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15 décembre 2022 4 15 /12 /décembre /2022 00:00

15 DÉCEMBRE

 

V.

S Valerianus, évêque à Avensa ; au moment de la persécution des Vandales, octogénaire, il fut contraint d’errer sur la voie publique et mourut d’épuisement.

VI.

S Mesmin, premier abbé à Micy ; c'est de Clovis qu'il obtint ce domaine.

X.

S Paul le Jeune, moine au Mont Latros ; il préféra la solitude ; à ses disciples, il demandait seulement obéissance et ponctualité. 

XII.

B Marino, abbé à La Cava.

XVII.

Bse Maria Vittoria dei Fornari-Strata, gênoise, mariée à dix-sept ans, veuve à vingt-cinq ans étant enceinte de son sixième enfant ; consacrée, elle fonda l'ordre de l'Annonciade, pour remercier Dieu du mystère de l'Incarnation (mais différent de celui fondé en France en 1502 par ste Jeanne de France). 

Ste Virginia Centurione Bracelli, gênoise, mariée contre son désir et, une fois veuve, vouée aux enfants abandonnés, aux malades et aux vieillards ; ses filles mariées, elle abandonna ses biens et fonda la congrégation des Auxiliaires de la Miséricorde ; béatifiée en 1985, canonisée en 2003.

XIX.

Ste Paola Francesca Maria (Maria Crucifiée) Di Rosa, de Brescia, fondatrice des Ancelles de la Charité, pour les divers besoins des malades ; celles-ci seront souvent en butte à l'hostilité des dirigeants et des médecins, qui leur préféraient des infirmières laïques.

B Karl Steeb, protestant allemand, converti à Vérone, fondateur de l'Institut des Sœurs de la Miséricorde, assidu au confessionnal.

XX.

Bx Pau García Sánchez et Ramón Eirín Mayo (*1892, 1911), profès salésiens, martyrs à Madrid en 1936, béatifiés en 2007.

Bses Jožefa Bojanc (Marija Krizina), Kata Ivaniševič (Marija Jula, la supérieure), Jožefa Fabjan (Marija Antonija), Terezija Banja (Marija Bernadeta) (*1885, 1893, 1907, 1912), des Filles de la Divine Charité, martyres en Bosnie-Herzégovine, en 1941, béatifiées en 2011 ; une cinquième Compagne a été martyrisée le 23 décembre suivant.

B János Brenner (1931-1957), jeune prêtre hongrois, assassiné dans un guet-apens, béatifié en 2018.

Virginia Centurione Bracelli

1587-1651

 

Virginia naquit le 2 avril 1587 à Gênes (Ligurie, Italie nord-ouest), de Giorgio Centurione, doge de la république de Gênes, et Lelia Spinola, une très pieuse femme. Elle eut un frère, Francesco.

Elle reçut une éducation soignée, et apprit même le latin. Madame Centurione mourut prématurément et, bien qu’ayant senti très tôt l’appel à la consécration, Virginia fut contrainte par son père d’épouser à quinze ans Gaspare Grimaldi Bracelli, un garçon de dix-neuf ans, de bonne famille mais à la vie dissolue.

Virginia eut deux filles, Lelia et Isabella. 

En 1606, son mari dut aller à Alessandria pour être soigné d’une pneumonie et elle l’y accompagna ; mais Gaspare mourut l’année suivante ; veuve à vingt ans, Virginia se retira chez sa belle-mère, refusant toute autre proposition de mariage que lui proposait son père.

A partir de 1610, elle se consacra à soulager les enfants abandonnés, les vieillards, les malades : la misère était grande à Gênes, où affluaient des gens victimes de la guerre entre Gênes et la Savoie.

Après le mariage de ses deux filles, et la mort de sa belle-mère, elle accueillit chez elle une quinzaine d’orphelines, puis des femmes pauvres.

En 1629-1630, ce fut le tour des victimes de la peste et de la famine.

En 1631, grâce à la duchesse Spinola, elle installa son œuvre naissante dans un couvent vide à Monte Calvario et, trois ans après, elle avait déjà ouvert trois maisons qui abritaient trois-cents personnes. 

Elle reprit alors une ancienne association génoise qu’elle réorganisa et, avec l’appui de la noblesse, fonda les Cent Dames de la Miséricorde Protectrices des Pauvres de Jésus-Christ (en italien : Cento Signore della Misericordia Protettrici dei Poveri di Gesù Cristo), dans le but de constater, lors de visites à domicile, les besoins des plus démunis et de leur venir en aide.

Ensuite, elle participa à la réorganisation de l’hôpital, se préoccupant aussi de faire donner une compensation à ceux qui y travaillaient.

Elle disait souvent : Lorsqu’on a Dieu pour objectif, toutes les oppositions s’aplanissent, toutes les difficultés se surmontent.

En 1635, le Sénat génois reconnut l’œuvre. Virginia acheta deux autres maisons et fit construire une église : Notre-Dame du Refuge. Ses collaboratrices s’appelleraient Sœurs de Notre-Dame du Refuge sur le Mont Calvaire.

Ce fut Emmanuele Brignole, un patricien et sénateur de Gênes, qui aida Virginia à organiser cette œuvre, tellement que les Sœurs prirent parfois aussi le nom de Sœurs Brignolines. Encore aujourd’hui, une des gares ferroviaires de Gênes porte le nom de ce Bienfaiteur.

En 1641, sur mission du Sénat, des bienfaiteurs, Brignole en tête, achetèrent la maison de Carignagno, pour concentrer toutes les activités de Virginia. Sur les conseils de l’aumônier, Virginia proposa à ses plus fidèles collaboratrices de former une famille à part, où elles se seraient consacrées comme tertiaires franciscaines, avec le vœu d’obéissance.

Mais Virginia ne s’en tint pas là : ç’aurait été activisme. Virginia combattit les orgies du carnaval en restaurant les «Compagnies de pénitence», destinées à une prière de réparation pour les innombrables péchés qui se commettaient lors des ridicules fêtes du carnaval. Il y eut des processions ; la ville de Gênes fut officiellement consacrée à la Sainte Vierge le 25 mars 1637. 

Mais surtout, Virginia institua la dévotion des Quarante heures : pendant un jour et demi environ, le Saint Sacrement serait exposé à l’adoration des fidèles. L’archevêque de Gênes donna son approbation, à condition que Virginia pût assumer la décoration de l’église où aurait lieu cette exposition. La première eut lieu fin 1642.

Les Sœurs de Notre Dame du Refuge au Monte Calvario prirent en charge l’hôpital de Pammatone (1645), l’Office des Pauvres (1650) et essaimèrent dans le monde. Elles ont une cinquantaine de communautés.

Quelques-unes d’entre elles furent appelées à Rome par le pape dès 1827, et furent érigées en institut séparé : les Filles de Notre-Dame au Mont du Calvaire. Elles ont une petite centaine de communautés au Brésil, en Argentine, au Salvador et au Nicaragua, en Pologne, au Cameroun, en Israël, aux Philippines.

Les dernières années de Virginia furent affligées par la discorde entre son frère et le beau-frère de ce dernier. En outre le gendre de Virginia fit faillite. Dans ces circonstances, un important patrimoine familial fondit et priva Virginia d’importants subsides. 

Virginia intervint enfin dans les querelles de prestige entre la curie de Gênes et le gouvernement, qui se réconcilièrent.

Virginia s’éteignit à Gênes, dans la maison de Carignano, le 15 décembre 1651. Elle fut béatifiée en 1985 et canonisée en 2003.

 

 

Pau García Sánchez

1892-1936

 

Pau (Paul) naquit le 23 mars 1892 à Lleida (ou Lérida, Espagne).

Il entra dans la maison des Salésiens de Huesca en 1917, et commença le noviciat en 1919 à Carbanchel Alto. 

En 1920, il fit la profession comme Frère coopérateur.

Il fut successivement cinq années à Orense, une année à Sarriá, quatre à Gerona, deux encore à Orense, avant d’arriver à Carabanchel Alto.

La maison ayant été prise d’assaut et évacuée par les miliciens le 19 juillet 1936, Pau se réfugia dans une pension qu’il quitta le 25 septembre pour d’autres «cachettes». Il fut un temps avec son Confrère, Ramón Eirín Mayo (voir la notice), et se trouva finalement chez un ancien élève, Martín Moreno. 

Dénoncé, il fut arrêté en même temps que la sœur de Martín, religieuse elle aussi, et tous deux furent conduits à la tchéka, confortablement installée dans le palais épiscopal et où commencèrent de pénibles interrogatoires.

Ensuite, Pau fut conduit au peloton pour être fusillé, mais on ne connaît ni le jour précis ni l’endroit de son martyre. On sait juste que ce fut vers le milieu de décembre.

Comme pour Ramón Eirín Mayo, le dies natalis de Pau est officiellement le 15 décembre 1936. Il fut béatifié en 2007.

 

 

Ramón Eirín Mayo

1911-1936

 

Ramón était né le 26 août 1911 à La Coruña (Espagne).

Il fut élève dans l’atelier de menuiserie-charpenterie des Salésiens à La Coruña et ressentit la vocation à la consécration.

Il pensa au sacerdoce, mais comprit qu’il était plutôt fait pour travailler au milieu des ouvriers et se prépara à être coadjuteur salésien.

Au terme du noviciat à Mohernando, il y fit la profession (1930) et fut envoyé trois ans encore à Canavese (Turin, Italie) pour se perfectionner (1932-1935). Il revint à Madrid.

Son activité apostolique avait bien commencé, mais fut tronquée dès l’été 1936.

Le dimanche 19 juillet à dix heures du matin, des miliciens vinrent fouiller la maison : Ramón sauta par une fenêtre et se réfugia sous le portail d’un immeuble voisin, dont cependant les habitants le chassèrent immédiatement.

Il trouva une pension accueillante, et réussit à se faire employer comme infirmier auprès des Vieillards Incurables, toujours à Madrid.

On arriva ainsi au 15 décembre, jour où deux inconnus pénétrèrent avec des miliciens dans l’hôpital et enlevèrent Ramón, dont on ne sut plus rien.

On a de fortes présomptions qu’il fut fusillé ce même 15 décembre 1936 à Paracuellos del Jarama (Madrid) et qu’il y fut enterré dans quelque fosse commune.

Il fut béatifié en 2007.

 

 

Jožefa Bojanc

1885-1941

 

Jožefa était la deuxième des six enfants de Mihael Bojanc et de Marija Bizjak.

Elle naquit le 14 mai 1885 à Zbure (Šmarjetske Toplice, Slovénie) et reçut le baptême le jour-même à Šmarjeta.

En 1891 le papa s’embarqua pour l’Amérique, en quête de travail, et l’on ne sut plus rien de lui après quelques années. De sorte que son épouse était comme veuve avec ses six enfants ; c’était une femme courageuse et très chrétienne : elle allait chaque matin à la Messe et y communiait. Elle nourrissait son petit monde des travaux des champs que lui avait laissés son mari. 

Bientôt mourut l’unique garçon, à six ans, et cette femme profondément chrétienne et courageuse vint devant l’autel de la Sainte Vierge pour lui consacrer toutes ses filles.

Jožefa resta auprès de sa mère jusqu’à l’âge de trente-six ans. Sa vocation religieuse s’éveilla lorsque des Sœurs de la Congrégation des Filles de la Divine Charité vinrent demander l’aumône pour leurs œuvres en Slovénie et en Bosnie-Erzégovine.

Elle vint faire son noviciat à Sarajevo en 1922, où la rejoignit sa jeune sœur Angela (qui deviendra Sœur Alfonza). Elle-même prit le nom de Krizina. Elle fit les premiers vœux en 1923 et les solennels en 1926.

Sœur Krizina vint plusieurs fois à Pale et en diverses autres maisons de Bosnie, surtout là où l’appelaient ses compétences dans les travaux des champs et le soin des bêtes (malgré la peur qu’elle avait de celles-ci), l’administration des écoles et des internats, pour le linge et tous les travaux domestiques. C’était une petite abeille toujours au travail, silencieuse et recueillie. Timide de nature, humble parmi les autres Sœurs, elle ne se déchargeait pas de ses problèmes sur les autres, elle était toute en Dieu.

Un jour, on la vit pleurer durant son travail dans le bois. On crut qu’elle était fatiguée, mais elle expliqua que sa tristesse était qu’elles ne pouvaient avoir la Messe et l’Eucharistie chaque jour.

Comme le fit sa maman autrefois, Krizina conserva toute sa vie une grande dévotion à la Vierge Marie.

On la vit toujours se choisir le travail plus fatiguant, pour alléger la fatigue des autres. Quand elle demanda elle-même à revenir à Pale, en 1939, on ne sut jamais le motif de son choix ; était-ce pour reprendre un travail plus difficile en dominant son aversion pour les bêtes ? était-ce par intuition du martyre qui l’attendait ? On sait qu’elle avait confié plusieurs fois son désir de mourir martyre.

Dans les circonstances déjà décrites (voir la notice de Kata Ivanišević), elle reçut cette couronne glorieuse le 15 décembre 1941, et fut béatifiée en 2011.

 

 

Kata Ivanišević

1893-1941

 

Née le 25 novembre 1893, Kata reçut le nom de la Sainte du jour, Catherine d’Alexandrie.

Elle naquit à Staro Petrovo Selo (Nova Gradiška, Croatie) de Nikola et Tera, née Šimunović, et fut baptisée dès le lendemain. 

Cette famille chrétienne comportait onze enfants, dont cinq moururent en bas âge. On priait en famille, on ne manquait jamais la messe du dimanche, et l’on s’y rendait aussi parfois en semaine.

Après quatre années d’école primaire, elle suspendit ses études à cause de la pauvreté de la famille. Elle resta ainsi à la maison, où sa maman observait qu’elle avait «quelque chose» de plus que les autres. Sa sœur aînée dit qu’elle rayonnait de bonté pour tous et qu’elle était un modèle d’obéissance.

Quand elle avait du temps, ou en gardant les moutons, elle lisait des vies de Saints, qu’ensuite elle racontait à d’autres, qui se réunissaient autour d’elle.

C’est certainement par influence de ces belles lectures qu’à dix ans elle fit le vœu d’abstinence, ainsi qu’on l’apprend dans la vie de beaucoup d’ermites, de moines, dès l’antiquité chrétienne. Volontiers elle distribuait le lard de son goûter, ne mangeant que le pain sec. Ce n’est… qu’en entrant au couvent, qu’elle mangea de la viande, pour se plier à la loi commune de la communauté.

Dans sa jeunesse, elle se montra modeste, discrète, préférant le silence et la prière à la danse et aux sorties. Sa vocation mûrissait : elle animait la prière à l’église et affirmait ne pas vouloir se marier pour «servir Jésus».

Quand elle eut dix-huit ans, elle exprima clairement son désir d’entrer en religion, mais sa mère s’y opposa, car elle était sa main droite à la maison. Kata attendit deux ans, et put, après la mort de sa mère, entrer dans la Congrégation des Filles de la Divine Charité, à Sarajevo (1914).

On lui fait étudier la langue allemande et elle part pour recevoir sa formation dans la maison-mère de Vienne. Elle est postulante à Breitenfurt (près de Vienne) ; novice, elle prend le nom de Marija Jula. Elle fait les premiers vœux en 1916, les vœux perpétuels à Sarajevo en 1923.

Plus tard entreront aussi dans la même Congrégation sa petite sœur Mara, trois nièces et une petite-nièce.

Jula revient en Bosnie : on lui confie la direction d’un orphelinat à Zagreb ; elle passe sept ans à Breške, dans les travaux agricoles. Là encore elle se distingue par son obéissance.

Elle revient un an à Sarajevo pour se remettre un peu de sa fatigue (elle a aussi des problèmes cardiaques) : Elle remplaçait par son zèle, sa patience et son calme ce qui manquait à ses forces.

En 1932, elle devient supérieure de la communauté de Pale, jusqu’à sa mort. Sa présence nourrit la cohésion, l’esprit de sacrifice et de charité. Les divers témoignages la disent angélique, dynamique, prête à aider ; une supérieure équilibrée et juste ; humble ; dévote envers la Vierge Marie comme un enfant. Elle écrivait à une nièce : Imite la Sainte Vierge dans sa modestie et son humilité. L’humilité est le fondement de toute vertu, et l’orgueil le commencement de tout mal.

Valerianus d’Avensa
377-457

On a parlé au 28 novembre de plusieurs évêques d’Afrique, qui souffrirent la persécution des Vandales en 430 et de nouveau en 484.
Entre ces deux dates, en 457, Genséric ordonna de faire disparaître tous les livres et objets sacré du culte chrétien.
L’évêque d’Avensa (auj. Sidi Zéhili, Tunisie), Valerianus, qui était déjà fort âgé, s’opposa énergiquement à cette mesure et, pour cela fut arrêté et expulsé de sa ville ; on interdit aux habitants de le recevoir où que ce fût, ni dans une maison ni même dans un champ. Le vieil évêque en fut réduit à vivre de rien et à coucher nulle part ; il en arriva à devoir dormir presque nu sur la voie publique : c’est en cet état que le rencontra Victor de Vite, auquel nous devons ces détails.
Lors de cette rencontre, Valerianus avait plus de quatre-vingts ans. Il mourut bientôt d’épuisement.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Valerianus d’Avensa au 15 décembre.

Marino de La Cava

† 1170

 

On ne connaît pas l’ascendence de Marino, ni sa première jeunesse.

Il entra à l’abbaye de La Cava, où il devint vestararius, c’est-à-dire chargé du vestiaire. Mais il était aussi responsable de la préservation des documents attestant les propriétés de l’abbaye. 

C’est ainsi qu’en 1143, il exhiba les documents nécessaires pour faire reconnaître les droits de l’abbaye sur trois églises.

En 1146, il fut élu septième abbé de La Cava et se rendit à Rome pour recevoir du pape Eugène III la bénédiction abbatiale ; le pape le nomma titulaire également de l’église romaine Saint-Laurent-in-Panisperna.

En 1149, le même pape déclara l’abbaye de La Cava exempte de toute autre autorité que le Saint-Siège, confirmant que cette abbaye étendait son autorité sur cent-trois églises et monastères.

C’est encore sous Marino, en 1150, que les moines s’installèrent à Naples, recevant en 1154 de grands privilèges du roi Guillaume le Mauvais (qui ne méritait certainement pas son surnom).

Cette même année 1150, l’abbaye accueillait la dépouille mortelle de Sibille de Bourgogne, deuxième épouse de Ruggero II de Sicile, morte à Salerno.

En 1167, Marino et toute sa famille monacale apporta un valeureux soutien au pape Alexandre III ; ce pape avait été contesté par l’empereur Barberousse, qui avait fait élire un anti-pape. Alexendre III, reconnu par tout l’Occident catholique, s’était d’abord réfugié en France puis, à partir de 1167, en Italie, où Barbarossa, enfin battu par la Ligue Lombarde, reconnut le pape légitime. Alexandre tint à remercier Marino en confirmant et amplifiant les exemptions déjà accordées antérieurement par le Vatican.

Marino mourut le 15 décembre 1170.

Son culte se développa, et fut confirmé en 1928.

Bienheureux Marino de La Cava est commémoré le 15 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

Vittoria Fornari Strata

1562-1617

 

Vittoria naquit en 1562 à Gênes (Ligurie, Italie NO), septième des neuf enfants de Girolamo et Barbara Veneroso, des gens aisés et très chrétiens.

La foi vivante qu’elle reçut dans ce foyer, se manifesta précocement, lorsqu’elle obtint par sa prière la guérison d’un de ses frères.

Elle eut peut-être le désir d’entrer en religion, mais à dix-sept ans elle épousa avec joie le parti que ses parents lui présentèrent, Angelo Strata. Après la naissance d’Angela, Barbara, Giuseppe, Leonardo et Alessandro, Vittoria attendait son sixième enfant, lorsque mourut brusquement son cher mari en novembre 1588. L’enfant fut baptisé Angelo.

Vittoria sombra dans une courte dépression, mais elle pria la Sainte Vierge et fit trois vœux : chasteté perpétuelle, abandon des tenues élégantes, et renonciation aux salons mondains, pour s’occuper uniquement de ses enfants et du prochain.

Soutenue et dirigée par un bon prêtre, elle participait à la Messe quotidienne, priait l’Office marial et le chapelet ; les enfants et les domestiques s’unirent à elle dans la prière, quoique parfois un peu à contre-cœur.

En peu de temps, la Providence libéra Vittoria de tous liens humains. En 1597, mourut l’avant-dernier, Alessandro, que Vittoria «remplaça» par une nièce orpheline, ainsi qu’une autre petite orpheline. Puis Angela et Barbara entrèrent chez les Chanoinesses de Latran ; les trois garçons entrèrent chez les Minimes (Angelo n’avait que quinze ans). Vittoria pouvait désormais suivre son idéal et commença une vie marquée par la générosité envers le prochain. Elle se priva de nourriture pour nourrir des pauvres, elle quêta même à la porte des églises, elle, la noble bourgeoise, que des parents ne se gênèrent pas de critiquer ouvertement.

Vittoria alla au chevet des malades, leur achetant des remèdes, prévenant un prêtre pour les assister ; elle fit le catéchisme dans les paroisses, tant aux enfants qu’à des adultes, se préoccupant de leur fournir un peu d’instruction élémentaire. Elle «récupéra» des filles de la rue.

En 1600, Vittoria voulut fonder une famille religieuse vouée à l’adoration du Verbe Incarné. Le projet se concrétisa en 1602 avec l’adjonction de quelques autres dames et un homme. Vittoria acheta les immeubles nécessaires aux hommes et aux femmes, les constitutions en furent approuvées par le pape en 1604, et l’archevêque de Gênes fit les premières prises d’habit en août 1604.

Dans ce nouvel Ordre de la Très Sainte Annonciation, Vittoria s’appellerait désormais Maria Vittoria et fut nommée prieure ; les Religieuses porteraient un habit blanc avec un manteau et des sandales bleu turquoise, d’où le surnom de Turquine (Turquoises) qu’on leur donna ; la règle serait celle de Saint-Augustin ; on renouvellerait chaque année les vœux le 25 mars, fête de l’Annonciation.

En 1605 cependant, une crise ébranla l’institut. Vittoria tomba malade, une des Consœurs mourut, et le premier homme consacré, Stefano Centurione, prétendit orienter la maison dans l’esprit carmélitain. Mais la Vérité triompha, les fautifs se repentirent, et la vie reprit son essor. Il y eut bientôt les premières professions solennelles et même Stefano fut ordonné prêtre, et nommé aumônier de l’Institut.

On fit bientôt appel à la nouvelle fondation depuis la France et la Belgique. Il ne faut pas pour autant confondre la fondation gênoise avec l’Ordre des Annonciades, fondé en France un siècle plus tôt par sainte Jeanne de Valois (v. 4 février).

Réélue en 1608, Maria Vittoria ne fut pas réélue en 1611, à cause de sa santé. Elle continua de marquer la fondation de son esprit charismatique, lisant dans les cœurs, prophétisant aussi, par exemple, qu’elle mourrait quand serait arrivée la quarantième Sœur. Or, en 1613 - l’année de l’approbation romaine définitive et aussi de la mort du fils aîné de Maria-Vittoria (Giuseppe, en religion Giovanni Angelo) - se présenta la quarantième vocation : Maria Vittoria, frappée d’une grave pneumonie, annonça alors qu’elle mourrait le 15 décembre suivant, ce qui arriva effectivement.

Maria Vittoria Fornari Strata, morte le 15 décembre 1617, fut béatifiée en 1828.

Son corps, resté incorrompu, est conservé dans la monastère gênois de Serra Ricò.

 

 

Virginia Centurione Bracelli

1587-1651

 

Virginia naquit le 2 avril 1587 à Gênes (Ligurie, Italie NO), de Giorgio Centurione, doge de la république de Gênes, et Lelia Spinola, une très pieuse femme. Elle eut un frère, Francesco.

Elle reçut une éducation soignée, et apprit même le latin. Madame Centurione mourut prématurément et, bien qu’ayant senti très tôt l’appel à la consécration, Virginia fut contrainte par son père d’épouser à quinze ans Gaspare Grimaldi Bracelli, un garçon de dix-neuf ans, de bonne famille mais à la vie dissolue.

Virginia eut deux filles, Lelia et Isabella. 

En 1606, son mari dut aller à Alessandria pour être soigné d’une pneumonie et elle l’y accompagna ; mais Gaspare mourut l’année suivante ; veuve à vingt ans, Virginia se retira chez sa belle-mère, refusant toute autre proposition de mariage que lui proposait son père.

A partir de 1610, elle se consacra à soulager les enfants abandonnés, les vieillards, les malades : la misère était grande à Gênes, où affluaient des gens victimes de la guerre entre Gênes et la Savoie.

Après le mariage de ses deux filles, et la mort de sa belle-mère, elle accueillit chez elle une quinzaine d’orphelines, puis des femmes pauvres.

En 1629-1630, ce fut le tour des victimes de la peste et de la famine.

En 1631, grâce à la duchesse Spinola, elle installa son œuvre naissante dans un couvent vide à Monte Calvario et, trois ans après, elle avait déjà ouvert trois maisons qui abritaient trois-cents personnes. 

Elle reprit alors une ancienne association génoise qu’elle réorganisa et, avec l’appui de la noblesse, fonda les Cent Dames de la Miséricorde Protectrices des Pauvres de Jésus-Christ (en italien : Cento Signore della Misericordia Protettrici dei Poveri di Gesù Cristo), dans le but de constater, lors de visites à domicile, les besoins des plus démunis et de leur venir en aide.

Ensuite, elle participa à la réorganisation de l’hôpital, se préoccupant aussi de faire donner une compensation à ceux qui y travaillaient.

Elle disait souvent : Lorsqu’on a Dieu pour objectif, toutes les oppositions s’aplanissent, toutes les difficultés se surmontent.

En 1635, le Sénat génois reconnut l’œuvre. Virginia acheta deux autres maisons et fit construire une église : Notre-Dame du Refuge. Ses collaboratrices s’appelleraient Sœurs de Notre-Dame du Refuge sur le Mont Calvaire.

Ce fut Emmanuele Brignole, un patricien et sénateur de Gênes, qui aida Virginia à organiser cette œuvre, tellement que les Sœurs prirent parfois aussi le nom de Sœurs Brignolines. Encore aujourd’hui, une des gares ferroviaires de Gênes porte le nom de ce Bienfaiteur.

En 1641, sur mission du Sénat, des bienfaiteurs, Brignole en tête, achetèrent la maison de Carignagno, pour concentrer toutes les activités de Virginia. Sur les conseils de l’aumônier, Virginia proposa à ses plus fidèles collaboratrices de former une famille à part, où elles se seraient consacrées comme tertiaires franciscaines, avec le vœu d’obéissance.

Mais Virginia ne s’en tint pas là : ç’aurait été activisme. Virginia combattit les orgies du carnaval en restaurant les «Compagnies de pénitence», destinées à une prière de réparation pour les innombrables péchés qui se commettaient lors des ridicules fêtes du carnaval. Il y eut des processions ; la ville de Gênes fut officiellement consacrée à la Sainte Vierge le 25 mars 1637. 

Mais surtout, Virginia institua la dévotion des Quarante heures : pendant un jour et demi environ, le Saint Sacrement serait exposé à l’adoration des fidèles. L’archevêque de Gênes donna son approbation, à condition que Virginia pût assumer la décoration de l’église où aurait lieu cette exposition. La première eut lieu fin 1642.

Les Sœurs de Notre Dame du Refuge au Monte Calvario prirent en charge l’hôpital de Pammatone (1645), l’Office des Pauvres (1650) et essaimèrent dans le monde. Elles ont une cinquantaine de communautés.

Quelques-unes d’entre elles furent appelées à Rome par le pape dès 1827, et furent érigées en institut séparé : les Filles de Notre-Dame au Mont du Calvaire. Elles ont une petite centaine de communautés au Brésil, en Argentine, au Salvador et au Nicaragua, en Pologne, au Cameroun, en Israël, aux Philippines.

Les dernières années de Virginia furent affligées par la discorde entre son frère et le beau-frère de ce dernier. En outre le gendre de Virginia fit faillite. Dans ces circonstances, un important patrimoine familial fondit et priva Virginia d’importants subsides. 

Virginia intervint enfin dans les querelles de prestige entre la curie de Gênes et le gouvernement, qui se réconcilièrent.

Virginia s’éteignit à Gênes, dans la maison de Carignano, le 15 décembre 1651. Elle fut béatifiée en 1985 et canonisée en 2003.

 

 

Paola Francesca Maria Di Rosa

1813-1855

 

Paola ou Paolina vit le jour le 6 novembre 1813 à Brescia (Italie N), sixième des neuf enfants de Clemente et Camilla Albani, qui perdirent trois de leurs fils en bas âge.

A cette époque, la ville était sous la domination autrichienne et Clemente était une des personnalités de premier plan dans l’administration ; très chrétien, il soutint les fondations religieuses et sociales.

Selon l’habitude d’alors, les parents firent donner la première instruction à leurs enfants à domicile ; ils confièrent ensuite Paola aux Religieuses de la Visitation.

Elle fut orpheline de sa mère à onze ans ; à dix-sept ans, elle vint s’occuper de la maison paternelle, toujours réservée et très intérieure. Refusant le parti que lui proposa son père, elle fit le vœu de virginité perpétuelle, puis se mit à s’occuper de toutes sortes d’œuvres charitables, comme les ouvrières de l’usine de filature de son père à Acquafredda (à trente kilomètres de Brescia), ou bien la formation des jeunes filles de Capriano del Colle (Brescia).

Elle ouvrit à Brescia deux écoles pour sourds-muets, pour les garçons et pour les filles. En 1836 sévit une épidémie de choléra, et elle offrit ses services à l’hôpital, où les conditions précaires de la structure sanitaire firent naître en elle l’idée d’une association religieuse au profit des malades.

Après la mort de ses autres frères et sœurs, unique héritière de son père qui la soutenait pleinement, elle mit sur pied cette association en 1840. Une trentaine de pieuses femmes se mirent à assister les malades dans l’hôpital. Il y eut des tensions entre elles et l’administration, mais le gouvernement reconnut la nouvelle famille, qui prit le nom de Servantes de la Charité.

Paola se retrouva ainsi Supérieure de la congrégation naissante ; elle prit le nom de Maria Crocifissa et s’occupa avec les autres de tous les malheureux : pauvres, malades, soldats blessés dans les conflits du nord de l’Italie.

Elle avait prit son nom de Crucifiée en référence aux souffrances du Christ en croix et fonda toute sa spiritualité sur l’offrande de soi pour tous les membres souffrants du Corps Mystique du Christ.

D’autres maisons s’ouvrirent bientôt dans les environs : Cremone, Manerbio, Montichiari, Chiari, Mantoue, Udine, Crema, Ragusa, Trieste…

La Congrégation fut approuvée par le Pape en 1851.

Maria Crocifissa tomba malade à Mantoue en novembre 1855, et mourut à Brescia le 15 décembre 1855.

Elle fut béatifiée en 1940 et canonisée en 1954.

 

 

Johannes Heinrich Karl Steeb

1773-1856

 

Karl vit le jour le 18 décembre 1773 à Tübingen (Württemberg, Allemagne SO), dans une famille bourgeoise et de foi luthérienne. Le père, Johann Heinrich, tenait une auberge «A l’Agneau». Karl avait une sœur, Wilhelmine.

Karl fréquenta d’abord l’école de Tübingen (où il apprit le latin), et partit étudier les langues à Paris (1788), puis, à cause de la Révolution française, à Vérone (Italie) en 1792.

Ayant rencontré des catholiques, parmi lesquels le père Leonardi, Karl se rapprocha du catholicisme et, toujours en 1792, après s’être confié à la Sainte Vierge, embrassa la religion du Pape romain. Désormais, sa famille rompit tout contact avec lui ; à la mort des parents, sa sœur devait recevoir tout l’héritage, mais elle lui reversa tout de même sa part.

En 1796, Karl était ordonné prêtre.

Il passera désormais dix-huit années à soigner les malades de tout genre qu’il trouva à Vérone,  pauvres, abandonnés, vieillards, orphelins, soldats blessés, etc. Lui-même fut affligé de la pénible maladie du typhus, mais Dieu lui donna la force de travailler encore intensément.

On l’appelait de tous côtés, pour confesser, pour consoler, pour conseiller. En plus, parlant autant l’italien que le français et l’allemand, il pouvait aborder beaucoup de groupes ; il fut professeur dans un collège de jeunes filles, au séminaire de Vérone.

Il sentit la nécessité de disposer d’une famille religieuse féminine, dont les membres se pencheraient vraiment maternellement sur les misères de la société. Avec Luigia Poloni, il commença cette formation. En 1835, on projeta l’institut des Sœurs de la Miséricorde de Vérone.

En 1848, un premier groupe de sœurs fit la profession religieuse. Luigia prit le nom de Vicenta Maria.

Le bien que firent ces Religieuses fut immense, en particulier durant plusieurs épidémies de choléra, de variole.

Mère Vicenta mourut le 11 novembre 1855. Le père Karl (Carlo en italien), le 15 décembre 1856 : trois jours plus tard, il accomplissait quatre-vingt-trois ans.

Le père Karl Steeb fut béatifié en 1975.

L’Institut compte actuellement un peu plus d’un millier de membres, en Europe, en Amérique latine et en Afrique.

 

 

Pau García Sánchez

1892-1936

 

Pau (Paul) naquit le 23 mars 1892 à Lleida (ou Lérida, Espagne).

Il entra dans la maison des Salésiens de Huesca en 1917, et commença le noviciat en 1919 à Carbanchel Alto. 

En 1920, il fit la profession comme Frère coopérateur.

Il fut successivement cinq années à Orense, une année à Sarriá, quatre à Gerona, deux encore à Orense, avant d’arriver à Carabanchel Alto.

La maison ayant été prise d’assaut et évacuée par les miliciens le 19 juillet 1936, Pau se réfugia dans une pension qu’il quitta le 25 septembre pour d’autres «cachettes». Il fut un temps avec son Confrère, Ramón Eirín Mayo (v. notice), et se trouva finalement chez un ancien élève, Martín Moreno. 

Dénoncé, il fut arrêté en même temps que la sœur de Martín, religieuse elle aussi, et tous deux furent conduits à la tchéka, confortablement installée dans le palais épiscopal et où commencèrent de pénibles interrogatoires.

Ensuite, Pau fut conduit au peloton pour être fusillé, mais on ne connaît ni le jour précis ni l’endroit de son martyre. On sait juste que ce fut vers le milieu de décembre.

Comme pour Ramón Eirín Mayo, le dies natalis de Pau est officiellement le 15 décembre 1936. Il fut béatifié en 2007.

 

 

Ramón Eirín Mayo

1911-1936

 

Ramón était né le 26 août 1911 à La Coruña (Espagne).

Il fut élève dans l’atelier de menuiserie-charpenterie des Salésiens à La Coruña et ressentit la vocation à la consécration.

Il pensa au sacerdoce, mais comprit qu’il était plutôt fait pour travailler au milieu des ouvriers et se prépara à être coadjuteur salésien.

Au terme du noviciat à Mohernando, il y fit la profession (1930) et fut envoyé trois ans encore à Canavese (Turin, Italie) pour se perfectionner (1932-1935). Il revint à Madrid.

Son activité apostolique avait bien commencé, mais fut tronquée dès l’été 1936.

Le dimanche 19 juillet à dix heures du matin, des miliciens vinrent fouiller la maison : Ramón sauta par une fenêtre et se réfugia sous le portail d’un immeuble voisin, dont cependant les habitants le chassèrent immédiatement.

Il trouva une pension accueillante, et réussit à se faire employer comme infirmier auprès des Vieillards Incurables, toujours à Madrid.

On arriva ainsi au 15 décembre, jour où deux inconnus pénétrèrent avec des miliciens dans l’hôpital et enlevèrent Ramón, dont on ne sut plus rien.

On a de fortes présomptions qu’il fut fusillé ce même 15 décembre 1936 à Paracuellos del Jarama (Madrid) et qu’il y fut enterré dans quelque fosse commune.

Il fut béatifié en 2007.

Jožefa Bojanc

1885-1941

 

Jožefa était la deuxième des six enfants de Mihael Bojanc et de Marija Bizjak.

Elle naquit le 14 mai 1885 à Zbure (Šmarjetske Toplice, Slovénie) et reçut le baptême le jour-même à Šmarjeta.

En 1891 le papa s’embarqua pour l’Amérique, en quête de travail, et l’on ne sut plus rien de lui après quelques années. De sorte que son épouse était comme veuve avec ses six enfants ; c’était une femme courageuse et très chrétienne : elle allait chaque matin à la Messe et y communiait. Elle nourrissait son petit monde des travaux des champs que lui avait laissés son mari. 

Bientôt mourut l’unique garçon, à six ans, et cette femme profondément chrétienne et courageuse vint devant l’autel de la Sainte Vierge pour lui consacrer toutes ses filles.

Jožefa resta auprès de sa mère jusqu’à l’âge de trente-six ans. Sa vocation religieuse s’éveilla lorsque des Sœurs de la Congrégation des Filles de la Divine Charité vinrent demander l’aumône pour leurs œuvres en Slovénie et en Bosnie-Erzégovine.

Elle vint faire son noviciat à Sarajevo en 1922, où la rejoignit sa jeune sœur Angela (qui deviendra Sœur Alfonza). Elle-même prit le nom de Krizina. Elle fit les premiers vœux en 1923 et les solennels en 1926.

Sœur Krizina vint plusieurs fois à Pale et en diverses autres maisons de Bosnie, surtout là où l’appelaient ses compétences dans les travaux des champs et le soin des bêtes (malgré la peur qu’elle avait de celles-ci), l’administration des écoles et des internats, pour le linge et tous les travaux domestiques. C’était une petite abeille toujours au travail, silencieuse et recueillie. Timide de nature, humble parmi les autres Sœurs, elle ne se déchargeait pas de ses problèmes sur les autres, elle était toute en Dieu.

Un jour, on la vit pleurer durant son travail dans le bois. On crut qu’elle était fatiguée, mais elle expliqua que sa tristesse était qu’elles ne pouvaient avoir la Messe et l’Eucharistie chaque jour.

Comme le fit sa maman autrefois, Krizina conserva toute sa vie une grande dévotion à la Vierge Marie.

On la vit toujours se choisir le travail plus fatiguant, pour alléger la fatigue des autres. Quand elle demanda elle-même à revenir à Pale, en 1939, on ne sut jamais le motif de son choix ; était-ce pour reprendre un travail plus difficile en dominant son aversion pour les bêtes ? était-ce par intuition du martyre qui l’attendait ? On sait qu’elle avait confié plusieurs fois son désir de mourir martyre.

Dans les circonstances déjà décrites (voir la notice de Kata Ivanišević), elle reçut cette couronne glorieuse le 15 décembre 1941, et fut béatifiée en 2011.

 

 

Kata Ivanišević

1893-1941

 

Née le 25 novembre 1893, Kata reçut le nom de la Sainte du jour, Catherine d’Alexandrie.

Elle naquit à Staro Petrovo Selo (Nova Gradiška, Croatie) de Nikola et Tera, née Šimunović, et fut baptisée dès le lendemain. 

Cette famille chrétienne comportait onze enfants, dont cinq moururent en bas âge. On priait en famille, on ne manquait jamais la messe du dimanche, et l’on s’y rendait aussi parfois en semaine.

Après quatre années d’école primaire, elle suspendit ses études à cause de la pauvreté de la famille. Elle resta ainsi à la maison, où sa maman observait qu’elle avait «quelque chose» de plus que les autres. Sa sœur aînée dit qu’elle rayonnait de bonté pour tous et qu’elle était un modèle d’obéissance.

Quand elle avait du temps, ou en gardant les moutons, elle lisait des vies de Saints, qu’ensuite elle racontait à d’autres, qui se réunissaient autour d’elle.

C’est certainement par influence de ces belles lectures qu’à dix ans elle fit le vœu d’abstinence, ainsi qu’on l’apprend dans la vie de beaucoup d’ermites, de moines, dès l’antiquité chrétienne. Volontiers elle distribuait le lard de son goûter, ne mangeant que le pain sec. Ce n’est… qu’en entrant au couvent, qu’elle mangea de la viande, pour se plier à la loi commune de la communauté.

Dans sa jeunesse, elle se montra modeste, discrète, préférant le silence et la prière à la danse et aux sorties. Sa vocation mûrissait : elle animait la prière à l’église et affirmait ne pas vouloir se marier pour «servir Jésus».

Quand elle eut dix-huit ans, elle exprima clairement son désir d’entrer en religion, mais sa mère s’y opposa, car elle était sa main droite à la maison. Kata attendit deux ans, et put, après la mort de sa mère, entrer dans la Congrégation des Filles de la Divine Charité, à Sarajevo (1914).

On lui fait étudier la langue allemande et elle part pour recevoir sa formation dans la maison-mère de Vienne. Elle est postulante à Breitenfurt (près de Vienne) ; novice, elle prend le nom de Marija Jula. Elle fait les premiers vœux en 1916, les vœux perpétuels à Sarajevo en 1923.

Plus tard entreront aussi dans la même Congrégation sa petite sœur Mara, trois nièces et une petite-nièce.

Jula revient en Bosnie : on lui confie la direction d’un orphelinat à Zagreb ; elle passe sept ans à Breške, dans les travaux agricoles. Là encore elle se distingue par son obéissance.

Elle revient un an à Sarajevo pour se remettre un peu de sa fatigue (elle a aussi des problèmes cardiaques) : Elle remplaçait par son zèle, sa patience et son calme ce qui manquait à ses forces.

En 1932, elle devient supérieure de la communauté de Pale, jusqu’à sa mort. Sa présence nourrit la cohésion, l’esprit de sacrifice et de charité. Les divers témoignages la disent angélique, dynamique, prête à aider ; une supérieure équilibrée et juste ; humble ; dévote envers la Vierge Marie comme un enfant. Elle écrivait à une nièce : Imite la Sainte Vierge dans sa modestie et son humilité. L’humilité est le fondement de toute vertu, et l’orgueil le commencement de tout mal.

Cette petite communauté de Pale rayonnait d’amour fraternel, de charité pour tous, qu’ils fussent orthodoxes ou musulmans, aidant, prêtant, assistant par tous les moyens.

En avril 1941, le gouvernement de Yougoslavie avec le général Simovič, fuyant Belgrade, tinrent avec reconnaissance leur dernière réunion dans cette sainte maison.

A partir de 1941, la vie à Pale devenait chaque jour plus dangereuse, mais les Religieuses préféraient rester sur place pour être aux côtés de la population locale. En septembre, les coups de feu se rapprochaient, mais elles continuaient leur activité dans le calme, confiantes qu’elles ne risquaient rien, étant donné qu’elles ne faisaient que du bien autour d’elles.

En octobre, les incidents se multiplient ; partout démolitions, incendies, vols, enlèvements… La ligne de chemin de fer pour Sarajevo, leur unique moyen de locomotion, est souvent coupée. Les Religieuses prient intensément pour la paix, surtout pour la «Bosnie ensanglantée», jusqu’au matin du 11 décembre.

Ce soir-là, un groupe de soldats attaqua violemment la maison. Jula était justement sortie pour acheter de la farine. Les Sœurs présentes accoururent auprès du prêtre slovène, Meško pour lui demander l’absolution. Les soldats pénétrèrent dans la maison et mirent tout le monde dehors, sur la neige. A ce moment-là Jula arriva et comprit tout de suite la situation : elle donna à son chauffeur tout ce qu’elle avait en main en lui disant : Va-t-en vite où tu veux, ils vont te tuer. Et elle se joignit aussitôt à ses Sœurs. Les soldats serbes criaient : Allez-y, les gars, arrêtez-les toutes vivantes, elles ne nous servent à rien si elles sont mortes.

