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5 décembre 2022 1 05 /12 /décembre /2022 00:00

05 DÉCEMBRE

 

III.

S Dalmatius, en Piémont. On ignore tout de lui.

IV.

Ste Crispina, martyre à Tébessa.

VI.

S Sabas (439-532), abbé près de Jérusalem, fondateur de la si fameuse laure, supérieur de tous les ermites de Palestine, ami de s. Théodose.

S Cawrdaf, prince gallois, moine à Llan-Ildut.

X.

S Lucido, moine en Lucanie.

XI.

B Jean Gredenigo, camaldule à Cuxa, mais décédé au Mont Cassin, victime d'une ruade de cheval.

XII.

S Gérald, évêque à Braga ; bibliothécaire et professeur de musique à Moissac, il devint maître de chœur à Braga ; évêque, il fut aussi saint qu'énergique.

XV.

B Bartolomeo Fanti, carme à Mantoue, où son corps est demeuré intact, propagateur de la dévotion au Saint-Sacrement.

XVII.

S John Almond, prêtre anglais, martyr à Tyburn.

B Niels Steensen (Nicola Stenone), converti du luthéranisme, évêque de Titiopoli pour évangéliser le nord de l'Europe, pasteur et savant, surnommé le Père de l'anatomie ; béatifié en 1988.

XIX.

Bx Gim Gang-i Simon et Yi Bong-geum Anastasia, laïcs coréens martyrs, le premier mort en prison, l’autre, âgée de douze ans, pendue, béatifiés en 2014. 

XX.

B Jean-Baptiste Fouque (1851-1926), prêtre de Marseille, grand bienfaiteur, béatifié en 2018.

B Filippo Rinaldi (1856-1931), élève italien de s. Giovanni Bosco dont il fut l'image vivante, salésien surtout en Espagne, béatifié en 1990.

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

    - béatifiés en 2013 : 

Ouvriers du Sacré-Cœur : près de Castellón, Joaquín Jovaní Marín (*1874) ; près de Barcelone, Vicente Jovaní Ávila (*1902) ;

Servantes de Marie : Anunciación Peña Rodríguez (Agustina, *1900), près de Madrid.

B Narcyz Putz (1877-1942), prêtre polonais martyr à Dachau, béatifié en 1999.

Sabas abbé

439-532

 

Sabas est une admirable figure de sainteté et de mortification volontairement acceptée.

Il naquit en 439 à Mutalasca près de Césarée de Cappadoce. Quand son père, Jean, un officier de l’armée impériale, dut partir pour Alexandrie avec son épouse Sophie, Sabas avait cinq ans : il fut confié par ses parents à son oncle maternel, Hermias, dont la femme, de mœurs légères, scandalisa Sabas au point qu’il s’enfuit chez un autre oncle, Grégoire, à trois milles de là.

Il se présenta bientôt au monastère de Flabiana, à vingt stades de Mutalasca, où on l’admit aussitôt malgré son jeune âge. Mais Sabas savait déjà se mortifier. Un jour qu’il avait cueilli une belle pomme bien mûre, il lui vint à l’esprit l’épisode d’Adam et Eve, il écrasa le fruit et résolut de n’en jamais manger.

Bientôt, ses deux oncles, Hermias et Grégoire, vinrent lui proposer de sortir du monastère  pour se marier. Ce n’était pas particulièrement l’intention du jeune garçon, qui partit pour Jérusalem à l’accomplissement de ses dix-huit ans (457), où il fut reçu dans un monastère proche de la Ville Sainte.

A cette époque, on se disputait entre catholiques et monophysites ; l’atmosphère houleuse ne plaisait pas à Sabas, qui rejoignit une communauté proche de la Mer Morte. Il était fort, adroit, obéissant, savait fendre le bois, porter l’eau, conduire les mulets, sans jamais se plaindre : en somme, le frère idéal.

Lors du déplacement d’un confrère à Alexandrie, Sabas l’accompagna et retrouva ainsi ses parents. Son père lui offrit de s’enrôler dans l’armée : on imagine la réponse du jeune moine. Sabas repartit, en ne gardant que trois des vingt pièces d’or que lui donna son père, et les remit fidèlement à son abbé, en arrivant au monastère.

Bientôt, Sabas arriva à la trentaine et demanda à mener la vie érémitique au désert : on le lui permit, à condition qu’il vînt passer les samedis et dimanches avec la communauté. Le lundi, il partait avec une charge de branches de palmier et rapportait le samedi cinquante corbeilles tressées.

De 473 à 478, Sabas occupa la tour d’un certain Anthos, moine stylite qui venait de mourir. Puis il s’installa dans une grotte non loin de la Mer Morte : il accrocha une corde pour y monter et en descendre. Des Bédouins de passage voulurent y monter aussi, et furent tellement frappés de la frugalité de l’ermite, qu’ils lui apportèrent régulièrement du pain, du fromage et des dattes.

Bien sûr, les Bédouins ne purent s’empêcher de parler autour d’eux ; on vint voir Sabas, le consulter ; des moines voulurent se mettre sous sa conduite ; les grottes alentour se peuplèrent et abritèrent bientôt jusqu’à cent cinquante moines. C’est le début de la laure, à l’origine de nos monastères.

Or Sabas ne voulait pas de prêtres dans sa communauté : il fit construire non loin un oratoire pour permettre aux prêtres de passage de célébrer les Saints Mystères. En revanche, lors d’un mystérieux prodige, la montagne proche s’ouvrit et fit apparaître une grotte assez grande pour y célébrer la Liturgie : Sabas décida de faire célébrer la divine Liturgie les samedis et dimanches dans cette grotte «théoctiste» (faite par Dieu).

Les moines cependant se plaignirent de ne pouvoir être ordonnés prêtres. Le patriarche de Jérusalem enquêta soigneusement, les convoqua tous, et ordonna sur place Sabas lui-même.

Sabas apprit la mort de son père, et reçut bientôt sa mère, qui lui apportait son héritage, très important. Il le consacra à la construction d’un hospice et à l’établissement d’un grand jardin pour la subsistance des moines.

Les moines se multipliaient, la laure prit le nom de Grande Laure ; on essaima : ce fut le monastère de Castellion, puis le noviciat fut séparé un peu plus au nord.

Que devaient faire les novices ? - Apprendre le psautier, les règles de la psalmodie, la discipline monastique… et construire eux-mêmes leur cellule, quand ils étaient admis.

Sabas fut bientôt nommé supérieur de tous les ermites de Palestine. A la même époque vivait saint Théodose, qui fut nommé supérieur des cénobites. Il y eut entre Sabas et Théodose une profonde amitié ; ils se soutinrent dans la lutte pour défendre l’orthodoxie.

Sur l’amitié profonde entre Sabas et Jean le Silentiaire, voir au 7 décembre.

C’est ainsi que Sabas décréta que le groupe des Arméniens, qui s’étaient mis à ajouter au chant du Trisagion une formule monophysite, ne chanterait plus le Trisagion. Certains moines furent irréductibles. Aussi Sabas résolut, en 503, de se séparer de ses moines, sans doute aussi attiré par cette solitude qu’il chérissait et qu’il avait perdue pour s’occuper de la Laure : celle-ci comportait désormais deux églises, un four, une hôtellerie, un hôpital, des citernes…

Sabas se trouva une grotte à son goût, où demeurait cependant un lion. Quand celui-ci revint de sa tournée, il prit Sabas par le capuchon et voulut le mettre dehors, mais comme c’était l’heure de la prière, Sabas le pria d’attendre ; ensuite, le lion voulut reprendre son entreprise, mais Sabas lui dit : Ecoute. Nous sommes tous les deux des créatures de Dieu ; il y a de la place pour deux dans la grotte, mais si tu ne veux pas vivre avec moi, va-t-’en. Le lion partit.

Or, dès 503, Sabas fonda un nouveau monastère près du lac de Tibériade, où se regroupèrent bientôt de nouveaux novices. Mais le patriarche de Jérusalem le pria bientôt de revenir dans la Laure : en effet, des moines mécontents de Sabas, avaient prétendu que les lions avaient dévoré Sabas et demandé au patriarche un successeur… qui fut tout simplement Sabas : le patriarche leur intima l’ordre de lui obéir. 

Ceux qui se séparèrent alors, voulurent construire une nouvelle Laure, où ils furent bientôt dans la misère noire ; Sabas lui-même leur fit apporter des vivres.

Les luttes dogmatiques prirent un tour véhément jusque dans la Laure. L’autorité de Sabas et celle de Théodose fut toujours récompensée : l’empereur de Constantinople se rangea à leurs côtés, ainsi que le patriarche de Jérusalem. Un jour, dix mille moines muinis de bâtons, d’épées, de faux et de haches se présentèrent à Jérusalem pour s’opposer à l’entrée d’un partisan de l’hérésie.

Sabas, désormais nonagénaire, fit beaucoup de miracles, attestés par un témoin oculaire, auquel nous devons aussi les détails précis qui précèdent. Sabas fit venir de la nourriture en temps de famine, des orages en temps de sécheresse.

Les dernières années, il eut encore la force d’aller trouver l’empereur à Constantinople pour plaider - avec succès - la cause des chrétiens accusés faussement d’une insurrection.

Il visita une dernière fois les Lieux Saints de Jérusalem, puis s’alita dans sa cellule. Il réunit les frères, les invita à garder inviolablement les règles de la Laure, et se recueillit dans le silence et la prière. Il mourut le 5 décembre 532, âgé de quatre-vingt-treize ans. Saint Théodose était mort quatre ans plus tôt.

L’enterrement fut suivi par une grande foule d’évêques et de fidèles de toute la Palestine. Le tombeau de Sabas existe encore aujourd’hui, mais le corps lui-même a été transporté à Venise. La Grande Laure est maintenant le monastère de Saint-Sabas, dont les moines grecs assurent la perennité.

Saint Sabas fut appelé plein de l’esprit de Dieu, habitant de la Cité sainte, étoile du désert, patriarche des moines. Son culte s’est largement diffusé en Orient. A Rome une église lui est dédiée sur l’Aventin.

Le Martyrologe le commémore au 5 décembre.

 

 

Niels Stensen

1638-1686

 

Niels (Nicolas) est un grand savant danois, né le 11 janvier 1636 à Copenhague, dans une famille luthérienne. Son père, Steen Pedersen, était un orfèvre au service du roi de Danemark et mourut en 1644. Sa mère, Anne Nielsdatter, épousa un autre orfèvre.

Niels grandit dans un certain isolement, à cause d’une mystérieuse maladie.

Il fit ses études secondaires et universitaires en médecine à Copenhague, puis voyagea en Europe, rencontrant des médecins, des scientifiques renommés ; les voyages le passionnaient, il sillonna surtout les Pays-Bas, la France, l’Italie, l’Allemagne.

On comprend mieux, dès lors, pourquoi son nom ait été «traduit» en diverses langues : Nicolas Sténon en français, Niccolo` Stenone en italien, et aussi Nicolaus Steno (ou Stenonius) en latin.

En 1660, après être passé à Rostock puis Amsterdam, il commença des études de médecine à Leyde (Pays-Bas). Il fut en désaccord avec la thèse de Descartes, qui prétendait que les larmes étaient produites par le cerveau. Il fit des travaux sur la salive et son nom est resté encore aujourd’hui à propos du conduit de Stensen (ductus stenonianus). Il démontra aussi, contre Descartes, que le cœur est un muscle, et non l’origine de la chaleur humaine.

Puis il fut à Paris, Saumur, Bordeaux et Montpellier, rencontrant chaque fois d’illustres savants.

En 1665, il partit pour l’Italie ; il fut d’abord professeur d’anatomie à l’université de Padoue, puis gagna Florence, où ses études d’anatomie lui valurent le mécénat du grand-duc Ferdinando II de Medici, lequel lui donna un poste à l’hôpital, et le rapprocha d’un groupe de chercheurs, l’Accademia del Cimento, auquel il fut affilié. Niels rencontra le pape Alexandre VII à Rome, ainsi que Marcello Malpighi. 

Au retour, il eut l’occasion d’observer une procession de la Fête-Dieu et commença à se demander s’il avait la vraie Foi. Cette réflexion aboutit à sa conversion en 1667.

Mais Niels continua ses observations, avec un intérêt passionné pour trouver la vérité. Il se concentra sur le système musculaire et la contraction des muscles : il démontra que les muscles, en se contractant, changeaient de forme, mais pas de volume.

En 1666, des pêcheurs prirent près de Livourne un énorme requin, dont Niels étudia la tête et les dents, et en arriva à la conclusion que ces dents de requin ressemblaient énormément aux dents fossilisées retrouvées en montagne, qu’on appelait alors glossopètres. A cette occasion, il fit aussi d’autres observations qui aboutirent aujourd’hui à la théorie corpusculaire.

Son intérêt pour les fossiles le conduisit à étudier aussi les minéraux, les cristaux, les sédiments.

En 1669, nouvelle découverte à propos des cristaux de quartz : Niels remarqua que leurs faces forment toujours les mêmes angles entre elles, découverte qui marqua le début de la cristallographie moderne.

Niels énonça trois principes qui devinrent fondamentaux dans la sédimentologie et la stratigraphie : le principe de l’horizontalité primaire, de la superposition et de la continuité latérale, qu’on laissera à plus spécialistes le soin d’expliquer en lieux appropriés.

Mais Niels accordait une importance beaucoup plus grande encore à la religion, et se préoccupa beaucoup de trouver la Vérité, entre le luthéranisme où il avait grandi et le catholicisme qu’il rencontrait en Italie. Il orienta donc aussi ses recherches dans le domaine théologique, par la lecture des Pères de l’Eglise. Peu à peu il arriva à la conclusion que l’Eglise est vraiment vivante dans le catholicisme et il se convertit en 1667, le jour de la Toussaint.

Il fit encore des études sur les couches de la Terre, et établit que les couches plus profondes ne contenaient pas de fossiles (et donc dataient d’avant le déluge), tandis que les couches supérieures étaient riches en fossiles, donc postérieures au déluge dont parle la Bible.

En 1670, après avoir voyagé en Hongrie et en Autriche, Niels est à Amsterdam, où il rencontre d’autres scientifiques ; peu après, lors d’un discours à Copenhague, il prononce cette phrase célèbre : Merveilleuses sont les choses que l’on voit, bien plus celles que l’on perçoit et plus encore celles que l’on ignore.

En 1675, Niels est de nouveau à Florence, où il reprend ses recherches théologiques. Il est ordonné prêtre et célèbre sa première messe le 13 avril 1675 dans l’église de l’Annonciation de Florence ; il a trente-sept ans. Il se montre très actif dans la Contre-Réforme. Sur la demande du duc de Hanovre, le pape Innocent XI le nomme Vicaire apostolique pour les missions nordiques.

En 1677, saint Grégoire Barbarigo (voir au 18 juin) le consacre évêque et il sera titulaire de Titiopolis. Mgr Stensen va maintenant partir pour les missions en pays luthériens. Il rencontre Leibniz, et le convainc de la réunification des Eglises. Niels reste à Hanovre jusqu’en 1680.

Il sera ensuite nommé évêque auxiliaire de Münster de 1680 à 1683, où il ne fut pas bien reçu, le prince étant luthérien, et la femme de celui-ci prenant en dérision la piété de l’évêque : il dut même vendre son anneau épiscopal et sa crosse pour survivre. Il se vit contraint de résilier sa charge. 

En 1684, le voilà à Hambourg où il étudie le cerveau et le système nerveux, mais doit passer à Schwerin où il est mieux reçu. Il change d’habitudes, affiche une pauvreté ascétique et se déplace dans une simple charrette, par tous les temps. Il maigrit, mangeant peu et jeûnant souvent au pain sec et à la bière.

Malade, il eut le désir de retourner en Italie ; mais il souffrait énormément de son ventre, qui gonflait de jour en jour, et décéda à Schwerin (Allemagne) le 5 décembre 1686, veille de la fête de son saint Patron, saint Nicolas de Myre.

Son corps fut transporté à Florence pour y être enseveli, sur la demande de Cosimo de’ Medici et de son entourage.

Niels Stensen a été proclamé Bienheureux en 1988.

 

Note. Les dates de la naissance et de la mort de Niels Stensen sont données ici selon le calendrier grégorien. On trouve parfois ces dates selon l’ancien calendrier (julien) : 1er janvier 1638 - 25 novembre 1686.

 

 

Filippo Rinaldi

1856-1931

 

Filippo naquit le 28 mai 1856 à Lu Monferrato (Alessandria, Piémont, Italie nord-ouest), huitième de neuf enfants.

Tout petit encore il fut remarqué par l’illustre don Giovanni Bosco, qui passait par ce village. On sait que Giovanni Bosco avec le don de la lecture dans les âmes : il eut l’inspiration de «voir» dans ce petit garçon une âme destinée à faire beaucoup de bien pour les âmes.

Le papa de Filippo envoya Filippo en 1866 au collège de Mirabello, tenu par les pères Salésiens, mais mystérieusement le garçon le quittera quelques mois après et, pendant des années, restera sur un refus obstiné de retourner à ce collège, même après que don Bosco lui ait écrit et se soit même déplacé en personne pour aller le persuader. 

On ne sait ce qui se passa dans le cœur du jeune garçon, mais cette attitude n’est pas surprenante et il ne faut pas s’en étonner, d’autant plus qu’un revirement est toujours possible, et c’est ce qui arriva : Filippo entrera de son plein gré au noviciat salésien de Sampierdarena, en 1877. Il avait vingt-et-un ans.

En 1880, il fit la profession.

En 1882, après une persévérante insistance de don Bosco pour le convaincre, Filippo reçut le sacerdoce, et se retrouva directeur de la maison de Mathi, un collège pour vocations adultes. 

Don Giovanni Bosco mourut en 1888 : don Rinaldi voulut se confesser encore une fois au Fondateur à qui il devait tant ; et don Bosco n’eut que la force de lui murmurer : Méditation !

L’immédiat successeur de don Bosco fut Michele Rua (voir au 6 avril), qui envoya don Rinaldo en Espagne pour consolider les fondations salésiennes. Don Rua lui dit alors : Il va falloir que tu résolves des histoires assez délicates.

Quelles furent ces histoires, on ne nous l’a pas dit précisément. Il reste que don Rinaldi donna un élan tout nouveau à l’œuvre salésienne espagnole.

De directeur du collège de Barcelone, il devint inspecteur pour l’Espagne et le Portugal, et fonda rien moins que seize maisons. Don Rua n’en revenait pas, et le nomma alors Préfet général de la congrégation, en quelque sorte le deuxième après le Supérieur.

Quand mourut don Rua (1910), l’élection du nouveau Supérieur se posa sur don Albera, qui confirma don Rinaldi à son poste de préfet.

En 1921, il fut élu Supérieur, troisième successeur de don Bosco. Don Rinaldi se révéla véritablement un géant de l’apostolat, fondant des maisons en terres de missions, des revues, des associations diverses, dont celle des anciens élèves salésiens. Il fonda l’institut séculier des Volontaires de don Bosco. Des centaines de salésiens partirent d’Italie dans toutes les directions. Lui-même voyagea beaucoup, et le pape Pie XI l’encouragea personnellement.

Il fut un nouveau don Bosco, avec une confiance illimitée en la Providence et en Marie Auxiliatrice. On a dit de lui qu’il ne lui manquait que le voix de don Bosco, tant il lui ressemblait par le zèle et la sainteté.

Don Rinaldi était en train de lire la vie de don Michele Rua, quand il mourut, à Turin, le 5 décembre 1931.

Il a été béatifié en 1990.

Crispina de Thagora

† 304

 

Crispina était une femme de famille noble, très riche, peut-être même un peu mondaine, mais fervente chrétienne. De son mariage, elle eut des fils.

Elle habitait Thagora (Numidie, auj. Taoura, Algérie).

Elle fut arrêtée et conduite au proconsul Anulinus, à Tebessa. Au terme d’un long interrogatoire, durant lequel Crispina ne faisait que répéter qu’elle n’adorait qu’un seul Dieu, le proconsul conclut :

Crispina s’obstine dans sa superstition indigne, et refuse de sacrifier à nos dieux ; selon les prescriptions divines de la loi d’Auguste, j’ordonne de la décapiter.

Crispina répondit : Je bénis Dieu qui daigne ainsi me délivrer de tes mains. Deo gratias !

Le récit poursuit : Elle fit le signe de croix sur son front et, tendant le cou, elle fut décapitée pour le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Honneur à lui dans les siècles des siècles, amen.

C’était le 4 décembre 304.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Crispina de Thagora au 5 décembre.

 

 

Sabas abbé

439-532

 

Sabas est une admirable figure de sainteté et de mortification volontairement acceptée.

Il naquit en 439 à Mutalasca près de Césarée de Cappadoce. Quand son père, Jean, un officier de l’armée impériale, dut partir pour Alexandrie avec son épouse Sophie, Sabas avait cinq ans : il fut confié par ses parents à son oncle maternel, Hermias, dont la femme, de mœurs légères, scandalisa Sabas au point qu’il s’enfuit chez un autre oncle, Grégoire, à trois milles de là.

Il se présenta bientôt au monastère de Flabiana, à vingt stades de Mutalasca, où on l’admit aussitôt malgré son jeune âge. Mais Sabas savait déjà se mortifier. Un jour qu’il avait cueilli une belle pomme bien mûre, il lui vint à l’esprit l’épisode d’Adam et Eve, il écrasa le fruit et résolut de n’en jamais manger.

Bientôt, ses deux oncles, Hermias et Grégoire, vinrent lui proposer de sortir du monastère  pour se marier. Ce n’était pas particulièrement l’intention du jeune garçon, qui partit pour Jérusalem à l’accomplissement de ses dix-huit ans (457), où il fut reçu dans un monastère proche de la Ville Sainte.

A cette époque, on se disputait entre catholiques et monophysites ; l’atmosphère houleuse ne plaisait pas à Sabas, qui rejoignit une communauté proche de la Mer Morte. Il était fort, adroit, obéissant, savait fendre le bois, porter l’eau, conduire les mulets, sans jamais se plaindre : en somme, le frère idéal.

Lors du déplacement d’un confrère à Alexandrie, Sabas l’accompagna et retrouva ainsi ses parents. Son père lui offrit de s’enrôler dans l’armée : on imagine la réponse du jeune moine. Sabas repartit, en ne gardant que trois des vingt pièces d’or que lui donna son père, et les remit fidèlement à son abbé, en arrivant au monastère.

Bientôt, Sabas arriva à la trentaine et demanda à mener la vie érémitique au désert : on le lui permit, à condition qu’il vînt passer les samedis et dimanches avec la communauté. Le lundi, il partait avec une charge de branches de palmier et rapportait le samedi cinquante corbeilles tressées.

De 473 à 478, Sabas occupa la tour d’un certain Anthos, moine stylite qui venait de mourir. Puis il s’installa dans une grotte non loin de la Mer Morte : il accrocha une corde pour y monter et en descendre. Des Bédouins de passage voulurent y monter aussi, et furent tellement frappés de la frugalité de l’ermite, qu’ils lui apportèrent régulièrement du pain, du fromage et des dattes.

Bien sûr, les Bédouins ne purent s’empêcher de parler autour d’eux ; on vint voir Sabas, le consulter ; des moines voulurent se mettre sous sa conduite ; les grottes alentour se peuplèrent et abritèrent bientôt jusqu’à cent cinquante moines. C’est le début de la laure, à l’origine de nos monastères.

Or Sabas ne voulait pas de prêtres dans sa communauté : il fit construire non loin un oratoire pour permettre aux prêtres de passage de célébrer les Saints Mystères. En revanche, lors d’un mystérieux prodige, la montagne proche s’ouvrit et fit apparaître une grotte assez grande pour y célébrer la Liturgie : Sabas décida de faire célébrer la divine Liturgie les samedis et dimanches dans cette grotte «théoctiste» (faite par Dieu).

Les moines cependant se plaignirent de ne pouvoir être ordonnés prêtres. Le patriarche de Jérusalem enquêta soigneusement, les convoqua tous, et ordonna sur place Sabas lui-même.

Sabas apprit la mort de son père, et reçut bientôt sa mère, qui lui apportait son héritage, très important. Il le consacra à la construction d’un hospice et à l’établissement d’un grand jardin pour la subsistance des moines.

Les moines se multipliaient, la laure prit le nom de Grande Laure ; on essaima : ce fut le monastère de Castellion, puis le noviciat fut séparé un peu plus au nord.

Que devaient faire les novices ? - Apprendre le psautier, les règles de la psalmodie, la discipline monastique… et construire eux-mêmes leur cellule, quand ils étaient admis.

Sabas fut bientôt nommé supérieur de tous les ermites de Palestine. A la même époque vivait saint Théodose, qui fut nommé supérieur des cénobites. Il y eut entre Sabas et Théodose une profonde amitié ; ils se soutinrent dans la lutte pour défendre l’orthodoxie.

Sur l’amitié profonde entre Sabas et Jean le Silentiaire, v. 7 décembre.

C’est ainsi que Sabas décréta que le groupe des Arméniens, qui s’étaient mis à ajouter au chant du Trisagion une formule monophysite, ne chanterait plus le Trisagion. Certains moines furent irréductibles. Aussi Sabas résolut, en 503, de se séparer de ses moines, sans doute aussi attiré par cette solitude qu’il chérissait et qu’il avait perdue pour s’occuper de la Laure : celle-ci comportait désormais deux églises, un four, une hôtellerie, un hôpital, des citernes…

Sabas se trouva une grotte à son goût, où demeurait cependant un lion. Quand celui-ci revint de sa tournée, il prit Sabas par le capuchon et voulut le mettre dehors, mais comme c’était l’heure de la prière, Sabas le pria d’attendre ; ensuite, le lion voulut reprendre son entreprise, mais Sabas lui dit : Ecoute. Nous sommes tous les deux des créatures de Dieu ; il y a de la place pour deux dans la grotte, mais si tu ne veux pas vivre avec moi, va-t-’en. Le lion partit.

Or, dès 503, Sabas fonda un nouveau monastère près du lac de Tibériade, où se regroupèrent bientôt de nouveaux novices. Mais le patriarche de Jérusalem le pria bientôt de revenir dans la Laure : en effet, des moines mécontents de Sabas, avaient prétendu que les lions avaient dévoré Sabas et demandé au patriarche un successeur… qui fut tout simplement Sabas : le patriarche leur intima l’ordre de lui obéir.

Ceux qui se séparèrent alors, voulurent construire une nouvelle Laure, où ils furent bientôt dans la misère noire ; Sabas lui-même leur fit apporter des vivres.

Les luttes dogmatiques prirent un tour véhément jusque dans la Laure. L’autorité de Sabas et celle de Théodose fut toujours récompensée : l’empereur de Constantinople se rangea à leurs côtés, ainsi que le patriarche de Jérusalem. Un jour, dix mille moines munis de bâtons, d’épées, de faux et de haches se présentèrent à Jérusalem pour s’opposer à l’entrée d’un partisan de l’hérésie.

Sabas, désormais nonagénaire, fit beaucoup de miracles, attestés par un témoin oculaire, auquel nous devons aussi les détails précis qui précèdent. Sabas fit venir de la nourriture en temps de famine, des orages en temps de sécheresse.

Les dernières années, il eut encore la force d’aller trouver l’empereur à Constantinople pour plaider - avec succès - la cause des chrétiens accusés faussement d’une insurrection.

Il visita une dernière fois les Lieux Saints de Jérusalem, puis s’alita dans sa cellule. Il réunit les frères, les invita à garder inviolablement les règles de la Laure, et se recueillit dans le silence et la prière. Il mourut le 5 décembre 532, âgé de quatre-vingt-treize ans. Saint Théodose était mort quatre ans plus tôt.

L’enterrement fut suivi par une grande foule d’évêques et de fidèles de toute la Palestine. Le tombeau de Sabas existe encore aujourd’hui, mais le corps lui-même a été transporté à Venise. La Grande Laure est maintenant le monastère de Saint-Sabas, dont les moines grecs assurent la perennité.

Saint Sabas fut appelé plein de l’esprit de Dieu, habitant de la Cité sainte, étoile du désert, patriarche des moines. Son culte s’est largement diffusé en Orient. A Rome une église lui est dédiée sur l’Aventin.

Le Martyrologe le commémore au 5 décembre.

 

Lucido d’Aquara

960-1038

 

Lucido naquit vers 960 à Aquara (Salerno, Campanie, Italie SO).

A quinze ans, il entra à l’abbaye de Saint-Pierre, proche d’Aquara.

Le prince Guaimario IV de Salerno le prit bientôt comme conseiller.

Lucido intégra ensuite l’abbaye bénédictine de Monte Cassino, puis celle de La Cava de’ Tirreni.

Il fonda le monastère Sainte-Marie de l’Albaneta.

Il mourut en 1038 et son culte fut reconnu en 1880.

Saint Lucido d’Aquara est maintenant commémoré le 5 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Gérald de Braga

? -1109

 

Gérald naquit à Cahors (Lot) au 11e siècle, de parents nobles qui le placèrent encore enfant à l’abbaye bénédictine de Moissac.

Ce fut un excellent élève, qui apprit assidûment la musique, la grammaire, la littérature. Il devint bibliothécaire pendant de longues années, assurant des conférences spirituelles au chapitre, dirigeant le chant au chœur, et donnant des leçons à ceux qui en avaient besoin.

Il devint prieur à Toulouse, puis fut appelé par l’archevêque de Tolède comme maître de chapelle pour sa cathédrale, ce à quoi l’abbé de Moissac consentit sans difficulté.

Pendant ce temps, le diocèse de Braga (alors en Espagne, auj. Portugal) connaissait une crise, car l’archevêque de Tolède refusait d’y installer un évêque autre que lui-même ; mais quand les clercs de Braga lui proposèrent d’élire Gérald, il ne put s’y opposer, tant la renommée de celui-ci était déjà grande.

Gérald fut donc sacré évêque en 1095, et se mit courageusement au travail, pour relever son diocèse, réorganiser les domaines ecclésiastiques, instruire son clergé.

Il fit deux fois le voyage de Rome, en 1100 et 1103, et il fut nommé métropolite pour toute la région.

Il se préoccupa de faire admettre les rites liturgiques romains.

La tâche ne fut pas toujours facile et Gérald recourut parfois aux mesures fortes. Trois seigneurs osaient vivre effrontément dans l’inceste et furent pour cela excommuniés ; l’un se repentit, mais les deux autres se joignirent aux Maures encore présents et combattirent les Chrétiens ; l’un mourut au combat, l’autre termina ses jours misérablement au milieu des ennemis du Christ.

Il y eut des interventions plus pacifiques, mais non moins radicales. Un dignitaire ecclésiastique en déplacement sur sa mule fut poursuivi par deux intriguants (des moines, à ce qu’il paraît), à cheval ; il invoqua son évêque Gérald, et la mule hâta si bien le pas que les deux chevaux ne purent la rattrapper. Un noble, réprimandé par Gérald, proposa cette forme de «jugement» : l’un et l’autre prieraient le Christ et la Vierge que celui qui était dans son tort mourrait dans l’année ; ce fut le noble qui mourut.

Il y eut d’autres prodiges du vivant de l’évêque, et aussi après sa mort. 

Insouciant de sa santé, Gérald se préoccupait de visiter tout son diocèse et de célébrer la dédicace des nouvelles églises. Après celle de Bornos, il dut s’aliter. Il demanda à être posé sur la cendre. Son diacre eut la vision des anges qui préparaient la couronne de Gérald pour tel prochain jour. Le jour-dit, Gérald intima au Démon l’ordre de se retirer, bénit ses disciples, entendit la messe et communia, puis s’endormit dans le Seigneur, le 5 décembre 1109, comme l’avaient annoncé les anges.

Gérald fut très vite honoré comme Saint, ainsi que le mentionne le Martyrologe au 5 décembre.

De la cathédrale primitive, commencée en 1089, il ne reste aujourd’hui que le portail sud, de style roman. Le reste a été modifié ou ajouté, en style gothique et baroque.

 

 

Bartolomeo Fanti

1428-1495

 

Bartolomeo était natif de Mantoue (Italie N).

A dix-sept ans, il entra chez les Carmes.

Grand prédicateur, il fonda une confraternité de Notre-Dame du Mont-Carmel pour les fidèles, dont il fut l’aumônier pendant plus de trente ans.

Particulièrement attaché au Saint-Sacrement et à la Très Sainte Vierge, il en développa la dévotion, faisant brûler devant le Tabernacle et devant les images de Notre-Dame des lampes à huile.

Avec de l’huile recueillie de ces lampes, il aurait obtenu des guérisons.

Un de ses grands mérites fut d’avoir guidé dans le chemin de la sainteté Battista Spagnoli, qui devint le maître général des Carmes (v. 20 mars).

Bartolomeo mourut le 5 décembre 1495 et son corps est resté intact.

Son culte fut approuvé en 1909.

 

 

John Almond

1577-1612

 

Né vers 1577 à Allerton (Lancashire, Angleterre), il y passa son enfance, puis fut à Much-Woolton. Il resta en Irlande jusqu’à sa majorité et, à vingt ans, vint au Collège Anglais de Rome.

Il y acheva de brillantes études de philosophie et de théologie, avec les vives félicitations du cardinal Baronius, qui présidait la cérémonie de son doctorat.

Ordonné prêtre, c’était un ennemi du péché, un homme exemplaire, doué d’un vif esprit de compréhension, précis dans ses idées et ses réponses, profondément modeste, rempli de courage, prêt à souffrir pour le Christ.

Il vécut deux arrestations, en 1608 et 1612. En novembre 1612, sept prêtres s’étaient échappés, provoquant encore plus le zèle persécuteur de l’évêque protestant de Londres, qui haïssait particulièrment John Almond.

Le prêtre fut martyrisé le 5 décembre 1612 à Tyburn (Londres), en prononçant le saint Nom de Jésus.

Béatifié en 1929, il fut canonisé en 1970.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

Niels Stensen

1638-1686

 

Niels (Nicolas) est un grand savant danois, né le 11 janvier 1638 à Copenhague, dans une famille luthérienne. Son père, Steen Pedersen, était un orfèvre au service du roi de Danemark et mourut en 1644. Sa mère, Anne Nielsdatter, épousa un autre orfèvre.

Niels grandit dans un certain isolement, à cause d’une mystérieuse maladie.

Il fit ses études secondaires et universitaires en médecine à Copenhague, puis voyagea en Europe, rencontrant des médecins, des scientifiques renommés ; les voyages le passionnaient, il sillonna surtout les Pays-Bas, la France, l’Italie, l’Allemagne.

On comprend mieux, dès lors, pourquoi son nom ait été «traduit» en diverses langues : Nicolas Sténon en français, Niccolò Stenone en italien, et aussi Nicolaus Steno (ou Stenonius) en latin.

En 1660, après être passé à Rostock puis Amsterdam, il commença des études de médecine à Leyde (Pays-Bas). Il fut en désaccord avec la thèse de Descartes, qui prétendait que les larmes étaient produites par le cerveau. Il fit des travaux sur la salive et son nom est resté encore aujourd’hui à propos du conduit de Stensen (ductus stenonianus). Il démontra aussi, contre Descartes, que le cœur est un muscle, et non l’origine de la chaleur humaine.

Puis il fut à Paris, Saumur, Bordeaux et Montpellier, rencontrant chaque fois d’illustres savants.

En 1665, il partit pour l’Italie ; il fut d’abord professeur d’anatomie à l’université de Padoue, puis gagna Florence, où ses études d’anatomie lui valurent le mécénat du grand-duc Ferdinando II de Medici, lequel lui donna un poste à l’hôpital, et le rapprocha d’un groupe de chercheurs, l’Accademia del Cimento, auquel il fut affilié. Niels rencontra le pape Alexandre VII à Rome, ainsi que Marcello Malpighi.

Au retour, il eut l’occasion d’observer une procession de la Fête-Dieu et commença à se demander s’il avait la vraie Foi. Cette réflexion aboutit à sa conversion en 1667.

Mais Niels continua ses observations, avec un intérêt passionné pour trouver la vérité. Il se concentra sur le système musculaire et la contraction des muscles : il démontra que les muscles, en se contractant, changeaient de forme, mais pas de volume.

En 1666, des pêcheurs prirent près de Livourne un énorme requin, dont Niels étudia la tête et les dents, et en arriva à la conclusion que ces dents de requin ressemblaient énormément aux dents fossilisées retrouvées en montagne, qu’on appelait alors glossopètres. A cette occasion, il fit aussi d’autres observations qui aboutirent aujourd’hui à la théorie corpusculaire.

Son intérêt pour les fossiles le conduisit à étudier aussi les minéraux, les cristaux, les sédiments.

En 1669, nouvelle découverte à propos des cristaux de quartz : Niels remarqua que leurs faces forment toujours les mêmes angles entre elles, découverte qui marqua le début de la cristallographie moderne.

Niels énonça trois principes qui devinrent fondamentaux dans la sédimentologie et la stratigraphie : le principe de l’horizontalité primaire, de la superposition et de la continuité latérale, qu’on laissera à plus spécialistes le soin d’expliquer en lieux appropriés.

Mais Niels accordait une importance beaucoup plus grande encore à la religion, et se préoccupa beaucoup de trouver la Vérité, entre le luthéranisme où il avait grandi et le catholicisme qu’il rencontrait en Italie. Il orienta donc aussi ses recherches dans le domaine théologique, par la lecture des Pères de l’Eglise. Peu à peu il arriva à la conclusion que l’Eglise est vraiment vivante dans le catholicisme et il se convertit en 1667, le jour de la Toussaint.

Il fit encore des études sur les couches de la Terre, et établit que les couches plus profondes ne contenaient pas de fossiles (et donc dataient d’avant le déluge), tandis que les couches supérieures étaient riches en fossiles, donc postérieures au déluge dont parle la Bible.

En 1670, après avoir voyagé en Hongrie et en Autriche, Niels est à Amsterdam, où il rencontre d’autres scientifiques ; peu après, lors d’un discours à Copenhague, il prononce cette phrase célèbre : Merveilleuses sont les choses que l’on voit, bien plus celles que l’on perçoit et plus encore celles que l’on ignore.

En 1675, Niels est de nouveau à Florence, où il reprend ses recherches théologiques. Il est ordonné prêtre et célèbre sa première messe le 13 avril 1675 dans l’église de l’Annonciation de Florence ; il a trente-sept ans. Il se montre très actif dans la Contre-Réforme. Sur la demande du duc de Hanovre, le pape Innocent XI le nomme Vicaire apostolique pour les missions nordiques.

En 1677, saint Grégoire Barbarigo (v. 18 juin) le consacre évêque et il sera titulaire de Titiopolis. Mgr Stensen va maintenant partir pour les missions en pays luthériens. Il rencontre Leibniz, et le convainc de la réunification des Eglises. Niels reste à Hanovre jusqu’en 1680.

Il sera ensuite nommé évêque auxiliaire de Münster de 1680 à 1683, où il ne fut pas bien reçu, le prince étant luthérien, et la femme de celui-ci prenant en dérision la piété de l’évêque : il dut même vendre son anneau épiscopal et sa crosse pour survivre. Il se vit contraint de résilier sa charge.

En 1684, le voilà à Hambourg où il étudie le cerveau et le système nerveux, mais doit passer à Schwerin où il est mieux reçu. Il change d’habitudes, affiche une pauvreté ascétique et se déplace dans une simple charrette, par tous les temps. Il maigrit, mangeant peu et jeûnant souvent au pain sec et à la bière.

Malade, il eut le désir de retourner en Italie ; mais il souffrait énormément de son ventre, qui gonflait de jour en jour, et décéda à Schwerin (Allemagne) le 5 décembre 1686, veille de la fête de son saint Patron, saint Nicolas de Myre.

Son corps fut transporté à Florence pour y être enseveli, sur la demande de Cosimo de’ Medici et de son entourage.

Niels Stensen a été proclamé Bienheureux en 1988.

