divertissements, sur elle en tout premier lieu. 

Elle fonda deux œuvres de charité, les Oblates de Marie et les Sacconi («gros sacs», d’après leur habit tout simple) pour porter secours aux pauvres, aux malades et aux prisonniers. Elle-même ne se gênait pas d’aller mendier pour eux. Elle ouvrit aussi des centres pour personnes âgées et pauvres.

Cette conversion fut bien vite récompensée par le Ciel, qui lui accorda le don de prophétie et des miracles. On la vit plusieurs fois en extase.

On la chargea de la formation des novices.

Quand elle mourut, le 30 janvier 1640, on l’appelait déjà sainte Giacinta, et toutes les cloches de la ville sonnèrent à la volée. La population défila sans interruption pour tailler de son habit un morceau de tissu comme relique ; il fallut la revêtir trois fois !

Son corps, demeuré sans corruption, reste exposé au monastère des Clarisses de Viterbe.

Giacinta fut béatifiée en 1726 et canonisée en 1807.

 

 

Sebastiano Valfrè

1629-1710

 

Sebastiano Valfrè naquit à Verduno (Piémont, Italie) le 9 mars 1629, dans une famille très pauvre : tellement pauvre que plus tard, quand son fils spirituel, le Duc Vittorio Amedeo II, voulut lui manifester sa reconnaissance en lui confiant l'archidiocèse de Turin en 1689, Sebastiano fit venir exprès ses parents si pauvres dans la capitale, pour convaincre le Duc de changer de candidat ! Les parents Valfrè avaient en effet une nombreuse famille à élever et Sébastien s'évertuait à ne pas leur être à charge. Très tôt il désira devenir prêtre.

Malgré bien des difficultés, il acheva brillamment ses études à Alba, à Bra et à Turin, où d'ailleurs il se fit copiste pour gagner sa vie.

En 1651 il entra dans la Congrégation de l'Oratoire, dont la maison de Turin était dans une situation tout autre que brillante. Sebastiano ne s'effraya pas de la situation et demanda son admission en connaissance de cause : pauvre, il aimait cette pauvreté ; il s'y donna à tous les travaux les plus humbles en même temps qu'il entreprenait tout un ensemble d'activités apostoliques, qu'il mena de front jusqu'à sa mort, à quatre-vingts ans.

Une année après son admission, en 1652, Sebastiano recevait l'ordination sacerdotale et célébra sa première messe dans la paroisse de ses chers parents à Verduno. Revenu à Turin, il se vit confier la confrérie de laïques qui se réunissaient de temps en temps pour des exercices de dévotion ; Sebastiano savait surtout susciter l'enthousiasme des jeunes.

En 1656, il fut reçu docteur en Théologie à l'université de Turin et nommé maître des novices, signe que son activité avait déjà suscité bien des vocations. Successivement, en 1671, il fut nommé supérieur de la Congrégation en dépit de ses réclamations. Son gouvernement fut une parfaite copie de celui de saint Filippo Neri (v. 26 mai). Il acquit ainsi une immense renommée de directeur d'âmes, de confesseur, de prédicateur et de missionnaire. Toujours joyeux, malgré d'intenses épreuves intérieures, il eut le don de lire dans les cœurs et de connaître l'avenir (il annonça le moment de sa mort plusieurs mois à l'avance). 

Pendant soixante années, il parcourut les rues et les places de la ville, enseignant le catéchisme, s'offrant à soulager toute sorte de pauvreté, avec la même disponibilité avec laquelle à la cour royale il exerçait la charge de confesseur de la Famille Royale : dans la prison, les hôpitaux, dans la citadelle et ses dépendances, pendant la guerre, redonnant du courage, donnant partout un réel témoignage de charité chrétienne. Homme d'intense prière, nourri de contemplation, il acquit un grand zèle pour la prédication grâce à son excellente préparation intellectuelle et à sa profonde expérience spirituelle. Jeune diacre, puis préfet de l'Oratoire et supérieur de la congrégation, partout il annonçait l'Evangile, dans tous les couvents et monastères où on l'appelait, ainsi que dans les paroisses : jamais il ne refusa un service.

Son désir d'annoncer la Parole du Seigneur le conduisit aussi ailleurs : sa façon toute simple de parler aux plus petits l'amena à rencontrer toutes sortes de personnes. Ainsi, place Carlina, il venait faire du catéchisme aux négociants en vin, et en même temps à leurs clients ; peu à peu un groupe se formait autour de lui, les questions arrivaient et il y répondait. 

Il fut le premier à Turin, en 1694, peut-être même le premier en Italie et donc dans le monde chrétien à célébrer la fête du Cœur Sacré de Jésus, cette fête qui devait être officiellement instituée seulement un siècle plus tard. 

Il se préoccupa aussi des jeunes et écrivit pour eux un petit catéchisme qui devait être encore longtemps en usage dans l'Eglise. 

On pourrait croire qu'un tel dévouement ne laissait pas beaucoup de temps à notre Bienheureux pour exercer d'autres activités, et pourtant il fut aussi un excellent apôtre de la Charité, s'approchant des plus pauvres et participant à toutes les initiatives charitables qui fleurissaient à Turin. De nombreuses fois les soldats de ronde témoignèrent l'avoir vu de nuit, dans les rues, chargé de quelque malheureux pour le conduire à l'hospice, ou monter furtivement les escaliers de maisons misérables pour aller poser devant la porte un sac de vivres ou de vêtements. Il n'y eut aucune catégorie de miséreux à Turin qui n'ait pas reçu d'aide concrète de lui. 

L'estime qu'on avait de lui à la cour, où le Duc l'avait pris comme confesseur et comme précepteur de ses enfants, donnèrent au père Valfrè la possibilité d'avoir aussi une intense activité sociale et politique. Très écouté du Duc, auquel il rappelait - et par écrit, que la justice doit précéder la charité, le Bienheureux exerça une profonde influence sur la société savoyarde, à une époque marquée par les guerres, les conflits de juridiction, les difficiles rapports avec les minorités vaudoises et juives.

Dans les épineuses questions qui mettaient en opposition la Cour savoyarde et le Saint-Siège, le père Valfrè comprit l'importante nécessité que les représentants diplomatiques de Rome fussent des ecclésiastiques cultivés, certes, mais aussi formés spirituellement. C'est lui qui suggéra la fondation d'une Ecole pour la formation du personnel diplomatique de l'Eglise, à l'origine de l'Académie Pontificale Ecclésiastique qui, lors de son troisième centenaire fêté le 26 avril 2001, ne manqua pas de le rappeler lors de la solennelle célébration en la basilique Saint-Pierre du Vatican.

Le père Sebastiano ne s'arrêta pas, même aux derniers jours de son existence, malgré la maladie. Le 24 janvier, il avait fait la prédication aux moniales de Sainte-Croix, puis tout de suite après s'était rendu à la prison pour assister un condamné à mort ; il courut vite à la maison pour être à l'heure au Salut du Saint-Sacrement et s'agenouilla dans l'église, puis passa immédiatement dans les couloirs froids de l'Oratoire pour participer aux exercices de la communauté ; fiévreux, il célébra quand même la Messe le lendemain 25, et écouta la confession de nombreux pénitents, mais fut contraint de s'aliter ; il passa ses derniers jours à recevoir continuellement ceux qui voulaient se confesser ou simplement lui rendre une visite amicale, et rendit l'esprit le 30 janvier 1710, vers huit heures du matin.

Toute la ville de Turin voulut revoir encore une fois, ce prêtre qu'on avait vu pendant soixante ans parcourir toutes les rues et les places de la ville, catéchisant et faisant tout le bien possible.

Sebastiano Valfrè fut béatifié en 1834.

 

 

Hong Ik-man Antonius

? -1802

 

Hong Ik-man Antonius est un laïc coréen né à Yanggeun (Gyeonggi-do, Corée S).

Il fut décapité à Seoul le 30 janvier 1802 et béatifié en 2014.

 

 

Jeong Gwang-su Barnabas

? -1802

 

Jeong Gwang-su Barnabas est un laïc coréen, marié, né à Yeoju (Gyeonggi-do, Corée S).

Il fut décapité à Seoul le 30 janvier 1802 et béatifié en 2014.

 

 

Han Deok-un Thomas

1752-1802

 

Han Deok-un Thomas est un laïc coréen né en 1752 à Namhansanseong (Gyeonggi-do, Corée S).

Il fut décapité à Hongju (Chungcheong-do) le 30 janvier 1802 et béatifié en 2014.

 

 

Hwang Il-gwang Simon

1757-1802

 

Hwang Il-gwang Simon est un laïc coréen né en 1757 à Hongju (Chungcheong-do, Corée S).

Il fut décapité à Hongju le 30 janvier 1802 et béatifié en 2014.

 

 

Hong In Leo

1758-1802

 

Hong In Leo est un laïc coréen né en 1758 à Seoul (Corée S).

Il fut décapité à Pocheon (Gyeonggi-do) le 30 janvier 1802 et béatifié en 2014.

 

 

Kwon Sang-mun Sebastianus

1769-1802

 

Kwon Sang-mun Sebastianus est un laïc coréen né en 1769 à Yanggeun (Gyeonggi-do, Corée S).

Il fut décapité à Yanggeun le 30 janvier 1802 et béatifié en 2014.

Min Kŭk-ka Stephanus

(Min Geuk-ga Seutepano)

1788-1840

 

Stephanus était né en 1788 à Gyeonggi-do (Corée S), issu d’une famille noble, mais non encore chrétienne.

Après la mort prématurée de sa maman, lui, son père et ses frères furent baptisés.

Stephanus pratiqua fidèlement sa religion.

Il épousa une Catholique, qui mourut peu après. Il en épousa une autre, dont il eut une petite fille, mais toutes deux moururent à leur tour. Stephanus resta veuf.

Pour vivre, il recopiait des livres à la main. Ses façons, sa gentillesse, lui faisaient beaucoup d’amis, qu’il amenait au Christ.

Il devint catéchiste, et son zèle se développa encore plus pour gagner des âmes au Christ.

Il fut une des dernières victimes de la persécution.

Arrêté, torturé, forcé à renoncer à sa foi, le corps tout malmené et aiguillonné par toutes sortes d’objets pointus, il répondait invariablement : Je ne pourrai jamais renier Dieu, même si je suis battu dix mille fois. Si vous me relâchez, non seulement je persévérerai dans ma foi, mais même je diffuserai la foi.

On le battit encore plus. Il reçut quarante coups de bastonnade avec le «club».

Les journées qu’il passa en prison, il les mit à profit pour convaincre des apostats de se reprendre et de confesser leur foi.

On le remit en présence de la cour, on lui imposa encore trente coups de bastonnade.

Quelques jours après on le conduisit à l’endroit choisi pour son exécution, à Seoul, et il fut étranglé.

C’était le 30 janvier 1840 (d’après une source coréenne ; le Martyrologe a choisi la date du 20 janvier).

Min Kŭk-ka Stephanus a été béatifié en 1925 et canonisé en 1984.

Les Martyrs coréens sont fêtés liturgiquement ensemble le 20 septembre.

 

 

Tôma Khuông

1780-1860

 

Tôma était né vers 1780 à Nam Hòa (Hưng Yên, Vietnam).

Ayant reçu le message de l’Evangile, il se prépara au sacerdoce.

Prêtre, il fit partie d’une fraternité sacerdotale liée aux Pères dominicains (ou bien entra de facto dans l’Ordre dominicain).

Il fut plusieurs fois arrêté, mais les responsables locaux le firent libérer car ils le connaissaient bien et soutenaient son apostolat.

Quand la persécution s’intensifia, il fut impossible d’y échapper. Sommé de marcher sur la croix, le père Tôma refusa et fut mis en prison. Après quinze jours de prison, il fut accusé d’être en liaison avec les flottes française ou espagnole amarrées au-delà de l’estuaire du fleuve.

Encore une fois invité à piétiner la croix, il fit remarquer qu’à l’âge de quatre-vingt ans, il n’allait pas donner le mauvais exemple de l’apostasie à tous ceux qui avaient appris de lui à être fidèles au Christ.

Il fut condamné à mort ; la sentence fut bientôt confirmée par le roi et devait être exécutée le 30 janvier 1860.

Au lieu du supplice, se trouvait encore une croix : au lieu de la piétiner, le prêtre s’agenouilla devant et pria un instant. Puis il fut décapité d’un coup de hache, à Hưng Yên, le 30 janvier 1860.

Béatifié en 1951, le père Tôma Khuông est l’un des cent-dix-sept Martyrs du Vietnam canonisés en 1988, et qu’une fête liturgique commune célèbre le 24 novembre.

 

 

David Galván Bermúdez

1881-1915

 

David était né le 29 janvier 1881 à Guadalajara (Jalisco, Mexique) et apprit de son père le métier de cordonnier. La mère, Mariana Bermúdez, mourut dès 1884, et le père, José Trinidad Galván, se remaria avec Victoriana Medina. 

Entré à quatorze ans au séminaire de Guadalajara, il en ressortit à dix-neuf pour reprendre son travail de cordonnier et réfléchir davantage. Deux années après, il se représenta à la porte du séminaire, dont le supérieur voulut le mettre à l’épreuve. David se montra mûr, et certain de sa vocation. Il devint prêtre en 1909, à vingt-huit ans.

On le trouva tellement convaincu et convainquant, qu’il fut nommé professeur dans ce même séminaire : il enseigna le latin, la logique, le droit naturel et la sociologie.

Il fonda et dirigea aussi la revue du séminaire de 1910 à 1912, fut aumônier de l’hôpital et de l’orphelinat.

Sa sollicitude pour les pauvres se manifesta particulièrement dans son amitié pour les cordonniers de la ville, dont il organisa la corporation.

Cette activité fut tronquée lorsque les autorités arrêtèrent cent-vingt clercs du diocèse : l’évêque alors dut fermer son séminaire. David fut envoyé comme vicaire à Amátitán.

Il eut là une occasion de rappeler et de défendre la sainteté du mariage chrétien. Un officier voulait en effet épouser une jeune fille, alors qu’il était déjà marié : en termes clairs, cet homme était tenté d’adultère. Rappelons que le sixième Commandement de Dieu interdit formellement le péché d’adultère, et le Christ l’a commenté en Matthieu 5:27-30.

Le père David aida la jeune fille à refuser cette union, mais s’attira ainsi la haine de l’officier, qui le fit arrêter ; dans un premier temps, le père David fut libéré, car il n’y avait pas de motif juridique valable pour le détenir en prison.

Mais en janvier 1915, il y eut des combats entre factions à Guadalajara, et le père David alla conforter les soldats blessés. L’officier éconduit le reconnut, le fit arrêter et immédiatement condamner à mort.

David se retrouva avec un autre prisonnier. Ils allaient être fusillés. L’autre prisonnier se lamentait qu’on ne leur ait pas donné de petit déjeuner, et le prêtre lui répondit : Bah, aujourd’hui, nous allons manger avec le Bon Dieu.

Conduit contre le mur du cimetière, il remit aux soldats ce qu’il portait comme objets de quelque valeur. Il leur demanda de ne pas lui bander les yeux et, tranquillement, découvrit sa poitrine pour recevoir les balles.

Le martyre de ce Témoin eut lieu à Guadalajara, le 30 janvier 1915, lendemain du trente-quatrième anniversaire de David.

David Galván Bermúdez a été béatifié en 1992 et canonisé en 2000.

Les Martyrs du Mexique sont fêtés ensemble liturgiquement le 21 mai.

 

 

Louis Joseph Wiaux

1841-1917

 

Louis Joseph Wiaux naquit le 20 mars 1841 à Mellet, en Belgique, et fut baptisé le jour même. Ayant reçu de ses parents une éducation profondément chrétienne, appuyée d'exemples, il devint vite lui-même un modèle pour ses compagnons, particulièrement par sa dévotion à la Vierge.

Après ses études primaires, il alla travailler à l'atelier de son père, forgeron de Mellet. Peu de mois après, le Seigneur l'appela à son service.

A quinze ans, en 1856, il entra au noviciat des Frères des Écoles Chrétiennes, puis reçut l'habit religieux et le nom de Frère Mutien Marie.

Le champ de son premier apostolat catéchétique et pédagogique fut une classe d'enfants à Chimay. Pendant un an, il enseigna ensuite à Bruxelles et, en 1859, fut transféré au Collège de Malonne, où il resta jusqu'à sa mort.

Ayant trouvé des difficultés d'ordre professionnel, attribuables à son jeune âge et à son inexpérience, il courut le risque d'être écarté de la Congrégation comme inapte à l'apostolat de l'école. Après cette dure épreuve, il fut affecté à des activités humbles et cachées dans des fonctions plutôt modestes : surveillances, leçons élémentaires de dessin et de musique, sans être particulièrement doué pour ces deux disciplines.

Toujours obéissant et serviable, il s'appliqua à l'étude du piano, de l'harmonium et des autres instruments, et il puisa dans l'amour de Dieu, la force d'une constante assiduité au travail, et cela pendant plus de cinquante ans ! Se rappelant que sa Congrégation avait été fondée pour l'éducation chrétienne des pauvres, il demanda aux Supérieurs la faveur de se rendre à l'école gratuite, annexée au Collège, pour enseigner le catéchisme aux enfants de la classe populaire, dont il se sentait très proche : pendant de longues années, il se consacra avec une ardeur extraordinaire à leur faire découvrir les richesses de la Foi.

Pour tous ses élèves, riches ou pauvres, grands ou petits, le Frère Mutien fut un modèle, un signe de la présence de Dieu et de sa bonté. Le bien qu'il réalisa était immense, témoins les jeunes qui le connurent.

Le trait caractéristique du Frère Mutien était une obéissance, poussée jusqu'à l'héroïsme, à toutes les prescriptions de la Règle. Un des Frères qui vécut de longues années avec lui en communauté donna de lui ce témoignage : Prenez la Règle, du premier Chapitre jusqu'au dernier, et, sous chaque article, écrivez : le Frère Mutien l'a observé à la lettre ! Ce sera sa biographie la plus fidèle ! Dans une sereine et confiante adhésion à la volonté des Supérieurs, pendant plus de cinquante ans, il exécuta fidèlement les tâches qui lui furent confiées. Frère Mutien s'était fixé un choix précis : faire en tout, et avec la plus grande perfection, la volonté de Dieu.

Frère Mutien vivait constamment avec le Seigneur sans jamais perdre le sentiment de sa présence. A quatre heures et demie du matin, il était déjà à genoux devant le Tabernacle. Puis, il se rendait à l'autel de Marie. Pendant la journée, il égrenait son chapelet. Ses visites au Saint-Sacrement étaient fréquentes pendant la journée ; il y ajoutait des pèlerinages à la grotte de la Vierge de Lourdes et à d'autres lieux de dévotion.