Toutes les Sœurs sont arrêtées pour être conduites vers Sjetlina, puis vers Goražde. Le couvent est vandalisé et incendié. Plus tard on y retrouva le ciboire, contenant cinq hosties calcinées, qui étaient destinées aux cinq Sœurs. 

On leur adjoignit aussi des jeunes filles de la voisine Maison pour Enfants, qui furent ensuite libérées. On les fit marcher quatre jours par les montagnes et les forêts de Romanija, où elles souffrirent beaucoup du froid, n’ayant sur elles que leur habit d’intérieur. La plus ancienne, Berchmana, trop faible, est abandonnée en cours de route dans une cabane. De nuit, elles s’arrêtaient dans des cabanes abandonnées ou trouvaient un peu de soulagement chez des orthodoxes, qui leur donnaient du lait et du miel. Elles n’en pouvaient plus.

Elles parlaient peu, elles priaient. Elles demandaient ce qui était arrivé à la pauvre Sœur Berchmana, elles réconfortaient les jeunes filles qui étaient avec elles. L’une d’elle donna son châle au vieux prêtre qui tremblait de froid.

La Sœur Berchmana et les jeunes filles furent laissées à Sjetlina, tandis qu’on emmenait les quatre autres Sœurs à la caserne de Goražde, où on les enferma au second étage. Vers minuit, les soldats s’avancèrent vers les Religieuses avec des propositions infâmes : elles devaient se déshabiller, renoncer à leur état religieux, à leur fidélité à Rome. Elles s’y opposèrent fermement : Plutôt la mort, que ce que vous cherchez ! Pendant une heure, se suivirent les coups, les menaces, les outrages. Les soldats commencèrent à leur arracher les habits. 

Jula alors ouvrit la fenêtre et invita les autres à la suivre, au cri de Jésus, sauve-nous ! L’une après l’autre, elles se jetèrent dans le vide. Elles cherchèrent à se relever, mais les soldats se jetèrent sur elles avec leurs couteaux et les achevèrent. Puis ils les traînèrent par les pieds jusqu’au bord de la proche rivière, la Drina.

Les habitants proches entendirent clairement les cris de ces femmes. Ils durèrent environ une heure. 

Un soldat prisonnier vit que chacune fit le signe de la Croix avant de recevoir le coup fatal. Un autre témoin reconnut que chacune avait une blessure à la poitrine et une dizaine d’autres blessures sur tout le corps. Les corps restèrent là, jusqu’à ce qu’un ordre exigeât de les jeter dans la Drina, qui devint ainsi leur tombe.

La Sœur Berchmana fut assassinée quelques jours plus tard, le 23 décembre.

Le dies natalis des quatre premières Religieuses est au 15 décembre. 

Elles ont été béatifiées en 2011.

 

 

Jožefa Fabjan

1907-1941

 

Le papa de notre Jožefa était veuf avec trois garçons ; il se remaria avec Jožefa Kralj, avec laquelle il eut cinq autres enfants, dont Jožefa était la troisième, et l’aînée des filles.

Jožefa naquit le 23 janvier 1907 à Malo Lipje (Novo Mesta, Slovénie). Elle a à peine quatre ans, que mourut son papa, en 1911. La pauvre maman, veuve avec huit bouches à nourrir, fut contrainte de travailler durement la terre, en même temps qu’elle éduquait chrétiennement ses enfants. 

Sept ans après, c’est cette vaillante maman qui mourut, et tous ces petits enfants trouvèrent un accueil maternel auprès de leur tante, Marija Poznik. Jožefa a alors tout juste onze ans.

Sa vocation mûrit et elle entre chez les Filles de la Divine Charité à Sarajevo (Bosnie). Novice en 1930, elle prend le nom de Marija Antonija ; très vite elle se distingue pour son esprit d’obéissance. Sa seconde année de noviciat se fait sous la direction de Sœur Berchmana, qui sera martyrisée dans les mêmes circonstances (v. Karoline Anna Leidenix).

Antonija fait les premiers vœux en 1932, et les solennels en 1937. Elle est «enthousiaste pour la vie religieuse», discrète, presque trop silencieuse, et on ne lui entend jamais dire un mot contre qui que ce soit. Elle-même disait avoir appris de sa tante ce conseil : Si quelqu’un te fait du mal, toi, fais-lui du bien. On la voit souvent en prière à la chapelle.

On lui confie les travaux de jardin, de blanchisserie, des champs. Des ennuis de santé la font envoyer à Pale pour se refaire et elle dut cependant subir une intervention chirurgicale en 1936, après laquelle elle resta à Pale.

Très estimée pour son humilité et sa disponibilité, elle souffrit le martyre avec ses Consœurs, dans les circonstances déjà racontées ailleurs (v. Kata Ivanišević).

Son dies natalis est au 15 décembre. Elle a été béatifiée en 2011.

 

 

Terezija Banja

1912-1941

 

Josip Banja était hongrois. Il était venu de son village (Kapošvar, Subotica) Veliki Grđevac (Bjelovar, Croatie), avec son épouse Klara et leur garçon Mirko. Bientôt veuf, il épousa en secondes noces Tereza Kovač, elle aussi d’origine hongroise. 

Ce ménage heureux était enraciné dans la foi chrétienne. Les deux parents étaient consacrés dans un tiers-ordre ; le papa construisit un petit autel devant lequel tous disaient ensemble la prière ; les voisins s’y joignaient aussi, par exemple durant le mois de Marie (le mois de mai). Dans le village, on disait : pieux comme les Banja. Le papa travaillait aux champs et fabriquait des cordes.

Terezija fut la douzième des treize enfants qui en naquirent, tandis que six d’entre eux moururent en bas âge. 

Cette petite fille fréquenta l’école primaire à Veliki Grđevac, tout en aidant volontiers ses parents à la maison. Quand elle gardait le troupeau, elle cherchait un petit coin tranquille pour lire et pour prier le chapelet, ce qui ne l’empêchait pas à l’occasion de se montrer joyeuse et vive, comme toute petite fille de son âge.

Tôt elle manifesta son désir d’être religieuse, car «Dieu l’appelait» : elle aurait préféré mourir que de ne pas suivre sa vocation. A dix-sept ans, encouragée par ses bons parents, elle entra au couvent, chez les Filles de la Divine Charité.

D’abord «candidate» (postulante) à Koprivnica (1929), elle fit le noviciat à Sarajevo en 1930, avec le nom de Marija Bernadeta. Elle aussi, comme sa Consœur Jožefa Fabjan, fit sa deuxième année de noviciat sous la conduite de Sœur Berchman. Elle fait les vœux temporaires en 1932 et les perpétuels en 1938.

A partir de 1932, elle est à Pale, pour servir à la cuisine, où elle se montrera diligente, patiente, jamais énervée, comme cela peut facilement arriver quand le repas est retardé, quand il faut réchauffer…

Dès le début de sa vie religieuse, Bernadeta se montra obéissante, sérieuse, affable et zélée. On ne devait jamais lui redire deux fois une chose. Ce n’était pas chose naturelle, mais acquise : une première relation disait, au début de son noviciat : Elle a le caractère incliné vers l’orgueil, mais elle accepte les remarques avec calme, parce qu’elle a appris à se dominer (éloge indirect de la bonne éducation reçue de ses saints parents). De sa présence à Pale, on a pu dire d’elle qu’était «fidèle dans les petites choses». En plus, Bernadeta était très petite et avait besoin d’un tabouret pour remuer la louche dans les marmites : elle finissait par le faire tout naturellement, comme un jeu, et c’était presque amusant de l’observer. Il fallait apporter le bois pour le fourneau, aller chercher l’eau au puits : elle ne semblait jamais se fatiguer.

Petite de corps, grande dans son âme, elle suivit ses Consœurs sur le chemin du martyre, qu’elle subit le 15 décembre 1941, comme on l’a raconté ailleurs (v. Kata Ivanišević).

Avec ses Consœurs elle fut béatifiée en 2011.

 

 

János Brenner

1931-1957

 

János est né le 17 décembre 1931 à Szombathely (Hongrie), dans une humble famille très chrétienne, où le chapelet et l’Eucharistie faisaient partie de la vie quotidienne.

Durant ses études, János eut l’occasion de jouer le rôle de s.Tarsicius, un jeune Martyr du troisième siècle qui fut mis à mort en voulant protéger l’Eucharistie qu’il portait à des prisonniers (v. 15 août). On va voir que cet épisode allait être prophétique pour János.

Après ses études, il entra en 1950 au noviciat cistercien de Zirc, où il prit le nom d’Anastase. Mais les autorités politiques interdirent les Ordres religieux, aussi, après une année de formation dans la clandestinité, János entra au séminaire diocésain et fut ordonné prêtre en juin 1955.

On se souvient peut-être que l’année 1956 fut le théâtre d’une importante révolte hongroise contre l’oppression soviétique. Par la suite, la répression communiste s’intensifia contre l’Eglise.

Courageusement, le jeune prêtre exerça son apostolat, apportant la douceur de l’évangile à tous, vieux et jeunes, pauvres et marginalisés, réconfortant par son bon sourire ceux qui avaient besoin de paix. Beaucoup furent attirés à l’Eglise par son apostolat, mais son zèle ne pouvait passer inaperçu et on le surveilla.

Une première fois, il échappa à un attentat, mais continua avec persévérance.

Un soir de décembre 1957, on l’appela pour administrer le Sacrement des Malades à un mourant et lui porter le Viatique ; en réalité, il reçut trente-deux coups de poignards et fut battu à mort.

Quand on retrouva son corps, on constata qu’il tenait fermement dans sa main la custode avec l’Hostie, pour protéger le Corps du Christ de la profanation, comme le fit s.Tarsicius.

Le jeune prêtre allait avoir vingt-six ans deux jours après son martyre. Il avait exercé le sacerdoce pendant à peine deux ans et demi.

János a été béatifié en 2018 et sera commémoré le 15 décembre au Martyrologe.

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 00:00

14 DÉCEMBRE

 

II.

Ste Drosis, vierge martyre à Antioche de Syrie.

III.

SS Heron, Ater), Isidoros, martyrs en Alexandrie ; interrogé avant eux, Dioscoros, âgé de quinze ans, ne céda pas aux tortures et fut même relâché.

SS Leucius, Thyrsus et Callinicus, martyrs à Césarée de Bithynie et Apollonie. 

IV.

SS Ares, Promus et Elias, martyrs à Ascalon.

S Viator, évêque à Bergame.

S Pompeius, évêque à Pavie.

S Matronianus, mystérieux ermite à Milan.

S Lupicin, évêque à Vienne.

V.

S Nicasius, évêque martyr à Reims ; il encourageait les habitants à résister aux Vandales et fut tué à ce moment-là ; il serait à l'origine de la première basilique Sainte-Marie ; avec lui furent martyrisés sa sœur Eutropia, le diacre Florentius et Iucundus.

VI.

S Agnellus, abbé à Naples, probablement basilien ; parmi ses miracles, se trouve celui de la libération de la ville par l'étendard de la croix ; il est patron de Naples.

VII.

S Venance Fortunat, évêque à Poitiers, d'origine italienne, fin lettré, auteur d'écrits poétiques (hymnes Vexilla Regis, Pange Lingua).

IX.

S Folcuin, évêque à Thérouanne, actif au moment de l'invasion des Normands.

XIV.

B Bonaventura Buonaccorsi, noble de Pistoia, de l'Ordre des Servites, compagnon de s. Filippo Beniti, prieur à Orvieto, à Florence, à Montepulciano (où il fut le directeur de ste Agnès), mort et enseveli à Orvieto.

XVI.

S Juan de la Croix, carme espagnol, réformateur avec ste Thérèse d'Avila, littéralement persécuté par les récalcitrants, Docteur de l'Eglise.

XIX.

S Nimatullah Youssef Kassab al-Hardini, prêtre maronite libanais, fondateur de l' ”Ecole sous le chêne”, gratuite pour les enfants des environs du monastère ; il refusa la charge de général de son ordre, béatifié en 1998, canonisé en 2004.

Bse Franziska Schervier, allemande, fondatrice des Sœurs des Pauvres de Saint-François.

XX.

B Isidro Alonso Peña (1859-1936), frère coadjuteur lazariste espagnol, martyr, béatifié en 2017.
B Antonio Cubells Minguell (Protasi, 1880-1936), de l'Ordre de Saint-Jean-de-Dieu, martyr à Barcelone, béatifié en 1992.

Drosis d’Antioche de Syrie
2
e siècle

Drosis, une vierge d’Antioche de Syrie (auj. Antakya), mourut brûlée vive.
Elle eut peut-être des Compagnons, trois pour la précision, dont on ignore absolument les noms.
Il se peut que ce martyre ait eu lieu plus tard, au troisième ou au quatrième siècle.
Le Martyrologe Romain mentionne sainte Drosis au 14 décembre.


Heron, Ater, Isidoros et Dioscoros d’Alexandrie
† 250

Nous disposons pour ces quatre Martyrs du témoignage de leur propre évêque, Dionysios († 264, v. 8 avril), dont le texte permet de corriger deux petites erreurs du Martyrologe : 
Heron, Ater et Isidore, Egyptiens, et avec eux un enfant de quinze ans environ, Dioscore, furent livrés. 
Et d’abord le juge s’efforça de séduire l’adolescent par ses paroles, comme facile à tromper, et de le contraindre par des tortures, comme facile à faire céder, mais Dioscoros n’obéit ni ne céda.
Quant aux autres, il les fit déchirer d’une manière très sauvage et, comme ils résistaient, il les livra également au feu.
Parce que Dioscore s’était illustré en public et qu’il avait répondu très sagement à ses questions en particulier, le juge étonné le renvoya, disant qu’il lui accordait à cause de son âge un délai pour changer d’avis. 
Et maintenant Dioscoros, très digne de Dieu, est avec nous, étant demeuré pour une lutte plus prolongée et une récompense plus substantielle.

Le texte du Martyrologe mentionne Ateus au lieu de Ater ; douze au lieu de quinze ans pour Dioscoros.
Si l’Evêque écrit qu’ils étaient Egyptiens, c’est qu’ils étaient sans aucun doute indigènes, de langue copte, et non habitants d’Alexandrie, cette grande ville cosmopolite où l’on parlait grec. Peut-être que leurs noms devraient donc s’orthographier différemment.
Leur martyre eut lieu en 250, quatorze ans avant la mort de l’évêque Dionysios.
Le Martyrologe Romain mentionne saints Heron, Ater, Isidoros et Dioscoros d’Alexandrie au 14 décembre.


Leucius, Thyrsus et Callinicus de Césarée de Bithynie
† 250

Lors de la persécution de Dèce, un fonctionnaire arriva à Césarée de Bithynie (act. Turquie NO) pour y faire appliquer l’édit qui frappait les Chrétiens.
Leucius, qui était un citoyen d’un certain rang, vint ouvertement reprocher au fonctionnaire son attitude. Il subit alors une série de tourments, et fut décapité.
Thyrsus avait admiré le courage de Leucius, et vint reprocher au même sa sévérité : sans jugement, il fut livré sur place aux bourreaux ; mais ceux-ci ne réussissaient pas à le faire taire et Dieu le rendait d’autant plus fort que les tortures l’affaiblissaient ; on le conduisit à Apollonie (auj. Aboulioun), distante d’une cinquantaine de kilomètres de Césarée.
Là, un prêtre des idoles se convertit instantanément devant le courage de Thyrsus, ainsi qu’une quinzaine de confrères. Ce prêtre s’appelait Callinicus (Kallinikos).
C’est alors que succomba Thyrsus, à la suite des nombreux tourments infligés.
Ces trois Martyrs ne sont donc pas morts le même jour, mais ils sont liés dans un même contexte.
Le Martyrologe Romain mentionne saints Leucius, Thyrsus et Callinicus de Césarée de Bithynie au 14 décembre.


Ares, Promus et Elias d’Ascalon
† 308

Ces trois Martyrs n’étaient pas nommés dans le précédent Martyrologe.
Ils venaient d’Egypte, et voulaient gagner la Cilicie (Asie Mineure) pour aller assister et encourager les victimes de la persécution de l’empereur Maximin.
A Césarée (Palestine), ils furent arrêtés. On leur creva les yeux, on leur coupa les pieds.
Conduits à Ascalon (act. Ashkelon, Israël), ils subirent le martyre, Ares par le feu, Promus et Elias par la décapitation.
C’était en 308 ou 309.
Le Martyrologe Romain mentionne saints Ares, Promus et Elias d’Ascalon au 14 décembre.


Pompeius de Pavie
† 350

On a rencontré au 9 décembre s.Syrus, le premier évêque de Pavie, que l’on croit bien faire de situer au quatrième siècle.
Pompeius fut son successeur immédiat.
Son épiscopat dura peu d’années, dit une chronique, ce qui peut vouloir dire tout de même une dizaine ou une quinzaine d’années, car les évêques restaient parfois trente, quarante, cinquante ans sur le même siège.
Pompeius mourut apparemment vers le milieu du quatrième siècle.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Pompeius de Pavie au 14 décembre.


Nicasius de Reims
† 407

Nicasius avait une sœur, nommée Eutropia.
Nicasius fut, vers 400, le onzième évêque de Reims. 
C’est assez probablement lui qui fit édifier l’église Sainte-Marie, à l’origine de l’actuelle cathédrale.
Lors de l’invasion des Vandales en 407, Nicasius préféra rester dans la ville, près de ses fidèles, plutôt que de s’enfuir lâchement. Les Vandales le trouvèrent avec Eutropia devant la cathédrale. Nicasius chantait le psaume 118 : il était arrivé au v. 25, Mon âme est attachée à la poussière, lorsqu’un coup d’épée lui trancha la tête. Le Martyr se pencha pour la ramasser et continua de chanter : Rends-moi la vie selon ta parole !
Eutropia préféra mourir avec son frère, qu’être la proie des désirs honteux de ces païens. Elle se précipita vers l’assassin, et se permit de le gifler si fort, dit la chronique, que les yeux du bonhomme sortirent de leurs orbites et tombèrent à terre. Elle fut aussitôt abattue.
D’autres perdirent aussi la vie à cet instant, des clercs et des laïques. On cite le diacre Florentius et un certain Iucundus.
Les meurtriers furent alors saisis d’une grande frayeur. Un grand bruit leur sembla sortir de l’église et ils se retirèrent en désordre.
La nuit suivante, les Chrétiens réfugiés alentour virent des lumières dans la ville et entendirent des mélodies célestes.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Nicasius de Reims, avec Eutropia, Florentius et Iucundus, au 14 décembre.


Agnellus de Naples
† 596

Agnellus serait né vers 535, de riches parents nommés Federicus et Ioanna. Ils venaient de Syracuse (et auraient été parents de sainte Lucie, v. 13 déc.).
Le garçon grandit dans l’ascèse et vivait en ermite dans une grotte.
A la mort de ses parents, il utilisa son héritage pour secourir les pauvres et construisit un hôpital.
Son premier grand miracle fut qu’en 581, devant le péril d’une invasion des Lombards, il se montra dans la ville de Naples, brandissant la croix : le ville fut épargnée. 
Fuyant la célébrité, il se retira pendant sept ans non loin de Frosinone (Latium, Italie C).
Revenu à Naples, il fut ordonné prêtre et devint abbé d’un monastère fondé, disait-on, au cinquième siècle par saint Gaudiosus (v. 27 oct.). Ce monastère devait probablement être de rite basilien (oriental, d’après la règle de s.Basile), mais prit ensuite la règle de s.Augustin.
On rapporte d’Agnellus qu’il faisait beaucoup de miracles. Un de ceux-là fut la libération d’un prisonnier des Sarrasins, à la condition qu’il vécût désormais chastement.
Agnellus mourut en 596.
Au début du vingtième siècle, furent encore reconnus beaucoup de miracles, guérisons inattendues, spectaculaires, dont les protagonistes laissèrent des témoignages. Certains habitaient au loin, en Amérique même, et obtenaient des grâces par l’invocation de s.Agnello.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Agnellus de Naples au 14 décembre.

Venantius Fortunatus

530-607

 

Venantius (On l’appelle couramment Venance Fortunat) serait né vers 530, près de Trévise (Venise, Italie) et s’appelait exactement : Venantius Honorius Clementianus Fortunatus.

Il reçut une formation intellectuelle extrêmement soignée en lettres latines et devint bientôt l’auteur apprécié de billets, récits, proses, vers de toutes sortes.

En passant par la Germanie il s’en vint en Gaule, poussé par sa dévotion à saint Martin.

Il alla vénérer la tombe de saint Hilaire à Poitiers, où il rencontra sainte Radegonde, cette reine devenue moniale, abbesse de Sainte-Croix. Entre eux deux s’affermit une sainte amitié qui aida Fortunat à se sanctifier toujours plus.

C’est dans ces circonstances qu’il écrivit des hymnes que nous chantons encore durant le temps de la Passion : Vexilla regis, Pange lingua.

Une de ses œuvres est une Vie de saint Martin, en vers. Il en écrivit d’autres, comme celle de sainte Radegonde. On lui doit aussi des commentaires, sur le Pater et sur le Credo.

Venance devint prêtre, puis fut appelé à succéder à l’évêque Platon de Poitiers.

Venance Fortunat mourut probablement un 14 décembre, une vingtaine d’années environ après sainte Radegonde, qui mourut en 587.

 

 

Folcuin de Thérouanne

780-855

 

Folcuin était le fils de Jérôme, lui-même fils naturel de Charles Martel, et de Ercesinde. Il a pu naître vers 780.

Vers trente ans, en 816-817, il fut nommé évêque de Thérouanne, quatorzième titulaire de ce diocèse.

En 839, il régla les rapports entre deux abbayes, établissant que celle de Saint-Omer devait dépendre de celle de Saint-Bertin. Il devait avoir quelque méfiance envers l’abbé de Saint-Omer, qui s’était approprié des reliques de s.Omer (v. 1er novembre) : Folcuin les remit à Saint-Bertin, où elles étaient précédemment.

Il participa à divers conciles : Paris (846), Quierzy (849), Soissons (853).

Quand le roi apprit qu’il vieillissait et que les infirmités l’empêchaient de célébrer la messe publiquement, il lui envoya de son propre chef un successeur, malgré les canons. Devant l’intrus, Folcuin trouva la force de célébrer la messe, mais il remplaça la bénédiction finale par une malédiction solennelle. Terrorisé, le malheureux s’enfuit, il se tua en tombant de cheval et tous ses compagnons moururent peu après.

Folcuin entreprit ensuite une nouvelle visite pastorale, mais il mourut à Esquelbecq sur l’Yser, le 14 décembre 855.

Son épiscopat avait duré trente-neuf ans.

C’est à l’abbaye Saint-Bertin qu’il fut enseveli.

Le petit-neveu de Folcuin, qui portait le même nom et était moine à Saint-Bertin, se trouva péniblement souffrant des jambes et ne se déplaçait qu’avec deux cannes. Un jour que la douleur était encore plus vive, il voulut aller prier au tombeau de s.Bertin (v. 5 septembre) et, passant devant celui de son grand-oncle, l’évêque Folcuin, pria intérieurement ce dernier pour sa guérison - qu’il obtint instantanément. Ce fut le début d’un culte fervent, de la part des moines d’abord, de tout le peuple ensuite.

Saint Folcuin de Thérouanne est commémoré le 14 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Bonaventura Buonaccorsi

1240-1315

 

On ne connaît pas le vrai prénom (ni peut-être le vrai nom) du chef des gibelins qui, à Pistoie, en 1276, demanda à saint Filippo Benizi (v. 22 août) de l’accepter au noviciat. Qui était-il ?

Il était né vers 1240 à Pistoie (Toscane, Italie) et, au milieu des interminables rivalités entre guelfes et gibelins et entre villes italiennes, finit par se trouver à la tête des gibelins de sa ville natale.

En 1276, Filippo Benizi vint prêcher dans cette ville, justement pour pacifier les esprits et les appeler à la réconciliation. Beaucoup se convertirent, vendirent leurs biens et demandèrent l’habit religieux. Parmi eux donc, se trouvait notre homme qui, tout en larmes après avoir entendu les invitations de Filippo Benizi, demanda son admission immédiate, avec le nom de Bonaventura.

Il est possible qu’on ait accolé à Bonaventura le nom de la très noble famille des Buonaccorsi, mais les documents sûrs parlent en général de Bonaventura de Pistoie, sans autre précision.

Filippo fut assez impressionné mais, prudent, commença par inviter «Bonaventura» à demander pardon à tous ses ennemis, ce qu’il fit aussitôt.

Filippo l’emmena avec lui au noviciat du Monte Senario, où avait pris naissance l’Ordre des Servites de Marie.

Après sa profession, il fut le fidèle compagnon de Filippo : à Bologne, Florence, Pistoie et ailleurs. C’est que le témoignage d’un gibelin converti pouvait frapper efficacement l’auditoire.

En 1282, il accompagna encore Filippo auprès du pape, puis fut nommé prieur à Orvieto, mais fit encore (au moins) un voyage avec Filippo, notamment à Todi, où il assista Filippo à sa mort, le 22 août 1285.

On sait par ailleurs que Bonaventura aida la nièce de Filippo à compléter sa dot de mariage.

Il fut successivement provincial, prieur à Bologne en 1300, à Pistoie en 1305, à Montepulciano par trois fois en 1288, 1296 et 1306, où il fut chargé de la construction d’une église et d’un couvent sur l’initiative de sainte Agnese de Montepulciano (v. 20 avril).

Bonaventura mourut, d’après la tradition, le 14 décembre 1315, mais une confusion avec un autre Bonaventura l’a parfois fait mourir en 1319. De même, et pour la même raison, on l’a fait mourir à Florence ou à Orvieto. Mais en 1915, on a bien transféré le corps de Bonaventura d’Orvieto à Pistoie.

Les miracles opérés après la mort de Bonaventura ont fait autoriser son culte en 1822.

 

 

Juan de la Croix

1542-1591

 

Juan naquit à Fontiveros (Ávila, Espagne) le 24 juin 1542, fête de saint Jean-Baptiste, dont il reçut le nom. Son père, Gonzalo de Yepes, de noble lignée, avait épousé une femme pauvre, Catalina Álvarez, belle et vertueuse, qui mit au monde trois enfants : Francisco, Luis qui mourut jeune à six ans, plus tard Juan.

Gonzalo travaillait dur, vendant à la foire de Medina del Campo la soie préparée à domicile. Il tomba malade peu avant la naissance de Juan et mourut en 1544.

La vie de Juan fut très mouvementée, douloureuse aussi, mais parsemée de signes célestes.

Il avait cinq ans quand la sainte Vierge l’aida à sortir d’une mare où il était tombé.

Juan apprit un peu tous les métiers : charpentier, tailleur, sculpteur sur bois, peintre. Quand la famille s’installa à Medina del Campo, il apprit à lire et à écrire au collège des Enfants de la Doctrine : il fit le domestique et servait la messe ; les sœurs lui confièrent la fonction de quêteur, puis il prit du service à l’hôpital de Las Bubas (où l’on soignait les maladies vénériennes) et devint infirmier, tout en ratissant quelques moments de solitude pour étudier la grammaire et la philosophie, qu’il apprit chez les Jésuites.

Il devint habile dans la tournure de vers en latin, il traduisit Cicéron, Jules César, Virgile, Ovide, Martial, Horace.

En 1563, il prit l’habit des «frères de la Vierge» (carmes) avec le nom de Juan de Saint-Mathias, mais il aurait préféré encore mieux les Chartreux, tout en songeant qu’il avait encore besoin d’étudier, et pour cela passa au collège carme de Salamanque. Au collège, il fut nommé préfet des étudiants, à cause de ses dons intellectuels.

En 1567-1568, il fut théologien et reçut l’ordination sacerdotale. C’est à cette époque qu’il rencontra Teresa di Avila, que nous appelons chez nous «la grande Thérèse» ; son l’idéal le captiva : il fallait retrouver l’idéal du Carmel dans son austérité primitive. Il renonça à terminer les longues études de théologie et suivit Thérèse à Valladolid. En 1568, il fonda le premier carmel masculin de la réforme : les Carmes Déchaux. Juan s’appellera désormais Juan de la Croix. 

La réforme commençait. En 1570, Juan était maître des novices à Mancera ; en 1571, il régissait le collège des étudiants carmes à Alcalá de Henares ; à partir de 1572, il fut confesseur des carmélites à Ávila. Sainte Thérèse d’Avila s’en «plaignait» en disant de lui : Il n’y a pas moyen de parler de Dieu avec mon Père Juan de la Croix. Il entre aussitôt en extase et y fait entrer les autres.

Il y aura encore bien d’autres signes de la vie mystique de Juan. 

Mais pour le moment, un chapitre général carme qui se tenait en Italie, condamna véhémentement ce mouvement de réforme des «primitifs» de Castille, qu’on taxait de désobéissants, rebelles et contumaces. Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1577, Juan fut enlevé avec un confrère et conduit à Tolède et ils seront enfermés pendant neuf mois à Medina del Campo, outre que soumis à un régime plutôt rigoureux. Sainte Thérèse essaya de le faire libérer, en vain. C’est là que Juan écrivit la première version de son Cantique spirituel. Ce fut un miracle de la Sainte Vierge qui, manifestement, l’aida à s’évader, peu après le 15 août 1578 (certains disent en mai).

On ne le poursuivit pas. Il se trouva bientôt à confesser les carmélites de Beas de Segura (Jaén), où il se refit quelque peu.

En 1579 il fonda le collège carme de Baeza ; en 1582 il fut élu prieur du carmel de Grenade, où il construisit de ses mains un aqueduc et un cloître.

Il devint bientôt vicaire général d’Andalousie en 1585, prieur à Ségovie en 1588. Cette année-là, la réforme fut tout de même officiellement reconnue dans l’Ordre. 

Mais le chapitre de Madrid, en 1591, le destitua de toute charge, comme il l’avait d’ailleurs pronostiqué. Il fut même abondamment calomnié. A cette même période, il avait demandé au Christ «des souffrances à pâtir pour (Lui)», préférant être «sous-estimé et compté pour rien». On lui donna le choix entre le monastère de Baeza et celui d’úbeda (Jaén) : il préféra ce dernier, justement parce que l’atmosphère ne lui était pas favorable.

Là, il dut être opéré de cinq abcès à la jambe, qu’on lui ouvrit du haut du mollet au talon ; puis de deux abcès aux reins ; d’un autre à l’épaule. On pensa l’aider à supporter mieux la douleur en invitant deux guitaristes à jouer près de lui, mais il les éconduisit gentiment, préférant offrir ses souffrances à Dieu, souffrances qu’il appelait ses «cadeaux bienfaisants».

Au soir du vendredi 13 décembre, il demanda à entendre le Cantique des Cantiques. Au matin, il mourut après avoir répété le verset du psaume 30 : Entre tes mains, je remets mon esprit (Ps 30:6). 

Saint Juan de la Croix était, dit-on, petit, point beau, avec des yeux noirs et un front large et haut. Il reçut les grâces d’un grand mystique, avec des extases et des miracles. Il fut un grand poète à l’inspiration très profonde ; voici deux expressions de lui : 

L’amour est pareil au feu dont la flamme monte toujours.

Au soir de cette vie, on t’examinera sur l’amour.

Saint Juan fut béatifié en 1675, canonisé en 1726, proclamé Docteur de l’Eglise en 1926. Longtemps, les villes de úbeda et Segovia se sont disputé ses reliques ; ce qui en reste se trouve actuellement à Segovia.

En 1952, les poètes de langue espagnole l’ont pris comme Patron.

Il est mentionné le 14 décembre au Martyrologe et fêté le même jour. 

Youssef Kassab Al-Hardini

1808-1858

 

Youssef est l’un des six (ou sept) enfants de Girgis Kassab (de Hardine) et de Mariam Flaad (de Tannourine) ; il naît à Hardine (nord-Liban) et reçoit au baptême le nom de Youssef.

Dès ses études de jeunesse à Houb, il est attiré par la tradition monastique maronite. Trois autres frères suivront aussi cette voie : Tanios, qui sera curé de paroisse ; Elisée, qui sera ermite pendant quarante-quatre ans, ; Msihieh qui vivra dans le cloître à Hrache.

Youssef entre dans l’Ordre libanais maronite en 1828, et prend le nom de Nimatullah («Grâce de Dieu»).

Dès cette période, on le trouve souvent en prière durant la nuit devant le Saint-Sacrement.

Après ses études au monastère, il retourne à Tannourine, où son grand-père maternel (Youssef Raad) est curé. Il participe ainsi à la liturgie et devient aussi l’ami des musulmans.

Il est envoyé pour deux ans au monastère Saint-Antoine de Qozhaya, près de la Qadischa (Vallée Sainte), pour son noviciat. Il y apprend la reliure des manuscrits et des livres, un art où il excellera.

Il fait la profession monastique en 1830, et part étudier la philosophie et la théologie au monastère Saint-Cyprien-Sainte-Justine de Kfifane. La vie ascétique et les travaux des champs le mettent à dure épreuve, il tombe malade ; le supérieur l’exempte du travail des champs et le charge du soin des habits de la communauté : il devient alors le tailleur de ses confrères.

Il est ordonné prêtre en 1833, et reçoit la charge de diriger le scolasticat, où il enseignera la théologie morale, jusqu’à ses dernières années. Un de ses élèves s’appelle Charbel Makhlouf, plus tard canonisé (v. 24 décembre).

Il fonde à Kfifane et à Bhersaf l’Ecole sous le chêne, destinée à l’enseignement gratuit pour les enfants du village.

1840-1845 : les guerres civiles mettent à feu et à sang le Liban ; en 1860 de nombreux monastères seront brûlés, des églises détruites, des chrétiens maronites massacrés.

Or, en 1845, Nimatullah est nommé Assistant Général de l’Ordre Maronite par le Vatican, charge qui lui sera reconduite plusieurs fois.

Sur sa demande, sept moines qui ont achevé leur scolasticat sont envoyés au nouveau collège des Jésuites à Ghazir, pour y compléter leur formation.

1848-1849 : Nimatullah passe deux années aux monastères Saint-Maroun d’Annaya et à Saint-Antoine de Houb.

1853 : il retourne à Kfifane pour l’enseignement de la théologie morale.

Très dur pour lui-même, il est patient et prévenant pour les autres, et recevra même quelques reproches pour son excessive douceur. Son frère ermite (Elisée) lui suggéra l’érémitisme, mais il préféra rester dans la vie communautaire.

En 1856, pressenti pour être Père Abbé de l’Ordre, il refuse énergiquement. Il reste au monastère Notre-Dame de Tamiche, la maison généralice de l’Ordre, d’où il se rend fréquemment à Kfafine pour enseigner, mais aussi pour travailler à la reliure.

 

Nimatullah répétait souvent, paraît-il : Le premier souci d’un moine doit être, jour et nuit, de ne pas blesser ou affliger ses confrères.

Durant sa vie déjà, il manifesta un don de prophétie qui lui valut le surnom d’Homme de vision. C’est ainsi qu’un jour, en plein enseignement, il sentit la prémonition qu’un grand mur allait s’effondrer, non loin du monastère, et avertit les étudiants d’aller se mettre ailleurs, évitant ainsi une catastrophe. 

Une autre fois, il demanda au moine chargé du soin des vaches du monastère, de vite éloigner ses bêtes : un moment plus tard, le toit s’écroulait, mais les vaches étaient sauves. Il faut rappeler que, pour le monastère, les vaches étaient une nécessité vitale.

Un matin que son servant de messe n’arrivait pas, il alla réveiller le garçon, qui en fait souffrait d’une grave fièvre ; Nimatullah ordonna à la fièvre de partir, et le garçon put se lever immédiatement.

Une petite explication s’impose ici, à propos de la présence du servant de messe. Celle-ci était de rigueur, jusqu’à un temps relativement encore récent. C’est ainsi que saint Giovanni Bosco connut son premier «garnement», quand il eut absolument besoin d’une présence pour célébrer la Messe. Réciproquement, le bienheureux Charles de Foucault, dans son désert, dut attendre plusieurs mois (!) la permission de célébrer sans servant.

Au monastère de El-Kattara, les provisions vinrent à manquer ; sur la prière de Nimatullah, le cellier se trouva bientôt rempli à nouveau (vers la même époque, le même miracle était opéré par le saint curé d’Ars, Jean-Marie Vianney, per l’intercession, disait-il, de sainte Philomène).

Victime d’une pneumonie durant un hiver glacial, il meurt le 14 décembre 1858.

Quand on rouvrit sa tombe en 1864, dans le but d’une translation, les moines remarquèrent avec étonnement que son corps était incorrompu.

D’autres miracles suivirent. Un aveugle orthodoxe demanda la grâce de la vision, qui lui fut rendue après qu’il ait prié Nimatullah. Un malade melkhite souffrait d’un mal mystérieux qui lui paralysait les jambes et que les médecins désespéraient de soigner ; le malade passa une nuit au monastère, vit en rêve Nimatullah qui lui ordonnait d’aller aider les moines, se réveilla et se vit entièrement guéri.

Le miracle retenu pour la béatification de Nimatullah fut la guérison totale d’un homme qui avait une constante nécessité de transfusions de sang : l’homme guérit, se maria, eut trois enfants et est devenu prêtre dans l’Ordre Maronite.

Nimatullah Youssef a été béatifié en 1998 et canonisé en 2004. Le Martyrologe le mentionne au 14 décembre.

 

 

Franziska Schervier

1819-1876

 

Franziska était née le 8 janvier 1819 à Aix-la-Chapelle (Rhénanie, Allemagne O), de Johann Heinrich Schervier, un fabricant propriétaire d’une usine d’aiguilles, et vice-maire de la ville, et de Marie-Louise Migeon, elle-même filleule de l’empereur Franz 1er d’Autriche.

La petite fille avait treize ans lorsque moururent sa pieuse mère et ses deux sœurs, de tuberculose.

Il faut signaler un grave événement de l’histoire allemande, qui eut une énorme influence sur le courant social de l’époque : l’archevêque de Cologne, Mgr von Droste-Vischering fut arrêté par le gouvernement prussien. Loin de compromettre les intérêts de l’Eglise, cette mesure ne fit que renforcer l’esprit spirituel qui animait déjà certaines personnes à propos de la condition sociale.

C’est ainsi que de pieuses dames suggérèrent à M. Schervier d’autoriser sa fille à les rejoindre pour porter une assistance aux malades, aux pauvres. D’abord Franziska eut l’autorisation demandée, mais son père conçut des inquiétudes, en voyant que sa fille amenait chez lui les malades, craignant quelque épidémie… Franziska chercha bien vite à s’émanciper et à quitter la maison.

Elle fut vivement encouragée par un bon prêtre, curé à Aix-la-Chapelle, Joseph Istas, qui malheureusement s’éteignit dès 1843.

En 1844, elle entra dans le Tiers-Ordre franciscain.

En 1845, mourut M. Schervier. La même année, une sainte âme, Getrude Frank, «révéla» à Franzisca qu’elle devait quitter la maison familiale et qu’elle ferait beaucoup de bien pour les âmes.

Franzisca organisa alors une nouvelle famille à l’intérieur du Tiers-Ordre franciscain, les Pauvres Sœurs de Saint-François, qui devaient s’occuper des pauvres, des malades, surtout dans ce monde ouvrier grandissant et souvent maltraité, à l’époque où l’industrialisation prenait une place toujours plus importante dans l’économie.

Les pieuses femmes reçurent des malades, organisèrent une soupe populaire, accueillirent les pauvres prostituées, en particulier celles victimes de la syphilis. 

Déjà très pauvres, les braves Religieuses eurent encore plus de difficultés lorsque certains donateurs refusèrent de les aider dans leur assistance aux prostituées, mais d’autres vocations se joignirent à elles, et l’institut se développa, en faveur des victimes du choléra, de la variole, de la typhoïde, du cancer, et des prisonniers, cherchant à obtenir un travail pour ceux qui quittaient la prison.

L’institut fut approuvé dès 1851 et connut une expansion rapide. Dès 1858, s’ouvrait une fondation aux Etats-Unis, pour assister les immigrés allemands à Cincinnati, puis à New-York, dans les états de New-Jersey et Ohio.

Visitant ces maisons durant la Guerre de Sécession, Mère Franziska servit comme infirmière dans les hôpitaux.

Il y eut aussi une branche masculine qui s’ouvrit en 1857, en plein accord avec Mère Franziska, pour les orphelins et l’instruction des garçons des classes pauvres ; ce furent les Pauvres Frères de Saint-François-Séraphique, que fonda Philipp Martin Höver à Aix-la-Chapelle.

Mère Franziska souffrait d’un asthme pénible : lors d’un pèlerinage à Lourdes, elle guérit (1870). Celle que le peuple appelait la mère des pauvres, mourut le 14 décembre 1876.

En 1908, l’institut reçut l’approbation papale. On y comptait déjà plus de deux mille membres.

En 1959, il y eut une sorte de scission : la branche américaine prit le nom de Sœurs Franciscaines des Pauvres, avec son siège à Brooklyn (New York) ; le branche de souche, européenne, conserva la première appellation et sa maison-mère à Aix-la-Chapelle.

Mère Franziska Schervier a été béatifiée en 1974.

Le miracle reconnu pour cette béatification, fut la guérison, inexplicable médicalement, d’un homme souffrant d’une maladie mortelle, touchant le pancréas et l’intestin.

 

 

Isidro Alonso Peña
1859-1936

Né le 15 mai 1859 à Zumel (Burgos) en la fête de s.Isidore, il en reçut le nom au Baptême le lendemain. Ses parents s’appelaient Anselmo et Leandra.

Il entra comme Frère dans la Congrégation des Lazaristes (Vincentiens) et émit la profession en 1880.

On l’envoya à Sigüenza (Guadalajara), Teruel et Madrid, à la maison provinciale puis à celle de la rue Lope de Vega, enfin à Valdemoro.

On va voir avec quelle méchanceté on maltraita ce bon vieillard de soixante-dix-sept ans. La maison de Valdemoro fut prise d’assaut par les révolutionnaires le 26 juillet 1936 et tous les Religieux mis dehors ; ce n’est que sur l’intervention d’un gradé qu’on ne les massacra pas immédiatement sur la place publique. Le groupe auquel appartenait le Frère fut orienté vers la gare, qui se trouvait à plus d’un kilomètre de là ; on marcha sous le soleil brûlant. On les emmena à Getafe (Madrid), dans le collège des Piaristes réquisitionné comme prison. Puis ce fut une autre prison, et ainsi de suite jusqu’à celle de Ventas le 29 juillet.

Le Frère souffrait en silence, humblement, et cette situation dura quatre mois et demi. Sa santé se détériora progressivement et il mourut à l’infirmerie, le 14 décembre 1936.

Reconnu comme martyr et béatifié en 2017, Isidro Alonso Peña sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 14 décembre.

 

 

Antonio Cubells Minguell

1880-1936

 

Antonio naquit le 27 décembre 1880 à Coll de Nargó (Espagne), d’un père musicien qui lui légua ses dons.

A douze ans, malade, il fut hospitalisé à Barcelone, où il connut ainsi l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu.

Il y entra en 1893, à Ciempozuelos, et prit le nom de Protasio quand il fit la profession en 1899.

Il exerça son apostolat dans de nombreuses maisons : Ciempozuelos, Pinto, Santa Águeda, Carabanchel Alto, Barcelona, Granada, San Baudilio de Llobregat, Madrid, Calafell, Valencia, Gibraltar, Jerez de la Frontera. Il fut prieur deux années à Calafell et deux années à San Baudilio.

Outre que doué pour l’enseignement, il était aussi un excellent musicien. Avec les enfants dont il s’occupait, il formait des chorales qui exécutaient des pièces du répertoire ainsi que ses propres œuvres. Au moment de son arrestation, il était conseiller provincial.