 

Note. Les dates de la naissance et de la mort de Niels Stensen sont données ici selon le calendrier grégorien. On trouve parfois ces dates selon l’ancien calendrier (julien) : 1er janvier 1638 - 25 novembre 1686.

 

 

Gim Gang-i Simon

1765-1815

 

Gim Gang-i Simon est un laïc coréen né vers 1765 à Seosan (Chungcheong-do, Corée S).

Il mourut en prison à Wonju (Ganngwon-do) le 5 décembre 1815 et fut béatifié en 2014.

 

 

Yi Bong-geum Anastasia

1827-1839

 

Yi Bong-geum Anastasia est une jeune adolescente coréenne née en 1827.

Elle fut pendue alors qu’elle n’avait qu’une douzaine d’années, à Jeonju (Jeolla-do) le 5 ou le 6 décembre 1839 et béatifiée en 2014.

 

 

Filippo Rinaldi

1856-1931

 

Filippo naquit le 28 mai 1856 à Lu Monferrato (Alessandria, Piémont, Italie NO), huitième de neuf enfants.

Tout petit encore il fut remarqué par l’illustre don Giovanni Bosco (v. 31 janvier), qui passait par ce village. On sait que Giovanni Bosco avec le don de la lecture dans les âmes : il eut l’inspiration de «voir» dans ce petit garçon une âme destinée à faire beaucoup de bien pour les âmes.

Le papa de Filippo envoya Filippo en 1866 au collège de Mirabello, tenu par les pères Salésiens, mais mystérieusement le garçon le quittera quelques mois après et, pendant des années, restera sur un refus obstiné de retourner à ce collège, même après que don Bosco lui ait écrit et se soit même déplacé en personne pour aller le persuader.

On ne sait ce qui se passa dans le cœur du jeune garçon, mais cette attitude n’est pas surprenante et il ne faut pas s’en étonner, d’autant plus qu’un revirement est toujours possible, et c’est ce qui arriva : Filippo entrera de son plein gré au noviciat salésien de Sampierdarena, en 1877. Il avait vingt-et-un ans.

En 1880, il fit la profession.

En 1882, après une persévérante insistance de don Bosco pour le convaincre, Filippo reçut le sacerdoce, et se retrouva directeur de la maison de Mathi, un collège pour vocations adultes.

Don Giovanni Bosco mourut en 1888 : don Rinaldi voulut se confesser encore une fois au Fondateur à qui il devait tant ; et don Bosco n’eut que la force de lui murmurer : Méditation !

L’immédiat successeur de don Bosco fut Michele Rua (v. 6 avril), qui envoya don Rinaldo en Espagne pour consolider les fondations salésiennes. Don Rua lui dit alors : Il va falloir que tu résolves des histoires assez délicates.

Quelles furent ces histoires, on ne nous l’a pas dit précisément. Il reste que don Rinaldi donna un élan tout nouveau à l’œuvre salésienne espagnole.

De directeur du collège de Barcelone, il devint inspecteur pour l’Espagne et le Portugal, et fonda rien moins que seize maisons. Don Rua n’en revenait pas, et le nomma alors Préfet général de la congrégation, en quelque sorte le deuxième après le Supérieur.

Quand mourut don Rua (1910), l’élection du nouveau Supérieur se posa sur don Albera, qui confirma don Rinaldi à son poste de préfet.

En 1921, il fut élu Supérieur, troisième successeur de don Bosco. Don Rinaldi se révéla véritablement un géant de l’apostolat, fondant des maisons en terres de missions, des revues, des associations diverses, dont celle des anciens élèves salésiens. Il fonda l’institut séculier des Volontaires de don Bosco. Des centaines de salésiens partirent d’Italie dans toutes les directions. Lui-même voyagea beaucoup, et le pape Pie XI l’encouragea personnellement.

Il fut un nouveau don Bosco, avec une confiance illimitée en la Providence et en Marie Auxiliatrice. On a dit de lui qu’il ne lui manquait que la voix de don Bosco, tant il lui ressemblait par le zèle et la sainteté.

Don Rinaldi était en train de lire la vie de don Michele Rua, quand il mourut, à Turin, le 5 décembre 1931.

Il a été béatifié en 1990.

Joaquín Jovaní Marín

1874-1936

 

Joaquín vint au monde le 16 octobre 1874 à San Mateu (Castellón, Espagne), de parents très chrétiens qui vinrent s’installer à Benicarló.

L’adolescent étudia au séminaire de Tortosa, puis de Toledo, où il passa la licence en théologie.

Après avoir été ordonné prêtre en 1898, il entra dans la Fraternité des Prêtres Ouvriers Diocésains du Sacré-Cœur de Jésus.

Il occupa différents postes au séminaire de Tolède, y fut directeur du collège San José, puis directeur à Almería, administrateur puis recteur du Séminaire Pontifical Espagnol à Rome.

Revenu en Espagne, il fut professeur au séminaire de Barcelone et recteur du séminaire de Tarragona.

En 1927, il fut élu supérieur général de sa congrégation, jusqu’en 1933.

En 1931, il écrivait déjà : Pour le moment, tout reste en paix, mais dans quelques mois, quand les gens s’apercevront qu’on les aura trompés dans leurs espérances avec des discours infâmes, qu’arrivera-t-il ? Je ne cherche même pas à y penser, sinon à vivre chaque jour comme le veut la Divine Providence. C’est maintenant que nous avons besoin d’une vie de foi !

En 1934, il laissa Tarragona ; en 1936, il se trouvait au séminaire de La Seu d’Urgell, pour quelques leçons avec les séminaristes plus anciens ; son cousin, Vicente, était avec lui. 

Il écrivit à cette époque : Dieu seul sait ce qui nous attend pour cette année. La marée rouge semble s’étaler. Arriverons-nous à la fin de l’angoisse ? Nous sommes dans les mains de Dieu.

Le 25 juillet 1936, pendant le chant des vêpres, les miliciens entrèrent dans la chapelle et arrêtèrent prêtres et séminaristes. Ils proposèrent aux Supérieurs de partir pour Andorre, mais ceux-ci ne voulaient pas abandonner les jeunes.

Le 26 juillet, un autobus conduisit tout le monde à Tarragona, sans omettre de leur confisquer tout ce qu’ils avaient sur eux.

A Tarragona, don Joaquín fut libéré ; il se réfugia quelques jours chez un ami où il put célébrer la messe. Mais le 2 août, tout un groupe de miliciens vint l’appeler. Dieu soit loué, voici l’heure, répondit le prêtre.

Interrogé, il répondit : Je suis prêtre, et recteur du séminaire de Tarragona. On le conduisit au Comité. Le soir, il fut conduit au Château de Pilate.

Don Joaquín reçut la visite d’un bon chrétien, dont l’épouse était la cousine de Federico Domingo, ce dernier étant le frère du ministre Marcelino Domingo. Grâce à Federico, Joaquín put sortir de prison. Muni d’un passeport pour la France, il quitta la pension avec son cousin Vicente, et partit en voiture, tandis que dans cette pension demeuraient encore d’autres prêtres.

Une soixantaine de militiens intervinrent et arrêtèrent tous les occupants. Sur ces entrefaîtes, la voiture revint, car d’autres miliciens avaient obligé les voyageurs à rebrousser chemin. Ils furent donc arrêtés à leur tour.

Tous les prisonniers furent emmenés à la tchéka San Elías. Ils y restèrent encore plus de quatre mois.

Il eut l’occasion de dire : Je reste tranquille, parce que l’unique chose qu’ils peuvent me prendre, c’est la vie, mais j’en espère une meilleure.

Le 5 décembre 1936, don Joaquín et don Vicente furent emmenés au cimetière de Montcada i Reixac, où ils reçurent la palme du martyre.

Ils furent béatifiés en 2013.

 

 

Anunciación Peña Rodríguez

1900-1936

 

Anunciación vit le jour le 23 mars 1900 à Ruanales (Santander, Espagne) et fut baptisée le 25 mars, fête de l’Annonciation, d’où son prénom.

Jeune encore, elle fut orpheline de sa mère, ce qui l’obligea à travailler durement dès sa jeunesse.

En 1924, elle entra dans la congrégation des Servantes de Marie, Ministres des Malades, dans la maison de Tudela, et commença le noviciat à Madrid.

En 1925, elle reçut l’habit et prit le nom de Agustina. Elle fit les premiers vœux en 1927.

L’unique maison où elle exerça son activité fut Pozuelo de Alarcón (Madrid), où elle prononça les vœux perpétuels en 1933.

Elle s’appliqua à toutes les tâches quotidiennes qu’on lui confia et, quand elle avait un moment de libre, elle se recueillait devant le Saint-Sacrement.

C’est elle qui fut chargée spécialement de veiller sur la Sœur Aurelia, la doyenne, durant ses dernières années et jusqu’à son martyre.

Lors de l’explosion de la révolution en juillet 1936, il fallut évacuer la maison de toute urgence. Les Sœurs trouvèrent un accueil dans des familles qu’elles connaissaient, mais elles étaient étroitement surveillées. Toutefois, les miliciens imposèrent à la sœur Agustina de se séparer des autres, et elle se réfugia dans une autre famille à Las Rozas. On l’arrêta tout de même, l’accusant de deux crimes : être religieuse et avoir été vue en train de prier.

Elle fut martyrisée dès le 5 décembre, tandis que Mère M.Aurelia et ses deux autres Compagnes, furent martyrisées, suppose-t-on, à Aravaca (Madrid), dans la nuit du 6 au 7 décembre 1936.

Elles ont été béatifiées en 2013.

 

 

Vicente Jovaní Ávila

1902-1936

 

Vicente vint au monde le 5 décembre 1902 à Benicarló (Castellón, Espagne).

C’est un jeune cousin de Joaquín, martyrisé le même jour au même endroit.

Il entra dans la Fraternité des Prêtres Ouvriers Diocésains du Sacré-Cœur de Jésus et fut ordonné prêtre.

Ayant rejoint son cousin Joaquín Jovaní (v. ce même jour), il en partagea les vicissitudes, les démarches, les arrestations, les interrogatoires, la longue prison pendant plus de quatre mois.

Il eut cette réflexion : Ils peuvent nous tuer, nous sommes bien préparés pour mourir.

Il reçut la palme du martyre à Montcada (Barcelone) le 5 décembre 1936, jour de son anniversaire, et fut béatifié en 2013.

Narcyz Putz

1877-1942

 

Né le 28 octobre 1877 à Sierakow, Narcyz était le fils d’un aubergiste, Wladyslaw, et de Josepha Brodniewiczow. Il reçut le baptême le 25 novembre 1877.

Il fréquenta le collège et le lycée à Sainte-Marie-Madeleine de Poznan et passa son baccalauréat en 1898. Puis il entra au séminaire à Poznan et Gniezno, et reçut l’ordination sacerdotale en 1901.

Il reçut plusieurs postes successifs : administrateur à Boruszynie, vicaire à Obrzycko, à Szamotuly, à Wronki ; curé à Ludzisku.

Il était très actif ; il participait activement à diverses associations polonaises. Avant la première Guerre mondiale, il prit part au mouvement coopératif dans Szamotuly et voyagea en Allemagne, où il soutenait l’Union des Polonais.

A partir de 1920, il fut administrateur à Bydgoszcz, et, quand fut érigée la nouvelle paroisse du Sacré-Cœur, il en fut le curé.

Son action principale était de «poloniser» cette paroisse, où une population polonaise avait pris la place de l’ancienne population allemande ; il rendit visite aux familles polonaise et supprima les homélies en allemand.

Dans son attention pour les enfants, il organisa avec d’autres responsables la ferme de Jastrzebiec (près de Bydgoszcz), dont purent bénéficier près de deux-cents enfants durant l’été 1924.

Dès 1920, il eut des responsabilités diverses au sein même du conseil municipal, dans la comptabilité, et pour tout ce qui concernait la formation culturelle : bibliothèque, théâtre, école.

Le père Narcyz fut appelé à des charges plus importantes encore : en 1925 il fut nommé curé à Poznan, où il s’occupa de l’embellissement de l’église Saint-Adalbert ; à partir de 1930, il reçut d’autres charges importantes à la curie, fut nommé chanoine honoraire de la cathédrale de Poznan, membre du conseil d’administration du diocèse, responsable de l’éducation religieuse dans les établissements du diocèse.

Infatigable, il présida l’association sacerdotale Unitas, participa à des réunions de lutte contre la franc-maçonnerie, s’impliqua dans la rédaction de divers magazines paroissiaux, et comme cela ne lui suffisait pas, il fit aussi partie du Conseil municipal de Poznan, où il fut chargé des finances, de l’aménagement des jardins municipaux, et de l’administration de la propriété Naramowicach. Depuis 1916, il fut aussi membre de la Société des Amis de la Science à Poznan.

Au moment de l’invasion allemande (1939), il se trouvait à Varsovie, où il fut arrêté le 4 octobre. Conduit dans un premier temps à Pawiak, il fut relâché après deux semaines, mais de nouveau arrêté à Poznan le 9 novembre et emprisonné au Fort VII : durant son calvaire, il subira le harcèlement, la torture, sans jamais priver ses compagnons de prison de son exemple de patience et de soutien moral.

Le 24 avril 1940, il fit partie du premier convoi à destination de Dachau. Le 6 juin, on le mit dans le camp de Gusen, pour travailler aux carrières et à la construction du camp. Il souffrit  beaucoup, surtout parce qu’il n’avait qu’un rein. Il organisa clandestinement la prière avec les codétenus, s’efforçant d’élever leur esprit. 

Revenu à Dachau, le 8 décembre 1940, il fut affecté aux plantations, puis à la bonneterie. Son numéro matricule fut 22064. 

Malade, il mourut à l’infirmerie le 5 décembre, officiellement des suites d’une pneumonie. Certaines sources affirment qu’on lui aurait injecté de l’essence. Son corps sera ensuite brûlé dans le four crématoire du camp.

 

Narcyz Putz fait partie des cent-huit Martyrs polonais béatifiés en 1999.

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4 décembre 2022 7 04 /12 /décembre /2022 00:00

04 DÉCEMBRE

 

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Ste Barbara, vierge martyre difficile à localiser (Nicomédie ?), invoquée contre la mort subite, donc contre la foudre et les orages, donc patronne des artificiers, des mineurs, des pompiers, et aussi des brossiers (qui travaillaient avec des “barbes” de chèvres).

III.

S Heraclas, évêque en Alexandrie, assistant d'Origène à l'école de cette ville.

IV.

S Meletios, évêque à Sebastoupoleos.

V.

S Felix, évêque à Bologne ; il assista s. Ambroise à sa mort.

VII.

S Apre, prêtre en Maurienne, ermite.

Ste Bertoare, abbesse à Bourges où elle aurait fondé un monastère colombanien.

S Siran, abbé à Méobecq et Longoritus ; son père fut évêque à Tours.

Ste Ada, abbesse bénédictine au Mans. 

VIII.

S Jean de Damas, docteur de l'Eglise ; grand vizir qu'il était, il défendit le culte des saintes Images et se fit moine ; la Sainte Vierge lui remit la main que le calife lui avait fait couper.

SS Théophane, Jacques, Papias, Stratégios, Léon et Thomas, martyrs à Constantinople, durant la persécution iconoclaste.

S Sola, ermite anglais installé à Solnhofen ; son âne mordit à mort un loup qui allait s'attaquer à un troupeau de brebis.

IX.

S Ioannis, évêque à Polybote, surnommé le Thaumaturge.

XI.

S Anno, évêque à Cologne et chancelier d'empire ; il fit reconnaître le pape légitime Alexandre II contre l'antipape élu par la cour allemande. 

S Osmond, évêque à Salisbury, d'origine normande ; ses réformes gagnèrent toute l'Angleterre, l'Irlande, le Pays de Galles.  

XII.

S Bernardo de Parme, abbé à San Salvi puis Vallombreuse, évêque à Parme, cardinal, il travailla à la pacification des villes d'Italie et souffrit beaucoup de l'empereur Henri V.

XIII.

Bse Marie de Saint-Martin, veuve et moniale à Pise ; d'entente avec son mari, ils vécurent dans la chasteté après la guérison de celui-ci et entrèrent tous deux dans les ordres.

B Piero Tecelano "Pettinario", tertiaire franciscain à Sienne, célèbre pour son humilité et son silence.

XVII.

B Ioannes Hara Mondo, laïc japonais martyr, béatifié en 2008.

Bx Francisco Gálvez, Girolamo de Angelis et Simon Enpō, martyrs au Japon ; Francisco était franciscain espagnol, Girolamo jésuite sicilien, tous deux prêtres ; Simon, avait, à seize ans, imité un bonze dans sa conversion au christianisme et secondait les Jésuites comme catéchiste, puis fut jésuite lui-même.

XIX.

B Adolf Kolping, le Don Bosco allemand à Cologne, béatifié en 1991.

XX.

S Giovanni Calabria (1873-1954), orphelin de père à douze ans, voué aux pauvres grâce à sa Pieuse Union pour l'assistance aux malades pauvres ; prêtre à Vérone, il fonda divers instituts : la "Casa buoni fanciulli" (Maison des Bons Enfants), la double famille des Pauvres Serviteurs (Servantes) de la Divine Providence et pour les laïcs la Famille des frères externes ; béatifié en 1988, canonisé en 1999.

Bx Martyrs espagnols en 1936, béatifiés en 2014 :

- Cisterciens : à Santander, les convers Francisco de la Vega González, Jacinto García Chicote, Robustiano Mata Ubierna, Eulogio Álvarez López, Ezequiel Álvaro de la Fuente (*1868, 1891, 1908, 1916, 1917).

Ioannes Hara Mondo no Suke

? - 1623

 

Ioannes était un noble samouraï japonais, né à Usui (Chiba, Japon) à une date inconnue.

Il faisait partie du Tiers-ordre franciscain, dans le diocèse de Tokyo.

Son martyre eut lieu le 4 décembre 1623 à Shinagawa (Tokyo) : crucifié, mutilé, il fut brûlé alors qu’il respirait encore.

Il a été béatifié en 2008 parmi cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais de la même époque.

 

 

Adolf Kolping

1813-1865

 

Quatrième des cinq enfants de Peter et de Anna Maria Zurheyden, Adolf naquit à Kerpen (Cologne) le 8 décembre 1813. Sa mère mourra en 1833, son père en 1845.

Le papa travaillait chez un paysan comme berger, et l’on vivait dans la pauvreté, mais on était heureux. On retrouvera plus tard la famille de ce paysan dans la vie d’Adolf. Quand Adolf eut terminé l’école du village (1820-1826), son père l’orienta vers le métier de cordonnier. 

Adolf travailla de 1829 à 1832 comme cordonnier à Sindort, Düren et Lechenich, enfin Cologne, dans un important atelier.

Il aurait pu se marier là, mais il refusa et changea de place. Il avait été très frappé par les difficiles conditions de vie des ouvriers et des artisans. C’est aussi à ce moment que mourut sa mère (1833).

Puis, vers vingt-deux ans, il fut malade pendant environ deux années et dut s’arrêter de travailler. Il avait le temps de méditer et de prendre une sage décision. A vingt-quatre ans, il entra courageusement au lycée (Marzellengymnasium) à Cologne, dans le but de pouvoir s’orienter vers le sacerdoce. Auparavant, il s’ingénia à étudier le latin qui, à l’époque, était incontournable.

Ses efforts furent récompensés : trois ans et demi après son entrée, il passa avec succès le baccalauréat (1841)

Il a donc vingt-huit ans quand il demande son admission au séminaire : séminaire des vocations tardives (Münich, 1841-1842 ; Bonn, 1842-1844), enfin le grand séminaire de Cologne pour la théologie.

On se demandera avec justesse comment le pauvre Adolf put payer sa pension pendant toutes ces années de formation. La Providence l’aida, à travers plusieurs personnes généreuses, en particulier une des filles du paysan chez qui travaillait le père d’Adolf : elle avait fait le vœu d’aider un étudiant en théologie.

Adolf fut finalement ordonné prêtre le 13 avril 1845, à trente-deux ans, le lendemain même de la mort de son cher Papa. Quelle épreuve !

Son premier poste fut Elberfeld (Wuppertal), où il était chapelain et professeur de religion. Il se rendit compte, comme précédemment à Cologne, de la même situation sociale des ouvriers, qui vivaient dans une réelle pauvreté, pour un travail exténuant, ce qui n’aidait pas les jeunes apprentis à avoir beaucoup d’espérance pour le lendemain.

Or, en 1847, il reçut la présidence d’une Association catholique qui cherchait à venir en aide à ses membres de façon spirituelle, morale et spirituelle. Il voulut implanter cette association à Elberfeld, mais, convaincu qu’elle ne pouvait s’étendre que dans une grande ville, il demanda à être déplacé à Cologne même.

C’est ainsi qu’il fut nommé vicaire à la cathédrale de Cologne en 1849 ; sans attendre, il donna naissance, avec six autres ouvriers, à l’Association des Ouvriers de Cologne (Kölner Gesellenverein), dans la Kolumbaschule : un an après, l’Association comptait déjà plus de cinq cents adhérents.

Très vite le concept s’étendit à d’autres villes : à la mort d’Adolf en 1865, il y aura plus de quatre-cents associations, avec vingt-quatre mille adhérents.

En 1850, Adolf réunit les trois associations d’Elberfeld, Cologne et Düsseldorf en une seule association : le Cercle Rhénan des Ouvriers (Rheinischer Gesellenbund), qui prit un an après le nom de Union Catholique des Ouvriers (Katholischer Gesellenverein), pour pouvoir étendre son influence au-delà du Rhin. C’était là l’embryon de l’actuelle Œuvre de Kolping, qui est internationale.

La conviction d’Adolf Kolping était que, pour aider ces ouvriers «ambulants», il leur fallait une sorte de «famille», car seule la famille peut offrir à ses enfants une bonne formation morale et chrétienne. Aussi voulut-il que son Œuvre devînt pour les ouvriers leur maison de famille, avec des compagnons et des amis de même condition, de mêmes droits, de même idéal, pour pouvoir y vivre dans une ambiance profondément amicale.

Dans ces maisons, il devait aussi y avoir des heures d’enseignement religieux, politique et pratique, pouvant conduire ces jeunes ouvriers à trouver plus facilement leur place dans la société.

Par la suite, on choisit parmi ces Compagnons ceux qui pourraient aussi assister des confrères malades : diagnostiquer le mal, donner les premiers soins d’urgence. Adolf s’employa lui-même à assister spirituellement des malades du choléra. La ville de Cologne voulut l’en récompenser, mais il demanda à reverser cette aide financière à la fondation.

Dès 1851, Adolf chercha des subsides pour acheter à Cologne une grande maison avec jardin et y installer sa fondation : il l’acheta dans la Breite Straße pour 14.200 Taler, offrant ainsi un lieu de rencontre et d’hébergement pour les ouvriers sans domicile. En 1853, la maison était prête.

Déjà pendant son activité de cordonnier, mais encore plus depuis qu’il était prêtre, Adolf écrivait : des poésies, différents articles dans les journaux, d’abord comme collaborateur puis comme rédacteur en chef, jusqu’à fonder en 1854 un périodique qui devait être un des organes de presse les plus fameux dans les milieux catholiques (Rheinische Volksblätter).

La presse était pour Adolf le moyen de dénoncer les injustices flagrantes de ce 19e siècle industriel, en même temps que la détresse spirituelle de beaucoup d’ouvriers. Cette activité de publiciste lui permit en outre de recevoir des subsides abondants pour son Œuvre.

On a parlé plus haut d’une maladie qui l’empêcha de travailler pendant deux années. Or Adolf fut continuellement frappé par la maladie durant toute sa vie. Malgré cela, en 1858, il se laissa nommer président des alors cent-quatre-vingt associations, mettant toutes ses forces en jeu pour étendre cette Œuvre. Il fit plusieurs voyages, malgré la fatigue que cela lui procurait.

En 1861, il dut renoncer à participer au Katholikentag de Münich et même à la rencontre des présidents des associations de l’Œuvre (Le Katholikentag ou Journée des Catholiques, est une journée annuelle où laquelle le clergé, à travers la parole et la prière, encourage et stimule les efforts de chacun pour un témoignage de vie toujours plus conforme à l’Evangile). 

En mai 1862, quand il venait, à sa demande, d’être nommé recteur de la Minoritenkirche (Immaculée Conception, tenue par les Frères Mineurs), il put tout de même se traîner à Rome pour présenter son Œuvre au pape : Pie IX lui remit à cette occasion un précieux ornement pour la messe, que l’on conserve encore aujourd’hui.

Sa santé sembla s’améliorer, mais au printemps 1865 Adolf eut une douloureuse arthrite à l’avant-bras droit. Il fit encore un voyage à Trèves en septembre pour la bénédiction d’une nouvelle maison.

 Les attaques s’intensifièrent et se multiplièrent. Adolf mourut quatre jours avant son cinquante-deuxième anniversaire, le 4 décembre 1865, dans la maison-mère de Cologne.

Il est enterré au cimetière «des Malades» (Melatenfriedhof), qui servait au Moyen-Age pour la sépulture des malades (en particulier des pestiférés) et se trouve tout près de Cologne.

Adolf Kolping a été béatifié en 1991. Il est mentionné le 4 décembre au Martyrologe.

 

 

Giovanni Calabria

1873-1954

 

Giovanni (Jean) naquit le 8 octobre 1873 à Verona (Italie nord), benjamin des sept enfants de Luigi Calabria, un sabotier, et Angela Foschio.

Orphelin de père à dix ans, il dut quitter l’école et travailler comme petit domestique, mais son curé l’aida à préparer l’examen d’entrée au séminaire, comme externe.

Trois ans après, en 1893, il fit le service militaire, où il eut l’occasion d’accepter les travaux les plus humbles et parfois dangereux, mais aussi d’amener des compagnons à la conversion et à la pratique chrétienne.

Il reprit ensuite les études et, en 1897, commença la théologie.

Avant même d’être ordonné prêtre, il trouva dans la rue un enfant tzigane fugitif (ou abandonné), qu’il prit chez lui : c’était l’amorce de la Pieuse Union pour l’assistance des malades pauvres.

Ordonné prêtre en 1901, il fut vicaire à Santo Stefano et confesseur au séminaire.

En 1907, il fut recteur à San Benedetto al Monte, s’occupant particulièrement des soldats. La même année, il fonda la Maison des Bons Enfants (Casa Buoni Fanciulli), avec l’aide de généreux laïcs, qui se compléta en 1910 avec la branche féminine.

Ces deux Pieuses unions aboutirent à la congrégation des Pauvres Serviteurs de la Divine Providence et des Pauvres Servantes de la Divine Providence, approuvées respectivement par l’évêque en 1932 et 1952, et par le Vatican en 1949 et 1981.

En 1934 furent envoyés déjà quatre membres à Vijayavada (Inde) pour s’occuper des Parias.

Durant la Guerre mondiale, il n’hésita pas à abriter des Juifs dans son institut : c’est une doctoresse juive qui en témoigna en demandant plus tard sa béatification, affirmant que don Calabria l’avait dissimulée parmi ses Sœurs, vêtue comme elles.

En 1944, ce fut la fondation de la Famille des Frères Extérieurs, tiers-ordre pour les laïcs.

L’Œuvre s’occupe de tous les moins avantagés, sans jamais rien leur demander : gamins des rues, orphelins, handicapés, malades… On vit de la Providence. Nouveauté inouïe : les Frères et les Pères ont même rang, ce qui choquera plus d’un ecclésiastique «traditionnel».

Récemment, les conditions de l’enseignement en Italie ont fait que l’Œuvre s’est étendue davantage aux handicapés du Tiers Monde. 

Don Calabria établit aussi des rapports très fraternels avec les autres confessions ; un pasteur suédois demanda personnellement la béatification de son cher Ami.

Le 3 décembre 1954, il offrit sa vie pour le pape Pie XII, très gravement malade. Le lendemain, 4 décembre 1954, mystérieusement, le pape se reprenait (il mourut en 1958), tandis que don Calabria quittait cette vie pour l’Eternité.

Pie XII, qui ne savait pas encore quel sacrifice venait de faire Don Calabria, apprenant sa mort, le définit un héros de la charité évangélique. 

Don Giovanni Calabria fut béatifié en 1988 et canonisé en 1999.

Barbara de Nicomédie

?

 

Sainte Barbara (le Français a traduit Barbe) est une Sainte aussi illustre que mystérieuse. Selon les versions, on lui trouve plusieurs localités où elle vécut, dans un intervalle de temps qui varie sur quatre-vingts ans, et des reliques si nombreuses et éparpillées, qu’on pourrait peut-être disposer de plusieurs corps de la Sainte.

Le père de notre Héroïne s’appelait Dioscore. Pour protéger sa fille, dont la beauté était connue, il l’enferma dans une tour. Il dut partir en voyage.

Barbara désirait être chrétienne. Elle l’était déjà de cœur, au point qu’elle fit faire une troisième fenêtre à sa tour, en l’honneur des trois Personnes de la sainte Trinité. Bien sûr, elle n’accordait pas d’attention au culte païen.

A son retour, Dioscore constate avec colère que sa fille n’honore pas les dieux païens et veut la  tuer. Barbara s’enfuit. Un rocher s’ouvre pour la laisser passer et elle s’abrite dans une grotte. Un berger trahit sa retraite : ses moutons sont changés en scarabées (ou en statues, ou en sauterelles, selon les versions).

Dioscore traîne sa fille devant le juge. Après quelques tortures, le juge ordonne d’exhiber la jeune fille, nue, dans tout le pays : une robe céleste vient couvrir ce corps virginal. Dioscore alors décapite sa fille sans pitié : il est abattu d’un coup de foudre.

Les dates proposées pour ce martyre varient entre 235 et 313.

Les localités sont Antioche de Syrie ou Héliopolis (mais il y a plusieurs villes de ce nom), ou peut-être plus probablement Nicomédie ; mais on propose aussi quelque endroit de la Toscane ou Rome.

Sainte Barbara fut depuis longtemps invoquée contre la mort subite - peut-être par référence à la mort de Dioscore, et devint patronne de la bonne mort. Amie de la foudre, elle fut invoquée par les paysans contre les orages, par les arquebusiers, les canoniers, puis les pompiers, qui luttent contre le feu…

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Barbara au 4 décembre.

 

 

Heraclas d’Alexandrie

† 248

 

Heraclas était né dans une famille païenne d’Alexandrie (Egypte).

Il avait un frère, Plutarque, qui se convertit le premier et l’entraîna par son exemple. Plutarque fut aussi la première victime de l’école d’Alexandrie, lors de la persécution de Sévère (202).

Quant à lui, Héraclas se mit à l’étude de la philosophie, puis des autres sciences profanes, et de l’Ecriture.

Il fut ordonné prêtre.

Vers 215, Origène eut besoin d’un assistant pour son école, de plus en plus fréquentée. Héraclas fut cet assistant : il s’occupait des nouveau venus. L’historien Eusèbe de Césarée écrit de lui qu’il fut un homme zélé pour les choses saintes, très éloquent et non dépourvu de philosophie. Origène lui laissa la direction de ceux qui ne faisaient que débuter et se réserva l’instruction de ceux qui étaient plus avancés. Mais cette place de second rang ne signifie pas qu’il était un subalterne : plusieurs fois il remplaça Origène à la direction de l’école, quand ce dernier était en déplacement.

En 230, Origène fut ordonné prêtre par l’évêque de Césarée, de sorte qu’il n’appartenait pas au clergé d’Alexandrie : l’évêque d’Alexandrie, Demetrius, nomma alors Heraclas à la tête de l’école.

En 231, Demetrius mourut, et Heraclas fut appelé à lui succéder.

Le nouvel évêque ne crut pas opportun de rappeler Origène à Alexandrie, pour éviter quelques possibles tensions. Il s’occupa particulièrement de la réadmission des Chrétiens qui se seraient momentanément égarés dans quelque hérésie ; sa méthode était apostolique : avant de les réadmettre à la communion, il leur demandait d’exposer publiquement ce qu’ils avaient entendu dire de la part des hérétiques.

Il mourut vers 248, après seize années d’épiscopat.

Avec l’Eglise copte, le Martyrologe Romain mentionne saint Heraclas d’Alexandrie au 4 décembre.

 

 

Meletios de Sebastoupoleos

4e siècle

 

Grec d’origine, Meletios (ou mieux Melitios) fut surnommé par ses camarades le miel de l’Attique, avec un jeu de mots sur son prénom.

Eusèbe de Césarée parle de sa grande expérience et de (son) savoir étendu, et dit de lui qu’il était le plus expert et le plus savant qui fût dans toutes les connaissances libérales. Chez lui la vertu de la vie était à la hauteur du reste.

Durant la persécution, il s’enfuit dans la Palestine.

Il fut nommé évêque de Sebastoupoleos (ou Dioscurias, Pont, auj. Géorgie). S.Athanase et s.Basile de Césarée en ont fait l’éloge comme défenseur de l’orthodoxie.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Meletios de Sebastoupoleos au 4 décembre.

 

 

Felix de Bologne

† 432

 

On sait de Felix qu’il était diacre de l’Eglise de Milan.

En 394, l’évêque de Milan, s.Ambroise (v. 7 décembre) lui confia une mission pour l’empereur Théodose.

En 397, il fut au chevet de s.Ambroise, qui allait s’éteindre.

C’est après cette dernière date qu’il fut nommé septième évêque de Bologne, et le resta jusqu’à l’avènement de s.Petronius (431 ou 432, v. 4 décembre).

Le Martyrologe Romain mentionne saint Felix de Bologne au 4 décembre.

 

 

Aper en Maurienne

7e siècle

 

Aper («sanglier», en français Aupre, Avre) vivait dans la région de Sens (Yonne).

Il voulut appliquer strictement ces deux conseils évangéliques : Celui qui ne renonce pas à tout ce qu’il possède, ne peut être mon disciple et Nul n’est prophète en son pays (Lc 14:33 et 4:24). Il partit vers le Sud.

Les récits divergent.

Dans un premier texte, Aper demanda à l’évêque de Maurienne, Leporius, un lieu où il pourrait se retirer pour y prier et évangéliser le peuple. Aper fut dirigé vers une église Saint-Nazaire ; malgré la sainteté de sa vie, des calomnies parvinrent aux oreilles de l’évêque de Grenoble qui décréta une enquête. Ses envoyés voulurent forcer Aper à les suivre mais, en chemin, sur la prière d’Aper, une biche vint providentiellement les désaltérer de son lait ; reconnaissant le prodige, l’évêque de Grenoble s’excusa et Aper regagna son église. Un jour, son serviteur serait mort de noyade, si Aper ne l’avait retiré des eaux contre tout espoir.

Un autre récit expose qu’Aper s’adressa d’abord à l’évêque de Grenoble, Clair, qui le reçut dans son clergé et lui confia la paroisse de La Terrasse. Des calomnies firent fuir Aper, qui vint s’installer là où est maintenant Saint-Avre (Savoie).

Il n’y a guère de commun entre les deux versions que les calomnies et l’évêque de Grenoble. Par ailleurs, il semble étrange, dans le premier récit, que l’évêque de Grenoble diligente une enquête en-dehors de son diocèse. Le Martyrologe Romain se contente de mentionner la vie solitaire et pénitente d’Aper.

Saint Aper est commémoré le 4 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Siran de Méobecq

7e siècle

 

Siran (en latin Sigirannus) naquit vraisemblablement dans les dernières années du 6e siècle, fils du noble Sigelaïc, berrichon, qui l’envoya étudier à Tours.

Il fut ensuite admis à la cour du roi des Francs, sous la protection de Flaochad, futur maire du palais, et devint bientôt échanson du roi. On ne sait pas précisément de quel roi il peut s’agir, Thierry II ou Clotaire II.

Sigelaïc était un homme très vertueux et fut appelé à devenir le vingt-cinquième évêque de Tours (619) : il pouvait être veuf, et Siran devait donc être mûr et indépendant. Sigelaïc pensait que son Siran épouserait la fille d’un ami à lui, mais Siran quitta toutes ses occupations mondaines, se rasa lui-même la tête comme un clerc et fut bientôt admis parmi le clergé de Tours, du temps du successeur de Sigelaïc.

Siran fut ensuite nommé archidiacre. Il distribua tous ses biens. L’administrateur de Tours le crut fou et le fit enfermer ; mal lui en prit, il fut attaqué par une telle crise de folie, qu’un garde l’abattit d’un coup d’épée.

Notre Siran se retira encore une fois de ces responsabilités et suivit un Irlandais de passage : Falvius, qui se déplaçait avec quelques disciples en pèlerinage à Tours et avaient pour but la Ville Eternelle.

Chaque étape était pour Siran l’occasion de prêcher aux populations, de rendre des services, de gagner son pain en participant aux vendanges, tout en continuant de lire les Vies de Saints ou l’Ecriture, qu’il avait toujours avec lui.

Mais de Rome, il repartit vite auprès de Flaochad qui avait besoin de lui ; ce dernier, reconnaissant, l’aida à fonder un monastère à Méobecq (Indre) ainsi qu’un autre à proximité, Longoritus, où l’on pratiqua la Règle de s.Benoît.

Siran eut le don des miracles. Des voleurs qui étaient partis avec ses chevaux, croyant avoir chevauché toute la nuit, se retrouvèrent devant la porte du monastère au petit matin ; la chandelle éteinte d’un frère maladroit, se retrouva allumée par un signe de croix. Un jour qu’il rencontra un bandit qu’on menait à la potence, il demanda sa grâce ; ne l’ayant obtenue, il s’adressa à la foule : Que celui qui est sans péché, vienne lui jeter la première pierre (Jn 8:7) ; tous demandèrent la grâce du condamné, que Siran exhorta à mener désormais une vie honnête.

Malheureusement, comme autrefois près de Notre-Seigneur, Siran connut la trahison. Un moine constitua un clan opposé à leur abbé. Pour le bien de la communauté, Siran préféra éviter l’affrontement et reprit son bâton de pèlerin. Ses dons de pêcheur l’aidaient à donner des poissons aux pauvres, ailleurs il aidait un paysan à porter son fagot, ou à tirer une charrette de fumier, avant de lui donner de quoi acheter un bœuf.

Il parvint ainsi à Toulouse et se joignit aux mendiants, auxquels il adressa la Bonne Nouvelle. Mais désormais épuisé, il mourut après avoir donné tout ce qui lui restait ; son seul bien était sa mince tunique, dans laquelle il voulait être enterré, sans honneur.

Siran mourut sous Clovis II ou Clovis III, traditionnellement un 4 décembre.

Des deux monastères fondés par Siran, il ne reste rien.

C’est son nom qu’on a repris pour l’abbaye de Saint-Cyran, trop célèbre lors de la querelle du jansénisme.

Saint Siran de Méobecq est commémoré le 4 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ada du Mans

7e siècle

 

Ada pourrait être la même personne qu’Adrehilde, d’après certains documents.

Elle aurait été la nièce de l’évêque Engelbert (Aglibert ?, † 705) du Mans.

Ada était dans le monastère Sainte-Marie de Soissons et fut invitée par l’évêque Innocent à venir enseigner la règle de saint Benoît au Mans, dans un monastère dédié autrefois à saint Julien, puis à Notre Dame, et dont Ada fut abbesse.

Or, l’évêque Innocent mourut en 543.

En revanche, un autre document parle de Ada ou Adrehilde sous l’évêque Béraire, qui mourut en 670.

Dans le Martyrologe, il est dit qu’elle mourut après 692.

Il semble qu’il y ait eu ici plusieurs confusions, soit entre les noms des évêques manceaux, soit à propos de l’identification elle-même d’Ada.

Ada reste un personnage historiquement attesté, ainsi que sa sainteté de vie.

Sainte Ada du Mans est commémorée le 4 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Jean de Damas

676-749

 

Si l’on connaît assez bien les grands épisodes de la vie de Jean de Damas (Damascène), on reste dans l’incertitude sur ses dates de naissance et de mort.