Les élèves, témoins de son admirable piété, l'appellaient le Frère qui prie toujours. Il leur recommandait avec insistance la dévotion à l'Eucharistie et à la Très Sainte Vierge, et tous savaient que l'invitation résultait d'une pratique personnelle journalière et persévérante. En toute humilité et avec une extrême gratitude, il dira, à la fin de sa vie : Qu'on est heureux, quand on est, comme moi, sur le bord de la tombe, d'avoir toujours eu une grande dévotion à la Très Sainte Vierge ! Ce fut le dernier message de sa vie, alors qu'il entrait en agonie. Cet humble religieux eut une vie toute de prière, d'humilité, de travail et d'obéissance. 

Au matin du 30 janvier 1917, il rendit sa belle âme à Dieu. Le jour même de sa mort, on signalait des faveurs, attribuées à son intercession. Et bientôt, ce fut un défilé de pèlerins venant prier sur sa tombe. Les miracles se multiplièrent.

Frère Mutien-Marie a été béatifié en 1977 et canonisé en 1989.

 

 

Joseph Louis Marmion

1858-1923

 

Né le 1er avril 1858 à Dublin (Irlande) dans une famille nombreuse, Joseph entra au séminaire à seize ans, étudia la théologie au séminaire de Holy Cross puis à celui de la Propagande à Rome et fut ordonné prêtre en 1881.

Au retour, il s’arrêta en Belgique dans une abbaye bénédictine récemment fondée à Maredsous. Conquis par l’esprit monastique, il demanda à son évêque d’en faire partie. Mais l’évêque avait besoin de son jeune prêtre, qu’il nomma vicaire à Dundrum (Dublin), puis professeur au grand séminaire de Holy Cross, de 1882 à 1886.

Enfin l’autorisation sollicitée fut accordée : Joseph put rejoindre Maredsous, où quelques grosses difficultés l’attendaient.

Il fallait apprendre la langue wallonne ; il fallait, à trente ans, passer par le noviciat avec des confrères bien plus jeunes ; l’Irlandais devait s’habituer aux façons belges… Joseph persévéra.

Il fit la profession en 1891 et prit le nom de Columba (un saint irlandais, v. 9 juin).

Dom Columba fut chargé de prêcher dans les paroisses du secteur, puisqu’il était déjà prêtre ; mais il fut aussi nommé assistant du maître des novices - avec lequel il s’entendait plutôt mal…

En 1909, Dom Columba fut élu abbé pour la centaine de moines de Maredsous. Sa devise fut : Prodesse magis quam præesse (Plutôt servir que dominer). Le nouvel abbé devait diriger les études des jeunes moines, enseigner la théologie.

L’abbaye comportait en plus : deux écoles et des publications. Don Marmion y fit installer le courant électrique et le chauffage central.

Le monastère connut un grand rayonnement. Dom Columba fut aussi aumônier pour les Carmélites, travailla à la réunion de communautés anglicanes à l’Eglise romaine, prêcha des retraites en Belgique et au Royaume-Uni, fut le confesseur du cardinal Mercier, participa à la fondation de l’abbaye du Mont César (Louvain).

Et les vocations affluaient.

Le gouvernement belge proposa aux moines de Maredsous de prendre en charge la mission au Katanga, mais c’est l’abbaye de Saint-André (Bruges) qui assuma le travail.

Lors de la guerre mondiale, les novices furent déplacés à l’abbaye irlandaise d’Edermine. Après la guerre, il fut question d’une fondation en Terre Sainte, en remplacement du monastère de la Dormition à Jérusalem, mais Dom Marmion ne put réaliser ce rêve.

En 1920, il reçut la visite de la reine Elizabeth d’Angleterre, qui appréciait son travail et son influence. Mais sa santé baissait.

En 1922, il remplaça l’évêque de Namur pour le pèlerinage à Lourdes. Cette année-là, l’abbaye fêtait son cinquantenaire. Dom Marmion y était abbé depuis trente-cinq ans.

Une vilaine grippe l’emporta, le 30 janvier 1923. Il mourut en murmurant : Jésus, Marie.

Dom Columba Marmion a été béatifié en 2000.

 

On a de lui des ouvrages tirés de ses enseignements : 

Le Christ, vie de l’âme

Le Christ en ses mystères

Le Christ, idéal du moine

Carmen Marie Anne García Moyon

1888-1937

 

Carmen naquit le 13 septembre 1888 à Nantes (Loire-Atlantique), avant-dernière des cinq enfants d’un père espagnol et d’une mère française. C’est cette situation qui est à l’origine du surnom de Carmen, la Francesita, la petite Française.

Le père, José García, s’était exilé après avoir participé à la guerre civile de 1872-1876 du côté «carliste» ; la mère s’appelait Marie Joséphine Octavie Moyon, et ce nom ne doit donc pas porter d’accent sur le o, comme on le voit parfois dans les textes espagnols.

Vers 1900, la famille revint s’installer à Barcelone, où moururent les deux jeunes garçons, puis à Sogorg (Castellón), le pays d’origine du père. C’est là que Carmen rencontra les Sœurs Tertiaires Capucines de la Sainte Famille, où elle demanda son admission en 1917.

Après six mois de postulat, le noviciat commença en 1918, et Carmen prit le nom de Esperanza de Nantes. De ces deux années, on ne sait pratiquement rien, car les archives de la Congrégation furent détruites dans l’incendie de 1936.

Ce qui est certain, c’est qu’au terme de cette étape, ni elle ni sa compagne (Asunción) ne renouvelèrent leurs vœux et choisirent un mode de vie, toujours consacrée à Dieu, mais dans l’activité et le témoignage au milieu du monde.

Elles s’installèrent à Manises (Valencia) de 1921 à 1925, où elles travaillèrent au four de Aliaga, puis à Torrent, non loin des pères Tertiaires Capucins Amigoniens.

Au premier étage de leur maison s’installa Asunción, désormais mariée, tandis que Carmen restait au rez-de-chaussée, recevant des jeunes filles pour leur enseigner la broderie, la couture et la confection. C’était l’occupation principale, «officielle», dont profitait Carmen pour faire passer un message évangélique, un enseignement chrétien, puis tout ce monde se transportait joyeusement chez les Pères pour nettoyer l’église, entretenir les ornements, repasser les aubes et les linges sacrés…

A ces saintes occupations, Carmen ajouta celle de la Pieuse Union de Saint Antoine de Padoue, dont elle fut pratiquement la fondatrice, y ayant adhéré dès que son fondateur la proposa en 1934. Elle organisa l’association, en fut la trésorière et la guide infatigable.

Dès avant la guerre civile, les éléments anti-cléricaux de Torrent firent abattre la croix qui dominait le Calvaire ; Carmen n’hésita pas un instant à la remplacer par une autre, et à aller protester avec ses compagnes auprès des autorités. Un courage qui déjà la faisait «ficher».

Le 24 juillet 1936, le couvent des Pères fut évacué et incendié ; tout en continuant la formation et l’enseignement des jeunes filles, Carmen organisa des visites pour apporter des vêtements, des vivres, du soutien psychologique, l’Eucharistie, à tous les Chrétiens en difficulté.

Le comité révolutionnaire de Torrent avait émis une instruction - peut-être l’unique dans toute l’Espagne - de ne faire aucun mal aux femmes de Torrent. Il est établi qu’aucune femme ne subit le martyre à Torrent ; aucune - une tout de même, Carmen, justement. Voici comment.

En janvier 1937, une jeune fille demanda à Carmen de lui tailler une robe de mariage et Carmen, sans aucune arrière-pensée, lui fit remarquer que pour le moment, le mariage ne pourrait se faire qu’à la mairie, mais qu’en attendant un peu, elle pourrait aussi se marier à l’Eglise. La fille alla le dire à son fiancé, qui alla le dire au Comité, qui envoya deux voitures et six hommes à la porte de Carmen, au soir du 30 janvier. Ce sont eux mêmes qui, le soir, racontèrent comment ils s’y prirent : les faits furent de nouveau confirmés lors du procès qui eut lieu plus tard.

L’arrestation fut mouvementée. Carmen tenta de se défendre, tandis que le petit garçon qui se trouvait alors près d’elle, s’accrochait à ses jambes, et que la voisine s’approchait pour l’aider. Un milicien lui pointa le fusil devant la poitrine, et Carmen n’avait plus qu’à se rendre.

Les deux voitures partirent en direction de Montserrat, jusqu’au lieu-dit Barranc de les Canyes. Les miliciens tentèrent de la violer, mais Carmen leur résista encore plus violemment que lors de son arrestation, hurlant Vous me tuerez avant de me violer. Alors, ils la sortirent de la voiture, lui versèrent de l’essence de la tête aux pieds et mirent le feu.

Les bourreaux reconnurent que le spectacle les remplit d’horreur et de dégoût, voyant cette torche ardente qui s’agitait sous leurs yeux. Carmen cria plusieurs fois Vive le Christ Roi, avant de s’écrouler à terre.

Carmen fut ainsi brûlée vive pour sa foi inébranlable, le 30 janvier 1937.

Dès la fin des hostilités, son amie Asunción chercha à dénoncer cet assassinat aux autorités, qui répondirent d’abord qu’on ne pouvait rendre justice parce que la Francesita n’était pas du pays ; puis les témoins n’osèrent pas parler ni même se présenter, de sorte que les assassins eux-mêmes, qu’on avait pourtant bien reconnus et arrêtés, furent remis en liberté.

Pour l’Eglise, les choses avaient une autre importance : Carmen avait donné sa vie en témoignage de sa fidélité au Christ, c’était une authentique martyre de la foi. 

Elle fut béatifiée en 2001.

 

 

Zygmunt Pisarski

1902-1943

 

Zygmunt (Sigismond) naquit le 24 avril 1902 à Krasnymstawie, de Stanisłas, un simple maçon, et Władysława Banszkiewiczów, qui eurent trois enfants.

Après ses études à Włocław, il entra au Grand séminaire de Lublin (1921) et fut ordonné prêtre en 1926.

Il exerça le ministère sacerdotal successivement à Modliborzyce, Soli, Zamchu, Trzęsinach (1930), Perespie (1932), finalement à Gdeszyn, en 1933.

A Zamchu, la situation était tendue, car la paroisse était habitée par beaucoup d’orthodoxes, émigrés là à la suite des conflits. L’abbé Zygmunt réussit à en amener quelques-uns dans l’Eglise romaine. 

A Trzęsinach, une autre cabale motiva une enquête ecclésiastique, qui lava l’abbé Zygmunt de tout soupçon.

A Gdeszyn, l’abbé Zygmunt trouva des Polonais catholiques, mais aussi des Ukrainiens orthodoxes et des Juifs. Il fallait aimer et protéger tout ce peuple.

Son activité était intense, comme catéchiste d’abord, mais aussi pour organiser l’Action Catholique, l’association du Rosaire vivant… Il chercha à rapprocher tous ses «paroissiens» de religions différentes dans une amitié réciproque, une entr’aide fraternelle, une prière commune.

Au début de la Seconde guerre mondiale, les Orthodoxes prirent possession de l’église, obligeant l’abbé Zygmunt à organiser la liturgie catholique dans le presbytère. Puis les nazis le surveillèrent de près ; on lui conseilla de partir, mais le fidèle pasteur refusa d’abandonner ses brebis.

Les Nazis lui demandèrent de dénoncer ou livrer les partisans bolcheviks qu’il connaissait, ceux qui avaient confisqué les clefs de l’église. Il refusa, sans parti pris, uniquement pour sauver des vies, répondant simplement : Je ne sais pas, je ne peux pas.

Les Nazis le maltraitèrent, le frappèrent à la tête et à la joue avec la crosse d’un pistolet. Les bourreaux le mirent en face d’un groupe d’Ukrainiens et de communistes qu’ils avaient arrêtés, mais l’abbé Zygmunt n’ouvrit pas la bouche. Tous furent alignés le long de la route qui traverse le village et, sous les yeux des habitants, ils furent tous abattus. 

Le père Pisarski reçut une première balle dans le dos puis, tentant de se relever, en reçut une autre dans la tête.

C’était le 30 janvier 1943, à Gdeszyn.

L’abbé Zygmunt, martyr de la Charité chrétienne, fut béatifié en 1999.

 

 

Maria Bolognesi

1924-1980

 

Maria naquit le 21 octobre 1924 à Bosaro (Rovigo, Italie NE), de père inconnu.

Sa mère, très pauvre, dut plusieurs fois emménager dans des logements de fortune où tout manquait.

A cinq ans, Maria se consacra entièrement au Christ, et renouvela cette offrande au moment de sa Première communion.

Vers 1930, elle fut adoptée par un certain Giuseppe Bolognesi. D'autres petits frères naîtront.

Maria put aller un peu à l'école, mais elle n'avait ni cahier ni crayon. Elle dut quitter l'école durant l'hiver, pour travailler avec sa « famille ». Après avoir redoublé deux années, elle quitta l'école à neuf ans.

La vie au foyer n'était pas rose. Le père adoptif était violent et sévère. Maria, elle, obéissait en silence, docile, généreuse. Elle aidait sa mère à la maison et la remplaçait même pour s'occuper des petits frères ; elle aidait aussi son « père » aux champs, faisant des travaux beaucoup trop pénibles pour elle.

Epuisée, mangeant insuffisamment, elle eut la santé altérée, surtout après ses vingt ans.

Pour apporter de la nourriture à la maison, elle alla pêcher. Là où elle jetait la ligne, elle trouvait toujours suffisamment de poisson pour toute la famille.

Entre 1940 et 1942, elle souffrit près de vingt mois un état de réelle possession diabolique, qui la fit souffrir horriblement. On la calomnia.

L'épreuve s'acheva par une rencontre spéciale avec Jésus-Christ, une extase durant laquelle elle reçut une mission divine toute spéciale. Elle devait se dévouer totalement au prochain, tout en restant dans le monde, en participant à la Passion douloureuse du Christ. 

D'autres âmes ont reçu des missions semblables durant le 20e siècle, qui restent dans la discrète attente que l'Eglise se prononce sur ces situations mystiques.

En 1942, Maria reçut du Christ un anneau en signe de « fiançailles » ; en 1955, elle recevra à la place un anneau en or massif, en signe du mariage mystique. Entre ces deux dates, Maria vivra de façon étonnamment réelle le couronnement d'épines, la blessure au côté, la flagellation, la blessure à la main droite, la blessure aux pieds, la blessure à la main gauche...

Pour alléger le budget de sa famille, Maria quittera le foyer familial et s'installera dans une autre famille qui l'accueillit avec bonté, de 1946 à 1953.

A partir de 1947, Maria, qui n'avait fait aucune étude, recueillit les enfants de la campagne : elle les instruisait, les éduquait, pendant que leurs mamans, soulagées, pouvaient vaquer à leurs travaux aux champs.

A la suite d'un vœu mystérieux, elle porta une longue robe noire, comme si elle était en deuil, et souffrit en silence les observations ou les calomnies de quelques têtes fortes du village.

En mars 1948, trois voyous la battirent en pleine campagne. Sans se défendre, mais en s'abandonnant totalement à Jésus-Christ, elle fut laissée là, tout endolorie, mais intacte, et pardonnant sereinement à ces trois inconnus.

En 1951, quoique ne sachant pas nager, elle se jeta à l'eau pour sortir un petit garçon qui allait se noyer. Elle sauva l'enfant, mais resta « seulement » atteinte des voies respiratoires.

Au milieu de ces événements, Maria souffrit sans cesse de maladies graves : pneumonies, bronchopneumonies, ophthalmie chronique, rhumatismes, sciatiques, laryngites, pharyngites chroniques...

Toute sa vie fut ainsi marquée par la piété, mais surtout par la souffrance. Sa vocation fut d'unir ses douleurs à celles de Jésus crucifié.

Sa grandeur morale fut de plus en plus convaincante ; on l'appela, elle se déplaça du nord au centre de l'Italie. On la conduisit, puis elle put se déplacer seule, ayant appris à conduire et ayant reçu le cadeau d'une voiture personnelle, offerte par son père naturel, qu'elle finit par retrouver et convertir.

Travaillant sans cesse pour les autres, elle entreprit en 1969 la construction d'une maison de convalescence pour assister les personnes sortant de l'hôpital. Mais cette entreprise fut pour elle un nouveau calvaire.

En 1971, elle eut un infarctus, qui l'obligea à réduire ses mouvements et à rester chez elle beaucoup plus souvent. Elle continua cependant de recevoir, de téléphoner, de consoler, installée au premier étage de cette maison de convalescence encore inachevée. Jésus lui avait caché que la première convalescente serait elle ! Elle put cependant recueillir des tonnes de vêtements pour les pauvres. La maison existe toujours actuellement. 

Maria mourut en odeur de sainteté à Rovigo le 30 janvier 1980.

Elle a été béatifiée en 2013.

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29 janvier 2024 1 29 /01 /janvier /2024 00:00

29 JANVIER

 

II.

S Sarbel, prêtre païen converti à Edesse, scié en deux, puis décapité avec sa sœur ste Bébaia.

S Constantius, premier évêque à Pérouse et martyr.

IV.

S Seuste, martyr à Todi avec d’autres. 

Ss Papias et Maurus, soldats martyrs à Rome.

S Valerius, évêque à Trèves.

Ss Iuventinus et Maximinus, officiers de la garde impériale, martyrs à Antioche.

Ste Sévère, martyre en Toscane, avec sa mère Seconde, et ses frères Marc et Calendin.

S Aphraates, perse, anachorète à Antioche de Syrie.

V.

S Sulpice-Sévère, ami de s.Paulin de Nole, et de s.Martin dont il écrivit la vie ; on dit qu’ayant compris avoir parlé dans un sens hérétique, il s’imposa le silence jusqu’à la mort.

VI.

S Gildas le Sage, écossais venu en Houat, fondateur et abbé à Rhuys, patron de la ville et du diocèse de Vannes.

S Aquilin, bavarois, venu à Milan pour fuir l’épiscopat, martyr des ariens qu’il tentait de convertir (VIII ?).

S Sulpice-Sévère, évêque à Bourges, différent de celui du même nom (ci-dessus).

VII.

S Bacule, évêque à Sorrente, dont il est un des protecteurs.

VIII.

S Arnoul (Arnulphe), martyr à Cysoing : il s’était exposé à défendre seul son vieux seigneur contre ses ennemis, qui le suspendirent à un arbre.

?

S Julien l’Hospitalier, un napolitain qui, avec son épouse, fit une longue pénitence après avoir tué par erreur ses propres parents.

XII.

B Gélase II, pape (1118-1119) : bénédictin au Mont-Cassin, mort à Cluny, forcé de s’exiler à cause de l’empereur.

XIV.

Bse Villana de’ Botti, épouse très mondaine à Florence, puis tertiaire dominicaine, mystique.

XIX.        

Bx Gim Gye-wan Simon, Son Gyeong-Yun Gervasius et Yi Gyeong-do Carolus, laïcs coréens martyrs, par décapitation, béatifiés en 2014.

XX.

B Bronisƚaw Markiewicz (1842-1912), prêtre polonais, devenu salésien en Italie (du temps de s.Giovanni Bosco), ardent apôtre des jeunes, fondateur pour eux de deux Instituts de Saint-Michel-Archange, béatifié en 2005.