En déplacement à Manresa, il fut surpris par la guerre civile et revint hâtivement à Barcelone dans les premiers jours d’août 1936.

Mais la maison de Barcelone avait été prise d’assaut et évacuée par les miliciens en juillet et Antonio-Protasio se réfugia chez une famille d’amis, donnant des leçons de musique en échange de l’hospitalité.

Au début, il n’hésitait pas à se déplacer dans les rues, mais finit par éviter de se montrer publiquement.

La maîtresse de maison lui proposa de l’aider à s’expatrier, mais il répondit doucement : Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’être martyr ; qu’il advienne ce que Dieu voudra. C’était le 11 décembre.

Le 14 décembre 1936, il fut reconnu et arrêté, conduit hors de la ville et fusillé le jour-même.

 

Il a été béatifié en 1992.

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13 décembre 2022 2 13 /12 /décembre /2022 00:00

13 DÉCEMBRE

II.

S Antiochus, martyr dans l'île de Sulci (Sant'Antioco) ; c'était un médecin chrétien, exilé.

IV.

SS Eustratios, Auxentios, Eugenios, Mardarios et Orestes, martyrs en Arménie.

S Ariston, martyr à Porto Romano.

Ste Lucie, vierge martyre à Syracuse, dont elle est la patronne.

VII.

S Urcisse, évêque à Cahors ; pour une controverse politique, il fut un moment suspendu, tout en restant administrateur du diocèse.

S Josse, ermite dans le Ponthieu, frère de s. Judicaël.

S Aubert, évêque à Cambrai.

Ste Odile, abbesse ; née aveugle, elle guérit au baptême ; le lieu de son baptême serait Baume-les-Dames ou Moutier-Haute-Pierre ; son abbaye devint le Mont-Sainte-Odile.

VIII.

Ste Edburge, abbesse à Thanet ; elle correspondait avec s. Boniface.

XVI.

B Francesco (Giovanni) Marinoni, vénitien ; supérieur des théatins à Naples, il savait être exigeant : il fit brûler ce qu'avait écrit un diacre, trop exalté par le travail intellectuel ; il fit renvoyer un prêtre qui célébrait avec quelques singularités de piété.

XVII.

Ste Jeanne Françoise Fremiot de Chantal, grand-mère de Mme de Sévigné, fondatrice avec s. François de Sales, de l'Ordre de la Visitation ; son frère était évêque à Bourges ; fêtée désormais le 12 août.

B Antonio Grassi, oratorien à Fermo ; il déconseillait formellement les mortifications corporelles, au profit de l'humilité sincère.

XIX.

SS Chŏng Mun-Ho Bareutollomeo, Chŏng Wŏn-ji Peteuro (un jeune époux de vingt-et-un ans), Cho Hwa-sŏ Peteuro, Son Sŏn-ji Peteuro, Yi Myŏng-sŏ Peteuro, Han Wŏn-Sŏ Yosep, laïcs coréens martyrs, canonisés en 1984 et fêtés le 20 septembre.

XX.

Bse Costanza Starace (Maria Maddalena de la Passion, 1845-1921), consacrée à quinze ans, fondatrice des Sœurs Compassionistes dans la province de Naples, béatifiée en 2007.

Antiochus de Sulci
2
e siècle ?

Antiochus aurait été un médecin qui, en Galatie et en Cappadoce (Asie Mineure, act. Turquie) amenait maintes foules à la conversion tout en exerçant son métier.
L’empereur Hadrien ayant promulgué un édit de persécution, Antiochus fut arrêté, torturé et exilé sur la petite île de Sulci (auj. Sant’Antioco, Sardaigne S).
Sur cette île, le médecin aurait alors mené une vie tout érémitique, s’abritant dans une grotte.
Là encore, il fut dénoncé, puis martyrisé, en priant pour la Sardaigne.
Si la mention d’Hadrien est correcte, ce martyre eut lieu au deuxième siècle ; les spécialistes penchent cependant pour le quatrième siècle, supposant qu’on se soit trompé sur le nom de l’empereur.
Antiochus de Sulci serait mort un 13 novembre, mais le Martyrologe Romain le mentionne au 13 décembre.

 

Eustratios, Auxentios, Eugenios, Mardarios, Orestes d’Arménie
303

On est fort mal renseigné sur ces cinq martyrs.
Eustratios subit des tortures d’une cruauté raffinée. Il démontrait aux juges que la conduite des dieux païens est ridicule et immorale, citant les auteurs grecs anciens comme Homère, Eschyle, Platon… A la fin, il fut jeté dans une fournaise.
Avec lui souffrit également Orestes, qui périt sur un lit de fer chauffé à rouge.
Les autres, Auxentios, Eugenios et Mandarios, subirent d’autres tourments encore. Il ne semble pas qu’ils aient été martyrisés au même endroit, ni au même moment que les deux précédents.
On date leur martyre durant la persécution de Dioclétien (303).
Le Martyrologe Romain mentionne ces cinq Martyrs d’Arménie au 13 décembre.


Ariston de Porto Romano
4
e siècle ?

On ignore tout de ce Martyr, sauf que son culte est assez ancien ; on parle du quatrième siècle, mais on pourrait aussi remonter au deuxième siècle.
Ariston reçut le martyre à l’embouchure du Tibre, au-delà d’Ostie.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Ariston de Porto Romano au 13 décembre.

Lucia de Syracuse

4e siècle

 

Sainte Lucie est une martyre traditionnellement vénérée à Syracuse, célébrissime, mais dont la Passio embarrasse certains spécialistes.

Elle aurait d’abord obtenu par ses prières la guérison de sa mère, Euticia, qui était veuve depuis neuf ans déjà.

Puis, voulant appartenir toute au Christ, elle vendit son héritage, qui était important, ce qui contraria son fiancé.

Dénoncée par celui-ci au consulaire Paschasius, elle justifie sa générosité et montre sa foi entière en Jésus-Christ.

On veut la traîner dans un lupanar, mais elle devient si pesante que même des bœufs ne peuvent la tirer.

Elle est frappée d’un glaive et expire après avoir pu recevoir encore le Corps du Christ ; pendant ce temps, Paschasius est enlevé, accusé d’avoir dilapidé la province, et condamné à mort. 

Sainte Lucie, dont le nom est apparenté à Lux, lumière, est vénérée le 13 décembre, à un moment où très souvent la météorologie apparaît plus sereine ; et le même jour aussi que sainte Odile, dont les yeux aveugles s’ouvrirent à la lumière le jour de son baptême.

La Martyre de Syracuse est mentionnée dans la prière du Nobis, quoque, peccatoribus du Canon romain de la messe.

Notons pour finir qu’en latin, Lucie se dit Lúcia, mais que les Italiens accentuent aujourd’hui Lucía.

 

 

Josse

† 669

 

Josse (en latin Iudocus) était un des fils de Juthaël, roi de Dommonée (Bretagne), et donc frère de Judicaël (v. 17 décembre).

Il étudia au monastère de Lan-Maëlmon.

Judicaël succéda à son père puis, en 636, abdiqua en faveur de son frère, mais Josse demanda un délai de huit jours pour réfléchir.

Quelques jours plus tard, alors qu’il se tenait devant la porte du monastère de Lan-Maëlmon, Josse vit onze voyageurs en partance pour Rome. Prenant seulement un bâton et une tablette, il se joignit à eux. 

Ces voyageurs durent être heureusement surpris des bonnes dispositions de Josse. L’un d’eux devait être évêque ou abbé, à moins que Josse ait reçu là l’apparition des Anges. Ce qui est certain est que, dès qu’ils eurent franchi le Couesnon (un petit fleuve côtier de Bretagne), ils le tonsurèrent. 

Ils gagnèrent bientôt Amiens, où le noble Haymon les reçut fort bien. On a déjà rencontré Haymon dans la vie de s.Fursy (v. 16 janvier). Là, les onze poursuivirent leur pèlerinage, tandis que Josse demeurait sur place. Haymon le fit bientôt ordonner prêtre pour desservir sa propre chapelle et en fit le parrain de son fils.

Sept ans plus tard, Josse voulut se retirer davantage et s’installa sur une île de l’Authie, à Brahic (auj. Raye-sur-Authie). Il prit avec lui un certain Wurmar, se construisit une cabane et une petite chapelle. Josse partageait avec Wurmar ses maigres repas, mais aussi avec les petits oiseaux et les petits poissons. Il enseigna à Wurmar à faire confiance à la Providence : un jour qu’il n’y avait qu’un pain pour toute nourriture, Josse ordonna à Wurmar d’en donner la moitié à un pauvre qui se présentait ; pour un second qui frappait à son tour, il lui ordonna de donner la moitié du pain restant ; de même pour un troisième ; le quatrième reçut ce qui restait. Wurmar ne put s’empêcher de s’inquiéter pour son estomac. Pour toute réponse, Josse lui fit remarquer l’arrivée de quatre petits bateaux chargés de victuailles.

Huit ans après, cependant, pour échapper aux pièges du diable, Josse eut besoin de se déplacer une nouvelle fois. Haymon lui signala Runiac sur la Canche, où Josse construisit une chapelle à s.Martin. Il y resta cette fois-ci treize ans. Il y élevait onze poules et un coq. Un aigle trouva les poules à son goût et en emporta une, puis une autre, enfin les douze ; Josse supporta ce larcin sans sourciller, mais quand l’aigle s’en prit au coq, il intervint : un signe de croix et l’aigle, lâchant sa proie, alla expirer.

Josse eut une autre épreuve. Parmi les nombreuses attaques de l’Ennemi, ce dernier lui envoya un serpent qui le mordit profondément au pied. Josse décida de quitter cet endroit dangereux. Haymon, encore une fois, s’empressa de l’orienter. Ils visitèrent la grande forêt voisine ; Josse fit jaillir une source d’eau en plantant son bâton, puis construisit deux oratoires, en l’honneur des ss.Pierre et Paul.

Ce pèlerinage que Josse n’avait finalement pas fait au début de sa quête d’un havre de paix, il le fit enfin. Au retour, un aveugle guérit en se lavant le visage avec l’eau qui avait servi à Josse pour se laver les mains. Haymon le reçut à nouveau avec empressement et lui montra l’église Saint-Martin qu’il avait élevée pendant ce temps, en lui donnant de vastes terrains, sans doute pour édifier quelque monastère.

On rapporte qu’un jour où Josse célébrait la Sainte Messe, et alors qu’il allait consacrer le pain, on vit une main lumineuse descendre et bénir Josse, tandis qu’on entendait une voix : Josse, parce que tu as méprisé les richesses de la terre… pour te cacher dans une terre étrangère, sache qu’en récompense je t’ai préparé une couronne de gloire…

Josse mourut un 13 décembre, d’une année qu’on indique comme 669, sans aucune preuve. L’unique date certaine qu’on ait, est celle de l’abdication de Judicaël.

Un fait remarquable se produisit après la mort de Josse. Son corps restait intact et ses neveux, Winoc et Arnoc, le lavaient et le tonsuraient régulièrement. Un des successeurs d’Haymon voulut constater le phénomène et alla ouvrir de lui-même la tombe : il n’eut que le temps de dire Ah, saint Josse !, qu’il en resta sourd et muet. 

On ne sait ce qu’il advint de l’ermitage de Josse dans les années suivant sa mort, ni du monastère que lui ou un successeur aurait édifié. Toujours est-il que les bâtiments en furent détruits lors d’une invasion normande.

Fuyant les Normands en 903, les moines emportèrent, paraît-il, les reliques de Josse en Angleterre et les déposèrent en l’abbaye de Hyde. Mais les moines de Saint-Josse-sur-Mer affirmèrent que s.Josse était apparu à leur sacristain, indiquant où se trouvait caché son saint corps (977). Cette abbaye disparut en 1772.

Il y eut aussi une autre abbaye, construite à l’emplacement présumé d’un des premiers ermitages de Josse ; elle aussi disparut à la Révolution ; de l’église, il ne reste que des ruines.

Saint Josse est commémoré le 13 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Aubert de Cambrai

600-669

 

Aubert naquit vers 600 à Haucourt (Nord).

Après avoir été moine à Luxeuil, il devint en 633 le septième évêque de Cambrai.

En 650, il prit part avec s. Eloi (v. 1er décembre) à la translation des reliques de s.Fursy à Péronne (v. 16 janvier).

Des privilèges épiscopaux concernant divers monastères portent sa signature comme témoin : Sens (660), Saint-Bertin (662), Corbie (664), Soissons (667).

On lui doit aussi des monastères en Flandre et en Hainaut, ainsi que le début de la construction de l’abbaye Saint-Vaast en 667.

Il mourut vers 669 à Cambrai., au terme d’un épiscopat d’environ trente-six ans.

Il est patron des boulangers.

Saint Aubert de Cambrai est commémoré le 13 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Odile

7e siècle

 

Otilia (Odile) était la fille d’un duc de l’actuelle Alsace, Etih (ou Adalric), qui avait fondé un monastère, Hohenburg.

Son épouse, Persinde, eut une fille (notre Odile) qu’il ordonna de tuer, parce que c’était, d’abord, une fille, ensuite parce qu’elle était aveugle. Ils eurent ensuite un fils, Adalbert.

Odile fut secrètement confiée à une ancienne domestique, qui la remit au monastère de «Palma» (peut-être Baume-les-Dames, peut-être aussi Mouthier-Haute-Pierre, plus au sud).

Un évêque de Bavière, Erhard, averti par le Ciel, vint la baptiser : aussitôt, la petite fille se dressa sur ses pieds et voyait clair.

Etih apprit le miracle, mais ne voulait rien savoir d’Odile ; en revanche, le frère de celle-ci la ramena ; dans sa fureur, Etih le frappa à mort puis, repentant, s’enferma dans un monastère et voulut enfin revoir sa fille que, désormais, il protégea.

Quand il mourut, Odile pria intensément et apprit qu’il était délivré du Purgatoire.

Odile devint l’abbesse des cent-trente moniales. Elle fit édifier un deuxième monastère, plus accessible aux pèlerins. C’est ainsi que se développa Niedermunster, à côté de Hohenburg. Parmi les moniales, il y eut les trois filles d’Adalbert. 

Contrairement à ce qui fut dit plus haut, certains affirment que ce dernier fut assassiné par un serviteur.

Odile mourut un 13 décembre. Elle serait un moment revenue à la vie, sur la prière des moniales, pour avoir le temps de recevoir le Viatique.

Cette aveugle guérie a sa fête le même jour qu’une autre Sainte de la lumière : Lucie.

 

Francesco Marinoni

1490-1562

 

Ce furent les parents, Bernardino et Elisabeth, qui se réjouirent d’accueillir, le 25 décembre 1490, leur benjamin, Francesco, après avoir déjà reçu de Dieu deux garçons et trois filles. Les trois garçons devinrent prêtres, les trois filles restèrent célibataires pour se consacrer aux bonnes œuvres.

Francesco naquit à Venise et put, exceptionnellement pour cette époque, recevoir la Première communion à sept ans.

Il étudia à Padoue, puis fut ordonné prêtre à Venise. On lui confia l’aumônerie de l’hôpital, où il montra tout son dévouement, spécialement durant l’épidémie de peste de 1528. Puis il reçut un canonicat.

En 1528 encore, il entra chez les Théatins et fit la profession en 1530, avec le nom de Giovanni.

Puis il fut nommé supérieur à Naples. Plein de clairvoyance et de douceur en même temps, il sut se faire obéir dans une parfaite charité. Un novice proposait un don assez important : il le lui refusa, pour lui éviter la tentation de se croire insigne bienfaiteur. Un diacre, un peu trop satisfait de ses travaux intellectuels, reçut l’ordre de tout brûler ; il obéit. Un novice qui était déjà prêtre, affectait trop de particularisme en célébrant : il l’admonesta et, le constatant récalcitrant, le renvoya.

Il fut aussi chargé de la direction des Religieuses à Naples.

Lorsque le pape envisagea de le nommer archevêque de Naples, il n’osa contredire le Pontife, mais fut bien plus heureux quand ce dernier renonça à son projet.

C’est aussi avec sa collaboration que fut fondé le célèbre mont-de-piété de Naples.

Excellent prédicateur, il cessa sans broncher lorsqu’on lui fit comprendre que son âge ne le lui permettait plus ; il s’y remit, après qu’un examinateur ait proclamé qu’il n’y avait pas meilleur prédicateur dans l’Ordre. Francesco prêcha contra les Vaudois ; il avait aussi un don particulier pour réconforter les moribonds.

Début décembre 1562, il fut frappé par une épidémie durant laquelle il se prodigua auprès de ses confrères malades. Il sentit venir sa dernière heure et mourut le dimanche 13 décembre 1562.

Vénéré aussitôt après sa mort, il reçut un culte public avant même sa béatification en 1762.

 

 

Jeanne-Françoise Fremiot de Chantal

1572-1641

 

Jeanne-Françoise naquit à Dijon le 23 (ou 28) janvier 1572, de parents très chrétiens. Le père était président à mortier du parlement de Bourgogne, une des charges les plus hautes de la justice de l’Ancien Régime. 

Notons au passage que le nom de famille Fremiot ne porte normalement pas d’accent.

Dans cette famille farouchement catholique, Jeanne apprit toute petite à haïr les huguenots, sentiment qui se lénifia plus tard avec les épreuves et surtout la direction spirituelle qu’elle reçut.

Orpheline de mère à dix-huit mois, elle grandit dans cet attachement à la religion et dans une éducation fort soignée : outre les lettres, la danse, la musique, le chant, la broderie etc.

A vingt ans, elle épousa Christophe de Rabutin, baron de Chantal, et mettra au monde six enfants, avant que ce baron ne meure d’un stupide accident de chasse. Cette séparation lui coûta énormément. D’abord révoltée, elle voulut plus tard montrer son plein pardon envers le responsable de l’accident, en voulant être la marraine de son fils. Puis, pour barrer toute proposition de remariage, elle fit le vœu de chasteté et se marqua au fer rouge sur la poitrine le nom de Jésus.

Des six enfants, deux moururent en bas âge ; l’aîné sera le père de la marquise de Sévigné. 

Elle eut un premier directeur de conscience, maladroit et prétentieux. Puis elle entendit durant le carême 1604 l’illustre prédicateur qu’était François de Sales, tout récemment sacré évêque de Genève, qui devint bientôt son confesseur et conseiller spirituel. 

Avec la légendaire douceur dont était capable François de Sales, Jeanne-Françoise apprit à freiner la mondanité, simplifiant encore plus sa toilette, coupant ses beaux cheveux, priant beaucoup sans jamais heurter son entourage, lisant la sainte Bible et les méditations du chartreux Ludolphe, travaillant de ses propres mains et servant les pauvres les plus hideux. 

En 1607, saint François de Sales finit par lui proposer de fonder avec lui un nouvel institut, ce qu’elle accepta avec la plus profonde disponibilité.

Mais Jeanne-Françoise devait encore s’occuper de ses enfants fort jeunes. Or sa fille aînée se maria bientôt (avec le frère de saint François de Sales), la plus jeune mourut. Des deux restant, elle confia le garçon de quinze ans au grand-père de celui-ci, et voulut emmener sa fille Françoise.

Au moment de quitter son père, Jeanne-Françoise était très émue. Son fils se coucha même en travers de la porte pour la supplier de ne pas partir. Mais l’appel de Dieu fut le plus fort : la mère enjamba crânement le corps de son fils et partit.

En juin 1610, après avoir reçu la bénédiction du saint évêque de Genève, Jeanne-Françoise s’installa à Annecy avec deux autres Compagnes, les dames Favre et de Bréchard. L’Ordre de la Visitation commençait.

La fondation voulait unir les deux vocations de contemplation et d’action, unissant les deux vocations de sainte Marie et sainte Marthe, les deux sœurs de Lazare ; d’une part la vie intérieure et contemplative, dans la maison, et d’autre part, pour les professes, la possibilité de sortir pour «visiter» (d’où leur nom) les malades. Or, pour l’époque, c’était une nouveauté ; on était ou l’un ou l’autre, et finalement les Visitandines restèrent contemplatives.

Jeanne-Françoise, elle, eut l’obligation de voyager beaucoup, d’abord pour régler la succession de son père, puis pour établir d’autres fondations : Lyon, Moulin, Grenoble, Bourges. Il y aura quatre-vingt sept maisons à sa mort.

Lorsque l’évêque de Genève mourut, en 1622, la violence qu’elle se fit pour ne pas pleurer lui fit enfler l’estomac.

Après avoir fondé des maisons à travers la France et la Savoie, et même au-delà, elle se retrouva à Annecy, pensant être enfin déchargée de toute charge.

Pourtant, elle dut accepter d’aller diriger la maison de Moulins, où elle s’éteignit le 13 décembre 1641.

Sainte Jeanne-Françoise Fremiot de Chantal fut béatifiée en 1751, et canonisée en 1767. On s’était bien inutilement inquiété pendant un temps de savoir si elle avait été touchée par le quiétisme ou par le jansénisme.

Si son dies natalis est au 13 décembre, le jour de sa fête subit quelques vicissitudes. On sait que, d’ordinaire, la fête d’un Saint se célèbre en son dies natalis, soit le 13 décembre pour notre Sainte. Mais ce jour-là est «occupé» depuis la plus haute antiquité chrétienne par la fête de sainte Lucie (et aussi par celle de sainte Odile, en Alsace), de sorte que dans un premier temps, la fondatrice de la Visitation fut fêtée le 21 août.

Cependant, lors de la réforme du calendrier en 1970, on voulut reporter généralement les fêtes des Saints à leur dies natalis, et sainte Jeanne-Françoise fut célébrée au jour le plus proche du 13 décembre, c’est-à-dire la veille, le 12 décembre.

Ce n’était pas fini. Récemment encore, l’Eglise a voulu insérer dans le calendrier la fête de Notre-Dame de Guadalupe, patronne du Mexique, au jour de son apparition, le 12 décembre 1531, à Juan Diego Cuauhtlatoatzin (v. 30 mai). La fête de notre Sainte fut alors déplacée au 12 août, le mois de l’année le plus chargé en fêtes, mais dont le 12 était encore «libre».

 

 

Antonio Grassi

1592-1671

 

Antonio naquit le 12 novembre 1592 à Fermo (Italie CE), de pieux parents. Le père, Vincenzo, était fort dévot à la sainte Maison de Loreto, et son fils l’imita : plus tard, tant qu’il le put, il fit chaque année le pèlerinage à pied à Loreto.

Antonio grandit dans la paix et la piété ; il construisait son petit autel, fréquentait l’église et savait répéter l’homélie du prêtre.

Excellent élève, il fut délégué par son professeur comme répétiteur de ses camarades.

Orphelin de père à dix ans, il se lia aux Oratoriens de Fermo et y fut admis en 1609, après avoir vaincu une forte opposition de sa mère.

Il s’y montra très vite un dictionnaire ambulant, grâce à son application à l’étude. Mais surtout on lui connut une parfaite égalité d’humeur, et de grands personnages purent affirmer qu’ils ne l’avaient jamais vu sortir de lui-même. C’est cette parfaite domination de soi qui l’aida plus tard dans sa responsabilité de Supérieur.

Il fut ordonné prêtre en 1617.

Favorisé d’une sorte d’extase à Loreto en 1621 (une version dit : frappé de la foudre qui lui brûla seulement les vêtements), il se donna à Dieu profondément. Bientôt chargé de confesser, il sut aider les pénitents par de brefs conseils, et surtout par le don qu’il avait de lire dans les âmes.

En 1635, il fut élu Supérieur des Oratoriens pour trois ans, et fut réélu tous les trois ans jusqu’à sa mort (donc douze fois, sans doute un record dans l’histoire).

Il restait toujours simple, et quand quelqu’un lui disait de se montrer plus sévère, il s’amusait à prendre un air autoritaire et pompeux pour montrer qu’il ne savait pas jouer ce rôle. Il excella tellement dans la pacification entre citoyens, que le gouverneur fit mettre son portrait dans la mairie. Son immense charité fut proverbiale.

Il ne permettait pas les mortifications corporelles : Humilier votre esprit et votre volonté aura plus d’effet que de porter un cilice entre votre peau et vos vêtements. Modèle exemplaire dans l’application de la Règle, il savait convaincre les autres. Tout au plus, quand l’un ou l’autre élevait la voix, il répétait : Père, je vous prie, quelques pouces de voix seulement.

Il eut des disciples éminents, trois cardinaux dont un devint pape (Clément X).

Vers la fin de sa vie, il perdit toutes ses dents, ce qui l’empêchait de parler clairement : il cessa de prêcher, et même de confesser. Il annonça la date de sa mort dès 1667. En novembre 1671, une chute dans l’escalier le réduisit à l’immobilité. L’archevêque de Fermo, un de ses anciens disciples, lui apporta la Communion chaque jour.

Avant de mourir, Antonio réussit encore à réconcilier deux frères ennemis ; ultime miracle : il rendit la vue à un Confrère qui ne pouvait plus célébrer la Messe depuis neuf ans.

Antonio Grassi mourut le 13 décembre 1671, trois jours après la fête de Notre-Dame de Loreto.

Malgré ses nombreux miracles, la cause avança lentement et il fut béatifié en 1900.

Chŏng Mun-ho Bareutollomeo

1801-1866

 

Chŏng Mun-ho Bareutollomeo était né en 1801 à Imchŏng (Ch’ungch’ŏng, Corée) et vivait dans la province de Chŏlla.

Il fut gouverneur de la région, charge qu’il résilia à partir de son baptême.

Tous, catholiques ou pas, l’aimaient et le respectaient pour son bon caractère, et aussi parce qu’il enseignait le cathéchisme.

Au bruit de la persécution, il envoya un messager à Chŏnju pour s’informer davantage des événements.  Ce messager n’était pas catholique. Avant même son retour, la police fit irruption dans le village où habitait Barthélemy, le 3 décembre 1866.

Six Chrétiens furent arrêtés, dont Barthélemy.

Amenés au bureau du gouverneur, ils se montrèrent très heureux de leur sort. On les enferma dans un cachot.

Barthélemy, qui avait soixante-cinq ans, fut très tenté d’abjurer sa foi, mais ses compagnons lui redonnèrent courage et, tout repenti, il demeura ferme et constant.

Il priait, et endura les tortures avec courage, répondant au gouverneur qu’il préférait mourir que de renier Dieu.

Quand on le conduisit au lieu du martyre, il se montra particulièrement heureux. Les bourreaux furent surpris de l’entendre murmurer encore des prières. En chemin, il dit à Petrus Cho, un de ses Compagnons : Aujourd’hui, nous passons notre examen pour le ciel. Quel beau jour en vérité !

Il fut décapité à Supjŏng-i (Chŏnju), le 13 décembre 1866.

Barthélemy a été béatifié en 1968 et canonisé en 1984.

La fête commune de tous les Martyrs coréens est au 20 septembre.

 

 

Cho Hwa-sŏ Peteuro

1814-1866

 

Petrus (Peteuro Jo Hwa-seo) était né en 1814 à Suwŏn (Gyŏnggi-do, Corée), fils de Cho Andrea, lui-même martyrisé en 1839 (mais qui ne fait pas partie de ceux canonisés en 1984).

Il vint vivre à Sinch’ang (Ch’ungch’ŏng) et fut au service du père Ch’oe Yang-ŏb Thomas.

En 1864, il s’installa comme cultivateur à Chŏnju, et épousa Han Magdalena, dont naquit leur fils, Cho Joseph (voir au 23 décembre). Veuf, il épousa ensuite Kim Susanna.

C’était un homme au cœur droit ; il s’efforçait de vivre sa foi catholique, de bien accomplir ses obligations. On savait qu’on trouverait en lui une oreille attentive et un cœur compréhensif.

Sa demeure était à l’écart, dans la montagne, de sorte qu’il ne recevait que des bribes de nouvelles, des bruits de persécution. S’étant rendu chez des voisins, voilà qu’un groupe de policiers fit irruption dans la maison et l’arrêta.

C’était le 5 décembre 1866.

Petrus répondit qu’il avait appris le catéchisme de son père (peut-être qu’il entendait son «père» spirituel, un des missionnaires qu’il ne voulait pas compromettre) et qu’il ne connaissait pas d’autres Catholiques que son fils (ce n’était pas un «mensonge» ; c’était une parole prudente, pour ne pas avoir à révéler d’autres noms aux persécuteurs).

Là-dessus arriva son fils Joseph : Petrus lui dit de vite partir, mais Joseph ne voulait pas laisser son père, et se livra de lui-même aux policiers. Ils furent emmenés à la prison de Chŏnju. En chemin, ils s’encourageaient mutuellement, au grand étonnement des non-catholiques qui les entendaient.

En prison, Petrus encouragea les autres Catholiques déjà prisonniers. Entre autres, il remonta le courage de Chŏng Mun-ho Bartholomæus, qui était tenté de renier sa foi pour fuir les tortures. Quelle grande récompense nous allons recevoir au Ciel, lui disait-il. A son fils, il disait qu’ils allaient se retrouver au Ciel.

Il subit des séances de tortures répétées, pour avoir nié connaître d’autres Catholiques, et pour être en possession de livres «occidentaux».

Parvenu à l’endroit de l’exécution, il fit lentement le signe de la croix et recommanda encore à ses bourreaux de s’ouvrir à la foi en Dieu.

Il fut décapité à Supjŏng-i (Chŏnju), le 13 décembre 1866. Il y eut quatre Pierre qui furent martyrisés ce même jour.

Cho Hwa-sŏ Petrus a été béatifié en 1968 et canonisé en 1984.

La fête commune de tous les Martyrs coréens est au 20 septembre.

 

 

Son Sŏn-ji Peteuro

1819-1866

 

Petrus (Peteuro Seon-ji) était né en 1819 à Imchŏng (Ch’ungch’ŏng, Corée), d’un père tout juste catéchumène, qui lui enseigna à son tour le catéchisme et le fit baptiser.

Adolescent, il avait donné suffisamment de preuves de ses vertus et de sa fidélité à tous ses amis et voisins, pour que le père Chastan pût le nommer catéchiste dès qu’il fut adulte, mission qu’il remplit très consciencieusement.

Il se maria et eut deux enfants.

Sa maison de Taesŏngdong (Chŏnju) servait pour la mission : c’est là qu’il enseignait et baptisait ; c’est là que les fidèles se réunissaient pour prier.

A l’automne de 1866, il entendit dire qu’il y aurait bientôt une nouvelle persécution. Il en fut surpris.

Et voilà que le dimanche 3 décembre 1866, après les prières, il entendit appeler son nom de dehors : il fit vite partir son épouse et ses enfants par la porte arrière, puis se livra à la police.

La maman de Petrus, qui n’était pas baptisée, alla demander au gouverneur d’épargner la vie de son fils. Mais on lui répondit qu’il aurait d’abord à renier sa foi. C’était méconnaître Petrus.

En prison, Petrus subit des séances de tortures répétées, d’autant plus cruelles qu’on savait qu’il était catéchiste. Il eut les bras brisés : s’il voulait boire, il fallait lui porter un verre à la bouche. Il endura toutes ces tortures calmement, sans rien dire.

Au moment de se rendre au lieu de l’exécution, il remit ses vêtements à un compagnon de cellule. Juste avant d’être exécuté, il murmura encore des prières, invoquant les noms de Jésus et de Marie.

Il fut décapité à Supjŏng-i (Chŏnju), le 13 décembre 1866.

Son Sŏn-ji Petrus a été béatifié en 1968 et canonisé en 1984.

La fête commune de tous les Martyrs coréens est au 20 septembre.

 

 

Yi Myŏng-sŏ Peteuro

1820-1866

 

Petrus (Peteuro Yi Myeong-seo) était né en 1820 dans la région de Ch’ungch’ŏng (Corée), dans une famille déjà catholique par tradition.

Il se fixa à Chŏnju ; il était marié et avait beaucoup d’enfants. Sa vie toute de piété lui valait l’estime et le respect de tout le monde.

Il était atteint de tuberculose, qu’il endurait sans perdre son calme et sa gentillesse.

Au moment d’être arrêté, le 5 décembre 1866, il commença par dire qu’il n’était pas catholique, mais juste après se reprit et dit aux soldats qu’il était baptisé. Les soldats fouillèrent toute la maison pour trouver des livres cachés.

Petrus leur dit qu’il avait reçu des leçon de catéchisme par oral, et non en lisant des livres. Les soldats lui firent réciter le Notre Père et le Je vous salue, Marie.

Il leur demanda de le laisser, parce qu’il avait la tuberculose. Ce n’était pas pour éviter l’arrestation, mais principalement pour s’occuper de ses enfants. On le laissa ce jour-là. Mais un autre groupe vint l’arrêter le lendemain. On lui demanda qui lui avait enseigné le catéchisme : il répondit que c’était son père.

Devant le gouverneur qui le sommait de renier sa foi, il répondit fièrement qu’il préférait souffrir cinquante morts. Il refusa de révéler les adresses d’autres Catholiques et souffrit énormément : son corps fut tout détruit.

En prison, les Chrétiens priaient ensemble ; ils souffrirent les tortures, la nourriture insuffisante, mais persévérèrent.

En se rendant au lieu de l’exécution, Yi Petrus disait à ceux qu’il croisait, qu’il irait tout de suite au Ciel. Tous admiraient sa joie et son courage, même les non-baptisés.

Il fut décapité à Supjŏng-i (Chŏnju), le 13 décembre 1866.

Yi Myŏng-sŏ Petrus a été béatifié en 1968 et canonisé en 1984.

La fête commune de tous les Martyrs coréens est au 20 septembre.

 

 

Han Wŏn-sŏ Yosep

1835-1866

 

Josephus (Han Weon-seo Yosep) était né en 1835 à Imch’ŏn (Ch’ungch’ŏng, Corée), mais vivait à Taesŏngdong (Chŏnju) au moment de la persécution. 

Il avait été précédemment catéchiste, mais n’exerçait plus cette mission à Taesŏngdong : on a vu en effet que dans cette localité, Son Sŏon-ji Petrus recevait dans sa maison les fidèles pour enseigner le catéchisme, pour baptiser et pour prier.

Sa douceur et son honnêteté le faisaient estimer et respecter de tous, même non-baptisés.

Il avait un désir : mourir martyr.

Il fut arrêté le dimanche 3 décembre 1866, avec cinq autres Catholiques (Bartholomæus, et quatre Pierre).

Dans la prison de Chŏnju, non seulement il eut à souffrir de la part des employés gouvernementaux, mais les membres de sa propre famille vinrent lui dire qu’ils se suicideraient s’il ne reniait pas sa foi. Son père demanda au gouverneur de le libérer, et écrivit à son fils des lettres où il le pressait de renoncer à sa religion ; il tenta aussi de soudoyer les employés. Ces derniers tentèrent aussi de persuader Joseph. En vain.

Joseph ne se laissa pas impressionner. Il rappela à son père qu’il avait encore d’autres fils, et lui dit qu’il désirait vraiment mourir pour Dieu. 

Il fut décapité à Supjŏng-i (Chŏnju), le 13 décembre 1866, à trente-et-un ans.

Comme il y eut quatre Martyrs nommés Petrus ce jour-là, on a parfois donné par erreur le même nom à notre Josephus, mais la plupart des documents l’appellent bien Josephus.

Han Wŏn-sŏ Josephus a été béatifié en 1968 et canonisé en 1984.

La fête commune de tous les Martyrs coréens est au 20 septembre.

 

 

Chŏng Wŏn-ji Peteuro

1845-1866

 

Petrus (Jeong Weon-ji Peteuro) était né en 1845 à Imch’ŏn (Ch’ungch’ŏng, Corée), dans une famille très catholique.

Au moment de la persécution de 1866, sa mère était déjà morte, et son père avait été martyrisé. 

Petrus laissa sa maison et s’en vint au village de Sŏngjidong (Chŏnju), et loua une chambre chez Cho Petrus, où il vivait avec son épouse.

Quand la police fit irruption, le 5 décembre 1866, il s’enfuit dans la montagne proche et y passa la nuit, mais on le retrouva le lendemain.

Arrêté, il commença par dire qu’il n’était pas catholique, mais un moment après, encouragé par Petrus Cho, il se repentit, revint sur sa déclaration et déclara sa foi.

Quand on le tortura pour lui faire dire qui lui avait enseigné sa foi, il répondit qu’il n’avait pas eu d’autre professeur de religion que son père martyr. Les soldats s’étonnèrent beaucoup de l’entendre dire qu’il acceptait de souffrir pour la même raison que celle qui avait conduit son père à la mort. Et Petrus de leur rétorquer que, d’après la religion catholique, il retrouverait ses parents au Ciel.

Torturé, Petrus ne montra pas un signe de faiblesse.

En se rendant au lieu de l’exécution, l’un des bourreaux, qui était ivre, se moquait de Petrus et maudissait le Ciel. Petrus lui répondit : Crétin ! C’est comme si tu maudissais tes propres père et mère !

Il fut décapité à Supjŏng-i (Chŏnju), le 13 décembre 1866. Il y eut quatre Pierre martyrisés ce même jour, celui-ci était le plus jeune, il avait vingt-et-un ans.

Chŏng Wŏn-ji Peteuro a été béatifié en 1968 et canonisé en 1984.

La fête commune de tous les Martyrs coréens est au 20 septembre.

Costanza Starace

1845-1921

 

Costanza naquit à Castellammare di Stabia (Naples, Italie) le 5 septembre 1845, de Francesco et Maria Cascone, dans une famille très catholique qui comptera quatre autres enfants : Antonio, Catello, Michele, Concetta (et Catello aura à son tour huit enfants, dont un prêtre et deux religieuses).

Francesco était armateur.

Le jour-même de sa naissance, Costanza reçut au baptême les noms de Costanza Anna Maria. Peu après elle fut consacrée à Notre-Dame des Sept Douleurs.

Elle reçut sa première éducation chez les Filles de la Charité, de Castellamare, dont la maison recevait «les jeunes filles de bonne conduite». Certaines étaient très pauvres, et Costanza fut profondément gênée de se voir bien chaussée devant des camarades qui n’avaient que de rudes sabots en bois.

Dès sept ans, Costanza perçut la vocation à la vie cloîtrée. Elle reçut la Première Communion et la Confirmation en 1855.

De mauvaise santé, elle rentrera étudier à la maison, en privé. Elle fera ensuite un essai chez les Sœurs Thérésiennes, au couvent de la Sainte Trinité, mais devra aussi en sortir en raison de maux mystérieux. Elle voulut tenter une nouvelle expérience, mais reçut cette fois-ci l’opposition de son père.

Elle avait alors quinze ans, quand son confesseur l’autorisa à émettre les vœux de religion. Elle prendra ensuite, en 1865, l’habit des tertiaires de l’Ordre des Servites, sous le nom de Sœur Maria-Maddalena de la Passion. Cette fois-ci, les parents acceptèrent ce «compromis».

L’évêque confia alors à Sœur Maria-Maddalena la direction de la Pieuse Union des Filles de Marie, dédiée à la catéchèse des petites filles.

Puis, avec la bénédiction du même évêque, elle établit à Alezio une première maison de Sœurs Compassionistes Servantes de Marie. C’était un nouvel institut dont la mission était de compatir aux souffrances du prochain, comme Marie compatit à celle de son Fils Jésus, et donc d’assister le prochain dans toutes ses nécessités, physiques ou spirituelles. 

A l’époque, les Sœurs eurent à s’occuper en particulier des orphelins et des victimes du choléra. 

L’institut sera érigé officiellement en 1871 et reconnu en 1928.

En 1893, l’institut fut agrégé à l’Ordre des Servites.

Sœur Maria Maddalena attribuait ses nombreux et mystérieux problèmes de santé à des «épreuves spirituelles», qui lui causaient des tremblements, des vomissements, des peurs, des crises épileptiques, tellement fortes qu’on put croire à un véritable cas de possession diabolique, pour lequel fut appelé l’évêque. Certains troubles, en effet, ne viennent pas de Dieu, et certaines fois ne sont évacués que par l’exorcisme.

Maria Maddalena avait des moments d’extase, on lui observa aussi les stigmates de la passion. 

Cette vie étonnante s’acheva le 13 décembre 1921, à Castellamare di Stabia, après une pneumonie.

Maria Maddalena fut béatifiée en 2007.

Les Sœurs Compassionistes sont présentes en Italie où elles ont une vingtaine de maisons, ainsi qu’aux Philippines, en Inde, en Indonésie, au Canada, au Mexique, au Chili.

Le miracle retenu pour la béatification fut la guérison d’une Religieuse du même institut, frappée d’une grave forme de fièvre typhoïde.

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12 décembre 2022 1 12 /12 /décembre /2022 00:00

12 DÉCEMBRE

 

III.

SS Epimachus et Alexander, avec les stes Ammonarion, Mercuria, Dionysia, martyrs brûlés ou décapités à Alexandrie ; Dionysia avait eu beaucoup d'enfants.

IV.

S Spyridon, évêque à Trimithonte ; très désintéressé, il tenait à disposition un coffre où l'on venait emprunter librement à condition de rendre ; il avait une sainte fille, Irène ; il devint patron de Corfou.

Ste Abre, la fille que s. Hilaire eut avant son épiscopat.

VI.

S Finnian, abbé à Clonard ; irlandais, thaumaturge dès son enfance ; il mourut de la peste jaune, en offrant sa vie pour le peuple d'Irlande. 

S Corentin, premier évêque à Quimper ; il vivait en ermite ; il avait pour ami un petit poisson dont il coupait chaque jour un petit morceau pour sa nourriture et qu'il rejetait dans la fontaine, où le poisson se reconstituait jusqu'au lendemain. 

XI.

S Israel, chanoine régulier au Dorat, prêtre et professeur, très influent (il connut Gerbert, futur Sylvestre II, et son disciple Théobald est commémoré le 6 novembre). 

XII.

S Vizelin, apôtre et évêque à Oldenburg, siège transféré à Lübeck.

XIII.

Apparition de Marie, la "Toujours Vierge" de Guadalupe .

B Bartolo Buonpedoni, curé italien puis, atteint de la lèpre, tertiaire franciscain ; il se retira à Celloli où l'on venait de toutes parts le consulter ; invoqué contre la lèpre.

XIV.

B Corrado de Offida, franciscain près d’Assise ; il renonça aux études, préféra être cuisinier, vécut en ermite et eut des apparitions. 

B Giacomo Capocci, ermite augustin, né à Viterbe, le “Docteur spéculatif”, évêque à Bénévent puis à Naples.

XVII.

B Thomas Holland, prêtre jésuite, martyr anglais étranglé à Tyburn, surnommé “la bibliothèque de piété” (le 22 décembre au Martyrologe).

XIX.

S Simon Phan Ɖắc Hòa, médecin viet-namien, père de douze enfants, maintes fois torturé aux tenailles, puis décapité ; canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.

XX.

B Benito Quintano Díez (1861-1936), prêtre lazariste espagnol, martyr à Madrid, béatifié en 2017.
B Ludwik Bartosik (Pius, 1909-1941), prêtre franciscain polonais, martyr à Auschwitz, béatifié en 1999.

 

Epimachus et Alexander d’Alexandrie

avec Ammonarion, Mercuria et Dionysia

† 250

 

 

Nota. Il semble qu’il y ait deux mentions de ce s.Alexander, v. 31 octobre.

Concernant ces Martyrs, nous avons le témoignage de leur propre évêque, Dionysios (v. 8 avril) :

Epimachus et Alexander, après être restés longtemps dans les fers et avoir supporté mille souffrances, peignes de fer et fouets, furent arrosés de chaux vive.

Pour les autres, s.Denys ajoute :

Avec eux, quatre femmes, dont la vierge sainte Ammonarion, que le juge tortura très longtemps avec beaucoup de persévérance parce qu’elle avait déclaré d’avance qu’elle ne dirait rien de ce qu’il lui ordonnerait : elle réalisa sa promesse et fut conduite à la mort.