Jean vit le jour à Damas (Syrie) vers 676, dans une célèbre famille chrétienne arabe qui portait le nom de Mansŭr (victorieux). Son père portant le nom de Sarjoun (Serge), Jean s’appela Mansŭr ibn Sarjoun (fils de Serge).

Originaire de Damas, il est resté Jean Damascène, en grec Ioannis Damaskinos, en latin Iohannes Damascenus.

A cela s’ajoute son surnom de Chrysorrhoas, rhéteur d’or.

A la fin du 7e siècle, qui vit la naissance de Jean, la région de Damas passa sous domination musulmane, mais la cour conserva quelques fonctionnaires chrétiens, dont le grand-père de Jean, qui fut percepteur des taxes pour le Moyen-Orient. Le père de Jean reprit cette fonction, qu’il transmit à son fils.

L’éducation de Jean fut confiée à un moine italien captif des Sarrasins, nommé Cosmas, immensément instruit. Jean devint très cultivé en musique, en astronomie, en théologie, en rhétorique, en philosophie, en arithmétique et en géométrie.

Vers 730, Jean fut nommé grand vizir, mais ne resta pas longtemps dans cette charge.

On était alors dans la crise iconoclaste, et Jean exposa ouvertement sa position en faveur des saintes images. L’empereur falsifia une lettre de Jean et la présenta au calife : furieux, ce dernier fit amputer Jean de la main droite, séance tenante.

Jean ramassa sa main coupée et se retira dans la prière, promettant à la Vierge Marie que désormais, s’il guérissait, il n’écrirait plus que des hymnes en l’honneur du Christ. Il se réveilla de son sommeil, parfaitement guéri. Le calife comprit alors son erreur, crut à l’innocence de Jean et le rétablit dans sa charge.

Mais l’épreuve avait suffi : Jean se retira dans la laure (le monastère) Saint-Sabas à Jérusalem. Il fut d’abord confié à un pieux moine très sévère et imperméable à la poésie et à la musique, qui soumit Jean à de dures privations. Jean obéit humblement. Dieu fit savoir à ce vieux moine de cesser ce régime et Jean put reprendre l’étude et la composition.

Jean fut ordonné prêtre vers 735.

Les traditions divergent sur les dernières années de Jean. On a avancé qu’il avait été martyrisé lors d’un voyage en Orient pour fortifier les chrétiens contre l’iconoclasme ; on a plutôt affirmé qu’il mourut dans sa cellule, à un âge très avancé, vers 749.

Le jour traditionnellement retenu pour sa mort est le 4 décembre.

Dans une de ses œuvres, Jean montra point par point comment le Coran s’éloigne de la Bible dans les quelques allusions qu’il fait aux récits bibliques. Il condamna fermement l’hérésie musulmane, mais les Musulmans le respectèrent grandement et conservent toujours son corps dans leur mosquée.

Si l’on voit toujours saint Jean de Damas représenté avec un turban, c’est pour rappeler son origine arabe.

En 1890, Jean de Damas fut proclamé Docteur de l’Eglise.

 

 

Sola de Solnhofen

† 794

 

Sola venait de l’Angleterre méridionale ; il vint en Germanie.

En 744, s.Boniface (v. 5 juin) le reçut comme moine à Fulda et l’ordonna prêtre.

Vers 750, Boniface l’envoya en mission vers le Sud du pays et il s’établit à Husen.

A la mort de Boniface, Sola entreprit la vie d’ermite et construisit à Husen dans la vallée de l’Altmühl,  un petit oratoire, avec les encouragements de l’évêque d’Eichstätt, Willibald et du frère de ce dernier, Wynnibald (v. 7 juillet et 18 décembre). Husen devint ensuite Solnhofen.

Un des miracles fameux de Sola fut qu’il donna l’ordre à son âne de «charger» un loup qui allait s’attaquer à des brebis. L’âne obéit si bien qu’il mordit à mort le loup.

En 793, Charlemagne inspecta le travail de Sola pour creuser un canal entre les deux vallées du Rezat souabe et Altmühl ; pour remercier Sola, il lui fit don du terrain où il avait édifié son oratoire.

Sola mourut le 4 décembre 794.

A l’endroit du monastère, des recherches ont mis en évidence jusqu’à cinq églises superposées ; les deux premières remonteraient à l’époque précédant l’arrivée de Sola ; la troisième serait la chapelle de Sola ; la quatrième serait celle construite  à partir de 794 et la cinquième fut la basilique,  détruite en 1783.

Saint Sola de Solnhofen est commémoré le 4 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ioannis de Polybote

9e siècle

 

Ce saint évêque occupa le siège de Polybote en Phrygie Salutaire (Phrygie de l’Est, capitale Synnada, en Asie Mineure).

Quand fut fondé ce diocèse ? On ne sait. A quelle distance se trouvait Polybote de Synnada ? de Hiérapolis ? On se rappelle que l’apôtre s.Philippe (v. 3 mai) mourut martyr en Phrygie, que s.Papias fut évêque de Hiérapolis en Phrygie (v. 22 février) : Ioannis aurait donc été un de leurs successeurs.

Même les ouvrages orthodoxes ne sont pas prolixes à propos de ce grand évêque.

Les miracles notoires qui se produisirent avant comme après sa mort, l’ont fait surnommer Thaumaturge.

Puisqu’il combattit contre l’iconoclasme de l’empereur Léon l’Arménien (813-820), il mourut bien au 9e, et non au 8e siècle.

La Vita ancienne de Ioannis racontait que les Arabes, après avoir pris la ville voisine d’Amorium (838), allaient violer son tombeau quand ils durent s’arrêter, frappés de malaises divers. Ils implorèrent le pardon du Saint et furent guéris.

On dit aussi que chaque année, pour la Pentecôte, on sortait son corps demeuré intact et on le plaçait revêtu de ses insignes pontificaux sur le trône épiscopal où il demeurait sans s’affaisser.

Saint Ioannis de Polybote est commémoré le 4 décembre dans le Martyrologe Romain.

Anno de Cologne

1010-1075

 

Il naquit vers l’an 1010, de Walter et Engela, originaires de Souabe.

Destiné à la carrière des armes, Anno se tourna plutôt vers le monde ecclésiastique. Il fut à l’école de Bamberg, où il enseigna à son tour à partir de 1046 ; il fut appelé à la cour de l’empereur Heinrich III.

Le caractère d’Anno était franc et ferme ; on lui remit un canonicat et il devint prévôt du chapitre de Goslar (1056).

Cette même anéne 1056, il fut élu archevêque de Cologne.

En 1062, à la tête de la noblesse allemande, il retira à la vieille impératrice la tutelle sur le jeune Heinrich IV, et l’assuma pendant trois ans avec l’autre archevêque, Adalbert de Hambourg. Il semble qu’Anno ait usé là d’un réel autoritarisme, car le petit Heinrich chercha à sauter du bateau qui l’emmenait, et fut repêché par quelqu’un de la suite d’Anno. Peut-être la manière n’était-elle pas vraiment «ecclésiastique», mais très probablement, Anno sentait qu’il fallait absolument agir dans ce sens, pour le bien du futur monarque et de l’Allemagne. 

Sous son autorité, deux assemblées se réunirent à Augsbourg puis Mantoue, pour trancher entre le pape élu, Alexandre II, et l’antipape Cadalus élu par la cour allemande ; gentiment, Alexandre II accepta ce défi, sut démontrer les calomnies qui l’accablaient, et triompha de la situation. Anno avait, pour un temps au moins, réconcilié Rome et l’Empire.

En 1065, à la majorité de Heinrich IV, Adalbert resta seul aux affaires générales, écartant Anno des soucis politiques.

Les années suivantes virent Anno au milieu de difficultés de tous ordres. Il prétendit nommer au siège archiépiscopal de Trèves son neveu, qui fut abattu par la population (1066). Les monastères qu’il voulait réformer à Cologne, se révoltèrent. Comble : Heinrich IV voulait divorcer. Il semble ici que même Rome ait été prévenue contre Anno : le pape ne lui consentit une audience qu’après lui avoir imposé une «pénitence», car Anno avait osé rencontrer Cadalus et Heinrich, qui étaient excommuniés.

Anno délaissa les affaires politiques et s’occupa de réformer l’Eglise dans son diocèse, ce qui ne se fit pas tout seul ; en 1074, il y eut un véritable soulèvement dans Cologne, et Anno dut se réfugier avec ses partisans dans la cathédrale, un clerc fut d’ailleurs assassiné ; Anno réussit à sortir de la ville par un passage souterrain, avec des gens en armes et vint attaquer Cologne quelques jours après : les habitants prirent peur et ouvrirent les portes. Anno promit le pardon s’ils faisaient pénitence, mais il fit rechercher et condamner les chefs du complot ; des centaines de marchands quittèrent la ville ; ceux qui restaient et refusaient de faire pénitence, furent excommuniés. Les raisons alléguées de ce soulèvement furent peut-être les lourdes taxes, ou la politique d’Anno vis-à-vis de la maison impériale…

Anno recevait chaque année à Noël une humble femme qui venait d’accoucher, la nourrissant et lui lavant les mains et les pieds, ainsi qu’à son bébé ; ce geste charitable se répétait pendant quarante jours, jusqu’au 2 février, fête de la Purification de Marie et de la Présentation de Jésus au Temple. 

Il fonda aussi d’autres monastères à et près de Cologne.

Des contemporains ne ménagèrent pas leurs critiques envers l’archevêque : on lui aurait trouvé un esprit hautain, âme de toutes les conjurations, sans respect pour les promesses, avide ; on ajouta qu’il tenait plus à ses idées qu’à la justice ; on lui trouva en outre un esprit violent et qui n’hésita pas à s’adjuger témérairement un droit de domination. Il aurait manifesté une volonté de dominer l’Allemagne en pratiquant largement le népotisme.

Devant ces critiques tenaces, il ne faut pas négliger que les réformes sont rarement acceptées de bon cœur par les hommes, surtout par le clergé. Mais il faut admettre qu’Anno démontra son amour de l’Eglise romaine et universelle, et ne ménagea pas son zèle justement pour améliorer son clergé.

A Pâques 1075, Anno leva l’excommunication de ses «ennemis» et pardonna aux pécheurs.

Il mourut le 4 décembre 1075 et ses funérailles furent très grandioses.

La canonisation d’Anno est l’un des cas les plus anciens de cette procédure réformée et désormais réservée à l’administration romaine. Elle ne fut pas immédiate, et connut quelques vicissitudes, et même quelques manifestations hostiles de la part de fidèles ; le pape l’aurait prononcée oralement en 1182, mais elle fut officiellement annoncée par l’archevêque de Cologne, en 1186.

 

 

Osmond de Salisbury

† 1099

 

Né en Normandie, ses origines ne sont pas certaines. Un document tardif le fait fils d’Henri de Centville, comte de Sées, et d’Isabelle de Conteville, fille de Robert, duc de Normandie, et sœur de Guillaume le Conquérant.

Osmond accompagna Guillaume en Angleterre et devint chancelier (1070) et peut-être aussi Comte de Dorset. Il eut à remplir un certain nombre de missions importantes, par exemple l’établissement du Domesday Book, ancêtre du cadastre, pour l’établissement de l’impôt.

En 1078, il fut consacré évêque de Salisbury, une cité qui, à l’époque, ressemblait plus à une forteresse qu’à une ville. C’était aussi un immense diocèse.

C’est en 1086 que les grands propriétaires jurèrent fidélité au roi, en présence d’Osmond.

En 1092, il put enfin consacrer sa nouvelle cathédrale. Mais sa joie fut vite mise à l’épreuve, car quatre jours après la cérémonie, la foudre s’abattit et détruisit le toit et une partie de l’édifice. 

Reconstruite, cette cathédrale fut dotée d’un chapitre, avec doyen, chantre, chancelier, trésorier, trente-deux chanoines, un vice-doyen et un deuxième chantre, tout ce monde avec des charges bien précises. Ils devaient entourer l’évêque dans ses responsabilités, l’assister dans les cérémonies solennelles et l’aider dans le travail apostolique de la région. C’était une façon d’uniformiser la liturgie dans le diocèse et, peu à peu, en Angleterre. Les chanoines furent réputés pour leur musicalité et servirent de modèles pour d’autres cathédrales.

C’est ainsi que la liturgie de Salisbury s’étendit dans toute l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Irlande et l’Ecosse. 

Osmond aimait la culture et possédait une belle bibliothèque ; il savait copier et relier des livres.

On vanta sa vie irréprochable, toute chaste et sans aucune ambition.

Il eut une attitude réservée lors du conflit qui opposa Anselme de Cantorbury et Guillaume le Roux à propos des investitures ; dans un premier temps, il trouva Anselme un peu intransigeant et se mit plutôt du côté du roi ; mais plus tard, il reconnut la vérité et, lorsqu’il rencontra Anselme, s’agenouilla pour lui demander pardon.

Osmund mourut dans la nuit du 3 au 4 décembre 1099. 

Il fut canonisé en 1457.

Le Martyrologe le mentionne au 4 décembre.

 

 

 

Bernardo degli Uberti di Parma

1060-1133

 

Né vers 1060 à Florence (Italie C), de Bruno et Ligarda, Bernardo avait une sœur.

Tôt orphelin de père, il reçut une bonne formation.

Quand on lui proposa un bon parti, il demanda à réfléchir quelque temps. En réalité, il avait déjà décidé - peut-être après avoir eu une vision céleste - de quitter le monde. Aussi alla-t-il se présenter sans tarder à l’abbaye de San Salvi, de l’ordre de Vallombreuse, une branche réformée bénédictine.

Tandis que l’abbé attendait prudemment de voir comment ce jeune homme raffiné allait supporter la règle austère, la famille et les amis de Bernardo vinrent le supplier de rentrer à la maison. Bernardo fut si convainquant, que sa mère lui donna sa bénédiction et se retira toute consolée.

Bernardo partagea son immense héritage en trois parts, une pour sa mère et sa sœur, une autre pour ses serviteurs et les pauvres, la troisième pour l’abbaye. De cette dernière partie, un parent chercha à s’emparer d’un bien : il en perdit la parole, jusqu’à ce qu’il demandât pardon à Bernardo.

Les vertus solides de Bernardo le conduisirent à de hautes responsabilités : en 1093, à trente-trois ans, il fut élu abbé ; en 1098, abbé général de Vallombreuse ; en 1099, cardinal.

Cette ascension ne l’empêcha pas de rester frère parmi les siens, tout en administrant très sagement l’abbaye et l’Ordre.

Il fut envoyé comme légat papal pour traiter en Lombardie de la querelle des Investitures entre la papauté et l’Empire. Il rencontra la comtesse Mathilde de Toscane, qui sut apprécier ses qualités et doter l’Ordre de Vallombreuse d’importants bénéfices.

En 1104, de passage à Parme, où il voulait remettre la paix entre les villes du nord, on s’en prit violemment à lui ; durant la célébration de la Messe, il fut assailli et mis en prison. Les troupes de la comtesse Mathilde arrivèrent et libérèrent le pauvre légat. Par la suite, les habitants de Parme, impresssionnés par la noblesse d’âme de Bernardo, le choisirent comme évêque en 1106.

C’était beaucoup de responsabilités. En 1109, Il délégua le prieur de Vallombreuse pour les affaires ordinaires, tout en restant très attaché à son Ordre. Il visita les abbayes, confirma la règle.

A Parme, où les évêques avaient cédé à des attitudes trop politiques - Cadalus avait même été élu antipape, v. notice Anno de Cologne, ce même jour) - Bernardo s’efforça de s’en tenir à une position strictement ecclésiasique, pour rétablir dans le diocèse la paix et les bonnes mœurs.

Quand l’empereur voulut régler la querelle des Investitures et se faire couronner par le pape, il demanda à Bernardo son appui. Le concile de Sutri (1111) semblait avoir aplani les difficultés, mais l’empereur Henri V refusa les clauses en pleine cérémonie à Saint-Pierre de Rome ; il fit prisonniers et Bernardo et le Pape. Encore une fois, les soldats de la comtesse Mathilde intervinrent. Cette comtesse mourut en 1115, et l’empereur s’empara de son héritage. Le pauvre Bernardo n’en avait pas encore fini.

De plus, en 1117, un tremblement de terre secoua violemment la cathédrale de Parme : il fallut reconstruire les voûtes.

Une nouvelle guerre entre Parme et Crémone éclata en 1121, mais se résolut pacifiquement assez vite.

Les milices de Konrad de Hohenstaufen intervinrent et firent prisonnier Bernardo, pour une troisième fois : c’est encore l’armée de la comtesse Mathilde qui le délivra.

Les dernières années de Bernardo furent plus calmes. Le concordat de Worms (1122) laissait espérer un avenir meilleur dans les relations entre Rome et l’Allemagne.

Bernardo eut la bienveillance du nouveau pape. Au concile de Plaisance (1095), il rencontra saint Bernard de Clairvaux (v. 20 août), puis saint Norbert (v. 6 juin), avec lequel il accompagna le pape Innocent II à Rome.

Revenu dans son diocèse, il y mourut, le 4 décembre 1133, chargé de mérites et de fatigues, mais aussi d’un grand renom de sainteté.

En 1139, une elevatio des reliques servit de canonisation.

Saint Bernardo est le patron céleste de la ville et du diocèse de Parme.

Le Martyrologe le commémore au 4 décembre.

 

 

Piero Tecelano «Pettinaio»

? - 1289

 

Piero Tecelano était un pieux laïc italien. Né près de Sienne, à Campi, il avait appris dans la capitale toscane l’humble métier de fabriquant de peignes. Toute sa vie il fabriqua ces petits objets d’os et de corne, qu’il vendait ensuite, principalement à Pise, une ville portuaire et d’importante activité commerciale.

Il ne vendait que les objets parfaitement réussis, et jetait scrupuleusement tous les autres dans l’Arno, pour être sûr qu’ils ne fussent récupérés et remis dans le commerce, malhonnêteté dont il se serait senti moralement responsable.

A cette honnêteté professionnelle, Piero unissait l’intégrité de la vie privée, ou plutôt il appuyait son honnêteté sur l’intégrité religieuse de sa vie. Tertiaire franciscain, il cherchait en toute occasion la perfection, en particulier par la prière et la charité fraternelle. Marié, il chercha la sainteté dans le mariage ; veuf et sans enfant, il distribua ses biens aux pauvres et se retira près d’un couvent franciscain, à Sienne.

Il reçut des dons célestes : dons de prophétie, de guérisons, de conversions. Mais constatant ces merveilles, il en prenait peur, songeant aux comptes qu’il aurait à en rendre à Dieu. Il se confessait chaque jour et voulut une fois dévoiler devant tous les Frères les péchés de sa vie. Un ange vint alors effacer de son papier tout ce qu’il y avait écrit, pour l’assurer qu’il avait été entièrement lavé.

Piero fréquenta assidûment les lieux de pèlerinages franciscains célèbres, jusqu’au jour où une douloureuse maladie le cloua chez lui. Il restait toujours serein. 

On le connaissait tellement, que quelques années plus tard, Dante parle de lui comme du saint “Pettinaio” (fabriquant de peignes). 

Il mourut le 4 décembre 1289. 

Au XIX e siècle, le pape Pie VII en confirma le culte, lui reconnaissant le titre de Bienheureux.

Un Piero Tecelano était autrefois commémoré le 16 mars au Martyrologe Romain., mais en a été retiré de ce jour. En effet, il semble bien qu’il s’agisse de lui au 4 décembre, quand on y commémore Piero Pettinaio.

 

 

 

 

 

Ioannes Hara Mondo no Suke

? - 1623

 

Ioannes était un noble samouraï japonais, né à Usui (Chiba, Japon) à une date inconnue.

Il faisait partie du Tiers-ordre franciscain, dans le diocèse de Tokyo.

Son martyre eut lieu le 4 décembre 1623 à Shinagawa (Tokyo) : crucifié, mutilé, il fut brûlé alors qu’il respirait encore.

Il a été béatifié en 2008 parmi cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais de la même époque.

 

 

Girolamo De Angelis

1567-1623

 

Girolamo (Jérôme) était né vers 1567 à Castrogiovanni, auj. Enna (Sicile), dans une famille bourgeoise et chrétienne.

A dix-sept ans, avec son frère Pietro, il alla étudier le droit à Palerme.

En 1586, il entra au noviciat des Jésuites de Messine, toujours avec son frère. Ils firent les études nécessaires à Bivona et Palermo.

En 1596, ils rejoignirent Lisbonne dans le but de partir aux missions du Japon. En attendant d’embarquer, ils étudièrent le portugais.

Ils embarquèrent ainsi avec le père Spinola (v. 10 septembre) dans son premier voyage. Là encore, il semble que Pietro était avec Girolamo, mais on n’entend plus parler de lui par la suite. Partis en avril 1596, ils durent rejoindre le Brésil, où le bateau fut immobilisé pendant un an et demi, suite à une avarie. Ils s’arrêtèrent de nouveau à Porto Rico, puis repartirent vers Lisbonne ; en route, un corsaire anglais les prit et les relâcha à Londres, d’où ils purent rejoindre Lisbonne.

C’est à Lisbonne que Girolamo fut ordonné prêtre.

En mars 1599, tous deux repartirent et arrivèrent à Nagasaki en 1602, après six années de navigation et s’être encore arrêtés un an à Macao.

D’abord supérieur de la maison de Foushimi pendant huit ans, Girolamo fonda ensuite une nouvelle mission à Sumpu et s’occupait d’en fonder une autre à Yédo quand la persécution commença, le jour où il achetait un terrain. Il rentra à Sourounga.

En 1614, quand les missionnaires reçurent l’ordre de quitter le pays, il se cacha à Nagasaki. L’année suivante, toujours accompagné de son fidèle Simon Enpō, il se rendit dans le Tsugaru pour porter des aumônes aux chrétiens exilés, puis il évangélisa les provinces du Nord, étant ainsi le premier à porter la Bonne Nouvelle dans les provinces de Findadono, Conghecasu, Monganu, Nambri et Sungam. Il aborda aussi sur une île qu’on croyait jusque là rattachée au continent, l’île de Hokkaidō. Il fut ainsi le premier européen à poser le pied dans cette région ; il put ainsi rédiger un mémoire géographique et ethnologique sur cette île méconnue, et qui fut publiée plus tard, en 1624.

En 1620, l’autorité locale changea du tout au tout son attitude envers les missionnaires, leur ordonnant de quitter le pays. Girolamo vint se réfugier à Edo (act. Tokio), mais la persécution s’accentua.

Girolamo eut alors l’espérance, en se livrant spontanément, de faire cesser les perquisitions ; il quitta ses vêtements japonais, fit refaire sa tonsure. Il se présenta au gouverneur. Sa déclaration vaut la peine d’être lue dans son intégralité :

Je suis prêtre et religieux de la Compagnie de Jésus. Je suis né en Sicile, contrée d’Italie, et connaissant par tous les récits le naturel heureux de la nation japonaise et son désir de salut, j’ai tout quitté pour venir au milieu d’elle et lui enseigner la Vérité. J’ai embrassé les usages des habitants et me suis fait l’un d’eux. Toutes les peines, toutes les souffrances d’un ministère de vingt ans, je les considère comme bien employées, ayant été consacrées au salut de ce peuple.

On admira cette liberté d’esprit et cet amour d’un peuple étranger, mais le gouverneur l’expédia en prison, avec son fidèle Simon Enpō.

Quand le shogoun apprit qu’il y avait encore des prêtres dans sa ville, il entra dans une fureur extrême. Il condamna tous les hommes à la peine du feu et ordonna de maintenir en prison les femmes et les enfants jusqu’à la fin des enquêtes.

En prison, les missionnaires entreprirent d’évangéliser aussi les prisonniers de droit commun. Girolamo amena à la foi les huit païens qu’il trouva dans son cachot.

La sentence fut exécutée le 4 décembre 1623. Dans la prison, tous les chrétiens eurent les mains liées derrière le dos et on leur passa une corde au cou. Puis le cortège s’organisa : d’abord le père Girolamo, puis Simon Enpō et quinze chrétiens, puis le père Gálvez et seize chrétiens, enfin un dernier prisonnier, Joannes Faramondo, qui marchait à pied parce qu’on lui avait déjà amputé les doigts des mains et des pieds et ne pouvait se tenir sur un cheval. Venaient ensuite les autres condamnés.

Francisco et Girolamo continuaient de prêcher durant le trajet. Ils furent conduits sur une hauteur entre Yédo et Méaco. On plaça les deux prêtres et Simon un peu à l’écart, mais de façon à bien leur faire voir le supplice des quarante-sept autres prisonniers, attachés à des poteaux et asphyxiés lentement par la fumée des flammes.

Vint le tour des deux prêtres et de Simon ; par raffinement de cruauté, on éloigna un peu les fagots embrasés, pour faire durer l’asphyxie. Francisco mourut le dernier, encore debout contre son poteau.

Les trois Martyrs furent béatifiés en 1867. Le Martyrologe les commémore tous les trois le 4 décembre, mais pas les autres qui n’ont pas été béatifiés, n’ayant pas été condamnés d’abord pour la foi chrétienne, mais pour des crimes «ordinaires» ; ils moururent certainement réconciliés avec Dieu, puisqu’ils reçurent la Bonne Nouvelle en prison.

Après ces martyres, le Japon resta sans prêtres pendant deux siècles et demi, jusqu’en 1865, lorsque les missionnaires eurent de nouveau l’autorisation de pénétrer dans l’île, où ils retrouvèrent des communautés qui avaient conservé les traditions chrétiennes.

 

 

Francisco Gálvez Iranzo

1578-1623

 

Il était né vers 1578 à Utiel (Cuenca, Espagne), de famille noble. Ses parents s’appelaient Francisco et Juana ; ils firent baptiser leur enfant le 15 août 1578.

Après l’école et le collège de son pays, Francisco fréquenta la récente université de Valencia. Il pouvait avoir alors vingt ans.

En avril 1598, il fut ordonné sous-diacre ; il fut donc diacre à la fin de cette année-là ou au début de la suivante. Entre le diaconat et le sacerdoce, il prit l’habit franciscain chez les Frères mineurs de l’Observance à Valencia, où il émit la profession en 1600. Peu après il fut ordonné prêtre.

Il fut envoyé sur son désir en Extrême Orient : il s’arrêta d’abord huit ans au Mexique, puis gagna les Philippines en 1609, où il apprit si bien le japonais, qu’il fut chargé de la paroisse japonaise de Manille.

En 1612, il arriva au Japon. Ce pays avait déjà quarante-et-un couvents au début du siècle, il en aurait cinquante-sept en 1622 ; dans le même temps, les Chrétiens passèrent de soixante-mille à cent-quatorze mille ; Francisco y prêcha, traduisit en japonais élégant des vies de Saints, un catéchisme, et s’occupa de lépreux lors d’une épidémie : cette façon de soigner des malades émut beaucoup la population et provoqua beaucoup de conversions. Malheureusement, Francisco dut quitter le pays au moment de l’expulsion des missionnaires en 1614.

Pour y rentrer, il alla à Malacca en 1617 ; il se teignit le corps pour ressembler à un marinier africain, vint à Macao et de là au Japon. Le prince de Voxou, Massamouné, l’autorisa à prêcher, mais il laissa la place à un autre missionnaire et alla s’occuper de la chrétienté de Mogami, avant de venir à Yédo.

Dans cette dernière ville, la situation des missionnaires avait été relativement calme depuis douze ans, mais l’installation d’un nouveau shogoun en 1623, anéantit cette paix précaire. C’est le moment que choisit un traître pour révéler au gouverneur de la ville la présence de deux religieux et lui remettre une liste de chrétiens.

Le père Francisco tenta la fuite vers Kamakura et s’embarquait pour se cacher plus loin encore, mais il fut reconnu et arrêté par la police, en même temps que les Japonais qui l’accompagnaient.

Accusé par les juges de séduire les ignorants, il alla rejoindre en prison le père Girolamo De Angelis et les autres chrétiens.

Quand le shogoun apprit qu’il y avait encore des prêtres dans sa ville, il entra dans une fureur extrême. Il condamna tous les hommes à la peine du feu et ordonna de maintenir en prison les femmes et les enfants jusqu’à la fin des enquêtes.

La sentence fut exécutée le 4 décembre 1623. Dans la prison, tous les chrétiens eurent les mains liées derrière le dos et on leur passa une corde au cou. Puis le cortège s’organisa : d’abord le père Girolamo, puis Simon Yempo et quinze chrétiens, puis le père Gálvez et seize chrétiens, enfin un dernier prisonnier, Joannes Faramondo, qui marchait à pied parce qu’on l’avait déjà amputé des doigts des mains et des pieds et ne pouvait se tenir sur un cheval. Venaient ensuite les autres condamnés.

Francisco et Girolamo continuaient de prêcher durant le trajet. Ils furent conduits sur une hauteur entre Yédo et Méaco. On plaça les deux prêtres et Simon un peu à l’écart, mais de façon à bien leur faire voir le supplice des quarante-sept autres prisonniers, attachés à des poteaux et asphyxiés lentement par la fumée des flammes.

Vint le tour des deux prêtres et de Simon ; par raffinement de cruauté, on éloigna les fagots embrasés, pour faire durer l’asphyxie. Francisco mourut le dernier, encore debout contre son poteau.

Les trois Martyrs furent béatifiés en 1867. Le Martyrologe les commémore le 4 décembre.

 

 

Simon Enpō

1580-1623

 

Il était né vers 1580 à Nozou dans le Fingo (Japon).

Il appartenait à une bonzerie dont le bonze principal se convertit ; il en suivit l’exemple, âgé alors de seize ans.

Deux ans plus tard, il était admis chez les Jésuites comme élève et catéchiste. 

Exilé à Manille en 1614, il rentra l’année suivante et partagea dès lors la vie du Père Girolamo De Angelis (v. notice au même jour).

Quand le père Girolamo alla se présenter au gouverneur, Simon l’accompagna fidèlement.

Girolamo espérait, en se livrant spontanément, faire cesser les perquisitions ; mais quand le shogoun apprit qu’il y avait encore des prêtres dans sa ville, il entra dans une fureur extrême. Il condamna tous les hommes à la peine du feu et ordonna de maintenir en prison les femmes et les enfants jusqu’à la fin des enquêtes. Peu après, il fut rejoint par le père Francisco Gálvez (v. notice ce même jour).

En prison, Simon prêcha la foi chrétienne à tous les autres détenus qu’il y trouva ; il en convertit quarante, et en aurait converti encore davantage si sa prison s’était prolongée.

La sentence fut exécutée le 4 décembre 1623. Dans la prison, tous les chrétiens eurent les mains liées derrière le dos et on leur passa une corde au cou. Ce fut une longue et solennelle procession : d’abord le père Girolamo, puis Simon Enpō et quinze chrétiens, puis le père Gálvez et seize chrétiens, enfin un dernier prisonnier, Joannes Faramondo, qui marchait à pied parce qu’on l’avait déjà amputé des doigts des mains et des pieds et ne pouvait se tenir sur un cheval. Venaient ensuite les autres condamnés.

Francisco et Girolamo continuaient de prêcher durant le trajet. Ils furent conduits sur une hauteur entre Yédo et Méaco. On plaça les deux prêtres et Simon un peu à l’écart, mais de façon à bien leur faire voir le supplice des quarante-sept autres prisonniers, attachés à des poteaux et asphyxiés lentement par la fumée des flammes.

Vint le tour des deux prêtres et de Simon ; par raffinement de cruauté, on éloigna un peu les fagots embrasés, pour faire durer l’asphyxie.

Les trois Martyrs furent béatifiés en 1867. Le Martyrologe les commémore le 4 décembre.

Adolf Kolping

1813-1865

 

Quatrième des cinq enfants de Peter et de Anna Maria Zurheyden, Adolf naquit à Kerpen (Cologne) le 8 décembre 1813. Sa mère mourra en 1833, son père en 1845.

Le papa travaillait chez un paysan comme berger, et l’on vivait dans la pauvreté, mais on était heureux. On retrouvera plus tard la famille de ce paysan dans la vie d’Adolf. Quand Adolf eut terminé l’école du village (1820-1826), son père l’orienta vers le métier de cordonnier. 

Adolf travailla de 1829 à 1832 comme cordonnier à Sindort, Düren et Lechenich, enfin Cologne, dans un important atelier.

Il aurait pu se marier là, mais il refusa et changea de place. Il avait été très frappé par les difficiles conditions de vie des ouvriers et des artisans. C’est aussi à ce moment que mourut sa mère (1833).

Puis, vers vingt-deux ans, il fut malade pendant environ deux années et dut s’arrêter de travailler. Il avait le temps de méditer et de prendre une sage décision. A vingt-quatre ans, il entra courageusement au lycée (Marzellengymnasium) à Cologne, dans le but de pouvoir s’orienter vers le sacerdoce. Auparavant, il s’ingénia à étudier le latin qui, à l’époque, était incontournable.

Ses efforts furent récompensés : trois ans et demi après son entrée, il passa avec succès le baccalauréat (1841)

Il a donc vingt-huit ans quand il demande son admission au séminaire : séminaire des vocations tardives (Münich, 1841-1842 ; Bonn, 1842-1844), enfin le Grand séminaire de Cologne pour la théologie.

On se demandera avec justesse comment le pauvre Adolf put payer sa pension pendant toutes ces années de formation. La Providence l’aida, à travers plusieurs personnes généreuses, en particulier une des filles du paysan chez qui travaillait le père d’Adolf : elle avait fait le vœu d’aider un étudiant en théologie.

Adolf fut finalement ordonné prêtre le 13 avril 1845, à trente-deux ans, le lendemain même de la mort de son cher Papa. Quelle épreuve !

Son premier poste fut Elberfeld (Wuppertal), où il était chapelain et professeur de religion. Il se rendit compte, comme précédemment à Cologne, de la même situation sociale des ouvriers, qui vivaient dans une réelle pauvreté, pour un travail exténuant, ce qui n’aidait pas les jeunes apprentis à avoir beaucoup d’espérance pour le lendemain.

Or, en 1847, il reçut la présidence d’une Association catholique qui cherchait à venir en aide à ses membres de façon spirituelle, morale et spirituelle. Il voulut implanter cette association à Elberfeld, mais, convaincu qu’elle ne pouvait s’étendre que dans une grande ville, il demanda à être déplacé à Cologne même.

C’est ainsi qu’il fut nommé vicaire à la cathédrale de Cologne en 1849 ; sans attendre, il donna naissance, avec six autres ouvriers, à l’Association des Ouvriers de Cologne (Kölner Gesellenverein), dans la Kolumbaschule : un an après, l’Association comptait déjà plus de cinq cents adhérents.

Très vite le concept s’étendit à d’autres villes : à la mort d’Adolf en 1865, il y aura plus de quatre-cents associations, avec vingt-quatre mille adhérents.

En 1850, Adolf réunit les trois associations d’Elberfeld, Cologne et Düsseldorf en une seule association : le Cercle Rhénan des Ouvriers (Rheinischer Gesellenbund), qui prit un an après le nom de Union Catholique des Ouvriers (Katholischer Gesellenverein), pour pouvoir étendre son influence au-delà du Rhin. C’était là l’embryon de l’actuelle Œuvre de Kolping, qui est internationale.

La conviction d’Adolf Kolping était que, pour aider ces ouvriers «ambulants», il leur fallait une sorte de «famille», car seule la famille peut offrir à ses enfants une bonne formation morale et chrétienne. Aussi voulut-il que son Œuvre devînt pour les ouvriers leur maison de famille, avec des compagnons et des amis de même condition, de mêmes droits, de même idéal, pour pouvoir y vivre dans une ambiance profondément amicale.

Dans ces maisons, il devait aussi y avoir des heures d’enseignement religieux, politique et pratique, pouvant conduire ces jeunes ouvriers à trouver plus facilement leur place dans la société.

Par la suite, on choisit parmi ces Compagnons ceux qui pourraient aussi assister des confrères malades : diagnostiquer le mal, donner les premiers soins d’urgence. Adolf s’employa lui-même à assister spirituellement des malades du choléra. La ville de Cologne voulut l’en récompenser, mais il demanda à reverser cette aide financière à la fondation.

Dès 1851, Adolf chercha des subsides pour acheter à Cologne une grande maison avec jardin et y installer sa fondation : il l’acheta dans la Breite Straße pour 14.200 Taler, offrant ainsi un lieu de rencontre et d’hébergement pour les ouvriers sans domicile. En 1853, la maison était prête.

Déjà pendant son activité de cordonnier, mais encore plus depuis qu’il était prêtre, Adolf écrivait : des poésies, différents articles dans les journaux, d’abord comme collaborateur puis comme rédacteur en chef, jusqu’à fonder en 1854 un périodique qui devait être un des organes de presse les plus fameux dans les milieux catholiques (Rheinische Volksblätter).

La presse était pour Adolf le moyen de dénoncer les injustices flagrantes de ce 19e siècle industriel, en même temps que la détresse spirituelle de beaucoup d’ouvriers. Cette activité de publiciste lui permit en outre de recevoir des subsides abondants pour son Œuvre.

On a parlé plus haut d’une maladie qui l’empêcha de travailler pendant deux années. Or Adolf fut continuellement frappé par la maladie durant toute sa vie. Malgré cela, en 1858, il se laissa nommer président des alors cent-quatre-vingt associations, mettant toutes ses forces en jeu pour étendre cette Œuvre. Il fit plusieurs voyages, malgré la fatigue que cela lui procurait.

En 1861, il dut renoncer à participer au Katholikentag de Münich et même à la rencontre des présidents des associations de l’Œuvre (Le Katholikentag ou Journée des Catholiques, est une journée annuelle où le clergé, à travers la parole et la prière, encourage et stimule les efforts de chacun pour un témoignage de vie toujours plus conforme à l’Evangile). 

En mai 1862, quand il venait, à sa demande, d’être nommé recteur de la Minoritenkirche (Immaculée Conception, tenue par les Frères Mineurs), il put tout de même se traîner à Rome pour présenter son Œuvre au pape : Pie IX lui remit à cette occasion un précieux ornement pour la messe, que l’on conserve encore aujourd’hui.

Sa santé sembla s’améliorer, mais au printemps 1865 Adolf eut une douloureuse arthrite à l’avant-bras droit. Il fit encore un voyage à Trèves en septembre pour la bénédiction d’une nouvelle maison.

Les attaques s’intensifièrent et se multiplièrent. Adolf mourut quatre jours avant son cinquante-deuxième anniversaire, le 4 décembre 1865, dans la maison-mère de Cologne.

Il est enterré au cimetière «des Malades» (Melatenfriedhof), qui servait au Moyen-Age pour la sépulture des malades (en particulier des pestiférés) et se trouve tout près de Cologne.

Adolf Kolping a été béatifié en 1991. Il est mentionné le 4 décembre au Martyrologe.

 

Francisco de la Vega González

1868-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Né le 15 octobre 1868 à Noceda de Bierzo (León, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes comme Convers, il prit le nom de Ángel.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 4 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Jacinto García Chicote

1891-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Né le 16 août 1891 à Támara de Campos (Palencia, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes comme Convers, il prit le nom de Eustaquio.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 4 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Robustiano Mata Ubierna

1908-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Né le 24 mai 1908 à Celadilla Sotobrín (Burgos, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes comme Convers, il prit le nom de Bienvenido.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 4 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Eulogio Álvarez López

1916-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Né le 28 juillet 1916 à Quintana de Fuseros (León, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes comme Convers, il n’avait que vingt ans.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 4 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Ezequiel Álvaro de la Fuente

1917-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Né le 21 mai 1917 à Espinosa de Cerrato (Palencia, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes comme Convers, il n’avait encore que dix-neuf ans.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 4 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Giovanni Calabria

1873-1954

 

Giovanni (Jean) naquit le 8 octobre 1873 à Verona (Italie N), benjamin des sept enfants de Luigi Calabria, un sabotier, et Angela Foschio.