B Daniel Altabella Gracia (1911-1939), frère mariste espagnol martyr près de Gerona, béatifié en 2013.

Bse Bolesƚawa Maria Lament (1862-1946), polonaise, fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Sainte Famille, pour la conversion des orthodoxes et l’éducation des jeunes filles, béatifiée en 1991.

Sarbel d’Edesse et Bebaia

† 113

 

Sarbel était un prêtre païen, très en vue, à Edesse (Syrie). 

Alors qu’il était en train de présider une grande solennité en l’honneur des idoles avec un grand concours de foule, l’évêque d’Edesse, Barsimée (v.30 janvier) s’approcha de lui et l’invita respectueusement à croire plutôt au vrai Dieu, et qu’ainsi il pourrait amener à la vraie Foi toute cette foule.

Sarbel songea d’abord aux avantages humains qu’il perdrait à adhérer à la doctrine d’un «brigand» mort depuis bien longtemps. Mais les douces paroles de l’évêque l’avaient profondément impressionné. Le lendemain, il vint trouver Barsimée en lui demandant de prier pour lui. Même, sachant que la persécution menaçait, il lui demandait le baptême.

Barsimée eut l’inspiration d’accéder à la demande de Sarbel ; il baptisa en même temps la sœur de ce dernier, Bebaia. Grand émoi dans toute la ville. Sarbel, immédiatement convoqué par le juge, s’affirma franchement chrétien. Patiemment, il supporta toutes sortes de tortures et fut mis en prison pendant deux mois.

Passé ce délai, il fut à nouveau interrogé et torturé. Sa foi resta inébranlable. La sentence fut prononcée : … Qu’on mette un frein aux lèvres de ce blasphémateur, que l’on scie son corps en deux et, quand on le verra sur le point d’expirer, qu’on lui tranche la tête.

Le récit ancien ajoute que le saint Athlète parut ne pas ressentir les horreurs de ce cruel supplice.

Au terme de ce supplice, Bebaia s’approcha avec un grand drap pour éponger le sang du Martyr et s’écria : Que mon âme soit unie à la tienne auprès du Christ que je connais et en qui je crois ! 

Immédiatement dénoncée, elle fut immédiatement décapitée.

Ce double martyre eut lieu, apparemment, la quinzième année de Trajan et la troisième d’Abgar (sans doute Abgar VII bar Ezad), donc en 113.

Saint Sarbel d’Edesse est commémoré avec sa sainte sœur Bebaia le 29 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Constantius de Pérouse

† 178

 

Constantius était un jeune chrétien qui faisait l’admiration de l’Eglise pour son esprit de mortification et surtout pour sa générosité envers les pauvres.

Vers trente ans, il fut appelé à être le premier évêque de Pérouse.

Evêque rempli de zèle, il accomplit son ministère avec sa ferveur accoutumée. 

Une première fois, sous l’empereur Marc-Aurèle, il fut arrêté pour avoir refusé de sacrifier aux idoles. On le soumit à une dure flagellation et on l’enferma dans les thermes, dont on poussa la chaleur à la plus extrême température, mais Constantius n’en éprouva aucun mal. Au contraire, il toucha par sa parole aimable ses propres gardiens qui, pour lui permettre de les enseigner plus complètement, le mirent en liberté.

Constantius fut arrêté une seconde fois. On le condamna à marcher sur des charbons incandescents ; ni cela ni les autres tortures ne le firent renier la Foi au Christ. Cette fois-ci, la Providence délia ses chaînes et le fit sortir.

Une troisième fois, Constantius fut arrêté chez un certain Anastasius, et fut décapité avec lui, non loin de Foligno, un 29 janvier, vers 178.

Des prodiges accompagnèrent sa sépulture.

Saint Constantius de Pérouse est commémoré le 29 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Papias et Maurus de Rome

† 304

 

Papias et Maurus étaient deux soldats romains, qui furent convertis par le pape s.Marcel (v. 16 janvier).

Jetés en prison, ils furent torturés. On leur jeta des pierres, on les frappa à coups de bâton, on les déchira avec des fouets garnis de plombs ; rappelons que les fouets étaient constitués de lanières de cuir, fines et aussi coupantes que des couteaux. 

Les deux Martyrs expirèrent sous les coups, un 29 janvier vers 304.

Saints Papias et Maurus de Rome sont commémorés le 29 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Valerius de Trèves

† 320

 

Valerius semble avoir été le second évêque de Trèves, après s.Eucharius (v. 8 décembre).

L’édition actuelle du Martyrologe a supprimé l’expression qui le faisait disciple de s.Pierre, ce que les historiens n’arrivaient pas à concilier avec d’autres données historiques. En effet, d’après les dates probables des autres évêques de Trèves, Eucharius aurait dû vivre un peu plus de deux cents ans…

On établit cependant sa mort aux environs de 320.

Saint Valerius de Trèves est commémoré le 29 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Iuventinus et Maximinus d’Antioche de Syrie

† 363

 

Iuventinus et Maximinus étaient deux officiers distingués de la garde de Julien l’Apostat. Durant la marche de l’armée contre les Perses, il leur arriva de faire des réflexions sur les lois impies édictées contre les chrétiens et ils ajoutèrent qu’ils préféreraient mourir que de voir profaner les choses saintes. On se dépêcha de les dénoncer à Julien, qui s’empressa de sévir contre eux.

Il commença par confisquer leurs biens et les fit jeter en prison à Antioche (de Syrie).

Informé de la sympathie que les habitants témoignaient aux prisonniers, Julien fit cruellement flageller les deux officiers puis, impuissant à fléchir leur constance à confesser Jésus-Christ, il les fit décapiter.

Six mois plus tard, Julien mourait.

On a un discours de s.Jean Chrysostome (v. 14 septembre) sur eux, peu de jours après celui sur s.Babylas (v. 24 janvier).

Saints Iuventinus et Maximinus sont commémorés le 29 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Aphraates le Perse

† 378

 

Aphraates était d’une famille de Perse idolâtre ; parmi ses ancêtres il y avait des mages, de ceux rigoureusement opposés à l’influence chrétienne.

Il reçut donc une formation qu’on appellerait aujourd’hui laïque, mais il eut l’occasion de connaître la religion chrétienne et, pour mieux la pratiquer, quitta la maison, la famille, la richesse, et s’établit aux environs d’Edesse, seul dans une petite maison, cultivant les saintes vertus et combattant les tentations de l’Ennemi.

Après beaucoup de combats victorieux, il vint alors dans les années 360 près d’Antioche de Syrie. Son style de vie était très rigoureux : un ami lui apportait le nécessaire pour se vêtir (une tunique qui dura, on va le voir, jusqu’à seize années) et se nourrir, ce qui consistait en un peu de pain après le coucher du soleil ; quand il fut âgé il ajouta quelques herbes.

Il ne fit jamais entrer chez lui que des hommes, jamais de femmes : pour s’adresser à celles-ci, il sortait de sa maison.

Aphraates apprit ce qu’il lui fallait de grec pour se faire comprendre et commença à s’adresser aux habitants de la région, leur parla du vrai Dieu. Bientôt ce fut un défilé de nombreuses personnes de toutes conditions qui voulurent l’entendre : magistrats, militaires, savants…

Le préfet lui-même lui apporta de Perse une belle tunique ; avec beaucoup de déférence, Aphraates expliqua qu’il ne pouvait se séparer de son ami (l’ancienne tunique vieille de seize ans) pour en prendre un autre.

Survint l’intervention de l’empereur Valens dans les discussions théologiques, son parti pris pour les thèses ariennes et de conséquence son combat contre les prélats fidèles à la Doctrine trinitaire. Aphraates sortit alors de sa maison, se joignit à deux colonnes de la Foi, Flavien et Diodore, plus tard aussi à Julien Sabas, pour prêcher la Vérité avec l’appui de l’Ecriture, de sa parole, confirmée par ses vertus et ses miracles. Il se trouva bientôt en face de Valens avec lequel il eut une conversation célèbre, où Valens resta sans réponse.

Valens commença par demander à Aphraates pourquoi donc il se permettait de quitter sa solitude. Aphraates lui présenta une petite parabole : si une vierge solitaire apprenait que la maison de son père était en flammes, elle se précipiterait pour aider à éteindre l’incendie : or Valens avait mis le feu dans la Maison de Dieu, et Aphraates s’efforçait de l’éteindre. 

L’eunuque présent menaça Aphraates, renouvelant l’attitude du garde de Caïphe (cf. Jn 18:22), mais ce fut l’eunuque qui mourut, six mois plus tard, ébouillanté dans une cuve d’eau où il tomba. Valens n’osa exiler Aphraates, d’autant plus qu’il fut témoin de ses miracles.

Aphraates guérissait des malades par l’application d’un peu d’huile et d’eau, avec le signe de la Croix. Il en donna aussi à un brave paysan, dont l’unique champ était menacé par une invasion de sauterelles, et les bestioles s’arrêtèrent devant la sainte «barrière» que l’homme versa à l’entrée de son terrain.

Aphraates mourut fort âgé, un 29 janvier, peut-être en 378.

Saint Aphraates le Perse est commémoré le 29 janvier dans le Martyrologe Romain.

Gildas le Sage

494-570

 

Gildas s’appelle en breton Gweltaz. Il naquit vers 494 en Ecosse dans l’ancien royaume septentrional de Strathclyde, un des cinq enfants de Caunus ou Cauuus ; ses frères s’appelaient Cuillus, un homme d’armes, Mailocus, un fondateur de monastère, Egreas et Allæcus, deux moines, et sa sœur Peteona, moniale.

Il reçut sa formation auprès de saint Ildut (v. 6 novembre) à Llantwit (Pays de Galles), en compagnie des saints David, Samson de Dol et Pol de Léon (v. 26 juin, 28 juillet et 12 mars).

Puis il aurait fait un premier séjour en Irlande, où il fut en relations avec Brigit de Kildare (v. 1er février), à laquelle il envoya une clochette de sa fabrication.

Ordonné prêtre - on ne nous dit pas par qui ni où - il alla prêcher dans le nord de la Grande-Bretagne. Après quoi, il aurait fait un deuxième voyage en Irlande (à moins qu’il faille le localiser plus tard, vers la fin de sa vie), à Rome et à Ravenne.

C’est alors qu’il vint en Armorique, vers 524, dans l’île de Houat, où il goûta les consolations de l’Esprit dans la lecture de l’Ecriture sainte, la prière et la méditation. Quand il cédait au sommeil, il appuyait sa tête sur une pierre, dont on reparlera. La population vint le voir, l’écouter, l’admirer : Gildas fonda alors le monastère de Rhuys, sans oublier de céder à la grâce de Dieu, qui lui fit opérer des miracles.

Des textes hagiographiques de périodes plus tardives présentent d’autres faits, ou une autre succession des faits de la vie de Gildas, mais semblent moins dignes de confiance.

A la fin de sa vie, sachant que les moines allaient se «disputer» ses reliques, il leur demanda de laisser son cercueil avec la pierre qui lui servait d’oreiller, sur une barque qu’on abandonnerait dans l’océan. 

Gildas mourut le 29 janvier 570.

Les moines suivirent ses recommandations. Peu après, l’un d’eux eut la révélation de l’endroit où les vagues avaient conduit l’esquif : c’était une petite chapelle nommée Eroest, ou maison de la Croix. La dépouille de saint Gildas fut alors ramenée à Rhuys ; plus tard, par crainte des Normands, on la transféra à Bourg-Dieu-sur-Indre (Châteauroux).

L’abbaye de Rhuys adopta la règle bénédictine et fut prospère ; Abélard en fut abbé en 1125. Vendue en 1796, l’abbaye fut reprise en 1824 par les Sœurs de la Charité de Saint-Louis, qui s’y trouvent encore.

Saint Gildas, commémoré au Martyrologe le 29 janvier, est patron de la ville de Vannes (qui est aussi sous la protection de s.Vicente Ferrer, v. 5 avril).

 

 

Sulpice Sévère de Bourges

† 591

 

Une confusion existe entre deux Sulpice Sévère, qui se trouvaient au même jour dans le Martyrologe. L’actuelle édition en a supprimé un, le disciple de saint Martin (v. 11 novembre) et ami de s. Paulinus de Nole (v. 22 juin), et qui mourut au début du 5e siècle.

Le nôtre naquit au 6e siècle, d’une famille sénatoriale d’Aquitaine, et fut très versé dans la poésie et l’éloquence.

En 584, il occupait une place très importante dans sa province, quand il fut préconisé par le roi Gontran pour être évêque de Bourges. Il fut donc préféré à d’autres candidats, dûment formé et finalement consacré.

Sulpice fut en relations très amicales avec s. Grégoire de Tours (v. 17 novembre), qui fit l’éloge de sa sagesse, de sa sollicitude pastorale, de son zèle pour la discipline ecclésiastique.

Le nouvel évêque de Bourges assista au concile de Mâcon en 585, réunit celui de Clermont.

Il mourut, chargé de mérites, en 591.

L’actuel Martyrologe le mentionne au 29 janvier.

Gelasius II, pape

1118-1119

 

L’unique année du pontificat de Gélase II fut des plus dramatiques.

Giovanni Gaetano était fils de Crescenzio de Fondi et naquit à Gaeta en 1058.

Renouvelant le geste d’Elqana et Anna (1S 1), les pieux parents de Giovanni le confièrent tout jeune à l’abbaye bénédictine du Mont-Cassin, où il devint moine.

Le pape Urbain II l’appela pour lui confier la chancellerie de l’Eglise romaine, et Pascal II le créa cardinal. Cette confiance du pape se manifesta encore plus lorsque les cardinaux choisirent Giovanni pour lui succéder, comme cent soixante-et-unième pape.

Giovanni reçut alors le nom de Gélasius II, car il y avait déjà eu un Gélasius au 5e siècle.

A peine élu, Gelasius fut assailli par une faction hostile et jeté dans une cave, avec quelques cardinaux. La population alertée réclama le Pontife, qui fut quand même libéré et solennellement introduit à la basilique de Saint-Jean-de-Latran.

Mais l’empereur Henri V fut informé de l’affaire et marcha sur Rome. Une nuit, le cardinal Ugo d’Alatri réveilla le pauvre pape déjà sexagénaire, le prit sur ses épaules, rejoignit Ostie et s’embarqua pour Gaeta : c’est là que Gélase fut couronné.

Le nouveau pape réunit un concile à Capoue, où furent excommuniés Henri V et l’antipape qu’il avait fait élire (Grégoire VIII). Henri V s’était fait couronner empereur par «son» pape, et cherchait à conquérir d’autres places, mais fut mis en déroute par une coalition normande qui le renvoya en Germanie.

Rentré secrètement à Rome, Gélasius dut à nouveau se réfugier, à Pise cette fois, car une nouvelle émeute le menaçait à Rome. Il gagna alors Gênes et la France.

Il aborda à Saint-Gilles sur le Rhône, gagna Maguelone, où le reçurent les envoyés du roi Louis VI. 

Le pape sentit arriver la fin de ses jours. Il se fit porter à l’abbaye bénédictine de Cluny, où il mourut le 29 janvier 1119.

Gelasius II n’est pas inscrit au Martyrologe romain. Les Bénédictins le considèrent comme bienheureux.

Son successeur fut Calliste II.

 

 

Villana de’ Botti

1332-1360

 

Villana (ce prénom ne doit pas nous faire penser à notre adjectif français, mais à «une personne habitant une villa, une maison de campagne») - Villana, donc, naquit en 1332 à Florence (Italie C), fille d’Andrea, un riche marchand et magistrat.

A treize ans, entraînée par ses pieuses lectures, elle tenta de quitter la maison et d’aller frapper à la porte d’un couvent, mais on la ramena bien vite au domicile familial.

Après la cruelle épidémie de peste noire (1348), quand la vie reprit son cours de plaisirs et de fêtes, Andrea s’employa à marier sa fille avec Rosso di Piero Benintendi. Villana adopta alors un style de vie très mondain, cultivant le soin des parures élégantes et coûteuses.

Un jour qu’elle se regardait dans son miroir, elle y vit un monstre épouvantable, moitié femme, moitié démon, couronné de serpents. Affolée, elle changea de miroir, mais contempla la même chose. Complètement désemparée, elle se mit les habits les plus simples qu’elle put trouver et se précipita à l’église des Dominicains, où elle fit une confession de toute sa vie mondaine. Ayant reçu l’absolution, elle ne désira rien d’autre que racheter le temps qu’elle avait perdu et même aller au-devant des humiliations et réparer ainsi les mauvais exemples qu’elle avait donnés.

Elle désira se faire ermite. Mais son mari s’y opposa fermement. Son confesseur lui conseilla de demeurer à la maison et de se sanctifier par la pratique héroïque de ses devoirs d’état. Ce qu’elle fit.

Elle reçut l’habit du Tiers-Ordre dominicain, mais le porta en-dessous de ses vêtements. Elle s’habitua à lire les épîtres de saint Paul, à veiller, à jeûner, à soulager les pauvres, tentant même d’aller humblement mendier pour eux dans les rues.

Dieu la favorisa de grâces particulières. Elle eut des extases, surtout pendant la Messe. On remarqua souvent une extraordinaire lumière dans sa chambre : elle recevait la visite de Notre-Dame ou de quelque autre Saint. Elle fut célestement informée des malheurs qui s’abattraient sur son père, qui perdit sa fortune et devint malade : elle l’assista avec amour et l’aida à se préparer à la mort. Elle-même eut beaucoup à souffrir, ce qu’elle supportait patiemment en esprit d’expiation.

On la méprisa et on la calomnia : elle laissa dire, supportant aussi ces humiliations en esprit de pénitence.

A ses derniers moments, elle dut encore lutter contre le Démon, qui se présentait à elle sous la forme d’un religieux vénérable, et elle le mit en fuite. Ayant ensuite reçu le Sacrement des Malades et le Viatique, elle se fit lire le récit de la Passion et, aux mots Il inclina la tête et rendit l’esprit, elle s’endormit doucement. Son corps exhala alors un indicible parfum, et cela dura plus d’un mois.

Son mari reçut des grâces lui aussi. Il racontait volontiers que, lorsqu’il se sentait découragé, il allait dans la chambre de son épouse et y retrouvait des forces.

La date exacte de la mort de Villana a été l’objet de recherches. Le Martyrologe a finalement opté pour le 29 janvier de 1360.

Le culte immémorial de la bienheureuse Villana a été confirmé en 1824.

 

 

Gim Gye-wan Simon

? -1802

 

Gim Gye-wan Simon est un laïc coréen né à Seoul (Corée S).

Il fut décapité à Seoul le 29 janvier 1802 et béatifié en 2014.

 

 

Son Gyeong-Yun Gervasius

1760-1802

 

Son Gyeong-Yun Gervasius est un laïc coréen né en 1760 à Seoul (Corée S).

Il fut décapité à Seoul le 29 janvier 1802 et béatifié en 2014.