Quant aux autres, la très vénérable Mercuria, une vieille femme, et Dionysia, qui avait eu beaucoup d’enfants mais ne les avait pas aimés plus que le Seigneur, le juge eut honte de les torturer encore sans résultat et d’être vaincu par des femmes ; elles moururent par le fer, sans subir l’épreuve des tortures, car Ammonarion, qui avait combattu la première, les avait supportées pour toutes.

Il y avait donc quatre femmes en plus d’Epimachus et Alexander, mais la quatrième n’est pas nommée.

C’était au temps de l’empereur Dèce (250).

Le Martyrologe Romain mentionne ces six Martyrs d’Alexandrie au 12 décembre.

 

 

Spyridon

4e siècle

 

Des diverses versions de la Vie de saint Spyridon (ou Spyridion), il ressort qu’il aurait eu des enfants, dont une certaine Irène, et qu’il aurait été ensuite évêque en Chypre, mais nous n’avons guère plus de détails.

Saint Spyridon est cependant connu pour sa largesse. Des voleurs s’étant introduits de nuit pour lui voler des brebis, ils se trouvèrent mystérieusement pris dans un filet, dont les délivra Spyridon au matin, leur conseillant, la prochaine fois, de demander plutôt que de voler ; et de les renvoyer avec un bélier, pour ne pas les laisser bredouilles !

Il tenait un petit coffre de ses économies et l’on pouvait y puiser librement, à condition d’y remettre ce qu’on empruntait.

Il jeûnait d’habitude en carême. A un voyageur à qui il offrait l’hospitalité, il présenta ce qu’il avait : un morceau de porc ; l’autre de refuser : Un chrétien, en plein carême ! Et Spyridon : Raison de plus de ne pas crier. Tout est pur pour ceux qui sont purs (cf. Tt 1,15).

Il assistait à l’homélie d’un évêque. Ce dernier citait : Prends ton lit, et marche, au lieu de Prends ton grabat, et marche (cf. Jn 5:8). Spyridon, alors vénérable vieillard, se leva et lui reprocha : Tu te crois donc supérieur à Celui qui a dit «grabat» ? Et il sortit.

On a pensé que l’auteur Rufin parlait de saint Spyridon dans une description qu’il fait d’un saint homme présent au concile de Nicée (325) ; plus tard, Spyridon fut co-signataire du concile de Sardique (343).

Comme dans le monde grec, saint Spyridon est mentionné le 12 décembre dans l’actuel Martyrologe.

 

 

Finden d’Irlande

472-549

 

Finden (devenu en latin Finnian, nom qui est resté le plus usuel) naquit vers 472 à Mishall (Leinster, Irlande), fils (ou petit-fils) de Lachain et de Talech ; il avait deux sœurs.

Les parents voulaient le faire baptiser par l’évêque Fortchern à Tullow, mais en route ils rencontrèrent un autre évêque qui prétendit à cette faveur (c’était peut-être l’évêque Ailbe d’Emly). Une autre version affirme qu’en fait l’évêque Fortchern amena Finnian au christianisme.

Fortchern initia l’enfant à la prière de l’Eglise : les psaumes, les hymnes, l’office divin. C’est durant cette période que Finnian fit son premier miracle, faisant jaillir une source pour éviter à ses deux sœurs d’aller jusqu’à la rivière pour puiser de l’eau.

Les miracles allaient se multiplier, parfois inimaginables, parfois fort étonnants, parfois aussi marqués au coin, sans doute, par quelque fantaisie de certains rédacteurs irlandais de l’époque.

Vers 505, Finnian partit pour le pays de Galles, avec son neveu Gabhran et son ami Buit. Avec Cadoc, ils furent reçus au pays de Galles, où le seigneur Cathmail leur remit un château et un étang. Finnian assécha l’étang pour y construire deux monastères, Melboc et Nant Carvan.

Là, on accusa Finnian d’être paresseux parce qu’il n’était pas parti avec les autres moines chercher du bois pour la construction. Finnian, qui ne savait comment s’y prendre, invoqua les anges : il rentra bientôt, avant tous les autres, avec un chargement bien plus important.

Il délivra les moines de Flat Holm des serpents et des puces.

Quand les Saxons furent menaçants, Finnian posta les Bretons en haut de la montagne, d’où ils aspergèrent de pierres les assaillants ; même les montagnes s’ébranlèrent pour enterrer les corps, nous dit-on.

Après une trentaine d’années passées en Pays de Galles, Finnian revint en Irlande. S.Patrice (v. 17 mars) était mort peu auparavant, et Finnian se mit à édifier églises et monastères, et à continuer de faire des miracles.

Un propriétaire qui voulait le chasser, fut frappé de cécité ; un autre perdit son fils et devint paralytique : Finnian le guérit et ressuscita l’enfant. Il ressuscita un veau qu’on avait tué pour lui faire fête ; il brisa d’un signe de croix un rocher, et amena ainsi un noble à la conversion ; il guérit sa propre mère, qui souffrait tant qu’on ne pouvait la toucher.

Il connut et visita sainte Brigide de Kildare (v. 1er février).

Un ange conduisit Finnian à Clonard (Cluain Eraird), où il fonda ce monastère célèbre, et d’où il illumina le monde par sa doctrine et ses miracles.

A la fin de sa vie, Finnian était si maigre qu’on voyait ses côtes à travers ses habits. Il s’en réjouissait, dit-on, car il prétendait que pour un moine, l’idéal était de pouvoir être porté en terre par un enfant.

En 549 éclata une grave épidémie de peste. Finnian s’offrit en victime pour le peuple de l’Irlande, et s’éteignit le 12 décembre.

S.Finnian est fort célèbre : ses très nombreux disciples ont attesté sa sainteté et son culte est fort ancien.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Finnian d’Irlande au 12 décembre.

 

 

Corentin

7e siècle

 

Saint Corentin a dû naître en Bretagne armoricaine, de parents illustres.

Après de bonnes études, il voulut se retirer dans une solitude, près de Châteaulin (Finistère). Jusqu’ici, l’Histoire ne conteste pas la Tradition.

Des détails presque amusants et touchants ajoutent au merveilleux de cet illustre Saint breton.

Corentin allait chaque jour puiser de l’eau à une fontaine : là vivait un poisson, dont il taillait une tranche pour sa nourriture, tandis que le lendemain le poisson revenait entier s’offrir à lui.

Cette tranche un jour enfla suffisamment pour donner à manger au roi Grallon et à sa suite. En remerciement, le roi aurait alors concédé tout ce domaine à l’ermite.

Cette même fontaine donna un jour l’eau, le vin et les anguilles nécessaires pour recevoir deux autres Saints bretons : Paterne et Malo (saint Paterne : 15 avril ; saint Malo : 15 novembre).

Quand les habitants eurent besoin d’un évêque, ils envoyèrent Corentin, Guénolé et Tudy à l’évêque de Tours, qui devait choisir lequel des trois lui semblait le plus idoine à cette mission : c’est Corentin qui fut choisi.

Le rédacteur de la Vie de saint Corentin a dû se tromper sur le nom de cet évêque de Tours, citant saint Martin, mort trois siècles plus tôt, à moins qu’un signe miraculeux se soit produit au tombeau de saint Martin, manifestant ainsi la volonté de Dieu.

Saint Corentin fut le premier évêque qui résida à Quimper, les précédents ayant résidé en d’autres localités.

Certaines versions de la Vie de saint Corentin donnent à entendre qu’il ne sortait guère de sa solitude, s’appuyant sur Guénolé, un saint abbé, à qui il confiait le soin de l’évangélisation des diocésains : peut-être que Corentin, peu enclin à parler, recourait à Guénolé pour le seconder dans ses responsabilités épiscopales, un évêque étant par définition chargé de visiter son diocèse - et un abbé chargé d’administrer son abbaye.

Lors des invasions normandes, les reliques conservées sur place furent dispersées. La cathédrale de Quimper avait, dit-on, conservé un bras de saint Corentin, dont on a malheureusement perdu la trace depuis le 13e siècle.

Le Martyrologe mentionne saint Corentin au 12 décembre, rappelant qu’il fut le premier évêque de Quimper (Coriosopitum).

Israel du Dorat

950-1014

 

On a vu (v. 6 novembre) comment Théobald fut élève d’Israel au Dorat.

Israel naquit vers 950 aux environs de Dinsac (Haute-Vienne).

Ses parents le consacrèrent très tôt au service de l’Eglise. Il devint un très zélé chanoine du Dorat, quand Boson le vieux, comte de la Marche, restitua l’abbaye du Dorat qu’il avait usurpée et y confirma des chanoines réguliers, en 987.

Sous l’évêque de Limoges Alduin (†1012), Israel devint professeur à l’école épiscopale, prêtre, vicaire général de Limoges et grand chantre du Dorat.

A cette période remonte une vie du Christ en vers, rédigée par Israel en langue limousine, et donc un siècle avant la poésie lyrique des troubadours.

Lors d’une épidémie en 994, il se dévoua à soigner les malades atteints du mal des ardents, caractérisé par une fièvre violente très pénible. Il alla enterrer les morts.

Israel aurait eu une notable influence jusqu’à la cour de France, pour les affaires ecclésiastiques, au temps du roi Robert le Pieux et de l’archevêque de Reims Gerbert.

Ce dernier, devenu le pape Silvestre II, aurait créé Israel prévôt de Saint-Junien où des chanoines réguliers de Saint-Augustin remplacèrent ainsi les Bénédictins. Des moines de cette abbaye avaient été pris à parti et assassinés par des habitants, au moment où ils venaient percevoir la dîme. Israel y fit rebâtir l’église.

En 1006, Israel reprit contact avec l’école du Dorat. Parmi ses disciples, on compte, outre s.Théobald déjà cité, s.Gautier, fondateur de l’abbaye de Lesterps en 1038 (v. 11 mai).

En 1013, un incendie ravagea le Dorat. Israel n’eut pas le temps de s’occuper de la reconstruction : il n’en vit que les fondations et mourut l’année suivante, le 12 décembre 1014 (et donc ni le 13 septembre ni le 22 décembre).

Les nombreux miracles qui se produisirent bientôt firent naître le culte dont on l’honora dans toute la région.

Saint Israel du Dorat est commémoré le 12 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Vizelin d’Oldenburg

1090-1154

 

Les informations sur les épreuves et les travaux de Vizelin ne sont pas très concordantes selon les sources. On a essayé ici de les enchaîner logiquement.

Il était né vers 1090 à Hameln (Basse-Saxe, Allemagne) et fut très tôt orphelin.

Un oncle prêtre le recueillit, puis les châtelains d’Everstein. Il passa ensuite plusieurs années à l’école cathédrale de Paderborn, paternellement guidé par le chanoine Hartmann et les pères bénédictins d’Abdinghof. Il y surpassa tous ses compagnons.

En 1118, il fut à Brême, où il enseigna pendant quatre ans, après quoi il passa à Laon, où il compléta ses études.

En 1126, il vint à Magdeburg, pour rencontrer saint Norbert (v. 6 juin). Mais notre Vizelin voulait d’abord et avant tout être envoyé comme missionnaire auprès des Slaves du Nord et, sans attendre, il regagna Brême, dont l’archevêque Adalbero l’ordonna prêtre et l’envoya chez les Wagriens (région de Lübeck).

Il semble que Vizelin soit parti en mission avec deux compagnons, Rudolf de Hildesheim et Ludolf de Verden. Des prêtres qu’ils rencontrèrent les accueillirent bien, ainsi que le chef Heinrich qui le reçut avec bienveillance ; mais dans cette région éloignée, certains points de la morale chrétienne n’existaient pas : le vol était considéré comme une prouesse, et celui qui ne volait pas n’était qu’un incapable. Vizelin commença son travail mais malheureusement, Heinrich mourut peu après, ce qui obligea Vizelin à repartir à Brême.

L’archevêque le chargea alors de la région de Holstengaus, près de la frontière. Vizelin y éleva une fondation de Chanoines de Saint-Augustin, à Neumünster. De là il put rayonner en direction des Abodrites, de 1134 à 1137.

Ces régions étant passées en 1147 sous la domination des seigneurs allemands, ceux-ci pensèrent nécessaire de lancer une croisade contre les païens Wagriens, sans savoir que Vizelin avait déjà bien travaillé parmi eux. Il n’y eut pas de vraie bataille ni de vraie victoire, mais ces Slaves devinrent ennemis des «chrétiens». L’archevêque de Brême pensa alors opportun de rétablir les évêchés de Mecklenburg, Ratzeburg et Oldenburg. Ce dernier siège échut à Vizelin en 1149.

Le duc de Saxe Heinrich le Lion prétendit donner l’investiture à Vizelin, lequel, contre l’avis de l’archevêque de Brême, jugea utile d’accepter (contre la loi habituelle de l’Eglise), préférant asseoir son travail apostolique sur l’autorité locale, plutôt que de sombrer dans un inutile nouveau conflit juridique. Il eut raison, cette fois-là. Heinrich le Lion favorisa d’ailleurs généreusement son action.

Mais l’apostolat de Vizelin fut bientôt abrégé, car il subit en 1152 une deuxième attaque, qui le laissa paralysé du côté droit. Il se trouvait alors à Neumünster, où il agonisa pendant deux ans et demi, sans pouvoir ni se coucher ni s’asseoir. Il mourut le 12 décembre 1154.

L’œuvre de Vizelin avait donné une impulsion décisive à l’évangélisation des peuples du Nord de l’Allemagne. Son successeur, Gerold, transféra le siège d’Oldenburg à Lübeck.

En Allemagne, tant les Protestants que les Catholiques vénèrent Vizelin.

Vizelin, apôtre du Holstein, fut canonisé en 1332.

 

 

Bartolo Buonpedoni

1227-1300

 

Bartolo (Barthélemy) naquit vers 1227 à Mucchio (San Gimignano, Toscane, Italie C), fils unique des comtes Giovanni et Giuntina.

Quand ses bons parents voulurent le marier, espérant procurer une descendance à la famille, il s’enfuit littéralement de la maison et s’en vint chez les Bénédictins de Pise, non pas pour devenir moine mais, au moins au début, pour prendre le temps de réfléchir dans le calme. Il assista les moines malades.

Il fit un songe : il vit le Christ ressuscité mais encore avec ses plaies, qui lui annonçait qu’il devrait non pas être moine, mais souffrir pendant vingt ans. Indirectement, Notre Seigneur semblait indiquer par là que les moines de l’époque ne connaissaient pas la souffrance… Bartolo quitta le monastère et s’en vint à Volterra, où il prit l’habit du Tiers-Ordre franciscain.

L’évêque de Volterra le connut et lui suggéra de se préparer au sacerdoce. Bartolo obéit et fut ordonné prêtre vers 1255.

Il sera dix ans aumônier à Paccioli, puis dix ans curé à Picchena, remarquable dans sa charité envers les pauvres.

Vers la cinquantaine, il fut atteint de la lèpre. Il démissionna et se retira dans une léproserie à Cellole. Malade, il n’hésitait pas à soigner et soulager les autres malades, par sa bonté et son sourire.

Sa patience et ses vertus étonnèrent l’entourage, et l’on vint de loin pour le voir et l’entendre. On l’appela le Job de la Toscane. A ceux qui le plaignaient, il répondait : Ne savez-vous pas qu’il fallait que le Christ souffrît pour entrer dans sa gloire ? ou aussi Les souffrances de ce monde ne sont pas dignes de la gloire qui se révélera à nous (cf. Lc 24:26 et Ro 8:18).

Il mourut le 12 décembre 1300 à soixante-douze ans.

Evidemment, il fut invoqué contre la lèpre et des miracles eurent lieu.

Son culte fut approuvé en 1498 et confirmé en 1910.

 

 

Corrado d’Offida

1237-1306

 

Corrado (Conrad) naquit vers 1237 (certains ont parfois avancé une date bien antérieure) à Offida (Ascoli Piceno, Marches, Italie).

D’humble extraction, il entra à quatorze ans chez les Frères Mineurs, et connut certains des premiers compagnons de saint François d’Assise (v. 4 octobre). Il fut partisan de la première austérité de l’Ordre, notamment en renonçant aux livres, à l’étude, et se contentant du Pater noster pour prier.

Très doué intellectuellement, sa joie était cependant d’être employé aux charges humbles, à la cuisine, à l’accueil, ou faisant la quête dans les rues.

Par obéissance, il reprit l’étude et reçut le sacerdoce. Prêchant avec un réel succès, il s’étonnait lui-même de ce don et préférait le silence de la solitude.

Il connut beaucoup de choses par les visions qu’il reçut : son Ange gardien, la Vierge Marie qui lui remit l’Enfant-Jésus dans les bras, saint François lui-même.

Il parlait des premiers temps du francescanisme avec nostalgie et appuya la réforme des spirituels. Plus tard, accusé d’avoir favorisé la scission de l’Ordre, il se soumit. S’étant expliqué de son attitude au ministre général, il s’expliqua si bien qu’il s’en attira plutôt les bonnes grâces.

Plusieurs fois il fut nommé Gardien (c’est-à-dire supérieur) de couvents, à Offida, Forano et La Verna.

Il assista Tommaso de Tolentino dans la préparation de la mission des Indes - qui se solda par le martyre de quatre Frères en 1321 (v. 9 avril).

Corrado eut le don des miracles.

Il mourut à Bastia Umbra (Assise) le 12 décembre 1306.

En 1320 ses reliques furent dérobées par les habitants de Pérouse ; elles restèrent dans cette ville jusqu’en 1994, et furent alors rapportées à Offida.

Son culte fut confirmé en 1817.

 

 

Giacomo Capocci

1255-1308

 

Giacomo (Jacques) naquit vers 1255 à Viterbe (Latium, Italie C).

En 1272, donc assez jeune, il entra chez les Ermites de Saint-Augustin de cette même ville, d’où on l’envoya bien vite à Paris pour ses études. Il y aurait entendu saint Tommaso d’Aquino, mais cette affirmation semble douteuse, car ce dernier avait quitté Paris en 1261.

De retour à Viterbe, Giacomo fut en 1283 définiteur de son Ordre pour la province de Rome, et visiteur en 1284 ; de nouveau définiteur en 1285, il enseigna probablement dans quelque couvent du Latium.

En 1286, il repartit à Paris pour y achever le cursus des études, fut bachelier en 1288 et enfin docteur en 1293.

Cette même année, il fut élu Prieur général de l’Ordre et Maître d’Etudes à Paris.

En 1300, il revint en Italie et enseigna deux ans à Naples, jusqu’à son élection épiscopale en 1302 comme archevêque de Bénévent. En décembre de la même année, il était transféré à Naples.

Les princes de Naples, Charles II d’Anjou et son fils Robert, l’eurent en profonde estime et l’aidèrent dans la construction de la nouvelle cathédrale.

Son enseignement fut tellement apprécié qu’il fut surnommé le Docteur Spéculatif.

En 1306, il fut chargé d’instruire la cause de canonisation de Célestin V, le pape démissionnaire. Il déposa aussi dans un autre procès de canonisation, celui de Tommaso d’Aquino, pour lequel il aurait affirmé : Je crois que notre Sauveur a envoyé dans ce monde pour l’éclairer d’abord l’apôtre saint Paul, ensuite Augustin, en dernier lieu frère Tommaso, qui n’aura pas de pareil jusqu’à la fin des siècles.

Il publia un ouvrage, De regimine christiano, à l’occasion du conflit entre le pape et Philippe le Bel.

C’est à Naples qu’il mourut, fin 1307 ou début 1308. Actuellement, son dies natalis est inscrit le 12 décembre au Martyrologe.

La profonde vénération dont on entoura Giacomo Capocci généra un culte continu qui fut confirmé en 1911.

 

 

Thomas Holland

1600-1642

 

Thomas était né à Sutton (Prescot, Lancashire, Angleterre), probablement de Richard Holland.

Après ses études à Saint-Omer, il gagna Valladolid en 1621, où il se consacra en 1633.

En 1623, lors des négotiations pour l’alliance avec l’Espagne, Thomas assura le prince Charles de la fidélité des séminaristes de Valladolid, dans un discours prononcé en latin.

En 1624, il entra au noviciat des Jésuites à Watten (Flandres) et fut ordonné prêtre.

Il fit d’abord du ministère à Gent, et fut préfet à Saint-Omer ; en 1634, il retourna à Gent comme directeur spirituel et partit en mission en Angleterre.

Il se montra très habile pour se déguiser et, en plus, parlait couramment français, espagnol et flamand ; mais il fut probablement arrêté à Londres en 1642 sur une simple suspicion. On le mit dans la New Prison, pour le transférer à Newgate, puis à Old Bailey, le 7 décembre, ayant été soupçonné d’être prêtre, sans preuves décisives cependant. On l’invita à jurer qu’il n’était pas prêtre, ce qu’il ne pouvait pas faire, et la cour le déclara coupable. Le 10 décembre, il fut condamné à mort, malgré l’opposition de plusieurs membres de la cour.

Sur le chemin de la prison, il y avait beaucoup de gens, certains voulurent se confesser à Thomas. Les jours suivants, il put célébrer la Messe en prison.

Il devait être exécuté le 12 décembre : sur l’endroit de l’exécution, il eut la permission de prononcer un long discours et de prier longuement.

Contrairement à l’habitude, on le laissa mourir immédiatement, sans prolonger ses souffrances.

Thomas Holland, qui fut surnommé par ses confrères la bibliothèque de piété, mourut en martyr à Tyburn (Londres), le 12 décembre 1642.

Il fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles.

 

 

Simon Phan Đc Hòa

1787-1840

 

Simon était né en 1787 (ou 1774 ?) à Vinh Mai (Tha Thiên, Vietnam), dans une famille encore païenne.

Après la mort précoce de son père, sa mère et ses sœurs vinrent au village pour trouver un peu de travail.

C’est alors qu’il rencontra des missionnaires, entendit parler de Jésus-Christ, et demanda le baptême, en 1799, prenant le nom de l’apôtre Simon.

Il entra au séminaire, mais il comprit que sa voie était le témoignage dans le monde.

Il se maria et eut douze enfants. Médecin, il eut l’occasion de faire beaucoup de bien, sachant soulager les pauvres en qui il voyait le Christ. Il reprenait les alcooliques, les paresseux, calmait les dissentions, aidait les vieillards.

Simon fut un fidèle inconditionné du Christianisme.

Quand la persécution se déclencha, il n’hésita pas à abriter chez lui des prêtres ; il reçut l’évêque Cuenot (v. 14 novembre).

Il fut arrêté alors qu’il essayait de porter en sûreté le père Delamotte avec une embarcation.

Il fut alors compagnon de prison du père Delamotte, qui mourut d’épuisement dans sa cellule le 3 octobre 1847. Mais il fit profiter de sa présence les autres prisonniers, en leur procurant un peu de soulagement, mais surtout en les encourageant à la persévérance.

Simon endura plus de vingt interrogatoires, comportant autant de séances de tortures. On espérait lui extorquer des noms de missionnaires. En vain !

En tant que praticien de l’art médical, parlant de ses souffrances, il savait ce qu’il disait :

Les tenailles froides occasionnent une douleur plus vive ; les tenailles brûlantes ne causent pas d’abord une souffrance très grande, mais lorsque la plaie a été exposée à l’air, elle s’enflamme, suppure et s’élargit.

Il se montra invinciblement attaché à la foi :

Quand même je devrais tout perdre, ma femme, mes enfants, ma fortune, ma vie, je n’abandonnerai jamais mon Dieu.

Quand on lui apporta pour la revoir sa petite dernière, une fille de quelques mois, il la prit dans ses bras en disant : Je puis te voir encore, mais toi, tu ne te souviendras point de ton père.

Il fut décapité à An Hòa (Qung Nam), le 12 décembre 1840, fut béatifié en 1900 et canonisé en 1988.

 

 

Ludwik Pius Bartosik

1909-1941

 

Ludwik (Louis) Bartosik naquit le 21 août 1909 à Kokanin (Kalisz, Pologne), de Wojciech et Victoria. Son père était cordonnier. Malgré la situation modeste de sa famille, Ludwik parvint avec l'aide du curé et d'amis bienfaiteurs à poursuivre ses études au lycée de Kalisz.

Il entra au noviciat des Frères Mineurs Conventuels à Pacławaska (Przemysl) puis à Lagiewniki (Lodz), et prit le nom de Frère Pius (Pie), probablement par référence au pape Pie X, mort saintement en 1914 (v. 20 août ; Ludwik était né le 21).

Le 8 septembre 1927, il émit ses premiers vœux religieux, et poursuivit ses études au séminaire franciscain de Sanok, puis à Lviv. En 1931, il entreprit des études de philosophie et de théologie au séminaire majeur des Franciscains de Cracovie. Il y reçut l'ordination sacerdotale en 1935. Sa première destination fut Wisłokiem, où il se distingua pour son assiduité au ministère de la confession.

En août 1936, il fut transféré au couvent de Niepokalanów, à la requête explicite du futur saint Maximilien-Marie Kolbe, qui avait fondé ce couvent dix ans auparavant (v. 14 août). C'était un immense centre médiatique, dirait-on aujourd'hui, où l'on imprimait et diffusait des revues, des journaux et des brochures catholiques. On y lança même une radio en 1938. A la veille de la seconde guerre mondiale, Niepokalanów était le plus grand couvent du monde, avec treize Pères, dix-huit séminaristes, cinq cent vingt-sept jeunes moines, quatre-vingt-deux novices et cent vingt-deux garçons dans un petit séminaire ! 

Sensible à ses qualités intellectuelles, en plus de ses qualités spirituelles, le Père Kolbe assigna le nouveau venu à la tâche de rédacteur de la revue le Chevalier de l’Immaculée, revue missionnaire franciscaine qui connaissait un succès certain dans la nouvelle Pologne de l'époque.

Ludwik-Pius travaillait aussi à un ouvrage de mariologie, dont on conserva après sa mort une version dactylographiée. Ses Frères se souvinrent toujours de lui comme d’un Franciscain généreux qui donnait de son temps pour confesser et prodiguer des conseils spirituels.

Il fut arrêté par les occupants allemands, le 19 septembre 1939, avec le Père Kolbe et une quarantaine de confrères. Il passa trois mois aux camps de Lamsdorf, Amtitz et Ostrzeszów. Il supporta patiemment la faim et les souffrances, répétant : Nous avons prêché aux autres la patience ; à présent que nous devons supporter nous-mêmes ces souffrances, quelle valeur auraient nos paroles, si cela ne se confirmait par des actes ?

 Il fut libéré, le jour de l'Immaculée Conception, le 8 décembre 1939, et retourna au couvent, pour garder le matériel. Ce couvent était désormais vidé d'une grande partie de ses occupants. Le Père Kolbe, libéré lui-aussi, abrita dans la Cité de l'Immaculée, où l'on ne pouvait plus publier, des foules de personnes déplacées, qui venaient en majorité de la région de Poznań. Le jeune Père Bartosik aida à l'organisation de cette nouvelle structure...

Il y avait trois mille personnes, parmi lesquelles deux mille Juifs, chassés de chez eux, et dont le pouvoir allemand ne savait que faire pour l'instant... En plus de l'organisation matérielle (ateliers de réparations et ateliers de couture, pour procurer du travail, etc...), les Franciscains mirent en place aussi l'adoration perpétuelle à l'église moderne du couvent, qui était encore ouverte.

A nouveau, le père Pius fut arrêté par la Gestapo, le 17 février 1941, avec le Père Kolbe, le Père Bajewski et deux autres religieux. Les Allemands avaient décidé de vider définitivement le couvent. Les Religieux furent détenus à la prison de la rue Pawiak à Varsovie ; le 4 avril 1941, en pleine Semaine Sainte, certains (dont Pius) furent déportés à Auschwitz ; le Père Kolbe les rejoindra le 25 mai.

Pius, qui portait le numéro 12832, fut assigné aux travaux forcés, à la construction, souffrant des violences que lui imposaient les gardiens ; malade, blessé à la jambe, il fut finalement destiné à l'hôpital du camp, où il continua de soutenir ses compagnons d'infortune, aussi bien physiquement que moralement. On l’appelait l’apôtre de la souffrance. Là aussi, il donna le sacrement de la confession.

C’est lui qui put le premier annoncer la mort du Père Maksymilian Kolbe, avenue au soir du 14 août 1941.

Il mourut à l'infirmerie, après avoir reçu les derniers sacrements, dans la nuit du 12 au 13 décembre 1941.

Béatifié en 1999, il est inscrit le 12 décembre au Martyrologe Romain.

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11 décembre 2022 7 11 /12 /décembre /2022 00:00

11 DÉCEMBRE

 

II.

S Thrason, riche romain ; il aidait les Chrétiens et fut martyrisé à son tour (III.?).

III.

SS Victoricus et Fuscianus, martyrs près d'Amiens (IV.?).

IV.

S Damase, pape (366-384) : il rechercha l'indépendance du spirituel dans le monde romain, chargea s. Jérôme de la révision des textes de l'Evangile et du Psautier, et dirigea d'importants travaux pour organiser le culte des martyrs dans les catacombes.

S Barsabbas, martyr en Perse, tellement courageux, qu'un mage voulut mourir avec lui.

V.

S Sabinus, évêque à Plaisance pendant quarante-cinq ans, ami de s. Ambroise.

S Daniel le Stylite, syrien, établi près de Constantinople, thaumaturge ; il resta trente-trois ans sur sa colonne.

VII.

S Massona, évêque à Merida ; goth d'origine, d'une charité immense, il souffrit beaucoup des Ariens.

S Aupre (Avre), prêtre et ermite en Maurienne ; il fut victime de calomnies. 

XII.

B Davide de Himmerod, cistercien italien, d'abord à Clairvaux avec s. Bernard, puis à Himmerod, grand mystique.

XIII.

B Franco Lippi, carme de Sienne ; après une longue vie très relâchée, il recouvra la vue à Compostelle, vit la Sainte Vierge, se fit ermite, puis novice carme à soixante-dix ans.

XIV.

B Ugolino Magalotti, ermite du tiers-ordre franciscain, près de Camerino, thaumaturge.

XV.

B Girolamo Ranuzzi, de l'Ordre des Servites ; on l'appela l'ange de bon conseil et il y eut quantité de miracles à sa mort.

XVII.

Bx Martín Lumbreras Peralta (de saint Nicolas) et Melchor Sánchez Pérez (de saint Augustin), prêtres augustins espagnols martyrs à Nagasaki, béatifiés en 1989.

B Arthur Bell, prêtre franciscain anglais martyr, béatifié en 1987.

XX.

Bse Pilar Villalonga Villalba (1891-1936), laïque espagnole fusillée près de Valencia, béatifiée en 2001.

B Kazimierz Tomasz Sykulski (1882-1942), prêtre polonais, fusillé à Auschwitz, béatifié en 1999 (le 1er décembre au Martyrologe).

Ste María de las Maravillas Pidal y Chico de Guzmán (1891-1974), fille de l'ambassadeur d'Espagne au Saint-Siège, carmélite et fondatrice de divers couvents qu'elle appelait les maisons de la Vierge ; béatifiée en 1998, canonisée en 2003.

Victoricus et Fuscianus d’Amiens
3
e siècle

Victoricus et Fuscianus auraient accompagné s.Denys (v. 3 octobre) en Gaule et auraient évangélisé le nord de la France. On a le droit de supposer qu’ils étaient prêtres.
Le préfet (peut-être légendaire) Rictiovarus les fit arrêter et conduire à Amiens, où ils furent torturés : l’ancien Martyrologe racontait qu’on leur enfila des tringles dans le nez et les oreilles, qu’on leur perça les tempes avec des clous brûlants, qu’on leur arracha les yeux et qu’on cribla leurs corps de flèches. Après quoi, ils furent décapités.
Cela pourrait avoir eu lieu vers 287 sous Maximien.
S.Fuscianus a donné son nom au monastère, puis à la ville de Saint-Fuscien (Somme).
Le Martyrologe Romain mentionne saints Victoricus et Fuscianus d’Amiens au 11 décembre.


Damase 1er
366-384

Damasius était apparemment d’une famille originaire d’Espagne. Son père fit carrière à Rome ; sa mère était Laurentia et sa sœur Irene.
Né vers 305, il était diacre à la mort du pape Libère (366).
L’élection de ce trente-septième pape fut mouvementée, et son adversaire, Ursinus, résista longtemps, jusqu’à ce qu’un bannissement l’expédiât définitivement en Germanie.
Si l’autorité du Siège apostolique (l’expression est de cette époque) s’affermit en même temps que le rayonnement de la Ville éternelle, Damase n’était pas le seul maître à Rome : il s’y trouvait encore des novatiens, des donatistes et des lucifériens avec leurs évêques respectifs.
En 377, un concile romain condamne Apollinaire de Théodicée, à la doctrine christologique douteuse : le Christ n’aurait pas eu d’âme humaine. D’autre part Damase n’accueillit pas la requête de Priscillien qui avait été condamné par un concile à Saragosse (380) ; Priscillien fut même exécuté sur ordre de l’empereur Maxime à Trèves.
Avec l’Orient, les relations étaient meilleures, grâce à la politique de l’empereur Théodose, aboutissant au concile de Constantinople (381), mais Damase ne put arriver à résoudre le problème d’Antioche où se querellaient deux évêques.
C’est le pape Damase qui invita saint Jérôme à établir la traduction officielle latine de la Bible, qui devint la Vulgate. Saint Jérôme devint pour ainsi dire le secrétaire du pape, mais dut se retirer plus tard en Palestine.
Signalons enfin le travail très important qui se fit sous le pape Damase pour restaurer et ouvrir les catacombes romaines et développer le culte des Martyrs.
Saint Damase mourut le 11 décembre 384, presque octogénaire, et eut pour successeur saint Sirice. 
Signalons que, sur la base de recherches scientifiques récentes, le texte latin de la Bible fut à nouveau révisé au siècle dernier, aboutissant à une nouvelle version officielle de la Vulgate, promulguée en 1979.


Sabinus de Plaisance
330-420

Sabinus était né à Milan vers 330 et appartenait au clergé de cette ville ; il était connu pour sa formation théologique solide et sa fidélité à l’Eglise.
En 372, quand il n’était encore que diacre, il fut envoyé par le pape Damase (v. 10 déc.) en Orient, dans la ville d’Antioche, pour y exhorter la population et le clergé à rester fidèles à la foi orthodoxe romaine, contre les innovations et les dangers de la doctrine arienne. Au retour, il était porteur d’une lettre de s.Basile (v. 2 janv.) adressée à l’épiscopat occidental d’Italie et de Gaule.
Il ne tarda pas à être ordonné prêtre, s’il est vrai que son épiscopat commença dès 375. Il était le deuxième évêque de Plaisance.
En 381 et 390, il participa aux conciles d’Aquilée et de Milan.
On connaît plusieurs lettres que lui écrivit s.Ambroise (v. 7 déc.), par lesquelles on se rend compte de la grande amitié qui les liait. C’est ainsi qu’on apprend que s.Ambroise lui envoya des traités, sur lesquels il lui demande son avis ; ou aussi que s.Paulinus de Nole, avec son épouse, a vendu ses biens pour les distribuer aux pauvres (v. 22 juin).
On raconte que, lors d’une menaçante inondation du Pô, Sabinus aurait rédigé une «menace» au fleuve, lui intimant l’ordre de ne plus détruire les cultures et les habitations ; il aurait jeté dans l’eau cet ordre, auquel le Pô aurait désormais obéi.
Sabinus mourut en 420, nonagénaire, après un épiscopat de quarante-cinq ans.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Sabinus de Plaisance au 11 décembre.


Daniel Stylite
409-493

Il naquit près de Samosate, Syrie, auj. Samsat, Turquie SE).
Sa mère, longtemps stérile, l’obtint à force de prier et vint l’offrir à l’higoumène (supérieur) du monastère voisin quand il eut cinq ans. C’est ce moine qui lui donna le nom de Daniel.
A douze ans (422), Daniel reçut l’habit monastique dans un autre monastère. Souhaitant connaître Siméon le Stylite sur sa colonne (v. 27 juil.), il put venir en Syrie avec son supérieur : on disposa une échelle pour permettre au jeune garçon de monter sur la colonne de Siméon, qui lui donna sa bénédiction.
Daniel devint à son tour higoumène ; mais toujours attiré par la sainteté de Siméon, il se fit remplacer au monastère et s’en vint trouver Siméon ; il pensait aller jusqu’à Jérusalem, lorsqu’un mystérieux vieillard lui suggéra de se rendre plutôt à Constantinople. Daniel s’installa dans un oratoire Saint-Michel ; il chassa une troupe de démons qui infestaient l’endroit, il guérit l’archevêque qui était malade, et beaucoup de personnes - pieuses ou curieuses - voulurent le voir. Cette vie dura neuf années.
En 460, Daniel apprit dans une extase la mort de Siméon le Stylite ; peu après, un moine nommé Sergios vint lui apporter la tunique de Siméon. Daniel se fit alors construire une colonne.
Le propriétaire du terrain sa fâcha contre Daniel : une grêle détruisit sa vigne, si bien que le propriétaire, se ravisant, proposa à Daniel de lui construire une colonne plus vaste. De partout on recourait à la prière de Daniel : un possédé fut délivré, un consul fut guéri, l’empereur obtint un fils héritier.
Le patriarche Gennadios vint en personne ordonner prêtre Daniel. L’empereur Léon 1
er venait volontiers le consulter pour les décisions à prendre ; le bruit courut que le Vandale Genséric allait attaquer Alexandrie d’Egypte : Daniel persuada l’empereur et la population qu’il n’en serait rien.
L’empereur construisit près de la colonne un monastère.
Le nouvel empereur, Zenon, fut un moment détrôné par un usurpateur nommé Basilisque ; à la prière de Daniel, la tour du palais s’écroula : Basilisque se soumit et rendit bientôt le trône à Zenon.
Daniel opéra de nombreux miracles ; souvent, il répondait par écrit et sa réponse, déposée sur le malade, apportait la guérison.
Un hiver, le vent emporta la tunique de Daniel : il resta nu sous la neige. On le réanima par des frictions d’eau chaude ; Daniel était resté en extase, il voyait Siméon. Après cet épisode, l’empereur fit construire un toiton en métal au-dessus de la colonne.
Sept jours avant sa mort, Daniel réunit les moines. La nuit du 10 au 11 décembre 493, il célébra encore les Saints Mystères et donna la communion à tous les moines. Il mourut le 11 décembre, âgé de plus de quatre-vingt quatre ans. Il était resté trente-trois ans sur sa colonne.
A ce moment-là, un possédé fut délivré ; l’archevêque put monter vénérer la dépouille de Daniel, au moyen d’un escalier en spirale qu’on éleva pour lui ; il y eut tant de monde pour voir une fois encore le Stylite, que l’échaffaudage s’écroula, mais sans faire de victimes.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Daniel Stylite au 11 décembre.

Davide de Himmerod
1100-1179

Il naquit vers 1100 à Florence (Italie C).
Après avoir commencé ses études, à Paris croit-on, il fut conquis par l’idéal cistercien et entra à l’abbaye de Clairvaux.
Au terme de son noviciat, les moines le jugèrent incapable de supporter physiquement les austérités de la Règle, car il n’avait pas une bonne santé, et le laissèrent libre. Mais Davide était bien résolu à suivre l’appel reçu dans son cœur : il resta près de la porte, et sa persévérance convainquit saint Bernard (v. 20 août) de l’accepter contre l’avis des autres moines. 
En 1134, il fut même de ceux qui partirent fonder dans le diocèse de Trèves. Il y eut un essai à Winterbach, puis on préféra Himmerod, en pleine forêt, là où même les bêtes n’avaient plus peur d’être rejointes par les chasseurs.
Parfait héros de la contemplation, Davide étonna tous les moines par ses extases, son ignorance totale du monde, et même son observance totale de la Règle, malgré sa «faible santé».
Au réfectoire, il s’absorbait tellement en prière et en méditation, qu’il ignorait totalement qu’il était à table ; il fallait le secouer. D’ailleurs, il mangeait très peu, et s’il prenait un peu de vin, le breuvage était tellement coupé qu’on n’y pouvait trouver ni le goût du vin, ni le goût de l’eau.
Les miracles furent au rendez-vous. On raconte plusieurs cas de libération de possédés. Davide obtint la recomposition totale du visage d’un moine convers prémontré, qui souffrait terriblement d’une malformation.
A un autre frère prémontré, Davide conseilla un «remède» fort judicieux : méditer, en les rapprochant des sept sceaux de l’Apocalypse (Ap 6 et 8) les sept mystères du Christ : Incarnation, Nativité, Transfiguration, Passion, Résurrection, Ascension, Pentecôte.
Souvent, on le vit fixer les yeux sur le soleil, comme un aigle.
L’abbaye de Himmerod était restée fidèle au pape légitime ; l’empereur, courroucé, enjoignit aux moines ou d’adhérer à l’antipape ou de partir. Davide conseilla plutôt aux moines d’aller chanter l’antienne à Magnificat des premières vêpres du dernier dimanche de novembre ; le texte disait : Toi qui contiens les trônes des cieux et regardes les abîmes, Seigneur, roi des rois, toi qui tiens la terre dans ta main, exauce-nous. On suivit son conseil, et peu après l’empereur lui-même leur envoyait une lettre les invitant à rester.
Davide mourut, après avoir annoncé sa mort, le 11 décembre 1179, victime d’une épidémie qui enleva trente moines.
Les miracles continuèrent. Davide apparut à un moine pour lui annoncer qu’il était déjà dans la gloire du Ciel.
Il n’y eut pas de béatification officielle, mais une approbation tacite de culte en 1734.
L’abbaye cistercienne de Himmerod, consacrée en 1178, fut détruite en 1735 et remplacée par une grande église baroque, complètement restaurée récemment. On pourrait regretter qu’on n’eût pas repris les plans d’origine. Y vivent une quinzaine de moines.


Franco Lippi
1211-1291

L’histoire de Franco appartient à ces récits inimaginables où foisonnent les grâces extraordinaires. Un esprit rationaliste a du mal d’imaginer, encore moins d’accepter tant de miracles, mais les humbles savent qu’à Dieu, rien n’est impossible (Lc 1:37).
Franco naquit en 1211 à Grotti (Sienne, Italie C).
Fainéant et dissipé, il n’apprit rien à l’école, sauf peut-être un peu à lire. Il se fit corroyeur.
A la mort de son père, il laissa tout et s’adonna à tous les vices possibles, en compagnie d’une bande d’aventuriers. Sa mère en mourut de chagrin.
Il se mit à jouer. Ayant tout perdu, il joua même ses yeux, et perdit la vue. Il avait alors la soixantaine.
L’épreuve le fit réfléchir et il se fit conduire à Compostelle, où il recouvra la vue.
Il fit ensuite de nombreux pèlerinages : Rome (où le pape lui accorda l’indulgence plénière), Bari, Monte Gargano, Catane et Syracuse, et revint à Sienne.
La Sainte Vierge lui apparut ; il s’installa à l’écart de la ville, près des remparts. On lui remit cinq ducats, qu’il remit tout de suite à une pauvre veuve. Nouvelle apparition de la Vierge, qui le félicita de son abnégation.
On commençait de connaître son «cas», mais on s’en moquait aussi un peu. Durant un repas où il fut invité, quelqu’un le prit à partie : Je croirai à tes vertus quand ce chapon retrouvera ses plumes et la vie. Franco pria, et le coq chanta.
Dans sa cabane, il eut maintes fois la visite du Démon. Il le chassa en se roulant dans les épines, en se jetant dans l’eau froide et en se flagellant, enfin par un signe de croix. 
La Sainte Vierge l’encouragea à prendre l’habit du Carmel. Il avait soixante-dix ans, et on hésita à l’accepter. Après cinq années, le prieur soumit son cas aux moines, qui virent arriver un beau jeune homme, un ange, apportant l’habit pour Franco, et qui ensuite disparut.
Heureux, Franco redoubla encore ses mortifications, pour expier ses fautes de jeunesse et s’unir à la Passion du Christ. Collier de fer autour du cou, cercles de fer autour des bras, des cuisses et des jambes, cotte de mailles, bonnet de fer, et en plus une balle de plomb dans la bouche, pour éviter de trop parler.
Les miracles furent nombreux, guérisons, prédictions…
Se sentant indisposé début décembre, il mourut le 11 décembre 1292, et fut aussitôt vénéré. Un aveugle de naissance fut guéri près du corps de Franco. On ne comptait plus les nombreux autres miracles.
En 1308, fut autorisée une translation de ses reliques. Le bienheureux Franco est commémoré au 11 décembre dans le Martyrologe.