Orphelin de père à dix ans, il dut quitter l’école et travailler comme petit domestique, mais son curé l’aida à préparer l’examen d’entrée au séminaire, comme externe.

Trois ans après, en 1893, il fit le service militaire, où il eut l’occasion d’accepter les travaux les plus humbles et parfois dangereux, mais aussi d’amener des compagnons à la conversion et à la pratique chrétienne.

Il reprit ensuite les études et, en 1897, commença la théologie.

Avant même d’être ordonné prêtre, il trouva dans la rue un enfant tzigane fugitif (ou abandonné), qu’il prit chez lui : c’était l’amorce de la Pieuse Union pour l’assistance des malades pauvres.

Ordonné prêtre en 1901, il fut vicaire à Santo Stefano et confesseur au séminaire.

En 1907, il fut recteur à San Benedetto al Monte, s’occupant particulièrement des soldats. La même année, il fonda la Maison des Bons Enfants (Casa Buoni Fanciulli), avec l’aide de généreux laïcs, qui se compléta en 1910 avec la branche féminine.

Ces deux Pieuses unions aboutirent à la congrégation des Pauvres Serviteurs de la Divine Providence et des Pauvres Servantes de la Divine Providence, approuvées respectivement par l’évêque en 1932 et 1952, et par le Vatican en 1949 et 1981.

En 1934 furent envoyés déjà quatre membres à Vijayavada (Inde) pour s’occuper des Parias.

Durant la Guerre mondiale, il n’hésita pas à abriter des Juifs dans son institut : c’est une doctoresse juive qui en témoigna en demandant plus tard sa béatification, affirmant que don Calabria l’avait dissimulée parmi ses Sœurs, vêtue comme elles.

En 1944, ce fut la fondation de la Famille des Frères Extérieurs, tiers-ordre pour les laïcs.

L’Œuvre s’occupe de tous les moins avantagés, sans jamais rien leur demander : gamins des rues, orphelins, handicapés, malades… On vit de la Providence. Nouveauté inouïe : les Frères et les Pères ont même rang, ce qui choquera plus d’un ecclésiastique «traditionnel».

Récemment, les conditions de l’enseignement en Italie ont fait que l’Œuvre s’est étendue davantage aux handicapés du Tiers Monde. 

Don Calabria établit aussi des rapports très fraternels avec les autres confessions ; un pasteur suédois demanda personnellement la béatification de son cher Ami.

Le 3 décembre 1954, il offrit sa vie pour le pape Pie XII, très gravement malade. Le lendemain, 4 décembre 1954, mystérieusement, le pape se reprenait (il mourut en 1958), tandis que don Calabria quittait cette vie pour l’Eternité.

Pie XII, qui ne savait pas encore quel sacrifice venait de faire Don Calabria, apprenant sa mort, le définit un héros de la charité évangélique. 

Don Giovanni Calabria fut béatifié en 1988 et canonisé en 1999.

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3 décembre 2022 6 03 /12 /décembre /2022 00:00

03 DÉCEMBRE

 

-VII.

S Sophonie, un des “Douze petits Prophètes” de l’Ecriture ; son nom signifie "Celui que Yahvé cache".

III.

SS Claude, Hilarie et leur fils Jason, martyrs à Rome.

S Cassianus, martyr à Tanger ; il jeta ses tablettes de greffier en entendant porter la condamnation du chrétien Marcel (IV.?).

?

S Anthème, évêque présumé à Poitiers.

V.

S Firmin, évêque à Verdun, mort pendant que Clovis assiégeait cette ville.

VI.

S Lucius, ermite à Coire.

VII.

S Birinus, premier évêque à Dorchester, moine romain envoyé par le pape pour l'évangélisation.

S Eloque, abbé à Lagny.

VIII.

Ste Attale, nièce de ste Odile, abbesse à Saint-Etienne de Strasbourg.

XVI.

S François Xavier (Pantxoa Jabier), jésuite basque espagnol, missionnaire infatigable en Inde, au Japon ; il faillit même entrer en Chine.

XVII.

B Edward Coleman, homme politique anglais et martyr à Tyburn.

XIX.

B Johann-Nepomuk de Tschiderer zu Gleifheim, cinquième des sept enfants d'une famille tyrolienne, évêque à Trente, et grand défenseur du Saint-Siège, béatifié en 1995.

XX.        

Bx martyrs espagnols en 1936 :

- béatifiés en 2007 :

Dominicains : à Madrid, les clercs Manuel Santiago y Santiago et Francisco Fernández Escosura (*1916, 1917).

- béatifiés en 2014 :

Cisterciens : à Santander, les prêtres Julián Heredia Zubia, Juan Bautista Ferris Llopis, Marcos García Rodríguez, Valeriano Rodríguez García (*1875, 1905, 1905, 1906) ; le clerc Alvaro González López (*1915) ; le postulant Francisco Delgado González (*1915).

B Jan Franciszek Macha (1914-1942), jeune prêtre polonais, martyr décapité en prison, béatifié en 2020.

B Władysław Bukowiński (1904-1974), prêtre polonais ; il accumula plus de treize années de goulag ; mort au Kazakhstan, béatifié en 2016.

 

Sophonie

7e siècle avant Jésus-Christ

 

Ce «petit Prophète», un des douze ainsi appelés pour leur oracle court, vivait très vraisemblablement au 7e siècle, vers 640-610.

Sophonie commence son livre par une généalogie qui le fait remonter à un certain Ezéchias, peut-être le roi contemporain du Prophète Isaïe. Son nom pourrait signifier celui que Dieu cache.

Au nom de Dieu, Sophonie condamne l’idolâtrie quelle qu’elle soit, aussi bien chez les païens que chez les habitants d’Israël qui ont quitté le vrai Dieu. Il y aura un châtiment, mais aussi une résurrection, grâce au «petit reste» fidèle.

Sophonie n’est cité qu’une fois dans le Nouveau Testament (Mt 13:41) : Le Fils de l’homme enverra ses anges, qui ramasseront de son Royaume tous les scandales et tous les fauteurs d’iniquité.

La description du Jour de Yahvé a inspiré les premiers mots du Dies iræ, qu’on chantait aux messes des Défunts : Jour de colère, ce jour-là…

Avec les Grecs, le Martyrologe romain évoque saint Sophonie le 3 décembre.

 

 

Cassianus de Tanger

† 298

 

Cassianus était à Tanger (auj. Maroc N) greffier du vice-préfet du prétoire, Agricolanus.

Lors de l’interrogatoire de s.Marcellus (v. 30 octobre), il admira la fermeté et la lucidité de celui-ci, qui contrastaient avec la colère et les vociférations désordonnées du juge.

La condamnation du martyr l’indigna tellement, qu’il jeta son poinçon et ses tablettes. Les assistants furent stupéfaits, Marcel sourit et Agricolanus, furieux, lui demanda la raison de son geste : C’est, lui répondit-il, que tu as rendu une sentence injuste.

Aussitôt mis en prison, Cassianus y resta un mois, au terme duquel, le 3 décembre, il fut condamné à mort.

Depuis quelque temps, des spécialistes ont jugé que tout ce récit n’est qu’un tissu de lieux communs, qu’on rencontre chez bien d’autres martyrs.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Cassianus de Tanger au 3 décembre.

 

 

Lucius de Coire

6e siècle

 

Lucius serait un ermite qui aurait vécu non loin de Coire (Suisse E), au sixième ou au septième siècle.

Il ressort en effet qu’il ne pouvait pas être cet hypothétique roi de Bretagne qui, selon le Liber pontificalis, aurait demandé des missionnaires au pape Eleuthère (v. 26 mai), au deuxième siècle.

Il semble encore plus invraisemblable que l’apôtre Paul ait lui-même envoyé son disciple Timothée en Gaule et que ce dernier, après sa mission dans le Bordelais, aurait gagné la Bretagne : là, le roi Lucius se serait fait baptiser, aurait renoncé à son royaume terrestre, et aurait gagné cette région de Coire, dont il amena tous les habitants à la foi chrétienne.

De là à faire de notre Lucius un évêque martyr, il n’y avait plus qu’un pas, que certains ont franchi.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Lucius de Coire au 3 décembre.

 

 

Birinus de Dorchester

600-649

 

Birinus naquit vers 600. Il n’était pas anglais, mais de souche franque.

Certains en ont fait un moine bénédictin de Saint-André à Rome.

En 634, il fut ordonné évêque par l’évêque de Gênes, Asterius, et envoyé par le pape Honorius au Wessex.

Son apostolat auprès des Saxons fut fructueux : le roi Cynegils le laissa prêcher dans cette région, avant de recevoir lui-même le baptême en 635, parrainé par le roi Oswald de Northumbrie (v. 5 août). Birinus n’a pas baptisé Oswald : celui-ci avait reçu le baptême en Irlande dans sa jeunesse.

En accord avec ces deux rois, Birinus établit son église à Dorchester : il en fut donc le premier évêque.

En 643, le successeur de Cynegils, Coenwalch, invita Birinus à fonder une église à Winchester.

Birinus aurait été également le fondateur des églises de Reading et Abingdon.

Vers 646, il dédia une église de Winchester à la Sainte-Trinité.

Il mourut le 3 décembre 649.

Saint Birin de Dorchester est commémoré le 3 décembre dans le Martyrologe Romain.

François Xavier

1506-1552

 

Basque espagnol, il s’appelait Frantzisko (que les Basques modernes ont transformé en Pantxoa), et naquit le 7 avril 1506 à Xavier (ou Javier, Navarre), une localité qu’il faudrait prononcer «Chabière».

Le père, Juan de Jaxu, était conseiller du roi de Navarre ; sa mère, María de Azpilikueta, avait reçu en dot le château de Javier. Pantxoa semble avoir été le sixième de leurs enfants.

En 1525, il alla étudier à Paris, où il se lia d’amitié avec Pierre Favre (v. 1er août) et un certain Iñigo de Loyola (qu’on nomme communément chez nous Ignace de Loyola, v. 31 juillet).

En 1530, Pantxoa fut professeur au collège parisien de Dormans-Beauvais.

Le 15 août 1534, ces trois amis offrirent à Dieu leur bonne volonté : chastes et pauvres, ils seraient fidèles au pape, feraient le pèlerinage à Jérusalem et iraient prêcher l’Evangile par toute la terre.

Le pèlerinage s’arrêta à Venise en 1536, à cause de la guerre entre Venise et les Turcs. Les trois compagnons vinrent offrir leurs services au pape à Rome, qui les encouragea : Iñigo et Pantxoa furent ordonnés prêtres à Venise en 1537. Pantxoa célébra sa première Messe à Vicence, et se déplaça dans les localités environnantes, prêchant et assistant les malades, dans un italien approximatif qui faisait sourire, mais dont l’élan remuait les consciences.

En 1539, sur la demande du roi du Portugal, il partit évangéliser les Indes. Le pape le nomma nonce apostolique pour l’Inde. Le voyage dura d’avril 1541 à mai 1542. Pour passer son mal de mer, Pantxoa se fit lui-même infirmier à bord, mais aussi apôtre, pour relever le niveau des conversations.

Arrivé à Goa, il y instaura une nouvelle méthode d’apostolat, contrecarrant celles des colons qui étaient si durs envers les indigènes. Pantxoa était douceur, patience, humilité ; il visitait les malades, les prisonniers, entraînait les enfants par ses chants. Il gagna le sud, chez les Paravers, qu’il défendit bec et ongles contre les exactions des colons portugais. Il gagna l’archipel des Comores, tenta de convertir Ceylan (actuel Sri Lanka) et gagna les Moluques, dont les habitants avaient des mœurs si barbares, puis regagna l’Inde.

Pantxoa fut supérieur des Jésuites en Inde de 1542 à 1551. A cette époque, un courrier de ou pour Rome pouvait mettre presque quatre années pour parvenir à destination.

En 1547, une occasion providentielle permit à Pantxoa de pénétrer au Japon, dont il décrira les habitants comme le meilleur des peuples. Il y baptisa un millier de personnes.

Après un nouveau passage en Inde, il s’embarqua alors pour la Chine mais, de Canton, aucun navire ne partait pour cette destination. La fatigue s’abattit sur lui ; fin novembre 1552, malade, il ne répétait plus que Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! (Mt 15:22).

Il s’éteignit paisiblement là-bas, le 3 décembre 1552.

Il fut béatifié en 1619, canonisé en 1622 ; il fut proclamé patron des Indes en 1748, du Collège romain de la Propagande en 1904, co-patron des missions (avec sainte Thérèse de Lisieux) en 1927, patron de la Mongolie en 1952.

En outre, la journée du 3 décembre a été proclamée journée de la langue basque, car Pantxoa mourut en murmurant quelques mots en basque, sa langue maternelle.

 

 

Edward Coleman

?-1678

 

Edward était né dans le Suffolk (Angleterre), d’un membre du clergé (anglican).

Il fut controversiste et écrivain. Il ramena à la foi catholique Madame Tyrwhit.

Après une belle carrière à Cambridge, il passa au Catholicisme et fut au service de la Duchesse d’York. Dans cette fonction, il eut l’occasion de connaître des hommes d’Etat du continent ; il fut en relation avec l’aumônier de Louis XIV, le père La Chaise. Plus tard, il obtint une forte somme d’argent de trois ambassadeurs français, en leur procurant des informations quotidiennes sur les activités parlementaires.

Ces activités le rendirent suspect au moment du «complot de Titus Oates». Mais se sentant parfaitement innocent, il montra lui-même ses documents pour les faire examiner. Il fut accusé d’avoir des relations avec les puissances étrangères pour renverser la religion protestante, et d’avoir approuvé une décision d’assassiner le roi.

Pour sa défense, Edward démontra qu’il avait seulement eu le projet de convaincre les parlementaires de promulguer des lois accordant leur liberté aux Catholiques. Il nia absolument toute participation au complot contre la vie du roi. Toute sa correspondance ne contenait aucun élément pouvant prouver le dernier des soupçons contre la vie du roi.

Malgré l’évidence, il fut déclaré coupable, condamné et exécuté.

Edward Coleman mourut en martyr à Tyburn, le 3 décembre 1678.

Il fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles.

 

 

Johann Nepomuk de Tschiderer zu Gleifheim

1777-1860

 

La famille de Johann Nepomuk avait émigré des Grisons (Suisse orientale) au Tyrol au 16e siècle, et avait été annoblie par l’empereur d’Autriche au siècle suivant. Le Tyrol a appartenu à l’Autriche, et fut divisé entre l’Autriche et l’Italie après la Première guerre mondiale.

Johann Nepomuk naquit à Bozen (actuelle Bolzano) le 15 février 1777 et fut donc autrichien. Il était le cinquième des sept enfants de Joachim von Tschiderer zu Gleifheim et de Katharina von Giovanelli von Gerstenburg und Hörtenberg.

Il fut affecté d’un grave défaut d’élocution (on a même parlé de mutisme), dont il put cependant guérir et fréquenta le collège des Franciscains à Bolzano.

En 1783, la famille déménagea à Innsbruck, où il étudia la théologie et fut ordonné prêtre en 1800.

Vicaire pendant deux années à Unterinn (Ritten) et Ulten, il fut envoyé à Rome où il reçut la distinction de Notaire Apostolique.

Revenu dans sa région d’origine, il fut professeur de morale et de théologie pastorale au grand séminaire de Trento.

En 1810 il fut nommé curé à Sarnthal, en 1819 doyen et inspecteur des écoles à Meran. Il fonda alors jusqu’à cinq écoles pour étrangers à Sarnthal (dont une école de dentelle pour les femmes), et un internat à Bolzano, qui devint plus tard le Johanneum.

En marge de ces œuvres «officielles», l’abbé de Tschiderer employait toute sa fortune personnelle au profit des prisonniers, des pauvres, des malades, vendant jusqu’à ses propres objets personnels.

En 1826 il fut nommé chanoine titulaire à la cathédrale de Trento et, en 1827, pro-vicaire pour la population de langue allemande.

En 1831, il devint Vicaire Général de Vorarlberg et, en 1832, reçut la dignité épiscopale.

A cette période, il s’occupa activement des enfants de paysans tyroliens, qui étaient envoyés comme saisonniers en Souabe.

Il devint prince-évêque de Trento en 1835.

Désormais, il devait se poser ouvertement contre les dispositions impériales (ce qu’on a appelé le joséphisme, du nom de l’empereur Josef) qui prétendaient imposer des dispositions et des nominations aux autorités de l’Eglise. Mgr de Tschiderer nomma ses propres professeurs de séminaire, envoya ses propres prêtres pour être formés soit à Vienne soit à Rome, institua des Exercices spirituels annuels pour ses prêtres, et se préoccupa fondamentalement de l’unité et de l’enseignement de la Doctrine.

Contrairement à sa condition de prince (et aux suggestions de son entourage), il eut un train de vie très modeste, et même ascétique. C’est lui qui assuma les dépenses pour les réparations de son appartement ; il organisa sur ses deniers une maison pour sourds-muets à Trento, une maison pour ouvrières à Rovereto. Il pourvu les presbytères de bons livres, offrit toutes sortes d’objets sacrés aux paroisses et aux couvents : calices, ostensoirs, ornements, statues, croix, ou les commandait à des artistes.

Il eut bien sûr le souci de la visite pastorale régulière de tout son diocèse et y fit venir des Ordres religieux (Jésuites) et des Congrégations, masculines et féminines.

Chargé de mérites et de bonnes œuvres, frappé à la fin par la maladie, ce digne prélat mourut à Trento le 3 décembre 1860.

Mgr Johannes Nepomuk fut béatifié en 1995. Le miracle retenu pour cette béatification, fut la guérison totalement inexpliquée d’un jeune mourant de quinze ans, en 1992.

Julián Heredia Zubía

1875-1936

 

Né le 16 février 1875 à Larrea (Álava, Espagne), Julián entra chez les moines Trappistes où il prit le nom de Pio et fut ordonné prêtre.

Il fut nommé prieur du monastère de Viaceli.

Le 8 septembre 1936, le monastère fut brusquement envahi par les révolutionnaires, qui détruisirent toutes les images saintes et les objets du culte. Puis ils emmenèrent à Santander les trente-huit membres de la communauté, qu’ils mirent en «prison» dans le collège salésien, réquisitionné à cet effet.

Cet emprisonnement dura de cinq à dix jours ; grâce à l’entremise d’amis, les moines furent remis en liberté ; certains trouvèrent à loger chez des particuliers, d’autres rejoignirent Bilbao, où la persécution était moins violente, d’autres enfin restèrent à Santander, cherchant à reprendre clandestinement une sorte de vie conventuelle.

Le même 8 septembre, furent arrêtés à part les pères Eugenio García Pampliega et Vicente Pastor Garrido, probablement dans l’espoir d’en extorquer l’argent du monastère. Les Religieux n’avaient évidemment rien à donner et, sur leur refus d’apostasier, ils furent emmenés en voiture à Santander à la nuit déjà tombée ; à une vingtaine de kilomètres du monastère, près de Rumoroso, on les fusilla, le 21 septembre 1936.

Le 1er décembre fut ensuite arrêté le groupe des Frères Convers. On chercha à leur faire dire d’où ils recevaient l’argent pour leur subsistance ; innocemment, ils répondirent que c’était de la responsabilité du Prieur, ce qui sans doute permit aux révolutionnaires d’arrêter à son tour le Prieur.

Mais ce dernier refusa catégoriquement d’indiquer des noms. Après de pénibles interrogatoires, et un «procès» durant la nuit du 2 décembre, il fut condamné à mort, avec les autres moines de son groupe.

Un jeune oblat de quinze ans, présent avec eux et ensuite libéré, put témoigner des faits. Il vit les moines monter dans un camion, une partie le 3 décembre, les autres le 4. On ne sut plus jamais rien d’eux. Signalons que beaucoup de Martyrs disparurent en mer, où on les précipita, parfois vivants ; les courants en firent dériver quelques-uns jusqu’à Nantes.

Le père Pio fut donc très probablement martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 ; il devait être béatifié en 2015.

 

 

Juan Bautista Ferris Llopis

1905-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Juan Bautista naquit le 24 mars 1905 à Algemesí (Valencia, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes, il fut ordonné prêtre.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Marcos García Rodríguez

1905-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Marcos naquit le 14 septembre 1905 à Villaviciosa de San Miguel (León, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes, il prit le nom de Amadeo et fut ordonné prêtre.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Valeriano Rodríguez García

1906-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Valeriano naquit le 10 juin 1906 à Villaviciosa de San Miguel (León, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes, il fut ordonné prêtre.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Francisco Delgado González

1915-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Francisco naquit le 28 janvier 1905 à Citores del Páramo (Burgos, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes, il était postulant.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Alvaro González López

1915-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Alvaro naquit le 27 avril 1915 à Noceda del Bierzo (León, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes, il n’était pas encore ordonné prêtre.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Manuel Santiago y Santiago

1916-1936

 

Il était né le 6 octobre 1916, à Donado (Sanabria, Zamora, Espagne), et fut baptisé le 11, au sanctuaire voisin de la Peregrina : c’était le premier baptême qu’on y célébrait.

Après les études classiques à Notre-Dame de Rosinos (Vidriales), il entra au noviciat dominicain de Almagro (Ciudad Real) et fit la profession en 1934.

Les nuages s’accumulaient déjà sur l’Espagne et, en 1936, le père de Manuel vint lui proposer de revenir, au moins pour un temps, chez les siens. Mais Manuel préféra franchement et nettement rester avec ses Confrères.

C’était un jeune homme au caractère noble et droit, doux et même timide, agréable à vivre et pieux.

En juillet 1936, le couvent d’Almagro fut fermé, les Religieux expulsés.

Manuel et deux autres, eux aussi martyrs, furent emmenés à Madrid, dans la prison Modelo.

Le 16 novembre, lui et Francisco Fernández Escosura furent conduits à la prison de Ventas, où on ne leur épargna ni les souffrances, ni les honteuses propositions de mariage et d’argent, s’ils renonçaient à leur condition de Religieux.

Leur refus signifiait la mort : on les fit sortir, liés l’un à l’autre, et on alla les fusiller, probablement à Paracuellos de Jarama, aux environs de Madrid, le 3 décembre 1936.

Manuel avait vingt ans à peine.

Manuel fut un des Martyrs espagnols béatifiés en 2007.

 

 

Francisco Fernández Escosura

1917-1936

 

Il était né le 23 janvier 1917, à Sotiello (Pola de Lena, Asturies, Espagne), fut baptisé le 28 et confirmé en 1926. Aîné de quatorze enfants, il eut quatre sœurs dominicaines.

Après les études classiques, et grâce à l’aide du prieur d’Almagro (plus tard évêque de Salamanque), il entra au noviciat dominicain de Almagro (Ciudad Real) et fit la profession en 1934.

Les nuages s’accumulaient déjà sur l’Espagne ; on renvoya même un moment les jeunes religieux dans leurs familles ; Francisco revint au couvent dès que possible et, en 1936, quand son père lui proposa de revenir à la maison, Francisco préféra franchement rester avec ses Confrères.

C’était un jeune homme exemplaire, droit.

En juillet 1936, le couvent d’Almagro fut fermé, les Religieux expulsés.

Francisco et d’autres, eux aussi martyrs, furent emmenés à Madrid, dans la prison Modelo.

Le 16 novembre, lui et Manuel Santiago y Santiago furent conduits à la prison de Ventas, où on ne leur épargna ni les souffrances (on dormait par-terre, il faisait très froid et l’on mangeait mal), ni les honteuses propositions de mariage et d’argent, s’ils renonçaient à leur condition de Religieux.

Leur refus signifiait la mort : on les fit sortir, liés l’un à l’autre, et on alla les fusiller, probablement à Paracuellos de Jarama, aux environs de Madrid, le 3 décembre 1936.

Francisco n’avait pas même vingt ans.

Francisco fut un des nombreux Martyrs espagnols béatifiés en 2007.

 

 

Jan Franciszek Macha

1914-1942

 

Jan Franciszek Macha naquit le 18 janvier 1914 à Chorzów (Pologne S), aîné des quatre enfants de Paweł et Anna Cofałka. Ses deux sœurs s’appelaient Róźę et Marię, son frère Piotr. Jan était surnommé Hanik.

De 1921 à 1924, il étudia à l’école de son pays, puis au collège. En 1933, il ne put entrer au Séminaire, en raison du trop grand nombre de séminaristes, aussi étudia-t-il le Droit à l’université Jagellon de Cracovie, avant d’intégrer le séminaire de Katowice en 1934.

Il fut ordonné prêtre en juin 1939, peu de temps avant l’invasion hitlérienne de la Pologne. Lors de sa première Messe, sa sœur était près de lui à la sacristie et il lui avoua son pressentiment : il mourrait bientôt, mais pas de mort naturelle.

Il rejoignit la paroisse de Ruda Śląska le 1er septembre, justement le jour de cette invasion.

Malgré cette intime conviction, ses premiers soucis furent de venir en aide aux familles qui avaient perdu leur maison, leurs bêtes, leurs biens, et surtout les maris et les fils, tués à la guerre… Puis il fit le catéchisme dans la clandestinité, car les Nazis interdisaient violemment toute pratique chrétienne. L’abbé Macha forma aussi des groupes d’étudiants, des troupes de scouts, et il aidait ces jeunes à conserver la foi, à rester forts dans l’épreuve.

La Gestapo surveilla ce prêtre «trop» zélé. Une première fois arrêté et interrogé au début de 1940, il fut relâché. Le 5 septembre 1941, il fut arrêté à la gare de Katowice, enfermé dans la prison de Mysłowice jusqu’au 13 novembre, soumis pendant ce temps à d’interminables interrogatoires, interrompus seulement par un cortège de tortures et d’humiliations.

Avec grande force d’âme, Jan Franciszek demanda à Dieu de pardonner à ses bourreaux ; il se fabriqua un chapelet avec des bouts de ficelles.

En juin 1942, dans la prison de la rue Mikołowska eut lieu une sorte de jugement, aboutissant à une honteuse condamnation à mort, le 17 juillet 1942. Le prêtre reçut cette sentence avec sérénité, comme sa famille put s’en rendre compte dans les lettres qu’il leur envoya. Sa mère eut le courage d’aller jusqu’à Berlin en août, pour tenter d’implorer la grâce de son fils auprès de la sœur de Hitler, laquelle lui promit qu’elle s’intéresserait à cette cause.

Le 3 décembre au soir on annonça au p.Macha qu’il serait exécuté la nuit suivante ; au même moment, chez les Macha, arriva la nouvelle que la grâce était accordée : soit fausse nouvelle macabre pour augmenter la douleur de la famille, soit retard dans la transmission de cette «nouvelle», Jan Franciszek fut effectivement guillotiné dans la prison de Katowice peu après minuit du 3 décembre.

Détails étranges : peu après minuit, chez les Macha, le bénitier qui était accroché au mur, tomba à terre, et l’horloge s’arrêta à 24h.15.

Peu avant cette heure suprême, Jan Franciszek écrivit une dernière lettre aux siens :

Dans peu de temps, je serai devant le Juge Tout-puissant. J’espère qu’il m’accueillera près de Lui… Ne vous inquiétez pas : un arbre en moins ne supprime pas une forêt ; une hirondelle en moins n’empêche pas le printemps ; un homme en moins ne fait pas la fin du monde… Au-revoir là où est le Très-haut !

Sa dépouille ne fut pas restituée à la famille, mais envoyée à Auschwitz et incinérée. En outre, on interdit de célébrer des funérailles avec quelque solennité : pas de lumière, sauf deux cierges, pas de musique, pas de chants. A travers cette mort, les Nazis voulaient donner un avertissement à tout le clergé et une totale humiliation à la famille chrétienne. Mais c’était sans compter sur la force du Christ mort et ressuscité.

Jan Franciszek Macha fut béatifié en 2020, et inscrit au Martyrologe le 3 décembre.

 

 

Władysław Bukowiński

1904-1974

 

Władysław-Antonij Kiprijanovič Bukowiński naquit le 22 décembre 1904 à Berdyczów ; il était le frère aîné de Gustav et Irene, tous enfants du premier mariage de Jozef Cyprian Bukowiński, dont l’épouse, Jadwiga Scipio del Campo, mourut en 1918 ; ayant alors épousé en 1920 la sœur de cette dernière, Victoria, Jozef eut encore un fils, Zygmunt.

Cette famille était polonaise d’origine et, comme beaucoup de familles de ces régions, habitait dans la zone qui aujourd’hui est l’Ukraine, dans ce qui était l’Empire de Russie.

Władysław reçut le baptême le 26 décembre suivant sa naissance.

En 1912, on déménagea dans la ville polonaise d’Opatów. En 1914, Władysław revint en Ukraine, pour étudier à Kiev puis dans la région de Podolia ; en 1917, il fréquenta une école polonaise à Płoskirów (nom polonais de la ville ukrainienne de Khmelnytskyi) et, en 1920, fuyant l’avancée des Bolcheviks, la famille s’en vint dans la ville polonaise de Sandomierz.

En 1921, Władysław passa l’examen de terminale à Cracovie et entreprit des études de théologie. C’était un esprit supérieur qui savait mener de front plusieurs activités : il fréquenta également les cours de Droit à l’université ; il publia trois mémoires sur l’histoire de droit médiéval, dont deux furent récompensés par la faculté. De 1923 à 1925, Władysław suivit les cours de Sciences Politiques à la faculté de Droit et obtint son diplôme de doctorat.

En 1926, après une heureuse rencontre avec un ecclésiastique, il décida de commencer vraiment la théologie en vue du sacerdoce. Il fut ordonné prêtre en 1931.

De 1931 à 1935, il fut vicaire et catéchiste à Rabka, où il fonda le cercle Revival pour les étudiants. En 1935-1936, il fut vicaire et catéchiste à Sucha Beskidzka ; il fut ensuite à Łucka de 1936 à 1945.

Durant cette période, il travailla beaucoup aux côtés d’immigrants polonais, de prisonniers politiques ou criminels. Il enseigna la sociologie au Grand séminaire de 1936 à 1939, en même temps qu’il devenait le secrétaire général de l’Action Catholique à partir de 1938, directeur de l’Institut Supérieur de Sciences Religieuses et rédacteur en chef adjoint de La Vie Catholique.

Lors de la déclaration de guerre en 1939, l’évêque lui confia la pastorale de la cathédrale de Łuck, où l’on put remarquer et admirer sa grande intelligence, sa sérénité en face du danger, sa détermination à défendre la liberté de la religion.

En 1940, il fut arrêté par les agents du NKVD (la police secrète soviétique) et condamné à huit années de travaux forcés pour le crime d’être prêtre dans une zone contrôlée par le communisme. En 1941, les troupes germaniques envahirent l’Union Soviétique et la police soviétique voulut abattre les prisonniers ; mystérieusement, Władysław ne fut pas fusillé, et put reprendre sa place à Łuck ; là, il s’employa à cacher des enfants juifs chez des familles catholiques.

Survint une seconde arrestation en 1945, avec d’autres prêtres et l’évêque. On les expédia à Kovel puis Kiev, en les accusant de trahison ou d’espionnage en faveur du Vatican. En juin 1946, Władysław fut condamné à dix années de goulag, dans les mines de Karaganda (Kazakhstan) ; mais Władysław n’était pas abattu pour autant : dès qu’il le pouvait, il passait parmi les prisonniers pour les réconforter, pour donner l’absolution, pour donner l’Eucharistie - car il arrivait aussi à célébrer clandestinement.

En 1947, il fut transféré dans une autre prison, où il contracta une sévère pneumonie ; après une brève hospitalisation, il fut renvoyé en prison ; en 1950, nouveau transfert dans un autre camp. Władysław continuait son apostolat caché et efficace auprès des autres prisonniers, particulièrement des malades.

Presqu’au terme des dix années infligées, en 1954, il fut «libéré», mais affecté à la surveillance d’un chantier de construction à Karaganda ; en réalité, il était le premier prêtre à pénétrer dans ce lointain Kazakhstan communiste. Władysław s’organisa pour célébrer la Messe dans des maisons privées, tous rideaux bien fermés. Il devait se présenter chaque mois à la police locale pour pointer.

En 1955, on lui proposa de retourner en Pologne ; il préféra rester au Kazakhstan et devint même officiellement un citoyen soviétique. Il remit sa démission comme surveillant de chantier et ne s’occupa que de ses activités sacerdotales, même cachées.

En 1957, il vint en aide à un groupe de Polonais déportés à Alma-Ata, nouveau crime pour lequel il fut accusé d’activités illégales (il avait fait construire pour eux une chapelle !), et envoyé pour trois ans dans un camp de travail à Irkutsk. Il put revenir à Karaganda en 1962.

De 1963 à 1973, Władysław put voyager trois fois en Pologne : il fut reçu par l’archevêque Karol Wojtyła, futur pape s.Jean-Paul II. Très surveillé par les services secrets, il put faire une brève visite à sa famille, accomplit encore une mission en Tadjikistan, dut passer plusieurs mois d’hospitalisation et retourna au Kazakhstan en octobre 1974, très affaibli. Il célébra la Messe pour la dernière fois le 25 novembre et reçut les ultimes Sacrements.

Władysław avait cumulé plus de treize années de camp de concentration. Il s’éteignit à Karaganda, le 3 décembre 1974, ayant entre ses doigts le chapelet qu’il s’était confectionné avec des boulettes de pain.

Władysław Bukowiński fut béatifié en 2016, et inscrit au Martyrologe le 3 décembre.

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2 décembre 2022 5 02 /12 /décembre /2022 00:00

02 DÉCEMBRE

 

-VII.

S Habacuc, un des “Douze Petits Prophètes” de l'Ecriture ; il serait plus exact de prononcer : Ambakoum.

III.

Ste Bibiana, martyre romaine.

SS Eusèbe (prêtre), Marcel (diacre), Hippolyte (moine), Hadrias et Pauline (époux), Néon et Marie (leurs enfants), Martana et Aurélie (des parentes), et Maxime, martyrs grecs à Rome.   

IV.

S Pimenius, martyr romain qui aurait été précepteur du futur Julien l'Apostat.

S Avitianus, évêque à Rouen.

V.

S Chromatius, évêque à Aquilée, consacré par s. Ambroise, ami des ss. Jean Chrysostome et Jérôme, et de Rufin.

S Silvain, évêque à Philippopoli, puis à Troie ; il retira aux clercs les dossiers des procès, parce qu'ils en tiraient trop de bénéfices.

VI.

S Silvère, pape (536-537) : il refusa de réinstaller à Constantinople un évêque hérétique et fut exilé en Asie Mineure, puis sur l'île de Ponza où il mourut, peut-être assassiné.

XIV.

B Jan van Ruusbroec, chanoine régulier flamand, dont les ouvrages, démasquant les faux mystiques, très répandus, lui valurent le nom de “Ruysbroeck l'Admirable”.

XVII.

Bse Jerónima María Cortey Astorch (María Ángela), clarisse espagnole, responsable de la formation des professes et abbesses des sœurs Clarisses Capucines, considérée comme une "mystique du bréviaire", béatifiée en 1982. 

XVIII.

B Melchior Chyliński (Rafał), noble polonais, franciscain, prêtre ami des pauvres et des malades, béatifié en 1991.

XX.

B Francisco del Valle Villar (León Justino, 1906-1936), des Frères des Ecoles Chrétiennes, martyr espagnol de la Révolution près de Barcelone, béatifié en 2007.

B Zef Palaj (Bernardin, 1894-1947), prêtre albanais des Frères Mineurs Franciscains, martyr, béatifié en 2016.

B Ivan Sleziuk (1896-1973), évêque gréco-catholique ukrainien à Ivano-Frankivsk, près de vingt ans en camp de travail, martyr béatifié en 2001.

 

Habacuc prophète

7e siècle avant Jésus-Christ

 

Le Prophète Habacuc n’est absolument pas connu, sauf qu’il est un des douze Petits Prophètes. On a supposé que c’était le même qui prophétisait en Juda et qui fut transporté auprès de Daniel dans la fosse aux lions, d’après un manuscrit de Qumrân.

Le nom du Prophète a aussi été donné différemment : ce serait Habacuc en hébreu, et Ambakoum en grec.

Les trois chapitres du Livre d’Habacuc sont un dialogue entre le prophète et Dieu : d’abord le prophète ose s’en prendre à Dieu qui opprime son peuple par l’intermédiaire de l’étranger, puis fulmine contre l’envahisseur, avant d’exalter le triomphe final de Dieu.

Cette façon de demander des comptes à Dieu sur son gouvernement du monde, est nouvelle dans le genre prophétique. Puis la réponse ne tarde pas à arriver : les voies de Dieu sont paradoxales, incompréhensibles, mais à la fin c’est toujours Dieu qui remporte la victoire et récompense celui qui est fidèle.

C’est dans cette prophétie que se trouve la phrase reprise trois fois par saint Paul : Le juste vivra par sa fidélité (Rm 1:17 ; Ga 3:11 ; He 10:38).

L’ancien Martyrologe faisait état, au 15 janvier, d’une invention du corps des prophètes Habacuc et Michée, au 4e siècle sur révélation divine. Actuellement cependant, Habacuc est commémoré au 2 décembre (et Michée au 21 décembre), sans révélation.

 

 

Bibiane

4e siècle ?

 

D’après la Passio de sainte Bibiane, celle-ci ainsi que sa sœur Demetria étaient les deux filles du préfet de Rome, Flavianus, et de Dafrosa.

Flavianus était devenu chrétien en secret et ensevelissait pieusement les corps des martyrs.

Dénoncé à Julien l’Apostat, il fut martyrisé loin de là, peut-être aux Aquæ Tauri, actuelle Acquapendente près de Civitavecchia.

Dafrosa fut enfermée et devait mourir de faim ; mais elle convertit son gardien et mourut peu après le martyre de ce dernier.

Demetria, conduite devant l’empereur, mourut de peur.

Bibiane, enfin, confiée à une femme impie, persévéra dans sa foi, et, au bout de six mois, fut fouettée à mort sur ordre du même empereur, et en mourut quelques jours plus tard. Elle fut ensevelie de nuit auprès de sa mère et de sa sœur.

Au-dessus de ces corps fut construite une basilique aux frais d’une certaine Olimpina, de la famille de Flavianus.

Contrairement aux lois romaines, cette basilique est à l’intérieur des murs de Rome, les lois étant désormais tombées en désuétude. En 1624 on retrouva des reliques de corps, qu’on attribua sans hésitation aux martyres Dafrosa et Demetria, le corps de Bibiana ayant «peut-être» été transféré ailleurs (ou volé ?).

On suppose même que Bibiana aurait pu être martyrisée dès la fin du 3e siècle, mais on s’étonne de n’avoir aucune mention de culte avant le cinquième siècle. D’ailleurs, de culte proprement dit, il n’en est question vraiment qu’après 1624.

D’après le Liber Pontificalis, c’est le pape Simplicius (5e siècle) qui fit la dédicace de la basilique de sainte Bibiane.

Même au Martyrologe Romain, sainte Bibiane n’est arrivée que tardivement, au 2 décembre, sans qu’on sache vraiment pourquoi.

Cette sainte Martyre a certainement existé ; les éléments de la Passio restent difficiles à vérifier. Le Martyrologe mentionne la basilique qui lui a été dédiée à Rome par le pape Simplicius.

Bibiana a aussi été orthographié Viviana.

 

 

Pimenius de Rome

4e siècle

 

D’après la Passio de sainte Bibiane (v. 2 décembre), Pimenius aurait été ce prêtre romain qui avait enseigné à Julien, le futur Apostat, la grammaire, la dialectique, la rhétorique, la géométrie, l’arithmétique, la philosophie, et la loi chrétienne.

Après la mort de sainte Bibiane, Pimenius partit en Asie, où il devint aveugle. Après quatre années, le Christ lui aurait demandé de revenir à Rome. Il obéit.

Pimenius et Julien se seraient rencontrés dans Rome. Julien s’écria : Gloire à mes dieux et à mes déesses parce que je te vois, et Pimenius de répondre : Gloire à mon Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, le crucifié, parce que je ne te vois pas.