 

 

Yi Gyeong-do Carolus

1780-1802

 

Yi Gyeong-do Carolus est un laïc coréen né en 1780 à Seoul (Corée S).

Il fut décapité à Seoul le 29 janvier 1802 et béatifié en 2014.

Bronisław Markiewicz

1842-1912

 

Bronisław Bonaventura était le sixième des onze enfants de Jan Markiewicz et de Marianna Gryziecka. Jan était le maire de Pruchnik (Pologne), où Bronisław naquit le 13 juillet 1842.

La famille était croyante, mais Bronisław perdit un moment la foi dans l’atmosphère anticléricale de son école. Envahi de tristesse, il chercha et pria ; il retrouva la foi avec joie, combattit encore généreusement et sentit bientôt l’appel au sacerdoce.

Après cette crise, il entra au séminaire de Przemyśl (1863) et fut ordonné prêtre en 1867, en la fête de Notre Dame des Douleurs (15 septembre). Ce même jour fut aussi ordonné Józef Sebastian Pelczar, qui sera bientôt son propre évêque (v. 28 mars).

Il fut en exercice à Harta et à la cathédrale de Przemyśl pendant six ans : un de ses soucis était la présence au confessionnal, ainsi qu’auprès des prisonniers, qu’il évangélisa avec amour. Il allait dans les hôpitaux, dans les casernes… Il luttait contre l’alcoolisme, s’intéressait aux paysans et à leurs techniques de culture, et fonda pour eux une coopérative agricole ainsi qu’une Mutuelle d’épargne et de crédit.

Il compléta sa formation aux universités de Lviv et de Cracovie puis retrouva l’activité paroissiale à Gać, et Błażowa (1875-1882).

Nommé professeur de théologie en 1882, il enseigna au séminaire pendant trois ans.

Conquis par l’idéal de saint Giovanni Bosco (v. 31 janvier), il le rejoignit en 1885, entra dans l’Institut salésien et y fit les vœux en 1887. C’est là qu’il fit la connaissance du successeur de saint Giovanni Bosco, Michele Rua et d’un autre Polonais salésien, August Czartoryski (v. 6 et 8 avril).

En 1889, la tuberculeuse le conduisit aux portes de la mort, mais il guérit.

En 1892 il revint en Pologne où il desservit la paroisse de Miejsce Piastowe et commença une intense activité en faveur des jeunes, en même temps qu’il donna à l’imprimerie de nombreuses publications et des pièces de théâtre. Dans un de ses écrits, il prédit l’avènement d’un pape polonais.

En 1897, il fonda la Congrégation de l’Archange saint Michel, les Micaëlites, maintenant incorporés à la famille salésienne, pour l’éducation des plus pauvres. Après les difficultés des débuts, l’institut, masculin et féminin, sera approuvé après sa mort dans les années 20.

Il mit sur pied une école pour les enfants pauvres et orphelins, où il accueillit bien vite des centaines de garçons. Il fonda en 1898 une société de formation et de travail pour les jeunes, Tempérance et Travail, avec pour base la spiritualité de saint Giovanni Bosco et la publication d’un journal ; puis il ouvrit en 1903 un orphelinat à Pawlikowice où se retrouvèrent bientôt quelque quatre-cents enfants.

Bronisław dut se démarquer des Salésiens de Turin et donner une assise indépendante à l’œuvre de Tempérance et Travail. Il envoya des jeunes à l’Université Grégorienne de Rome. 

Il y eut des frottements avec l’évêque : Bronisƚaw voulait faire entrer certains de ses jeunes au séminaire diocésain, mais l’évêque s’y opposait, car les garçons n’avaient pas leur baccalauréat ; en outre, il prétendait que ces jeunes clercs quittassent leur habit et entrassent dans quelque autre congrégation. On vit alors les bienfaits d’une humble obéissance : devant l’obéissance unanime des jeunes, tous en civil, poursuivre leurs études à Cracovie, l’évêque fut ébranlé et fit lui-même parvenir des subsides financiers à l’œuvre. 

Une nouvelle alarme se déclencha quand un vice-recteur, nommé par l’évêque, tenta d’imposer «son» règlement aux jeunes : certains s’exilèrent aux Etats-Unis pour accéder au sacerdoce, d’autres restèrent pour épauler leur Fondateur. Mais parallèlement à ces épreuves, des demandes de fondations affluaient, car on voyait bien que tous les jeunes qui sortaient des mains de Bronisław, étaient des hommes d’une honnêteté et d’un professionnalisme au-dessus de tout.

Restant détaché des Salésiens, Bronisław resta en bons termes avec eux : il leur envoya les fils de familles riches, et garda les pauvres chez lui.

Il voulait recueillir des millions d’enfants abandonnés, de tous les peuples, les nourrir gratuitement et les vêtir de corps et d’âme.

En décembre 1911, il fut victime d’une attaque cérébrale. On dut l’opérer de la prostate, mais sans anesthésiant, car son cœur ne pouvait supporter le choc. Mais l’abbé Bronisław, épuisé et consommé par les suites de sa tuberculose, mourut le 29 janvier 1912.

Bronisław Markiewicz a été béatifié en 2005. Sa fête est donc au 29 janvier, deux jours avant celle de saint Giovanni Bosco.

 

 

Daniel Altabella Gracia

1911-1939

 

Daniel était né le 19 octobre 1911 à Aguaviva (Teruel), de José et Dolores. Il eut un frère prêtre, un autre qui mourut aspirant Mariste.

Entré à onze ans chez les Frères Maristes de Vic, il fut ensuite à Avellanes et prit le nom de Pablo Daniel. 

Il enseigna à Alicante, puis à Mataró, puis à Lauria, à Barcelone, avant de revenir à Mataró.

C’était un Frère enthousiaste et pieux, communiquant son ardeur et sa noblesse d’âme à ses élèves.

En juillet 1936 commencèrent les incendies des maisons religieuses. Quand il vit une troupe de jeunes chargés de bidons d’essence marchant en direction du collège, il intervint auprès de ceux qui étaient en tête, parmi lesquels se trouvaient quelques-uns de ceux qu’il avait aidés précédemment. Le «chef» alors s’adressa à la troupe : Ce monsieur est un bon démocrate et un camarade… Que personne ne touche à son collège, qui doit servir aux enfants des familles pauvres. Désormais, le collège fut gardé, et deviendra un hôpital et une banque de sang.

Un premier jugement le libérera, faute d’accusation et de «preuves». 

Arrêté une seconde fois pour avoir ouvertement parlé au nom de l’Evangile, il fut conduit avec une centaine d’autres prisonniers à Barcelone, à bord des bateaux Uruguay et Argentina, soi-disant pour gagner la France, mais ils furent tous retenus prisonniers à bord. Une partie sera exécutée en octobre à Montcada.

Pablo Daniel organisa, avec les cinq autres détenus de sa cellule une véritable vie de monastère, avec la messe quotidienne, la méditation du matin, le chapelet, la méditation et la prière du soir ; on put même y célébrer les offices de la Semaine Sainte.

Daniel n’était pas prêtre et ne célébrait pas la Messe, mais il y participait et faisait souvent l’homélie, plein de réconfort pour ses camarades, qui l’appelèrent leur ange consolateur. D’autres cellules aussi, on chercha à le contacter pour lui parler, lui demander conseil.

Sans hésiter, il se présentait immédiatement comme religieux, y compris devant les miliciens. Un des juges fut frappé de son intelligence et lui proposa de lui payer des études d’avocat…

Puis les prisonniers furent transférés au château de Montjuic «en attente de jugement» ; il n’y eut pas de jugement et le Frère fut conduit à un camp de concentration (Ogern, Bassella, Lerida). Les prisonniers devaient exécuter des travaux importants, comme des ponts, des routes, dans le froid et la faim, avec les poux.

En 1938, devant faire le service militaire, Pablo Daniel s’engagea dans l’armée républicaine avec le désir de s’occuper des blessés, mais on l’envoya sur le front de Catalogne.

Or, on arrivait à la fin de la guerre, et le Frère disait à ses compagnons qu’ils devaient remercier Dieu d’être restés sains et saufs. L’un d’eux, mécontent de la harangue, le dénonça au commandant, qui ordonna immédiatement de fusiller ce peloton de «patriotes».

Pablo Daniel mourut tout près de la frontière française, le 29 janvier 1939.

Il fut béatifié en 2013.

 

 

Bolesława Maria Lament

1862-1946

 

Bolesława Maria Lament nacquit à Łowicz (Pologne) le 3 juillet 1862, première de huit enfants. Son père était Marcin Lament, sa mère Łucji Cyganowska. Encore petite, elle eut la douleur d'assister à la mort de deux petites sœurs, Elena et Leocodia, ainsi que du petit frère Marcin. Après avoir fréquenté l'école primaire et le collège, elle alla à Varsovie dans une école d'arts et métiers, où elle obtint le diplôme de tailleur. De retour à Łowicz elle ouvrit un atelier de couture avec sa sœur Stanisława. Pendant tout ce temps, elle vivait une vie intérieure intense, profondément marquée de spiritualité.

En 1884, elle décida d'entrer dans la Congrégation de la Famille de Marie, qui était en train de s'organiser à Varsovie, clandestinement à cause des persécutions tsaristes. C'était une sœur pleine de zèle ; elle se distinguait particulièrement dans la prière, le recueillement, le sérieux et la fidélité avec laquelle elle remplissait toutes ses tâches. Après le noviciat et les vœux simples, elle travailla comme maîtresse de couture, enseignante et éducatrice en différentes maisons de la Congrégation, disséminées dans l'empire russe : Saint-Pétersbourg, Odessa, Iłukszcie, Simferopol (Crimée).

Mais après neuf années, juste avant de prononcer les vœux solennels, elle eut une crise profonde : elle n'avait plus la certitude de sa vocation dans cette Congrégation, au point qu'elle la quitta pour rentrer chez elle à Łowicz, dans l'intention de rejoindre un monastère cloîtré, dès que possible ; mais sur le conseil de son confesseur, elle choisit plutôt les œuvres d'assistance auprès des sans-logis, activité qu'elle poursuivit à Varsovie, quand sa famille s'y transféra ; là, pour vivre, elle ouvrit avec sa petite sœur Marie un atelier de couture.

En 1894, une énième épidémie de choléra lui enleva son père, en lui ajoutant de nouvelles charges et responsabilités familiales ; elle prit chez elle sa mère et son frère Stéphane, de treize ans, qui fréquentait le collège à Varsovie et désirait être prêtre. Mais en 1900, le jeune Stefan mourait à son tour ; devant son cercueil, Bolesława promit de revenir à la vie religieuse.

En 1903, elle se rendit à Mogilev (Biélorussie). C’est là que, en octobre 1905, avec Leocidia Gorczynska et Łucia Czechowska, avec l'aide du père jésuite Félix Wiercinski, Bolesława donna naissance à la Congrégation appelée "Société de la Sainte Famille", qui ensuite prit le nom de Sœurs Missionnaires de la Sainte Famille, dont la première supérieure fut Bolesƚawa.

A l'automne de 1907, en compagnie des six sœurs de la communauté d'alors, Bolesława se déplaça à Saint-Pétersbourg, où elle déploya une large activité d'instruction et d'éducation, dédiée surtout aux jeunes, et dès 1913 elle pouvait étendre cette activité en Finlande, en ouvrant à Wyborg un collège pour jeunes filles.

Mère Bolesława, comme supérieure, résida à Ratowie (Radzanów) de 1925 à 1935.

Il y eut encore d'autres maisons dans l'archidiocèse de Vilnius et le diocèse de Pinsk ; en 1935, il y avait jusqu'à 33 maisons un peu partout en Pologne, et même une à Rome.

Dans l'homélie de béatification, s.Jean-Paul II souligna qu'elle faisait avancer l'œuvre au milieu de constantes contrariétés ; par deux fois elle vit disparaître l'entier patrimoine de la congrégation qu'elle avait fondée ; il lui arriva souvent, ainsi qu'à ses consœurs, de travailler en souffrant la faim, et sans même avoir une maison à elles ; dans ces moments, son réconfort était la devise ignacienne bien connue : Tout pour la plus grande gloire de Dieu.

Bolesława vécut avec profonde douleur les lacérations portées à l'unité de l'Eglise, dit encore le même Jean-Paul II ; le but principal de sa vie et de la Congrégation qu'elle avait fondée, devint l'unité de l'Eglise, et spécialement là où la division se faisait sentir avec davantage d'acuité. Elle n'épargnait rien pourvu qu'elle pût contribuer au rapprochement entre catholiques et orthodoxes, pour que, disait-elle, tous nous nous aimions et que nous ne fassions qu'un.

En 1935, mère Bolesława Maria Lament décida de renoncer à la charge de Supérieure Générale pour de graves motifs de santé et, en accord avec la nouvelle Supérieure, elle se retira à Białystok ; là, malgré son âge et sa pénible maladie, elle s'employa encore à ouvrir des écoles, des asiles, un hospice pour dames seules et une cantine pour les chômeurs.

Durant la Seconde guerre mondiale, la congrégation s’adapta aux besoins des familles, hébergeant dans les couvents des sans-abris et des enfants, préparant clandestinement ceux-ci à la Première communion.

En 1941, Bolesława fut complètement paralysée : sa vie devint plus ascétique encore, tandis qu'elle communiquait de précieux conseils aux Consœurs. 

Elle mourut saintement à Białystok le 29 janvier 1946 à 84 ans ; sa dépouille fut transférée au couvent de Ratow, et ensevelie dans la crypte de l'église Saint-Antoine.

Le Congrégation des Sœurs Missionnaires de la Sainte Famille se répandit largement en Pologne, en Russie, en Zambie, en Libye, aux Etats-Unis, à Rome.

Bolesława Maria Lament a été proclamée bienheureuse en 1991.

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28 janvier 2024 7 28 /01 /janvier /2024 00:00

28 JANVIER

 

IV.

S Flavien, préfet romain et martyr.

S Léonidas, martyr en Thébaïde avec d’autres.

S Palladius, anachorète en Syrie ; injustement accusé de meurtre, il ressuscita le mort pour lui demander la vérité.

VI.

S Iohannes, fondateur et abbé à Réome, thaumaturge, pionnier de la vie monastique en France.

S Jacques, ermite en Palestine ; il s’ensevelit pendant dix ans dans un sépulcre pour expier un péché de fornication et un double meurtre.

IX.

S Glastien, évêque à Fife, médiateur entre les Ecossais et les Pictes.

XII.

B Richard, anglais, abbé cistercien à Vaucelles.

XIII.

S Julián, évêque à Cuenca ; il ne vivait que du travail de ses mains ; mort nonagénaire, favorisé d’une vision de la Vierge Marie.

B Bartolomeo Aiutamicristo, camaldule à Pise, retrouvé sans corruption après quatre siècles. 

XVII.

B Julien Maunoir, jésuite normand, apôtre infatigable en Bretagne.

XVIII.    

B Won Si-jang Petrus, laïc coréen martyr, enterré vivant, béatifié en 2014.

XIX.

Ss Jiade Lin Zhao, Yeilou Lu Tingmei et Luolong Wang Bing, martyrs chinois, premiers canonisés, en 2000.

XX.

S Josef Freinademetz (1852-1908), prêtre italien du Verbe Divin, missionnaire en Chine, mort du typhus, canonisé en 2003.

B Mosè Tovini (1877-1930), premier de huit enfants, filleul du b.Giuseppe Tovini (cf.16 janvier), prêtre très actif à Brescia, béatifié en 2006 ; il était docteur en mathématiques, en philosophie et en théologie, qu’il enseigna.

Bse María Luisa Montesinos Orduña (1901-1937), laïque très active de l’Action Catholique espagnole, arrêtée et assassinée près de Valencia avec son père, une sœur, deux frères et une tante ; béatifiée en 2001.

Bse Ol'ha (Olympia) Bidà (1903-1952), religieuse des Sœurs de Saint-Joseph, martyre en Sibérie, béatifiée en 2001.

Johannes de Réome

425-545

 

Les parents de Joannes se seraient appelés Hilarius et Quieta. Ils habitaient la région de Dijon.

Johannes naquit vers 425 et reçut les saints enseignements de ses parents pendant ses vingt premières années.

Il se construisit alors un petit ermitage au pied de la colline de Montmellian (Tonnerre), pour s’y donner tout entier au service de Dieu. Ce serait déjà à cette époque qu’il commença l’assainissement de cet endroit marécageux, dont il détruisit l’animal qui l’infectait, le basilic.

Les textes de l’Evangile narrant la sainteté de Jean-Baptiste et l’appel des premiers Apôtres (cf. Mc 1:4-20 ; Lc 1:80 ; Jn 1:19-34 ; 3:22-36), l’amenèrent à désirer un plus grand détachement. Il quitta ses parents et sa région pour chercher en Auxois un endroit encore plus retiré et sauvage, où il vécut en anachorète. Ce serait proche de l’actuelle localité de Semur-en-Auxois.

Mais de tels exemples de sainteté ne pouvaient rester sous le boisseau (cf. Mt 5:15). Les gens furent attirés par la vie de Johannes ; on voulait l’entendre, recevoir ses conseils, lui demander ses prières ; des disciples se joignirent à lui. On suivit la règle de saint Macarios (v. 19 janvier). Ainsi naquit l’abbaye de Réome (ou Réôme, ou Réomé) ; la Réome prend sa source dans l’actuelle localité de Corsaint.

Foncièment humble, Johannes se méfiait du commandement. Convaincu qu’il n’en était pas capable, il s’enfuit dans le sud, et se cacha dans le monastère de Lérins. Un pèlerin de passage le reconnut, et le «dénonça» à l’évêque de Langres, dont dépendait l’oratoire de Semur. L’évêque fit savoir à Johannes sa volonté de le voir revenir. Johannes obéit.

Pendant ces dix-huit mois d’absence, la ferveur des disciples s’était déjà attiédie. Sous la douce direction de Johannes, on se reprit.

La mère de Johannes voulut rendre visite à son cher fils. Ce désir était bien naturel, mais Johannes sentit que sa mère pouvait monter encore plus haut : il s’avança mais, sans même lui adreser la parole, il lui fit dire de se sanctifier davantage pour qu’ils eussent ensuite la joie de se revoir au ciel.

Il y eut une autre visite historique : un certain Sequanus (Seine) vint incognito prier dans l’église de Johannes, qui en fut mystérieusement averti ; il invita tous ses moines à venir saluer et recevoir ce vénérable moine (v. 19 septembre).

Johannes fut favorisé du don des miracles. Il chassa les démons et guérit les malades. Les grands reconnurent sa sainteté et firent d’importantes donations au monastère, mais Johannes enseigna toujours à ses disciples le renoncement, le combat contre l’ambition et l’avarice.

Si les dates sont vérifiées, Johannes s’éteignit à cent-vingt ans, comme Jean l’Evangéliste, en 545.

L’abbaye prit plus tard le nom de Moutiers-Saint-Jean, elle eut une grande expansion, connut le déclin, fut sauvagement détruite à partir de 1793. Des reliques de Johannes on a pu préserver le crâne.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Johannes au 28 janvier.