Ugolino Magalotti
1300-1373

Ugolino, le petit Hugues, naquit vers 1300 à Fiegni (Marches, Italie CE), du seigneur Magalotto et de Lucia, qui mourut de l’accouchement.
Vers 1313 mourut aussi son père. Mais le garçon savait déjà se conduire responsablement et traversa l’adolescence sans se laisser prendre par le monde. 
Il aurait demandé en mariage une jeune fille qui en réalité entra chez les Clarisses. 
A vingt ans, pour suivre le conseil évangélique de pauvreté, il vendit son héritage. Il aurait alors tenté une expérience chez les Bénédictins, mais préférant un idéal plus dépouillé, se retira dans une grotte voisine de Fiegni. Il devait y rester jusqu’à la mort.
Il mangeait un peu de pain, des herbes et des racines. Il buvait à une source, que certains affirment avoir surgi sur la prière d’Ugolino.
Il ne semble pas fondé qu’Ugolino fît partie du Tiers-Ordre franciscain ; il en aurait plutôt été un précurseur.
Il fut violemment et souvent attaqué par le Démon, qu’il vainquit par la prière constante.
On vint lui demander des conseils, des prières ; il guérit un boiteux de naissance, un homme qui avait perdu un œil en travaillant le bois ; il libéra des possédés.
Au bout d’une trentaine d’années de cette vie, Ugolino mourut le 11 décembre 1373.
Son culte fut approuvé en 1855.


Girolamo Ranuzzi
1410-1468

Girolamo (Jérôme) naquit vers 1410 à Sant’Angelo in Vado (Pesaro, Italie CE), d’Angelo Ranuzzi ou Ranucci, un brave homme auquel on avait confié la garde d’une église.
Entré chez les Servites de Marie, Girolamo se prépara au sacerdoce ; il reçut le doctorat de philosophie et de théologie, à Bologne, croit-on, et fut ordonné prêtre.
Revenu au couvent de Sant’Angelo in Vado, il en devint prieur.
Sa doctrine devait être reconnue, car il était cité souvent à son époque. On parlait partout du «bachelier de Sant’Angelo» ou aussi de l’ange de bon conseil. Le duc d’Urbino le prit comme conseiller et Girolamo dut se plier par obéissance à quitter le couvent pour aller vivre à la cour du duc. C’est ainsi qu’il négocia au nom du duc avec le Vatican.
En 1462, il entreprit la construction du nouveau monastère de Sant-Angelo in Vado, pour les moniales.
Il mourut le 11 décembre 1468, entouré d’une grande réputation d’ascète, et son corps resta incorrompu.
Les nombreux miracles incitèrent le pape à le proclamer bienheureux en 1775.


Martín Lumbreras Peralta
1598-1632

Il était né le 8 novembre 1598 à Saragosse, de famille noble, et fut baptisé le 10 novembre (la date du 8 décembre, parfois proposée, est donc une erreur).
Entré dans l’Ordre augustin à Borja, il fit la profession à Saragosse en 1619 avec le nom de Martín de Saint-Nicolas et, en 1622, partit pour les Philippines. 
Le voyage passait par le Mexique, et c’est là qu’il fut ordonné prêtre.
Les Supérieurs le nommèrent sacristain au couvent de Manille, puis maître des novices pendant huit ans.
Il y développa beaucoup la dévotion envers Notre-Dame de la Colonne (del Pilar : une dévotion remontant à l’apparition de la Vierge Marie à l’apôtre saint Jacques pour le réconforter).
Son désir intime était cependant d’aller encourager les communautés japonaises persécutées. Il obtint la permission de partir pour le Japon, et quitta Manille en août 1632, accompagné de son collègue et ami, Melchor de Saint-Augustin (voir sa notice).
Il y eut une altercation entre les marchands chinois qui les avaient conduits, de sorte qu’à peine arrivés certains d’entre eux les dénoncèrent aux autorités de Nagasaki.
Les deux Religieux en furent informés et allèrent vite se cacher dans la montagne, où un autre Confrère les reçut, et commença tout de suite à leur enseigner la langue.
Mais leur zèle était plus fort : ils s’aventurèrent dans la ville proche, où ils furent vite reconnus et arrêtés, le 3 novembre 1632.
Le gouverneur tenta de les faire apostasier. Tout effort de sa part étant inutile, il les condamna à être brûlés vifs.
Les deux Religieux furent attachés à des poteaux en face du brasier, de sorte qu’ils devaient être asphyxiés petit à petit, mais aussi, éventuellement, pour leur laisser le temps d’apostasier et de repartir libres.
A l’étonnement de ceux qui étaient présents, le père Martín «résista» dix-huit heures avant de rendre le dernier soupir, fidèle à l’Eglise et à son sacerdoce, tandis que son Compagnon mourut dès les premières heures du supplice, qui eut lieu le 11 décembre 1632.
Ils furent tous deux béatifiés en 1989.


Melchor Sánchez Pérez
1599-1632

Il était né en novembre 1599 à Grenade (Espagne).
Entré dans l’Ordre augustin, il fit la profession dans cette même ville en 1618 avec le nom de Melchor de Saint-Augustin et, en 1621, partit pour les Philippines. 
Le voyage passait par le Mexique et c’est là que Melchor fut ordonné prêtre.
Arrivé aux Philippines, il se mit à apprendre les dialectes locaux des Tagalog et des Hisaya, et fit de l’apostolat dans les missions de Mindanao, l’endroit le plus difficile de l’archipel.
A Manille, il prêcha pour les Espagnols, jusqu’en août 1632, date à laquelle, selon son désir, il partit pour le Japon, avec son confrère et ami Martín Lumbreras Sanchez Perez Peralta (voir sa notice).
Il y développa beaucoup la dévotion envers Notre-Dame de la Colonne (del Pilar : une dévotion remontant à l’apparition de la Vierge Marie à l’apôtre saint Jacques pour le réconforter).
Il y eut une altercation entre les marchands chinois qui les avaient conduits, de sorte qu’à peine arrivés certains d’entre eux les dénoncèrent aux autorités de Nagasaki.
Les deux Religieux en furent informés et allèrent vite se cacher dans la montagne, où un autre Confrère les reçut, et commença tout de suite à leur enseigner la langue.
Mais leur zèle était plus fort : ils s’aventurèrent dans la ville proche, où ils furent vite reconnus et arrêtés, le 3 novembre 1632.
Le gouverneur tenta de les faire apostasier. Tout effort de sa part étant inutile, il les condamna à être brûlés vifs.
Les deux Religieux furent attachés à des poteaux en face du brasier, de sorte qu’ils devaient être asphyxiés petit à petit, mais aussi, éventuellement, pour leur laisser le temps d’apostasier et de repartir libres.
A l’étonnement de ceux qui étaient présents, le père Martín «résista» dix-huit heures avant de rendre le dernier soupir, fidèle à l’Eglise et à son sacerdoce, tandis que le père Melchior mourut dès les premières heures du supplice, qui eut lieu le 11 décembre 1632.
Ils furent tous deux béatifiés en 1989.


Arthur Bell
1590-1643

Né le 13 janvier 1590 à Temple-Broughton (Worcester, Angleterre C), Arthur était le fils d’un avocat, William Bell, qui mourut en 1598.
Arthur fut confié par sa mère à son frère, Francis Daniel, d’Acton (Suffolk), un homme important, studieux et croyant. 
En 1514, Arthur rejoignit le Collège anglais de Saint-Omer pour se préparer au sacerdoce. Il compléta ses études en Espagne.
En 1618, il reçut à Ségovie l’habit franciscain, et y acheva son noviciat.
En Espagne, le père Arthur écrivit : Histoire, Vie et Miracles de saint Juan de la Croix, ainsi qu’une Brève instruction pour entendre la Messe.
Après son ordination sacerdotale, il fut appelé à restaurer la province franciscaine d’Angleterre. La première communauté franciscaine s’établit à Douai et il en fut le gardien (c’est-à-dire le supérieur). Il y enseigna également l’hébreux.
En 1632, Arthur fut envoyé en Ecosse pour tenter d’y restaurer l’Ordre franciscain, mais il dut repartir en Angleterre en 1637, et devait y travailler jusqu’en 1643.
Il est dit que le 12 octobre 1642, il se trouva auprès du martyr Thomas Bullaker, qui lui prédit son prochain martyre. En novembre 1643, il fut arrêté, suspecté d’être un espion. Une fouille révéla qu’il était prêtre romain catholique, raison suffisante pour le faire enfermer à Newgate, la tristement célèbre prison. Trois «témoins» déposèrent contre Arthur, qui fut condamné à mort.
Les actes du procès montrent combien il était dévoué à la cause du Catholicisme, et disposé à souffrir pour la Foi. Quand il entendit la sentence, il entonna un solennel Te Deum, et remercia chaleureusement les juges pour la faveur qu’ils lui faisaient de mourir pour le Christ.
Le père Arthur Bell fut donc pendu, éviscéré et écartelé le 11 décembre 1643 à Londres.
Il a été béatifié en 1987.

Pilar Villalonga Villalba
1891-1936

Cette Demoiselle était née le 22 janvier 1891 à Valencia (Espagne) et fut baptisée dès le lendemain.
Elle était l’aînée de six enfants, et fut donc le bras droit de sa pieuse maman.
En 1901, elle reçut la Première communion.
Le nom qu’elle porta était lié à Notre-Dame de la Colonne (pilar en castillan), un sanctuaire fameux de Saragosse, qui remonte à une apparition de la Vierge Marie à l’apôtre saint Jacques.
La vie de Pilar était toute chrétienne, toute fidèle à l’Eglise, au service des autres par son engagement dans l’Action Catholique et d’autres associations de bienfaisance.
En particulier, au moment de la guerre civile de 1936, elle n’hésita pas à ouvrir sa maison aux prêtres poursuivis.
Elle fut découverte et mise en prison le 30 août. Condamnée à mort, elle se fit apporter son plus bel habit pour aller à la rencontre de son cher Epoux céleste, le Christ.
Elle fut assassinée à Burjassot (El Saler, Valencia), le 11 décembre 1936.
Elle fait partie des Martyrs espagnols béatifiés en 2001.


Kazimierz Tomasz Sykulski
1882-1941

Né le 29 décembre 1882 à Końskie (Świętokrzyskie, Radom, Pologne), Kazimierz était le fils de Michał et Tekla Cybińskich, qui eurent neuf enfants.
Il reçut le baptême le 31 décembre.
Après la mort de son père, son frère aîné s’occupa de ses petits frères et sœurs.
Kazimierz fit de bonnes études (à la maison) et entra directement en deuxième année au lycée de Sandomierz. Il étudia le droit, la philologie, les langues (russe, latin, grec, français, allemand) et reçut son diplôme en 1899.
Puis il fréquenta le séminaire de Sandomierz, où il se montra excellent en toutes les matières, mais aussi par sa personne. 
Il fut tonsuré en 1901, reçut les ordres mineurs en 1902, le sous-diaconat en 1904, le diaconat et le sacerdoce en 1905.
Après son ordination sacerdotale, il fut vicaire à Radoszyce, puis à Wierzbica. Puis il fut envoyé pour d’autres études à Saint-Pétersbourg, de 1908 à 1911, où il reçut le diplôme avec d’excellentes appréciations.
Son ancien curé devint alors évêque et le nomma d’abord à Solec, puis à la cathédrale de Sandomierz, ainsi que comme aumônier de prison, mais pour très peu de temps. Puis il passa à Słupia, à Radom, enfin à Skarżysku-Bzinie, où se trouvaient plusieurs écoles. Il fut nommé par l’administration russe directeur de l’école pour filles Helen Wagner, puis de l’école Saint-Paul, où le personnel était russe.
Lors de la guerre en 1915, les écoles passèrent sous domination autrichienne ; le père Kazimierz fut nommé responsable de l’organisation des œuvres charitables municipales, pour distribuer des vivres. Il s’employa aussi à ouvrir d’autres écoles polonaises, pour développer l’instruction au-delà de l’école primaire. C’est ainsi que s’ouvrit un lycée, pour lequel il chercha un personnel enseignant de haut niveau.
L’inscription à ces écoles ne pouvant pas être gratuite, le père Kazimierz organisa une caisse qui recueillait des fonds pour les élèves pauvres ; lors de funérailles d’un Confrère, il demanda que l’argent qui aurait été dépensé pour des fleurs soit consacré aux frais de scolarités d’élèves peu fortunés.
Il est à remarquer que les élèves étaient en majorité d’origine ouvrière ; beaucoup étaient Juifs.
Le bien que fit ainsi le père Kazimierz pour la formation spirituelle et l’instruction des élèves, fit que, lorsque le bruit courut en 1917 qu’il allait être nommé ailleurs, les parents adressèrent une pétition à l’évêque pour qu’il leur laissât leur curé.
La nomination arriva tout de même, mais le père Kazimierz fut nommé membre honoraire de l’école. Par la suite, tout en étant à Policzna et Radom, il venait souvent revoir son école, à cheval.
A la fin de la guerrre, quand la Pologne retrouva son indépendance, il fit partie de la Diète législative constituante, de 1919 à 1922.
En 1920, il fut aumônier militaire, et reprit son activité pastorale à Radom.
Il reçut ensuite la dignité de Camérier secret du pape (une dignité qui n’existe plus aujourd’hui), celle de chanoine du chapitre de Opatowie et devint, en 1927, inspecteur pour les écoles.
En 1929, il fut nommé curé de son village natal, où son activité ne s’arrêta pas : Dames de la Charité, Congrès eucharistiques de Radom et Budapest, consulteur, doyen du chapitre d’Opatowie.
En 1938, le gouvernement lui remit la Croix en or du Mérite.
Lors du déclenchement de la guerre en 1939, l’hôpital fut un chaos, sans eau, sans lumière, et les blessés affluaient. Mgr Sykulski déploya tout son zèle pour être auprès de chacun comme prêtre, mais aussi comme frère, comme soutien, aidant les Religieuses à apporter de l’eau dans des seaux.
Dès que l’armée nazie entra dans Radom, le 8 septembre 1939, il fut arrêté avec d’autres otages. On les mit dans une pièce de la mairie, où ils n’avaient qu’un peu de paille pour s’étendre. Mais on les relâcha peu après.
Mgr Kazimierz organisa aussitôt des soupes populaires, des soins pour les mères et les enfants, une assistance pour les prisonniers.
Le 8 novembre, il fut de nouveau arrêté par les Nazis, et de nouveau relâché. Il reprit ses activités. On le prévint qu’il était surveillé par les Nazis, mais il répondit que sa place était là, et que son sort était entre les mains de Dieu.
En 1940, s’attendant à être de nouveau arrêté, il écrivit son testament, où il notait qu’il désirait être enterré auprès de sa mère.
En 1941, il s’attendait au martyre. La Gestapo l’arrêta, pour la troisième fois, le 1er octobre.
Il fut mis en prison à Radom, où on l’interrogea. Il fut terriblement battu, mais ne trahit personne. On lui demanda, en vain, les noms des adhérents aux associations catholiques. Il sortait des interrogatoires le visage en sang. Rien ne l’abattit, c’est lui qui continuait à relever le moral des autres prisonniers.
Des autorités, religieuses et civiles, intervinrent pour le faire libérer. La réponse fut négative, au motif que Mgr Kazimierz appartenait à une organisation secrète anti-allemande, qu’il avait fomenté des activités patriotiques et politiques contraires aux intérêts de l’Allemagne, et qu’il avait été pour cela condamné à mort. Toutefois, la peine de mort avait été commuée en détention en camp de concentration.
Le 24 octobre 1941, le prélat fut transporté à Auschwiz-Birkenau, où il porta le numéro 21962.
Il était alors encore en assez bonne forme et dut d’abord travailler aux fondations de la nouvelle caserne. Sa santé déclina cependant et, s’il écrivit à sa sœur qu’il était en bonne santé, c’était uniquement pour pouvoir envoyer un mot à sa famille.
Au matin du 11 décembre 1941, il fut «appelé» avec quelques autres. Ne pas être envoyé au travail signifiait être conduit à l’exécution, par fusillade ou par pendaison. Il faisait très froid. 
Le père Kazimierz murmura quelques mots à son voisin, sans doute les paroles de l’absolution ; il remit son chapelet à un autre prisonnier, un professeur de l’université Jagellone. Il fut ensuite fusillé et son corps brûlé.
Plus d’un mois plus tard, les autorités du camp avertirent sa sœur qu’il était mort à cause de son activité anti-allemande.
Mgr Sykulski mourut le 11 décembre 1941 (la date du 1er décembre, au Martyrologe, est apparemment une erreur).
En 1946, le gouvernement lui décerna la Médaille militaire du Mérite.
Mgr Kazimierz Sykulski fut béatifié en 1999.


María Maravillas Pidal y Chico de Guzmán
1891-1974

Née le 4 novembre 1891 à Madrid, María reçut au baptême, le 12 novembre suivant,  le nom de María Maravillas, «Marie des Merveilles» : Notre-Dame des Merveilles est patronne de Cahegin (Murcia). 
María était de famille noble :
Son père, Luis Pidal y Mon, second marquis de Pidal, fut Ministre du Développement, et plus tard Ambassadeur près le Saint-Siège ; il a toujours eu le souci d’aider l’Eglise et les religieux. Il avait un frère, Alejandro, philosophe, avec lequel il fonda l’Unión Católica, un parti politique très apprécié par le pape Léon XIII et les évêques espagnols. 
Sa mère, Cristina Chico de Guzmán y Muñoz, était nièce du comte de Retamoso et petite-nièce du duc de Riánsares, de la Reine (celle-ci fut sa marraine) et des marquis de Remisa.
María reçut la Confirmation en 1896, et la première Communion en 1902.
Très tôt attirée par la vie consacrée (elle fit à cinq ans le vœu de chasteté), elle eut l’occasion de lire les écrits de sainte Thérèse d’Avila et de saint Jean de la Croix (v. 15 octobre et 14 décembre).
Durant son adolescence, Mara, qui était très intelligente, sut se cultiver, apprit les langues, mais donna aussi de son temps aux œuvres de charité, allant dans des familles pauvres et marginalisées pour leur apporter quelque confort. 
Son père tomba malade sur ces entrefaites, et María le soignit avec grand amour filial. A la mort de celui-ci (1913), la maman était un peu contrariée à la pensée de l’éloignement de sa fille.
Toutefois, écoutant l’appel de Dieu, María entra en 1919 chez les Carmélites de l’Escorial, et prit le nom de María Maravillas de Jésus. Elle fit les premiers vœux en 1921.
En 1924, elle s’installe avec trois autres Religieuses carmélites dans une maison de Getafe, où elle fait sa profession solennelle, en attendant la fin de la construction du nouveau couvent prévu dans cette ville.
En 1926, elle est prieure du nouveau couvent El Cerro de los Ángeles (Colline des Anges), près du monument du Sacré-Cœur, qui devait être un lieu de prière et d’immolation pour l’Eglise et l’Espagne. C’est auprès de ce monument que le roi Alphonse XIII avait consacré son pays au Sacré-Cœur (30 mai 1919).
Dès 1931, Mère Maravillas passe plusieurs heures chaque nuit en prière pour l’Espagne, où s’accumulent les nuages de la persécution. Elle demande au pape (et obtient) la permission de sortir si nécessaire, elle et sa communauté, pour chercher refuge quelque part.
En 1933 elle fonde un Carmel à Kottayam (Inde), qui fut le point de départ d’autres couvents en Inde.
En 1936, les Carmélites, expulsées, se réfugient d’abord chez les Ursulines de Getafe, puis se cachent pendant plus d’une année dans un étage de la rue Coello de Madrid. Menaces, contrôles : à leur grand étonnement, elles n’eurent pas la grâce du martyre.
En 1937, elles purent passer en France, à Lourdes, avant de retourner en Espagne à Las Batuecas (Salamanque), où elles fondèrent un nouveau couvent.
En 1938, Maravillas fit le vœu de rechercher toujours la perfection.
En mars 1939, elle put revenir au Cerro, reconstruit après avoir été totalement détruit durant la Révolution.
Successivement, elle ouvrira jusqu’à sept nouveaux Carmels, qu’elle appela les «maisons de la Vierge». L’avant-dernier en date sera celui où elle sera élue prieure et où elle s’éteindra (La Aldehuela, Getafe). Mère Maravillas enverra des sœurs à un carmel en Equateur et dans quatre autres en Espagne. Ces Carmels vivaient selon l’esprit de la règle de sainte Thérèse d’Avila : couvents petits, grande pauvreté, travail manuel permettant quelques revenus pour la subsistance. On reprocha parfois à la Mère Maravillas cette pauvreté de bâtiments et de mobilier, les murs nus, mais la sainteté de vie parla pour elle et convainquit les plus hésitants.
Elle aidera aussi les Pères Carmes à construire leur couvent près de Tolède.
A La Aldehuela, elle fondera aussi un collège, une maison pour les pauvres, et tout un quartier de deux-cents maisons avec leur église.
Mère Maravillas fut une grande mystique. Elle traversa de grandes épreuves intérieures, des  moments de doutes : mais elle mit toute sa confiance à accomplir la volonté de Dieu. Elle voulait surtout correspondre à l’amour du Christ et le manifestait par sa grande dévotion au Sacré-Cœur.
Ses filles l’aimaient. Mère Maravillas montrait en tout un esprit équilibré, serein, délicat ; elle transmettait la joie et la paix ; elle ne s’imposait pas et demandait à chacune son point de vue. Elle se mortifiait, dormant peu, sur la dure.
María Maravillas souffrit de pneumonies à répétition. En 1972, elle se remet d’un arrêt cardiaque, puis de graves problèmes respiratoires usent ses dernières forces. Les Sœurs doivent deviner de quoi elle a besoin, car elle ne demande jamais rien.
Elle reçut l’Onction des Malades et la Viatique le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception. Au moment de mourir, le 11 décembre 1974, elle répétait : Quelle joie de mourir Carmélite !
Elle fut béatifiée en 1998 et canonisée en 2003. A cette occasion, un de ses petits-neveux fit la première Communion.
Les deux miracles ayant permis la béatification et la canonisation eurent lieu en Espagne et en Argentine.
Celui d’Argentine se passa comme suit. Le 19 juillet 1998, le petit Manuel (dix-huit mois) tombe dans un bassin et y séjourne vingt-cinq minutes avant d'être emmené en coma profond à l'hôpital où la réanimation est pratiquée sans espoir. Sa mère Alicia se met à prier Mère Maravillas et reçoit une grande paix : Je n'ai désespéré qu'entre la porte de la piscine et l'hôpital. L'enfant recrache des quantités d'eau très sale et le médecin annonce des séquelles neurologiques très sévères. Transporté à l'hôpital pour enfants, on informe la mère qu'il restera, s'il survit, dans un état végétatif. Vous ne savez pas ce qui va se passer, réplique-t-elle. Au matin, sous le regard stupéfait des médecins, Manuel s'éveille et, voyant Alicia, parle : Maman ! Il quitte le service de soins intensifs et est mis en observation. Le médecin des urgences appelle pour savoir s'il est mort ; quand on lui annonce que son état est absolument normal, le docteur s'étonne : Il ne peut s'agir de l'enfant dont je parle. La nouvelle se répand dans tout l'hôpital : C'est un miracle !

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10 décembre 2022 6 10 /12 /décembre /2022 00:00

10 DÉCEMBRE

?        

Ste Valérie, vierge et martyre près de Limoges. 

III.

S Maurus, martyr romain ; il était très jeune : s. Damase le dit enfant.

IV.

S Gemellus, martyr crucifié à Ancyre.

Stes Eulalia et Iulia, martyres à Merida ; Eulalie avait treize ans.

V.        

S Edibe, évêque à Soissons ; on dit qu'il sauva sa ville de la fureur d'Attila, par l'intercession des ss. Crépin et Crépinien.

VII.        

S Sandou, évêque à Vienne.

S Deusdedit, évêque à Brescia.

VIII.        

S Grégoire III, pape (731-741) d'origine syrienne ; il combattit l'iconoclasme et soutint s. Boniface.

S Thomas, abbé à Farfa ; il s'installa en cet endroit sur une révélation de la Sainte Vierge.

S Lucerius, abbé à Farfa, successeur de s. Thomas.

X.        

S Gausbert, évêque à Clermont, mais il résidait souvent à Cahors, où il mourut.

XII.        

S Luca, évêque à Isola Capo Rizzuto.

XIII.        

Notre-Dame de Lorette (1294) ; on conteste la translation aérienne de la maison de la Sainte Famille, de Nazareth à Loreto ; sous ce vocable, la Sainte Vierge est patronne des aviateurs.

XVI.        

SS Edmund Gennings, prêtre, et Swithin Wells, laïc qui l’avait hébergé, martyrs à Tyburn, pendus à la porte du domicile de Swithin.

SS Eustace White et Polydore Plasden, prêtres, et les Bx Brian Lacey, John Mason, Sidney Hodgson, laïcs, martyrs à Tyburn ; en prison Eustace fut sept fois pendu par les mains (dont une fois pendant huit heures). 

XVII.    

S John Roberts, bénédictin d’abord en Espagne, et le B Thomas Somers (Wilson), prêtre, martyrs à Tyburn ; John fut le premier moine martyr en Angleterre.

XIX.    

B Hyeon Gye-heum Florus, laïc coréen martyr, par décapitation, béatifié en 2014.

B Marcantonio Durando, missionnaire italien à Turin, fondateur des Sœurs de Jésus de Nazareth, pour soigner les malades ; béatifié en 2002.    

XX. 

B Giuseppe Migliavacca (1849-1909), prêtre italien jésuite, puis capucin (Arsenio de Trigolo), à l'origine des Sœurs de Marie Consolatrice, béatifié en 2017.

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

- béatifiés en 2001, martyrisés près de Valencia :

Diocésains : Gonzalo Viñes Masip (*1883), chanoine ;

Salésiens : le prêtre Antonio Martín Hernández (*1885) et le coadjuteur Agustín García Calvo (*1905) ;

- béatifié en 2007 :

Lasalliens : à Barcelone, Mariano Anel Andreu (Adolfo Mariano, *1910) ; le jour exact de son martyre n'est pas connu et pourrait être ce 10 décembre, jour où on le vit la dernière fois ;

- béatifié en 2015 :

Cisterciens : à Santander, le convers Emérico Martín Rubio (Marcelino, *1913).

Bse María Emilia Riquelme y Zayas (1847-1940), fondatrice espagnole des Missionnaires du Saint-Sacrement et de Marie Immaculée, béatifiée en 2019.

B Anton Durcovici (1888-1952), évêque à Iaşi (Roumanie), martyr, béatifié en 2014.

Maurus de Rome

? 3e siècle

 

On a supprimé du 3 décembre la mention d’un Claudius, tribun, avec son épouse Hilaria et leurs deux fils Iason et Maurus, par manque de témoignages solides.

Mais Maurus est validement attesté par une inscription de s.Damase (v. 11 déc.).

Le saint pape décrit Maurus comme un insons puer, un enfant innocent. Celui-ci aurait bravé les tourments qu’on lui faisait subir pour renier le Christ, et mourut, peut-être décapité.

Ce pouvait être au troisième siècle, ou au début du quatrième.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Maurus de Rome au 10 décembre.

 

 

Eulalia de Merida

304 ?

 

D’après le poète Prudence, Eulalia était une jeune adolescente de douze (ou treize) ans, qui vivait à Merida (Espagne).

Lors de la persécution qui se déchaîne, on la cache à la campagne, mais elle trompe la surveillance des adultes et se présente le matin suivant au tribunal, invectivant le juge et les dieux, avec la conviction qu’on imagine pour cette créature encore jeune d’âge, mais mûre de caractère.

Immédiatement arrêtée, elle est battue par les bourreaux, déchirée ; on lui brûle la poitrine et les flancs ; asphyxiée par la fumée, elle expire.

On lui a parfois donné une compagne, Julie : rien d’invraisemblable à ce que ces deux petites filles se soient encouragées mutuellement dans leur démarche.

Le poète ajoute qu’une colombe se serait échappée de la bouche d’Eulalie et qu’une neige bienvenue aurait couvert chastement son corps.

Les spécialistes s’étonnent du manque de témoignages contemporains d’une Sainte si célèbre, le poète Prudence n’écrivant qu’un siècle après le martyre d’Eulalie. Mais n’a-t-on pas perdu quelques documents, justement durant la persécution, si tant est qu’on ait pu toujours en rédiger ?

Saint Augustin et saint Grégoire de Tours en parlent, aux 5e et 6e siècles.

On a confondu parfois notre Eulalie avec celle de Barcelone, martyre à la même époque, mais qui finalement a été retirée du 12 février où elle se trouvait dans l’ancien Martyrologe.

Le dies natalis d’Eulalie de Merida est au 10 décembre.

 

 

Gemellus d’Ancyre

362

 

Ce Martyr serait mort à Ancyre (auj. Ankara, Turquie) en ou vers 362.

Après bien des tortures, il aurait été crucifié.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Gemellus d’Ancyre au 10 décembre.

 

 

Grégoire III

731-741

 

Saint Grégoire II mourut le 10 (11) février 731 et le Siège de Pierre ne resta vacant que cinq jours.

Grégoire III, qui lui succède comme quatre-vingt-dixième pape, était d’origine syrienne, fils de Jean. Cardinal-prêtre du titre de l’église Saint-Chrysogone, il est décrit par le Liber Pontificalis en des termes très élogieux :

Douceur incomparable… profonde sagesse… science des Ecritures. Il possédait les deux langues grecque et latine à un égal degré ; il récitait tous les psaumes de mémoire… Son élocution était d’une élégance exquise.

Ce pontificat ne fut pas calme.

C’était l’époque de l’iconoclasme (ou lutte contre les saintes Images). Grégoire III réunit à Saint-Pierre un concile de quatre-vingt-treize évêques pour réaffirmer la légitimité du respect et de la vénération qu’on doit envers les saintes Images (sans les adorer). Mais les émissaires du pape à la cour de l’empereur soit n’eurent pas le courage de s’y rendre, soit furent arrêtés en route, soit provoquèrent la colère de l’empereur Léon l’Isaurien, qui prétendit armer toute une flotte contre l’Italie, mais elle fut défaite par une très forte tempête. Léon périt à son tour dans un tremblement de terre à Constantinople.

C’est à cette époque que remonte la mise sous la responsabilité pastorale du patriarche de Constantinople, de toutes les communautés chrétiennes de Sicile, de Grèce et d’Illyrie.

En Occident, la montée musulmane envahit l’Espagne, franchit les Pyrénées avec une armée d’un million de personnes, hommes, femmes et enfants compris, qui furent défaits à Poitiers en 732 (ou plutôt 733, paraît-il) : il y eut trois-cent mille morts du côté musulman, et quinze cents du côté franc. Le vainqueur, Charles Martel, en informa le pape, qui à son tour l’appela, mais en vain, pour l’aider dans sa politique italienne.

Grégoire III appuya fortement les travaux apostoliques de saint Boniface en Germanie, et on peut dire que c’est sous ce pontificat que l’Eglise de l’Allemagne centrale s’organisa solidement.

Le pape Grégoire III s’occupa aussi d’embellir plusieurs églises romaines.

Saint Grégoire III mourut, d’après les calculs rectifiés des historiens, le 10 décembre 741, jour auquel le mentionne le Martyrologe Romain.

Son successeur fut saint Zacharie.

 

Luca di Melicuccá

1050-1114

 

Luca vit le jour vers 1050 à Melicuccà (Reggio Calabria, Italie S), de Ursino et Maria.

Dans cette région fortement imprégnée de la présence des moines de rite oriental basilien, Luca s’intéressa à l’Ecriture Sainte et embrassa la vie religieuse. Il fut ordonné prêtre.

Avant même la quarantaine, il fut promu à l’épiscopat, pour le minuscule siège de Isola Capo Rizzuto. Il ne devait pas y être surchargé d’obligations et fut appelé en Sicile et en Calabre, où sa présence est signalée, ainsi que les miracles qui l’accompagnaient : pêche miraculeuse à Medino, cessation de la sécheresse à Mesa, exorcisme d’une maison infestée à Bovalino, mise en fuite d’un loup à Squillace.

Il projeta un voyage à Constantinople, qu’il dut interrompre à Tarante.

Il existe des manuscrits contenant des hymnes composés et recopiés par Luca.

Bon pasteur, il se préoccupa du salut des âmes ; sa prédication émouvait la foule.

Il fonda le monastère de Saint-Nicolas-de-Viotorito, où il se retira pour finir ses jours. Il y convoqua tous les évêques, abbés et prélats, moines et prêtres des diocèses voisins, leur impartit ses derniers conseils et remit son âme à Dieu, le 10 décembre 1114, sans oublier d’irriguer la population d’autres miracles encore après sa mort, ce qui lui valut d’être très vite acclamé comme Saint.

L’abbé saint Luca a été récemment introduit dans le Martyrologe Romain, au 10 décembre.

 

 

Sidney Hodgson

?-1591

 

Sidney était né en Angleterre.

A part cela, tout ce qu’on sait de lui est qu’il se convertit au Catholicisme.

Le 7 novembre 1591, il se trouvait chez Swithin Wells avec le prêtre Polydore Plasden et quelques autres laics à la Messe qu’était en train de célébrer Edmund Jennings (ou Gennings). Survint le célèbre Topcliffe et ses hommes : comme c’était le moment de la consécration, les laïcs présents, dont Sidney, leur barrèrent l’entrée et les prièrent d’attendre la fin de la célébration. Ensuite, ils se rendirent.

Le procès eut lieu le 4 décembre, et les laïcs furent condamnés à mort pour s’être réconciliés avec l’Eglise de Rome, pour avoir reçu et assisté des prêtres.

A Sidney, on offrit la grâce, s’il acceptait seulement de promettre de suivre l’Eglise officielle, mais il préférait mourir pour sa religion.

Sidney Hodgson mourut en martyr à Tyburn (Londres), le 10 décembre 1591.

Il fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles.

 

 

Swithun Wells

1536-1591

 

Laïc né vers 1536 à Bambridge (Hampshire, Angleterre). Son nom de baptême était celui d’un saint évêque local.

De famille aisée, il eut une bonne éducation et voyagea ; il cultiva la poésie, la musique, les sports.

Un moment précepteur à Southampton, Swithun fut pendant plusieurs années maître d’école à Monkton Farleigh (Wiltshire), et fréquenta les offices protestants, mais il se convertit au catholicisme en 1583.

En 1585, il vint louer une maison à Gray’s Inn Lane (Londres).

En 1591, alors que le prêtre Edmund Gennings était en train de célébrer la Messe chez Swithun, en présence de son épouse (Alice), d’un autre prêtre (Polydore Plasden) et de trois autres laïcs (John Mason, Sidney Hodgson et Brian Lacey), le persécuteur Topcliffe fit irruption dans la maison.

Deux versions s’affrontent ici : dans l’une, John Mason se bagarra avec l’intrus et tous deux roulèrent au bas de l’escalier ; dans l’autre, on discuta pour obtenir qu’au moins la Messe ne fût pas interrompue et ils se seraient rendus sans défense ensuite.

Il se trouve que Swithun n’était pas présent juste à ce moment ; il fut cependant arrêté dès son retour. Devant les juges, il précisa qu’en effet il n’était pas présent à la Messe, mais qu’il aurait bien voulu y assister.

Condamné à mort, il fut pendu à la porte de son domicile, le 10 décembre 1591 (Londres), juste après le prêtre Edmund Gennings. Juste avant d’être pendu, il dit à Topcliffe : Je prie Dieu de faire que vous deveniez un Paul, après avoir été un Saul et un persécuteur des enfants de l’Eglise Catholique.

Alice, elle, fut arrêtée et mourut en prison dix ans plus tard, en 1602.

Béatifié en 1929, Swithun a été canonisé en 1970.

Le miracle retenu pour la canonisation, obtenue par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons, fut la guérison instantanée et durable d’un malade atteint d’un sarcome à l’épaule. 

 

 

Eustace White

1559-1591

 

Il naquit à Louth (Lincolnshire, Angleterre) en 1559 (ou 1560), de parents protestants. Quand il se convertit au catholicisme, son père le maudit.

Passé sur le continent en quête d’un collège pour se préparer au sacerdoce, il reçut sa formation à Reims (1584) puis à Rome (1586) et fut probablement ordonné prêtre au Collège Anglais (1588), avant de retourner dans son pays.

Il commençait son apostolat au moment où la fureur se déchaînait contre le catholicisme. Trois années plus tard (1591), une discussion avec un juriste, qui dura deux jours, fit une forte impression sur les Protestants qui assistaient à la rencontre, mais aussi fut la cause de son arrestation à Blandfort (Dorset).

Eustace présenta une défense très soignée devant la West Country, puis il fut envoyé à Londres, et enfermé à Bridwell (18 septembre), pendant quarante-six jours, couché et ligoté. Là, Topcliffe s’acharna particulièrement sur lui.

Le 25 octobre, le Privy Council le fit interroger sous la torture. Par sept fois il fut suspendu par les mains pendant des heures. C’est à peine si on lui donnait à manger ou de quoi se couvrir, s’il n’en était pas complètement privé.

Voici ce qu’il put écrire à un confrère depuis sa prison, le 23 novembre 1591 :

Le lendemain de la fête des saints Simon et Jude {donc le 29 octobre, ndt}, j’ai été accroché au mur, avec des menottes solidement attachées à un crochet, aussi haut que je pouvais arriver au-dessus d’un tabouret. Puis on retira le tabouret, de sorte que je suis resté là accroché depuis un peu après huit heures du matin jusqu’à quatre heures de l’après-midi… Le jour suivant, j’ai été accroché une heure ou deux : voilà la méchanceté de nos adversaires.

Il n’eut aucune possibilité de se défendre. Le 6 décembre il fut conduit à la cour de Londres, en même temps qu’un autre prêtre (Polydore Plasden) ainsi que trois laïcs (Brian Lacey, Sydney Hodgson et John Mason). 

Eustace fut accusé d’être entré en Angleterre contre les lois.

Il pardonna expressément à Topcliffe sa cruauté et pria pour lui. Puis, s’adressant à ceux qui assistaient à son exécution, il déclara que son unique «trahison» était d’être prêtre, et remercia Dieu de lui accorder la couronne de ses travaux.

Un moment pendu, il fut remis à terre, et pouvait encore se tenir debout. On le culbuta à terre, on le traîna vers le bûcher où deux hommes, debout sur ses bras, le tenaient immobilisé, pendant que le bourreau l’exécutait (d’habitude la victime, encore vivante, était d’abord éviscérée, avant d’être décapitée).

Eustace reçut la couronne du martyre le 10 décembre 1591.

Il est au nombre des Quarante Martyrs d’Angleterre et du Pays de Galles, qui furent canonisés en 1970.

Tous les Martyrs de cette triste période n’ont pas été nominativement canonisés ; l’Eglise a choisi les plus représentatifs, sans oublier pour autant les autres, qui ont humblement et glorieusement donné leur vie pour la Vérité.

 

 

Polydore Plasden

1563-1591

 

Ce jeune prêtre anglais était né à Londres en 1563.

Il étudia la théologie à Reims et à Rome, où il reçut le sacerdoce le 7 décembre 1586. A Rome aussi il signa une pétition pour demander le maintien des Jésuites dans l’administration du Collège Anglais.

On le retrouve à Reims entre avril et septembre 1588, avant qu’il soit envoyé en mission dans son pays natal.

Rentré en Angleterre pour y exercer le saint ministère, il fut arrêté le 8 novembre 1591 à Londres, chez Swithin (ou Swithun) Wells qui habitait aux Grays Inn Fields : le prêtre qu’il hébergeait, Edmund Gennings, y était en train de célébrer la Messe. Polydore, craignant une profanation de l’Eucharistie, donna sa parole que tous se seraient rendus librement, si on leur permettait seulement de terminer la célébration. On le leur permit : cela leur permettait de les emmener ensuite plus discrètement.

Condamné à mort pour trahison, Polydore devait être exécuté à Tyburn : au moment de son exécution, il reconnut clairement que la reine Elizabeth était sa souveraine légale, qu’il la défendrait de toutes ses forces contre ses ennemis, et qu’il priait pour elle et tout le royaume, mais ajouta aussi qu’il aurait plutôt donné mille fois sa vie que de renier sa foi. 

L’exécution eut lieu le 10 décembre 1591 (en même temps que pour Eustace White) : après une brève pendaison, la victime devait être éviscérée (encore vivante), avant d’être écartelée et décapitée, mais sur intervention de Walter Raleigh, Polydore ne fut éviscéré qu’après constatation de sa mort effective par pendaison. Cette sentence avait été écrite sur son cadavre.

Concernant ce Walter Raleigh, il s’agit d’un aristocrate parvenu à la vie assez mouvementée : ayant conquis la faveur de la reine, et en ayant obtenu la mission d’explorer la Virginie en Amérique du Nord, il se fit espion pour dénoncer des prêtres ; puis, ayant épousé - sans sa permission - une des dames d’honneur de la même reine, il fut mis en prison avec son épouse ; il se retira finalement dans le Dorset.

L’abbé Polydore avait vingt-huit ans, et tout juste cinq années de sacerdoce.

Quant à Edmund Gennings et son hôte Swithun Wells, ils furent pendus à la porte du domicile de ce dernier.

Polydore, ainsi que son compagnon Eustace, font partie des Quarante Martyrs d’Angleterre et du Pays de Galles canonisés en 1970.

 

 

Brian Lacey

? -1591

 

Laïc né à Brockdish (Norfolk, Angleterre), il était cousin et compagnon de Montford Scott, qu’il protégea.

Bien avant son arrestation, il avait déjà passé cinq années dans la prison de Newgate. Son propre frère, Richard, le dénonça.

Brian et Montford furent tous deux arrêtés en 1591.

En prison à Bridewell, il fut cruellement torturé par le persécuteur Topcliffe, dans la vaine intention de lui faire dire les maisons où il était passé.

Il fut accusé d’avoir aidé et soutenu des prêtres et martyrisé le 10 décembre 1591 à Tyburn (Londres).

Il a été béatifié en 1929.

 

 

John Mason

? -1591

 

Laïc né à Kendal (Cumbria, Angleterre), il était au service de M. Owen dans l’Oxfordshire.

Quand le persécuteur Topcliffe intervint et voulait pénétrer de force dans la maison, où le père Gennings était en train de célébrer la Messe, John s’attaqua à l’intrus ; il y eut de la bagarre et tous deux roulèrent au bas de l’escalier, ce qui fut à l’origine de l’accusation lancée contre John, d’avoir aidé et soutenu des prêtres.

Il fut martyrisé le 10 décembre 1591 à Tyburn (Londres).

Il a été béatifié en 1929.

 

 

Edmund Gennings

1567-1591

 

Edmund Gennings (ou Jennings) naquit à Lichfield (Staffordshire) en 1567. 

Naturellement porté vers les choses religieuses, il se convertit au catholicisme à seize ans et se dirigea tout de suite vers le Collège Anglais de Reims, où il reçut le sacerdoce dès 1590, à vingt-trois ans.

