Titus Zeman
1915-1969
Titus Zeman naquit le 4 janvier 1915 à Vajnory (Bratislava, Slovaquie), aîné des dix enfants d’une humble famille.
Durant son enfance, il souffrit diverses maladies ; guéri soudainement, à dix ans, il promit à la Sainte Vierge d’être «son fils pour toujours» et il exprima le souhait d’entrer chez les pères Salésiens (fondés par s.Giovanni Bosco, v. 31 janvier), de sorte qu’il fréquenta leur école à Šaštín.
Au début, la famille n’était pas consentante et attendit deux années avant de laisser partir Titus. Ce dernier écrivit alors à ses parents de vendre un champ pour payer ses études, ajoutant même : Si j’étais mort, vous auriez trouvé l’argent pour mes obsèques. S’il vous plaît, utilisez cet argent pour payer mes études.
En 1931, il commença le noviciat et fit la première profession en 1932.
En mars 1938, il se trouvait à Rome pour sa profession solennelle, en l’église du Sacré-Cœur au Castro Pretorio. A Rome, Titus compléta ses études à l’Université Grégorienne, et les acheva à Chieri.
En juin 1940, il fut ordonné prêtre à Turin et revint dans son pays d’origine pour célébrer sa Première Messe.
Déjà en 1946, Titus fut inquiété par le régime communiste. Il refusait de retirer le crucifix de sa salle de classe, et fut pour cela renvoyé de l’école.
Jusqu’en 1950, il fut aumônier et catéchiste. Sportif et professeur de matières scientifiques, il savait entraîner les jeunes.
A partir de cette date cependant, le régime communiste interdit toute manifestation religieuse et envoya en camps de concentration tous les prêtres et les religieux qu’on pouvait arrêter. Titus eut alors l’idée courageuse d’organiser par deux fois un déplacement de jeunes vocations, pour les acheminer jusqu’à la maison-mère de Turin, où ils auraient achevé leur préparation. Plus de soixante jeunes hommes purent ainsi rejoindre Turin.
De ces expéditions très risquées, le père Titus disait : Même si je perds la vie, je ne considérerais pas vain de savoir qu’au moins un de ceux que j’ai aidés, soit devenu prêtre.
Ces deux expéditions réussirent, c’est à la troisième que la police intercepta le groupe et le père Titus (avril 1951). En attendant son procès, Titus subit dix mois de détention préventive, durant lesquels il fut torturé. Le procès eut lieu en février 1952 : Titus fut accusé de haute trahison et d’espionnage et risquait la peine de mort ; la Providence fit qu’il fut condamné «seulement» à vingt-cinq ans de prison.
Son numéro de prisonnier était le 024858. On imagine mal ce que pouvaient être les conditions de détention du père Titus. Expériences médicales, isolation prolongée durant plusieurs mois, travail avec l’uranium sans protection, ration alimentaire réduite au sixième. Le père Titus eut de graves pathologies : cardiaque, pulmonaire, neurologique. Témoin matériel de ces années, fut le «chapelet» qu’il se fabriqua avec du pain et du fil : cinquante-huit perles, une pour chaque période de torture qu’il subit.
En réalité, cette prison dura de février 1952 au 10 mars 1964, date à laquelle on remit le prêtre en liberté conditionnelle, en raison de ses très mauvaises conditions de santé.
En 1968, on lui permit de reprendre la célébration de la Messe.
Le 8 janvier 1969, le père Titus mourut d’un arrêt cardiaque à Bratislava, suite aux mauvais traitements reçus. Quelques mois plus tard, un procès en révison l’absolvait totalement.
Titus Zeman fut béatifié en 2017, et inscrit au Martyrologe le 8 janvier.