 

 

Jacques, ermite

6e siècle

 

Cette histoire est à lire dans le contexte de l’Année Jubilaire de la Miséricorde, qu’elle illustre à la perfection.

Jacques (Iacobus, Iacob ?) eut une jeunesse marquée par des chutes déplorables. Il finit par renoncer au monde et s’enfermer dans une caverne au pied du mont Carmel, en Palestine.

Pendant quinze années, il s’y exerça à la mortification la plus rigoureuse et fit de tels progrès dans les vertus que Dieu lui accorda le don des miracles. Sans sortir de sa grotte, il convertit un grand nombre de ceux qui venaient le visiter.

Le démon lui tendit un piège dans lequel ce pénitent se laissa prendre. Un jour, un homme amena à Jacques sa fille possédée de l’esprit impur. Jacques réussit à la délivrer par sa prière.

Le père, qui redoutait le retour du mal, laissa auprès de l’ermite l’enfant guérie avec un de ses frères. Mais le Tentateur, revenant à la charge, s’attaqua cette fois-ci à l’ermite, qui céda au vice : il corrompit la jeune fille et, cédant à la panique, assassina le frère et la sœur et jeta les deux cadavres dans le fleuve. Puis il s’enfuit.

L’histoire ne dit pas quelle fut la réaction ou l’attitude du pauvre père quand il crut retrouver ses enfants.

Quant à Jacques, horrifié par son triple péché, il erra et rencontra bientôt un vieil anachorète, auquel il s’ouvrit. Ce dernier lui fit comprendre que, si la malice  humaine a ses abîmes, la miséricorde divine a aussi ses profondeurs. Saint Paul ne parle-t-il pas de l’excessive charité divine, propter nimiam caritatem (Eph 2:4) ?

Aussi, sur le conseil de l’Ancien, Jacques alla s’ensevelir vivant dans un sépulcre abandonné et là, durant dix années, jour et nuit, il pleura sa faute, humblement et rempli de sincères sentiments de conversion.

Avant de rappeler à lui ce grand pécheur, devenu un grand pénitent, Dieu lui donna un nouveau gage de sa faveur ; ainsi, à la prière de Jacques, on vit cesser une grande sécheresse dont souffrait la contrée voisine.

Par ce fervent anachorète que de longues années de pénitence ne purent préserver de fautes énormes, Dieu veut, par la voix de l’Eglise, nous rappeler de craindre pour nous-mêmes de tomber dans le péché, de ne jamais désespérer dans nos chutes, même graves, et surtout nous inviter à admirer ceux qui surent profiter de la grâce divine.

La Vita de saint Jacques Ermite fut écrite par un contemporain peu après sa mort, au 6e siècle. Le Martyrologe le mentionne au 28 janvier.

 

 

Julián de Cuenca

1128-1208

 

Traditionnellement, Julián naquit vers 1128 à Burgos (Espagne) dans une famille de la noblesse bourgeoise ; récemment on l’a fait naître de parents de Tolède, mozarabes ; il aurait été le fils de Tauro, d’où son nom Julián ben Tauro.

Il reçut les doctorats de philosophie et de théologie à Palencia et, à vingt-quatre ans, enseignait déjà dans cette université. 

Vers 1163, après la mort de ses parents, il revint à Burgos et se retira dans une petite cabane proche du monastère Saint-Augustin et non loin de l’ermitage où avait vécu saint Dominique de Silos (v. 20 décembre). Pendant trois années, il se prépara à recevoir les ordres sacrés et fut ordonné prêtre.

Pendant une vingtaine d’années, il circula dans la région de Cordoue, prêchant avec zèle et aussi avec succès : sa sainte vie, son esprit d’oraison, sa ferveur, attiraient la bénédiction de Dieu sur toutes ses entreprises. Il devint archidiacre de Tolède.

Vers 1188, il fut appelé au siège épiscopal de Cuenca. Cette nouvelle mission ne modifia rien dans la vie personnelle de Julián : profondément humble, il vivait du travail de ses mains, distribuait aux pauvres les revenus de son évêché, recevait chaque jour plusieurs pauvres à table et les servait lui-même.

Plusieurs fois, la Providence pourvut à ses besoins pour lui permettre de faire ses aumônes. Lors d’une épidémie, tous ceux qui pouvaient toucher un de ces petits paniers fabriqués par Julián, étaient guéris (le prodige se vérifia aussi après sa mort).

Julián visita toutes les paroisses de son diocèse chaque année.

Il vécut jusqu’à un âge très avancé et une grave maladie allait le conduire à la mort. Il s’y prépara sereinement, se fit allonger sur un lit de cendres avec une pierre pour chevet.

A ce moment-là, la Sainte Vierge apparut et lui remit une lampe allumée : c’était le signe qu’il avait conservé intacte sa virginité.

Il mourut le 28 janvier 1208 à Cuenca.

De nombreux miracles attestèrent sa sainteté après sa mort, notamment lors d’une translation de ses reliques en 1518 ; un chanoine de Cuenca compta jusqu’à quatorze guérisons en un seul jour.

La canonisation fut promulguée par un Bref pontifical en 1594 et le Martyrologe Romain mentionne saint Julián au 28 janvier.

Les reliques, conservées jusqu’au vingtième siècle, furent profanées en 1936 par les miliciens révolutionnaires, qui brûlèrent le saint corps.

 

 

Bartolomeo Aiutamicristo

† 1224

 

Bartolomeo eut ce privilège de porter le nom de Aiutamicristo (Aide-moi, Christ). Son origine était dans la noble famille des Somigli, de Pise.

Il entra chez les Camaldules de Pise.

Sa vie cachée ne l’empêcha pas d’obtenir de Dieu beaucoup de miracles stupéfiants, qui continuèrent aussi après sa mort.

Après une sainte vie, il mourut en odeur de sainteté, le 28 janvier 1224.

En 1675, son corps était encore intact, mais fut lourdement endommagé par un grave incendie.

Son culte immémorial fut confirmé en 1857 et le Martyrologe Romain le commémore au 28 janvier.

 

 

Julien Maunoir

1606-1683

 

Julien naquit le 1er octobre 1606 à Saint-Georges-de-Reintembault (Ille-et-Vilaine), de pieux parents cultivateurs.

A partir de 1621 Il fréquenta le collège des Jésuites à Rennes, où il rencontra le père Pierre Coton, l’illustre confesseur du roi Henri IV. Pour la petite histoire, c’est ce père Coton qui suggéra au roi Henri IV de remplacer son vilain juron Jarnidieu par Jarnicoton.

Julien entra au noviciat des Jésuites à Saint-Germain-des-Prés en 1625 et prononça ses premiers vœux en 1627.

Après avoir étudié la philosophie à La Flèche (1627-1630), où il eut comme compagnon le futur martyr Isaac Jogues (cf. 18 octobre), il enseigna le latin et le grec au collège de Quimper (1630-1633). C’est à cette époque qu’il rencontra le père Michel Le Nobletz, missionnaire des campagnes bretonnes. 

Mais Julien rêvait d’aller au Canada, comme le père Jogues ; il fit toutefois un pèlerinage à Ty Mam Doué (la Maison de la Mère de Dieu) et promit de se vouer à l’apostolat de la Bretagne si ses supérieurs le lui permettaient. Six mois plus tard, le jour de la Pentecôte, ils l’autorisèrent à commencer l’étude du breton, pour mieux toucher les populations paysannes.

Julien écrivit lui-même que c’est la Sainte Vierge qui lui fit la grâce de parler breton quelques jours après avoir commencé de l’apprendre. Les plus chauds partisans de cette langue affirment que Julien reçut d’un ange l’enseignement de cette langue difficile (à Kerfeunteun) et qu’il la possédait bien au bout de deux ans, ce qui lui permit bien vite de catéchiser, de visiter les malades et instruire ainsi quelque trente-mille personnes. Il publiera plus tard un dictionnaire français-breton et breton-français (1659).

Dans un premier temps, Julien, qui n’était pas encore prêtre, restait professeur à Quimper, et ne pouvait aller catéchiser que le dimanche.

Julien sera ensuite envoyé à Tours pour y enseigner pendant un an, et à Bourges pour y compléter sa formation théologique (1634-1638). Il fut ordonné prêtre en 1637, et acheva sa formation à Rouen en 1639.

En 1636, il avait eu une assez grave maladie, dont il guérit, dit-il, miraculeusement, en suite de quoi il s’était voué aux missions en Basse-Bretagne. Il alla retrouver le père Le Nobletz, qui avait appris par une révélation mystérieuse que ce jeune prêtre allait venir le seconder. Il conseilla au jeune prêtre d’être prudent avec sa santé, d’éviter l’ascèse ou le travail excessifs. 

Au début les autorités ecclésiastiques ne voyaient pas d’un bon œil ces missionnaires, mais changèrent d’avis en voyant l’excellent impact qu’ils avaient sur les populations ; de riches chrétiens assurèrent aux deux religieux une pension suffisante pour leur enlever tout souci matériel.

Julien commença à Douarnenez, en compagnie d’un autre religieux, le père Bernard et, successivement, pendant quarante-trois ans, parcourra le Bretagne en prêchant jusqu’à quatre-cent trente-neuf missions.

Durant ces missions, il fit beaucoup usage de dessins préparés déjà par le père Le Nobletz, et composa aussi de nombreux cantiques, en breton ou en français. Les missions s’achevaient par une belle procession, à laquelle participaient volontiers les fidèles. Lui-même nota quelque part qu’en un an il avait parlé à quarante-mille fidèles, dont trois mille s’étaient convertis.

Il y eut jusqu’à quinze éditions du livre de ses cantiques, dont on pourra trouver un exemplaire à la Bibliothèque nationale. La langue de ces cantiques n’est pas du pur breton, mais au moins reflète toute la doctrine chrétienne, que le peuple mémorisait de cette façon.

Le père Maunoir écrivit aussi un mémoire sur Marie-Amice Picard, une mystique stigmatisée de son époque.

Enflammés par son zèle communicatif, plusieurs prêtres vinrent l’aider.

Epuisé de fatigues et d’austérités, le père Julien Maunoir mourut le 28 janvier 1683 à Plévin (Côtes-d’Armor) et fut béatifié en 1951.

Il est un des célestes protecteurs de la Bretagne.

Won Si-jang Petrus

1732-1793

 

Won Si-jang Petrus est un laïc coréen né en 1732 à Hongju (Chungcheong-do, Corée du Sud).

Il fut enterré vivant à Cheonju (ou Jeonju, Jeolla-do) le 28 janvier 1793 et béatifié en 2014.

 

 

Luolong Wang Bing

1802-1858

 

Luolong (Laurentius) était né vers 1802 à Guiyang (Guizhou, Chine), dans une famille chrétienne.

Il était marié et avait cinq enfants.

Catéchiste, il avait posé la première pierre d’une nouvelle église dans son village, avec les deux autres catéchistes, Yeilou et Jiade. Mais un oncle et un cousin, opposés au projet, les dénoncèrent au mandarin.

Ce dernier les fit immédiatement comparaître et leur demanda de renier leur foi. Ils refusèrent. Le lendemain, même scénario, qui leur valut la décapitation.

Le martyre eut lieu à Maokou (Langdai Co., Guizhou), le 28 janvier 1858.

Luolong a été béatifié le 24 novembre 1946.

Cent-vingt Martyrs de Chine, dont quelques missionnaires européens, furent canonisés en 2000, dont fait partie Luolong.

 

 

Yeilou Lu Tingmei

1811-1858

 

Yeilou (Hieronymus) était né vers 1811 à Langdai Co. (Guizhou, Chine).

C’était un converti et, catéchiste plein de zèle, avait amené à la foi plus de deux cents personnes.

Projetant avec son confrère Luolong (supra) la construction d’une nouvelle église, il fut dénoncé avec ce dernier, sommé de renier sa foi et, sur son refus, condamné à mort.

Le martyre par décapitation eut lieu à Maokou (Langdai Co., Guizhou), le 28 janvier 1858.

Il a été béatifié le 24 novembre 1946.

Cent-vingt Martyrs de Chine, dont quelques missionnaires européens, furent canonisés en 2000, dont fait partie Yeilou.

 

 

Jiade Lin Zhao

1817-1858

 

Jiade (Agatha) était née vers 1817 à Ma Chang (Qinglong Co., Guizhou, Chine).

Elle avait repoussé les propositions de mariage pour se consacrer à Dieu et à la mission.

Catéchiste, elle projetait avec les deux Confrères (supra) de construire une nouvelle église, mais ils furent dénoncés et sommés de renier leur foi.

Le martyre de Jiade eut lieu à Maokou (Langdai Co., Guizhou), le 28 janvier 1858 et elle fut béatifiée le 24 novembre 1946.

Cent-vingt Martyrs de Chine, dont quelques missionnaires européens, furent canonisés en 2000, dont fait partie Jiade.

 

 

Josef Freinademetz

1852-1908

 

Josef naquit le 15 avril 1852 à Oies (Italie du Nord, alors en Autriche), un petit village de cinq maisons, à mille cinq-cents mètres d’altitude, dans une nombreuse famille pauvre et très chrétienne, qui le fit baptiser le jour-même.

C’était le quatrième de treize enfants, dont quatre moururent en bas âge. Le papa, Giovanmattia (Jean Mattias), très chrétien, avait fait un pèlerinage à la chapelle de la Sainte-Croix, à deux mille mètres d’altitude, et il emmenait ses enfants chaque jour à la Messe, à vingt minutes de chez lui. La maman s’appelait Anna Maria.

Chaque jour, la famille priait l’Angelus et le chapelet, puis travaillait aux occupations de la ferme, quelques bêtes et quelques arpents de terre.

Dans ce coin de terre perdu, on parlait le patois Ladin : Josef s’appelait Üjöp.

Il entra au séminaire de Bressanone, où il apprit d’abord l’allemand, mais on nota sa grande inclinaison pour les langues, car déjà mûrissait sa vocation missionnaire.

Ordonné prêtre en 1875, il fut vite apprécié des paroissiens de sa première cure, à Saint-Martin de Thum, non loin de son lieu de naissance.

Ayant fait la connaissance d’Arnold Janssen, fondateur du nouvel Institut du Verbe divin (v. 15 janvier), il intégra cette famille religieuse à Steyl (Hollande) en 1878 et, l’année suivante, fut envoyé en Chine, où il cherchera toujours à être un Chinois parmi les Chinois.

Après une préparation de deux ans à Hong-Kong, il arriva dans la province du Shandong, qui comptait douze millions d’habitants et cent cinquante-huit chrétiens. Il s’adressa au petit peuple, resta proche de la population, et refusa l’épiscopat qu’on lui proposait, tout en recouvrant plusieurs fois la charge d’administrateur apostolique, pour seconder l’évêque. 

Les chinois le surnommèrent Shèngfù Ruòsè (traduction de son nom en chinois) et le comparaient volontiers à Confucius, dont l’idéal moral leur paraissait ressembler beaucoup à celui de Josef : Il est toujours aimable, modeste, humble. 

Quant à lui, il écrivit à sa famille : J’aime la Chine et les Chinois. Je veux mourir parmi eux et être enterré au-milieu d’eux.

Il s’efforça de former des catéchistes autochtones pour le seconder dans la mission et rédigea pour eux un manuel catéchétique en langue chinoise.

Il travailla beaucoup à la formation des prêtres chinois et des missionnaires.

Fatigué, et atteint de tuberculose, il partit se reposer au Japon, mais revint vite lors d’une épidémie de typhus, pour soigner et soutenir ses chers Chinois malades.

Lui-même, atteint par le mal, mourut le 28 janvier 1908. A cette date il y avait environ quarante-cinq mille baptisés dans la mission, et autant de néophytes.

Une de ses expressions récurrentes était : La langue que tout le monde comprend, est celle de l’amour.

Josef a été béatifié en 1975, et canonisé en 2003 (en même temps que le fondateur, Arnold Janssen).

Le miracle retenu pour sa canonisation fut la guérison totale et inattendue, en 1987, d’un jeune Japonais de vingt-quatre ans, atteint de leucémie à la moelle épinière, avec complications diverses, immunodéficience malgré les diverses transfusions, complications respiratoires jusqu’à arrêt cardiaque. On l’avait mis en respiration artificielle et il était inconscient. On préparait déjà ses funérailles. Un prêtre qui l’avait connu commença une neuvaine à Josef Freinademetz : peu après, le jeune malade ne présentait plus de symptômes de leucémie, et toutes les séquelles disparurent en quelques semaines.

 

 

Mosè Tovini

1877-1930

 

Mosè (Moïse) naquit à Cividate Camuno (Brescia, Italie N) le 27 décembre 1877, aîné des huit enfants de l’expert-comptable Eugenio et d’une maîtresse d’école, Domenica Malaguzzi.

Son parrain au baptême fut son oncle paternel, l’avocat Giuseppe Tovini (futur bienheureux, v. 16 janvier).

Il commença avec sa maman l’école primaire à cinq ans, et l’acheva à Breno.

Il reçut le sacrement de Confirmation en 1884, et la Première communion en 1886. Cette même année, à neuf ans, il alla au lycée «Luzzago» de Brescia, où habitait son parrain, et en 1889 il passa au collège San Defendente de Romano Lombardia, où il fit connaissance de Domenico Menna, futur évêque de Mantoue.

En 1891 eut lieu la célébration du troisième centenaire de la mort de saint Louis de Gonzague (v. 21 juin), dont la figure fascina les deux amis Mosè et Domenico : Mosè pensa entrer au séminaire, mais son père le lui déconseilla : il n’avait encore que quatorze ans !

On l’envoya faire le lycée à Celana (Bergame), où l’ambiance lui déplut totalement, débouchant même sur une véritable révolte : pour protester contre leur professeur de mathématiques, les élèves refusèrent de faire leur devoir, mais Mosè fut le seul à le faire, de sorte que le professeur réprima sévèrement les élèves, qui se vengèrent à coups de poings et de pieds sur le pauvre Mosè. Le garçon écrivit à sa mère, qui vint le chercher ; Mosè déclara alors sa ferme volonté de devenir prêtre. 

Son cher oncle intervint alors pour le faire admettre au petit séminaire, en cours d’année. En fin d’année, on lui permettait déjà de porter la soutane, de sorte que durant les vacances à Cividate Camuno, les enfants l’appelaient déjà don Mosè (un peu comme si, en français, on disait : Père Moïse à un adolescent de quinze ans !).

L’année suivante, tout en suivant les cours au séminaire, il habitait chez son oncle à cause de sa santé, et remarquait combien cet oncle laïc était actif au sein de l’Action Catholique.

En fin de troisième année de lycée, Mosè reçut la tonsure et les deux premiers ordres mineurs.

Puis, comme il était encore assez jeune (il n’avait que dix-sept ans), ses parents voulurent lui faire passer son baccalauréat à l’école publique. 