Julien fit jeter Pimenius du haut d’un pont (mais dans quel fleuve ?).

La critique objecte que Julien ne s’est jamais trouvé à Rome durant son règne, et que donc toute cette histoire n’est pas véridique. Mais Julien ne s’est-il vraiment jamais trouvé à Rome ?

Il reste que l’on connaît la tombe de s.Pimenius à Rome, en l’église Santa-Maria-della-Luce. C’est donc bien à Rome qu’il fut martyrisé.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Pimenius de Rome au 2 décembre.

 

 

Chromatius d’Aquilée

† 407

 

Chromace était prêtre à Aquilée (act. Frioul, Italie N) du temps de l’évêque s.Valerianus (v. 27 novembre).

Il avait organisé sa maison en un véritable monastère. Y vivaient sa mère, son frère Eusebios qui était diacre, plus un archidiacre, d’autres diacres, un sous-diacre, des frères laïcs, des religieuses aussi. Cette sainte maison était renommée ; s.Jérôme et Rufin en ont fait les plus élogieuses descriptions.

Au concile d’Aquilée (381), Chromatius parla au nom de l’évêque contre l’évêque arien Palladius.

Vers 388, il fut sacré dixième évêque d’Aquilée par s.Ambroise (v. 7 décembre).

S.Jérôme remarqua la force d’âme que montra Chromatius lors de la mort de son frère Eusebios ; il lui dédia sa traduction des Paralipomènes (nous disons aujourd’hui Chroniques), l’appelant le plus saint et le plus docte des évêques. Plus tard (vers 398), il lui envoya aussi sa traduction des Proverbes, de l’Ecclésiaste (Qohélet) et le Cantique des Cantiques, enfin celui de Tobie, ainsi qu’un commentaire sur le prophète Habacuc.

Chromatius lui-même a fait un commentaire sur l’évangile de saint Matthieu.

Dans le regrettable «conflit» qui opposa s.Jérôme et Rufin, Chromatius eut la charité de recevoir Rufin dans son clergé, même s’il n’en partageait pas les idées ; il confia alors à Rufin un gros travail utile : traduire l’Histoire d’Eusèbe de Césarée, que Rufin compléta avec deux chapitres de son cru sur l’époque contemporaine, qui sont pour nous une mine précieuse. Rufin traduisit aussi les homélies d’Origène sur Josué.

Chromatius fut en relation avec Jean Chrysostome ; quand ce dernier fut exilé, ils correspondirent et Jean lui exprima toute son affection fraternelle et reconnaissante.

Toutes ces activités et ces interventions montrent que Chromatius avait une place de premier ordre au sein de l’épiscopat occidental.

Chromatius mourut en 407, peu avant les deux «ennemis» Jérôme et Rufin, qui durent se réconcilier en le retrouvant au Paradis…

Le Martyrologe Romain mentionne saint Chromatius d’Aquilée au 2 décembre.

 

 

Silvère, pape

536-537

 

Le cinquantième pape succédait à saint Agapit 1er.

Le père de Silvère était Hormisdas qui, successivement fut élu pape en 514.

Le clergé de Rome n’était pas favorable à l’élection de Silvère, qui n’était que sous-diacre, et aurait préféré le diacre Vigile ; mais Silvère était le candidat du roi des Ostrogoths, qui occupaient alors grande partie de l’Italie. Aussi le clergé s’inclina.

Mais ensuite, Silvère jugea opportun d’ouvrir les portes de Rome au général byzantin envoyé par l’empereur Justinien contre les Goths. Les Goths s’éloignèrent mais revinrent bloquer Rome.

Silvère, qui avait été appuyé par les Goths pour son élection, restait suspect aux yeux de l’empereur ; son général, Bélisaire, chercha à circonvenir le pape puis, devant sa résistance, l’accusa de haute trahison, le fit dépouiller de son pallium, l’habilla en moine et l’expédia en Asie Mineure, à Patare.

Silvère abdiqua en faveur de Vigile, pour ne pas laisser le Siège vacant.

Cependant, l’évêque de Patare, informé de la situation, intervint vigoureusement, et Silvère fut rapatrié. Vigile fit en sorte que Silvère restât sur l’île de Palmaria, au large du Latium, nourri au pain et à l’eau, et où il mourut le 2 décembre 537, après un pontificat de dix-sept mois.

Saint Silvère est inscrit au Martyrologe le 2 décembre.

Son successeur fut, justement, Vigile qui, une fois sur le Siège de Pierre, eut la force de résister aux pressions de Byzance.

Jan van Ruusbroec

1293-1381

 

Jan naquit en 1293 à Ruusbroeck (proche de Bruxelles, Brabant, actuelle Belgique), de famille bourgeoise. Son origine a fait qu’on l’appelle communément Ruysbrœck.

Sa vie admirable, sa renommée, sa sainteté surtout, ont laissé de nombreuses traces et ont donné lieu à beaucoup de fioretti, parfois difficilement vérifiables.

Ainsi, à peine âgé de sept jours, Jan se serait tenu debout tout seul dans le bassin où sa nourrice allait le laver.

Il est vrai qu’enfant, il aima la solitude. A onze ans, il fut inscrit par son oncle dans une école pour y apprendre les lettres, la philosophie et les sciences, humaine et divine.

La pauvreté extrême de son style de vie le fit parfois passer pour illettré, alors qu’il était extrêmement érudit en théologie, en patristique, et dominait parfaitement le latin.

Ordonné prêtre en 1317, il exerça le saint ministère pendant vingt-cinq ans à Bruxelles comme chapelain de Sainte-Gudule, et rédigea alors ses premiers ouvrages.

A la mort de sa mère, celle-ci apparut à son fils, tout jeune prêtre, lui demandant de prier pour son soulagement ; dès la fin de la première messe, Jan eut une vision de sa mère, qui était délivrée de toute peine. En cette même occasion, cette pieuse mère annonça à son fils qu’il mourrait durant le temps de l’Avent.

En attendant, Jan voulut suivre le Christ dans l’humilité et le détachement, mais il se sentit poussé à combattre des erreurs, et c’est ce qui le fit connaître.

Ainsi, il contribua à anéantir la secte d’une certaine Bloemardinne, qui sévissait à Bruxelles.

En 1343, il se retira avec son oncle dans l’ermitage de Groenendael (Vauvert, la Vallée Verte), où ils adoptèrent en 1350 la règle de saint Augustin et formèrent bientôt une petite communauté. Quand il «sentait» l’inspiration l’envahir, il se retirait dans la forêt, écrivait, et revenait au monastère, où il faisait part aux autres de son inspiration. Il affirma plus tard qu’il n’avait jamais écrit si ce n’est sous l’inspiration du Saint Esprit, et la présence singulière et très douce de la Très Sainte Trinité.

Un jour, on le retrouva au pied d’un arbre, encore ravi en extase, et la cime de l’arbre était comme en feu. On le vit souvent en état de lévitation (transporté en l’air), et l’on sait qu’il fut favorisé de visions du Christ, de la Vierge Marie, des Saints.

Il semblait très souvent averti de l’arrivée de certaines personnes, tant il mettait d’empressement à les recevoir. Il reçut ainsi un très illustre Dominicain, Johannes Tauler, qui fut conduit par le saint moine à une réelle transformation intérieure et n’en devint que plus célèbre.

Le père Jan se déplaçait aussi, toujours à pied, pour visiter des couvents, consoler et encourager des moniales.

Ses écrits reçus par une voie aussi mystique, firent que Jan fut bientôt et généralement surnommé le divin Contemplateur, et surtout Admirable. On vint l’écouter de partout. Par la suite, seul Jean Gerson, le célèbre chancelier de Paris, trouva à critiquer telle ou telle expression de Ruysbroeck, mais il se ravisa, comprenant que la langue de Ruysbroeck pouvait utiliser des formules apparemment différentes des formules théologiques latines habituelles. L’orthodoxie de Ruysbroeck est absolument catholique.

Le père Jan devint prieur de la communauté, et fut aussi appelé le dévôt Prieur.

Il n’eut pas que des visions. Comme tous les mystiques, il eut ses épreuves. Lui-même raconta que le démon se manifestait à lui sous forme de bêtes immondes, et qu’il le combattait par la prière et l’élévation spirituelle.

A la fin de sa vie, il fut presque aveugle, de sorte qu’il emmenait dans le bois un bon frère, chargé d’écrire sous la dictée.

Les écrits de Ruysbroeck sont nombreux. Ils furent rédigés dans le langage courant brabançon, qui contribua beaucoup à former et répandre la langue néerlandaise, en prose et parfois en vers.

En novembre 1381, le père Jan se sentit décliner, souffrant d’une forte fièvre et de dysenterie. Le 2 décembre, donc dans le temps de l’Avent, comme le lui avait prédit sa mère, le père Jan mourut, serein, le visage radieux, au milieu de ses frères.

Des manifestations extraordinaires eurent lieu après cette sainte mort ; cinq ans après, on retrouva le corps dans un état absolument intact, exhalant un parfum suave.

Jan de Ruusbroec fut béatifé en 1908.

 

 

Jerónima Cortey Astorch

1592-1665

 

Jerónima María Inés naquit le 1er septembre 1592 à Barcelone, benjamine des quatre enfants de Cristóbal Cortey, un libraire, et Catalina Astorch. Cette dernière avait hérité d’un certain Pedro Miguel Astorch, avec l’unique condition de conserver ce patronyme et de le transmettre.

La maman mourut peu après l’accouchement, le papa en 1597, de sorte que Jerónima sera élevée par une nourrice, puis par les Clarisses Capucines de Barcelone, où se trouvait déjà sa sœur aînée, Isabel.

En 1599, une intoxication conduisit Jerónima à la mort. On commença effectivement de préparer les funérailles de la petite fille de quatre ans, qui cependant reprit vie à ce moment-là ; on attribua le miracle à la fondatrice du monastère, Ángela Serafina Prat, qui devait mourir en odeur de sainteté.

Suite à ce miracle, le petite fille se révéla surdouée, jusqu’à dévorer les livres, et en particulier ceux en latin. Quand elle se présentera en 1603 au monastère Sainte-Marguerite de Barcelone, elle tenait les six volumes du bréviaire, en latin, qu’elle lisait déjà assidûment.

Mais ce n’est qu’en 1608 que Jerónima obtint l’autorisation de commencer, à seize ans, le noviciat chez ces Religieuses, sous le nom de María Ángela.

La pauvre novice, déjà si divinement inspirée, suscita la jalousie de la maîtresse des novices qui ira même jusqu’à la maltraiter, au point que l’abbesse dut la déposer… et la remplacer par la sœur de María Ángela, Isabel !

María Ángela fit la profession en 1609 et fut élue conseillère en 1612.

Outre le don de lire les psaumes en latin, elle avait un don spécial d’interprétation de l’Ecriture. On la vit aussi ravie en extase.

Le monastère eut des fondations, à Gerona, Valencia, Mataró, Manresa, Saragosse. Dans ce dernier, María Ángela fut nommée maîtresse des novices en 1614 ; elle avait trente ans. En 1623, elle passa maîtresse des jeunes professes et, en 1626, elle fut élue abbesse, avec une dispense d’âge de Rome.

Comme telle, elle réforma la règle, autorisant - avec la nécessaire autorisation papale - les sœurs converses à participer davantage à la vie de communauté, à la célébration de la liturgie.

En 1645, elle fonda un nouveau monastère à Murcia où, comme maîtresse des novices et abbesse, elle favorisa la dévotion envers l’Eucharistie, ainsi qu’à la Passion de Jésus-Christ et au Sacré-Cœur.

Une de ses disciples fut Ursula Micaela Morata, fondatrice du couvent de Alicante, dont la cause de béatification est en cours.

La mère María Ángela cessa d’écrire à partir de 1655, sachant que sa mort approchait. Elle souffrit alors d’une dégénérescence cérébrale pénible : en 1661, elle renonça à sa charge d’abbesse. En 1665, elle subit une hémiplégie, tandis qu’elle recouvrait ses facultés mentales.

Elle ferma les yeux à ce monde le 2 décembre 1665 à Murcia et depuis, on put observer maintes fois que son corps restait incorrompu.

En 1773 et en 1776, ses écrits furent approuvés par l’Autorité.

Le miracle nécessaire à la béatification eut lieu en 1890.

En 1936, les révolutionnaires profanèrent le saint corps de la Religieuse, en l’ensevelissant dans la fosse commune du cimetière. Par bonheur, on put le retrouver en 1939.

La mère María Ángela fut béatifiée en 1982. Lors de cette cérémonie, le pape la désigna comme une Mystique du Bréviaire.

 

 

Melchior Chyliński

1694-1741

 

Né le 6 janvier 1694 à Wysoczka (Buk, Pologne), de Jan Arnolf et Marianna Małgorzata Kierski, de famille noble, Melchior reçut le nom d’un des trois Rois de l’Epiphanie.

Le garçon ne se préoccupa jamais de son origine, de ses droits, de son héritage possible.

Après la mort de son père (1707) et l’incendie de leur maison familiale, Melchior et son frère furent envoyés par l’évêque Stanislaus Kierski (un probable frère de la maman), à l’école des Jésuites de Poznan.

En 1712, Melchior entra dans l’armée et devint officier.

En 1715, il quitta l’armée polonaise pour entrer dans l’armée du Christ, dans la famille des Frères mineurs franciscains, à Cracovie, recevant le nom de Rafał.

Il étudia la théologie à Kalisz et Obornikach et, en 1717, fut ordonné prêtre à Poznan. Il fut successivement dans les monastères de Radziejów, Pyzdry, Poznan, Gniezno, Varsovie, Kalisz, Warka et Cracovie.

A partir de 1728, il fut curé de Łageiewniki (Łódż).

Le frère Rafał eut l’occasion de prononcer maintes fois des exorcismes pour délivrer les âmes. Ses homélies étaient simples, dans le langage du peuple, jamais en latin. Il s’occupa intensément des pauvres et des malades, jusqu’à porter de l’eau aux mourants, et soigna particulièrement sa mère qui se retira à Łagiewnik. Il montra tout son zèle envers les victimes de la peste en 1736, tandis que personne n’osait les approcher.

Ce saint curé dormait seulement trois heures par nuit, et souvent sur une simple planche. Outre ses mortifications volontaires, ses jeûnes, ses flagellations, il souffrit de deux pénibles ulcères aux jambes.

Il mourut le 2 décembre 1742.

Une pauvre femme vint un jour au monastère remercier le père qui lui avait donné du pain ; or aucun des Religieux ne l’avait fait : la femme reconnut le père Rafał sur une peinture au mur ; et on lui répondit : Mais il est mort depuis des années !

On retrouva son corps intact en 1949, lors d’une nouvelle invention.

Rafał fut béatifié en 1991.

 

 

Francisco del Valle Villar

1906-1936

 

Ce n’est pas l’enfance de ce Frère qui est ici particulièrement connue. On sait juste qu’il naquit le 25 mai 1906 à Grañón (La Rioja, Espagne) et fut baptisé le 3 juin suivant.

Il entra à treize ans au collège des Frères des Ecoles Chrétiennes, où se trouvait déjà son grand frère.

Novice chez les mêmes Frères, à Irún, il prit l’habit en 1922, fit le scolasticat à Toulouse en France et sa profession comme religieux, avec le nom de León Justino.

De 1926 à 1931, ses postes successifs furent l’école de Pobla de Segur (deux ans), puis celle de Pons et celle de La Seo de Urgel.

En 1931, il fut nommé professeur à Manresa, où il démontra d’excellentes qualités pédagogiques, au point que même le directeur profitait de son enseignement, depuis la salle à côté de la sienne. Ses méthodes servirent de référence aux autres Frères.

Toute sa préoccupation, sa passion, c’était la formation des enfants. Il appuyait son activité sur une vie intérieure pleine de piété et de renoncement personnel.

Au moment de la révolution de 1936, avec ses Confrères, ils quittèrent le collège pour se cacher en divers endroits, là où quelque amitié courageuse leur offrait l’hospitalité. Il fut d’abord quinze jours chez le cuisinier, avec deux autres Frères. En dernier lieu, le frère León se trouvait dans la famille Munt-Alabern, jusqu’au 1er décembre.

Ce jour-là, les miliciens le découvrirent, et voulurent lui arracher l’habit. Il en retira le livre de l’Imitation de Jésus-Christ, pour le remettre à la maîtresse de maison. Un des miliciens le lui arracha et, visiblement assez ignorant des habitudes de l’Eglise, lui demanda : C’est avec ça que tu dis la Messe tous les jours ? Et lui de répondre calmement : Moi, je ne suis pas prêtre.

Les miliciens firent semblant de le laisser là, mais revinrent le lendemain, s’en saisirent, et le traînèrent littéralement jusqu’à la rue del Bruch, devant les numéros 91-93, où ils lui tirèrent cinq balles de révolver, le «punissant» pour l’unique faute d’être religieux et éducateur des jeunes, enfants des pauvres travailleurs catalans de Manresa. Il avait trente ans.

Le Frère León sera inscrit le 2 décembre au Martyrologe. Il a été béatifié en 2007, parmi les quatre-cent quatre-vingt dix-huit Martyrs d’Espagne béatifiés cette année-là.

 

 

Zef Palaj

1894-1947

 

Zef Palaj naquit le 2 octobre 1894 à Shllak (Albanie).

Il devint prêtre dans l’Ordre des Frères Mineurs Conventuels, avec le nom religieux de Bernardin.

Zef fut condamné à mort et exécuté le 2 décembre 1947.

Zef Palaj fut béatifié en 2016, et inscrit au Martyrologe le 2 décembre.

 

 

Ivan Slezyuk

1896-1973

 

On ne dispose pas toujours de beaucoup de détails sur la vie des héros martyrisés durant la triste période du régime soviétique.

C’est ainsi qu’on ne connaît rien de la famille de Ivan. Il naquit le 14 janvier 1896 dans le village de Zhyvachiv (Obertynsk, maintenant Tlumatsk, près de Stanislav, aujourd’hui Ivano-Frankivsk, Ukraine).

Il fréquenta le séminaire de Stanislav, où il fut ordonné prêtre en 1923.

Jusqu’en 1935, il enseigna la religion dans les écoles et les lycées de Stanislav, en même temps qu’il fut professeur au séminaire.

Il fut sacré évêque en 1945, avec droit de succession, mais fut aussitôt arrêté, une première fois, et condamné à dix ans de travaux forcés à Vorkuta (Russie). D’ailleurs, l’évêque qui l’avait consacré, Hryhori Khomyshyn, fut immédiatement exilé à Kiev, où il mourra à la fin de l’année 1945 ; il est lui aussi béatifié (v. 28 décembre).

Relâché en 1954, Mgr Slezyuk reprit une activité pastorale fébrile, quoique clandestine, préparant des candidats au sacerdoce, et écrivant des livres de pastorale et de théologie.

En octobre 1962 (officiellement en avril 1963) il fut à nouveau arrêté, et à nouveau condamné à cinq ans de privation de liberté et de travaux forcés. Durant ce temps, il fut interné dans la prison de Ivano-Frankivsk.

En 1967, remis en liberté, il en profita pour reprendre son activité épiscopale, et tout spécialement en ordonnant des prêtres pour l’Eglise «souterraine» de rite gréco-catholique. Songeant aussi à sa fin probable, il consacra évêque Sofron Dmyterko en 1968. Il fut plusieurs fois convoqué dans les bureaux du KGB, pour «conversations», jusqu’à deux semaines avant sa mort, ce qui laisse planer un certain doute sur la cause réelle de sa mort.

Il mourut à Ivano-Frankivsk le 2 décembre 1973, son dies natalis au Martyrologe.

En 1992, la cour de justice d’Ivano-Frankivsk le «lava» de son second emprisonnement, pour absence de crime. Mais on se demande encore : quel crime avait donné lieu à la première condamnation ?

Mgr Slezyuk a été un des Martyrs ukrainiens béatifiés en 2001.

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1 décembre 2022 4 01 /12 /décembre /2022 00:00

DÉCEMBRE

 

01 DÉCEMBRE

 

-VII.

S Nahum, un des “Douze Petits Prophètes” de l’Ecriture.

II.

S Castritianus, évêque à Milan.

IV.

SS Adrien et Natalie, époux martyrs à Nicomédie.

S Ansanus, martyr en Toscane, fils de s. Tranquillinus ; il fut deux mois à Bagnorea.

S Ursicinus, évêque à Brescia.

Ste Florentia, vierge recluse à Comblé, convertie par s. Hilaire quand il fut exilé en Asie.

?

S Besse, martyr près d'Ivrée. 

V.

S Leontius, premier évêque à Fréjus, ami des ss. Honorat et Jean Cassien, et patron de Fréjus.

VI.

S Constantien, moine fondateur à Hébron.

S Domnolus, évêque au Mans, frère de s. Audoin (qui était évêque à Angers).

S Agericus, évêque à Verdun.

VII.

S Éloi, orfèvre, ministre des finances, d'une honnêteté légendaire, évêque à Noyon, patron des orfèvres, des travailleurs de métaux, des maréchaux-ferrants, de tous ceux qui se servent de chevaux… 

XV.

B Antonio Bonfadini, franciscain italien, retrouvé intact un an après sa mort.

XVI.

B John Beche (Thomas Marshall), abbé bénédictin à Colchester et martyr.

SS Edmund (Thomas) Campion, Ralph Sherwin et Alexander Briant, prêtres martyrs à Londres ; Edmund fut humaniste anglican puis jésuite ; Alexander, reçu jésuite déjà en prison, subit des tortures effroyables.

B Richard Langley, martyr anglais.

XIX.

B Gim Jin-hu Pius, laïc coréen martyr, par décapitation, béatifié en 2014. 

Bse Libânia do Carmo Galvão Mexia de Moura Telles de Albuquerque (Maria Clara de l’Enfant Jésus), fondatrice portugaise des Sœurs franciscaines hospitalières de l’Immaculée Conception, béatifiée en 2011.

XX.

S Charles de Foucauld (1858-1916), ex-officier, converti, retiré au Sahara, assassiné, à l'origine des Petits Frères de Jésus et des Petites Sœurs de Jésus, béatifié en 2005, canonisé en 2022.

B Pedro Pascual García Martín (1892-1936), prêtre lazariste, martyr à Madrid, béatifié en 2017.

Bse Elisa Angela Meneguzzi (Liduina, 1901-1941), salésienne italienne à Padoue, active en Ethiopie, surnommée “ange blanc” ou aussi “flamme œcuménique”, béatifiée en 2002.

Bse Nengapeta Alphonsine (Marie Clémentine, 1941-1964), des Sœurs de la Sainte-Famille, première martyre zaïroise, victime de sa virginité ; béatifiée en présence de son assassin, à Kinshasa, le 15 août 1985.

Bse Bruna Pellesi (Maria Rosa, 1917-1972), dernière de neuf enfants, des Franciscaines Missionnaires du Christ à Rimini, béatifiée en 2007 ; elle avait passé la moitié de sa vie en sanatorium.

Nahoum prophète

7e siècle avant Jésus-Christ

 

Nahum (Nahoum, Naoum) ne nous est connu que parce que son Livre porte le titre de Oracle sur Ninive. Livre de la vision de Naoum l’Elkéséen. 

On ne sait donc rien sur l’auteur. Son nom se rattache en hébreu à l’idée de consolation, d’après certains Pères comme saint Jérôme. Elkéséen ou habitant de Elkosh, pourrait faire penser à une localité de Juda.

L’allusion à Ninive et à sa destruction, pourrait faire dater la rédaction de cette prophétie dans le courant ou vers la fin du septième siècle avant Jésus-Christ, Ninive ayant été détruite en 612.

Le texte grec du Livre semble vouloir reproduire fidèlement le texte hébraïque, et présente maintes difficultés aux traducteurs. L’interprétation n’en est pas non plus unanime. Mais il reste que ce Livre est unanimement reconnu comme un recueil d’une grande beauté.

Nahoum fait partie des douze Petits Prophètes, ainsi nommés pour la brièveté de leurs textes - le Livre de Nahoum comportant trois chapitres.

Pour en revenir au Prophète lui-même, son nom a été introduit tardivement au Martyrologe, à la suite des Grecs qui l’avaient mis au 1er décembre. Ceux-ci en font même une description amusante : Il avait le menton arrondi et rentrant, les joues maigres, la chevelure crépue, un début de calvitie, la tête allongée, était âgé d’environ quarante-cinq ans.

Notre Martyrologe résume en deux mots le sens de la prophétie, disant que Nahoum prêcha un Dieu qui régit le cours des temps et qui juge avec justice.

 

 

Adrien et Natalie

? début du IVe siècle

 

Il sera difficile de se retrouver dans les indications “historiques” fournies par la Passio de ces deux époux.

Une première remarque, d’ordre linguistique, s’impose ici. Natalie est un nom romain, rattaché au terme natalis, qui a donné notre fête de Noël ainsi que le prénom homonyme. C’est une réelle erreur d’orthographier Nathalie, puisque le latin n’utilise la graphie th que dans des termes directement calqués du grec. Quant à Adrien, le nom latin est Hadrianus.

Le martyre d’Adrien et la mort successive de Natalie auraient eu lieu lors d’un deuxième séjour de l’empereur Maximien à Nicomédie. On sait que Maximien, jeune militaire, passa par Nicomédie, mais on ne voit pas bien comment, devenu empereur d’Occident, il pourrait avoir sévi en Asie Mineure, où commandait l’empereur Dioclétien.

Rappelons au passage que Nicomédie était la capitale de la Bithynie, province du nord-ouest de l’Asie Mineure, sur les bords du Pont-Euxin ; c’est l’actuelle Izmit sur la Mer Noire.

D’après la Passio, Adrien, un des chefs de l’armée de Maximien, prend parti pour des chrétiens qui viennent d’insulter l’empereur : “Nous nous moquons de ton ordre insensé et de ta folie, et plus encore de Satan, qui agit dans les fils de perdition dont tu es le prince.” Jamais des chrétiens ne se permettent de tels propos à l’adresse de leur empereur.

Maximien fait donc enchaîner Adrien. Un serviteur l’annonce à son épouse Natalie, laquelle, chrétienne en secret, vient encourager son époux et ses compagnons de prison. Sachant son heure proche, Adrien achète très cher au gardien sa sortie momentanée de prison, pour rejoindre Natalie, et tous deux reviennent se constituer prisonniers après une semaine. Ici aussi, il est difficile de comprendre d’où Adrien aurait sorti cette énorme somme d’argent, ni comment le geôlier aurait pu se permettre un tel marchandage, ni enfin comment les deux époux auraient pu revenir tranquillement à leur prison au bout d’une semaine, sans que Natalie fût elle-même emprisonnée à son tour.

Devant Maximien, tous ces chrétiens sont interrogés. Adrien reste ferme. On le flagelle, ses entrailles s’échappent de son ventre : on reconduit tout ce monde en prison, où les pieuses femmes - Natalie en tête - viennent soigner leurs plaies. Furieux, Maximien fait interdire l’accès des femmes à la prison, puis fait achever tous ces prisonniers en leur brisant les cuisses avec des barres de fer. Ainsi s’achève le martyre d’Adrien, vaillant soldat, fidèle époux, et courageux témoin du sort des chrétiens.

De pieux chrétiens s’offrent alors pour sauver les dépouilles des martyrs et les transférer à Byzance. Dans l’intervalle, le tribun des soldats exprime son désir d’épouser Natalie ; celle-ci demande un délai, s’embarque pour rejoindre les dépouilles des martyrs débarqués près de Byzance, où elle arrive si épuisée qu’elle expire la nuit suivante.

Le martyre d’Adrien et de ses Compagnons aurait eu lieu le 26 août - date à laquelle on les honorait à Constantinople, la mort de Natalie au 1er décembre, date à laquelle les deux époux furent longtemps commémorés, mais cette dernière date semble tout-à-fait arbitraire. Devant de telles difficultés historiques, l’actuel Martyrologe Romain ne fait plus mention de ces saints époux.

Le pape Adrien 1er (772-795) voulut honorer son saint Patron en élevant au titre de diaconie l’église romaine de Saint-Adrien. Au XIIe siècle, les reliques des deux époux furent apportées au monastère flamand de Gheraerdsberghe, actuel Grammont.

Où placer, alors, ces deux Martyrs, dans le calendrier actuel ? Adrien au 26 août, et Natalie au 1er décembre ? Il sera dommage de «séparer ce que Dieu a uni», aussi cette notice apparaîtra aux deux jours.

Que les porteurs des noms de Adrien et de Natalie se rassurent, car ils ne manquent pas de saints Patrons au ciel. Il y a d’autres Saints Adrien - dont un, également martyr à Nicomédie à une date inconnue, commémoré le 8 septembre dans le Martyrologe, et une bienheureuse Natalie, martyre polonaise, dont on trouvera des indications dans une autre notice.

 

 

Libânia do Carmo Galvão Mexia de Moura Teles e Albuquerque

1843-1899

 

Celle qui reçut au baptême le prénom de Libânia do Carmo, était la fille de Nuno Tomás de Mascarenhas Galvão Mexia de Moura Teles e Albuquerque, et de Maria da Purificação de Sá Ferreira.

 

Nahoum prophète

7e siècle avant Jésus-Christ

 

Nahum (Nahoum, Naoum) ne nous est connu que parce que son Livre porte le titre de Oracle sur Ninive. Livre de la vision de Naoum l’Elkéséen.

On ne sait donc rien sur l’auteur. Son nom se rattache en hébreu à l’idée de consolation, d’après certains Pères comme saint Jérôme. Elkéséen ou habitant de Elkosh, pourrait faire penser à une localité de Juda.

L’allusion à Ninive et à sa destruction, pourrait faire dater la rédaction de cette prophétie dans le courant ou vers la fin du septième siècle avant Jésus-Christ, Ninive ayant été détruite en 612.

Le texte grec du Livre semble vouloir reproduire fidèlement le texte hébraïque, et présente maintes difficultés aux traducteurs. L’interprétation n’en est pas non plus unanime. Mais il reste que ce Livre est unanimement reconnu comme un recueil d’une grande beauté.

Nahoum fait partie des douze Petits Prophètes, ainsi nommés pour la brièveté de leurs textes - le Livre de Nahoum comportant trois chapitres.

Pour en revenir au Prophète lui-même, son nom a été introduit tardivement au Martyrologe, à la suite des Grecs qui l’avaient mis au 1er décembre. Ceux-ci en font même une description amusante : Il avait le menton arrondi et rentrant, les joues maigres, la chevelure crépue, un début de calvitie, la tête allongée, était âgé d’environ quarante-cinq ans.

Notre Martyrologe résume en deux mots le sens de la prophétie, disant que Nahoum prêcha un Dieu qui régit le cours des temps et qui juge avec justice.

 

 

Castritianus de Milan

† 138

 

Castritianus fut le troisième évêque de Milan (ou le quatrième, si l’on retient que s.Barnabé en fut le premier évêque (v. 11 juin).

On a dit que son prédécesseur, s.Caius (v. 27 septembre), l’aurait choisi de son vivant pour lui succéder, en 97. Mais on ne comprend pas pourquoi dix années passèrent entre la mort de s.Caius et l’élection de Castritianus, sinon peut-être à cause de la persécution de l’empereur Domitien.

Castritianus transforma la maison de Philippus en église, ainsi que les maisons des enfants de celui-ci, Portius et Fausta. L’église de Portius s’appela en effet Portiana, et devint plus tard Saint-Victor.

Après un long épiscopat de quarante années, Castritianus reposa en paix.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Castritianus de Milan au 1er décembre.

 

 

Adrien et Natalie

? début du IVe siècle

 

Il sera difficile de se retrouver dans les indications “historiques” fournies par la Passio de ces deux époux.

Une première remarque, d’ordre linguistique, s’impose ici. Natalie est un nom romain, rattaché au terme natalis, qui a donné notre fête de Noël ainsi que le prénom homonyme. C’est une réelle erreur d’orthographier Nathalie, puisque le latin n’utilise la graphie th que dans des termes directement calqués du grec. Quant à Adrien, le nom latin est Hadrianus.

Le martyre d’Adrien et la mort successive de Natalie auraient eu lieu lors d’un deuxième séjour de l’empereur Maximien à Nicomédie. On sait que Maximien, jeune militaire, passa par Nicomédie, mais on ne voit pas bien comment, devenu empereur d’Occident, il pourrait avoir sévi en Asie Mineure, où commandait l’empereur Dioclétien.

Rappelons au passage que Nicomédie était la capitale de la Bithynie, province du nord-ouest de l’Asie Mineure, sur les bords du Pont-Euxin ; c’est l’actuelle Izmit sur la Mer Noire.

D’après la Passio, Adrien, un des chefs de l’armée de Maximien, prend parti pour des chrétiens qui viennent d’insulter l’empereur : Nous nous moquons de ton ordre insensé et de ta folie, et plus encore de Satan, qui agit dans les fils de perdition dont tu es le prince. Jamais des chrétiens ne se permettent de tels propos à l’adresse de leur empereur.

Maximien fait donc enchaîner Adrien. Un serviteur l’annonce à son épouse Natalie, laquelle, chrétienne en secret, vient encourager son époux et ses compagnons de prison. Sachant son heure proche, Adrien achète très cher au gardien sa sortie momentanée de prison, pour rejoindre Natalie, et tous deux reviennent se constituer prisonniers après une semaine. Ici aussi, il est difficile de comprendre d’où Adrien aurait sorti cette énorme somme d’argent, ni comment le geôlier aurait pu se permettre un tel marchandage, ni enfin comment les deux époux auraient pu revenir tranquillement à leur prison au bout d’une semaine, sans que Natalie fût elle-même emprisonnée à son tour.

Devant Maximien, tous ces chrétiens sont interrogés. Adrien reste ferme. On le flagelle, ses entrailles s’échappent de son ventre : on reconduit tout ce monde en prison, où les pieuses femmes - Natalie en tête - viennent soigner leurs plaies. Furieux, Maximien fait interdire l’accès des femmes à la prison, puis fait achever tous ces prisonniers en leur brisant les cuisses avec des barres de fer. Ainsi s’achève le martyre d’Adrien, vaillant soldat, fidèle époux, et courageux témoin du sort des chrétiens.

De pieux chrétiens s’offrent alors pour sauver les dépouilles des martyrs et les transférer à Byzance. Dans l’intervalle, le tribun des soldats exprime son désir d’épouser Natalie ; celle-ci demande un délai, s’embarque pour rejoindre les dépouilles des martyrs débarqués près de Byzance, où elle arrive si épuisée qu’elle expire la nuit suivante.

Le martyre d’Adrien et de ses Compagnons aurait eu lieu le 26 août - date à laquelle on les honorait à Constantinople, la mort de Natalie au 1er décembre, date à laquelle les deux époux furent longtemps commémorés, mais cette dernière date semble tout-à-fait arbitraire. Devant de telles difficultés historiques, l’actuel Martyrologe Romain ne fait plus mention de ces saints époux.

Le pape Adrien 1er (772-795) voulut honorer son saint Patron en élevant au titre de diaconie l’église romaine de Saint-Adrien. Au XIIe siècle, les reliques des deux époux furent apportées au monastère flamand de Gheraerdsberghe, actuel Grammont.

Où placer, alors, ces deux Martyrs, dans le calendrier actuel ? Adrien au 26 août, et Natalie au 1er décembre ? Il sera dommage de «séparer ce que Dieu a uni», aussi cette notice apparaîtra aux deux jours.

Que les porteurs des noms de Adrien et de Natalie se rassurent, car ils ne manquent pas de saints Patrons au ciel. Il y a d’autres Saints Adrien - dont un, également martyr à Nicomédie à une date inconnue, commémoré le 8 septembre dans le Martyrologe, et une bienheureuse Natalie, martyre polonaise (v. 31 mars).

 

 

Florentia de Comblé

4e siècle

 

On se souviendra que s.Hilaire de Poitiers (v. 13 janvier) fut exilé en Asie Mineure pendant quatre années. Il restait cependant libre de ses mouvements et continua d’annoncer l’Evangile.

Une de ses conquêtes fut une vierge, qu’on nomme Florentia. On ne sait pas si ce nom est la traduction du nom oriental de la jeune fille, ou si Hilaire le lui donna lors de son baptême.

Toujours est-il qu’au retour d’Hilaire en Gaule, Florentia quitta ses parents et son pays et accompagna Hilaire à Poitiers (360).

Elle aurait alors vécu en recluse à Comblé (auj. Celle-Lévescault, Vienne), où de récentes fouilles ont permis de retrouver les ruines d’un temple romain dédié à la déesse Vénus.

On ne sait combien de temps dura la réclusion de Florentia, ce qui rend incertaine la date de sa mort, dans la deuxième moitié du quatrième siècle.

Ses reliques, comme celles de s.Hilaire, furent partiellement brûlées par les Huguenots en 1562.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Florentia de Comblé au 1er décembre.

 

 

Leontius de Fréjus

† 433

 

Leontius devait appartenir à la noblesse gallo-romaine. Il serait né à Nîmes, comme son frère Castor, qui fut évêque d’Apt (v. 21 septembre).

Entré dans le clergé de Fréjus, il en fut le premier évêque, vers 400. A vrai dire, il eut un prédécesseur, nommé Acceptus, lequel s’inventa des crimes pour persuader les évêques de ne pas le nommer sur le siège de Fréjus ; c’était en 374. On reconnut son innocence, mais on renonça à l’élire.

Lorsqu’Honorat (v. 16 janvier) voulut se retirer dans la solitude, c’est la sainteté de Leontius qui l’attira d’abord. Ainsi naquit le monastère de Lérins. Une solide et respectueuse amitié liait les deux personnages : Leontius ne s’occupait pas des affaires intérieures du monastère, ordonnait prêtres les candidats que lui présentait Honorat, lequel ne voulut jamais s’adresser à un autre évêque.

C’est d’ailleurs très probablement Leontius qui ordonna prêtre Honorat.

Peu après, Leontius fit la connaissance de Ioannes Cassien (v. 23 juillet), qui fonda à Marseille les deux monastères Saint-Victor et Saint-Sauveur.  Cassien dédia à l’évêque ses dix premières Conférences.

Leontius sembla manquer d’énergie à combattre le semi-pélagianisme, mais ne professa jamais de doctrine erronée.

Il mourut en 432 ou 433.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Leontius de Fréjus au 1er décembre.

 

 

Domnolus du Mans

† 581

 

Domnolus avait un frère, Audoin, qui fut évêque d’Angers.

Lui-même fut d’abord abbé de Saint-Laurent, près de Paris, puis fut préconisé pour le siège épiscopal d’Avignon, qu’il refusa.

Il ne put ensuite refuser le siège du Mans (561) et en fut le treizième titulaire.

Il fut l’un des plus grands évêques de la Gaule en ce sixième siècle.

Après vingt ans d’épiscopat, il fut frappé de paralysie (581) et proposa comme successeur un certain Théodulfe, auquel on préféra Baudegisile.

Domnolus mourut en 581.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Domnolus du Mans au 1er décembre.

 

 

Agericus de Verdun

† 591

 

Agericus (Airy) naquit vers 521 à Harville (Meuse), de modestes paysans.

Sa mère travaillait aux champs lorsqu’elle accoucha. Le roi Thierry 1er, qui passait par cette campagne au moment de la naissance d’Airy, voulut en être le parrain et lui donna le prénom d’Agericus (campagnard) en souvenir de cette naissance mouvementée.

Airy se maria et eut un fils.

Il arriva qu’un certain Sirivald présenta au roi Thierry des calomnies contre Airy ; Thierry n’épargna à son filleul ni les insultes ni les tortures, jusqu’à ce qu’on découvrît la vérité. Le fils d’Airy voulut venger son père : il alla assassiner Sirivald à Fleurey, près de Dijon.

Le temps passa ; Airy fut ordonné prêtre par l’évêque Désiré, auquel il succéda en 554. Il était le dixième évêque de Verdun.

Le nouvel évêque montra un grand zèle à enseigner la Vérité et à soulager les pauvres.