Immédiatement reparti pour l’Angleterre, il se présenta sous le pseudonyme de Ironmonger. Sa mission dura peut : il fut arrêté pendant qu’il célébrait la messe chez un ami, Swithun Wells aux Gray’s Inn de Londres, le 7 novembre 1591.

Au même moment se trouvait présent un autre prêtre, Polydore Plasden. On leur laissa terminer la célébration et ils furent emmenés tous les trois pour être jugés.

Ils furent condamnés à mort. En ce qui concerne Edmund, l’exécution fut particulièrement cruelle : Lui et son hôte devaient être pendus à la porte-même du domicile de ce dernier. Topcliffe ordonna de couper la corde du pendu alors qu’il n’était qu’à peine étourdi. 

Le bourreau commença à l’éviscérer. On entendit alors Edmund balbutier encore : Sancte Gregori, ora pro nobis (Il invoquait très vraisemblablement saint Grégoire le Grand, qui envoya les premiers moines pour évangéliser l’Angleterre, v. 3 septembre). Et le bourreau de l’insulter : Regardez-moi ça ! J’ai son cœur dans la main, et il a encore Grégoire dans la bouche. Quel merveilleux papiste ! 

Son compagnon hospitalier, Swithun Wells fut pendu juste après lui.

Un des effets immédiats de la mort d’Edmund, fut la conversion de son jeune frère, John, qui en écrivit plus tard la biographie, publiée en France en 1614.

Comme Polydore Plasden, Edmund et Swithun ont été canonisés parmi Quarante Martyrs d’Angleterre et de Pays de Galles, en 1970.

Leur dies natalis est le 10 décembre, tandis que la fête commune de tous les Martyrs a été fixée dans ces pays au 25 octobre.

Edmund avait vingt-quatre ans, et une année seulement de sacerdoce !

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

 

 

Thomas Somers

?-1610

 

Thomas était né à Skelsmergh (Westmoreland, Angleterre).

Maître d’école, il vint au Collège anglais de Douai et fut ordonné prêtre.

Il utilisa parfois le pseudonyme de Thomas Wilson.

Arrêté, il fut condamné à mort.

Juste avant son martyre, il fut assisté par Luisa de Carvajal, une très pieuse femme espagnole qui eut l’heur de mourir avant qu’on ait pu l’expulser du royaume. On disait de cette femme qu’elle faisait plus de travail que vingt prêtres pour convertir des Protestants.

Thomas Somers mourut en martyr à Tyburn (Londres), le 10 décembre 1610, avec John Roberts (qui est canonisé).

Il fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles.

 

John Roberts

1576-1610

 

Né vers 1576 à Trawsfynydd (Gwynedd, Pays de Galles), il était fils de John et Anna. John descendait des anciens rois britanniques et cultivait ses terres. John reçut le baptême dans la religion protestante.

On dit qu’il reçut sa formation d’un moine de la communauté de Cymer Abbey. Puis il alla au Collège Saint-John d’Oxford en 1595 et, deux ans après, à Furnival’s Inn (Londres), pour le droit.

Il voyagea. A Paris, visitant la cathédrale Notre-Dame, il se convertit au catholicisme. Laissant tout ce qu’il avait fait et cru jusques là, il partit au monastère bénédictin de Valladolid et y fut reçu en 1598. Il y prit le nom de John de Merioneth, car il était né près de la localité de Meirionnydd.

En 1599, il laissa le collège pour l’abbaye du même endroit, d’où on l’envoya faire son noviciat à Saint-Jacques de Compostelle. Il fit la profession en 1600. Ordonné prêtre, il fut envoyé en Angleterre.

Quoique étroitement surveillés par un espion de gouvernement, John et ses compagnons réussirent à entrer dans l’île en avril 1603. On le nomma vicaire (représentant) des moines (anglais) de la congrégation (espagnole) de la Mission. Le mois suivant, il fut arrêté et expulsé.

Il arriva à Douai le 24 mai, pour repartir en Angleterre dès qu’il le put. A Londres, il s’occupa des victimes de la peste.

En 1604, il voulut accompagner quatre jeunes en Espagne, mais il fut arrêté de nouveau ; cette fois-ci, on ne reconnut pas qu’il était prêtre et on le «relâcha» en l’envoyant en exil ; avec la persévérance digne des Apôtres, il rentra en Angleterre.

Le 5 novembre 1605, on le trouva chez l’épouse de Thomas Percy, impliqué dans le complot Gunpowder. John n’avait rien à voir dans cette histoire, mais il fut arrêté et emprisonné pendant sept mois à Westminster, puis de nouveau banni, en juillet 1606.

Il n’allait pas s’arrêter là. Il vint fonder à Douai un monastère bénédictin pour les moines anglais qui se trouvaient en différents monastères d’Espagne. Ainsi fut fondé le monastère Saint-Grégoire de Douai, qui fut banni de France en 1795, pour se reconstituer en Angleterre à Downside Abbey (Bath, Somerset), en 1814.

Notre John, en octobre 1607 repartit pour l’Angleterre, où il fut à nouveau arrêté en décembre et remis en prison à Gatehouse, Westminster, d’où il s’échappa après quelques mois. Après cette nouvelle aventure, il vécut près d’un an à Londres, mais fut repris et mis à Newgate. On devait l’exécuter sans tarder, mais c’est l’ambassadeur de France qui intervint : le moine fut «seulement» banni.

Il voyagea en Espagne, revint à Douai… et rentra en Angleterre, pour la cinquième fois !

Le 2 décembre 1610, il fut à nouveau capturé, au moment où il finissait de célébrer la Messe ; c’est un prêtre apostat qui l’avait épié et dénoncé. On l’emmena à Newgate avec ses ornements. Le 5 décembre, il passa en jugement et déclaré coupable d’avoir enfreint la loi interdisant tout ministère sacerdotal en Angleterre.

Il avait trente-trois ans, quand il fut martyrisé le 10 décembre 1610 à Tyburn (Londres).

Il y avait beaucoup de monde pour assister à son exécution, car le peuple le connaissait bien, depuis qu’il s’était tant prodigué pour soigner les victimes de la peste en 1603. La foule voulait lui épargner les souffrances atroces qu’on réservait aux «pendus», en les remettant sur pied avant leur dernier soupir, pour les éviscérer vivants ; le père Roberts fut donc «seulement» pendu. Après sa mort, le bourreau lui arracha le cœur et, selon l’habitude, le montra à la foule en disant : Voici le cœur du traître ! D’habitude, on répondait Vive le Roi !, mais ce jour-là, la seule réponse fut un silence absolu.

Le corps du saint moine put être repris par un groupe de fidèles et reconduit à l’abbaye de Douai. Les révolutionnaires français le firent disparaître en 1795. Exceptionnellement, un bras avait été détaché et confié à la Maison royale d’Espagne, qui le remit à la cathédrale de Compostelle, et deux doigts furent conservés l’un à l’abbaye de Downside, l’autre à celle d’Erdington.

Béatifié en 1929, Dom John fut canonisé en 1970.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

 

 

Hyeon Gye-heum Florus

1763-1801

 

Hyeon Gye-heum Florus est un laïc coréen né en 1763 à Seoul (Corée du Sud).

Il fut pendu à Seoul le 10 décembre 1801 et béatifié en 2014.

 

 

Marcantonio Durando

1801-1880

 

La famille de Marcantonio était à Mondovì (Cuneo, Italie NO) et comptait huit enfants.

Le père avait des idées plutôt libérales et agnostiques, tandis que la mère était une personne très croyante qui sema dans le cœur de ses enfants les graines de la foi et de la piété. 

Deux des frères de Marcantonio suivirent les idées de leur père et se signalèrent dans les événements du Risorgimento ; l’un, Giacomo, fut Ministre des Affaires Etrangères dans le gouvernement de Ratazzi ; l’autre, Giovanni, fut général à la tête des troupes pontificales et, en opposition à la volonté du pape Pie IX, franchit le Pò pour barrer la route aux Autrichiens. Plus tard, il réintégra l’armée piémontaise et participa à la bataille de Novare, à l’expédition en Crimée et à la guerre d’indépendance.

Marcantonio, donc, naquit le 22 mai 1801. A quinze ans il manifesta le désir d’être missionnaire en Chine.

Il entra chez les Pères de Saint-Vincent-de Paul en 1818, fit la profession l’année suivante et fut ordonné prêtre en 1824. Sa première destination fut Casale Monferrato, où il resta cinq ans.

Tout de suite, il voulut mettre en pratique les principes de la mission populaire. Il réussit tellement, qu’on le demanda de tous côtés. Contre le laxisme ou le rigorisme, il parlait de la miséricorde de Dieu, convainquant la population de se convertir du fond du cœur. Il ne se contentait pas de prêcher, il intervenait aussi matériellement auprès des pauvres.

Il aurait voulu être missionnaire en Chine, mais sa Chine fut bientôt Turin, où il restera presque exclusivement jusqu’à la mort.

Il introduisit les Sœurs de la Charité dans le royaume du Piémont : ces Religieuses avaient été dispersées par la Révolution française et commençaient timidement à se reconstituer ; les apparitions mariales de la Rue du Bac à sainte Catherine Labouré (et la diffusion de la Médaille Miraculeuse) poussèrent Marcantonio à les appeler et le roi Carlo Alberto les accueillit en 1833. Quelques-unes seront envoyées en Crimée, pour soigner les blessés de la guerre, où combattaient des soldats piémontais.

De son côté, Marcantonio diffusait la dévotion à la Médaille Miraculeuse, dont l’évidente conséquence directe fut l’affluence des vocations chez les Sœurs de la Charité : vingt fondations en dix ans, pour près de trois cents religieuses. A Turin, il put ouvrir des Miséricordes, centres d’assistance sociale, où les religieuses pouvaient recevoir les pauvres et les soulager. Il y eut aussi des jardins d’enfants pour les pauvres, des ateliers pour les jeunes filles, des orphelinats. Les Sœurs de la Charité furent ainsi des éléments de premier ordre dans l’organisation sociale de la société piémontaise du 19e siècle.

En 1837 (il n’a que trente-six ans) Marcantonio est provincial pour toute la Haute Italie. Il ne peut plus prêcher les missions populaires, mais il prêche des retraites pour le clergé de Turin. On lui confie la direction spirituelle des Sœurs de Saint-Joseph, des Clarisses, des Sœurs Repentantes de Sainte-Madeleine (anciennes prostituées) ; il rédige les constitutions pour les Sœurs de Sainte-Anne… 

En 1865, il donne naissance à une Œuvre du cœur, avec les Sœurs de Jésus de Nazareth, qu’il confie à Luigia Borgiotti, une sainte femme, et qu’il destine au service des malades à domicile, jour et nuit, et à l’éducation des enfants et des jeunes. L’œuvre est audacieuse, et un chanoine de la cathédrale alla jusqu’à dire : Si Durando venait se confesser à moi, je ne pourrais pas, en conscience, lui donner l’absolution.

Mais l’esprit sain(t) de la fondation fut convainquant. Les Sœurs surent assister discrètement et efficacement les malades et en obtinrent même de célèbres conversions. 

Retenu dans Turin, Marcantonio envoya bientôt en pays de missions des confrères, en Chine, au Moyen-Orient, en Ethiopie, jusqu’en Amérique.

Comblé d’œuvres et de mérites, Marcantonio Durando mourut le 10 décembre 1880, mais il se trouve au 10 juin dans le Martyrologe.

Il a été béatifié en 2002.

Giuseppe Migliavacca

1849-1909

 

Giuseppe naquit le 13 juin 1849 à Trigolo (Crémone, Italie N).

En 1874, il fut ordonné prêtre.

En 1888, il entra dans la Compagnie de Jésus.

Il fut confesseur, prédicateur de retraites, animateur spirituel dans les collèges, directeur spirituel de communautés religieuses.

C’est dans ce cadre qu’un groupe de jeunes filles se forma autour du père Migliavacca, et qui devint en 1893 l’Institut des Sœurs de Marie Consolatrice ; leur mission serait l’enseignement et la formation de la jeunesse des milieux défavorisés, la prise en charge des orphelins et le catéchisme. Plusieurs maisons s’ouvriront à Turin, Milan, Bergame.

En 1903, le père Migliavacca quitta l’Ordre des Jésuites et entra chez les Frères Mineurs Capucins. Il y fit profession religieuse sous le nom d’Arsenio de Trigolo.

Désormais, il s’occupera de prêcher, de confesser et d’accompagner prêtres et séminaristes.

Le père Arsenio mourut à Bergame le 10 décembre 1909, jour où il sera inscrit au Martyrologe.

Arsenio de Trigolo a été béatifié en 2017.

 

Gonzalo Viñes Masip

1883-1936

 

Gonzalo naquit le 19 janvier 1883 à Xátiva (Valencia, Espagne) et fut baptisé le lendemain.

Après ses études au collège Setabense, il entra au séminaire de Valencia et fut ordonné prêtre en 1906.

Il fut vicaire à Xátiva, où la paroisse fut érigée en basilique ; il en fut recteur, puis chanoine et archiviste.

C’était un intellectuel, poète, historien et écrivain. Il fit partie de diverses académies : la Société Aragonaise de Sciences Naturelles, les Belles Lettres de Barcelone, le Centre de Culture de Valencia, le Service de Recherches de Préhistoire de Valencia et dirigea des travaux de recherches à Mogente et Gandía. 

En 1917, il fut nommé chroniste de la ville et archiviste municipal honoraire. 

Mais il s’occupa aussi de la jeunesse, réorganisant la Jeunesse Catholique Masculine, le Cercle Catholique des Ouvriers, l’Académie de la Jeunesse Catholique.,.

Il dirigea la revue L’Ouvrier Setabense et y publia une trentaine d’articles (Setabense désigne un habitant ou quelque chose de la ville de Xátiva, qu’on orthographie aussi Játiva).

Il fonda un petit musée et appuya fortement la création d’une bibliothèque spécialisée.

Avec d’autres prêtres de Valencia, comme lui érudits et soucieux d’élever le niveau culturel des âmes, il travailla activement à l’enseignement et au renforcement de la langue catalane.

Tous ces travaux, don Viñes Masip les recommandait à Notre Dame de la Seo, qu’il considérait comme l’inspiratrice de tous ses projets.

Quand la révolution se déclara en juillet 1936, on oublia bien vite tout le bien que ce prêtre avait fait pour le peuple. 

On commença par lui retirer tous les livres chrétiens et les objets de culte qu’il avait chez lui ; on l’emmena plusieurs fois au Comité révolutionnaire, pour lui extorquer de l’argent ; on le menaça de mort s’il refusait de dire où se trouvait le trésor des églises ; on lui intima l’ordre de signer une déclaration où il renonçait à son sacerdoce. Don Gonzalo opposa un franc refus à cette injonction.

Arrêté pour son sacerdoce et sa fidélité à l’Eglise, il fut martyrisé à Vallés (Valencia), le 10 décembre 1936.

Don Viñes Masip fut béatifié en 2001.

 

 

Antonio Martín Hernández

1885-1936

 

Antonio naquit le 18 juillet 1885 à Calzada de Béjar (Salamanque, Espagne), dans une famille très chrétienne.

Il se prépara à l’enseignement et eut le diplôme d’enseignant à Salamanque. Puis, en 1913, il connut les Salésiens, dont l’esprit le convainquit de se consacrer à Dieu.

Après quelques années à Campelo, il fut ordonné prêtre à Carabanchel en 1919 et enseigna à Alicante, Madrid, Barcelone ;  il fut maître des novices et professeur de pédagogie à Sarria. 

Il fut directeur à Rocafort et son dernier poste fut Valencia, comme directeur du collège où, comme ailleurs, il transmit son esprit joyeux et enthousiaste, en même temps que son amour du travail consciencieux et sa dévotion au Sacré-Cœur.

Le 22 juillet 1936, la maison fut confisquée, les religieux arrêtés, un temps relâchés, de nouveau arrêtés quelques jours après.

Il reçut la palme du martyre à Picadero de Paterna (Valencia), le 10 décembre 1936.

Toutefois, il est dit aussi qu’il mourut en prison, avec le père José Giménez López.

Il y eut cinq membres salésiens martyrisés les 9 et 10 décembre 1936 ; parfois, on les trouve ensemble à l’un ou l’autre jour, parfois divisés : trois le 9 et deux le 10 (dont le père Antonio). C’est cette dernière version qu’a adoptée le Martyrologe Romain.

Le père Antonio fut béatifié en 2001.

 

 

Agustín García Calvo

1905-1936

 

Né le 3 février 1905 à Santander (Espagne), Agustín étudia sur place chez les Salésiens, et fut ensuite aspirant dans leur maison d’Alicante.

Il voulut faire partie de la famille salésienne comme Frère coadjuteur, et fit le noviciat à Sarria (Barcelone).

Après sa profession en 1923, il fut principalement à Valencia.

On lui doit des œuvres théâtrales, qu’il écrivait pour les anciens élèves.

Il fut martyrisé lors de la révolution espagnole, à Picadero de Paterna, le 10 (plutôt que le 9) décembre 1936, et fut béatifié en 2001.

 

 

Mariano Anel Andreu

1910-1936

 

Il naquit le 16 juin 1910 à Josa (Teruel) et fut baptisé quelques jours après. Il était le quatrième des cinq enfants que devaient avoir Diego Anel Villarig et Celestina Andreu Nebra : Matilde, Cándida, José, Mariano et María.

En 1926, à seize ans, il entra chez les Frères des Ecoles Chrétiennes à Cambrils (Taragona), passa au noviciat de Fortianell (Gerona) en 1927, où il reçut l’habit, et le nom de Adolfo Mariano, et à Benicarló (Castellón). En 1928, il fit la première profession et alla faire le scholasticat à Cambrils.

En 1929, il fit de l’apostolat à Alcora pendant deux années, dans un tout nouveau collège, où il fit la classe aux tout-petits. En 1931, il fut envoyé à l’école de Santa Madrona de Barcelone puis, quand cette école dut fermer pour des motifs économiques, en 1933, il passa au collège Bonanova de Ciudad Condal.

Le Frère Adolfo donna entière satisfaction tant à ses supérieurs qu’aux étudiants et à leurs familles, de sorte qu’on mettait beaucoup d’espérances en lui.

En juillet 1936, ce collège fut pris d’assaut par les révolutionnaires. Mariano put se réfugier d’abord chez un cousin, à la Rambla de las Flores. Il craignait beaucoup de causer des dérangements à ses hôtes et, sans penser à la censure, écrivit à sa famille un grand nombre de détails sur sa vie quotidienne.

Les miliciens ne tardèrent pas à le repérer et vinrent fouiller la maison, d’abord sans rien trouver, car le cousin put cacher Mariano. C’était le 1er décembre 1936. Mais les miliciens partirent en disant : On sait bien qu’il se cache ici une bonne pièce et on ne pas la laisser s’enfuir.

A ce point-là, quelqu’un lui suggéra un stratagème : s’affilier comme volontaire dans les milices, pour avoir l’occasion d’enseigner les analphabètes ! Il suivit le conseil.

Quinze jours après, il rentra précipitamment à la maison et vida toutes ses poches en donnant à son cousin ce qu’il avait, en lui disant : Je crois qu’ils se doutent de quelque chose et ils m’envoient au front. Il faut que je parte tout de suite. Tomás, je te donne tout ce que j’ai.

Il se pourrait bien qu’il se soit lui-même «trahi», par le fait qu’il ne disait jamais de grossièretés. Un camarade dut lui demander s’il n’était pas Religieux et il aurait répondu plus ou moins par l’affirmative, pour éviter des représailles chez son cousin bienfaiteur.

Toujours est-il qu’il n’y eut ces jours-là aucun départ pour le front, mais le Frère disparut.

Ici, un autre récit raconte que les miliciens seraient revenus à la charge et que, ne trouvant toujours pas Mariano, ils arrêtèrent le cousin, pour avoir hébergé un Religieux. C’est alors que Mariano se serait constitué comme Religieux, obtenant la libération de son cousin, le 10 décembre. 

Ensuite, on ne sut plus rien de lui. La famille chercha partout à s’informer et l’on finit par leur avouer que leur proche était là où il devait être...

Il avait été assassiné.

Ce fut dans le début du mois de décembre (on lit parfois octobre) 1936, à une date non précisée. C’est pourquoi on retient pour le moment la date du 10 décembre pour son dies natalis. 

Le Frère avait vingt-six ans et fut béatifié en 2007.

 

 

Emérico Martín Rubio

1913-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Emérico naquit le 4 novembre 1913 à Espinosa de Villagonzalo (Palencia, Espagne).

Entré en 1935 chez les moines Trappistes comme Convers, il prit le nom de Marcelino.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 10 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

María Emilia Riquelme y Zayas

1847-1940

 

María Emilia naquit le 5 août 1847 à Grenade (Espagne), premier enfant d’un couple très chrétien : Joaquín Riquelme y Gómez, officier de carrière qui devint Lieutenent Général ; María Emilia Zayas Fernández de Córdoba y de la Vega, qui descendait du Grand Capitaine, Gonzalo Fernández de Córdoba.

Ces parents désiraient ardemment la naissance d’un fils, qui aurait continué la lignée paternelle et aurait aussi servi sous les armes, mais ce garçon, Joaquín, qui naquit deux ans après María Emilia, mourut à dix-sept ans. Une deuxième fille vint au monde, Blanca, qui mourut un an plus tard ; un quatrième enfant naquit aussi, mais mourut peu après la naissance.

María reçut au Baptême (deux jours après sa naissance) les noms de : María Emilia Joaquina Rosario Josefa Nieves de la Santísima Trinidad. Le prénom Nieves (Neiges) est sans doute dû à la fête qui se célèbre le 5 août, Notre-Dame des Neiges (la Tradition rapporte qu’un 5 août, en plein été, une des collines de Rome se trouva couverte de neige, et que c’était là le signe providentiel qui indiquait où il fallait construire la première basilique mariale à Rome).

En 1851, elle accompagna ses parents en Navarre, où venait d’être nommé le papa. C’est là que naquirent les trois petits frère et sœurs de María, c’est là aussi que mourut la maman, en 1855, quand María n’avait pas encore huit ans.

Une autre Maman se manifesta alors : María eut une vision de la Vierge Marie, qui tenait dans ses bras l’Enfant-Jésus. Maria alors se consacra à Notre-Dame du Carmel, et fit en 1859 privément le vœu de chasteté.

Elle fut bonne élève à l’école, à Séville puis à Madrid. Elle apprit à chanter, à jouer du piano, à parler des langues (dont le français), et à monter les chevaux.

Elle accompagna son père dans ses déplacements, à Pampelune, Tenerife et La Coruña. En 1868, eut lieu la Révolution libérale, qui détrôna la reine Isabelle II : le père s’enfuit alors en exil à Lisbonne, et María vint vivre chez sa tante à Madrid. Là vivait un cousin, diplomate de son état, Eduardo Díaz del Moral y Riquelme, qui aurait bien voulu l’épouser - et essuya un franc et sincère refus.

Quand María parla de sa vocation religieuse à son père, celui-ci tenta de l’en dissuader et de la distraire par d’autres rencontres.

Au contraire, María se rapprocha des Sœurs de la Charité et des Pères Vincentiens, sur le conseil de son directeur spirituel, Marcelo Spinola y Maestre, futur cardinal et bienheureux (v. 19 janvier). De même qu’elle avait eu la vison de Marie avec l’Enfant-Jésus, elle alla trouver les pauvres et les malades pour les aider maternellement ; elle donnait de l’argent aux filles qui, pour vivre, étaient tentées de se prostituer ; elle aidait aussi les jeunes gens qui ressentaient la vocation sacerdotale, comme par exemple le futur archevêque Leopoldo Eijo y Garay.

Après la mort de son père (1885), elle crut le moment venu d’entrer en religion, mais sa santé ne le lui permit pas, aussi fit-elle arranger dans sa demeure une chapelle et alla trouver les pauvres gens. Quelques jeunes filles s’attachèrent à son mode de vie, donnant ainsi naissance en 1896 à une petite famille religieuse, les Missionnaires du Saint Sacrement et de Marie Immaculée. C’étaient alors huit Religieuses, qui reçurent l’approbation de l’archevêque de Grenade. María en fut la supérieure, jusqu’à sa mort.

Une seconde maison s’ouvrit à Barcelone en 1900, et une école à Grenade.

En 1912, María reçut de Pie X l’approbation pontificale.

En 1936, elle put se réfugier à temps en France, durant les années de la Guerre civile.

De retour en Espagne, elle s’établit à Grenade, où elle mourut le 10 décembre 1940.

La congrégation se répandit au Portugal, aux Etats-Unis.

María Emilia fut béatifiée en 2019. Le miracle dû à son intercession et reconnu par le Pape, advint en Colombie.

 

 

Anton Durcovici

1888-1951

 

Anton vit le jour le 17 mai 1888 à Bad Deutsch-Altenburg (Autriche), de Francisc et Maria.

Après la mort de son père, il vint en 1895 avec sa mère et son frère à Iaşi. Là il fréquenta le collège, puis le lycée de Bucarest, après lesquels il entra au Grand séminaire en 1906.

On l’envoya perfectionner ses études à Rome, où, à l’Angelicum, il fut reçu docteur en Philosophie et Théologie ; il passa aussi la licence en Droit canonique à la Grégorienne.

Après son ordination sacerdotale, il retourna dans son pays, et enseigna au séminaire de Bucarest, en même temps qu’il administrait une paroisse à Tulcea.

La Roumanie s’étant mise du côté des «Alliés» pendant la guerre, l’abbé Durcovici fut considéré «ennemi», étant natif d’Autriche, et fut mis en prison. C’est l’empereur Ferdinand qui ordonna de le mettre en liberté.

En 1924, il fut nommé recteur du même séminaire, jusqu’en 1947, année où il fut nommé évêque de Iaşi, La consécration eut lieu en avril 1948.

Depuis la fin de la guerre, les autorités communistes organisèrent un véritable espionnage de l’évêque, cherchant à le détacher de l’autorité romaine, le menaçant. Finalement, le 26 juin 1949, tandis qu’il se rendait à pied dans une paroisse de la banlieue de Bucarest pour y célébrer une Confirmation, il fut contraint de monter dans une voiture de la Securitate.

Mgr Durcovici fut ensuite la proie des prisons roumaines communistes : tortures continuelles, jour et nuit, pendant des semaines, en plein hiver on le déshabilla et on l’exposa au froid, on le priva d’eau et de nourriture… Il fut enfermé à Jilava, puis Sighet ; Mgr Durcovici fut réduit à l’état de squelette.

Dans cette dernière prison, il put approcher un prêtre qui balayait le couloir, et lui dit en latin : Antonius episcopus fame moritur… Da mihi absolutionem (l’évêque Antoine meurt de faim. Donne-moi l’absolution).

L’évêque mourut en prison, des suites de ces mauvais traitements, le 10 décembre 1951. Dans un premier temps, les communistes le mirent dans une tombe sans indication de son nom, et détruisirent des documents attestant son séjour en prison.

Reconnu martyr pour sa foi inébranlable et son attachement à l’Eglise romaine, il a été béatifié en 2014.

 

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9 décembre 2022 5 09 /12 /décembre /2022 00:00

09 DÉCEMBRE

 

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S Nectaire, en Auvergne ; il aurait ressuscité un mort.

II.

S Julien, évêque à Apamée, adversaire des montanistes.

IV.

Ste Leocadia, vierge et martyre, patronne de Tolède ; elle apparut à s. Ildephonse. 

S Proculus, évêque à Vérone ; torturé, expulsé, il put revenir mourir dans sa ville.

S Syrus, premier évêque à Pavie ; une tradition en fait le jeune garçon qui portait cinq pains et deux poissons lors de la multiplication des pains (cf. Jn 6:9).

Ste Gorgonia, mère de famille, sœur aînée de s. Grégoire de Nazianze ; par pudeur, elle ne voulut pas montrer les plaies qu'elle avait reçues lors d'un grave accident.

VI.

S Cyprianus, abbé à Genouillac, près Périgueux.

IX.

Ste Ethelgiva, première abbesse à Shaftesbury, monastère fondé par ses parents.

XVI.

S Juan Diego Cuauhtlatoatzin, le voyant de Guadalupe, béatifié en 1990, canonisé en 2002.

Apparition de Notre-Dame à Guadalupe (1531), fêtée le 12. 

XVII.

Bx Simon Takeda Gohyoe, laïc japonais, sa mère Ioanna et sa femme Agnes, ainsi que Magdalena Minami, épouse de Ioannes (cf. 8 décembre) et leur fils adoptif Ludovicus de sept ans,  martyrs, béatifiés en 2008.

S Liborius Wagner, luthérien converti, curé d'une paroisse difficile (Altenmünster), dénoncé par un luthérien aux Suédois envahisseurs, torturé et crucifié.

S Pierre Fourier, curé à Mattaincourt puis à Gray, fondateur de la Congrégation de Notre-Dame avec Alix Le Clerc.

XX.

B Cesare Silvestrelli (Bernardo Maria de Jésus, 1831-1911), prêtre passioniste italien, considéré comme le second fondateur de son Ordre, béatifié en 1988.

Bx Martyrs de la Révolution espagnole de 1936 :

- béatifié en 1995 :

Piaristes : près de Valencia, José Ferrer Esteve (J. du Carmel, *1904), clerc ;

- béatifiés en 2001 :

Salésiens : près de Valencia, les prêtres Recaredo de los Ríos Fabregat, Julián Rodríguez Sánchez et José Giménez López (*1893, 1896, 1904) ;

- béatifié en 2007 :

Lasalliens : à Barcelone, Josep Lluís Carrera Comas (Agapi, *1881).

- béatifiées en 2013 :

Filles de la Charité : près de Valencia, Josefa Laborra Goyeneche, María Pilar Nalda Franco, Carmen Rodríguez Banazal, Estefanía Irisarri Irigaray, Isidora Isquierdo García, Dolores Brosera Bonet (* 1864, 1871, 1876, 1878, 1885, 1892).

Agnès (Aganesu), l’épouse de Simon, était née vers 1563, également à Ise.

On peut supposer que ces deux femmes furent crucifiées, comme Magdalena.

 

 

Ces deux petites familles furent martyrisées sans pitié le 9 décembre 1603, à Yamashiro.

On peut dire que le petit Ludovicus fait partie des Saints Innocents, tués en haine du Christ.

Tous ces cinq Martyrs, dont le dies natalis commun est le 9 décembre, figurent parmi les cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais béatifiés en 2008.

 

 

Simon Takeda Gohyoe

1568-1603

avec son épouse Agnès et sa mère Ioanna

 

(voir ci-dessus la notice de Magdalena Minami)

 

 

Cesare Silvestrelli

1831-1911

 

Cesare naquit le 7 novembre 1831, troisième des sept enfants d’une famille noble romaine, les Silvestrelli-Gozzani.

Son éducation se fit avec un précepteur à la maison, puis il fréquenta la Collège Romain.

Contre l’avis des siens, il entra en 1854 dans la Congrégation des Passionistes et commença le noviciat au Monte Argentario (Orbetello, Toscane), mais la maladie l’obligea à interrompre cette préparation. Il faut expliquer ici qu’au début, de rigoureuses mortifications étaient de règle dans la vie quotidienne de cette Congrégation, et tous les aspirants ne réussissaient pas à persévérer.

Cesare put toutefois se préparer au sacerdoce, qu’il reçut en 1855.

En 1856, il reprit le noviciat, à Morrovalle (Macerata), fut vêtu de l’habit de la Congrégation, et reçut le nom de Bernardo Maria de Jésus. La même année entra un certain Francesco Possenti, qu’on connaîtra mieux sous son nom de religion, Gabriel de l’Addolorata : entre les deux novices naîtra une sainte amitié et une réciproque émulation pour la sainteté, qui édifiera toute la communauté.

Tandis que fr. Gabriel s’éteignait six ans plus tard (voir au 27 février), Cesare-Bernardo faisait l’unanimité autour de lui pour ses belles qualités.

En 1865, il fut nommé maître des novices, en 1869 recteur à la Scala Santa de Rome (cet escalier-même que monta Jésus-Christ pour se retrouver en face de Ponce Pilate. On y observe des taches qui seraient des marques de son Sang. Les marches en marbre sont recouvertes avec du bois, et on les monte à genoux).

En 1878 il fut élu supérieur général, réélu en 1893, jusqu’en 1907.

En 1870, le pape Pie IX montait dévotement les marches de la Scala Santa, humblement accompagné par le même Bernardo Maria de Jésus.

Sous son impulsion, la Congrégation se fortifia. Il ouvrit la maison d’études près de la Scala Santa à Rome, un couvent près de Nettuno. D’autres couvents s’ouvrirent à l’étranger : en Espagne, en France, en Angleterre et en Irlande, en Belgique et en Hollande, en Argentine et au Chili, aux Etats-Unis, en Palestine, en Australie. En 1896, il visita les maisons en Amérique. 

On a pu dire qu’il fut le deuxième fondateur de sa Congrégation (le Fondateur ayant été en 1720 saint Paul de la Croix, voir au 18 octobre).

Il refusa nettement la dignité cardinalice que lui proposèrent deux papes.

Il écrivit deux ouvrages importants : Entretiens spirituels à l’usage des Novices Passionistes, où il montre toute sa prudente expérience religieuse ; et Marialogium, où apparaît sa profonde dévotion à la Mère de Dieu, co-rédemptrice du genre humain.

En 1908, il eut la joie de vivre la béatification de son cher ami, Gabriele de l’Addolorata, puis se retira dans le silence et la solitude. 

Il était à Moricone (Rome), lorsqu’il fit une grave chute dans l’escalier. Octogénaire, le saint homme ne put se remettre et mourut, le 9 décembre 1911.

Cesare Silvestrelli - Bernardo Maria de Jésus fut béatifié en 1988.

 

 

Josefa Laborra Goyeneche

1864-1936

 

Josefa vit le jour le 6 février 1864 à Sangüesa (Navarre, Espagne), de Francisco et Javiera, des paysans bons chrétiens.

Ils l’envoyèrent chez les Filles de la Charité, où elle s’inscrivit aux Enfants de Marie, et apprit comment assister les nécessiteux.

Elle voulut entrer elle aussi dans la congrégation, mais le papa était réticent, jusqu’au jour où, tombé d’un arbre et mourant, il chargea son épouse de donner son consentement à leur fille.

Elle entra alors au noviciat en 1881 à Madrid.

Après dix-neuf années d’enseignement à Cuenca, elle vint à Bétera en 1900.

En 1911, nouvelle destination : Murcia, mais à cause de sa vue déficiente, de l’hôpital trop grand pour elle, elle revint à Bétera, comme Supérieure : la population en était si satisfaite, qu’elle l’accueillit en triomphe, avec l’harmonie municipale qui l’escorta depuis la gare.

Elle aimait profondément sa communauté et disait, de façon prémonitoire : Si nous devions mourir, que ce soit toutes ensemble !

Le 21 juillet 1936, les cinq Religieuses de cette communauté furent expulsées. Elles durent abandonner leurs enfants et tâchèrent de trouver refuge dans les environs.

Elles furent accueillies dans la famille d’une élève, mais on les obligea à partir de là, le 21 août. Elles errèrent jusqu’à Valencia, et dormirent dans un garage. Le lendemain, elles furent accueillies dans une pension.

Il y avait une pieuse demoiselle, très liée aux Filles de la Charité, qui leur portait chaque jour leur repas, préparé par d’anciennes élèves. On finit par filer cette personne, Dolores Broseta, que l’on arrêta en même temps que les Religieuses.

Elles furent arrêtées en décembre et fusillées au Picadero de Paterna (Valencia) le 9 décembre 1936. Josefa, qui demanda à mourir la dernière, pardonna à ses bourreaux.

Josefa fut béatifiée en 2013, avec ses Compagnes.

 

 

María Pilar Nalda Franco

1871-1936

 

María Pilar vit le jour le 24 mai 1871 à Algodonales (Cadix, Espagne), de Manuel, un médecin, et Josefa. Le nom exact que ces bons parents donnèrent à leur fille fut : María Pilar de la Très Sainte Trinité et de Saint Robustien, ce dernier étant un Martyr inconnu inscrit au Martyrologe le 24 mai.

Inscrite parmi les Enfants de Marie, María Pilar connut les Filles de la Charité, chez qui elle trouva tout son idéal. Après l’année d’essai à Jerez de la Frontera, elle entra au noviciat en 1889.

En 1890, elle fut envoyée à l’hôpital de Mondoñedo, puis à Bétera en 1906, où elle fit l’école aux enfants pendant trente ans. Avec les élèves plus grandes, elle organisait du théâtre, des danses et des chants populaires, mettant à profit ses dons pour la musique.

Le 21 juillet 1936, les cinq Religieuses de cette communauté furent expulsées. Elles tâchèrent de trouver refuge dans les environs et se retrouvèrent à Valencia.

Syrus de Pavie

1er ou 4e siècle

 

Il est assez difficile de situer Syrus, à cause de l’incohérence des sources.

Syrus aurait été cet enfant qui, dans l’Evangile, se trouvait non loin de Jésus avec son panier de cinq pains et deux poissons (cf. Jn 6:9). Il est vrai que Syrus signifie «syrien», et l’enfant dont parle l’Evangéliste pouvait être syrien, mais il ne le nomme pas.

Ensuite, toujours d’après la tradition, Syrus aurait suivi à Rome s.Pierre et aurait été envoyé par ce dernier dans la région de Pavie, dont il fut alors le premier évêque, mais propageant l’Evangile dans tout le nord de l’Italie, à Vérone, Brescia, Tortona, Asti Lodi, Plaisance, Parme et bien sûr Milan. Les fauteurs de cette tradition pouvaient ainsi revendiquer l’antériorité de Pavie sur Milan.

Mais une autre tradition fait de Syrus un disciple de s.Hermagoras (v. 12 juillet), lui-même disciple de l’évangéliste s.Marc et premier évêque d’Aquilée.

Ces deux traditions pourraient à la rigueur coïncider, mais le problème est que le deuxième successeur de Syrus, Inventius, n’est attesté qu’en fin de quatrième siècle, ce qui peut faire naître plusieurs hypothèses. Soit les deux premiers évêques de Pavie, Syrus et Pompeius, vécurent plus de cent-cinquante ans ; soit il y a eu deux personnages de même nom mais à deux périodes bien distinctes ; soit Syrus fut effectivement évêque de Pavie au premier siècle, puis le diocèse aurait connu une vacance de plus de deux siècles ; soit encore on a perdu la trace des évêques de Pavie durant les deuxième et troisième siècles ; soit Syrus n’est simplement pas du premier siècle et aurait été évêque au début du quatrième siècle environ : c’est l’hypothèse la plus probable envisagée aujourd’hui.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Syrus de Pavie au 9 décembre.

 

 

Leocadia de Tolède

† 305

 

D’après la tradition, le préfet Publius Dacianus, gouverneur de la Betica (Espagne S) voulut appliquer dans toute sa rigueur le décret émis par l’empereur Dioclétien pour éliminer les Chrétiens.

A peine arrivé à Tolède, Dacianus se fit amener la vierge Leocadia dans l’espoir de la faire apostasier sous la torture. N’y réussissant pas, il la fit mettre aux fers dans un cachot obscur, où on lui raconterait dans quels tourments on avait précédemment torturés d’autres Martyrs, tels Eulalia de Merida, Vicente de Talavera (v. 10 déc. et 28 oct.).

Fortement impressionnée par les descriptions détaillées qu’on lui exposa, Leocadia mourut d’épuisement dans ce cachot infect.

La fidélité de Leocadia et sa mort librement acceptée pour l’amour du Christ, l’ont fait considérer comme martyre.

Ce pouvait être en 305.

Plus tard, la même sainte Leocadia apparut à s.Ildefonso (v. 23 jan.) pour lui indiquer l’endroit où se trouvaient ses reliques. S.Ildefonso, en gage de cette apparition, tailla un morceau du voile de la Sainte, que l’on conserve toujours à Tolède.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Leocadia de Tolède au 9 décembre.

 

 

Gorgonia de Nazianze

330-370

 

Gorgonia était la sœur aînée de s.Grégoire de Nazianze (v. 25 jan.). C’est de ce dernier que nous connaissons les détails qui suivent.

Elle naquit vers 330, de Gregorios et Nonna (v. 5 août). Gorgonia et Grégoire eurent aussi un frère, Cæsarios (v. 25 fév.). On le voit, ces trois frères et sœur sont tous mentionnés dans le Martyrologe.

De son mariage avec Alypios, qui était d’Iconium, Gorgonia eut trois filles.

On croit pouvoir déduire du texte de Grégoire, que sa sœur ne reçut le baptême que sur le tard de sa vie, mais Gorgonia fut toute sa vie une amante de la Vérité et une fidèle servante de l’Eglise.

Grégoire nous raconte comment sa sœur, victime d’un grave accident de «voiture», fut assez gravement blessée, mais refusa, par pudeur, de montrer ses plaies au médecin.

Durant une de ses dernières maladies, Gorgonia profita d’une accalmie de son mal pour aller prier devant l’autel : elle se releva guérie.

Au dernier instant, elle murmura encore le verset du psaume 4 : En paix aussitôt je m’endormirai et me reposerai (Ps 4:9).

La mort de cette sainte femme advint vers 370.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Gorgonia de Nazianze au 9 décembre.

 

 

Cyprianus de Périgueux

6e siècle

 

Une source trop tradive présente Cyprianus comme originaire d’Auvergne et disciple de l’abbé Salane à Genouillac (Périgueux).

Une autre source, apparemment contemporaine de Cyprianus ou légèrement postérieure à lui, est l’ouvrage de s.Grégoire de Tours (v. 17 nov.).

Selon ce dernier, Cyprianus fut abbé à Genouillac même.

Parmi ses nombreux miracles, il guérit les mains débiles, remit sur pieds des paralytiques, rendit la vue à des aveugles. Il guérit aussi trois lépreux en les oignant d’huile.

On ne sait au juste quand mourut Cyprianus.

A son tombeau, les malades recouvraient fréquemment la santé.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Cyprianus de Périgueux au 9 décembre.

Juan Diego Cuauhtlatoatzin

1474-1548

 

(voir au 30 mai)

 

 

Magdalena Minami

1560-1603

 

et son fils Ludovicus

 

Magdalena (Magadarena) Minami, née vers 1560 à Setsu-no-Kuni (Osaka, maintenant quartier de Takarazuka, Hyogo), était l’épouse de Ioannes (Yohane) Minami Gorozaemon, un samouraï qui fut martyrisé un jour avant elle, le 8 décembre. Elle fut crucifiée.

Ils avaient adopté Ludovicus (Rudobiko), qui était né vers 1596 à Yamashiro (aujourd’hui Kizugawa, Kyoto), alors âgé de sept ans. Il fut sans doute décapité, comme les deux samouraïs Simon et Ioannes.

 

Simon (Shimon) Takeda Gohyoe était l’époux d’Agnès et fils de Ioanna, dont on va parler aussi.

Il était né vers 1568 (1570 ?) à Miyako (aujourd’hui Kyoto) ; officier samouraï converti au catholicisme, il avait refusé de participer à un rite païen.

La nuit précédant son exécution, Simon resta prosterné devant son image préférée : le Christ couronné d’épines en face de Ponce Pilate (qu’on appelle Ecce Homo, selon les propres mots de Pilate, cf. Jn 19:5).

Au matin du 9 décembre, il se trouvait avec son épouse, sa mère et les trois autres fidèles (voir ci-dessus). Ils récitèrent ensemble l’acte de contrition et trois fois le Notre Père et le Je vous salue, Marie.

Puis, prenant la main de sa chère épouse, Simon lui dit : Voici le moment de notre séparation sur la terre. Je m’en vais avant toi, je te montre le chemin par lequel toi aussi tu dois passer pour aller au Paradis. Je vais prier Dieu pour toi et je souhaite que tu suives mes propres pas.