En janvier 1897 mourut brusquement l’oncle Giuseppe, et c’est Mosè qui en organisa les funérailles. La même année, il partit au service militaire, à Brescia, où il sut se montrer un vrai chrétien, allant jusqu’à reprendre respectueusement un officier qui blasphémait. Il termina avec le grade de sergent.

De retour dans la paroisse en 1898, en accord avec le curé, il organisa l’œuvre du Pain de saint Antoine. 

Il aida vaillamment sa mère pour entourer sa sœur Olga, complètement aveugle (elle mourra en 1899).

L’année suivante, 1900, il reçut le sous-diaconat, puis le diaconat et la prêtrise : il n’avait que vingt-deux ans et reçut l’ordination sur dispense de la Congrégation romaine.

L’oncle Giuseppe avait fait une prophétie : Mosè serait chapelain de Astrio, ce qui se révélerait exact, mais Mosè avait encore du chemin à parcourir.

On l’envoya pour quatre ans à Rome, durant lesquels il prépara les doctorats de mathématiques (à l’université d’Etat), de philosophie et de théologie (à l’université Grégorienne), mais aussi où il déployait une activité peu commune auprès des enfants de familles pauvres, ainsi qu’auprès de ses compagnons d’université, non croyants ou juifs.

Rentré à Brescia, il voulut faire partie de la nouvelle Congrégation des Prêtres Oblats, inaugurée par l’évêque, et sera désormais professeur au séminaire dans les différentes disciplines qu’il avait si bien préparées : d’abord mathématiques et philosophie, puis sociologie et apologétique, enfin, après avoir préparé son doctorat à Milan, théologie dogmatique.

Ses cours étaient très bien préparés, car il était minutieux, ponctuel, ordonné, convaincu de ce qu’il enseignait et entièrement soumis aux directives de l’Eglise.

Durant les vacances scolaires, il s’occupait alors de faire des cours de religion aux maîtres et maîtresses, et participait à la pastorale paroissiale les jours de fêtes.

En 1915, il fut vicaire d’un curé malade à Provaglio d’Iseo, ce qui le dispensa de partir à la guerre, tandis que son frère, Guido, tout juste docteur en droit, mourait sur le front à vingt-six ans. En 1916, Mosè remplaça le curé de Torbole, parti sur le front. En 1917, durant l’épidémie de grippe espagnole, il se dépensa au chevet des malades.

A la fin de la guerre, il eut la mission de compléter la formation des clercs revenus du front. Désormais ce fut une cascade de missions diverses, globalement toutes centrées sur la catéchèse, qui était la passion de Mosè : Œuvre diocésaine du catéchisme, visiteur des catéchismes, concours entre enfants des catéchismes, vice-président de la commission diocésaine du catéchisme en 1919, directeur et professeur de l’Institut Magistral de catéchisme en 1926 (où il formera des centaines de catéchistes), chargé de la nomination des enseignants de catéchisme dans les écoles.

A cela s’ajouta sa nomination d’Assistant pour l’Action Catholique diocésaine. Et comme cela ne suffisait pas encore, l’évêque le nomma Chanoine titulaire de la cathédrale de Brescia, vice-official au tribunal ecclésiastique, examinateur synodal et censeur des livres, pour être finalement recteur du séminaire en 1926.

De tout cela, le pauvre Mosè se jugeait indigne et incapable. En 1925, il fit l’offrande totale de lui-même au Cœur Miséricordieux de Jésus et affronta toutes ses responsabilités avec cet esprit d’offrande de soi pour l’Eglise et les âmes.

Au séminaire, il commença à parler aux clercs des trois «blancheurs» : l’Eucharistie, Marie Immaculée, le Pape. Il développa la dévotion du Mois de Marie (mai) et du Mois du Sacré-Cœur (juin).

A ce moment-là fut montée une cabale contre lui à travers un journal de Florence ; au séminaire même, certains proches collaborateurs l’accusèrent dans ce qui faisait sa force : la charité et la douceur. Il était prêt à céder sa place à un autre, mais l’évêque lui redonna courage pour porter cette croix ; il lui dit, dans son langage un peu rude : Ma croix, je la porte moi-même ; toi aussi, porte la tienne.

D’autres épreuves s’abattirent sur lui : paralysie de son frère Leone, jeune papa de quatre enfants ; puis la mort de sa chère maman.

Fin 1929, il fut élu directeur de l’Union Apostolique diocésaine du clergé et nommé prédicateur de retraites à la Maison du Clergé. C’est alors que se manifestèrent les premiers signes de la maladie qui devait l’emporter : toux, insomnie.

Il ne s’en émut pas davantage et supporta sa maladie avec l’esprit de mortification. Hospitalisé le 23 janvier suivant avec le diagnostic d’une double pneumonie, il expira le 28 janvier 1930.

Mosè Tovini a été béatifié en 2006.

 

Le miracle retenu pour la béatification a été la guérison «rapide, complète et durable, inexplicable scientifiquement», d’un prêtre du diocèse de Brescia, atteint d’un grave cancer : adénome-carcinome gastrique avec métastases et quatre lymphonœuds, compliqué de grave cardiopathie.

María Luisa Montesinos Orduña

1901-1937

 

Cette courageuse femme de l’Action Catholique espagnole naquit le 3 mai 1901 à Valencia (Espagne).

Baptisée le 5 mai suivant, elle fut confirmée en 1907.

Favorisée par la grâce divine et le milieu chrétien de sa famille, elle grandit dans l’amour de Dieu et le service du prochain. C’était une catéchiste et faisait tout le bien possible dans sa paroisse.

La révolution espagnole de 1936 fit encore beaucoup de martyrs les années suivantes : María Luisa reçut le martyre avec presque toute sa famille : son père, une sœur, deux frères et une tante, au lieu-dit Picassent (Valencia), le 28 janvier 1937.

Un siècle après sa naissance, elle fut béatifiée, en 2001.

 

 

Ol’ha Bida

1903-1952

 

Ol’ha (Olga) était née en 1903 à Tsebliv (Lviv, Ukraine).

Entrée chez les Sœurs de Saint-Joseph Epoux de la Bienheureuse Vierge Marie, elle prit le nom de Olympia.

Elle fut responsable de catéchèse en divers endroits, maîtresse des novices, particulièrement attentive aux personnes âgées et infirmes. Envers les jeunes, elle avait un charisme spécial, et elle s’occupa avec beaucoup de bons résultats de la formation de nombreuses jeunes filles.

Devenue supérieure du couvent de Kheriv, elle chercha à soutenir la population, durant la difficile période du régime communiste.

En 1951, elle fut arrêtée avec deux autres Religieuses ; après un temps de prison, elles furent exilées en Sibérie, condamnées aux travaux forcés.

Même dans cette douloureuse situation, elle organisa la prière avec les Religieuses du camp de Kharsk (Tomsk, Sibérie).

Gravement malade, elle mourut d’épuisement à Kharsk, le 28 janvier 1952.

Reconnue comme martyre, victime de la persécution bolchevique, elle fut béatifiée en 2001.

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27 janvier 2024 6 27 /01 /janvier /2024 00:00

27 JANVIER

 

II.

S Iulianus, martyr à Sora.

III.

Ste Devota, martyre en Corse, transportée à Monaco, dont elle est la patronne.

IV.

S Iulianus,  premier évêque au Mans, qu’on a dit aussi envoyé par s.Pierre (I.).

S Pierre l’Egyptien, anachorète en Syrie.

V.

S Domitien, disciple de s.Euthyme le Grand, économe au Sahel, maître de s.Sabas.

Ss Avit, Dace, Réatre, Datif, Julien, Vincent, martyrs en Afrique.

VI.

S Marius, abbé à Bodon, thaumaturge.

VII.

S Loup (Leu), évêque à Châlon-sur-Saône ; lors de ses obsèques, son corps devint si lourd devant la prison, qu’on dut le déposer jusqu’à ce que les condamnés à mort fussent délivrés.

S Vitalianus, pape (657-672) : il resserra les liens entre Rome et l’Angleterre.

VIII.

S Eméré, fondateur et abbé à Bagnols, et sa mère, ste Candide.

XI.

S Thierry II, évêque à Orléans, mort à Tonnerre, dont il est patron ; il avait prédit à son “rival” qu’il lui succéderait, ce qui fut.

S Gildouin, élu archevêque à Dol malgré lui ; il alla protester auprès du pape, qui le chargea de désigner un remplaçant, et mourut lors de son retour de Rome.

XII.

S Jean de Warneton (de Commines), évêque à Thérouanne.

XIII.

B Manfredo Settala, prêtre ermite près de Côme.

XVII.

Ste Angela Merici, fondatrice des Ursulines, pour l’éducation des jeunes filles.

XVIII.

Bse Rosalie du Verdier de la Sorinière (mère Saint-Céleste), bénédictine à Angers, martyre décapitée avec sa belle-sœur et ses deux nièces, béatifiée en 1984. 

XIX.

B Paul Josef Nardini, prêtre en Bavière, fondateur des Pauvres Franciscaines de la Sainte Famille, béatifié en 2006 ; de père inconnu, il fut adopté par son oncle d’origine italienne.

S Yohana Maria Muzeyi (c’est-à-dire l’Ancien, à cause de sa maturité spirituelle), serviteur du roi en Ouganda, martyr, fêté le 3 juin.

S Enrique de Ossò y Cervellò, prêtre espagnol extrêmement apostolique, fondateur des Sœurs de la Compagnie de Sainte Thérèse de Jésus, béatifié en 1979 et canonisé en 1993.

XX.

Ste Carolina Santocanale (1852-1923), fondatrice italienne des Sœurs Capucines de l'Immaculée de Lourdes, béatifiée en 2016, canonisée en 2022.

B Jurgis Matulaitis (1871-1927), supérieur des Marianites, évêque à Vilnius, béatifié en 1987. 

B Antonio Mascaró Colomina (1913-1937), clerc de la Sainte Famille, martyr près de Barcelone et béatifié en 2013.

Bses Barbara Rautenberg (Maria Secundina, *1887) et Agathe Euphemia Bönigk (Maria Adelgard, *1900), polonaises des Soeurs de Ste-Catherine, martyres en 1945 et béatifiées en 2024.

B Giovanni Schiavo (1903-1967), prêtre italien des Pères de Saint-Joseph, missionnaire au Brésil, béatifié en 2017.

Iulianus de Sora

† 2e siècle

 

On commémore deux Iulianus en ce 27 janvier.

Celui-ci fut, d’après une tradition, originaire de Dalmatie (act. Croatie).

On ne nous dit pas pourquoi il se trouvait à Sora (Latium, Italie C).

Pendant qu’on le torturait pour sa foi, un temple païen s’écroula.

Il fut ensuite décapité, sous Antonin le Pieux († 161).

Saint Iulianus de Sora est commémoré le 27 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Devota de Corse

283-304

 

Devota naquit vers 283 à Lucciana (Corse).

Sa nourrice, chrétienne, l’éleva dans la Foi.

Arriva en Corse un envoyé impérial, chargé d’exécuter les décrets de persécution. Devota se réfugia chez un certain Euticius, où elle eut l’opportunité de prier, de lire l’Ecriture, de jeûner, en un mot de se préparer à la lutte suprême, qui n’allait pas tarder.

L’envoyé se présenta chez Euticius, qui refusa de lui livrer Devota. Alors, l’envoyé réussit à empoisonner Euticius, à s’emparer de Devota et à l’emmener devant une statue d’idole. Devota refusa d’offrir l’encens et fut attachée sur le chevalet. Elle expira durant ces tortures. On vit une colombe sortir de sa bouche.

C’était à Mariana et ce pouvait être en 304, alors que Devota n’avait que dix-neuf ans.

On devait brûler son corps, mais deux hommes courageux, qu’on a nommés Gratianus et Benenatus -ce dernier était prêtre - réussirent à s’en emparer et à le placer sur un navire à destination de l’Afrique ; cependant le bateau fut guidé par une colombe (ou détourné par la tempête) vers la côte, entre Nice et Ventimille, là où se trouve maintenant Monaco.

On retrouva ce corps le 27 janvier 312. Depuis, sainte Devota est la patronne de Monaco et co-patronne de la Corse avec sainte Iulia (v. 22 mai).

Sainte Devota est commémorée le 27 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Iulianus du Mans

† 1er ou 4e siècle

 

La cas de ce Iulianus reste problématique pour les spécialistes.

La Tradition rapporte qu’il fut envoyé en Gaule par s.Pierre lui-même, ce qui le place au premier siècle.

Il aurait été ce Simon le Lépreux, guéri par Notre Seigneur (cf. Mt 26:6-13) ou aussi un des soixante-douze disciples choisis par le Christ (cf. Lc 10:1-20).

Les historiens cependant inclinent pour placer son épiscopat au quatrième siècle.

Il reste que Iulianus, originaire de Rome, fut désigné pour être le premier évêque du Mans.

Il y arriva avec un prêtre, Turibius, et un diacre, Pavacius.

A peine arrivé, il y fit jaillir une abondante source d’eau, amenant ainsi toute la population et le gouverneur lui-même à embrasser le christianisme.

Ces conversions se multiplièrent encore au vu des nombreux miracles qu’opérait Iulianus : il ressuscita plusieurs morts. Il se dépensait au service des malades, des pauvres, des orphelins.

Il combattit avec ardeur le druidisme et étendit son apostolat à toute la région qui s’étend de la Loire à la rive gauche de la Seine, sans omettre d’y accomplir aussi une foule de miracles.

Sentant approcher sa dernière heure, il se retira sur les bords de la Sarthe, là où se trouve l’actuelle commune Saint-Marceau. La fièvre l’envahit. Il confia le diocèse à Turibius (qui allait lui succéder), recommanda à l’entourage l’obéissance à leur Pasteur, et s’éteignit, un 27 janvier, peut-être en 348

L’épiscopat de Iulianus aurait duré quarante-sept ans.

La cathédrale du Mans, d’abord placée sous le vocable de Notre-Dame, puis des saints Gervais et Protais (v. 19 juin), devint ensuite Saint-Julien. A Saint-Marceau se trouve une chapelle Saint-Julien.

Saint Iulianus du Mans est commémoré le 27 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marius de Bodon

† 550

 

Marius (variantes françaises : Maire, Mary, May, Maur) naquit à Orléans.

Il fut moine dans cette même ville.

Ses vertus le signalèrent aux moines de Bodon (Val-Benois), qui le choisirent pour être leur abbé.

Attentif à Dieu seul, le nouvel abbé fit l’édification de ses religieux par sa charité et sa prudence.

Dieu lui accorda le don des miracles. Ainsi, en pèlerinage au tombeau de s.Martin de Tours, il se fit voler sa monture ; le voleur ne put retrouver son chemin et dut ramener la bête à son propriétaire. Durant un autre pèlerinage, au tombeau de s.Denis à Paris, il fut pris de fièvres violentes, mais s.Denis lui apparut de nuit et lui promit la guérison - qui fut effective le matin suivant ; on objectera que le miracle fut plutôt l’œuvre de s.Denis, mais la prière fervente était bien de Marius.

Ici et là, il rendait la vue à un aveugle, l’ouïe à un sourd, etc. 

Il prédit la prochaine mort d’un certain Donatus, d’Orléans, qui arriva effectivement.

Durant le carême, il se retirait en reclus dans les bois.

Marius mourut le 27 janvier, vers 550.

Une autre de ses prophéties se réalisa pleinement, hélas : le monastère de Bodon fut totalement détruit au neuvième siècle durant une invasion de Normands. Mais le corps du saint Abbé fut sauvé et transféré à Forcalquier, où d’autres miracles eurent lieu.

Saint Marius de Bodon est commémoré le 27 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Vitalianus

657-672

 

Succédant à Eugène 1er, Vitalianus (Vitalien) était le soixante-seizième pape.

Fils d’Anastasius, il était originaire de Segni (Campanie).

Comme son prédécesseur, Vitalianus posa les jalons en vue d’un rapprochement entre Constantinople et Rome. Il fallait mettre un point final à la controverse monothélite, et le patriarche Pierre de Constantinople était notablement partisan de cette hérésie. Le résultat ne fut pas à la hauteur des espérances du pape, mais son nom fut tout de même inscrit sur les dyptiques de l’Eglise à Byzance.

En Angleterre, les résultats furent meilleurs. C’est sous ce pontificat que l’abbé anglais Benoît Biscop vint à Rome. Un concile anglais à Streaneshalch (Whitby) adopta la date romaine de Pâques, ainsi que la forme de la tonsure (car celle-ci était un objet de litige : la tonsure étant en forme de croix chez les moines anglais, et arrondie chez les moines romains).

Sur la demande du roi de Northumbrie, le pape envoya Théodore de Tarse pour être archevêque de Canterbury, et le moine africain Adrien pour être abbé à Saint-Pierre de Canterbury. Grâce à ces deux prélats, les liens se resserrèrent considérablerment entre l’Angleterre et Rome.

Entre temps, l’empereur Constant II s’en vint à Rome, où il organisa un véritable pillage d’objets d’art à destination de Constantinople.

Vitalianus eut un pontificat de presque quinze années, durant lesquelles il ordonna quatre-vingt dix-sept évêques, vingt prêtres et un diacre.

Il mourut le 27 janvier 672 et fut inhumé dans la basilique Saint-Pierre.

Son successeur fut Adéodat (Dieudonné) II.

Thierry II d’Orléans

† 1023

 

Thierry était né vers 980. On ne connaîtrait pas le nom de ses parents, mais il aurait eu un frère, Alberic ; leur père descendait de ce Thierry dont le nom est resté à la ville de Château-Thierry. Le grand-oncle de notre Thierry, Seguin, avait été archevêque de Sens.

Thierry, donc, fut formé à l’abbaye Saint-Pierre-le-Vif de Sens, où son oncle, Raynard, était abbé.

Après sa profession, il fut appelé à la cour du roi Robert qui, avec son épouse Constance, désirait bénéficier de ses conseils.

Rien d’étonnant à ce que le roi appuyât l’élection de Thierry au siège d’Orléans à la mort de Foulque (vers 1012). L’archevêque de Sens, Liéry, le consacra, mais la cérémonie fut agitée par le rival de Thierry, Oury (Odolric), qui était soutenu par la maison de Blois (selon certaines généalogies, Oury et Thierry auraient même été cousins-issus-de-germains). Oury alla ensuite jusqu’à agresser Thierry, le désarçonnant de son cheval. 

L’évêque Fulbert de Chartres cependant avait lui-même refusé d’assister à la cérémonie, prétendant que l’élection de Thierry avait été imposée par l’autorité laïque. Mais devant les agitations provoquées par Oury, il adopta lui-même une attitude conciliante, invita Oury à accepter la situation et même échangea avec Thierry une correspondance amicale.

Quant à Thierry, il eut une attitude royale envers son concurrent : il le prit auprès de lui, et lui prédit même qu’il lui succéderait.