On lui attribue des miracles. L’un d’eux se vérifia lorsqu’Airy reçut le roi Childebert II et toute sa suite ; le vin manqua et Airy leur fit servir son dernier tonneau, qu’il bénit et qui ne se vida plus. Airy aurait aussi obtenu la grâce d’un détenu, en faisant tomber ses liens.

Airy mourut en 591.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Agericus de Verdun au 1er décembre.

Antonio Bonfadini

1400-1482

 

Antonio était né vers 1400 à Ferrare (Italie CNE) de noble famille.

En 1439, il entra chez les Frères mineurs et, seulement en 1458, reçut l’ordination sacerdotale. On ne possède pas d’explications sur ces dates : sur l’enfance et l’adolescence d’Antonio, les années de maturité avant son entrée en religion, et le long laps de temps - quasi vingt années - qui sépare cette entrée et le sacerdoce.

On dit qu’il se fit remarquer par sa fidélité à la règle et ses qualités de prédicateur.

Après avoir beaucoup prêché en Italie, il passa au Moyen-Orient et spécialement en Terre-Sainte.

Au retour de ce long périple, la maladie l’arrêta à Cotignola, et c’est dans l’hôpital des pèlerins qu’il mourut pieusement, le 1er décembre 1482.

Un an après sa mort, on voulut enterrer un autre défunt dans la même tombe, et l’on aperçut son corps en parfait état de conservation. Prodiges, miracles, vénération. Antonio devint le Saint de Cotignola.

Son culte a été confirmé en 1901.

 

 

John Beche

? -1539

 

On ne connaît pas la date et le lieu de naissance de John. Il fut aussi connu sous le nom (pseudonyme ?) de Thomas Marshall.

Il reçut sa formation à Oxford et fut docteur en théologie en 1515.

Entré à la Chartreuse de St. Werburgh (Chester), il en fut prieur, et ensuite de celle de St. John (Colchester) en 1530. 

En 1534, il signa l’Acte de Succession avec d’autres moines (ou bien même l’Acte de Suprématie).

John fut tellement affecté par le martyre d’autres Chartreux en 1535 (voir au 4 mai), qu’il exprima publiquement sa profonde vénération pour eux, suscitant ainsi sur lui-même la suspicion et la vengeance du roi.

En novembre 1538, la colère du roi s’enflamma encore plus lorsque le Prieur et ses moines se prononcèrent contre la commission royale qui devait confisquer le couvent. Dans l’année qui suivit, il fut enfermé à la Tour de Londres, accusé de trahison et déchargé de sa fonction. 

Il dut être momentanément libéré, puisqu’on l’arrêta de nouveau fin octobre 1539 et il fut alors formellement accusé par des «témoins» d’avoir proclamé que Dieu se vengerait pour la confiscation et la destruction des couvents, pour avoir exprimé son respect pour les Martyrs John Fisher et Thomas More (v. 22 juin et au 6 juillet) et pour avoir condamné le mariage du roi avec Anne Boleyn. Il invoqua ensuite la faiblesse humaine pour expliquer ses affirmations précédentes erronées.

Il fut jugé à Colchester en novembre 1539,  et reçut la couronne du martyre le 1er décembre 1539.

Son culte a été reconnu en 1886, ce qui équivaut à la béatification.

 

 

Edmund Campion

1540-1581

 

Ne pas confondre ce Martyr avec Edward Campion (v. 1er octobre).

Edmund Campion, né à Londres le 25 janvier 1540, était le fils d’un libraire londonien.

Intelligent, l’enfant fut envoyé à Christ Church Hospital. Lors de l’entrée de Mary Tudor à Londres, ce fut lui qui fut choisi pour adresser le compliment en latin à Sa Majesté.

Il fut admis parmi les premiers élèves de St.John’s Collège d’Oxford et nommé Compagnon à dix-sept ans.

Il fut ensuite une des gloires d’Oxford, jusqu’en 1568. Ses responsabilités, son ascendant, ses relations l’aveuglèrent pendant un temps et il oublia sa foi catholique. Il devint diacre et accepta le nouveau rite.

Mais après maintes réflexions et une longue période de scrupules, il renonça à sa charge et gagna l’université de Dublin, catholique, pour la relever.

Ce ministre catholique à moitié anglican devint suspect. Il se cacha et composa son Histoire de l’Irlande. Puis il traversa l’Angleterre et rejoignit Douai pour des études de théologie. Il partit à pied en pèlerinage pour Rome, où il arriva juste avant la mort de Francisco de Borja (v. 10 octobre). Il voulait absolument entrer dans la Compagnie de Jésus.

Il fut reçu en 1576 et envoyé faire le noviciat à Prague, où il enseigna (et composa quelques drames sacrés). Ordonné prêtre en 1578. Il eut une vision de Notre-Dame, qui lui annonçait son martyre.

Il rencontra saint Carlo Borromeo à Milan (v. 3 novembre), ainsi que Théodore de Bèze à Genève et rejoignit sous un déguisement Londres, où un jeune converti l’accompagnait et le protégeait. Il cherchait à redonner courage aux Catholiques chancelants, et surtout à convertir des Protestants.

Il dut fuir vers le nord, où il rédigea son fameux Dix raisons, repassa par Londres pour gagner Norfolk. Il fut dénoncé et arrêté à Lyford Grange (Wantage, Berkshire) le 17 juillet 1581.

On le traîna pieds et poings liés à travers les rues de Londres, à l’envers sur un cheval, avec un carton dénonçant le Jésuite séditieux. Conduit jusqu’à la Tour de Londres, il fut ensuite présenté privément à la reine, qui lui fit mille promesses alléchantes en échange de son «papisme».

Edmund resta fidèle à ses engagements. Reconduit à la Tour, il y fut sévèrement torturé ; tout affaibli, il dut répondre à quatre longs interrogatoires, debout, sans table ni chaise, sans notes, et l’on ne put le contredire.

Sa constance gagna le cœur de Philipp Howard (v. 19 octobre), qui se convertit.

Malgré sa brillante auto-défense, il fut condamné à mort, une sentence qu’il accueillit avec un joyeux Te Deum ainsi qu’avec l’antienne pascale Hæc dies.

Sur le chemin conduisant à Tyburn, il se redressa autant qu’il put pour saluer la statue de Notre-Dame.

Il fut martyrisé à Tyburn le 1er décembre 1581. En même temps que lui furent martyrisés Ralph Sherwin et Alexander Briant.

Un des présents, Henry Walpole, imbiba son gilet du sang du Martyr (v. 7 avril).

Edmund fut béatifié en 1886, et canonisé en 1970 avec trente-neuf Compagnons, martyrisés entre 1535 et 1616.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

 

 

Ralph Sherwin

1550-1581

 

Il naquit vers 1550 à Rodesley (Longford, Derbyshire, Angleterre).

En 1568, il fut un des premiers membres du Exeter College d’Oxford, où il prit ses grades ; il était réputé pour être un philosophe perspicace, un excellent grécisant et hébraisant.

En 1575, il s’enfuit de ce monde universitaire et gagna le collège anglais de Douai, où il fut ordonné prêtre en 1577.

Parvenu à Rome, il fut près de trois ans au collège anglais, y gagnant des amis et se mettant sous la tutelle des Jésuites.

Regagnant l’Angleterre, il s’arrêta à Milan, où il prêcha devant saint Carlo Borromeo (v. 3 novembre).

Le 9 novembre 1580, il fut mis en prison à Marshalsea, où il convertit des prisonniers, et le 4 décembre il fut conduit à la Tour de Londres. On le tortura durement le 15 décembre, puis on le laissa dans la neige ; le 16 décembre, à nouveau torturé, on le laissa cinq jours et nuits sans nourriture et sans lui parler. En rêve, il se vit en face du Sauveur sur la Croix.

Après une année de prison, il subit un simulacre de jugement. Accusé de trahison, il fut condamné à mort le 20 novembre, et exécuté à Tyburn le 1er décembre 1581, en même temps que Alexander Briant et Edmund Campion.

Il fut béatifié en 1929, et canonisé en 1970.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

 

 

Alexander Briant

1556-1581

 

Alexander Briant, né vers 1556, dans le Somerset (Angleterre), était d’une famille de petits propriétaires.

Entré très jeune au Hert Hall d’Oxford, sa beauté juvénile lui valut le surnom de «beau jeune garçon». 

Il rencontra un prêtre jésuite anglais, Robert Persons, auquel il dut sans doute sa conversion au catholicisme.

Ayant quitté l’université, il vint au collège anglais de Reims et fut ordonné prêtre en 1578.

L’année suivante, il regagna l’Angleterre et parcourut son Somerset natal avec un zèle immense pour la conversion des âmes. Une de ses conquêtes fut le père du jésuite Robert Persons.

Une enquête concernant ce dernier aboutit à l’arrestation d’Alexander, le 28 avril 1581, dont ont espérait des aveux. Il fut interrogé à la Counter Prison de Londres, puis horriblement torturé dans la Tour. Au froid, à la faim, on ajouta aussi les aiguilles enfilées sous les ongles. 

Alexander eut cependant le force d’écrire une lettre aux Jésuites, demandant son admission dans leurs rangs, ce qui lui fut accordé. Mais sa vie comme Jésuite fut brève : le 16 novembre 1581, il fut officiellement accusé de haute trahison, et condamné à mort.

On rapporte que les détails de son exécution, à Tyburn le 1er décembre 1581, furent simplement révoltants : le bourreau aurait, par pure malice ou par maladresse, ajouté encore d’autres atrocités inutiles, à ce supplice déjà horrible, malheureusement habituel, de pendre, éviscérer et décapiter (ou écarteler) les victimes.

Alexander fut béatifié en 1929, et canonisé en 1970 avec trente-neuf Compagnons, martyrisés entre 1535 et 1616.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

 

 

Richard Langley

? -1586

 

Il naquit probablement à Grimthorpe (Yorkshire, Angleterre), fils de Richard, dont il hérita de la propriété de Rathorpe, et de Joan Beaumont, de Mirfield.

Richard vécut habituellement à Ousethorpe (East Riding). Il épousa Agnes Hansby, dont il eut un fils, Christopher, et quatre filles.

Il mit toute son énergie et sa fortune au service du clergé persécuté. Sa maison était un asile pour tous les prêtres ; il construisit même un souterrain pour les cacher, sans doute près de sa maison de Grimthorpe, qu’il transforma en un véritable sanctuaire.

On le dénonça. Toute une troupe débarqua pour fouiller Ousethorpe et Grimthorpe ; à Ousethorpe, on arrêta deux prêtres ; à Grimthorpe, on arrêta Richard lui-même.

Les crimes de ce laïc furent d’avoir hébergé et assisté des prêtres, ce qui lui valut d’être condamné à mort.

Il subit son martyre le 1er décembre 1586 à York et fut béatifié en 1929.

 

 

Gim Jin-hu Pius

1739-1814

 

Gim Jin-hu Pius est un laïc coréen né en 1739 à Myeoncheon (Chungcheong-do, Corée S).

Il fut décapité à Haemi (Chungcheong-do) le 1er décembre 1814 et béatifié en 2014.

 

 

Libânia do Carmo Galvão Mexia de Moura Teles e Albuquerque

1843-1899

 

Celle qui reçut au baptême le prénom de Libânia do Carmo, était la fille de Nuno Tomás de Mascarenhas Galvão Mexia de Moura Teles e Albuquerque, et de Maria da Purificação de Sá Ferreira.

Elle naquit le 15 juin 1843, dans l’actuelle localité de Amadora, tout près de Lisbonne (Portugal) et fut baptisée le 2 septembre suivant. Elle était la troisième des sept enfants de cette noble famille chrétienne.

Durant une épidémie de choléra (1856-1857), elle devint orpheline de père et mère, et fut admise à l’orphelinat de Ajuda, qui recevait les orphelines de familles nobles.

Cet orphelinat était géré par des religieuses françaises, les Filles de la Charité, qui furent expulsées en 1862, de sorte que Libânia trouva refuge chez les Marquis de Valada, qui la reçurent comme leur fille, pendant cinq années. Les temps étaient déjà à l’époque marqués par le libéralisme anti-chrétien, et le Portugal allait connaître à son tour la révolution en 1910.

Libânia, après que sa sœur Matilde fut entrée chez les Visitandines, quitta la vie mondaine, renonça à une proposition de mariage, et fréquenta le Tiers-Ordre franciscain ; puis elle entra chez les Sœurs Capucines Conceptionnistes en 1869, où elle prit le nom de Maria Clara de l’Enfant Jésus.

Elle fit son noviciat à Calais à partir de 1870, dans l’intention cependant de revenir au Portugal, malgré les temps difficiles qui s’annonçaient, pour y fonder une nouvelle famille religieuse, qui prendra le nom de Sœurs Franciscaines Hospitalières de l’Immaculée Conception. Elle fut en cela appuyée par le père Raimundo dos Anjos Beirao, lui aussi frappé par la misère sociale à soulager.

Après sa profession (1871) elle revint effectivement au Portugal et fonda sa première Communauté, dont la règle sera approuvée par le Saint-Siège cinq années plus tard seulement (1876).

De nombreuses maisons s’ouvrirent bientôt pour accueillir les femmes pauvres, tant au Portugal qu’en Afrique (Angola en 1883, Guinée et Cap Vert en 1893) et en Inde (1886).

Toute l’activité de la Mère des Pauvres marqua profondément l’entier pays portugais, en toutes sortes de maisons et hôpitaux, garderies, maisons d’assistance pour enfants pauvres, ou invalides, ou malades ; écoles, collèges, soupes populaires… en tout plus de cent-quarante maisons avec plus de mille Religieuses. Récemment, elles sont arrivées aux Philippines, au Timor, au Mexique, au Brésil.

Sa vie ne fut pas exempte d’épreuves, d’humiliations, de calomnies, dans lesquelles elle voyait tranquillement la main de Dieu. Ceux qui l’insultaient, elle les servait à genoux.

Elle s’éteignit le 1er décembre 1899, à seulement cinquante-six ans, éreintée par ses multiples travaux. Ses obsèques furent suivies par une foule immense qui reconnaissait déjà sa sainteté.

Le miracle retenu pour la béatification fut la guérison totale et instantanée d’une femme espagnole de trente-quatre ans, frappée de pyoderma gangrenosum, affection de la peau très douloureuse, qui l’obligeait à garder le bras attaché contre la poitrine.

Elle a été béatifiée en 2011.

Charles de Foucauld

1858-1916

 

Charles Eugène de Foucauld de Pontbriand naquit le 15 septembre 1856 à Strasbourg (Bas-Rhin), dans une famille de la vieille noblesse.

Notons ici que son arrière-grand-oncle était l’évêque Jean-Marie du Lau d’Allemans, qui fut martyrisé lors de la Révolution française, le 2 septembre, et béatifié en 1926.

Son père, le vicomte Edouard de Foucauld de Pontbriand, inspecteur des forêts, épousa Elisabeth de Morlet, une femme très pieuse.

Leur premier enfant, Charles, mourut à son trentième jour de vie ; vint Charles Eugène, en 1858,  puis Marie Inès Rodolphine en 1861.

Les époux moururent tous deux en 1864, elle d’une fausse couche, lui de neurasthénie.

Orphelins, Charles et sa sœur furent confiés à leur grand-mère paternelle, qui mourut à son tour d’une crise cardiaque. Les grands-parents maternels, qui vivaient à Strasbourg, recueillirent les deux orphelins.

Durant ses études à Strasbourg, Charles était bon élève, mais colérique, et reçut alors des cours particuliers.

En 1870, la famille se replia à Berne puis, après la défaite, à Nancy. Charles entra alors en 3e. C’est là qu’il connaîtra son grand ami, Charles Tourdes.

En 1872, il reçut la Première communion et la Confirmation.

La crise commença en 1873 : Charles devint agnostique, sans foi ni loi. Après son premier baccalauréat (qui achevait les études de rhétorique, notre 1e), il fut envoyé à Sainte-Geneviève de Versailles, pour préparer l’entrée à Saint Cyr. Paresseux et indiscipliné, il fut renvoyé.

A Nancy, il prit à nouveau des cours particuliers, et s’adonna à une foule de lectures : Arioste, Voltaire, Erasme, Rabelais.

Il entra finalement à l’école de Saint-Cyr, en 1876, un des meilleurs et des plus jeunes de sa promotion, mais ne se signala pas vraiment par une vie sobre et réglée, d’autant plus que, émancipé par son grand-père à dix-huit ans, il devint majeur et hérita d’un important héritage, qu’il dilapida.

Ce grand-père mourut en 1878, année où Charles entra à l’école de cavalerie de Saumur. Mais il se laissa aller à quantité de comportements indisciplinés - jusqu’à introduire des prostituées, raison pour laquelle il sera maintes fois puni. Il sortira dernier de Saumur, où il s’était mérité le surnom de lettré fêtard.

Ce fêtard déjà obèse fut nommé à Sézanne (Marne), puis à Pont-à-Mousson. Ses frasques empirèrent, il vécut en concubinage avec une actrice, dut être mis sous conseil judiciaire pour préserver sa fortune. Lui même écrivit de cette période : J’étais moins un homme qu’un porc.

En 1881, il fut nommé à Sétif (Algérie), où il se rendit avec sa concubine, contre l’ordre reçu, ce qui lui valut encore un mois d’arrêt. Son inconduite le fit mettre hors-cadre de l’armée.

Retiré à Evian, il demanda sa réintégration pour combattre avec son régiment en Tunisie, rompit enfin avec sa concubine, et montra sur le terrain un bon comportement, comme soldat et comme chef.

Ce sera le commencement d’un revirement dans sa vie. Fin 1881, il sera nommé à Mascara (Algérie).

N’ayant pas obtenu le congé qu’il demandait pour voyager, il démissionna de l’armée, et se prépara à explorer le Maroc : il étudia l’arabe, l’Islam, l’hébreu, et se mit en route avec un guide juif, se faisant passer pour un juif, car les chrétiens étaient mal tollérés. Il était tellement méconnaissable que, croisant un jour des officiers français qu’il connaissait, ceux-ci ne le reconnurent pas ; l’un d’eux dit même : Regardez ce juif accroupi en train de croquer des olives. Il a l’air d’un singe.

C’est ainsi qu’il pénétrera dans le Maroc avec son guide. Il fut le premier Européen à explorer la région sud du Maroc. Le voyage dura presque une année. Charles rédigera un mémoire, Reconnaissance au Maroc, qui lui vaudra une médaille d’or à la Société de Géographie, les palmes académiques à la Sorbonne, et une certaine renommée.

Revenu en France, il rencontra un ecclésiastique avisé, l’abbé Huvelin, qui l’aidera à se convertir : cela aboutit à la fameuse confession du 30 octobre 1886, en l’église Saint-Augustin à Paris.

Désormais, Charles voudra entrer dans un ordre où il pourra imiter l’humilité et la pauvreté de Jésus de Nazareth. Attiré par l’idéal des pères Trappistes de Fontgombault (Indre, devenue depuis abbaye bénédictine), il donna, en 1888, sa démission définitive de l’armée et partit en Terre Sainte, à la recherche d’une vie vraiment pauvre et pénitente, se sentant toutefois indigne d’être prêtre et de prêcher.

En 1889, il revint en France et finit par entrer à la Trappe de Notre-Dame des Neiges (Ardèche), après avoir légué tous ses biens à sa sœur. Il commença alors son noviciat (à trente-et-un ans), sous le nom de Frère Marie-Albéric. Puis il obtint de partir pour la trappe d’Akbès (Syrie), une fondation de Notre-Dame des Neiges, ayant définitivement démissionné des membres réservistes de l’armée et de la Société de Géographie.

En Syrie, son saint comportement édifia, et ses mortifications parfois inquiétèrent son Supérieur. Par obéissance, il entreprit des études de théologie en vue d’être ordonné prêtre.

En 1892 il prononça les premiers vœux.

En mars 1896, eut lieu le génocide arménien : Charles voulait être plus proche des plus pauvres, et ressentit vraiment l’intérêt d’être prêtre. Son désir d’absolu lui faisait désirer plus de pauvreté ; il pensa fonder un nouvel ordre, avec des prières en langue locale (au lieu du latin), et proposa de vivre en ermite, au pied de la Trappe : refus des Supérieurs, qui l’envoyèrent en 1896 à la trappe de Staouëli (Algérie), puis à Rome, pour se préparer au sacerdoce. A Rome, le Supérieur général des trappistes le dispensa de ses vœux (1897), pour le laisser marcher dans la voie érémitique qui lui convenait mieux.

Charles repartit en Terre Sainte, et alla se proposer comme jardinier au monastère Sainte-Claire de Nazareth, vivant de presque rien. Son édifiante sainteté inspira à la Supérieure de l’inciter à devenir prêtre et à fonder son ordre.

Il pensa installer son ermitage sur le Mont des Béatitudes, mais il se fit escroquer, et comme le patriarche de Jérusalem jugeait impossible de l’ordonner prêtre, Charles revint en France, puis repartit à Rome demander l’autorisation d’être ordonné.

Il reçut les ordres mineurs en 1900, et le sacerdoce en 1901.

Désormais, Charles de Jésus ira vivre en Algérie, dans le désert du Sahara, à Béni-Abbès (Sahara occidental), plus tard à Tamanrasset (sud)

Vie de prière, de contemplation silencieuse, de conversation avec les pauvres et les militaires qui viennent le voir. En 1902, il racheta la liberté d’un esclave ; il écrivit à l’évêque au sujet de sa volonté de lutter contre l’esclavage dans le Hoggar. Il s’ouvrit à l’apostolat auprès des Berbères, par son sourire et son comportement fraternel, qui contrastait avec les façons rudes et guerrières des militaires.

Il poussa vers le sud, dans un but d’évangélisation, profitant d’une patrouille française guidée par un officier plus conciliant et doux que ses prédécesseurs. Il reçut la visite du général Lyautey (1905). Puis il rencontra le chef touareg, qui l’autorisa à s’installer dans le Hoggar. Charles arriva à Tamanrasset en août 1905.

Son disciple l’ayant quitté, il ne put plus célébrer la Messe car, à l’époque, l’assistance d’au moins une personne était requise pour la célébration.

Envers les Touaregs, il se comporta en frère, étudiant leurs habitudes, leur langue, et, après douze années de travail, publia un dictionnaire touareg-français.

Il chercha à s’entourer d’une petite famille religieuse, avec cet idéal de pauvreté radicale, mais son style de vie n’attira pas de vocations. Lors d’une famine en janvier 1908, ce sont les Touaregs qui le sauvèrent de la famine en lui donnant du lait de brebis. Il reçut à ce moment-là l’autorisation «exceptionnelle» de célébrer seul la Messe.

En 1909, 1911 et 1913, il vint en France pour tenter de développer une association de laïcs : Union des Frères et Sœurs du Sacré-Cœur, embryon de la Fraternité.

Tout son temps libre, il le passait auprès des Touaregs, leur montrant comment construire des maisons en dur, leur enseignant quelques règles d’hygiène.

Il prêtera son concours à la construction du Transsaharien, par ses abondantes notes et indications.

Lors de la guerre de 1914, il pensa rejoindre le front comme aumônier, mais opta finalement pour rester au milieu des Touaregs et les rassurer. En 1915 et 1916, il sécurisa encore plus son petit ermitage pour éventuellement abriter et nourrir la population en cas d’attaque.

Des pillards venus de Tripoli cherchèrent à enlever le Frère Charles (peut-être en vue d’obtenir une forte rançon). Le 1er décembre 1916, le fort fut investi, sur trahison d’un Touareg, des coups de feu partirent ; Charles, malade, reçut une balle dans la tempe.

Les circonstances exactes de cette mort restent floues. On hésita à parler de martyre.

Une patrouille française le retrouva mort, tandis que le Saint Sacrement était encore exposé : l’officier qui conduisait la patrouille, pria un des soldats de consommer l’Eucharistie.

Par la suite, les Touaregs se révoltèrent contre les autorités françaises, qui ripostèrent malheureusement de façon aggressive.

Le dies natalis du père Charles de Foucauld est au 1er décembre ; il a été béatifié en 2005.

En 2020, la reconnaissance officielle d’un miracle, ouvrit la voie à sa canonisation, prévue pour 2022.

 

 

Pedro Pascual García Martín

1892-1936

 

Né le 6 juin 1892 à Monteagudo (Teruel, Espagne E), de Pedro Francisco et Jerónima, il fut baptisé dès le lendemain.

Entré dans la Congrégation des Lazaristes (Vincentiens), il fit les vœux en 1910 et fut ordonné prêtre en 1917.

Son premier travail apostolique fut à Alcorisa puis, en 1923, il fut envoyé en Inde à la mission de Cuttack, dont dépendaient les maisons de Surada, Jatny, Kurda Road. Là-bas, il parcourait les communautés chrétiennes pour conférer le sacrement de baptême et former des catéchistes.

Pour motifs de santé, il dut revenir en Espagne en 1933 et résida dans la maison de Madrid. Son occupation principale était la rédaction d’un dictionnaire à l’usage des prochains missionnaires en Inde.

Le 25 juillet 1936, il rendit visite à sa tante, des Filles de la Charité, qui était la Supérieure de l’hôpital Homéopathique et lui dit en partant : Si tu ne me vois pas d’ici quelques jours, c’est qu’ils m’ont abattu ou que je suis en prison.

Effectivement, après avoir trouvé refuge avec le père Morquillas dans la Pension Mexicaine, ils subirent un premier contrôle le 28 juillet en pleine nuit. Le 5 août, on les emmena au commissariat, le 6 à la Direction Générale de Sécurité, le 7 à la tristement célèbre prison San Antón.

Quand on lui demanda s’il était curé, il répondit : Je suis missionnaire.

Le 1er décembre 1936, à deux heures du matin, on vint le réveiller avec un coup de pied. Il salua un autre prisonnier en l’embrassant et monta dans un des camions qui partait à Paracuellos de Jarama (Madrid), où il fut fusillé avec beaucoup d’autres.

Béatifié en 2017, Pedro Pascual García Martín sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 1er décembre.

Elisa Angela Meneguzzi

1901-1941

 

Née le 12 septembre 1901 à Giarre (Abano Terme, Padoue, Italie), Elisa Angela était la fille de paysans profondément chrétiens.

Dès qu’elle le put, elle fréquenta chaque jour l’église paroissiale pour y participer à l’Eucharistie, y entendre la catéchèse (plus tard pour la répandre à son tour).

En 1915, elle commença à travailler dans les familles alentour.

En 1926, elle opta pour les religieuses salésiennes de Padoue, où elle prit le nom de Liduina (Lidwine). Comme garde-robière, infirmière, sacristine, assistante, elle conquit l’amitié unanime des élèves.

En 1937, elle fut envoyée en Ethiopie comme infirmière auprès des malades et blessés de l’hôpital de Dire-Dawa, où elle démontra toute la bonté possible envers tous, de quelque origine qu’ils fussent : chrétiens ou musulmans, blancs ou noirs. Lors de la Deuxième guerre mondiale, l’hôpital fut réquisitionné pour les militaires blessés, qui ne voulaient qu’elle pour être réconfortés et soignés.

Elle-même se précipita sous les décombres pour en extraire des blessés, les soigner, les assister aux derniers moments, baptisant les enfants en danger de mort.

On l’appela Sœur Gudda (la Grande), l’Ange Blanc, et aussi la Flamme œcuménique.

Une tumeur se déclara, qui la porta à la mort, le 1er (date du Martyrologe) ou le 2 (autres sources) de décembre 1941.

Les soldats eux-mêmes, qui l’avaient adoptée comme de leur famille, voulurent qu’elle fût ensevelie dans leur cimetière militaire.

Sœur Liduina fut béatifiée en 2002.

 

 

Nengapeta Alphonsine

1941-1964

 

Fille de Amisi Badjulu et de Isude Julienne, Nengapeta naquit à Wamba (République Démocratique du Congo, alors Congo Belge).

Son prénom réel est en effet Nengapeta, qui signifie La richesse trompe. Anuarite (Il se moque de la guerre), est le prénom de sa sœur aînée, qui la fit inscrire à l’école sous ce nom.

Comme tous les petits enfants de ce groupe ethnique (Wabudu), on lui lia la tête pour l’allonger, afin qu’elle apparaisse comme toutes les autres filles du village.

Elle reçut le Baptême et choisit le prénom d’Alphonsine.

En 1957, elle demanda à entrer dans la Congrégation diocésaine de la Sainte Famille (Jamaa Takatifu), et commença le noviciat avec un nouveau nom : Marie-Clémentine. Elle fit la profession en 1959.

Nengapeta eut toujours quelque difficulté pour l’étude, ce qui donne une idée du grand mérite qu’elle eut à obtenir son diplôme D4. Elle combattit aussi son tempérament nerveux et apprit à le dominer.

Elle fut sacristine, cuisinière, enseignante, malgré une santé qui n’était pas toujours au rendez-vous. Elle profitait de l’enseignement pour faire de l’apostolat auprès des élèves, spécialement les filles au caractère plus revêche.

Il y eut des agitations dans le nord-est du pays. En 1964, Nengapeta se trouvait à l’école de Bafwabaka. Des hommes de la tribu Simba vinrent enlever les Religieuses et les emmenèrent en camion.

A un moment donné, on confisca aux Religieuses tous leurs objets de piété pour les détruire sous leurs yeux avec des réflexions obscènes, puis on les enferma à Isiro.

Le soir, un colonel vint «choisir» l’une d’elle : c’était Nengapeta. Elle refusa énergiquement d’être conduite chez ce colonel ; finalement ordre fut donné de frapper la religieuse et de la transpercer : deux soldats la transpercèrent à coups répétés avec leurs baïonnettes, tandis que la victime émettait des «ouh ! ouh !» ; puis on l’acheva d’un coup de révolver dans la poitrine.

Nengapeta, alias Anuarite, alias Alphonsine, alias Marie-Clémentine, fut béatifiée en 1985. Son dies natalis est au 1er décembre.

 

 

Bruna Pellesi

1917-1972

 

Bruna Aldina Maria Pellesi était née le 11 novembre 1917 à Morano di Prignano (Modène, Italie), dernière des neuf enfants d’une famille très chrétienne.

Bruna grandit, joyeuse, élégante, pleine d’humour et de douceur. Vers dix-sept ans elle connut un amour humain qui cependant ne la satisfaisait pas.

Lors du décès de ses deux belles-sœurs, elle prit en charge les six enfants de celles-ci, âgés de moins de quatre ans.

En 1940, cependant, en pleine guerre, elle suivit l’appel de Dieu et entra à Rimini chez les Sœurs Tertiaires Franciscaines de Saint-Onuphre, qui prirent ensuite le nom de Franciscaines Missionnaires du Christ, sur sa proposition. Elle-même adopta le nom religieux de Maria Rosa di Gesù.

Il n’est pas dit qu’elle ait «abandonné» ses chers neveux et nièces adoptés quatre ans plus tôt, mais elle comprit que Dieu l’appelait à s’occuper d’enfants encore plus nombreux et, peut-être, plus nécessiteux.

Elle s’occupa quelque temps des enfants de l’école maternelle à Sassuolo et à Ferrara, parmi lesquels des orphelins dont les papas étaient morts à la guerre. Elle se donna totalement à son travail, et quand on lui proposa de moins se dépenser, elle répondit : Je viens de la campagne, j’ai l’habitude de travailler !

Mais elle dut bientôt entrer au sanatorium de Sassuolo en 1945, victime d’une grave forme de tuberculose pulmonaire, prélude d’un long et douloureux calvaire qui devait s’achever vingt-sept années plus tard. Elle sera ensuite transportée au sanatorium de Gaiato, puis à celui de Bologne en 1948.

Pendant tout ce temps, son «monastère» fut sa chambre, avec la même fenêtre, le même paysage, la même montagne au loin, avec une santé déclinante, des poumons qui ne voulaient plus respirer, un cœur qui se fatiguait à tout propos, des douleurs paralysantes. Sans compter les traitements douloureux qui ne lui apportaient pas de soulagement réel.

Durant l’évolution de sa maladie, on devait lui retirer jusqu’à cinq fois par jour le liquide infectieux de la colonne vertébrale, ces ponctions si douloureuses que connaissent ceux qui furent frappés de méningite tuberculeuse. Maria Rosa faillit perdre la vue, elle ne pesait plus que quarante-trois kilos.

Un jour l’aiguille se cassa et l’on n’arrivait pas à la retirer ; on dut finalement se résoudre à la laisser dans la colonne vertébrale, depuis ce 28 octobre 1955 jusqu’à sa mort (dix-sept années).

Les saintes vertus de Maria Rosa se manifestèrent durant ces quasi trente années de souffrances, où elle ne ménagea pas ses efforts pour soulager, consoler, servir ceux qui se trouvaient dans la même situation qu’elle.

Garder le sourire et chercher à le communiquer, malgré l’obligation de rester dans l’inactivité extérieure et la proximité de la mort qui guette chacun de ces malades, c’est vraiment atteindre à l’héroïcité.

Elle se consacra solennellement à Notre Dame du Carmel le 16 juillet 1946, et de nouveau à la Sainte Vierge le 8 décembre 1961 et fit trois fois le pèlerinage à Lourdes : mais Dieu ne permit pas pour elle le miracle d’une guérison. Ce sera elle qui, du Ciel, obtiendra des guérisons miraculeuses.

En 1967, pleine de joie, elle célébra ses «noces d’argent» religieuses, ainsi que celles de son «mariage avec la Croix», en 1970.

Le dernier jour de sa vie, 1er décembre 1972, désormais revenue à Sassuolo, elle prononça encore : Ce qui compte, c’est d’aimer le Seigneur. Je suis heureuse, parce que je meurs dans l’amour, je suis heureuse parce que je vous aime tous.

Maria Rosa a été béatifiée en 2007.

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 00:00

30 NOVEMBRE

I.

S André, apôtre, le premier qui rencontra Jésus (cf. Jn 1:35-42) et pour cela appelé "Protoclet", crucifié sur la "croix de Saint-André" à Patras. 

IV.

S Mirocles, évêque à Milan.

V.

S Constantius, romain, adversaire des pélagiens.

VI.

S Zosimas, moine en Palestine ; il ressentit le tremblement de terre d'Antioche à quatre-cents kilomètres de là ; un lion lui ayant dévoré son âne, il dompta le lion pour remplacer l'âne.

S Tugdual (Pabu), premier évêque à Tréguier.

VII.

Ste Hune, sainte veuve à Hunawihr, patronne des blanchisseuses.

XII.

B Joscio, bénédictin à Saint-Bertin ; à sa mort des roses sortirent de sa bouche, de ses yeux et de ses oreilles.

S Galgano Guidotti, ermite sur le Monte Siepi, après une jeunesse orageuse.

XIII.

B Giovanni Garbella, de Verceil, dominicain, fondateur de monastères, mort à Montpellier.

XIV.

B Friedrich, frère lai augustin à Ratisbonne, excellent charpentier.

XVI.

S Cuthbert Mayne, prêtre anglais martyr par pendaison.

B Alexander Crow, prêtre anglais martyr par pendaison.

XIX.

S Tadou Liu Ruiting, prêtre chinois, martyr, canonisé en 2000 et fêté le 9 juillet.

S Joseph Marchand, prêtre franc-comtois des Missions Etrangères de Paris, martyr des cent plaies en Cochinchine, les muscles pincés et arrachés avec des tenailles rougies au feu, canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.

XX. 

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

- béatifiés en 1992 :

Hospitaliers : près de Madrid, les profès Santiago García Molina (Diégo de Cádiz), Miguel Francisco Rueda Mejías, Rafael Touceda Fernández (Román), Nicéforo Salvador del Río, Jesús Gesta Piquer, Arturo Donoso Murillo (*1892, 1902, 1904, 1913, 1915, 1917), et le novice Antonio Martínez Gil-Leonis (*1916) ;

- béatifiés en 2001 :

Salésiens : à Valencia et à un jour inconnu de la fin-novembre, le prêtre José Otín Aquilué (*1901) ;

Laïques : près de Valencia, María del Olvido Noguera Albelda (*1903) ;

- béatifiés en 2007, martyrisés près de Madrid :

Augustins :

Les prêtres : Agustín Renedo Martín (*1870), Gerardo Gil Leal et Miguel Cerezal Calvo (*1871), Constantino Malumbres Francés et Benito Rodríguez González (*1872, 1873), Francisco Marcos Del Río et Luis Suárez-Valdés Díaz de Miranda (*1874), Benito Garnelo Álvarez, Alfredo Fernando Fariña Castro (José Agustín), Juan Monedero Fernández, Juan Sánchez y Sánchez (*1876, 1879, 1881, 1882), Benito Velasco y Velasco et Joaquín García Ferrero (*1884), Julián Zarco Cuevas et Mariano Revilla Rico (*1887), Melchor Martínez Antuña et Esteban García Suárez (*1889, 1891), Matías Espeso Cuevas, Heliodoro Merino y Merino et Conrado Rodríguez Gutiérrez (*1901), Arturo García de la Fuente et Pedro Martínez Ramos (*1902, 1903), Pedro de la Varga Delgado et Dámaso Arconada Merino (*1904), Jesús Largo Manrique (*1912) ;

Les clercs : José Gando Uña (*1910), Nemesio García Rubio, Dionisio Terceño Vicente et Pedro Carvajal Pereda (*1912), Nemesio Díez Fernández (*1913), José López Piteira (d'origine cubaine, *1913), Julio Marcos Rodríguez (*1914), José Noriega González, Ramiro Alonso López, Marcos Guerrero Prieto et Máximo Valle García (*1915), Bernardino Calle Franco, Julio María Fincias, Francisco Fuente Puebla et Pedro Simón Ferrero (*1916), Víctor Cuesta Villalba (*1917), José Antonio Pérez García, Román Martín Mata et Miguel Iturrarán Laucirica (*1918), Luis Abia Melendro (*1919) ;

Les profès : Macario Sánchez López, Josep María Dalmau Regás, Tomás Sánchez López, Ricardo Marcos Reguero, Isidro Mediavilla Campos et Gerardo Pascual Mata (*1884, 1886, 1890, 1891, 1913, 1915) ;

Dominicains : les prêtres Amado Cubeñas Díaz-Madrazo et Juan Peña Ruiz (Vicente) (*1880, 1883) ;

- béatifiés en 2013 :

Capucins : près d’Alicante, le prêtre Ramón Juan Costa (Honorio, *1888) ;

Bénédictins : à Barcelone, les prêtres León Alesanco Maestro (Luis Gonzaga) et Luis Palacios Lozano (*1882, 1893) ;

Lasalliens : près de Madrid, Manuel Miguel Sánchez (Sinfronio), Saturnino Sanz y Sanz (Pablo de la Cruz), Emiliano Santamaría Angulo (Floriano Félix), Vicente Angulo García (Adalberto Juan), Gregorio Álvarez Fernández (Juan Pablo), Martín Arbé Barrón (Ismael Ricardo) (*1876, 1879, 1889, 1904, 1904, 1906) ;

- béatifiés en 2017 :

Lazaristes : les prêtres Vicenç Queralt Lloret, à Barcelone, et Francisco Morquillas Fernández, à Madrid (*1894, 1899) ; le frère Joaquín Zubillaga Echarri, à Madrid (*1899).

 

B Ludwik Roch Gietyngier (1904-1941), prêtre polonais martyr à Dachau, béatifié en 1999.

André, apôtre

1er siècle

 

Andreas est un nom grec assez rare. Il est probablement apparenté au terme aner, «homme», ce qui fait qu’on pourrait déconseiller de donner le nom d’Andrée à des femmes.

André, dans l’Evangile, est le premier des apôtres à rencontrer Jésus ; c’est lui qui va chercher son frère, Simon-Pierre (Jn 1:40-42).

Ces deux frères étaient de Bethsaïde, au nord-est du lac de Tibériade.

Cette situation privilégiée de «premier appelé» fait que les Grecs appellent André le Protoclet.