Tous six firent alors une petite procession vers l’entrée de la maison, portant une croix et des bougies. Ils firent encore une prière devant l’Ecce Homo, puis Simon tendit son chapelet à son épouse, avant d’être décapité, dans sa propre maison.

Il pouvait avoir l’âge du Seigneur : trente-trois ans, selon la date retenue de sa naissance.

 

Sa mère, Ioanna, était née vers 1548 à Ise (Mie), un lieu célèbre par la divinité Soleil, Amaterasu et de son Miroir Sacré, un des trois trésors du Japon.

 

Agnès (Aganesu), l’épouse de Simon, était née vers 1563, également à Ise.

On peut supposer que ces deux femmes furent crucifiées, comme Magdalena.

 

 

Ces deux petites familles furent martyrisées sans pitié le 9 décembre 1603, à Yamashiro.

On peut dire que le petit Ludovicus fait partie des Saints Innocents, tués en haine du Christ.

Tous ces cinq Martyrs, dont le dies natalis commun est le 9 décembre, figurent parmi les cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais béatifiés en 2008.

 

 

Simon Takeda Gohyoe

1568-1603

avec son épouse Agnès et sa mère Ioanna

 

(voir ci-dessus la notice de Magdalena Minami)

 

 

Liborius Wagner

1593-1631

 

Il naquit et grandit dans un milieu strictement protestant à Mühlhausen (Thuringe, Allemagne), le 5 décembre 1593.

C’était l’époque de la Contre-réforme. Il étudia à Leipzig, Gotha et Strasbourg, obtint ses grades et revint dans sa région.

Ne trouvant pas de poste d’enseignant, il alla à Würzburg en 1622, où il suivit des cours de théologie catholique. 

Converti, il fut ordonné prêtre en 1625.

Il fut aumônier à Hardheim (Odenwald) puis, en 1626, fut nommé curé à Altenmünster (Schweinfurt, Neustadt am Main), desservant aussi Sulzdorf.

La situation était qu’à Altenmünster, les habitants étaient majoritairement habitués au protestantisme, tandis qu’à Sulzdorf, ils l’étaient au catholicisme. Pour ne rien arranger, le droit prévoyait que les protestants recouraient au prêtre catholique pour leurs cérémonies (baptêmes, mariages, enterrements).

Liborius pourtant, hésitait. D’un côté, le jeune prêtre devait l’obéissance à son évêque et ne pas accorder indifféremment le baptême aux uns et aux autres, de l’autre, il comprenait bien les sentiments de ses paroissiens. Il ne savait que faire ; le temps passait, les paysans lui en voulaient pour ce qu’ils considéraient de l’indifférence du curé envers eux.

En 1631, lors de la Guerre de Trente ans, les troupes protestantes suédoises s’approchèrent. Le curé alla se réfugier dans la localité voisine. Mais son comportement attira l’attention de quelques soldats, qui le virent aller chercher des objets au presbytère de Altenmünster. On l’arrêta pour l’enfermer à Mainberg (Schonungen).

On lui reprocha d’avoir abjuré le protestantisme, on chercha à le faire apostasier ; Liborius résista. Quand on lui demanda s’il était encore catholique, il répondit encore une fois : Je vis, je souffre et je mourrai catholique et romain («papal»).

Après cinq jours de tortures, il mourut le 9 décembre 1631.

On jeta son corps, nu, dans le Main, d’où des pêcheurs le retirèrent après quelques mois.

Après la défaite des Suédois (1634), la renommée du Martyr se répandit. 

Liborius Wagner fut béatifié en 1974.

 

 

Pierre Fourier

1565-1640

 

Pierre naquit le 30 novembre 1565 à Mirecourt (Vosges), la cité de la lutherie française, mais il joua d’une autre musique.

Monsieur Fourier, son père, était un brave marchand qui, d’un premier mariage eut quatre enfants : Pierre, Jacques, Jean et Marie, qui s’entendaient très bien.

Pierre donc, grandit dans la vertu et les lettres. Jamais il ne jura par sa foi ; il étudia le latin à Mirecourt, entra  en 1578 chez les Jésuites de Mont-à-Mousson en classe de quatrième. Il n’avait que deux occupations : ou il étudiait ou il priait, sauf… une débauche qu’il se reprocha toujours, lorsqu’avec quelques camarades ils arrosèrent la Saint-Nicolas pour douze deniers de vin. Son hôtesse lui ayant insinué qu’il plaisait à «quelqu’un», il délogea immédiatement.

Il réussit à lire Aristote ; il composa un jour un vers iambique qui se renverse et rend les mêmes mots en prenant les lettres à reculons. Le voici : 

Animosus ore pete perosus omina (qu’on pourrait traduire : Hardiment, demande à haute voix, car tu détestes les présages), ce que lui-même qualifiait plus tard de fanfares d’un autre siècle.

En 1585, il entra chez les Chanoines de Chaumousey, une maison en pleine décadence, où il réussit à réintroduire l’élan vers Dieu. Il fut ordonné prêtre en 1589 et se prépara pendant quatre mois à sa première Messe. Il retourna à Pont-à-Mousson pour compléter ses études (1589-1595).

De retour chez les braves Chanoines, il fut bientôt écarté pour le bien de la paix et fut nommé curé à Mattaincourt, une «petite Genève» que le jeune prêtre ramena à la dévotion. Il institua des confréries (du Rosaire, de Notre-Dame, de saint Sébastien), initia la chorale au chant grégorien, créa une caisse d’assistance mutuelle, une justice de paix.

Pierre Fourier fut un épistolier prolixe, au style enjoué, toujours gracieux et jamais grossier. Il avait un culte particulier pour son grand Monsieur saint Basile, pour saint Jean Chrysostome, saint Bernard, saint Epvre (le patron de sa paroisse), saint Norbert, saint Ignace, mais surtout pour saint Augustin.

Il pouvait s’émouvoir : un jour de Noël, il ne put qu’articuler Mon Dieu, que vous êtes bon, mon Dieu ! S’il se laissait aller, il revenait sur ses rieries et s’en excusait.

Le curé de Mattaincourt est surtout important par la co-fondation, avec Alix Le Clerc (v. 9 janvier), de la Congrégation de Notre-Dame.

En 1622, Pierre Fourier fut invité à réformer l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris, mais ne s’occupa que des chanoines réguliers de Lorraine. Il créa en 1627 un séminaire à Pont-à-Mousson.

Il eut une activité importante dans le comté de Salm, d’où fut officiellement banni le protestantisme.

Ayant favorisé un mariage contre l’avis de Richelieu, il fut pourchassé en Franche-Comté (1636) et fut curé à Gray (Haute-Saône), où il mourut dans les travaux et les tristesses, le 9 décembre 1640.

Saint Pierre Fourier fut béatifié en 1730 et canonisé en 1897.

 

 

Cesare Silvestrelli

1831-1911

 

Cesare naquit le 7 novembre 1831, troisième des sept enfants d’une famille noble romaine, les Silvestrelli-Gozzani.

Son éducation se fit avec un précepteur à la maison, puis il fréquenta la Collège Romain.

Contre l’avis des siens, il entra en 1854 dans la Congrégation des Passionistes et commença le noviciat au Monte Argentario (Orbetello, Toscane), mais la maladie l’obligea à interrompre cette préparation. Il faut expliquer ici qu’au début, de rigoureuses mortifications étaient de règle dans la vie quotidienne de cette Congrégation, et tous les aspirants ne réussissaient pas à persévérer.

Cesare put toutefois se préparer au sacerdoce, qu’il reçut en 1855.

En 1856, il reprit le noviciat, à Morrovalle (Macerata), fut vêtu de l’habit de la Congrégation, et reçut le nom de Bernardo Maria de Jésus. La même année entra un certain Francesco Possenti, qu’on connaîtra mieux sous son nom de religion, Gabriel de l’Addolorata : entre les deux novices naîtra une sainte amitié et une réciproque émulation pour la sainteté, qui édifiera toute la communauté.

Tandis que fr. Gabriel s’éteignait six ans plus tard (v. 27 février), Cesare-Bernardo faisait l’unanimité autour de lui pour ses belles qualités.

En 1865, il fut nommé maître des novices, en 1869 recteur à la Scala Santa de Rome (cet escalier-même que monta Jésus-Christ pour se retrouver en face de Ponce Pilate. On y observe des taches qui seraient des marques de son Sang. Les marches en marbre sont recouvertes avec du bois, et on les monte à genoux).

En 1878 il fut élu supérieur général, réélu en 1893, jusqu’en 1907.

En 1870, le pape Pie IX montait dévotement les marches de la Scala Santa, humblement accompagné par le même Bernardo Maria de Jésus.

Sous son impulsion, la Congrégation se fortifia. Il ouvrit la maison d’études près de la Scala Santa à Rome, un couvent près de Nettuno. D’autres couvents s’ouvrirent à l’étranger : en Espagne, en France, en Angleterre et en Irlande, en Belgique et en Hollande, en Argentine et au Chili, aux Etats-Unis, en Palestine, en Australie. En 1896, il visita les maisons en Amérique. 

On a pu dire qu’il fut le deuxième fondateur de sa Congrégation (le Fondateur ayant été en 1720 saint Paul de la Croix, v. 18 octobre).

Il refusa nettement la dignité cardinalice que lui proposèrent deux papes.

Il écrivit deux ouvrages importants : Entretiens spirituels à l’usage des Novices Passionistes, où il montre toute sa prudente expérience religieuse ; et Marialogium, où apparaît sa profonde dévotion à la Mère de Dieu, co-rédemptrice du genre humain.

En 1908, il eut la joie de vivre la béatification de son cher ami, Gabriele de l’Addolorata, puis se retira dans le silence et la solitude. 

Il était à Moricone (Rome), lorsqu’il fit une grave chute dans l’escalier. Octogénaire, le saint homme ne put se remettre et mourut, le 9 décembre 1911.

Cesare Silvestrelli - Bernardo Maria de Jésus fut béatifié en 1988.

 

Magdalena Minami

1560-1603

et son fils Ludovicus

 

Magdalena (Magadarena) Minami,née vers 1560 à Setsu-no-Kuni (Osaka, maintenant quartier de Takarazuka, Hyogo), était l’épouse de Ioannes (Yohane) Minami Gorozaemon, un samouraï qui fut martyrisé un jour avant elle, le 8 décembre. Elle fut crucifiée.

Ils avaient adopté Ludovicus (Rudobiko), qui était né vers 1596 à Yamashiro (aujourd’hui Kizugawa, Kyoto), alors âgé de sept ans. Il fut sans doute décapité, comme les deux samouraïs Simon et Ioannes.

 

Simon (Shimon) Takeda Gohyoeétait l’époux d’Agnès et fils de Ioanna, dont on va parler aussi.

Il était né vers 1568 (1570 ?) à Miyako (aujourd’hui Kyoto) ; officier samouraï converti au catholicisme, il avait refusé de participer à un rite païen.

La nuit précédant son exécution, Simon resta prosterné devant son image préférée : le Christ couronné d’épines en face de Ponce Pilate (qu’on appelle Ecce Homo, selon les propres mots de Pilate, cf. Jn 19:5).

Au matin du 9 décembre, il se trouvait avec son épouse, sa mère et les trois autres fidèles (voir ci-dessus). Ils récitèrent ensemble l’acte de contrition et trois fois le Notre Pèreet le Je vous salue, Marie.

Puis, prenant la main de sa chère épouse, Simon lui dit : Voici le moment de notre séparation sur la terre. Je m’en vais avant toi, je te montre le chemin par lequel toi aussi tu dois passer pour aller au Paradis. Je vais prier Dieu pour toi et je souhaite que tu suives mes propres pas.

Tous six firent alors une petite procession vers l’entrée de la maison, portant une croix et des bougies. Ils firent encore une prière devant l’Ecce Homo, puis Simon tendit son chapelet à son épouse, avant d’être décapité, dans sa propre maison.

Il pouvait avoir l’âge du Seigneur : trente-trois ans, selon la date retenue de sa naissance.

 

Sa mère, Ioanna,était née vers 1548 à Ise (Mie), un lieu célèbre par la divinité Soleil, Amaterasu et de son Miroir Sacré, un des trois trésors du Japon.

 

Josefa Laborra Goyeneche

1864-1936

 

Josefa vit le jour le 6 février 1864 à Sangüesa (Navarre, Espagne), de Francisco et Javiera, des paysans bons chrétiens.

Ils l’envoyèrent chez les Filles de la Charité, où elle s’inscrivit aux Enfants de Marie, et apprit comment assister les nécessiteux.

Elle voulut entrer elle aussi dans la congrégation, mais le papa était réticent, jusqu’au jour où, tombé d’un arbre et mourant, il chargea son épouse de donner son consentement à leur fille.

Elle entra alors au noviciat en 1881 à Madrid.

Après dix-neuf années d’enseignement à Cuenca, elle vint à Bétera en 1900.

En 1911, nouvelle destination : Murcia, mais à cause de sa vue déficiente, de l’hôpital trop grand pour elle, elle revint à Bétera, comme Supérieure : la population en était si satisfaite, qu’elle l’accueillit en triomphe, avec l’harmonie municipale qui l’escorta depuis la gare.

Elle aimait profondément sa communauté et disait, de façon prémonitoire : Si nous devions mourir, que ce soit toutes ensemble !

Le 21 juillet 1936, les cinq Religieuses de cette communauté furent expulsées. Elles durent abandonner leurs enfants et tâchèrent de trouver refuge dans les environs.

Elles furent accueillies dans la famille d’une élève, mais on les obligea à partir de là, le 21 août. Elles errèrent jusqu’à Valencia, et dormirent dans un garage. Le lendemain, elles furent accueillies dans une pension.

Il y avait une pieuse demoiselle, très liée aux Filles de la Charité, qui leur portait chaque jour leur repas, préparé par d’anciennes élèves. On finit par filer cette personne, Dolores Broseta, que l’on arrêta en même temps que les Religieuses.

Elles furent arrêtées en décembre et fusillées au Picadero de Paterna (Valencia) le 9 décembre 1936. Josefa, qui demanda à mourir la dernière, pardonna à ses bourreaux.

Josefa fut béatifiée en 2013, avec ses Compagnes.

 

 

María Pilar Nalda Franco

1871-1936

 

María Pilar vit le jour le 24 mai 1871 à Algodonales (Cadix, Espagne), de Manuel, un médecin, et Josefa. Le nom exact que ces bons parents donnèrent à leur fille fut : María Pilar de la Très Sainte Trinité et de Saint Robustien, ce dernier étant un Martyr inconnu inscrit au Martyrologe le 24 mai.

Inscrite parmi les Enfants de Marie, María Pilar connut les Filles de la Charité, chez qui elle trouva tout son idéal. Après l’année d’essai à Jerez de la Frontera, elle entra au noviciat en 1889.

En 1890, elle fut envoyée à l’hôpital de Mondoñedo, puis à Bétera en 1906, où elle fit l’école aux enfants pendant trente ans. Avec les élèves plus grandes, elle organisait du théâtre, des danses et des chants populaires, mettant à profit ses dons pour la musique.

Le 21 juillet 1936, les cinq Religieuses de cette communauté furent expulsées. Elles tâchèrent de trouver refuge dans les environs et se retrouvèrent à Valencia.

Il y avait une pieuse demoiselle, très liée aux Filles de la Charité, qui leur portait chaque jour leur repas, préparé par d’anciennes élèves. On finit par filer cette personne, Dolores Broseta, que l’on arrêta en même temps que les Religieuses.

Elles furent arrêtées en décembre et fusillées au Picadero de Paterna (Valencia) le 9 décembre 1936.

María Pilar fut béatifiée en 2013, avec ses Compagnes.

 

 

Carmen Rodríguez Banazal

1877-1936

 

Carmen vit le jour le 26 mars 1877 à San Cristobal de Cea (Orense, Espagne), de Francisco, un garde civil, et Rosa.

Encouragée par son père, elle entra au noviciat des Filles de la Charité en 1897.

Elle fut envoyée à Madrid puis à Bétera (Valencia), où elle devait rester trente-deux ans, à partir de 1902. Elle fut tour à tour maîtresse, catéchiste, organiste. Elle dirigeait la chorale, visitait les malades et parfois remplaçait la maman malade pour aider les enfants.

En 1935, elle fut nommée supérieure.

Le 21 juillet 1936, les cinq Religieuses de cette communauté furent expulsées. Elles tâchèrent de trouver refuge dans les environs.

Elles furent arrêtées en décembre, ainsi qu’une demoiselle qui leur portait chaque jour leur repas, préparé par d’anciennes élèves, et furent fusillées au Picadero de Paterna (Valencia) le 9 décembre 1936, priant pour leurs bourreaux et leur pardonnant.

Carmen fut béatifiée en 2013, avec ses Compagnes.

 

 

Estefanía Irisarri Irigaray

1878-1936

 

Estefanía vit le jour le 26 décembre 1878, en la fête de saint Etienne dont elle porta la nom, à Peralta (Navarre, Espagne), de Ildefonso et Juana, qui l’envoyèrent compléter sa formation à Palencia, chez les Filles de la Charité où se trouvait déjà sa tante.

Elle fit partie des Enfants de Marie et entra au noviciat de Bétera en 1896, où elle fit la classe aux enfants pendant trente-neuf ans.

On l’estimait tellement que le maire lui confia aussi deux responsabilités : le lavoir et l’horloge du château.

Le 21 juillet 1936, les cinq Religieuses de cette communauté furent expulsées. Elles tâchèrent de trouver refuge dans les environs. Estefanía essaya chez un cousin à Concentaina, mais dut revenir sur Valencia, où se trouvaient ses Consœurs.

Elle passa d’abord une nuit sur un banc public, d’où on l’enleva pour la présenter au commissariat. Elle portait des habits civils, mais aussi, en-dessous, son grand chapelet dont elle ne se séparait jamais ; on l’arrêta pour ce grave délit. Mais elle était si souriante et douce avec chacun, qu’une milicienne finit par lui dire : Allez-vous en, et priez autant que vous voulez.

Elle fut bien soulagée de retrouver les autres Sœurs à leur pension.

Il y avait une pieuse demoiselle, très liée aux Filles de la Charité, qui leur portait chaque jour leur repas, préparé par d’anciennes élèves. On finit par filer cette personne, Dolores Broseta, que l’on arrêta en même temps que les Religieuses.

Elles furent arrêtées en décembre et fusillées au Picadero de Paterna (Valencia) le 9 décembre 1936.

Estefanía fut béatifiée en 2013, avec ses Compagnes.

 

 

Josep Lluís Carrera Comas

1881-1936

 

José ou Josep naquit le 4 février 1881 à Santa Coloma de Farnés (Girona, Espagne) et fut baptisé le jour même.

Dès 1890 il est au collège des Frères des Ecoles Chrétiennes (Lassaliens) de Béziers (Hérault), où il apprend à parler couramment le français.

En 1894 il entre au noviciat de Bujedo et prend l’habit en 1897. Désormais il s’appellera Agapi José. Après le scolasticat, il exerce le ministère à Tarrasa et dans d’autres écoles privées, pendant six ans.

En 1905, il est nommé à Bonanova, en 1909 à Arenys de Mar où il reste dix ans. Puis ce sera Berga (1919) et Condal (1923), avant de devenir directeur de la Nouvelle Ecole Notre-Dame du Carmen à Barcelone, jusqu’en 1935. Cette année-là, il dirige le collège de San Hipólito à Voltregá.

Le Frère Agapi avait un don de l’organisation, ce qui poussait ses Supérieurs à le choisir pour des missions toujours plus importantes. En même temps, on peut imaginer l’esprit de détachement qui devait animer ce Frère, qui changea de poste sept fois en une quarantaine d’années.

Le 23 juillet 1936, la persécution anti-religieuse oblige tous les Religieux à quitter leurs maisons. Les Frères se réfugient dans des familles accueillantes, mais doivent bientôt aussi les quitter, car le bruit court que l’on va recenser toute la population pour éliminer les prêtres, les curés, les frères et tous les catholiques en général. 

Après avoir erré quelques jours dans la montagne, les Frères revinrent dans le pays et le Frère Agapi José put louer une maison où il établit quatre Frères, ainsi qu’un autre Religieux de la Sainte Famille.

Le 18 août, des miliciens vinrent frapper à la porte, à la recherche de «trois Frères», qu’ils fusillèrent sans attendre, sur le chemin de San Boy à quatre kilomètres de San Hipólito.

Cette fois-ci, le Frère Agapio José échappa à la mort, avec l’autre Frère. Ils abandonnèrent la maison. Agapi José s’en fut à Vic, puis à Barcelone, où il trouva à loger chez M. Jodar Motta. On était le 10 septembre : déjà presque deux mois que le Frère passait d’un endroit à l’autre dans l’ignorance du lendemain.

Il y avait aussi chez ce monsieur un prêtre de la paroisse du Carmel, don Juan Ramón Munt.

Le 9 décembre à midi, des miliciens vinrent réclamer «les deux curés», affirmant que c’était seulement pour une déclaration. Trois d’entre eux partirent avec les deux ecclésiastiques, vers le commissariat de la rue Cortes. 

On ne sut jamais rien de plus sur eux.

Le Frère Agapi José fut l’un des nombreux Martyrs espagnols béatifiés en 2007, tandis que le nom du prêtre don Juan ne semble pas y avoir été retenu.

Vu l’incertitude du jour précis de sa mort, Agapi José est inscrit pour le moment au 9 décembre, dans l’attente d’une nouvelle édition du Martyrologe.

Isidora Izquierdo García

1885-1936

 

Isidora vit le jour le 2 janvier 1885 à Páramo del Arroyo (Burgos, Espagne), de Esteban et Felícitas, qui eurent une autre fille, Irene.

Isidora fut pensionnaire chez les Filles de la Charité à Rabé de las Calzadas (Burgos) et demanda à faire partie de cette congrégation.

Après l’année d’essai à l’hôpital de Burgos, elle entra au noviciat de Madrid en 1901.

Elle fut alors envoyée à Bétera où, pendant trente-cinq ans, elle s’occupa maternellement des petits enfants, les préparant à la Première communion.

Elle eut aussi la responsabilité des poules, des lapins, des moutons, qui procuraient grande partie de l’alimentation de l’établissement.

Le 21 juillet 1936, les cinq Religieuses de cette communauté furent expulsées. Elles tâchèrent de trouver refuge dans les environs et se retrouvèrent à Valencia.

Il y avait une pieuse demoiselle, très liée aux Filles de la Charité, qui leur portait chaque jour leur repas, préparé par d’anciennes élèves. On finit par filer cette personne, Dolores Broseta, que l’on arrêta en même temps que les Religieuses.

Elles furent arrêtées en décembre et fusillées au Picadero de Paterna (Valencia) le 9 décembre 1936.

Isidora fut béatifiée en 2013, avec ses Compagnes.

 

 

Dolores Broseta Bonet

1892-1936

 

Dolores était née en 1892 à Bétera (Valencia, Espagne), de Joaquín et María, qui eurent six enfants, dont deux moururent en bas âge.

Dès l’âge de trois ans, Dolores fut confiée par ses pieux parents aux Filles de la Charité. Elle y grandit dans la joie et la piété, s’agrégea aux Enfants de Marie, et participa aux activités des Religieuses, sans oublier sa maman, qui était âgée et malade.

Cette pieuse demoiselle ne put faire partie de la Congrégation à cause de problèmes de santé, car elle souffrait de fréquentes hémorragies, ce qui ne l’empêcha pas de faire l’école aux petits enfants et de leur enseigner la couture et la broderie.

A la mort de sa mère en 1925, elle s’établit définitivement dans la maison de Bétera.

Le 21 juillet 1936, les cinq Religieuses de cette communauté furent expulsées. Elles tâchèrent de trouver refuge et furent accueillies dans une pension de Valencia. Dolores organisa leur cuisine avec d’anciennes élèves et leur portait chaque jour leurs repas. Elle leur fournissait aussi des briques chaudes pour chauffer leurs draps. Elle faisait ainsi de fréquents déplacements entre Valencia et Bétera.

Revenant un jour en train, elle fut dénoncée et suivie jusqu’à la «cachette» des Religieuses.

Toutes, y compris Dolores, furent arrêtées en décembre, et fusillées au Picadero de Paterna (Valencia) le 9 décembre 1936.

Dolores fut béatifiée en 2013, avec les Religieuses.

 

 

Recaredo de los Ríos Fabregat

1893-1936

 

Né le 11 janvier 1893 à Bétera (Valencia), Recaredo (ou Ricardo, Richard) entra chez les Salésiens en 1909.

Ordonné prêtre en 1917, il fut à Sarria (Barcelone), Huesca, Campello, et directeur à Villena et Alicante.

Déjà en 1931, à Alicante, il eut à souffrir des violences physiques de la part des ennemis de la Religion.

En juillet 1936, il se trouvait à Valencia pour des exercices spirituels.

Le 22 juillet 1936, la maison fut envahie, occupée, et les Religieux arrêtés, relâchés et repris quelques jours après.

Avec d’autres Confrères, le père Recaredo fut fusillé à Picadero de Paterna (Valencia), le 9 (ou le 10) décembre 1936.

Il fut béatifié en 2001.

 

 

Julián Rodríguez Sánchez

1896-1936

 

Né le 16 octobre 1896 à Salamanque (Espagne), Julián fit la profession religieuse chez les Salésiens en 1917.

Ordonné prêtre en 1931, il fut à Valencia, transmettant son amour pour la liturgie et l’éducation chrétienne des jeunes.

Le 22 juillet 1936, la maison fut envahie, occupée, et les Religieux arrêtés, relâchés. Julián ne voulait pas compromettre ses hôtes et alla se constituer de lui-même aux autorités quelques jours après.

Avec d’autres Confrères, le père Julián fut fusillé à Picadero de Paterna (Valencia), le 9 (ou le 10) décembre 1936.

Il fut béatifié en 2001.

 

 

José Giménez López

1904-1936

 

Né le 31 octobre 1904 à Cartagena (Espagne), Julián entra chez les Salésiens en 1915.

Ordonné prêtre en 1934, il fut à Alcoy (Alicante), jeune prêtre heureux de sa vocation.

En juillet 1936, il se trouva à Valencia pour des exercices spirituels.

Le 22 juillet, la maison fut envahie, occupée, et les Religieux arrêtés, relâchés et repris quelques jours après.

Avec d’autres Confrères, le père José fut fusillé à Picadero de Paterna (Valencia), le 9 (ou le 10) décembre 1936. On trouve parfois qu’il mourut en prison, avec le père Antonio Martínez Hernández.

Il fut béatifié en 2001.

 

 

José Ferrer Esteve

1904-1936

 

Il naquit le 17 novembre 1904 à Algemesí (Valencia, Espagne) et, en 1917, entra chez les Religieux des Ecoles Pies, avec le nom de José du Carmel.

En 1928, il reçut l’ordination sacerdotale.

Il travailla en plusieurs collèges de sa congrégation, avec un talent particulier pour la musique.

Lors de la persécution de 1936, il s’en vint dans son pays natal, mais les miliciens le retrouvèrent.

Immédiatement emmené au bord de la route de Llombay (Valencia), il fut abattu au soir du 9 décembre 1936.

 

Le père José Ferrer Esteve fut béatifié en 1995.

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8 décembre 2022 4 08 /12 /décembre /2022 00:00

08 DÉCEMBRE

 

-I.

L'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie, dogme chrétien proclamé par le B Pie IX en 1854.

III.

S Eucharius, premier évêque à Trèves ; on le dit avoir été envoyé là par s. Pierre.

S Macarios, martyr brûlé vif à Alexandrie.

S Eutychien, pape (275-283).

?

S Sophrone, évêque à Chypre.

IV.

S Léonard, ermite ou moine dans le Dunois.

V.

S Patapios, égyptien, solitaire à Constantinople (VII.?).

VI.

Ste Casarie, vierge (ou veuve) à Villeneuve-les-Avignon.

VII.

S Romaric, moine à Luxeuil puis fondateur et abbé au Mont Habend (Remiremont). 

IX.

S Hildeman, évêque à Beauvais.

XIII.

S Thibaut de Marly, abbé cistercien aux Vaux-de-Cernay et directeur des moniales de Port-Royal ; sa prière mit fin à la stérilité de l'épouse du roi s. Louis (ils eurent onze enfants).

XVII.

B Ioannes Minami Gorozaemon, laïc japonais martyr, béatifié en 2008.

S Noël Chabanel, prêtre jésuite martyr des Hurons, fêté le 19 octobre. 

XVIII.

Bx Kwon Sang-Yŏn Iacobus et Yun Ji-chung Paulus, laïcs coréens martyrs, par décapitation, béatifiés en 2014.

XIX.

Bse Choe Brigida, laïque coréenne martyre, par pendaison, béatifiée en 2014.

Bse Narcisa de Jésus Martillo Morán, orpheline péruvienne, religieuse mystique, béatifiée en 1992, canonisée en 2008. 

XX.

Bx Antonio García Fernández et Rafael Román Donaire (*1867 et 1891), prêtres diocésains espagnols, martyrs à Almería en 1936, béatifiés en 2017.

B José María Zabal Blasco (1898-1936), laïc espagnol martyr près de Valencia, béatifié en 2001.

B Alojzy Liguda (1898-1942), religieux polonais du Verbe Divin, torturé et assassiné à Dachau, béatifié en 1999.

Eucharius de Trèves

1er ou 3e siècle

 

Une vieille tradition - qui n’a pas l’agrément des historiens - présente Eucharius comme un envoyé de s.Pierre en Germanie, en même temps que s.Materne (v. 14 septembre).

Materne serait mort près de Strasbourg et aurait été ressuscité par le bâton d’Eucharius.

Eucharius est toujours considéré comme le premier évêque de Trèves.

Lors d’une épidémie de peste au sixième siècle, il aurait miraculeusement protégé la ville de Trèves, avec s.Materne et s.Nicetius (v. 1er octobre).

Le Martyrologe Romain mentionne saint Eucharius de Trèves au 8 décembre.

 

 

Macarios d’Alexandrie

† 250

 

Le mot grec makarios correspond au latin benedictus.

De ce courageux Héros, s.Denys d’Alexandrie (v. 8 avril) écrivit :

Macaire, de race libyenne, véritablement bienheureux par son nom et par la bénédiction divine ; après que le juge lui eut fait une longue exhortation en faveur de l’apostasie, il ne se laissa pas convaincre et fut brûlé vif.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Macarios d’Alexandrie au 8 décembre.

 

 

Eutychianus pape

275-283

 

Le vingt-septième pape fut le fils d’un certain Marinus, habitant de Luna en Toscane : Eutychianus. Il succédait à saint Felix 1er.

Ce qu’on en lit dans le Liber Pontificalis est intéressant, mais semble contenir des erreurs de datation.

Cet écrit donne les noms des consuls sous lesquels eut lieu ce pontificat, d’où on en déduit les dates données ci-dessus, soit environ huit ans, alors que le Liber indique un an, un mois et un jour.

Eutychianus semble avoir eu un pontificat paisible, durant lequel il ordonna neuf évêques, quatorze prêtres et cinq diacres.

Il aurait décrété que seuls les raisins et les fèves pouvaient êtres bénis solennellement au cours de la messe comme fruits nouveaux. On sait qu’en effet la bénédiction des raisins au 6 août, et celle des fèves à l’Ascension, sont très anciennes.

Autre prescription : il fallait enterrer les Martyrs avec la dalmatique (l’ornement des diacres) ou la tunique pourpre. A quoi on objecte qu’une telle disposition n’a jamais été observée, peut-être à cause de la difficulté de se procurer l’habit au moment précis, surtout en cas de persécution.

En revanche, le Liber prétend qu’Eutychien aurait enterré (ou fait enterrer) trois-cent quarante-deux Martyrs, ce qui semble beaucoup, d’autant plus qu’on ne connaît pas de persécutions à cette date : il pourrait peut-être s’agir de translations.

La tradition affirme aussi qu’Eutychien ne mourut pas martyr, ni le 25 juillet, contrairement au Liber Pontificalis qui, décidément, cette fois-ci ne fait pas autorité. Il semble plus certain que ce saint Pape mourut le 8 décembre, jour où l’annonce l’actuel Martyrologe, mentionnant aussi le lieu de sa déposition, le cimetière de Calliste. C’est le dernier pape qu’on y déposa ; l’épitaphe en a été retrouvée au 19e siècle.

Le successeur d’Eutychien fut saint Caïus.

 

 

Patapios de Constantinople

5e-7e siècles

 

Patapios était né à Thèbes (Egypte).

Il vint à Constantinople et mena la vie monastique, peut-être au monastère des Egyptiens, dans le quartier des Blachernes, qui n’existait plus déjà au Moyen-Age.

Parmi ses miracles, on cite la guérison d’un aveugle, d’un hydropique, d’un possédé, d’une femme atteinte du cancer au sein.

Il annonça sa mort prochaine à ses confrères, qui en furent très attristés. Patapios les consola et mourut en paix.

On ne peut préciser l’époque de la vie de ce saint moine.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Patapios de Constantinople au 8 décembre.

 

 

Romaric de Remiremont

580-653

 

Romaric ou Romary (en latin Romaricus) était né vers 580 à Remoncourt de Romulf, général et soutien de Théodebert ou Thibert II.

Dans les impitoyables luttes de familles royales qui marquèrent cette époque, Romulf fut assassiné avec tous les partisans de Théodebert, et ses biens confisqués.

Romaric grandit à la cour de Metz.

Il aurait songé à se retirer parmi les moines de Lérins, projet resté sans suite. Il se serait marié et serait devenu père de plusieurs filles, mais les plus sûrs historiens anciens n’en parlent pas du tout.

Ayant en vain imploré de l’évêque de Lyon d’intervenir pour lui faire restituer son patrimoine, il fut au contraire touché par l’exemple et la parole de saint Amé (ou Amatus, v. 13 septembre) et le suivit à Luxeuil.

De là, Romaric alla fonder vers 620 sur le Mont Habend un double monastère, pour les hommes et pour les femmes. Ce monastère est à l’origine de Remiremont.

Un des miracles attribué à Romaric est qu’une des moniales, atteinte de lèpre, réussit à récupérer l’eau du bain de l’abbé pour s’y plonger elle-même : elle fut guérie.

Vers 628, Romaric succéda à saint Amé dans le gouvernement du monastère et y reçut son ami Arnould, ancien évêque de Metz, avec lequel il avait songé se retirer à Lérins dans sa jeunesse.

Il s’endormit dans le Seigneur le 8 décembre 653.

Léon IX ordonna de placer les corps de Romary et Amé en un lieu plus honorable, et cette cérémonie eut valeur de canonisation, en 1050.

Thibaut de Marly

1205-1247

 

Thibaut ou Thibaud (en latin : Theobaldus, certains écrivent indifféremment Thibauld ou Thibault) était l’aîné des quatre enfants (trois garçons et une fille) de Bouchard 1er de Marly et de Mathilde de Châteaufort, petite-fille de Louis VI. Ce couple appartenait à la lignée des Montmorency.

Né vers 1205, l’enfant reçut une éducation chrétienne, et surtout militaire ; il devint chevalier à la cour de Philippe Auguste.

Il montra une dévotion mariale précoce, nommant la Vierge Marie sa bonne Mère et chère Maîtresse et s’intéressa beaucoup aux monastères dont son père était le bienfaiteur : Port-Royal et celui des Cisterciens des Vaux-de-Cernay.

Un événement fort mystérieux intervint dans sa jeunesse, qui modifia tout le cours de sa vie. Se rendant à un tournoi où il devait lutter, il s’arrêta en chemin pour assister à la Messe. Au sortir, il rencontra ses compagnons qui le félicitèrent pour sa victoire… En réalité, c’est son ange qui était intervenu pendant qu’il priait. Thibaut comprit alors la vanité de la vie mondaine et se décida à faire le pas.

Il alla frapper en 1226 aux Vaux-de-Cernay. L’abbé fut surpris de voir ce noble chevalier désirer la vie si austère des Cisterciens. Les moines comprirent vite que leur novice était une âme d’élite.

En 1230, il fut nommé prieur et, en 1235, abbé.

Abbé comme frère, il voulut participer à tous les travaux du monastère : ménage, infirmerie, entretien de l’église, buanderie et ciroir.

Il participa aussi aux travaux d’agrandissement de l’abbaye, qui compta jusqu’à deux-cents moines.

Dans un chapitre général, on lui fit remarquer que son acoutrement ne correspondait pas à celui d’un abbé, mais il protesta en affirmant que c’était cependant conforme à la volonté de s.Bernard de Clairvaux (v. 20 août).

Il eut à diriger les moniales de Port-Royal ainsi que celles de Notre-Dame-du-Trésor (Vexin).

Appelé à la cour par Louis IX, il pria pour que Dieu mît fin à la stérilité de Louis et Blanche : ils eurent onze enfants.

On lui confia la visite d’un monastère à Nemours, la composition de l’office en l’honneur de la sainte Couronne d’épines.

Thibaut, si marial depuis l’enfance, mourut le 8 décembre 1247, date à laquelle déjà certains fêtaient l’Immaculée Conception de Marie, dont le dogme devait être proclamé en 1854.

Il fut canonisé en 1270.

La Révolution détruisit l’abbaye de Vaux-de-Cernay et dispersa les reliques, dont on n’a pu sauver qu’une petite partie.

 

 

Ioannes Minami Gorozaemon

1568-1603

 

Ioannes était un samouraï converti et baptisé.

Il était né vers 1568 à Yamato (île de Amami Oshima), dont le petit royaume était indépendant, jusqu’à son annexion en 1624 par le daimyo Satsuma.

Avec son épouse Magdalena, ils avaient adopté un enfant, baptisé sous le nom de Ludovicus, né en 1596 environ.

Il fut martyrisé le 8 décembre 1603, tandis que Magdalena et Ludovicus furent martyrisés le lendemain (voir la notice de Magdalena Minami).

Tous furent béatifiés parmi cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais en 2008.

 

 

Noël Chabanel

1613-1649

 

Noël ne vint pas au monde le jour de Noël, mais le 2 février 1613, en la fête de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem.

Ses parents habitaient Saugues (Haute-Loire). Le père était notaire ; lui et son épouse éduquèrent leurs quatre enfants dans la foi catholique.

Après ses études secondaires, Noël entra à dix-sept ans dans la Compagnie de Jésus (Jésuites), à Toulouse. Ce jeune novice s’appliqua à approfondir la règle, cherchant à devenir sans cesse plus humble, s’imposant maints sacrifices.

Puis il eut la charge d’enseigner les lettres dans différents collèges, pendant dix ans.

Ordonné prêtre en 1641, il enseigna encore une année à Rodez, puis demanda à faire partie de la mission en Nouvelle-France, comme on appelait le Canada. Après une première réponse négative, il reçut la permission de s’embarquer. Parti de La Rochelle le 8 mai 1643, il n’arrivait à destination que le 18 août suivant.

A Québec, il resta une année, avant de passer chez les Hurons, dans la Mission Sainte-Marie, en septembre 1644.

Il faut savoir que le contact avec ces populations était une véritable épreuve pour les missionnaires. Saint Jean de Brébeuf, qui avait la réputation de ne jamais se plaindre, disait de leurs cabanes qu’elles étaient une petite image de l’enfer, tant ces gens étaient habitués à des façons grossières. Un autre encore, saint Jérôme Lalemant, affirmait que parfois on aimerait mieux recevoir un coup de hache sur la tête que de mener, des années durant, la vie qu’il faut mener (là) tous les jours.

Et voilà que notre ancien professeur, aux habitudes délicates, se retrouve dans cet enfer, pour lequel il ressent une répugnance encore plus grande que les autres. Les Indiens ne se lavent jamais et sentent terriblement mauvais, leur cuisine - si tant est qu’on puisse prononcer ce mot - est au mieux nauséabonde, ils transmettent la vermine à tous leurs visiteurs, ils sont loin d’avoir quelques notions minimales de morale, et sont comme naturellement portés au vol. Les Hurons montreront longtemps aux Pères leur désinvolture à étaler sous leurs yeux leur immoralité, leurs moqueries, et enfin leurs menaces.

Ne pouvant disposer d’une hutte pour lui, Noël partageait la vie des Hurons, toujours entouré d’une douzaine d’entre eux, enfants ou adultes, toujours en train de parler, de questionner, de discuter, et obligé de prier ou d’écrire ses notes dans cette atmosphère bruyante.

Pauvre Père Chabanel ! Lui qui se délectait de grec et de latin, n’arrivait pas à assimiler les rudiments de la langue indienne : quatre ans après son arrivée il peinait à se faire comprendre dans la langue algonquine, tandis que d’autres conversaient parfois au bout de quelques semaines…

On comprend comment Noël pouvait être tenté de penser qu’après tout, il n’était pas fait pour ces missions ; qu’il ferait mieux de rentrer en France où il ferait autant de bien auprès des jeunes qui voulaient vraiment apprendre quelque chose. Le découragement menaçait le missionnaire, mais c’est lui qui gagna la partie contre les tentations de toutes sortes : le jour de la Fête-Dieu, 20 juin 1647, il fit le vœu de rester définitivement chez les Hurons jusqu’à sa mort. 

On sait que les Jésuites, outre les vœux de religions habituels de pauvreté, chasteté et obéissance, en font un quatrième de fidélité au Pape. Noël en fit donc un cinquième, dont voici le texte : 

«Seigneur Jésus qui, par une disposition admirable de votre Providence paternelle, avez voulu faire de moi l'aide des saints apôtres de cette vigne des Hurons, bien que j'en sois absolument indigne, moi, Noël Chabanel, poussé par le désir de travailler au service de votre Esprit-Saint dans l'œuvre de la conversion à la foi des sauvages de ce pays, en présence du très saint Sacrement de votre précieux Corps et de votre Sang, je fais vœu de stabilité perpétuelle dans cette mission des Hurons, entendant toutes choses suivant l'interprétation et la disposition de la Compagnie de Jésus et de ses supérieurs. Je vous supplie donc, recevez-moi pour serviteur perpétuel de cette mission et rendez-moi digne d'un aussi sublime ministère. Amen !»

Or les Iroquois menaçaient à cette époque les Hurons. Le père de Brébeuf tomba bientôt sous les coups de hache des envahisseurs, en 1648. Noël écrivait alors à son frère Pierre, jésuite lui aussi : Peu s’en fallut dans les apparences humaines, que Votre Révérence n’ait eu un frère martyr. Mais hélas ! Il faut devant Dieu une vertu d’une autre trempe que la mienne, pour mériter l’honneur du martyre (On aura noté au passage quel délicat respect les pères Jésuites se manifestent, même parents par le sang).

En 1649, Noël changea plusieurs fois de poste, soit pour aller assister les populations menacées, soit pour obéir aux Supérieurs, qui voulaient protéger leurs membres. Lors d’un de ces changements, c’est le père Gabriel Lalemant qui le remplaça - et qui tomba martyr un mois après. L’apprenant, le père Chabanel s’écria : J’ai manqué d’un mois le martyre ! Mais cette grâce allait lui être bientôt accordée.

Début décembre, il se confessa à un confrère et lui dit : Mon cher Père, que ce soit pour de bon cette fois que je me donne à Dieu et que je Lui appartienne.

Avait-il le pressentiment de sa mort prochaine ? Voici ce qu’il écrit encore à la même période : Je ne sais ce qu'il y a en moi, mais je me sens tout changé en un point. Je suis fort appréhensif de mon naturel ; toutefois, maintenant que je vais au plus grand danger, et qu'il me semble que la mort n'est pas éloignée, je ne sens plus de crainte. Cette disposition ne vient pas de moi.

Le 5 décembre, il quitte le poste Saint-Jean pour celui de Saint-Joseph. Il s’arrête en chemin à celui de Saint-Matthias et disait aux confrères : Je vais où l’obéissance m’appelle. La route est exténuante, il est accompagné de quelques chrétiens Hurons.