Sur la fin de sa vie, Thierry fut éprouvé par de fréquentes maladies, conséquences de ses austérités et de ses travaux apostoliques. Pour donner du repos à son âme et quelque soulagement à son corps, il se retira à Saint-Pierre-le-Vif. Cette retraite ressemble fort à une démission ; Thierry, trop souffrant, avait dû renoncer à son siège, ce qui expliquerait bien que lors d’un synode de décembre 1022, ce fût justement Oury qui fut élu. 

Une autre thèse prétend que ce dernier avait fait évincer Thierry ; pire, il fit déterrer et jeter à la rue le corps de l’ancien chantre de la cathédrale, que Thierry avait dû nommer à sa place. Cela voudrait faire supposer qu’Oury avait conservé sa rancune pendant dix années…

Dans sa retraite, Thierry pensa faire un voyage à Rome au tombeau des Apôtres. Avant son départ, tandis qu’il priait dans l’église, la nuit du 19 au 20 janvier (1023), une voix céleste lui annonça que sa demeure était préparée dans les cieux. Il fit part de cette vision à quelques-uns des moines.

Il n’arriva cependant qu’à Tonnerre, où la fièvre le prit et il mourut peu après, le 27 janvier 1023.

C’est à ce jour que le mentionne le Martyrologe Romain.

 

 

Gildouin de Dol

1052-1077

 

Une variante de Gildouin, Guihen, semblerait s’apparenter à Guillaume ; on trouve aussi Gilduin, Gildwin, Ghéhen.

Gildouin naquit en 1052, aîné des cinq enfants du vicomte de Dol et Combourg.

Il reçut le baptême dans l’église Saint-Samson de Dol, des mains de son oncle paternel. 

Après avoir reçu sa formation, très soignée, il refusa de se marier et entra dans l’état ecclésiastique. C’est ainsi que, de par sa position sociale, il obtint, malgré son jeune âge, un canonicat dans la cathédrale de Dol.

Ordonné diacre, il vit passer sur le siège archiépiscopal un sujet coupable de simonie (Juhel, archevêque de 1040 à 1076). Révoltés, les chanoines reportèrent finalement leur choix sur Gildouin lui-même, bien qu’il n’eût pas encore l’âge canonique de trente ans pour recevoir une telle charge pastorale : il en avait vingt-trois ! (1075).

Le peuple l’acclama. Mais Gildouin protesta véhémentement, alléguant justement son âge, son incapacité, son indignité ; les chanoines et le peuple persévérant dans leur choix, Gildouin en appela au pape. Il alla trouver Grégoire VII (v. 25 mai), accompagné d’Even, abbé de Saint-Melaine, tandis que Messieurs les Chanoines envoyaient de leur côté une délégation pour supplier le pape de confirmer leur choix.

Grégoire VII recourut au jugement de Salomon (cf. 1R 3:16-28) : il accepta de nommer un autre candidat à l’archevêché de Dol, mais il demanda à Gildouin de désigner ce candidat. Il nomma Even, qui reçut l’ordination épiscopale de Grégoire VII lui-même.

On se remit en voyage pour présenter aux Bretons leur nouvel archevêque. En chemin, Gildouin voulut s’arrêter chez des parents de sa mère, en Beauce. Or, une violente fièvre le prit à Puyseaux (Loiret). Sentant sa fin prochaine, il se fit porter à Chartres pour pouvoir prier auprès de l’autel de Notre-Dame et rejoignit le monastère de Saint-Père-en-Vallée (faubourg de Chartrres), où les bons pères bénédictins le reçurent fraternellement.

Gildouin y mourut le 27 janvier 1077.

Sur son tombeau, eurent lieu de nombreux miracles. Saint Gildouin est le patron de Combourg.

 

 

Jean de Warneton

1065-1130

 

Jean était né vers 1065 à Warneton (Nord) de parents honnêtes et craignant Dieu.

Il fut confié à des maîtres prudents, parmi lesquels Yves de Chartres (v. 23 décembre).

Il reçut un canonicat à Lille, puis alla frapper chez les Chanoines réguliers de Mont-Saint-Eloi (Arras).

Lorsque fut créé le diocèse d’Arras, le nouvel évêque prit Jean comme archidiacre (1096).

Il avait déjà accepté à contre-cœur cette charge qui le sortait de la contemplation, il dut céder une autre fois encore, lorsque le pape confirma son élection au siège épiscopal de Thérouanne.

En 1099, il fut donc ordonné prêtre, puis sacré évêque à Reims. Extrêmement exigeant pour soi-même, il était attentif à ménager les autres ; fervent adversaire de la simonie, son désintéressement était total et lui assurait une autorité efficace contre ce fléaut : on le vit chasser d’Ypres des prêtres simoniaques (1102).

Il participa à plusieurs conciles régionaux : Saint-Omer en 1099, Beauvais en 1114 et 1020, Reims et Châlons-en-Champagne en 1115.

Il manifesta son zèle pour la reconstruction des églises, pour le maintien de la ferveur et de la régularité dans les monastères.

Avec l’évêque d’Arras et celui d’Amiens, il contribua validement à la réforme grégorienne lancée par Grégoire VII (v. 25 mai) et poursuivie par ses successeurs Victor III (v.16 septembre), Urbain II (v. 29 juillet) et Pascal II.

Dans les premiers jours de 1130, il tomba malade et demanda les derniers sacrements. Il fit distribuer aux pauvres tout ce qu’il avait encore, prédit plusieurs événements qui devaient se réaliser, régla lui-même la cérémonie de ses obsèques et s’endormit en Dieu, le 27 janvier 1130, après un épiscopat de plus de trente ans.

Le Martyrologe Romain rappelle que saint Jean de Warneton fonda huit monastères de Chanoines et le mentionne à son dies natalis.

 

 

Manfredo Settala

† 1217

 

Descendant de la famille milanaise des Settala, Manfredo était curé d’une importante paroisse de ce diocèse, à la fin du 12e siècle.

Une inspiration céleste (on ne nous dit pas de quelle façon elle se manifesta) lui suggéra de quitter cette activité pastorale et de se retirer sur la proche montagne San Giorgio, où il mena une vie érémitique remplie des rigueurs de l’ascétisme.

Mais cette rigueur ne l’isolait pas totalement : les foules le découvrirent et vinrent lui demander ses conseils et son réconfort. En 1207, une épidémie frappa les habitants d’Olgiate Comasco, qui vinrent le supplier d’intercéder en leur faveur. Manfredo leur suggéra d’aller en pèlerinage à la tombe de saint Gerardo de Monza, qui venait de mourir (v. 6 juin) et le fléau cessa.

Ici, Manfredo n’était pas le «responsable» du miracle. Mais Dieu lui en fit faire de prodigieux, attestés et dûment enregistrés. 

Non des moindres fut celui de la sonnerie automatique des cloches le jour de son décès, 27 janvier 1217, ainsi que le choix du lieu de sa sépulture, lorsque les bœufs qui tiraient le convoi funéraire, s’arrêtèrent d’eux-mêmes, au pied du mont Saint-Georges, dans la plaine de Riva San Vitale.

Le nom de Manfredo a été récemment introduit dans le Martyrologe Romain au 27 janvier.

 

 

Angela Merici

1474-1540

 

Angela Merici vit le jour le 21 mars 1474 à Desenzano, près du Lac de Garde en Lombardie (Italie nord), de Giovanni, un bon chrétien qui lisait chaque soir à ses enfants la vie de l’un ou l’autre Saint. Evidemment, il n’avait pas à sa disposition un de nos blogs chrétiens, mais cela suffisait déjà à la petite fille pour s’attacher à Jésus-Christ.

A quinze ans, elle perdit ses deux parents et fut recueillie par son oncle maternel à Saló, avec sa sœur qu’elle aimait beaucoup. Cette dernière mourut peu après.

Or Angela fut alors divinement informée que sa sœur était «sauvée», bien qu’elle fût morte sans les sacrements. Ce ne fut pas le dernier avertissement céleste. Peu après, elle eut la vision d’une haute échelle par laquelle des jeunes filles montaient au ciel : elle apprit ainsi qu’elle devait rassembler d’autres femmes pour accomplir une grande mission dans l’Eglise.

En attendant, elle se donna aux bonnes œuvres. Pour communier plus fréquemment, elle s’agrégea au Tiers-Ordre franciscain, prenant le nom de sœur Angela. Elle commença à jeûner.

En 1516, elle fut envoyée à Brescia pour une mission de consolation : une jeune épouse avait perdu son mari et ses fils à la guerre ; Angela resta deux ans auprès d’elle pour l’aider à assimiler cette rude épreuve. Puis elle s’établit à demeure à Brescia, consolant, apaisant , réconciliant, conseillant…

Pour se rapprocher toujours plus de Jésus-Christ, elle fit des pèlerinages, dont un à Jérusalem en 1524. Mais durant ce voyage, une affection aux yeux lui enleva la vue : de l’escale de Crète à l’aller jusqu’à la même escale au retour, elle dut être conduite par la main et ne put rien voir des Lieux Saints. Dieu lui enseignait le détachement de la terre…

En 1525, elle put rencontrer le Pape, qui voulait la retenir à Rome, mais elle expliqua que sa mission était à Brescia. En 1529, elle se réfugia quelques mois à Crémone pour échapper aux dangers de la guerre ; là, elle tomba gravement malade, mais guérit miraculeusement lors d’un pèlerinage au mont Varallo ; elle annonça que la paix allait revenir, et la paix fut signée en août 1529, mettant fin aux maux de l’Italie. Elle revint à Brescia.

C’est en 1535 qu’elle réunit les premières Compagnes et les mit sous la protection de sainte Ursule (v. 21 octobre), pour laquelle elle avait une grande dévotion. Ces premières «Ursulines» n’étaient pas constituées en congrégation ; Angela leur demandait seulement de s’engager devant Dieu à donner une formation chrétienne aux jeunes filles, et de se retrouver périodiquement pour célébrer ensemble l’Eucharistie.

L’évolution de cette Compagnie en Ordre religieux, un demi-siècle plus tard, s’effectua lors de la réforme post-tridentine, qui imposa une vie cloîtrée aux Ursulines.

Angela consacra ses dernières années de vie à organiser cette famille. Dans son Testament Spirituel, elle écrit ceci : 

… Guidées uniquement par l’amour de Dieu et le zèle du salut des âmes, vous entreprendrez votre tâche d’éducatrices… Je vous demande de tenir compte de chacune de vos filles et de les porter comme gravées dans vos cœurs, non seulement par leurs noms, mais avec toute leur situation et leur état… Je vous demande encore d’essayer de les attirer par l’amour, l’indulgence et la charité, et non par la hauteur et la dureté… Parfois il faudra montrer une autorité plus sévère, à bon escient et en tenant compte de l’état et des nécessités des personnes. Cependant, même alors, c’est seulement la charité qui doit nous pousser, ainsi que le zèle des âmes. 

Saint François de Sales, quelques années plus tard (v. 28 décembre) et Giovanni Bosco au 19e siècle (v. 31 janvier), eurent le même esprit, l’un pour conquérir les âmes des hérétiques, l’autre pour conquérir les jeunes garçons délinquants. Il est remarquable que Angela Merici, François de Sales et Giovanni Bosco sont fêtés à quelques jours d’intervalle, les 24, 27 et 31 janvier.

Angela Merici mourut le 27 janvier 1540 à Brescia.

Béatifiée officieusement en 1790, elle fut canonisée en 1807.

Actuellement, sont regroupées dans la famille des Ursulines différentes maisons dans le monde entier, ayant chacune un style particulier, mais toujours cet esprit d’Angela Merici, au service de la jeunesse.

Rosalie du Verdier de la Sorinière

1745-1794

 

Rosalie était née le 12 août 1745 à Saint-Pierre de Chemillé (Maine-et-Loire).

Entrée chez les Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire, elle porta le nom de Mère Saint-Céleste.

Comme on l’a vu au 26 janvier, elle fut arrêtée le 19 janvier 1794 et jugée avec sa belle-sœur.

Elle fut guillotinée à Angers, le 27 janvier 1794 et béatifiée en 1984.

 

 

Paul Joseph Nardini

1821-1862

 

Un militaire autrichien et Margareta Lichtenberger donnèrent la vie, hors mariage, à Paul Joseph, qui naquit le 25 juillet 1821 à Germersheim (Palatinat, Royaume de Bavière).

Tandis qu’on ignora toujours l’identité du papa, la maman, qui n’avait pas de travail, ne pouvait pas élever son garçon. Après deux années de grande pauvreté, elle le confia à sa sœur, Maria Barbara, qui avait épousé Anton Nardini, d’origine italienne. Ils l’adoptèrent pleinement et lui donnèrent donc leur nom de famille, lui procurant le meilleur qu’ils pouvaient pour sa formation.

Paul Joseph correspondit pleinement à cette générosité. Après l’école primaire, il aurait dû apprendre le métier de cordonnier, mais ses dons pour l’étude lui ouvrirent l’école de latin de Germersheim, avant le lycée en 1838. Il étudia avec grande application, attirant l’attention de ses professeurs. Après l’école primaire, il exprima son désir d’être prêtre.

Il étudia la philosophie au séminaire de Speyer (1841-1843), puis la théologie à l’université de Munich, où il passa son examen summa cum laude. Ses professeurs l’encourageaient à poursuivre une carrière académique, mais lui préférait l’apostolat en paroisse.

Exceptionnellement, il reçut tous les ordres mineurs et majeurs en 1846, étant ordonné prêtre le 22 août. Dans le même temps, il reçut le doctorat en théologie.

Il fut d’abord chapelain à Frankenthal, vicaire à Trebur, puis préfet au séminaire de Speyer.  En 1850 il fut nommé à une paroisse difficile, Geinsheim : peu de temps après, les paroissiens eux-mêmes écrivirent à l’évêque que leur paroisse était entièrement changée et demandaient que leur curé restât en place parmi eux. Mais leur souhait ne fut pas exaucé : en 1851, Paul Joseph dut assumer la paroisse - encore plus difficile - de Pirmasens, où il devait rester toute sa vie.

Sa chère maman Margareta vint l’aider. Paul montra alors toutes ses qualités de sacrifice, de détermination, d’oubli de soi, de zèle apostolique, amenant à la foi catholique de nombreux Protestants. Sa prédication, sa catéchèse, appuyées sur son amour de l’Eucharistie, lui donnèrent une réelle réputation de sainteté, et son action sociale le fit vite appeler le Père des pauvres.

Dans cette région, où le protestantisme était majoritaire, les enfants de familles catholiques en étaient réduits à mendier. Paul Joseph voulut venir en aide à ces familles et pensait qu’une communauté de Religieuses pourrait garantir la continuité dans ce qu’il avait organisé dans la paroisse, mais le conseil communal, entièrement protestant, s’opposait énergiquement à l’installation de ces Religieuses. Paul tint bon, malgré des menaces de mort.

En 1853, trois Religieuses du Très Saint Rédempteur arrivèrent de Niederbronn (Alsace), et commencèrent à s’occuper des enfants ; puis bientôt après, lors d’une épidémie de typhus, elles s’occupèrent des malades, mais le travail dépassait de beaucoup leurs possibilités, outre que le gouvernement prussien venait de promulguer une loi condamnant à l’exil toutes les congrégations religieuses d’origine étrangère : les Sœurs devaient repartir en Alsace.

Paul Joseph pensa qu’il fallait instituer une famille religieuse locale, qui aurait assumé les œuvres de charité de la paroisse. En 1855, avec deux jeunes filles de la paroisse, il donna naissance aux Pauvres Franciscaines de Pirmasens, qui prenaient la règle du Tiers-ordre franciscain et s’appelleraient plus tard les Pauvres Sœurs Franciscaines de la Sainte Famille.

Si la population appréciait cette innovation, ce n’était pas le cas des autorités et des journaux locaux. En plus, le pauvre Paul avait oublié de prévenir l’évêque, qui ne répondit pas à ses lettres durant des mois. Mais l’abbé Nardini persévérait, continuait de former ses Religieuses, leur donnant tout ce qu’il pouvait pour leur subsistance, jusqu’à se priver de nourriture pour elles. Il était aussi encouragé par l’arrivée d’autres jeunes filles.

L’évêque finit par donner son autorisation en 1857. Les Sœurs se multiplièrent jusqu’à plus de deux cents en quelques années.

Paul Joseph Nardini s’était épuisé. En janvier 1862, où l’hiver était très froid, il alla au chevet d’un paroissien mourant, et fut prit d’un violent accès de typhus aux poumons, qui le conduisit à sa dernière heure, le 27 janvier. Il n’avait que quarante ans.

La maison-mère se déplaça plus tard (1869) dans l’ancienne abbaye bénédictine de Mallersdorf (basse Bavière). Aujourd’hui les Sœurs sont présentes aussi en Roumanie et en Sud-Afrique.

En 2006 eut lieu la guérison miraculeuse d’une des Sœurs de la Sainte Famille, malade d’un cancer en phase terminale.

Paul Joseph Nardini a été béatifié en 2006 et sa fête est le 27 janvier.

 

 

Yohana Maria Muzeyi

1851-1887

 

Yohana Maria (Jean-Marie) était né entre les années 1851 et 1856 en Ouganda.

Son nom initial était Alipozaliwa Mtakatifu.

Son surnom de Muzeyi (Ancien), n’était pas dû qu’à son âge : s’il était un des plus âgés de ceux qui furent martyrisés, il était surtout connu pour la maturité de son jugement.

Ayant rencontré les pères missionnaires, il apprit, dit-on, tout le catéchisme en une journée.

Il reçut le baptême en la fête de la Toussaint 1885, et la confirmation le 3 juin 1886.

C’était un saint homme, tout dévoué au Christ et à l’Eglise.

Il reçut la palme du martyre pour sa foi, décapité, puis fut jeté dans un étang, le 27 janvier 1887.

Ce fut le dernier des Martyrs de cette persécution, qui furent canonisés en 1964 et sont fêtés le 3 juin.

 

Voir la notice : Ouganda (Martyrs de l’)

 

 

Enrique de Ossó y Cervelló

1840-1896

 

Enrique (Henri) naquit le 16 octobre 1840 à Vinebre (Tarragona, Espagne).

Son père le destinait au commerce, sa mère au sacerdoce.

Encore tout jeune, il fut très malade et reçut la Première communion comme viatique, car on désespérait de le voir guérir. Il se reprit cependant.

Lors de l’épidémie de choléra de 1854, sa mère mourut. Enrique lui promit, avant de la voir expirer, de devenir prêtre.

Il avait alors quatorze ans et travaillait comme apprenti dans le commerce de son oncle. Il laissa tout, se retira à Montserrat puis se présenta au séminaire de Tortosa.

Les études ne durent pas être faciles : très jeune apprenti, Enrique n’avait pas fréquenté l’école et devait maintenant «rattrapper» son retard. Sa persévérance produisit les fruits attendus. 

Ordonné prêtre en 1867, il célébra sa première Messe le 6 octobre ; ce jour-là, un dimanche, on fêtait par anticipation la solennité de Notre-Dame du Rosaire (normalement au 7 octobre dans le calendrier).