Puis l’Evangile de Jean nomme André juste avant la multiplication des pains, lorsqu’il fait remarquer à Jésus que cinq pains d’orge et deux poissons ne suffiront jamais pour nourrir toute une foule (Jn 6:9). C’est aussi André, après Philippe, qui sert d’intermédiaire entre Jésus et des étrangers grecs qui désiraient Le rencontrer (Jn 12:22).

Quant à l’apostolat d’André et sa mort, une vieille tradition le fait mourir à Patras (Grèce), sur une croix en X, la «croix de saint André», sur laquelle il serait resté trois jours, continuant à prier, à haranguer la foule des croyants.

Beaucoup de lieux revendiquent des reliques du saint Apôtre ; mais on n’a pas pu localiser précisément où se trouverait son corps. Le crâne de saint André aurait été longtemps dans la basilique Vaticane, restitué à l’Eglise orientale durant le 20e siècle.

Le culte de saint André est ancien, et répandu. Plus de sept cents églises lui sont dédiées en Angleterre ; en France, c’est l’apôtre qui a le plus d’églises consacrées à lui, après les saints Pierre et Paul ; les Bourguignons, qui portaient la croix du Saint sur leur cotte de maille ou sur leur bouclier, criaient : Notre-Dame Bourgogne ! Monjoie saint Andrieu !

Saint André, apôtre, est fêté traditionnellement le 30 novembre.

 

 

Mirocles de Milan

† 316

 

Mirocles fut le sixième évêque de Milan (ou le septième, si l’on accepte l’hypothétique épiscopat de s.Barnabé dès le premier siècle).

Son épiscopat a pu débuter en 303.

On sait peu de choses sur sa personne, sinon qu’il était apparenté à s.Epiphane de Pavie (v. 21 janvier).

En 313, il participa au concile de Rome, qui devait examiner la question du donatisme. La signature de Mirocles est la première pour les évêques italiens (lesquels, curieusement, signent après ceux de Gaule).

En 314, il se trouve en Arles avec son diacre Severus, pour un concile qui devait encore traiter d’affaires concernant le donatisme en Afrique. Là encore, il est dans les premiers signataires.

S.Ambroise (v. 7 décembre) parle de lui comme un de ses illustres prédécesseurs.

On peut supposer que Mirocles mourut en 316, après une douzaine d’années d’épiscopat.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Mirocles de Milan au 30 novembre.

 

 

Tugdual de Tréguier

† 564

 

Nombreuses sont les variantes du nom de Tugdual : Tudual, Tutwal, Tual, Tudy, puis Pabu, Paban ; nombreuses aussi celles concernant sa longue vie.

Né à la fin du cinquième siècle, originaire du Devonshire (Angleterre) ou du Pays de Galles, Tugdual étudia, pense-t-on, sous la direction de s.Illtud (v. 6 novembre).

Il arriva en Armorique avec sa sainte mère (Pompæa) et un groupe de moines. L’endroit de ce débarquement reste contesté. On parle par exemple de Kermorvan, de Port d’Ac’h.

Il fonda une abbaye à Lann-Pabu (auj. Trebabu, Finistère), puis à Tréguier ; on lui attribue aussi celui de Locmaria-Quimper.

Le prince de la Domnonée, Deroch, qui serait son cousin, lui fit de grandes donations territoriales, de sorte qu’on considère Tugdual comme l’apôtre de toute la région de Bretagne.

Disons aussi que, sur intervention du roi Childebert, il aurait été un moment évêque de Lisieux - mais la liste épiscopale de Lisieux ne comporte pas son nom. Toutefois, il préféra se retirer, persécuté par le nouveau roi de Domnonée, Conomor.

Tugdual serait alors allé jusqu’à Rome (555) ; le pape Vigile étant mort le 7 juin de cette année, Tugdual était en prière dans la basilique Saint-Pierre, lorsqu’une colombe se serait posée sur son épaule. La foule l’aurait désigné pour être pape, mais Tugdual, dans son humilité, aurait refusé catégoriquement ce choix. Finalement le conclave devait élire Pélage Ier. Cet incident romain serait à l’origine du surnom de Pabu (pape) qu’on donna à Tugdual, et de la légende qui en faisait un pape pendant deux années.

Revenu dans sa ville épiscopale, Tugdual y demeura désormais jusqu’à un âge très avancé et s’éteignit un 30 novembre d’une année qui pourrait être, selon les calculs ou les auteurs, 553, 559 ou 564.

L’évêché de Lisieux passa successivement à Tréguier, dont Tugdual est reconnu comme l’évêque fondateur.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Tugdual de Tréguier au 30 novembre.

Joscio de Sithiu

† 1163

 

De l’immense et magnifique abbaye bénédictine Saint-Bertin à Sithiu (act. Saint-Omer, Pas-de-Calais), il ne subsiste qu’un clocher en partie effondré en 1947, suite aux bombardements de la guerre mondiale. L’église s’élevait à vingt-cinq mètres avec une tour de quarante-huit mètres.

Dans l’abbaye, fondée au 7e siècle,  vivait au 12e siècle notre Joscio, un frère convers.

Ce dernier, rempli d’amour pour la Sainte Vierge Marie, récitait chaque jour, dit-on, cinq hymnes ou psaumes commençant respectivement par les cinq lettres de MARIA : 

  • Magnificat (Lc 1:46-55)
  • Ad Dominum cum tribulater (Ps 119)
  • Retribue (Ps 118:17-24 ; cette strophe commence maintenant par Benefac, selon la Vulgate corrigée)
  • In convertendo (Ps 125)
  • Ad te levavi (Ps 122)

Il mourut, d’après une tradition, le 30 novembre 1163.

Après sa mort, fleurirent des roses qui sortaient de sa bouche, de ses yeux et de ses oreilles.

Joscio n’est pas mentionné au Martyrologe Romain.

 

 

Galgano Guidotti

1148-1181

 

D’après la tradition, Galgano serait né vers 1150, longtemps désiré de ses nobles parents, Guidotto et Dionigia, qui habitaient à Chiusdino (Sienne, Italie C).

Cette période était infestée par des luttes entre seigneurs locaux, par des violences de toutes sortes, rivalités et autres désordres, parfois même immoraux.

Galgano connut ces aventures et eut une jeunesse assez agitée ; mais il fut favorisé par deux apparitions de l’archange Michel, qui lui fit voir comment il l’avait protégé jusque là et comment il lui proposait désormais de le suivre.

Durant cette vision, l’Archange lui fit traverser un grand pont au-dessus d’un fleuve, qui symbolisaient le changement radical de vie, et le conduisit sur le Monte Siepi, où l’attendaient les douze Apôtres.

Galgano alors, à la recherche d’une croix, planta en terre son épée, transforma son beau manteau en une simple tunique et s’établit là, dans la solitude, pratiquant la mortification et la pénitence avec le même zèle avec lequel il avait précédemment combattu contre les hommes.

Sa détermination vint même à bout des attaques du Démon, qui s’enfuit en hurlant.

Successivement, il serait allé en pèlerinage à Rome et, au retour, trouva son épée brisée ; sur l’invitation divine, il rapprocha les deux morceaux et l’épée se reconstitua.

Il fut divinement averti de sa mort prochaine, qui advint le 30 novembre 1181. Si les dates sont précises, Galgano avait trente-trois ans.

D’après la même tradition, Galgano aurait été canonisé dès 1185.

 

 

Giovanni Garbella

1205-1283

 

Giovanni (Jean) vint au monde vers 1205 à Mosso Santa Maria (Vercelli, Piémont, Italie NO).

Après avoir été reçu au doctorat en droit à Paris, il y enseigna.

En 1229, il eut l’occasion d’entendre le Bienheureux Jordan de Saxe (v. 13 février) et entra dans l’Ordre des Prêcheurs (Dominicains).

Il fit le noviciat à Bologne et devint un des meilleurs prêcheurs de son époque.

Il réunissait en sa personne de grandes qualités : la prudence et la fermeté, un amour sans limite pour Dieu et un zèle ardent pour le salut des âmes, ce qui fit qu’on lui confia des missions délicates et importantes.

Outre qu’il fonda un couvent dominicain à Vercelli et qu’il en devint prieur, il fut envoyé comme légat par les papes à Venise, Gênes, Pise, Florence et Bologne, mais aussi en France et en Espagne.

Il fit ainsi un travail immense de pacification entre les villes d’Italie, et entre les souverains européens.

A Bologne, il fut nommé prieur.

En 1264, il fut élu sixième prieur général de l’Ordre dominicain, et le resta jusqu’à la mort. Durant ces dix-neuf années, il fit à pied des voyages très longs pour visiter tous les couvents de l’Ordre. 

Après le concile de Lyon, il décida l’érection dans chaque église dominicaine d’un autel en honneur du Saint Nom de Jésus, en réparation contre les blasphèmes et les profanations.

En 1278, il envoya en Angleterre un «inspecteur» pour ramener à l’unité certains Frères qui attaquaient les thèses de saint Thomas d’Aquin, son ami (v. 7 mars), et organisa en 1280 un chapitre général à Oxford.

Il refusa plusieurs fois d’être nommé évêque et aurait bien voulu déposer aussi la charge de prieur général. Sa notoriété et sa sainteté, dit-on, le firent même proposer à l’élection papale.

C’est durant un de ses voyages qu’il mourut, à Montpellier, le 30 novembre 1283. Ses reliques furent dispersées par les hérétiques au 16e siècle.

Son culte fut confirmé en 1903.

 

 

Friedrich de Ratisbonne

1250-1329

 

Friedrich naquit après 1250, fils de parents pauvres, qui habitaient Regensburg (Ratisbonne, Bavière, Allemagne SE).

Après avoir entendu l’évangile où Notre Seigneur invite le jeune homme à vendre ses biens et à les donner aux pauvres (cf. Mc 9:21), il entra comme convers chez les Ermites de Saint-Augustin de cette ville.

Il paraît que de nombreuses légendes ont circulé à son sujet. Dans l’une, il aurait donné à manger aux pauvres de la ville des seules miettes qui tombaient de la table des pères.

On lui confia le travail du bois : charpentier fort habile, il préparait aussi le bois de chauffage. Il rendait ainsi mille services, et Dieu l’aidait à l’occasion en étendant miraculeusement ses dons aux besoins imprévus des moines. Friedrich était ainsi tout heureux de pouvoir humblement rendre service.

Un jour qu’il était impérativement retenu dans son atelier et ne pouvait se rendre à la Messe, il reçut l’Eucharistie d’un Ange.

Sa prière, son obéissance, son humilité, en firent déjà de son vivant un «Saint».

Il mourut le 29 novembre (le 30 dans le Martyrologe) 1329 et son culte fut confirmé en 1909.

 

 

Cuthbert Mayne

1544-1577

 

Il avait vu le jour en 1544 près de Barnstaple (Devonshire, Angleterre SO) et grandit dans la religion protestante.

Son oncle, prêtre schismatique, voulait lui transmettre son poste ou bénéfice, et Cuthbert devint ministre du culte à dix-neuf ans, sans l’avoir particulièrement désiré.

On l’envoya étudier à Oxford, où il conquit l’estime générale. Des Catholiques le convainquirent. Des séminaristes anglais établis à Douai lui écrivirent de les rejoindre. A Douai se trouvait le collège, fondé en 1568, pour la préparation des séminaristes anglais au sacerdoce.

Mais une de ces lettres fut détournée et remise à l’évêque schismatique de Londres, qui ordonna de le faire arrêter (1570).

Cuthbert abjura le protestantisme et gagna Douai en 1573. En 1576, il était bachelier en théologie et ordonné prêtre.

Ayant regagné l’Angleterre, il se cacha chez un certain Francis Tregian à Golden (Truro, Cornouailles).

L’évêque d’Exeter ordonna de fouiller cette maison l’année suivante : Cuthbert et Francis furent mis en prison à Launceston.

Pour avoir célébré la messe et avoir porté au cou une chose superstitieuse (un agnus dei, sorte de petite médaille), Cuthbert fut condamné à mort. Tous les juges n’étaient pas d’accord, mais il fallait intimider les prêtres qui voulaient venir du continent.

La veille de l’exécution, Cuthbert fut encore invité à reconnaître l’autorité royale en matière eccclésiastique, pour être libre. Comme réponse, Cuthbert demanda une Bible, la baisa et déclara : La reine n’a jamais été, n’est pas, et ne sera jamais la tête de l’Eglise d’Angleterre.

On voulut obtenir des informations sur Tregian et son beau-frère, mais le prêtre eut la malice de répondre : Je sais seulement que ce sont des hommes bons et pieux. Quant aux choses mises à ma charge, je suis seul à en avoir connaissance.

On le traîna sur une claie vers la place du marché de Launceston. Il fut pendu, le 29 (ou le 30) novembre 1577, puis éventré et mis en morceaux, selon l’habituel «rite» de cette époque. Il avait trente-trois ans.

Il était le premier martyr du clergé séculier formé à Douai, victime de la persécution.

Cuthbert Mayne fut béatifié en 1929, canonisé en 1970 avec trente-neuf Compagnons, martyrisés entre 1535 et 1616.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

Cuthbert Mayne est inscrit au 30 novembre dans le Martyrologe.

 

 

Alexander Crow

1550-1586

 

Alexander naquit vers 1550-1551 à Howden (East Riding, Yorkshire, Angleterre).

Il tint d’abord un commerce à York, mais, étant venu sur le continent et s’étant arrêté à Reims, l’amour de Dieu et de son pays le poussa à se préparer au sacerdoce.

Envoyé en Angleterre en 1584, il travailla avec ardeur à la vigne du Seigneur, pour l’édification de tous ceux qui le connaissaient. Il fut arrêté à South Duffield, à son retour d’avoir baptisé l’enfant d’une certaine Cecily Garnet.

Il passa aux assises du tribunal de York, où il fut accusé d’être prêtre et de rester en Angleterre, ce qui était contraire aux lois.

Condamné à mort, il retourna à sa prison dans un état de joie immense. Son compagnon de cellule put raconter ensuite comment il passa cette dernière nuit. Alexander eut une horrible vision du Démon, qui lui disait qu’il n’allait pas mourir, qu’on allait le garder en prison encore longtemps, au pain et à l’eau, et que, s’il voulait échapper à ces mauvais traitements, le mieux était qu’il se suicidât. Le prêtre fut en grande angoisse, lutta pour résister à cette macabre vision et, peu à peu, rentra dans une grande paix, après avoir vu près de lui la Sainte Vierge et saint Jean l’Evangéliste, qui le consolèrent.

De nouveau, au moment du supplice, le Démon tenta de frapper le saint prêtre, le faisant tomber de l’échelle. Mais le prêtre se releva immédiatement et remonta sur l’échelle. Il s’adressa à l’assistance en déclarant qu’il n’avait pas tenté de se suicider, mais que c’était le Démon qui voulait, une fois de plus, le priver de la couronne du martyre. Mais Dieu avait permis ce prodige pour montrer combien était vaine l’intervention diabolique, et aussi pour amener toute cette foule à la foi en la Vérité catholique.

Alexander subit le martyre à York le 30 novembre 1586 (ou 1587) et fut béatifié en 1987.

 

 

Tadou Liu Ruiting

1773-1823

 

Tadou (Thaddæus) était un prêtre chinois.

Né vers 1773 à Qunglai (Sichuan, Chine), il fut arrêté durant la persécution et sommé de renier sa foi. 

Ferme dans la foi, il fut martyrisé à Quxian (Sichuan) le 30 novembre 1823.

Il fut béatifié en 1900, et canonisé parmi cent-vingt Martyrs de Chine, en 2000, dont la fête liturgique se célèbre le 9 juillet.          

 

 

Joseph Marchand

1803-1835

 

Joseph Marchand est né à Passavant (Doubs) le 17 août 1803, dans une modeste famille de cultivateurs.

Entré au Grand Séminaire en 1826, il termina ses études de théologie aux Missions Etrangères de Paris ; ordonné prêtre le 4 avril 1829, il s’embarqua le 12 mai suivant et rejoignit Macao en octobre ; de là, le procureur des missions l’envoya en Cochinchine. La persécution l’y attendait, mais déjà sur le navire, il avait subi les injures et les blasphèmes de l’équipage, hostile aux missionnaires.

Sa mission fut courte, mais très intense. Il eut le temps d’apprendre la langue annamite, de remonter jusqu’à Pnom-Penh, la capitale du Cambodge ; envoyé à Binh Thuân, il en fut chassé en 1833, lors de la persécution de Minh Mang. Il se cacha, mais on le retrouvera pour le mener à Saïgon, détenue par des insurgés. Lors de l’irruption des troupes impériales dans Saïgon, il fut arrêté et accusé de connivence avec les rebelles. Joseph nia évidemment cette accusation ; il refusa de renier sa foi et de marcher sur la croix.

Condamné au supplice des «cent plaies» pour avoir prêché la doctrine du Christ (c’est-à-dire à avoir les muscles arrachés un à un avec des tenailles rougies au feu), il mourut en donnant le témoignage de sa foi, le 30 novembre 1835, à Tho-Duc, près de Hué ; il avait à peine plus de trente-deux ans.

Après sa mort, son corps fut découpé et dispersé en mer pour qu’il n’en restât rien.

Ce martyr franc-comtois a été déclaré Vénérable en 1840, Bienheureux en 1900, et Saint en 1988, lorsque le s.Jean-Paul II canonisa les cent-dix-sept Martyrs du Vietnam.

Tous ces martyrs sont fêtés ensemble le 24 novembre, au calendrier catholique romain. Saint Joseph Marchand est inscrit au Martyrologe au jour de son martyre, le 30 novembre. Mais il est fêté à Passavant et dans le diocèse de Besançon le 1er décembre, car le 30 novembre est la fête de l’apôtre saint André.

Agustín Renedo Martino

1870-1936

 

Il naquit le 26 août 1870 à Baños de la Peña (Palencia, Espagne) de Timoteo et Ana, et fut baptisé le 28, recevant le nom du Saint du jour, Augustin, qui devait lui être doublement cher, puisqu’il entra dans l’Ordre augustin.

Il fit le noviciat à Valladolid, et la profession en 1888.

Il fut ordonné prêtre en 1895.

Il fut d’abord au Collège Royal Alfonso XII, comme professeur, économe et directeur spirituel.

En 1908, il fut nommé vice-recteur et professeur à Ronda, puis passa en 1914 au Monastère Royal (Madrid), comme professeur et formateur des séminaristes, charge qu’il recouvra jusqu’à sa mort.

En outre, on lui confia la sacristie de la Basilique Royale.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Gerardo Gil Leal

1871-1936

 

Né le 3 octobre 1871 à La Vid (Burgos, Espagne), il fut baptisé le même jour, où l’on fête saint Gérard. Il était fils de Damián et Paula.

Après avoir étudié le latin et achevé les humanités à Burgo de Osma (Soria), il entra chez les Religieux Augustins et fit le noviciat à Valladolid, et la profession en 1888.

En 1896, il fut ordonné prêtre et se licencia en Droit. Le reste de sa vie, quarante années, se passa dans l’enseignement.

De 1902 à 1933, il fut au Collège María Cristina. Il passa ensuite au Monastère Royal de l’Escorial, en 1933, où il se trouvait en 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Miguel Cerezal Calvo

1871-1936

 

Né le 12 décembre 1871 à Palencia (Espagne) et baptisé le 17, fils de Faustina et Rosa, il fréquenta le séminaire diocésain où il étudia le latin, fit les humanités et commença la philosophie.

Puis il entra chez les Religieux Augustins, faisant le noviciat à Valladolid et la profession en 1890.

Ordonné prêtre en 1896, il fut professeur à Guernica, Palma de Mallorca, Ronda, Portugalete et à l’Escorial de Madrid.

En 1936, il était à l’Escorial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Constantino Malumbres Francés

1872-1936

 

Né le 10 mars 1872 à Frómista (Palencia, Espagne), il fut baptisé le 13. Il était fils de Matías e Florentina.

Il entra chez les Religieux Augustins et fit la profession en 1889 à Valladolid.

Ordonné prêtre à Palma de Mallorca en 1896, il enseigna pendant quarante ans, à Guernica, à l’Escorial, à Portugalete, à Ronda, Palma de Mallorca, de nouveau à Guernica.

En juillet 1936, il vint au monastère de rue de la Princesse (Madrid), pour le Chapitre Provincial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Benito Rodríguez González

1873-1936

 

Il naquit le 18 mars 1873 à Armellada (León, Espagne) de Francisco et Francisca, et fut baptisé le 20, recevant le nom de saint Benoît, qu’on fêtait alors le 21 mars.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à Valladolid, et la profession en 1889.

Il fut ordonné prêtre en 1896.

De 1896 à 1916, il fut professeur dans divers collèges et, cette année-là, fut nommé directeur de la revue La Cité de Dieu.

De ce fait, il résida au Monastère Royal, dont il fut prieur en 1924, avant de passer à Palma de Maiorque en 1927.

De 1933 à 1936, il fut prieur à Leganés et, le 11 juillet 1936, nommé prieur à Palma de Maiorque, où il n’eut pas le temps d’arriver en raison des événements politiques.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Francisco Marcos del Río

1874-1936

 

Né le 27 janvier 1874 à Lodoso (Burgos, Espagne) et baptisé le 29, fils de Antonio et Dominica, il reçut le nom du Saint qu’on fêtait ce jour-là, François de Sales (qu’on fête maintenant le 24 janvier).

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Valladolid et la profession en 1890.

Ordonné prêtre en 1898, il donna sa vie à l’enseignement des jeunes étudiants de l’Ordre, à l’Escorial (Madrid).

Les matières qu’il enseignait n’étaient rien moins que : Droit canonique, Théologie morale, Sciences naturelles. En outre, il collaborait aux deux revues Le Bon Conseil et La Cité de Dieu.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Luis Suárez-Valdés Díaz de Miranda

1874-1936

 

Il naquit le 19 juin 1874 à Ciaño (Sama de Langreo, Asturies, Espagne) de Manuel et Consuelo, et fut baptisé le 23.

Il fit de brillantes études au terme desquelles il fut reçu bachelier chez les Augustins de Valencia de Don Juan (León) en 1892.

Il fut soldat lors de la guerre de Cuba en 1898.

A son retour, en 1903, il entra dans l’Ordre augustin et fit la profession à l’Escorial en 1904.

Il fut ordonné prêtre en 1910.

Il passa toute sa vie religieuse au Monastère Royal, sauf deux années à Málaga (1919-1920), excellent pédagogue auprès des novices, administrateur et bibliothécaire pour la revue La Cité de Dieu, sans oublier son apostolat sacerdotal dans la basilique.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Benito Garnelo Álvarez

1876-1936

 

Né le 12 janvier 1876 à Carracedo de Monasterio (León, Espagne), il fut baptisé le 19. Ses bons parents s’appelaient Pedro et Isabel.

Il commença ses études au séminaire d’Astorga, et les acheva chez les Pères Augustins, à l’Escorial (Madrid). Il se licencia en Philosophie et en Lettres.

Il fit la profession en 1897, et reçut le sacerdoce en 1901.

Toute son activité fut l’enseignement, à l’Escorial, à Palma de Mallorca, à Málaga, enfin Madrid.

C’est en 1934 qu’il fut envoyé à l’Escorial, où il dirigea deux revues : Religion et Culture et La Cité de Dieu.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Manuel Miguel Sánchez

1876-1936

 

Il vit le jour le 29 juillet 1876 à Los Santos (Salamanque, Espagne).

Il reçut l’habit des Frères Lasalliens et prit le nom de Sinfronio.

Les lieux de son activité furent : Bujedo (1925), Griñón (1928), les deux maisons de Madrid (Maravillas et Sacré-Cœur, 1929-1933), Lorca (1933), de nouveau Griñón (1934), Sacré-Cœur à Madrid, comme sous-directeur (1935-1936).

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Paracuellos del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Sinfronio fut béatifié en 2013.

 

 

Alfredo Fernando Fariña Castro

1879-1936

 

Né le 20 mars 1879 à Valladolid (Espagne), il était fils de Juan Francisco et Filomena.

Quand son père fut nommé télégraphiste aux Canaries, il alla étudier au séminaire de Las Palmas puis il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Calella (Barcelone) et la profession en 1895. Il prit alors le nom de José Agustín.

On l’envoya au Chili, où il acheva ses études à Talca et fut ordonné prêtre en 1902.

En 1918, il fut appelé à Rome comme vice-postulateur pour les Causes des Saints, mais il fut arrêté en France (c’était encore la guerre) et ne put continuer son voyage.

Il alla alors travailler dans les couvents de Huelva et Calahorra, avant de passer en 1927 à l’Escorial, où il fonda et dirigea la revue Vergel Agustiniano («Verger augustinien», qu’on pourrait peut-être transformer en «Jardin augustinien», plus poétique).

En 1936, il était à l’Escorial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Saturnino Sanz y Sanz

1879-1936

 

Il vit le jour le 9 avril 1879 à Riaza (Ségovie, Espagne).

En 1896, il reçut l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes et prit le nom de Pablo de la Cruz (Paul de la Croix) ; il fera la profession solennelle en 1907.

Les lieux de son activité furent : Bilbao (1897), Valladolid (1897), Madrid (1900), Buelna (1909), Madrid (1911). A Madrid, il fut dans différentes maisons, en dernier lieu à la Procure puis au Sacré-Cœur.

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Paracuellos del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Pablo de la Cruz fut béatifié en 2013.

 

 

Amado Cubeñas Diego-Madrazo

1880-1936

 

Amado naquit le 12 septembre 1880 à Egea de los Caballeros (Saragosse, Espagne), et fut baptisé le même jour.

Son père était avocat et eut deux fils Dominicains.

Il étudia à Logroño, apprit la musique et, à dix-huit ans, entra au noviciat dominicain de Ocaña.

Après la profession à Ocaña en 1898, il fut ordonné prêtre à Ávila en 1906.

Son activité, outre le ministère sacerdotal, fut d’administrer les biens temporels de sa communauté.

Il fut envoyé à Hong-Kong, à la Procure de son Ordre (1907-1913), mais sa santé le fit revenir en Espagne.

Convalescent, il fut à La Mejorada (Valladolid) pendant quinze ans (1914-1929), comme économe, professeur et organiste. Ses élèves l’appréciaient beaucoup.

De 1929 à 1936, il fut nommé à la maison de la Pasión (Madrid), comme supérieur et, en même temps, comme procurateur pour l’Espagne.

Quand le couvent du Rosaire de Madrid fut pris d’assaut, il trouva hospitalité chez des amis et chercha à aider économiquement les Confrères qui vivaient dans la clandestinité. Il dut changer d’abri plusieurs fois pour éviter les fouilles.

Il fut tout de même arrêté le 16 septembre 1936 et enfermé à la prison Modelo, où il continua pendant deux mois à montrer le calme et la sérénité de son âme, en compagnie d’autres Confrères, avec lesquels il priait le chapelet.

Le 16 novembre, il fut transféré à San Antón, où se trouvaient des dizaines de Religieux d’autres Ordres.

Finalement, il fut «appelé» le 30 novembre et fusillé le même jour à Paracuellos de Jarama (Madrid).

Il a été béatifié en 2007.

Juan Monedero Fernández

1881-1936

 

Il naquit le 11 septembre 1881 à Roa de Duero (Burgos, Espagne) de Luis et Isidora, et fut baptisé le même jour.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1899.

Après ses études au Monastère Royal, il les acheva à Rome, où il fut ordonné prêtre en 1904.

De retour en Espagne, il fut au Monastère Royal, où il continua ses recherches et enseigna la théologie. Il fut nommé Maître en Théologie, et prieur du monastère.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Juan Sánchez Sánchez

1882-1936

 

Il naquit le 27 janvier 1882 à Diego Álvaro (Ávila, Espagne) de Alejandro et Petra, et fut baptisé le 1er février.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1899.

Il fut ordonné prêtre en 1905 et se licencia en Philosophie et Lettres.

Il enseigna au Collège Royal Alphonse XII dès 1903 jusqu’en 1933, date à laquelle le gouvernement fit fermer ce collège. L’Ordre en ouvrit un autre à Madrid, où le père Juan enseigna.

Le 18 juillet 1936, il se trouvait au Monastère Royal de l’Escorial, où la révolution l’immobilisa.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

León Alesanco Maestro

1882-1936

 

León naquit le 22 mai 1882 à San Millán de la Cogolla (La Rioja, Espagne).

Il entra chez les Bénédictins de Montserrat.

Lors de sa profession, León prit le nom de Luis Gonzaga et fut ordonné prêtre. 

Quand éclata la révolution de 1936, la communauté dut se séparer, les uns trouvant refuge dans d’autres monastères, d’autres réussissant à passer la frontière, mais il y eut des martyrs.

León fut de ceux-là.

On pourra trouver les détails des événements de juillet 1936 dans la notice de Ángel María Rodamilans Canals.

León fut assassiné à Barcelone le 30 novembre 1936, et béatifié en 2013.

 

 

Juan Vicente Peña Ruiz

1883-1936

 

Juan (plus tard Vicente) naquit le 22 mars 1883 à Caleruela (Burgos, Espagne), localité d’où fut originaire saint Dominique de Guzmán (v. 8 août).

Il reçut le nom de saint Jean-Baptiste, en la fête duquel il reçut le Baptême (24 juin 1883) et la Confirmation (24 juin 1885).

Il grandit sous la tutelle de l’aumônier des Dominicaines et, à quatorze ans, entra à l’Ecole apostolique de Corias (Asturies), tenue par les Dominicains.

Il fit la profession à Padrón (La Coruña) en 1901 (et prit alors le nom de Vicente), étudia la philosophie à Corias, la théologie à Salamanque, et fut ordonné prêtre en 1909.

Son activité se développa à Las Caldas de Besaya (Santander), Palencia, Barcelone, finalement à Salamanque jusqu’en 1921.

Une de ses activités fut d’être le bras droit du père Cuervo, qui éditait les œuvres complètes de Luis de Granada. Sa vie ne fut pas sans épreuves ; il montra une grande humilité en acceptant certaines épreuves qu’on lui imposait.

Son dernier poste fut le couvent de l’Olivar (Madrid), qu’il dut quitter après l’assaut du 20 juillet 1936.

Il errait dans les rues, quand il fut reconnu et arrêté le 4 août suivant. Il se retrouva ainsi dans la fameuse prison San Antón, ancien couvent converti en prison (mais qui conservait son titre), en compagnie des nombreux autres Religieux dont il allait partager le sort.

Il organisa la prière clandestine du chapelet, passant d’un groupe à l’autre dans la cour.

Finalement, il fut «appelé» le 30 novembre et fusillé le même jour à Paracuellos de Jarama (Madrid).

Il a été béatifié en 2007.

 

 

Macario Sánchez López

1884-1936

 

Il naquit le 29 février de cette année bissextile 1884 à Hoyocasero (Ávila, Espagne) de Ignacio et María, et fut baptisé le 9 mars.

Il eut un frère, Tomás, né en 1890, qui le suivit pas à pas, jusqu’au martyre.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1905.

Ce Frère avait des qualités extraordinaires pour la peinture, et les approfondit sous la judicieuse direction du père Victor Villán, au Collège Royal Alfonso XII.

Il fit ensuite quelques séjours à Palma de Maiorque, de nouveau à Alfonso XII, enfin au Collège Universitaire María Cristina.

Ses dons artistiques lui avaient valu d’être chargé du laboratoire photographique de la Bibliothèque Royale.

En prison, il traça les portraits de plusieurs Confrères, qu’on a conservés.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Benito Velasco Velasco

1884-1936

 

Il naquit le 20 mars 1884 à Arroyal de Vivar (Burgos, Espagne) de José et Matilde, et fut baptisé le 22, recevant le nom de saint Benoît, qu’on fêtait alors le 21 mars.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1901.

Il fut ordonné prêtre en 1907 et fut chargé des études des profès au Monastère Royal.

En 1913, il fut transféré à Guernica, et revint à son premier poste entre 1924 et 1926, avant de l’exercer à Leganés.

En 1933-1934, il fut à Portugalete, puis revint au Monastère Royal de l’Escorial, comme administrateur de la revue Le Verger Augustinien, et où le surprit la révolution de juillet 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Joaquin García Ferrero

1884-1936

 

Né le 21 août 1884 à Morales de Valverde (Zamora, Espagne), il fut baptisé le 22. Il était fils de Mariano et Fermina.

Il entra chez les Religieux Augustins à l’Escorial (Madrid) et fit la profession en 1901.

Il reçut le sacerdoce en 1907 et travailla à l’Escorial, Ronda, Palma de Mallorca et Trujillo.

En 1933, il revint à l’Escorial comme archiprêtre de la basilique.

Le 5 août 1936, averti par le Prieur de l’imminence du danger, il s’occupa, avec les deux autres pères Llamas et García de la Fuente, de mettre en sûreté la Sainte Image.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

José Dalmau Regás

1886-1936

 

Né le 16 décembre 1886 à Calella (Barcelone, Espagne), il fut baptisé le 20. Il était fils de Joaquín et Narcisa.

Vers 1910, il entra chez les Religieux Augustins à l’Escorial (Madrid) et fit la profession comme Frère en 1914.

Quand l’imprimerie fut installée (1920), il en fut chargé, jusqu’à en être le directeur technique, jusqu’à la fin de sa vie.

En 1936, il était toujours à l’Escorial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Julián Zarco Cuevas

1887-1936

 

Il naquit le 27 juillet 1887 à Cuenca (Espagne) de Gervasio et Convertida, et fut baptisé le 30.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1905.

Il fut ordonné prêtre le 15 août 1911 et fut vice-bibliothécaire à la Biblitohèque Royale, puis bibliothécaire en 1930.

A cela s’ajoutait sa responsabilité de professeur auprès des jeunes séminaristes. 

En 1929 il fut également membre actif à l’Académie Royale d’Histoire.

Lors de son départ de la prison pour le lieu de son dernier supplice, il fut dépouillé de toutes ses affaires personnelles et il demanda à conserver tout de même ses lunettes. A quoi on lui répondit : A quoi ça va te servir ? Tu n’en auras plus besoin.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Mariano Revilla Rico

1887-1936

 

Il naquit le 12 décembre 1887 à Buenavista de Valdivia (Palencia, Espagne) de Segundo et Isabel, et fut baptisé le 14.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à l’Escorial, et la profession en 1904.

Il fut ordonné prêtre en 1911.

De 1912 à 1931, il fut professeur au Monastère Royal, et reçut le titre de Maître en Théologie.

En 1927, il fut élu prieur de ce monastère, en 1930 prieur provincial et en 1931 assistant général de l’Ordre, ce qui le conduisit à résider à Rome.

Le 11 juillet 1936, il se trouvait à Madrid pour le Chapitre provincial ; le 18, il était au Monastère Royal, où le nouveau prieur devait prendre possession de sa charge.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Ramón Juan Costa

1888-1936

 

Ramón (Raymond) vit le jour le 23 novembre 1888 à Orihuela (Alicante, Espagne).

Enfant, il fut servant de messe à la cathédrale.

Entré chez les Capucins en 1905, il reçut l’habit et le nom de Honorio.

Il fit la profession en 1906 et fut ordonné prêtre en 1914.

Son ministère se développa à Totana (Murcie), et Castellón (Valencia) à partir de 1923, où il fut particulièrement assidu au confessional ainsi que dans l’assistance auprès des malades et des mourants.

Lors des hostilités de 1936, il se trouvait chez ses parents à Orihuela et fut arrêté le 13 novembre.

Au milieu des insultes et des humiliations, il reçut la palme du martyre au cimetière d’Elche (Alicante) le 30 novembre 1936, avec dix autres prêtres. 

Il fut béatifié en 2013.

 

 

Melchor Martínez Antuña

1889-1936

 

Il naquit le 7 avril 1889 à San Juan de Arenas (Siero, Asturies, Espagne) de José et Conceptión, et fut baptisé le 10.

Il étudia au séminaire d’Oviedo puis entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1906.

Il fut ordonné prêtre en 1915 et se licencia en Philosophie et en Lettres, avec une spécialité en langue arabe.

Il compléta ses études avec un séjour de deux années au Caire (Egypte) et au Liban.

De retour en Espagne, il fut à Madrid : au Collège Universitaire de María Cristina et bibliothécaire au Monastère Royal. Il enseigna l’arabe à l’Université de Madrid ainsi qu’à l’Ecole d’Etudes Arabes.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

 

Francisco Morquillas Fernández

1889-1936

 

Né le 17 juin 1889 à Sarracín (Burgos), de Juan et Margarita, il fut baptisé trois jours plus tard.

Entré dans la Congrégation des Lazaristes (Vincentiens), il fit la profession en 1908 et fut ordonné prêtre en 1915.

Il fut à Andújar, Oviedo et Madrid à partir de 1929. Il était aumônier de l’hôpital des ouvriers et aidait dans son travail l’archiviste, le p.Paradela. C’était un homme toujours souriant, gentil avec tout le monde, calme et discret.

Le 21 juillet 1936, les miliciens s’emparèrent de l’hôpital, expulsant les Filles de la Charité. La chapelle se transforma en théâtre. Le p. Morquillas vint se réfugier dans l’autre maison de Madrid, puis dans une pension mexicaine. Il s’y trouvait aussi un père passioniste, Manuel Nogueiro Guitián, et un frère. Ils furent découverts et arrêtés ensemble. De cachot en cachot, ils aboutirent à la prison San Antón.

Le 30 novembre 1936 à six heures du matin, il y eut l’ «appel» des condamnés ; le p.Morquillas et le p.Nogueiro furent attachés ensemble et emmenés à Paracuellos de Jarama, aux environs de Madrid, où ils furent fusillés.

Béatifié en 2017, Francisco Morquillas Fernández sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 30 novembre.

 

 

Emiliano Santamaría Angulo

1889-1936

 

Il vit le jour le 8 août 1889 à Tardajos (Nuez de Abajo, Burgos, Espagne).

En 1917, il reçut l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes et prit le nom de Floriano Félix ; il fera la profession solennelle en 1924.

Les lieux de son activité furent Turón (1918), Cóbreces (1919), Santander (1921), Melilla (1922), Puerto Real (1925), Cadix (1926), Jerez de la Frontera (1932), en dernier lieu à la maison Sacré-Cœur de Madrid (1934).

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Paracuellos del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Floriano Félix fut béatifié en 2013.

 

 

Tomás Sánchez López

1890-1936

 

Il naquit le 18 septembre 1890 à Hoyocasero (Ávila, Espagne) de Ignacio et María, et fut baptisé le 26.

Il avait un frère, Macario, né en 1884, qu’il suivit pas à pas, jusqu’au martyre.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1911.

Ce Frère fut envoyé à Palma de Maiorque (jusqu’en 1924), puis Guernica, puis en 1927 à Madrid, où il fut sacristain.

A partir de 1933, il était au Monastère Royal.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Ricardo Marcos Reguero

1891-1936

 

Il naquit le 9 juin 1891 à Villanueva de las Manzanas (León, Espagne) de Francisco et Cándida. Il fut baptisé le 13.

Il entra chez les Religieux Augustins comme Frère, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid) et la profession en 1912.

A partir de 1915, il fut administrateur du Collège Alfonso XII à l’Escorial (Madrid).

En juillet 1936, il s’y trouvait encore et quand le Collège fut converti en hôpital à urgences, les autorités civiles l’obligèrent même à rester sur place, avec le prétexte qu’il n’y avait que lui qui savait faire fonctionner le matériel : on peut supposer qu’en réalité, aucun des miliciens ne voulait se charger du travail. Le Frère, lui, fut très impressionné de voir tous les blessés et les cadavres qui passèrent devant lui.

Cela n’empêcha pas les miliciens de l’arrêter avec tous les autres Confrères, le 6 août.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Esteban García Suárez

1891-1936

 

Né le 1er août 1891 à Canales (León, Espagne), il fut baptisé le lendemain. Il était fils de Manuel et Cándida.