Le 7 décembre au soir, on prend un peu de repos. En pleine nuit, on apprend que la mission Saint-Jean vient d’être complètement saccagée par les Iroquois, qui sont en train de rentrer chez eux : c’est là que mourut le père Charles Garnier. Panique générale, les Hurons veulent s’enfuir, mais le pauvre père Chabanel, malgré ses jeunes trente-six ans, n’a pas la force de les suivre et leur conseille quelque chose comme «Mettez-vous en sécurité au plus vite ! Pour moi, peu importe que je meure ici ou ailleurs».

On ne le revit plus. Comble de tristesse, ce fut un Huron apostat qui se vanta de lui avoir porté le coup fatal, prétendant venger sa nation des malheurs qui l’avaient frappée depuis l’arrivée des «Robes Noires». Il jeta le corps du Martyr dans le fleuve.

 En vertu de ce «témoignage», le dies natalis de Noël Chabanel est inscrit au 8 décembre dans le Martyrologe. Né un jour de fête mariale, il retournait à Dieu en la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre 1649.

Noël, avec ses Compagnons Jésuites martyrs, a été canonisé en 1930. Ils sont fêtés tous ensemble le 19 octobre (mais le 26 septembre au Canada, dont ils sont les Patrons secondaires).

 

 

Kwon Sang-Yŏn Iacobus

1751-1791

 

Kwon Sang-yon Iacobus est un laïc coréen né en 1751 à Jinsan (Jeolla-do, Corée du Sud).

Il fut décapité à Cheonju (ou Jeonju, Jeolla-do) le 8 décembre 1791 et béatifié en 2014.

 

 

Yun Ji-chung Paulus

1759-1791

 

Yun Ji-chung Paulus est un laïc coréen né en 1759 à Jinsan (Jeolla-do, Corée du Sud).

Il fut décapité à Chonju le 8 décembre 1791 et béatifié en 2014.

 

 

Choe Brigida

1783-1839

 

Choe Brigida est une laïque coréenne née en 1783 au Chungcheong-do (Corée du Sud).

Elle fut pendue à Wonju (Jeolla-do) le 8 décembre 1839 et béatifiée en 2014.

 

 

Narcisa Martillo Morán

1832-1869

 

Pedro Martillo et Josefa Morán étaient d’humbles paysans très profondément croyants. Ils eurent neuf enfants, dont la sixième était Narcisa.

Celle-ci naquit en 1832, à San José de Nobol (Daule, Equateur). Depuis trois siècles déjà la paroisse était tenue par des Dominicains.

Pedro, le papa, était intelligent et habile : par son travail il put se faire une petite fortune. Dans sa piété, il recourait volontiers à Mariana de Jesús (future sainte) et à saint Hyacinthe, dominicain polonais (v. 26 mai et au 15 août). Josefa, la maman, mourut bientôt, en 1838. 

Narcisa apprit de sa grande sœur et d’une maîtresse particulière toutes sortes de choses : lire, écrire, chanter, jouer de la guitare, coudre, tisser, broder, cuisiner… Elle avait  d’immenses qualités, particulièrement dans la musique.

Dès ses sept ans, quand elle reçut la Confirmation, elle perçut un appel marqué à la sainteté (1839). Elle aimait se retirer dans la solitude d’un bois, non loin de la maison, pour méditer sur les choses divines. L’arbre où elle se recueillait est encore aujourd’hui le but d’un pèlerinage assidu. A la maison, elle transforma tout un coin en oratoire.

Elle se sentit poussée à être, elle aussi, victime, en union avec Jésus Sauveur, qu’elle voulait aider dans le rachat des âmes. Aussi s’imposait-elle de rudes pénitences, tout en participant activement aux tâches domestiques et paysannes.

Dans le pays, on l’estimait beaucoup. Avec ses beaux yeux bleus et ses cheveux roux, svelte et agile, c’était une jeune fille joyeuse et discrète, aimable et douce, obéissante et charitable, très pieuse. Excellente catéchiste, elle transmettait à tout son entourage le feu de son amour pour Dieu.

A la mort de son père (1852), elle trouva un hébergement chez des amis à Guayaquil, près de la cathédrale. Elle resta à Guayaquil pendant seize ans, mais changea plusieurs fois de domicile, pour préserver son intimité et s’adonner librement à la prière et à la pénitence. Elle vivait de son travail de couturière, tout en aidant les pauvres et les malades qu’elle rencontrait, dans une réelle soumission aux conseils de ses directeurs spirituels successifs.

Elle rencontra et reçut Mercedes Molina (v. 12 juin), dont elle partageait les idéaux.

Dans son désir de plus grande perfection, et conseillée par un père franciscain, elle s’embarqua pour Lima (Pérou) en 1868, où elle vécut comme tertiaire dans le couvent dominicain du Patrocinio, fondé en 1688 sur les terrains où saint Juan Macías faisait paître ses troupeaux (v. 16 septembre). 

Favorisée de dons extraordinaires, Narcisa recevait aussi des épreuves douloureuses.

A partir de septembre 1869, la fièvre la gagna, mais elle continua ses activités habituelles. Peu avant la fête de l’Immaculée Conception (8 décembre), elle voulut faire la neuvaine avec une particulière ferveur, habillée de blanc. Ce jour-là, le pape Pie IX ouvrait le concile de Vatican I. En fin de journée, elle prit congé des Sœurs, «pour aller faire un long voyage». Elles crurent à une petite plaisanterie, mais peu après, celle qui était chargée d’implorer la bénédiction sur les cellules, remarqua une lumière particulière sur celle de Narcisa, ainsi qu’un parfum très fort.

Elle appela la communauté et on se rendit compte qu’elle venait de mourir, à trente-sept ans, au soir de la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre 1869.

On apprit bientôt qu’elle avait fait les vœux privés de virginité perpétuelle, de pauvreté et obéissance, de clôture et d’érémitisme, de jeûne au pain et à l’eau, de communion quotidienne, de mortification et d’oraison, vœux qu’elle vécut fidèlement.

Elle avait vécu en union perpétuelle avec Jésus-Christ. Ses mortifications étaient très rudes et elle portait en son corps les marques de la crucifixion. Les médecins s’émerveillaient de la voir vivre avec si peu de nourriture.

Son corps demeura longtemps souple et dégageait un parfum agréable. Beaucoup de grâces furent obtenues par son intercession. Lima, Guayaquil et Nobol l’acclamèrent comme sainte. Son corps, intact, fut transféré à Guayaquil en 1955.

Béatifiée en 1992, Narcisa a été canonisée en 2008.

 

Antonio García Fernández
1867-1936

Né le 22 octobre 1867 à Piñar (Grenade), Antonio fut baptisé huit jours plus tard.

Au terme de ses études au séminaire de Grenade, il fut ordonné prêtre en 1891. Il passa le doctorat en théologie.

On le nomma professeur au séminaire de Baeza, et chanoine de la cathédrale de Jaén. C’est là qu’il connut Pedro Poveda Castroverde, maintenant canonisé (v. 28 juillet).

En 1923, le roi le nomma chanoine de la cathédrale d’Almería ; entre autres missions, il reçut celle de s’occuper de la bénédiction du monument au Sacré-Cœur.

Ses voisins le connaissaient bien et l’aimaient. Quand se déchaîna la persécution de 1936, on chercha à le sauver, à le cacher ; il y eut même quelqu’un qui, profitant de sa position, tenta d’empêcher son arrestation. Malgré tous ces généreux efforts, le Chanoine fut arrêté et placé en différentes prisons. Finalement, dans la nuit de l’Immaculée Conception, 8 décembre 1936, en la prison El Ingenio d’Almería, il fut assassiné.

Béatifié en 2017, Antonio García Fernández sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 8 décembre.

 

Rafael Román Donaire
1891-1936

Né le 28 août 1891 à Alhama de Almería et baptisé six jours plus tard, il imita son frère et entra au séminaire d’Almería.

Il fut ordonné prêtre en 1914.

Vicaire à la paroisse Saint-Jacques, il fut chargé aussi de celle de Saint-Antoine au moment de l’épidémie de grippe de 1918, et en devint curé en 1923. En 1926, il fut nommé Maître des cérémonies à la cathédrale et recouvra désormais beaucoup de missions à la curie épiscopale, au séminaire, et dans le diocèse. Quand les Jésuites furent expulsés, c’est lui qui fut chargé d’administrer le sanctuaire du Sacré-Cœur.

Il eut le grand souci de l’enfance et de la jeunesse. Il eut l’idée, pour attirer les jeunes, d’organiser des séances de cinéma dans la cathédrale même. Il fonda deux confraternités, l’une en l’honneur du Christ en son entrée triomphale à Jérusalem, l’autre en l’honneur de Notre-Dame de la Paix.

En 1936, on le dénonça et il fut arrêté comme prêtre. En prison, il fut torturé. Un autre prêtre qui fut son compagnon raconta que, tout en étant tous deux condamnés à transporter des pierres, il put se rapprocher de don Rafael et se confesser. A la fin, ce dernier lui confia : Quel dommage que je ne puisse pas me confesser moi aussi…

Avec le chanoine Antonio García Fernández, il fut martyrisé le 8 décembre 1936 à la prison El Ingenio d’Almería.

Béatifié en 2017, Rafael Román Donaire sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 8 décembre.

 

José María Zabal Blasco

1898-1936

 

Né le 19 mars 1898 à Valencia (Espagne), José María reçut le nom de saint Joseph, qu’on fêtait ce jour-là.

Son père mourut en 1910, de sorte que le petit garçon de douze ans, qui était l’aîné, dut aider vaillamment la maman, Mercedes, à tenir la maison et s’occuper des petits frères et sœurs.

Ainsi, après l’école primaire, il suivit des cours du soir pour compléter sa formation.

Ce travailleur acharné entra dans les Chemins de fer du Nord, et trouva sa place à la gare de Valencia, où il montra une très grande compétence jusqu’à être considéré comme l’employé numéro un par la Compagnie, qui le nomma instructeur pour un nouveau programme administratif.

Cela dit, José était surtout un chrétien. Il fit partie du syndicat catholique sous la protection de saint Vincenzo Ferrer (v. 5 avril), tandis que tant d’autres s’inscrivaient dans les syndicats «nationaux». Toutes les fois qu’il le put, il s’efforça de défendre les intérêts légitimes des ouvriers, et par dessus tout, les intérêts de l’Eglise.

Il épousa en 1929 Catalina Cerdá Palop, dont il eut trois enfants.

Lors de la révolution de 1936, il comprit que sa vie était en danger et se cacha.

Reconnu et arrêté dans les premiers jours de novembre, il fut mis en prison, où on ne lui épargna pas les railleries et les mauvais traitements.

Malgré ces conditions pénibles, il se montra à tout moment courageux, généreux, et bon camarade envers tous ses compagnons de prison, parmi lesquels se trouva un père dominicain qui en porta témoignage : ce Dominicain, Bunaventura Blasquez, célébrait la messe de nuit, permettant ainsi aux «assistants» de communier ; ainsi faisait José María, qui priait également le chapelet chaque jour.

On arriva ainsi au 8 décembre 1936 ; au matin, José María sembla avoir un pressentiment : il pria le chapelet très tôt le matin, se confessa, assista à la Messe et communia avec grande ferveur et intense recueillement.

A dix heures du matin, on l’appela, avec d’autres, et on les conduisit au tristement fameux lieu-dit Picadero de Paterna. Juste avant d’être fusillé, il adressa des paroles de pardon aux soldats, et leur fit cette prière : Dites à mon épouse et à mes enfants que je les garde dans mon cœur, et que du ciel je prierai pour eux.

José, alias Pepe, avait trente-huit ans. Une parente entendit dire dans Valencia : Voilà qu’ils ont fusillé le saint Pepe Zabal.

C’était en la fête de l’Immaculée Conception, 8 décembre 1936.

José María fut béatifié en 2001.

 

 

Alojzy Liguda

1898-1942

 

Alojzy (Louis) naquit le 23 janvier 1898 à Winów (Opole, Pologne), benjamin des sept enfants de Wojciech et Rozalia.

Wojciech, le papa, était un chrétien fervent, actif dans sa paroisse, organisateur de pèlerinages : on partait à pied au sanctuaire de Wambierzyce ou au Mont Sainte-Anne.

Alojzy entra au petit séminaire à quinze ans, à Neisse. Mais il dut interrompre les études secondaires en 1917, pour partir au front. Il les reprit et obtint son baccalauréat en 1920.

Il entra à Vienne au noviciat de la Société des Missionnaires du Verbe Divin, fit les premiers vœux en 1921, et fut nommé professeur de latin et de mathématiques au Petit séminaire de Mehlsack (Pieniezno). 

Il fit les vœux solennels en 1926 et, en 1927, fut ordonné prêtre.

Son désir était bien d’être missionnaire en Chine ou en Nouvelle Guinée, mais sa chine fut la Pologne.

En 1930 il obtint à Poznan le diplôme en philologie polonaise.

Nommé aumônier des Religieuses Ursulines, il fit des conférences qu’on lui demanda de publier. Il y approfondit le rôle de la femme dans le monde, d’après les textes bibliques.

Puis il fut professeur de polonais et d’histoire au Petit séminaire de Górna Grupa ; il célébrait la messe dominicale à la garnison militaire, et prêchait des retraites durant les vacances.

Le séminaire dont il était supérieur fut, en 1939, occupé par les Nazis et transformé en camp de détention pour des Religieux et des séminaristes : quatre-vingts autres prêtres y furent internés. Le père Liguda les accueillit, toujours en soutane au milieu des soldats allemands, passant d’une chambre à l’autre pour réconforter les uns et les autres.

De ces détenus, une vingtaine furent fusillés le 11 novembre 1939 dans la proche forêt. La situation s’avérait plus que dangereuse et le sort des Religieux fatal.

Effectivement, à partir de février 1940, tous les Religieux furent conduits à Neufahrwasser, de là à Stutthof ; mauvais traitements, saleté, coups, faim, travaux forcés : le père Liguda s’efforça de redonner courage à ses Compagnons. Il réussit à célébrer la messe du Jeudi Saint.

Début avril 1940, ce fut un nouveau transfert : Grenzdorf, puis Sachsenhausen.

Comme il connaissait l’allemand, il fut contraint d’enseigner l’allemand aux co-détenus. Au moment des «leçons», le père Liguda postait quelqu’un aux fenêtres pour observer si un garde SS s’approchait, puis il racontait des histoires, sur des sujets importants, ou parfois drôles, suivant les jours.

Il y eut des interventions pour obtenir la libération du père Liguda : de sa famille, mais aussi de la nonciature de Berlin, d’un pasteur qui avait été défendu par le père Liguda. Mais ce fut en vain.

En décembre 1940, Alojzy fut conduit au camp de Dachau, où il eut le numéro 22604. En janvier 1941, une épidémie de gale le frappa aussi. 

Un jour qu’un autre prisonnier avait allumé une cigarette, le père Liguda en assuma la responsabilité et fut pour cela durement frappé, et tellement torturé que le vrai coupable finit par avouer, mais on ne blanchit par pour autant le père Liguda.

En 1942, sa santé était défaillante et la tuberculose se déclara. On porta le père Liguda à l’infirmerie, où une meilleure nourriture et les colis de sa famille lui permirent de se reprendre, mais il se retrouva bientôt parmi les «invalides», ce qui signifiait sa condamnation à mort.

Le kapo l’avait pris en haine, en particulier parce que le père Alojzy avait réclamé un juste partage de la nourriture, et un meilleur traitement des malades. 

On a rapporté différents «détails» sur les ultimes tortures du père Liguda. Il aurait été (avec d’autres détenus) utilisé pour des soi-disant expériences : on voulut «étudier» le comportement de la peau humaine dans l’eau glacée ; ou bien, on lui aurait d’abord arraché des bandes de peau. Il est certain qu’ensuite le père Liguda fut ainsi jeté dans une proche citerne, et noyé, au soir du 8 décembre 1942. 

Le rapport médical déclara que lui et les autres étaient morts de pneumonie. Son corps fut brûlé.

 

Alojzy Liguda fut béatifié en 1999.

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7 décembre 2022 3 07 /12 /décembre /2022 00:00

07 DÉCEMBRE

 

III.

S Aignan, évêque à Chartres (V.?).

IV.

S Sabinus, évêque à Assise et martyr à Spolète.

S Athénodore, martyr en Syrie (exactement, il mourut en paix après que le bourreau ait lui-même succombé).

S Victor, évêque à Plaisance.

V.

S Urbanus, évêque à Teano.

S Servus, martyr à Thuburbo, plusieurs fois bastonné, soulevé en l'air et relâché sur des silex.

VI.

S Jean le Silentiaire (Hésychastis, 454-558), évêque arménien qui démissionna après dix ans, se retira dans la laure de Saint-Sabas, près de Jérusalem, et vécut soixante-seize ans au désert.

S Martin, abbé en Saintonge.

S Buite, abbé irlandais, étonnant thaumaturge.

VII.

Ste Fare (Burgondofare), sœur des ss. Chagnoald et Faron, fondatrice et abbesse du monastère qui s'appellera Faremoutiers et où elle vécut pendant quarante ans.

S Gerbold, évêque à Bayeux. 

XVII.

S Charles Garnier, prêtre jésuite français martyr au Canada, fêté le 19 octobre.

XIX.

Ste Benedetta (Maria Giuseppa) Rossello, tertiaire franciscaine italienne, fondatrice de l'institut des Filles de Notre-Dame de la Miséricorde, pour la formation des jeunes filles. 

XX.

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

béatifiés en 2013 : 

Frères Maristes : près de Castellón, Enrique Andrés Monfort (Benedicto Andrés, *1899) ;

Servantes de Marie : près de Madrid, Justa López González (Aurora), Clementina Arambarri Fuente (Aurelia), Engracia Andiarena Sagasera (Daría) (*1850, 1866, 1879). A 86 ans, la sœur Aurora est la plus âgée des Martyrs espagnols.

Jean le Silentiaire

454-558

 

Jean était le fils d’Encrace et d’Euphémie, qui descendaient tous deux de généraux ou de gouverneurs de province, mais surtout d’excellents chrétiens. On connaît aussi le nom d’un de ses frères, Pergame ; il avait aussi une sœur.

Il naquit à Nicopolis (Arménie) le 8 janvier 454. A la mort de ses parents, il avait dix-huit ans, - et un immense héritage, qu’il consacra à l’édification d’une église en l’honneur de la Mère de Dieu, et d’un monastère où il s’enferma avec dix compagnons qui voulaient se mettre sous sa conduite.

Avant de leur imposer une règle et des conseils, Jean mortifia d’abord son corps et son esprit, s’appliquant à la tempérance et à l’humilité, pour conserver la pureté du corps et de l’âme. Il sut aussi refréner sa langue, suivant le conseil de saint Jacques dans son Epître : Celui qui croit être pieux et ne retient pas sa langue, n’a qu’une piété vaine et imaginaire (Jc 1:26). C’est là ce qui lui valut le surnom de Silentiaire.

Après vingt années, il fut sorti de son silence pour succéder à l’évêque de Colonie (Taxara, Arménie), ce qui ne l’empêcha pas de continuer sa vie ascétique : par pudeur et mortification, il refusa toujours de se servir des bains ordinaires de cette époque.

Cette ascèse toucha son frère Pergame et son cousin Théodore, qui suivirent ses conseils pour leur propre sanctification.

Mais son beau-frère, au contraire, mit la zizanie dans le diocèse, à tel point que Jean dut aller se plaindre à l’empereur de Constantinople, et même finit par renoncer à sa charge épiscopale. Secrètement, il gagna Jérusalem, où il demanda incognito à être admis dans la laure de saint Sabas (voir au 5 décembre).

Jean y vécut tellement humblement, discrètement, que Sabas pensa bien de le faire ordonner prêtre et le conduisit pour cela auprès du patriarche de Jérusalem. Là, Jean parla secrètement au patriarche pour lui révéler toute son histoire passée. Sur ce, le Patriarche confia alors à Sabas que, au vu des paroles de Jean, il ne pouvait l’ordonner prêtre, ce qui fit croire à Sabas que Jean était coupable de quelque faute grave, et qu’il s’était trompé dans son jugement sur Jean.

Très éprouvé, Sabas pria Dieu de l’éclairer, et Dieu lui fit savoir que Jean était déjà évêque. Sabas en conçut une grande joie, et un respect accru envers son «disciple», auquel il promit de n’en rien dire à personne.

Jean resta encore quatre ans dans son silence, mais préféra quitter la laure en 503, lors de la «révolte» des moines, et s’enfuit dans le désert, pendant neuf ans, se nourrissant de fruits et de racines sauvages. On ne put l’en ramener : mystérieusement des inconnus (des anges ?) lui apportèrent des vivres ; un lion rôdait et éloignait de sa caverne les voleurs.

Quand Sabas fut rappelé dans la laure, en 510, il s’empressa d’y faire revenir aussi son cher Jean, qui lui obéit et y resta encore quarante ans, toujours dans le silence et la solitude. Il acceptait tout de même de donner des conseils à qui les lui demandait. Entre autres, un de ses tout jeunes compagnons, Cyrille, put ainsi en recevoir suffisamment de confidences, qu’il écrivit ensuite la vie de Jean, d’où nous connaissons tant de détails.

Cyrille écrit qu’il avait seize ans, quand Jean en avait quatre-vingt-dix. 

Outre son surnom de Silentiaire, Jean est aussi appelé Hésychaste, ou Sabbaïte. Il savait lire dans les cœurs, fit quelques prédictions, des guérisons aussi. 

Il mourut à cent-quatre ans, en 558, après avoir passé soixante-seize ans dans le désert.

Le jour de sa mort était placé au 13 mai ou aussi au 30 mars, mais l’actuel Martyrologe l’a inscrit au 7 décembre, surlendemain de la fête de saint Sabas.

 

 

Charles Garnier

1606-1649

 

Les parents de Charles étaient Jean Garnier et Anne de Garault. Charles naquit à Paris en 1606.

Il étudia les lettres classiques, puis la philosophie, et s’en vint à Clermont pour étudier la théologie au collège des Jésuites.

Entré dans cet ordre (1624), il demanda à faire partie de la mission pour le Canada, où il partit en 1636. Il fut envoyé dans la région des Hurons, où il restera pendant les quatorze années de son apostolat héroïque, sans jamais revenir à Québec.

En six mois, il surmonta les difficultés de la langue et commença une longue période de charité vivante : son zèle pour la conversion des païens ignorait les obstacles et les retards. Rien ne l’effrayait, ni les distances à parcourir, ni la rude météorologie, ni le danger de la mort. Il affrontait toutes ces difficultés avec énergie, pour aller baptiser. Les ordures, la vermine, les odeurs fétides, les maladies répugnantes, rien ne l’empêchait d’aller au-devant des âmes à racheter. Lui qui était de constitution plutôt fragile, il résista, on peut dire de façon miraculeuse, à cette tension continuelle.

Son angélique patience au milieu d’épreuves interminables, lui valut le surnom de «ange de la mission», où son confrère Jean de Brébeuf, était le «lion».

Plusieurs fois, en 1637 et en 1639, il «s’attaqua» à la conversion de la nation Tobacco, en compagnie d’Isaac Jogues et de Claude Pijart. Sa constance finit par venir à bout de leur obstination. Ce sont eux qui demandèrent la venue des «robes noires» (1646) et Charles vint habiter chez eux, jusqu’à la mort.

Après le martyre des pères Daniel, Brébeuf (1648) et Lalemant (1649), il attendit calmement son tour, non certes de la part des Tobacco, mais parce que la tribu guerrière des Iroquois, après s’être attaquée sans pitié aux Hurons, menaçait maintenant les Tobacco.

Charles resta aux côtés de ses néophytes durant tout ce massacre. Mortellement blessé, il s’avança près d’un Indien mourant pour lui donner l’absolution, et reçut alors un coup de hache qui l’acheva.

C’était le 7 décembre, veille de la fête de l’Immaculée Conception, dont il avait fait le vœu de défendre le dogme.

On a de Charles des lettres à son frère carme, où transparaît sa sainteté.

Il a été canonisé en 1930.

Inscrit au Martyrologe le 7 décembre, il est fêté avec ses Compagnons jésuites martyrs le 19 octobre.

 

 

Benedetta Rossello

1811-1880

 

Benedetta naquit à Albissola Marina (Savona, Italie) le 27 mai 1811, d’un père vannier et d’une mère qui eut aussi une autre fille et un fils. Les parents sont de bons chrétiens et lui enseignent la dévotion à la Sainte Vierge et à la Croix.

La famille n’est pas riche, et Benedetta n’eut jamais d’autre poupée que les petits enfants du quartier, auxquels elle apportait de bons exemples pour les élever à Dieu. A la maison elle aide vaillamment sa mère pour tenir le ménage propre.

Son «jouet» personnel fut simplement… un crâne, obtenu du fossoyeur, pour l’aider dans sa méditation.

Tertiaire franciscaine, elle rêve de devenir religieuse, mais n’a pas de «dot». A dix-neuf ans, entrée au service d’une riche famille de Savona qui n’a pas d’héritier, elle se voit proposer d’en devenir l’héritière si elle renonce à sa vocation. Rien à faire : elle appartiendra à Dieu.

Un essai chez les Religieuses de Notre-Dame des Neiges est un échec. C’est alors qu’elle apprend que l’évêque cherche de pieuses personnes pour s’occuper des plus pauvres. Benedetta se propose. Elle a vingt-six ans.

Après avoir perdu successivement sa mère, son frère, sa sœur et son père, totalement libérée des liens de la terre, elle fait donc partie des quelques jeunes filles qui, en 1837, commencent de donner vie à ce nouvel Institut, placé sous la protection de Notre-Dame de la Miséricorde, qu’on vénère dans un grand sanctuaire de Savona. La mission de l’Institut est l’éducation des jeunes et l’assistance des malades.

Benedetta est la maîtresse des novices, la vicaire de la supérieure, et l’économe. A la prise d’habit, elle reçoit le nom de Maria Giuseppa (Marie-Josèphe).

En 1839 : vœux perpétuels. En 1840 : déjà sept sœurs et quatre novices. Maria Giuseppa devient alors supérieure, à l’unanimité de toutes. Elle le restera pendant quelque quarante années, jusqu’à sa mort.

Le roi Carlo Alberto reconnaît l’Institut dès 1841. Cela aida le nouvel évêque, d’abord prévenu contre Maria Giuseppa, à en reconnaître les réelles vertus et à appuyer le nouvel Institut.

Lors d’une épidémie qui dévastait la Ligurie, les sœurs se montrèrent dévouées au soin des malades. Et Maria Giuseppa aida beaucoup à l’organisation d’un petit séminaire diocésain et au rachat des jeunes esclaves noirs d’Afrique.

L’Institut se développe très, très rapidement. En Ligurie d’abord, puis en Argentine où partent quinze religieuses en 1876.

L’Institut se double dès 1859 d’une autre fondation pour la réhabilitation et l’intégration des filles des classes pauvres. Ce sera la Maison de la Providence. En 1869, ce sera le tour de la Maison pour les petits enfants pauvres. Enfin, s’ouvrira aussi une Maison pour les filles repenties, tombées précédemment dans la prostitution et le vol.

Maria Giuseppa meurt le 7 décembre 1880.

Elle a été béatifiée en 1938, et canonisée en 1949. A cette époque, l’Institut de Notre-Dame de la Miséricorde comptait quelque trois mille sœurs.

 

 

Enrique Andrés Montfort

1899-1936

 

Enrique était né le 25 avril 1899, à Villafranca del Cid (Castellón, Espagne), de Benedicto et Rosa, qui le firent baptiser le jour-même ; il fut confirmé en 1900.

La région de Castellón était traditionnellement attachée au christianisme, au point qu’on l’appelait le fief du Pape de Rome. 

Enrique entra en 1911 dans la congrégation des Frères Maristes à Vic et commença le noviciat à Las Avellanas en 1913 ; en 1914 il reçut l’habit et le nom de Benedicto Andrés, reprenant le prénom de son père ; un an après il faisait les premiers vœux.

Benedicto fut envoyé à Valencia (1916), Torrelaguna (1918), Valdemoro (1920), puis fit son service militaire au Maroc (1921) : il s’y distingua par sa soumission aux supérieurs, et conquit ses grades de sous-officier, sans oublier ses habitudes religieuses, priant ouvertement mais sans ostentation, et reprenant gentiment ses camarades quand il en entendait des propos inconvenants.

De retour en Espagne, il fut à Valencia (1924), Murcia (1925), Saragosse (1926), Pamplona (1929), Barcelone (1930).

Durant l’été 1936, il reçut la permission de se réfugier chez les siens. Le Comité révolutionnaire ne le remarqua pas, mais convoqua bientôt les réservistes. Benedicto préféra se présenter, et y subit un premier interrogatoire serré ; en rentrant, il commenta chez lui : Ma sentence de mort est signée. Sa conviction s’exprima dans un billet à l’adresse d’un de ses cousins qui vivait aussi à Villafranca : Dites à Emiliano qu’il n’y aille pas. S’ils me tuent, qu’au moins lui se sauve.

Il fut arrêté au soir du 7 décembre 1936, par des amis d’enfance, désormais adhérents au Comité révolutionnaire ; Benedicto eut deux réflexions : Voici mon heure ; puis : Au Ciel.

Un des miliciens, présent au moment du martyre de Benedicto, raconta plus tard son admiration pour ce Religieux ; ce fut peut-être même lui qui tira les coups de feu.

Ils le conduisirent à Santa Pau (Albocácer, Castellón). Ils ne tuèrent pas le Frère d’un seul coup, peut-être dans l’idée de le faire apostasier, mais le Frère resta fidèle à l’Eglise et à ses vœux.

Au premier coup de feu, le Frère cria : Vive le Christ Roi ! Au second : Vive Marie Immaculée ! Au troisième : Sainte Famille, recevez-moi dans vos bras !

C’était donc le 7 décembre 1936, veille de la fête de l’Immaculée Conception.

Benedicto Andrés fut béatifié en 2013.

Sabinus de Spolète

† 303

 

Le cinquième évêque de Spolète (Ombrie, Italie C), s.Saturninus, mourut en 270 et le siège resta vacant pendant une vingtaine d’années.

Or, vers 290, vivait dans un ermitage l’ancien évêque de Faenza, Sabinus (ou Savinus) qui, après dix années d’épiscopat, s’était retiré dans la forêt : c’est lui qu’on appela à siéger à Spolète.

Son premier souci fut de soutenir la foi des Chrétiens durant la persécution de Dioclétien.

Lui-même, arrêté et jeté en prison, eut les mains amputées.

Voyant passer un aveugle près de lui, il lui rendit la vue, de sorte que le bourreau demanda à Sabinus de le guérir de sa maladie des yeux : Sabinus le guérit, mais guérit aussi son âme en l’amenant au Christ.

Dénoncé aux autorités romaines, Sabinus fut battu à mort, vers 303.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Sabinus de Spolète au 7 décembre.

 

 

Urbanus de Teano

4e siècle

 

Urbanus fut le troisième évêque de Teano (Campanie, Italie), à partir d’environ 356.

Il faut dire cependant qu’en 346 déjà, la population avait demandé son élection pour succéder à s.Paris, premier évêque de Teano (v. 5 août). Mais il réussit alors à faire élire plutôt s.Amasius (v. 23 janvier).

Il est dit de lui qu’il accomplit beaucoup de miracles.

Il mourut fort âgé, un 7 décembre comme il l’avait prédit.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Urbanus de Teano au 7 décembre.

 

 

Aurelius Ambrosius de Milan

340-397

 

Aurelius Ambrosius naquit à Trèves (Germanie) vers 340, d’un certain Ambrosius, préfet du prétoire des Gaules.

D’après son secrétaire et biographe, le bébé Ambrosius se trouvait dans son berceau lorsqu’un essaim d’abeilles couvrit sa figure, semblant entrer dans sa bouche et en sortir, avant de disparaître dans les airs. Le père en fut très frappé.

Ambrosius avait une sœur, Marcellina, et un frère Satyrius (v. 17 juillet et 17 septembre).

A son tour, le jeune Ambrosius devint fonctionnaire impérial. Un de ses cousins fut Quintus Aurelius Symmacus, préfet de Rome.

Ambrosius n’était pas encore baptisé, tandis que sa mère et sa sœur l’étaient. Il étudia à Rome, devint avocat puis reçut de l’empereur le gouvernement des provinces cisalpines, dont le siège était à Milan.

Il n’était que catéchumène, lorsque l’évêque de Milan, arien, fut déposé. On ne se mettait pas d’accord sur un nom pour le remplacer et le peuple commençait à s’agiter. Ambrosius intervint pour calmer les esprits et c’est alors qu’un enfant cria : Ambroise évêque !

Tous furent d’accord sur ce «choix» providentiel, mais Ambrosius n’était pas même baptisé, et ne l’entendait pas de cette oreille ; il protesta, chercha à fuir, fut retrouvé. On annonça ce choix à l’empereur, qui s’en réjouit.

Ambrosius se prépara alors consciencieusement à recevoir le baptême, puis les degrés du sacerdoce, tout en approfondissant l’Ecriture, qu’il ne connaissait pas encore beaucoup.

Il remplit donc sa charge d’évêque à Milan de 374 à 397, avec force, énergie, et efficacité. Il pourchassa vigoureusement les restes de l’arianisme ; il osa excommunier l’empereur Théodosius, quand celui-ci, pour réprimer une émeute à Thessalonique, fit massacrer plusieurs milliers de personnes ; c’est l’empereur qui dut céder et venir implorer son pardon devant Ambrosius, qui le réintégra.

En 386, il mit à jour les ossements des martyrs milanais Gervasius et Protasius (v. 19 juin) et en 395, ceux des martyrs Nazarius et Celsus (v. 28 juillet).

C’est aussi Ambrosius qui fut l’artisan de la conversion d’Augustin d’Hippone et le baptisa le 24 avril 387 (v. 28 août).

Ambrosius s’occupa de la liturgie, composa des hymnes encore en usage, organisa le chant dans l’Eglise, et se trouva ainsi à l’origine de la liturgie ambrosienne, que conserve l’Eglise à Milan. Il écrivit des ouvrages de théologie, d’exégèse, de catéchèse, où l’on retrouve son style d’orateur et sa grande connaissance de la littérature grecque.

Ambrosius mourut dans la nuit de la vigile pascale, le 4 avril 397 à Milan, mentionné à ce jour par le Martyrologe ; cette date se trouvant en période de Carême ou de Pâques, l’Eglise le vénère traditionnellement le 7 décembre, jour où il reçut l’ordination épiscopale.

Saint Ambrosius est l’un des quatre Pères de l’Eglise d’Occident, avec s.Augustin, s.Jérôme et s.Grégoire le Grand (v. 28 août, 30 septembre et 12 mars), avec lesquels il partage aussi le titre de Docteur de l’Eglise.

 

 

Jean le Silentiaire

454-558

 

Jean était le fils d’Encrace et d’Euphémie, qui descendaient tous deux de généraux ou de gouverneurs de province, mais surtout d’excellents chrétiens. On connaît aussi le nom d’un de ses frères, Pergame ; il avait aussi une sœur.

Il naquit à Nicopolis (Arménie) le 8 janvier 454. A la mort de ses parents, il avait dix-huit ans, - et un immense héritage, qu’il consacra à l’édification d’une église en l’honneur de la Mère de Dieu, et d’un monastère où il s’enferma avec dix compagnons qui voulaient se mettre sous sa conduite.

Avant de leur imposer une règle et des conseils, Jean mortifia d’abord son corps et son esprit, s’appliquant à la tempérance et à l’humilité, pour conserver la pureté du corps et de l’âme. Il sut aussi refréner sa langue, suivant le conseil de saint Jacques dans son Epître : Celui qui croit être pieux et ne retient pas sa langue, n’a qu’une piété vaine et imaginaire (Jc 1:26). C’est là ce qui lui valut le surnom de Silentiaire.

Après vingt années, il fut sorti de son silence pour succéder à l’évêque de Colonie (Taxara, Arménie), ce qui ne l’empêcha pas de continuer sa vie ascétique : par pudeur et mortification, il refusa toujours de se servir des bains ordinaires de cette époque.

Cette ascèse toucha son frère Pergame et son cousin Théodore, qui suivirent ses conseils pour leur propre sanctification.

Mais son beau-frère, au contraire, mit la zizanie dans le diocèse, à tel point que Jean dut aller se plaindre à l’empereur de Constantinople, et même finit par renoncer à sa charge épiscopale. Secrètement, il gagna Jérusalem, où il demanda incognito à être admis dans la laure de saint Sabas (v. 5 décembre).

Jean y vécut tellement humblement, discrètement, que Sabas pensa bien de le faire ordonner prêtre et le conduisit pour cela auprès du patriarche de Jérusalem. Là, Jean parla secrètement au patriarche pour lui révéler toute son histoire passée. Sur ce, le Patriarche confia alors à Sabas que, au vu des paroles de Jean, il ne pouvait l’ordonner prêtre, ce qui fit croire à Sabas que Jean était coupable de quelque faute grave, et qu’il s’était trompé dans son jugement sur Jean.

Très éprouvé, Sabas pria Dieu de l’éclairer, et Dieu lui fit savoir que Jean était déjà évêque. Sabas en conçut une grande joie, et un respect accru envers son «disciple», auquel il promit de n’en rien dire à personne.

Jean resta encore quatre ans dans son silence, mais préféra quitter la laure en 503, lors de la «révolte» des moines, et s’enfuit dans le désert, pendant neuf ans, se nourrissant de fruits et de racines sauvages. On ne put l’en ramener : mystérieusement des inconnus (des anges ?) lui apportèrent des vivres ; un lion rôdait et éloignait de sa caverne les voleurs.

Quand Sabas fut rappelé dans la laure, en 510, il s’empressa d’y faire revenir aussi son cher Jean, qui lui obéit et y resta encore quarante ans, toujours dans le silence et la solitude. Il acceptait tout de même de donner des conseils à qui les lui demandait. Entre autres, un de ses tout jeunes compagnons, Cyrille, put ainsi en recevoir suffisamment de confidences, qu’il écrivit ensuite la vie de Jean, d’où nous connaissons tant de détails.

Cyrille écrit qu’il avait seize ans, quand Jean en avait quatre-vingt-dix.

Outre son surnom de Silentiaire, Jean est aussi appelé Hésychaste, ou Sabbaïte. Il savait lire dans les cœurs, fit quelques prédictions, des guérisons aussi.

Il mourut à cent-quatre ans, en 558, après avoir passé soixante-seize ans dans le désert.

Le jour de sa mort était placé au 13 mai ou aussi au 30 mars, mais l’actuel Martyrologe l’a inscrit au 7 décembre, surlendemain de la fête de saint Sabas.

 

 

Fare de Faremoutiers

600-657

 

Fare naquit vers 600 en la villa de Pipimisicum (act.Poincy, Meaux, Seine-et-Marne), propriété de ses parents, le comte Chagneric (ou Hagneric, Agneric) et Leodegonde, qui eurent aussi trois fils, Chagnoald (ou Cagnoald, quelquefois identifié avec s.Walbert, v. 2 mai), Chagnulfus et Faron (v. 28 octobre) ; peut-être aussi une fille, Agnetrude.

Lorsque s.Colomban (v. 23 novembre) s’arrêta dans cette maison, il eut un divin pressentiment et donna une bénédiction spéciale à Fare, qui était encore toute petite.

Quand Fare fut en âge, son père voulut la donner en mariage, ce qu’elle refusait absolument, au point qu’elle en devint malade (certains disent même aveugle). Ce fut le successeur de Colomban à Luxeuil, Eustase (v. 2 avril), qui la guérit, persuadant son père de la laisser libre de son choix.

Mais ce père s’obstina, au point que Fare s’enfuit de la maison. Le père envoya des domestiques à ses trousses, qui la retrouvèrent abritée dans une église Saint-Pierre. Menacée, Fare leur déclara qu’ils pouvaient la tuer sur place.

On ne dit pas combien de temps durèrent ces pourparlers, ni quelle fut l’attitude des domestiques. Mais Eustase repassa par là, et fit de solennels reproches au père de Fare, qui s’était montré si entêté. Eustase fut si convainquant, que Chagneric fit vraiment amende honorable et lui concéda tout un domaine où Fare pourrait construire un monastère, le domaine d’Evoriacum.

Fare reçut enfin le voile des vierges, de l’évêque de Meaux, Gondoald, qui consacra l’église, dédiée à Notre-Dame et à l’apôtre s.Pierre (620). Fare, qui s’installa avec déjà quelques compagnes dans ce nouveau monastère, fut choisie pour être l’abbesse. La Règle fut celle de s.Colomban.

La grande innovation de ce monastère, est qu’il était double, avec des bâtiments pour les moniales et d’autres pour les moines, tous réunis sous l’unique autorité de Fare. Un des premiers moines fut d’ailleurs le propre frère de Fare, Faron.

Fare vécut presque quarante années dans son monastère. Peu avant de mourir, elle désigna Sæthryth (Sédride), une princesse anglaise, pour lui succéder.

Elle s’éteignit le 7 décembre 657. Faron, devenu évêque de Meaux, présida les solennelles obsèques de sa sœur.

Le monastère d’Evoriacum s’appela bientôt monastère de Fare : Faremoutiers.

En 1622, lors d’un transfer des reliques de Fare, se produisirent des miracles solennels, qui donnèrent lieu à un culte renouvelé envers la sainte Abbesse. On vénère sainte Fare jusqu’en Italie et en Sicile. On l’invoque pour les maladies des yeux.

La Révolution française s’est chargée de disperser la communauté et les bâtiments servirent de carrière de pierres. En 1931, quelques moniales bénédictines vinrent réoccuper un bâtiment sur l’endroit même des ruines de l’ancienne abbaye.

Le nom de Fare est ici et là énoncé Burgondofare, Fare des Burgondes.

Sainte Fare de Faremoutiers est commémorée le 7 décembre dans le Martyrologe Romain.

Charles Garnier

1606-1649

 

Charles vit le jour à Paris en 1606, très probablement au mois de mai (car son acte de baptême date du 25 mai 1606), le moi traditionnellement consacré à la Sainte Vierge.

Sa mère était Anne de Garault ; son père, Jean, était conseiller du roi Henri III. Monsieur Garnier devait avoir des vues particulières pour son fils, car il n’accepta pas volontiers la vocation de celui-ci ni son désir de partir évangéliser les Peaux-Rouges en Nouvelle-France.

Signalons aussi que Charles avait un grand frère, qui devint Carme. Leur correspondance met en relief toute la sainteté de Charles.

Après les études au Collège de Clermont, et enfin avec la permission de son père, Charles commença son noviciat chez les Jésuites en 1624 et fut ordonné prêtre en 1635.

Il arriva à Québec en juin 1636.

Il fut envoyé parmi les Hurons, qui étaient plus favorables aux Français. Ils collèrent le nom de Ouracha («qui-donne-la-pluie») au père Garnier, car il arrivait précisément à la fin d’une période de sécheresse.

En six mois, il surmonta les difficultés de la langue et commença une longue période de charité vivante : son zèle pour la conversion des païens ignorait les obstacles et les retards. Rien ne l’effrayait, ni les distances à parcourir, ni la rude météorologie, ni le danger de la mort. Il affrontait toutes ces difficultés avec énergie, pour aller baptiser. Les ordures, la vermine, les odeurs fétides, les maladies répugnantes, rien ne l’empêchait d’aller au-devant des âmes à racheter. Lui qui était de constitution plutôt fragile, il résista, on peut dire de façon miraculeuse, à cette tension continuelle.

Son angélique patience au milieu d’épreuves interminables, lui valut le surnom de ange de la mission, où son confrère Jean de Brébeuf, était le lion.

On les vit ensemble dans la première communauté Saint-Joseph à Ihonatiria ; puis, en 1637, à Ossossané. En octobre de cette année-là, une alerte faillit co