Il eut de suite plusieurs missions : au séminaire, il était professeur de mathématiques et de physique ; à l’extérieur, il s’occupa fébrilement de la catéchèse auprès des jeunes.

Une de ses maximes fondamentales fut : Eduquer un enfant, c’est éduquer un homme ; et éduquer une femme, c’est éduquer une famille.

Dès 1870, il réunit certains de ces jeunes en une association mariale de la Très pure Conception, qui devait évoluer quelques années plus tard en une Fraternité de Saint-Joseph.

En 1871, il organisa systématiquement dans douze paroisses de Tortosa une école catéchétique, et rédigea un Guide pratique à l’intention des catéchistes. Avec ce petit ouvrage, Enrique commença à être écrivain ecclésiastique et l’un des prêtres les plus populaires de l’Espagne à cette époque.

Il s’appuya fortement sur sa dévotion envers sainte Thérèse d’Avila (v. 15 octobre), et se montra un inconditionnel du Pape et de l’Eglise Romaine.

Il organisa des associations pieuses pour réunir les jeunes et leur inculquer des références sûres en face des attaques laïques et maçonniques.

Il commença la publication d’un hebdomadaire chrétien, l’Ami du Peuple, qui ne dura qu’une année (1871-1872) à cause des autorités civiles. Qu’à cela ne tienne, il publia alors une Revue mensuelle de Sainte Thérèse de Jésus, qui dura vingt-quatre ans : don Enrique s’en servit pour répandre la doctrine de l’Eglise, la manière de bien prier, la dévotion à sainte Thérèse d’Avila bien sûr, et faire connaître les événements de la vie de l’Eglise, en Espagne et ailleurs.

En 1873, il fonda une nouvelle association, les Filles de Marie Immaculée et de Sainte Thérèse de Jésus, qu’il compléta en 1876 par le Rebañito del Niño Jesús (Petite Troupe de l’Enfant Jésus) ou Compagnie de Sainte Thérèse de Jésus, deux familles qui devaient avoir une vie spirituelle intense, et se dédier à l’apostolat.

En 1874, il publia un nouvel opuscule, le Quart d’heure de prière, qui connut plusieurs dizaines d’éditions.

En 1884, sortit son petit Catéchisme sur la maçonnerie, dans lequel, à partir d’enseignements du pape, il expliquait en termes simples ce qu’il fallait savoir sur cette secte ennemie de l’Eglise.

En 1891, il écrivit encore un petit manuel à l’intention des ouvriers et des patrons, pour leur rappeler l’enseignement du Christ et de l’Eglise sur le travail et la responsabilité des uns et des autres.

L’association des Filles de Marie Immaculée et de Sainte Thérèse, devenue Congrégation, s’étendit mondialement.

Il avait eu aussi dès 1882 le projet d’une famille masculine, de Frères ou Missionnaires Thérésiens, qu’il ne put organiser de son vivant, mais une récente association mexicaine regroupe des jeunes séminaristes dans cet esprit, les Missionnaires de Thérèse de Jésus (MTJ).

Début 1896, il s’était retiré à Gilet (Valencia), dans un couvent de pères Franciscains, pour prier dans le silence.

C’est là qu’il mourut le 27 janvier 1896, à cinquante-cinq ans.

Don Enrique de Ossó y Cervelló fut béatifié en 1979 et canonisé en 1993.

Aujourd’hui, le Mouvement Thérésien de l’Apostolat (MTA) est l’héritier de l’œuvre de don Enrique.

 

 

Carolina  Santocanale

1852-1923

 

Carolina Santocanale naquit le 2 octobre 1852 à Palerme (Sicile), de nobles parents : Giuseppe Santocanale des Barons de la Celsa Reale, est avocat ; son épouse est Caterina Andriolo Stagno.

La petite fille reçut le baptême dès le lendemain, 3 octobre, avec les noms de Carolina Concetta Angela, et reçut la Première Communion en 1860.

Sa toute première formation se fit dans un institut proche, géré par deux demoiselles aidées par d’autres enseignants ; elle reçut ainsi des leçons de lettres, de musique, de français. Puis elle reçut le reste de son éducation à la maison, avec de bons précepteurs.

Un premier épisode important la fit profondément réfléchir sur la vanité du monde : ce fut le Carême prêché en la cathédrale de Palerme par un de ses précepteurs, dont elle resta fortement impressionnée. Elle abandonna ses habits trop luxueux, et se prépara à recevoir la Confirmation, en 1869, à dix-sept ans.

En 1871, elle assista Paolo Stagno, son grand-père, qui était mourant. Cet homme avait racheté les terrains des Bénédictins de Cinisi, confisqués par l’Etat ; la mort de cet homme chrétien (1872) fut pour elle l’occasion d’un nouveau mouvement intérieur, décisif. Elle demanda au père Mauro Venuti d’être son directeur spirituel. Bien que demandée en mariage assidûment, elle se sentait irrésistiblement attirée par la vie religieuse, mais sans réussir encore à choisir entre la vie contemplative et la vie au service des pauvres et des malades.

Elle songea un moment au monastère Sainte-Catherine de Palerme, mais son père s’y opposa, ayant en tête quelque projet matrimonial pour sa fille. Ce n’était pas le seul obstacle à sa vocation : un litige s’éleva bientôt entre la grand-mère et le père, au point que Carolina ne put retourner dans la maison de Cinisi que huit années plus tard.

En attendant le retour à la paix familiale, fin 1873, elle entra dans l’Association des Enfants de Marie dans une paroisse de Palerme, dont elle fut même nommée présidente, y voyant là comme le prélude à son prochain noviciat.

En 1880, elle retrouva la grand-mère à Cinisi et, là, eut l’occasion de catéchiser trois jeunes ; son désir de vie active reprit. Elle reçut alors la permission de recevoir l’Eucharistie à la messe quotidienne, ce qui était très rare.

En 1884, elle contracta alors une mystérieuse douleur à la jambe, qui l’épuisa durant plus d’une année, au point qu’elle n’avait plus la force de faire son signe de croix ; elle s’en remit difficilement et s’en sortit définitivement en 1887 seulement.

Durant ces années, elle fut invitée à participer au Boccone del Povero (la Bouchée du Pauvre), organisé par Giacomo Cusmano (v. 14 mars) ; mais en 1887, elle fut orientée vers l’Ordre Séculier Franciscain, car on fêtait alors le septième centenaire de la mort de s.François d’Assise (v. 4 octobre) ; elle en reçut l’habit et prit le nom de Maria de Jésus.

Désormais elle parcourut toute la ville de Palerme, de maison en maison, assistant, distribuant des aumônes, consolant, soignant. Devant l’immensité de la tâche, elle songea enfin à regrouper celles qui le voulaient dans une nouvelle branche franciscaine, les Sœurs Capucines de l’Immaculée de Lourdes.

En 1891, elle eut la faveur de pouvoir s’installer dans la propriété des grands-parents, à Cinisi, où s’ouvrirent successivement un orphelinat, une maison pour jeunes filles bourgeoises, un jardin d’enfants. Maria et ses Compagnes enseignaient la broderie.

Maria souffrit de la mort prochaine de ses parents, puis eut l’opération de la cataracte. Elle dut faire face à quelques réticences de son propre directeur spirituel, qui rompit même avec cette œuvre. Il invita un père Capucin à s’occuper de la nouvelle famille : ce dernier rédigea la Règle, rapprocha les Religieuses de l’Ordre des Capucins, et organisa leur véritable noviciat.

La fondation proprement dite remonte au 8 décembre 1908, et l’approbation diocésaine dès 1909. En 1911, Maria reçut l’habit nouveau de cette famille, et le remit ensuite aux autres Religieuses.

D’autres épreuves arrivèrent : Maria dut être opérée d’un adénofibrome au sein ; puis le nouvel évêque lui imposa sa visite canonique, lui disant qu’elle ne devait plus gouverner comme une mère de famille, mais comme une supérieure de communauté (!). En outre, une des Religieuses, récemment admise, se mit aussi à critiquer l’ensemble de la fondation. Maria en tomba malade, mais se reprit.

On arriva enfin à un heureux compromis ; l’évêque consentit à la réouverture du noviciat, émit un (nouveau !) décret de Droit diocésain, le 24 janvier 1923, couronnement de l’intense labeur de Maria de Jésus.

Le 27 janvier 1923, Maria organisa encore le repas de noces d’un jeune couple avec soixante invités. Un infarctus la frappa vers vingt-trois heures. Pleine d’action de grâce, de joie - et de mérites, elle s’éteignit doucement.

La congrégation devint de droit pontifical en 1947 et reçut successivement le Décret de Louange en 1968. Elle est présente en Albanie, au Mexique et au Brésil, à Madagascar.

Le miracle retenu pour la béatification, eut lieu en 2003. On était en train de construire la nouvelle chapelle, près de la Maison-mère ; une poutre se rompit et un jeune ouvrier qui s’y déplaçait, fit alors une chute de plus de onze mètres sur la dalle de ciment. Les autres collègues pensaient relever un cadavre, mais le jeune homme se releva de lui-même et n’eut aucune marque ni aucune séquelle de sa chute. On remarqua alors qu’il était tombé exactement à l’endroit où l’on devait bientôt déposer les restes de la Fondatrice.

Carolina  Santocanale fut béatifiée en 2016, canonisée en 2022 et inscrite au Martyrologe le 27 janvier.

 

 

Jurgis Matulaitis

1871-1927

 

Jurgis (Georges) était né le 13 avril 1871 à Lūgine (Marijampolė, Lituanie), benjamin de huit enfants.

Il fut orphelin de père à trois ans, de mère à dix ans et fut alors élevé par son oncle.

Ses études furent retardées par une tuberculose osseuse à la jambe, qui l’obligera ensuite à marcher avec des béquilles.

Il fréquenta le lycée de Marijampolė, puis entra aux séminaires de Kielce et Varsovie.

A Varsovie, il prit les prénom et nom à assonance polonaise : Jerzy Matulewicz.

Il acheva ses études théologiques à Saint-Pétersbourg pour la théologie morale, et à Fribourg (Suisse) où il fut reçu docteur en théologie.

Tour à tour il fut professeur au séminaire, aumônier du lycée de Varsovie et professeur de sociologie à l’Académie de Saint-Pétersbourg. Toute son activité s’appuya désormais sur la nécessité de faire ressusciter la Lituanie chrétienne.

Il entra chez les pères Marianites de l’Immaculée Conception et fut ordonné prêtre en 1898. 

Il obtint du pape l’autorisation de redonner vie à sa congrégation et, en 1911, fut nommé supérieur général de cette congrégation. Il fonda des communautés à Fribourg (Suisse), Chicago (Etats Unis, où étaient nombreux les émigrés lituaniens), Bielany (Pologne).

En 1918, il fut consacré évêque de Vilnius (alors en Pologne), dans une Lituanie travaillée par les incessantes guerres avec la Pologne ou la Russie. Dès lors, il s’occupa de récupérer pour l’Eglise les propriétés que le gouvernement russe avait confisquées.

La même année, il fonda en Lituanie les Sœurs de l’Immaculée Conception (aussi appelées Petites Sœurs de Pauvres). En 1924, il fonda en Biélorussie les Servantes de Jésus Eucharistie. 

Mgr Matulaitis s’épuisa à pacifier les esprits et à chercher la paix, mais démissionna en 1925, pour s’occuper uniquement des Marianites. Le pape lui donnera alors le siège titulaire de Adulis, le nommant Visiteur apostolique de Lituanie, avec particulière mission d’élaborer un concordat entre la Lituanie et le Vatican.

En 1926, il fit un voyage aux Etats-Unis, où il visita une centaine de paroisses. Il travaillait à cette époque à la constitution de cinq nouveaux diocèses en Lituanie, qui cependant ne seraient approuvés qu’après sa mort.

Il fut victime d’une appendicite qui ne put être soignée à temps, et mourut à Kaunas le 27 janvier 1927.

Mgr Matulaitis fut béatifié en 1987.

 

 

Antonio Mascaró Colomina

1913-1937

 

Né le 12 mars 1913 à Albelda (Huesca, Espagne), benjamin des six enfants de Antonio et María, ce petit garçon avait aussi deux oncles prêtres et d’autres parents religieux.

En 1924, il entra au collège Nazareno de Blanes, tenu par les Pères de la Sainte Famille.

Il reçut l’habit à Les Corts en 1928, fit la première profession en 1929 et se prépara au sacerdoce. En 1934, ayant déjà reçu les premiers ordres (on dirait aujourd’hui les ministères), il fut désigné comme assistant du Maître des novices, pour encadrer les nouveaux postulants à Les Corts.

Il y montra toute sa douceur et sa fidélité dans ses engagements.

Devant accomplir son service militaire, il put le faire en rentrant chaque dimanche à sa maison religieuse.

Le matin du dimanche 19 juillet, son bataillon fut aux prises avec les miliciens, et certains de ses compagnons furent tués ou blessés. Après la messe, Antonio, ne pouvant rejoindre son bataillon, se réfugia chez sa sœur puis, pour éviter des ennuis à la famille, chez un ami.

Le 18 janvier 1937, après des bombardements venus d’un bateau, la police procéda à des arrestations. Antonio fut pris avec son oncle dans la boutique où il travaillait et mené à la prison San Elías. Des amis proposèrent, sans issue, le paiement d’une rançon pour les libérer.

Le 27 janvier, on emmena Antonio et son oncle au cimetière de Montcada pour les fusiller. Jetés dans une fosse commune, les corps ne purent être identifiés, mais la date de leur mort avait été inscrite au tribunal de Barcelone.

Antonio, qui n’était pas encore prêtre, reçut la couronne du martyre en ce 27 janvier 1937, et fut béatifié en 2013.

 

Barbara Rautenberg

1887-1945

Note préliminaire. On sait que l’invasion de la Pologne par les forces nazies et soviétiques a engendré la Deuxième Guerre mondiale. Les noms des régions annexées et des personnes ont subi des altérations. On a généralement adopté ici l’orthographe polonaise, tout en mentionnant aussi les formes allemandes.

Barbara naquit le 23 décembre 1887 à Gołagóra (= Blankenger, Świątki, Pologne).

En 1909, elle entra dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine (CSC) et, en 1912, fit les vœux et prit le nom de Maria Secundina.

De 1922 à 1931, elle est à Olsztyn (=Allenstein) à l’hôpital Ste-Marie, comme infirmière.

De 1931 à 1939, elle est à Królewiec pour former les postulantes et les étudiantes de l’école d’infirmières.

De 1939 à 1945, elle est à Kętrzyn (=Rastenburg), comme infirmière et sacristine.

Au moment de l’invasion des troupes soviétiques, la sœur Maria Secundina fut poignardée puis attachée par les pieds à une voiture, supplice pendant lequel elle expira, le 27 (ou le 28) janvier 1945.

Son martyre a été reconnu en 2024, avec celui de quatorze Compagnes de la même congrégation. Elles seront prochainement béatifiées, et mentionnées au Martyrologe aux dates respectives de leur martyre.

 

 

Agathe Euphemia Bönigk

1900-1945

Note préliminaire. On sait que l’invasion de la Pologne par les forces nazies et soviétiques a engendré la Deuxième Guerre mondiale. Les noms des régions annexées et des personnes ont subi des altérations. On a généralement adopté ici l’orthographe polonaise, tout en mentionnant aussi les formes allemandes.

Barbara naquit le 5 février 1900 à Stary Targ (= Altmark, Sztum, Pologne).

En 1923, elle entra dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine (CSC).

En 1932, après le postulat et le noviciat, elle émit les vœux et prit le nom de Maria Adelgard, puis fut envoyée à Braniewo, puis Lidzbark Warmiński, pour s’occuper des enfants et des adolescents d’un orphelinat.

De 1940 à 1945, elle est à Kętrzyn (=Rastenburg), comme organiste et éducatrice.

Au moment de l’invasion des troupes soviétiques, la sœur Maria Adelgard fut poignardée puis attachée par les pieds à une voiture, supplice pendant lequel elle expira, le 27 (ou le 28) janvier 1945.

Son martyre a été reconnu en 2024, avec celui de quatorze Compagnes de la même congrégation. Elles seront prochainement béatifiées, et mentionnées au Martyrologe aux dates respectives de leur martyre.

 

Giovanni Schiavo
1903-1967

Giovanni Schiavo naquit le 8 juillet 1903 à Sant’Urbano (Vicence, Italie N), de Luigi, un humble cordonnier, et Rosa Fittorelli ; il était le premier de leurs neuf enfants. Les parents donnèrent à leurs enfants une éducation profondément chrétienne.
A quatre ans, Giovanni fut gravement malade de poliomyélite et méningite ; on croyait à sa mort prochaine, mais la prière des parents et des amis obtint sa guérison.
Pour aller à l’école, Giovanni devait parcourir chaque jour douze kilomètres à pied ; mais avant de partir, il se levait assez tôt pour assister d’abord à la Messe. Comme enfant de chœur, il obtenait quelque piécette, qui soulageait le budget si difficile du foyer.
A Montecchio Maggiore, où il allait à l’école, se trouvait une congrégation de Pères de Saint-Joseph, fondés par s.Leonardo Murialdo (v. 30 mars). En 1918, Giovanni y commença le noviciat, fit la première profession l’année suivante et la solennelle en 1925. Il acheva ses études, s’occupa des jeunes - et pria beaucoup.
En 1927, il fut ordonné prêtre. Son apostolat sacerdotal l’envoya successivement à Modène, Oderzo, Montecchio Maggiore. En 1931, il fut envoyé au Brésil, ce dont il rêvait depuis très longtemps.
Il fut professeur, maître des novices, curé, directeur ; provincial de 1946 à 1955. Sous son impulsion, la congrégation de Saint-Joseph (les Murialdini, du nom de leur fondateur) se développa beaucoup au Brésil. Le p.Giovanni (Joaõ en brésilien) était recherché pour sa direction spirituelle, tant pour la branche masculine que pour la féminine.
En 1954 en effet, naquit au Brésil le rameau féminin des Sœurs murialdines, suscitées, encouragées, saintement dirigées par le p.Joaõ.
Unanimes étaient les témoignages rendus sur sa douceur, sa patience, sa bonté, sa prévenance pour les malades. Disons ici que le père Giovanni portait bien son nom de Schiavo, esclave : il fut véritablement l’esclave de la bonté.
En novembre 1966 se déclara une grave et douloureuse maladie, à laquelle le p.Giovanni succomba deux mois plus tard, le 27 janvier 1967.
Le père Giovanni fut béatifié en 2017.
Le miracle examiné pour la béatification, fut la guérison d’un malade atteint de péritonite aigüe, compliquée de thrombose mésentérique supérieure ; la situation était désespérée, l’opération inutile, l’issue fatale certaine. L’épouse du malade pria intensément le p.Giovanni : son mari se reprit spontanément et quitta l’hôpital une semaine plus tard, sans aucun problème.
Giovanni Schiavo sera commémoré le 27 janvier dans le Martyrologe Romain.

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