Il entra chez les Religieux Augustins et fit la profession en 1907 à l’Escorial de Madrid.

Il fut ordonné prêtre en 1916 et licencié en Droit.

Il enseigna dans les collèges de Guernica, de l’Escorial et à Madrid.

Il fut arrêté dès le 4 août et mis au cachot, avant de rejoindre les autres à la prison San Antón.

Il impressionna par sa sérénité. Il répétait : Et alors ? Qu’ils nous tuent ! Ça vaudra mieux, nous serons des Martyrs !

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Santiago García Molina

1892-1936

 

Santiago (Jacques) naquit dans le centre de l’Espagne, à Moral de Calatrava (Ciudad Real), le 14 décembre 1892 et fut baptisé le même jour.

En 1900, il entra dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu à Ciempozuelos (Madrid), fit le noviciat à Carabanchel Alto (Madrid) et les vœux en 1913, prenant le nom de Diego de Cadix.

Ses lieux de destination furent Barcelone, Saint-Raphael à Madrid, Jerez de la Frontera (Cadix).

Puis il partit pour la Colombie, de 1920 à 1928, huit années dont trois comme supérieur.

De retour en Espagne, il fut à nouveau à Madrid, Jerez de la Frontera et Ciempozuelos. Dans cette dernière communauté, en 1936, il était conseiller et secrétaire provincial.

Le 7 août, les miliciens firent irruption dans la maison, arrêtèrent les Religieux et les portèrent à la prison San Antón, où ils restèrent environ quatre mois.

On le voyait toujours joyeux, dit-on, prêt à donner sa vie pour la foi. Le dernier jour de sa vie, juste avant de partir pour le peloton d’exécution, il reçut tranquillement la profession religieuse in articulo mortis de quelques novices ; par ce rite bref et presque silencieux, les novices pouvaient se sentir pleinement consacrés, avant de mourir.

Le 28 et le 30 novembre, il y eut plusieurs «appels», et Santiago fut de ceux du 30 novembre.

En partant, il lança aux autres : A très vite ! Au Ciel !

Les mains liées derrière le dos, il fut conduit à Paracuellos de Jarama.

C’était le 30 novembre 1936. Le père Santiago fut béatifié en 1992.

 

 

Luis Palacios Lozano

1893-1936

 

Luis naquit le 25 août 1893 à Agés (Burgos, Espagne).

Il entra chez les Bénédictins de Montserrat.

Il fit la profession et fut ordonné prêtre.

Quand éclata la révolution de 1936, la communauté dut se séparer, les uns trouvant refuge dans d’autres monastères, d’autres réussissant à passer la frontière, mais il y eut des martyrs.

Luis fut de ceux-là.

On pourra trouver les détails des événements de juillet 1936 dans la notice de Ángel María Rodamilans Canals.

Luis fut assassiné à Barcelone le 30 novembre 1936, et béatifié en 2013.

 

 

Vicenç Queralt Lloret

1894-1936

 

Né le 17 novembre 1894 à Barcelone, de Miguel et Dolores, il fut baptisé le 25 novembre suivant.

Lui et ses trois frères furent accueillis comme orphelins par les Filles de la Charité, et c’est ainsi que Vicenç connut très tôt la famille lazariste.

Il fit le noviciat, puis la profession à Palma de Maiorca en 1913 et fut ordonné prêtre en 1919.

Il enseigna à Bellpuig non seulement aux jeunes de la Congrégation, mais aussi à ceux du pays dans une école du soir. Il passa ensuite à Palma ; en 1933, il fut à Barcelone. Il organisa l’association des Enfants de Marie et fonda une revue. Il y publia des textes et des compositions musicales.

Le 19 juillet 1936, comme cela arriva pour beaucoup d’autres maisons religieuses, tous les membres de la communauté furent expulsés ; le jour suivant, les miliciens mirent le feu à la maison et à l’église, comme à d’autres églises de Barcelone.

Le père Vincenç se réfugia chez des parents, changeant plusieurs fois pour échapper aux contrôles, mais il fut repéré et arrêté chez une bienfaitrice le 30 novembre 1936, et fusillé le soir même.

Béatifié en 2017, Vicenç Queralt Lloret sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 30 novembre.

 

 

Joaquín Zubillaga Echarri

1899-1936

 

Né le 31 janvier 1899 à Echeverri (Navarre), de Celestino et Josefa, il fut baptisé le lendemain, 1er février. Il avait une sœur, Benita, qui fut religieuse chez les Filles de la Charité.

Celle-ci, ainsi qu’une mission prêchée par un Lazariste dans le pays, furent à l’origine de la vocation de Joaquín. Il fit la profession à Madrid en 1922 comme frère convers.

Grand travailleur, il montra toujours un grand respect pour les prêtres, ainsi que pour les jeunes qui se destinaient au sacerdoce.

On l’envoya en diverses fondations : Cuenca, New York, Potters Bar, Londres, Pampelune, pour revenir à Madrid en 1935.

Il n’a pas été possible, et pour cause, de retrouver exactement la trace du Frère à Madrid depuis l’explosion de la révolution de juillet 1936 et de la persécution. On sait qu’en septembre, il se trouva dans l’auberge du Peine, avec un autre Frère, et qu’ils pouvaient sortir assez librement pour rencontrer un Confrère sur la place d’Orient. Mais la surveillance était rigide, et on les arrêta. De la prison Modelo, Joaquín fut conduit à celle de San Antón, d’où il fut à son tour «libéré», comme disaient les anarchistes, et conduit à Paracuellos de Jarama, au soir du 30 novembre 1936, pour y être fusillé.

Béatifié en 2017, Joaquín Zubillaga Echarri sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 30 novembre.

Matías Espeso Cuevas

1901-1936

 

Né le 22 février 1901 à San Martín de Valdetuéjar (León, Espagne), il fut baptisé le 24, et reçut le nom de l’apôtre Mathias, qu’on fêtait alors en ce jour. Il était fils de Agustín et Florentina.

En 1916, il entra au noviciat des Religieux Augustins à l’Escorial de Madrid et fit la profession en 1917, à seize ans.

Licencié en Droit, ordonné prêtre en 1925, il enseigna, jusqu’à être nommé supérieur du Monastère Royal et maître des étudiants.

Le 11 juillet 1936, il fut nommé directeur à la Résidence Universitaire de La Princesse, mais n’eut pas le temps de prendre possession de sa charge.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Heliodoro Merino Merino

1901-1936

 

Il naquit le 26 février 1901 à La Puebla de Valdivia (Palencia, Espagne) de Lázaro et Petra et fut baptisé le 28.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid) et la profession en 1917.

Ordonné prêtre en 1926, il n’avait pas une santé excellente ; malgré tout, il exerça à l’Escorial ainsi qu’à Guernica et Palma de Mallorca.

Revenu à Madrid, il se trouvait au Monastère Royal en août 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Conrado Rodríguez Gutiérrez

1901-1936

 

Il naquit le 24 novembre 1901 à Villenueva de la Peña (Palencia, Espagne) de Marcelino et Antonia, et fut baptisé le 26.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial et la profession en 1920.

Ordonné prêtre en 1925, il fut à l’Escorial (Madrid), un an après au couvent de Notre-Dame du Bon Conseil à Leganés, et revint au Monastère Royal en 1927.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

 

José Otín Aquilué

1901-1936

 

Il naquit le 22 décembre 1901 à Huenca (Espagne).

Il reçut son premier enseignement aux écoles salésiennes.

Petit il avait déjà une grande dévotion eucharistique, et se levait chaque matin pour participer à la Messe, qui se disait à 6 heures.

Il se dirigea vers les Salésiens de Campelló (Alicante), où il fit la profession en 1920 et fut ordonné prêtre en 1928.

Puis il fut directeur du collège de Alcoy (Alicante).

Lors des premières émeutes des 20-22 juillet 1936, la maison fut fouillée à fond, mais aucune arme ne fut découverte par les révolutionnaires, et pour cause ! Mais la maison dut être évacuée, réquisitionnée par les miliciens. Les Religieux furent conduits au Comité républicain : apprenant le résultat de la perquisition, le maire leur fit remettre un sauf-conduit, mais ils ne pouvaient pas réintégrer la maison, aussi durent-ils trouver refuge çà et là.

Le père José alla trouver un Confrère à Valencia, avec lequel il partagea une vie de prière et d’apostolat, écoutant les confessions des fidèles.

Fin novembre, ce Confrère fut arrêté ; don José se réfugia dans une auberge, où à son tour il fut reconnu et dénoncé.

On ne sut plus rien de lui. On suppose qu’il fut mis à mort sans tarder.

C’est pourquoi on l’a commémoré au 30 novembre.

Il a été béatifié en 2001.

 

 

Miguel Francisco Ruedas Mejías

1902-1936

 

Miguel Francisco naquit à Motril (Grenade), le 19 janvier 1902 et fut baptisé le 2 février.

Il fréquenta le collège de l’endroit, puis, en 1922, entra dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et fit les vœux en 1924, conservant le nom de Miguel.

Il fut dans diverses communautés : Madrid (Ciempozuelos et Carabanchel Alto), Palencia, Sant Boi de Llobregat près de Barcelone, Málaga et de nouveau Madrid.

Le 7 août, les miliciens firent irruption dans la maison, arrêtèrent les Religieux et les portèrent à la prison San Antón, où ils restèrent environ quatre mois.

Le 28 et le 30 novembre, il y eut plusieurs «appels», et Román fut de ceux du 30 novembre.

En partant, il donnait l’impression d’aller à n’importe quelle cérémonie de la communauté.

Il fut conduit comme les autres à Paracuellos de Jarama.

C’était le 30 novembre 1936. Le père Miguel fut béatifié en 1992.

 

 

Arturo García de la Fuente

1902-1936

 

Né le 19 juin 1902 à Madrid (Espagne), il fut baptisé le 30. Il était fils de Gregorio e Gregoria.

Il entra chez les Religieux Augustins, à Madrid (rue Valverde) et fit la profession en 1918, à seize ans.

Ordonné prêtre en 1925, il resta à l’Escorial où il enseigna et fut bibliothécaire.

La veille de l’arrestation de tous les membres de la communauté, il eut le temps de mettre en sûreté les vases sacrés.

Au moment de quitter la cellule qu’il partageait avec un autre Religieux, il échangea une forte étreinte avec lui en disant : C’est la dernière fois que nous nous embrassons ; nous ne nous reverrons plus jusque là-haut.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

Pedro Martínez Ramos

1902-1936

 

Il naquit le 23 octobre 1902 à Figueruela de Arriba (Zamora, Espagne) de José et Lucía, et fut baptisé le 26.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid) et la profession en 1918.

Dès 1925, il fut professeur au Collège Universitaire de María Cristina.

Ordonné prêtre en 1926, il se licencia en Droit canonique.

Quand le gouvernement supprima, en 1933, le Collège de María Cristina, les Religieux en ouvrirent un autre dans la rue de la Princesse, où le père Pedro enseigna jusqu’au 4 août 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

María del Olvido Noguera Albelda

1903-1936

 

C’était une femme de l’Action Catholique, vierge, née le 30 (certaines informations donnent le 20) décembre 1903 à Carcaixent (Valencia), et baptisée le 1er janvier suivant.

Elle était la fille de Isidre Noguera i Oliver et de Dolors Albelda i Tudelan et avait un frère.

Elle reçut la Confirmation en 1909 et la Première communion en 1912.

Elle fréquenta des collèges tenus par des Religieuses et grandit dans la foi.

María était connue pour sa fidélité à l’Eglise, sa dévotion à la Sainte Vierge, l’aide qu’elle apportait aux pauvres, auxquels elle ouvrait toujours sa porte avec le sourire. En outre, elle s’était engagée dans la catéchèse auprès des jeunes ouvrières.

Les détails qu’on connaît sur son martyre, provinrent du beau-frère d’un des assassins.

María fut arrêtée avec son frère. Tandis que les miliciens attachaient l’homme à un arbre, de façon à violer sa sœur sous ses yeux, la pauvre femme hurlait des Vive le Christ Roi, impuissante à échapper à la méchanceté des hommes qui la violaient. Puis ils s’acharnèrent encore sur elle, se jouant de ce pauvre corps féminin, que María avait toujours tenu dans l’éclat de sa virginité innocente.

Ayant accompli leur crime, ils en ajoutèrent un autre, en l’assassinant d’un coup d’arme à feu. Puis ils assassinèrent son frère.

C’était près de Valencia, à Benifairó de Valldigna, et apparemment le 30 novembre, et non pas le 26 septembre comme on le trouve ailleurs, entre autres dans le Martyrologe.

María fut béatifiée en 2001.

 

 

Rafael Touceda Fernández

1904-1936

 

Rafael naquit à Madrid, le 22 janvier 1904 et fut baptisé le 31.

Il fréquenta le collège tenu par les Sœurs de la Charité et eut pour confesseur le (futur saint) José María Rubio (v. 4 avril).

En 1927, il entra dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et fit les vœux en 1929, prenant le nom de Román.

Il fut presque continuellement dans la communauté de Ciempozuelos (Madrid) où, en 1936, il était vice-recteur.

On l’apprécia particulièrement pour son zèle auprès des moribonds. Il avait pour devise : Je serai un frère de la charité, et même mieux, une mère de la charité.

Le 7 août, les miliciens firent irruption dans la maison, arrêtèrent les Religieux et les portèrent à la prison San Antón, où ils restèrent environ quatre mois. Mais on voulait obliger Román à rester dans l’hôpital. Il refusa net : Mort, je reste ici ; vivant, je pars avec mes Frères.

En prison, il reprenait sans respect humain les blasphèmes des gardiens et, pour ce motif, supporta maintes vexations, plusieurs fois mis en joue avec les fusils.

Le 28 et le 30 novembre, il y eut plusieurs «appels», et Román fut de ceux du 30 novembre.

C’était consolant, disait-on, de le voir partir si content à la mort.

Il fut conduit comme les autres à Paracuellos de Jarama.

C’était le 30 novembre 1936. Le père Román fut béatifié en 1992.

 

 

Vicente Angulo García

1904-1936

 

Il vit le jour le 22 janvier (ce qui explique qu’il ait porté le nom de saint Vincent, fêté ce jour-là), en 1904 à Quintana de Martín Galíndez (Burgos, Espagne).

En 1925, il reçut l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes et prit le nom de Adalberto Juan ; il fera la profession solennelle en 1929.

Les lieux de son activité furent Madrid (1923), Lorca (1925), Melilla (1926), Cadix (1928), Madrid (1929), en dernier lieu à la maison Sacré-Cœur, toujours à Madrid.

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (voir au 27 novembre).

On le fusilla à Paracuellos del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Adalberto Juan fut béatifié en 2013.

 

 

Gregorio Álvarez Fernández

1904-1936

 

Il vit le jour le 9 mai (ce qui explique qu’il ait porté le nom de saint Grégoire de Nazianze, fêté ce jour-là à cette époque), en 1904, à Bolaños de Campos (Valladolid, Espagne).

En 1922, il reçut l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes et prit le nom de Juan Pablo ; il fera la profession solennelle en 1929.

Les lieux de son activité furent Jerez de la Frontera (1923), Griñon (1928), Almería (1930), Madrid (1933), en dernier lieu à la maison Sacré-Cœur, toujours à Madrid.

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à San Fernando (ou Paracuellos) del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Juan Pablo fut béatifié en 2013.

 

 

Pedro de la Varga Delgado

1904-1936

 

Il naquit le 30 juillet 1904 à Valladolid (Espagne) de Vicente et María, et fut baptisé le 5 août.

Il entra chez les Augustins de Uclés et fit la profession en 1920.

Ordonné prêtre en 1927, il fut envoyé à Rome l’année suivante pour fréquenter les cours de l’Institut Pontifical de Musique Sacrée, où il reçut le diplôme en 1931.

Son activité sacerdotale fut d’enseigner et de diriger la musique et la chorale des jeunes séminaristes augustins, à Leganés puis au Monastère Royal à partir de 1933, où il recouvra la difficile charge de maître de chapelle et organiste, charge qui ne dura que deux années, à cause des événements politiques.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Dámaso Arconada Merino

1904-1936

 

Né le 17 août 1904 à Carrión de los Condes (Palencia, Espagne) et baptisé le même jour, de Pedro et Celsa, il entra chez les Religieux Augustins.

Il fit le noviciat à l’Escorial (Madrid) et la profession en 1920.

En 1927, il reçut le sacerdoce.

Il fit la licence en Droit. Il exerça le saint ministère et enseigna à Madrid, aux trois collèges Alfonso XII, María Cristina et Résidence de la Princesse.

En 1936, il était à l’Escorial.

En quittant la prison San Antón le 30 novembre, il dit à ses Compagnons : Au Ciel. C’est là qu’on se reverra.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Martín Arbé Barrón

1906-1936

 

Il vit le jour le 1er janvier 1906 à Añastro (Treviño, Burgos, Espagne).

En 1923, il reçut l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes et prit le nom de Ismael Ricardo ; il fera la profession solennelle en 1931.

Les lieux de son activité furent toujours à Madrid, en différentes maisons., en dernier lieu au Sacré-Cœur.

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Paracuellos del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Ismael Ricardo fut béatifié en 2013.

 

 

José Gando Uña

1910-1936

 

Né le 15 juillet 1910 à Villageriz de Vidriales (Zamora, Espagne), il fut baptisé le 17. Il était fils de Valentín et María.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés et la profession en 1930.

Après les études de philosophie à Leganés et à l’Escorial, il eut tout juste le temps de faire deux années de théologie et fut ordonné sous-diacre en 1935.

En 1936, il était à l’Escorial.

Détenu avec les autres Confrères à San Antón, il redonnait courage aux autres en répétant Sursum corda ! C’est l’éternité qui nous attend !

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Nemesio García Rubio

1912-1936

 

Né le 17 avril 1912 à Vegapugín (León, Espagne), il fut baptisé le lendemain. Il était fils de Pablo et Petra.

Il entra chez les Religieux Augustins à Leganés et fit la profession en 1928.

En 1935, il reçut le diaconat.

En 1936, il était à l’Escorial.

Dans la prison San Antón, il prit ouvertement la défense des plus jeunes Frères, quand les miliciens voulaient les forcer à blasphémer.

Au moment de partir pour le lieu du martyre, on leur attachait les mains derrière le dos ; l’un d’eux demanda : Mais où nous mènent-ils ? Et Nemesio, montrant au mur un cadre de la Flagellation qu’on n’avait pas encore détruit (rappelons que la prison était un ancien couvent), lui répondit : Tu ne vois pas ? Regarde le Maître ! Puis : Courage, soldats du Christ ! Là, nous entrevoyons le seuil de l’éternité : voici notre premier pas vers le calvaire.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Dionisio Terceño Vicente

1912-1936

 

Il naquit le 25 mai 1912 à Congosto de Valdivia (Palencia, Espagne) de Teodosio et Máxima, et fut baptisé le lendemain.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1929 ; il y fit aussi les études de philosophie, avant d’aller à l’Escorial (Madrid) pour la théologie.

Il interrompit ses études pour aller au service militaire, entre 1933 et 1935.

Il les reprit à son retour au monastère, et fut ordonné diacre le 10 novembre 1935. Mais les événements de 1936 retardèrent son ordination sacerdotale et il participa à l’holocauste général de toute sa communauté.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

Jesús Largo Manrique

1912-1936

 

Né le 13 juillet 1912 à Calzada de los Molinos (Palencia, Espagne), il fut baptisé le 21. Il était fils de Genaro et Esperanza.

Il entra chez les Religieux Augustins et fit la profession à Leganés en 1928.

Il étudia la philosophie à Leganés, puis la théologie à l’Escorial. Ces études furent interrompues pour le service militaire, mais en raison de sa mauvaise vue, on le destina à des services auxiliaires, et il fut renvoyé très vite à son monastère.

Il fut ordonné prêtre le 21 décembre 1935.

Au moment de son martyre, il n’avait pas même un an de sacerdoce.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Pedro José Carvajal Pereda

1912-1936

 

Né le 16 juillet 1912 à Peñacastillo (Cantabria, Espagne) et baptisé le 1er août, de Oligario et María, il entra chez les Religieux Augustins.

Il fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1931.

Après les années de philosophie, il fit le service militaire et commença en 1935 la théologie.

En 1936, il était à l’Escorial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Nicéforo Salvador del Río

1913-1936

 

Né le 9 février 1913 à Villamorco (Palencia) et baptisé le 12, Nicéforo entra en 1927 à l’école Saint-Jean-de-Dieu de Ciempozuelos (Madrid), tenue par les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, puis entra au noviciat du même Ordre à Carabanchel Alto (Madrid).

Il fit la profession en 1931 et fut dans les communautés de Santa Águeda de Mondragón (Guipúzcoa) et San Rafael de Madrid.

Sa destinée se différencia de celle de ses Confrères, mais la rejoignit dans la gloire du même martyre.

Il fut en effet appelé au service militaire, qu’il accomplit en prêtant son concours dans la clinique psychiâtrique de Ciempozuelos, puis il revint à San Rafael. En 1936, il fut incorporé comme soldat dans la première unité sanitaire de Madrid.

Il fut rapidement reconnu et fiché comme Religieux, de sorte qu’un plein service il fut un jour arrêté et conduit à la prison San Antón de Madrid, où il retrouva ses Confrères, dont cependant il ne partageait pas la cellule.

Dans sa cellule se trouvait en revanche un Frère des Ecoles Chrétiennes, Saturnino González, qui put témoigner ensuite qu’il voyait Nicéforo toujours joyeux, serviable, très humble et extrêmement patient quand les gardiens venaient le déranger avec leurs sarcasmes provocateurs.

Nicéforo fut un des derniers des Hospitaliers à être appelé, le 30 novembre 1936, pour être fusillé à Paracuellos de Jarama (Madrid). Il avait vingt-trois ans.

Il a été béatifié en 1992.

 

 

Nemesio Díez Fernández

1913-1936

 

Né le 20 février 1913 à Prioro (León, Espagne), il fut baptisé le 22. Il était fils de Juan Pedro et María Cruz.

Il entra chez les Religieux Augustins à Leganés, où il fit le noviciat, et la profession en 1930.

Après trois années de philosophie, il passa à l’Escorial pour la théologie, mais n’eut pas le temps d’achever ces études.

En 1936, il était à l’Escorial. En avril, il écrivit à une de ses sœurs, elle aussi religieuse : Le temps de notre passion approche. Que le Seigneur nous accorde la grâce de le confesser au milieu des tourments, pour jouir de Lui dans le triomphe de la résurrection.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

José López Piteira

1913-1936

 

Né le 27 mars 1913 à Arroyo Blanco (Camagüey, Cuba), il fut baptisé le 11 novembre. Il était fils de Emilio et Lucinda.

On ne dit pas quand il rejoignit l’Espagne, mais on sait qu’il entra chez les Religieux Augustins et fit la profession à Leganés en 1929.

Il fut ordonné diacre en 1935.

Dans la prison qu’il partageait avec ses Confrères, ceux-ci lui disaient qu’il pourrait faire valoir son origine cubaine pour recouvrer la liberté. Voici sa réponse : Il y a ici tous mes éducateurs, mes maîtres, mes supérieurs ! Qu’est-ce que je vais faire dans la ville ? Je préfère partager le sort de vous tous, et qu’il advienne ce que Dieu veut.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Isidro Madiavilla Campo

1913-1936

 

Il naquit le 12 mai 1913 à Villasur de Cieza (Palencia, Espagne) de Saturio et Constantina. Baptisé le 15, il reçut le nom du Saint qu’on fêtait ce jour-là, Isidore.

Il entra chez les Religieux Augustins à Leganés en 1928, fit le noviciat et la profession comme Frère en 1931.

On lui confia différentes charges à Guernica, puis à partir de 1935 à l’Escorial (Madrid). Il accomplissait son travail en silence, et participa aussi à l’imprimerie du monastère.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Julio Marcos Rodríguez

1914-1936

 

Il naquit le 16 mars 1914 à Carrizal (León, Espagne) de Domingo et Maximina et fut baptisé le 19.

Il entra chez les Religieux Augustins, étudia le latin et fit les humanités à Morgovejo (León), puis le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1930.

Il fit la philosophie à Leganés et commença la théologie à l’Escorial (Madrid).

La journée du 6 août interrompit cette préparation au sacerdoce, en mettant ce jeune Religieux sur la voie du martyre.

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Jesús María José Antonio Canuto Gesta de Piquer

1915-1936

 

La famille Gesta de Piquer comptait des militaires gradés.

Le garçon qui naquit le 19 janvier 1915 reçut au baptême les noms des trois personnes de la Sainte Famille, complétés par ceux de saint Antoine et saint Canut.

On remarqua qu’il s’interposait pour calmer les discussions entre camarades.

Il fréquenta le collège des Frères Maristes, puis, en 1934, entra dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu à Ciempozuelos (Madrid) et fit les vœux en mars 1936, considérant sa vocation comme un don de Dieu. Comme Religieux, il conserva (seulement) le nom de Jésus.

Le 7 août, les miliciens firent irruption dans la maison de Ciempozuelos, arrêtèrent les Religieux et les portèrent à la prison San Antón, où ils restèrent environ quatre mois. L’ambassadeur du Chili, informé de sa présence en prison, tenta d’intervenir pour le faire libérer, mais le Frère Jésus s’opposa catégoriquement à toute intervention qui l’aurait séparé de ses Frères.

Il composa une prière consistant en un Notre Père et cinq invocations au Cœur de Jésus, en réparation et pour la conversion des miliciens.

Quand on le mit dos au mur pour l’obliger sous la menace à blasphémer, il demeura si impassible et courageux que même les gardiens admirèrent sa force d’âme.

Le 28 et le 30 novembre, il y eut plusieurs «appels», et Jesús fut de ceux du 30 novembre.

Il fut conduit comme les autres à Paracuellos de Jarama. Ce jeune novice de vingt-et-un ans mourut en criant : Vive le Christ Roi !

C’était le 30 novembre 1936. Jesús fut béatifié en 1992.

 

 

José Noriega González

1915-1936

 

Il naquit le 10 février 1915 à Barriosuso de Valdivia (Palencia, Espagne) de Bonifacio et María et fut baptisé le 18 juin.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1931 ; il y commença aussi les études de philosophie, avant d’aller les achever à l’Escorial (Madrid).

Il avait tout juste commencé les années de théologie, quand la journée du 6 août interrompit cette préparation au sacerdoce, en mettant ce jeune Religieux sur la voie du martyre.

Au moment de quitter la prison pour le peloton, il remit à son camarade de cellule, Lucas Herrero, son stylo, le priant de le remettre à sa mère, car ils n’allaient plus se revoir.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Ramiro Alonso López

1915-1936

 

Né le 28 mars 1915 à Pozuelo de Tábara (Zamora, Espagne) et baptisé le 18 avril, de Juan et Urbana, il entra chez les Religieux Augustins.

Il fit la profession en 1932.

En 1936, il était étudiant en philosophie à l’Escorial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Marcos Guerrero Prieto

1915-1936

 

Né le 12 mai 1915 à Fuente Encalada (Zamora, Espagne), il fut baptisé le 23. Il était fils de Sebastián et Josefa.

Après les études classiques et les humanités au collège Notre-Dame del Campo (Rosinos de Vidriales, Zamora), il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1931.

Après les études de philosophie à Leganés et à l’Escorial, c’est la palme du martyre qui l’attendait, avant-même de commencer la théologie.

Il avait vingt-et-un ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Gerardo Pascual Mata

1915-1936

 

Il naquit le 25 septembre 1915 à Cerezal (León, Espagne) de Herminio et Marcela et reçut au baptême, le 3 octobre, le nom du Saint de ce jour, Gérard.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1935.

Il se trouvait au Collège Royal, qui fut fermé par les autorités gouvernementales, et passa au Monastère Royal, jusqu’au 6 août 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Máximo Valle García

1915-1936

 

Il naquit le 30 décembre 1915 à Villanueva de Abajo (Palencia, Espagne) de Aniano et Ramona, et fut baptisé le 2 janvier suivant.

Après avoir étudié le latin et fait les humanités à Barriosuso (Palencia) ainsi que chez les Augustins de Guernica, il entra dans l’Ordre, fit le noviciat à Leganés et la profession en 1932.

Les études de philosophie, commencées à Leganés, s’achevèrent à l’Escorial (Madrid).

Quand Máximo fut martyrisé, il était juste à un mois de ses vingt-et-un ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

Bernardino Calle Franco

1916-1936

 

Né le 17 mai 1916 à Itero Seco (Palencia, Espagne) et baptisé le 19, il reçut le nom du Saint du jour, Bernardino. Ses parents étaient Augustín et Daniela.

Il entra chez les Religieux Augustins et fit à Leganés (Madrid) le noviciat, et la profession en 1932.

Il y commença les études de philosophie, qu’il continua à l’Escorial, où il se trouvait en 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Julio María Fincias

1916-1936

 

Il naquit le 29 septembre 1916 à Santa Eulalia de Tábara (Zamora, Espagne) de Santiago et Antonia et fut baptisé le 5 octobre.

Après ses études à Tábara, il entra chez les Religieux Augustins, étudia le latin et fit les humanités à Guernica, puis le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1932.

Il fit la philosophie à Leganés et à l’Escorial (Madrid).

La journée du 6 août interrompit cette préparation au sacerdoce, en mettant ce jeune Religieux sur la voie du martyre.

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Francisco Fuente Puebla

1916-1936

 

Né le 17 octobre 1916 à Buenavista de Valdavia (Palencia, Espagne), il fut baptisé le 29. Il était fils de Leopoldo et Juliana.

Il entra chez les Religieux Augustins et fit la profession en 1932.

En août 1936, il venait à peine de finir les études de philosophie à l’Escorial.

Au moment de son martyre, il venait d’avoir vingt ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Pedro Simón Ferrero

1916-1936

 

Il naquit le 22 octobre 1916 à Fuente Encalada (Zamora, Espagne) de Elías et Adelaida, et fut baptisé le 4 novembre.

Il entra chez les Religieux Augustins à Leganés et fit le noviciat et la profession en 1932.

Il n’eut que le temps de faire les années de philosophie à Leganés et à l’Escorial (Madrid).

Quand il tomba martyr, il venait d’avoir vingt ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Antonio Martínez Gil-Leonis

1916-1936

 

Né le 2 novembre 1916 à Montellano (Séville), Antonio fut baptisé le 4 novembre suivant.

Ses parents déménagèrent en 1927 à Morón de la Frontera (Séville) et là il fréquenta le collège des Salésiens.

Une vilaine appendicite dégénéra en péritonite aiguë et Antonio promit d’entrer en religion s’il guérissait. Guéri, il entra en 1935 dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu à Ciempozuelos (Madrid).

Le novice qu’il était devenu reçut peu après la visite de sa mère qui, en raison des événements inquiétants, lui proposa de rentrer avec elle à la maison. Il s’y opposa sans hésiter, pour rester fidèle à son engagement.

Le 7 août 1936, il fut arrêté avec tous les membres de la communauté, et mis à la prison San Antón, où sa bonne humeur révéla combien il se remettait totalement à la volonté de Dieu.

Une nuit, on le réveilla et on le menaça de le tuer sur place s’il ne proférait pas des blasphèmes. Sans perdre son calme, il répondit une phrase en dialecte sévillan qui voulait dire : Même si vous me faites toutes les misères possibles, les blasphèmes, je ne les dirai pas (Aunque me hagáis mijitas así de grandes, no las digo).

Quand le supérieur fut appelé, le 28 novembre, il recommanda aux jeunes novices de faire leur profession in articulo mortis dans les mains du père Secrétaire Provincial.

Antonio fut un de ceux qui la firent. Deux jours après, il fut conduit à son tour avec quatre autres Confrères, à Paracuellos de Jarama (environs de Madrid).

Il avait vingt ans. Un des rares rescapés dit qu’en partant, Antonio l’embrassa et lui dit : Au Ciel !

Le martyre d’Antonio, avec quelques autres, eut lieu le 30 novembre 1936.

Le frère Antonio, novice de vingt ans pour cette terre, mais profès dans l’éternité par la généreuse offrande de soi, a été béatifié en 1992.

 

 

Arturo Donoso Murillo

1917-1936

 

Arturo naquit à Puebla de Alcocer (Badajoz), le 31 mars 1917 et fut baptisé le 14 avril.

Il fréquenta le collège des Salésiens, puis, en 1934, entra dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et fit les vœux en 1936, sans se soucier de l’ambiance révolutionnaire du pays à ce moment : il suivait l’exemple d’un ami qui l’avait conquis.

Le 7 août, les miliciens firent irruption dans la maison de Ciempozuelos, arrêtèrent les Religieux et les portèrent à la prison San Antón, où ils restèrent environ quatre mois, durant lesquels Arturo se montra particulièrement courageux et joyeux, sous la bonne direction du maître des novices, le père Mariano Adradas.

Le 28 et le 30 novembre, il y eut plusieurs «appels», et Román fut de ceux du 30 novembre.

Il fut conduit comme les autres à Paracuellos de Jarama. Il avait dix-neuf ans.

C’était le 30 novembre 1936. Arturo fut béatifié en 1992.

 

 

Victor Cuesta Villalba

1917-1936

 

Né le 13 mai 1917 à Mantitos (Palencia, Espagne) et baptisé le 17, fils de Teodoro et Eleuteria, il entra chez les Religieux Augustins.

Il fit la profession à Leganés en 1933, et y commença la philosophie.

En 1936, il était à l’Escorial.

Un des plus jeunes de la communauté, il fut martyrisé à dix-neuf ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

José Antonio Pérez García

1918-1936

 

Il naquit le 9 avril 1918 à Villapodambre (León, Espagne) de Teodore et Vicenta, et fut baptisé le 10.

Il entra chez les Religieux Augustins à Leganés, fit le noviciat et la profession en 1934.

Il n’eut que le temps de faire deux années de philosophie à l’Escorial, et mourut martyr, à dix-huit ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Román Martín Mata

1918-1936

 

Il naquit le 22 mai 1918 à Buevanista de Valdavi (Palencia, Espagne) de Mariano et Antonia et fut baptisé le 2 juin.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1935, avant de passer à l’Escorial (Madrid) pour les études de philosophie : il ne fit qu’une année.

La journée du 6 août interrompit cette préparation au sacerdoce, en mettant ce jeune Religieux sur la voie du martyre. Il avait dix-huit ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Miguel Iturrarán Laucirica

1918-1936

 

Miguel était né à Marquina (Biscaye, Espagne) le 28 septembre 1918 et avait reçu le baptême le même jour, veille de la fête de saint Michel, dont il porta le nom.

On n’a pas retenu de détails sur la famille, sauf que celle-ci fit quelques difficultés au garçon.

Il étudia le latin et fit ses humanités à Guernica (Biscaye), chez les Pères Augustins, puis à Leganés (Madrid), où il fit sa première profession le 15 août 1935, en la solennité de l’Assomption de Marie, en même temps que Luis Abia Melendro, qui était à peine plus jeune que lui. Ils n’avaient que seize ans.

A Guernica, sa mère le mit à l’épreuve en allant lui proposer de revenir à la maison. La réponse fut nette : Si toi tu ne veux pas, Dieu, oui, le veut, et moi, je suivrai le Bon Dieu.

Miguel eut à peine le temps d’achever la première année de philosophie au couvent de l’Escorial (Madrid).

Dans la prison, Miguel montrait un réel désir du martyre.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Luís Abia Melendro

1919-1936

 

Luís était né à Abia de las Torres (Palencia, Espagne) le 28 février 1919 et avait reçu le baptême le 3 mars suivant.

Ses parents s’appelaient José et Liduvina.

Il fit sa première profession le 15 août 1935, en la solennité de l’Assomption de Marie. Il n’avait que seize ans.

Luís eut à peine le temps d’achever le premier cours de philosophie au couvent des Pères Augustins de El Escorial (Madrid), car le 6 août 1936 toute la communauté fut arrêtée et conduite à la prison de San Antón (un couvent de Pères des Ecoles Pies, réquisitionné pour servir de prison, mais qui garda son nom chrétien…).

Successivement tous furent condamnés à mort, pour le seul motif d’être religieux.

On n’a pas pour le moment d’autres informations sur ce jeune martyr. On peut seulement en dire qu’avec ses dix-sept ans il est un des deux plus jeunes de tous les Martyrs espagnols de cette sombre période, actuellement béatifiés.

Tout jeune profès, il a été martyrisé le 30 novembre 1936 à Paracuellos del Jarama, avec une cinquantaine de prêtres, profès et clercs de l’Ordre de Saint-Augustin.

En même temps que tous ceux-là, Luís a été béatifié en 2007, parmi quatre-cent quatre-vingt dix-huit Martyrs.

 

 

Ludwik Roch Gietyngier

1904-1941

 

Louis-Roch Gietyngier naquit à Zarki* (qui se prononce «Jarki») en Haute-Silésie, région montagneuse appartenant à l'Empire Austro-Hongrois, le 16 août 1904. Cette région deviendra polonaise après la première guerre mondiale. Ses parents sont Władisław, serrurier, et Józefy Maślankiewicz, qui le firent baptiser trois jours après sa naissance.

Tout petit, il fut confié aux religieuses qui tenaient un orphelinat dans la paroisse. Puis il fréquenta l’école primaire jusqu’en 1916, après laquelle il alla au lycée.

Il fit ses études de philosophie et de théologie au séminaire de Kelce, mais fut ordonné prêtre pour le nouveau diocèse de Częstochowa, en 1927. Il est nommé vicaire à la paroisse de Strzenieszyce.

A l’université de Jagellon, il obtient une maîtrise de théologie pour son travail sur La paroisse de Saint-Sigismond à Częstochowa (1929).

Les années suivantes il exerce une activité pastorale en milieu scolaire, tout en préparant sa thèse de doctorat à la même université sur l’ Histoire du doyenné de Częstochowa sous la domination russe.

De 1929 à 1934 il est vicaire à la paroisse de la Sainte-Trinité et préfet de l’école de Będzin ; il est aumônier pour l’Association des enseignantes et enseignants catholiques, ainsi que pour la Congrégation des Dames des paroisses de Notre-Dame du Rosaire et de Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus à Częstochowa. Il se donnait tellement à ses responsabilités qu’il en tomba malade et obtint un congé pour être soigné à Cracovie en 1939-1940.

Il œuvra pour le catéchisme en écrivant plusieurs ouvrages et anima plusieurs sociétés catholiques. Il devint préfet dans divers établissements secondaires. A la veille de la seconde guerre mondiale, il venait d’être nommé président de l’Institut Diocésain de Wielun. C’est le jour où il s’y rendait que la Pologne fut envahie par les troupes nazies. Il s’arrêta quelque temps à Wielun, puis fut envoyé à la paroisse de Raczyn, où il remplit les fonctions de curé, jusqu’au 6 octobre 1941.

C'était un prêtre estimé et intellectuel. Deux qualités qui le désignèrent à ses bourreaux... Après le début du conflit, il est arrêté le 6 octobre 1941 et envoyé dans un premier temps au camp de transit de Konstantynow (Łodz), puis à Dachau, où il arriva après trois jours de voyage en train, le 30 octobre. Tous les prêtres qui faisaient partie du convoi avaient été tellement maltraités, que leurs confrères du camp ne les reconnurent pas.

Ludwik porta le numéro 28288.

Ressentant de très fortes douleurs d’estomac, il fut conduit à l’ «hôpital» du camp, où un des chefs les plus sadiques le jeta à terre et lui piétina l’estomac avec ses bottes, avant de l’achever. Ludwik mourut ainsi, assassiné, le 30 novembre 1941, son dies natalis. Il n’avait que trente-sept ans.

La date parfois rapportée du 30 septembre est très probablement une erreur.

Ludwik fait partie des cent-huit Martyrs polonais béatifiés ensemble en 1999, et fêtés localement ensemble le 12 juin. Il est inscrit au Martyrologe Romain le 30 novembre.

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29 novembre 2022 2 29 /11 /novembre /2022 00:00